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il n grand chaud. • Il parait que les anciens ont eu également connaissance de cette poche : c’est sans doute ce qui les a conduits à étendre à la mangouste la plupart des contes ridicules qu’ils ont faits sur l’hyène. Elien dit que les mangoustes sont hermaphrodites, qu’à la saison des amours elles se battent à outrance et que les vainqueurs, se réservant les droits des mules, soumettent les vaincus au rôle de femelle.

Les mangoustes se distinguent des genres les plus voisins par d’assez nombreuses différences, mais particulièrement par leur système dentaire. Quant aux mœurs de ces animaux, elles offrent une grande analogie avec celles des martres ; les uns et les autres vivent de rapine (œufs, rats, lézards, reptiles de toutes sortes) ; ils se tiennent ordinairement à terre dans les endroits découverts et peuvent sans trop de difficulté être réduits en domesticité. Les mangoustes habitent les régions chaudes de l’ancien continent et se divisent en une quinzaine d’espèces, groupées en deux, sections distinctes, les mongos et les herpesles.

Parmi les mongos, on distingue : la mangouste à bandes ou mangouste de Buffon, qui est à peu près de la taille de la fouine ; elle est généralement brune et plus ou moins rayée de bandes rousses ; elle habite les Indes orientales et se distingue par l’acharnement avec lequel elle détruit les reptiles. Les habitants du pays prétendent que, lorsqu’elle a été mordue par un serpent venimeux, elle sait se guérir en mangeant la racine de Vophioriza mongos. La mangouste de Tourane est caractérisée par une fourrure dont les poils sont marqués de plusieurs anneaux alternativement jaune clair et noirs, ce qui leur donne un aspect tiqueté ; les pattes sont noires, le dessous de la gorge et le ventre n’ont presque pas de poils tiquetés ; la queue très-velue, en balai, présente la couleur et le tiqueté des flancs. Cette espèce habite la contrée de Tourane, dans laCochinchine. Citons encore dans ce genre la mangouste de Java, la mangouste fauve, la mangouste à queue courte, etc.

’ Parmi les herpestes, on doit remarquer surtout lumangouste d’Égypte ou rat de Pharaon ; c’est l’ichueumon proprement dit. Elle est d’une longueur de om, 50 depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, laquelle est d’une longueur à peu près égale. Le pelage est d’un brun foncé, tiqueté de blanc sale et composé de poils secs et cassants, longs sur les flancs, la ventre et la queue, qui se termine par un pinceau en éventail. Cette espèce semble confinée dans la basse Égypte, oit elle est assez commune, mais fort difficile à approcher. La défiance de l’ichneumon est telle qu’il ne se hasarde pas à, courir en rase campagne ; il se glisse dans les petits canaux qui servent à l’irrigation des terres, encore n’avance-1-il dans ces tranchées qu’avec beaucoup de précaution. Il ne lui suffit pas, pour ce hasarder, de ne rien voir qui puisse lui porter ombrage ; il ne se fie point à sa vue, il explore soigneusement l’air au moyen de son odorat, qui est très-lin. En domesticité même, il conserve toujours une allure incertaine et oblique. Quoique assuré de la protection de son maître, il n’entre jamais dans un lieu nouveau pour lui sans témoigner de fortes appréhensions ; son premier soin est de l’étudier en détail et d’aller en quelque sorte en tâter toutes les surfaces au moyen de l’odorat. Cependant on dirait qu’il a quelque peine à percevoir les émanations des corps ; ses efforts pour y réussir sont rendus sensibles par un mouvement continuel de ses naseaux et par un petit bruit qui imite assez bien le souffle d’un animal haletant et fatigué d’une longue course. Pour connaître jusqu’où cet animal porte la crainte, il faut le voir au sortir d’un sillon, lorsqu’il se propose d’aller boire au Nil. Combien de ibis lui arrive-t-ii de regarder autour de lui avant de se découvrir ! II rampe alors sur le ventre, mais à peine a-t-il tait un pas que, saisi d’effroi, il fuit à reculons ; ce n’est qu’après de longues hésitations que, se décidant enfin, il fait un bond en avant. Un animal d’un caractère aussi timide est nécessairement susceptible d’éducation, et, en effet, on l’apprivoise très-facilement. Il est doux et caressant, il distingue la voix de son maître et le suit presque comme un chien. On peut l’employer à nettoyer une maison de souris et de rats, et l’affaire est faite en bien peu de temps. Jamais ce petit quadrupède n est en repos ; sans cesse il furette ; s’il flaire quelque proie au fond d’un trou, il ne quitte point la partie qu’il ne s’en soit emparé. Il tue d’ailleurs sans nécessité, et s’il n a pas faim, il se contente de sucer le sang et le cerveau de ses victimes. Cependant, même alors, il ne souffre pas qu’on lui retire son butin ; ces habitudes lui sont communes avec les grandes espèces carnivores ; il en a d’autres par lesquelles il ressemble au chien, comme de laper en buvant et d’uriner en levant une des jambes de derrière. Quand il a bu, il renverse le vase de manière à répandre le restant du liquide sur son ventre. Il se nourrit, en Égypte, de rats, de ser-Pents, d’oiseaux et d’œut’s. Quand l’inondation oblige à abandonner les campagnes, il se réfugie auprès des villages, où il commet de grands dégâts en se jetant sur les poules et les pigeons. Cependant les Égyptiens ne s’émeuvent pas beaucoup de ces dévastations et ils s’en reposent sur le renard et sur le cha MANG

cal, que les grandes eaux expulsent aussi des plaines, du soin de mettre ohstacle à la trop grande multiplication des man^oustes. Celles-ei trouvent, en outre, dans l’Égypte supérieure un ennemi non moins redoutable ; c’est le tupinambis, grand lézard qui vit des mêmes

proies qu’elles, qui use des mêmes artifices qu’elles pour se les procurer et qui, furetant aussi dans les profonds sillons des campagnes, se Srouve sans cesse sur leur chemin ; il n’est guère plus grand que l’ichneumon, mais comme il est beaucoup plus courageux et plus agile, il en vient facilement à bout.

L’ichneumon était aimé par les Égyptiens, sans doute parce qu’il était considéré comme un destructeur actif des reptiles de toutes sortes qui abondent sur les rives marécageuses du Nil. Ils se figuraient même que les ichneumons, profitant de l’habitude qu’ont les crocodiles de dormir la gueule ouverte, pénétraient dans le corps de ces animaux et leur donnaient la mort en dévorant leurs entrailles. Ce fait est fabuleux ; mais ce qui est certain, c’est que les ichneumons détruisent beaucoup de crocodiles en mangeant leurs œufs dont ils sont très-friands. Du temps de Prosper Alpin, les mangoustes vivaient en Égypte à l’état domestique ; mais il n’en est plus de même aujourd’hui. Ces animaux, toutefois, sont très-faciles à apprivoiser et leurs mœurs ont alors de l’analogie avec celles des chats. Les mangoustes se tiennent d’ordinaire dans les campagnes et le plus possible au voisinage des habitations. Aussi féroces que les martres, les fouines et les belettes, elles égorgent toutes les volailles qu’elles peu vent atteindre dans les basses-cours, puis se bornent à leur manger la cervelle et à leur sucer un peu de sang. En pleine campagne, elles font la guerre aux rats, aux oiseaux, aux petits reptiles et surtout aux œufs, qu’elles cherchent dans le sable ou dans les broussailles. Les autres espèces de ce groupe sont : la mangouste numigue, la mangouste des marais, la mangouste rouge, etc.

MANGUE s. f. (man-ghe). Pêche. Espèce de filet.

— Mamm. Genre de carnassiers voisin des mangoustes : La mangue habite tes côtes occidentales de l’Afrique et principalement SierraLeoite. (Desmarest.)

— Bot. Fruit du manguier : Une gelée de

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— Encycl. Mamm. Les mangues présentent beaucoup d’analogie avec les mangoustes. Les pieds chez elles sont pentadactyles comme chez ces dernières, mais ne présentent aucune trace de la petite membrane interdigitale qui existe chez celles-ci ; la plante du pied pose tout entière sur le sol et présente des tubercules généralement placés à la commissure des doigts. Comme les mangoustes, les mangues présentent encore une poche anale qui sécrète une matière onctueuse et fétide dont l’animal se débarrasse en se frottant contre les corps durs qu’il rencontre. Une seule espèce appartient à ce.genre : c’est la mangue obscure, dont le pelage est d’un, brun uniforme, avec une teinte un peu plus pâle sur la tête. Un individu de cette espèce a été étudié k la ménagerie du Muséum parCuvier et I. Geoffroy Saint-Hilaire. Cet animal était d’une extrême propreté et avait le soin de déposer ses déjections toujours dans le même coin de sa cage. Il était doux, très-apprivoisé, aimait à être caressé et venait présenter sa gorge ou son dos à tous les visiteurs qui s’approchaient de la cage. Lorsqu’on s’éloignait de lui, il faisait entendre de petits cris aigus, semblables à des sifflements. Il buvait en lapant comme un chien et se nourrissait habituellement de viande, sans dédaigner le pain, les carottes et les fruits desséchés. V. mangouste.

MANGUIER s. m. (man-ghié). Bot. Genre d’arbres, de la famille des anacardiacées, comprenant trois espèces : Le manguier est regardé à juste titre comme l’un des arbres les plus intéressants et les plus utiles que possèdent les contrées chaudes du globe. (Duchartre.)

— Encycl. Les manguiers sont des végétaux sur les qualités desquels les voyageurs ont fait de longs et intéressants récits. L’espèce la plus connue du genre est le manguier des Indes (mangifera indica), qu’on cultive aujourd’hui aux Antilles et à l’Ile de France. C’est un bel arbre de 10 à 12 mètres, àécorce brune et raboteuse, à feuilles lancéolées, glabres, ondulées, à fleurs petites, rougeâtres et formant au sommet des rameaux de longues grappes paniculées. Le fruit, ou mangue, coloré de nuances fort diverses (jaunes, vertes, rouges), est habituellement du volume d’un petit melon et pèse environ un demi-kilogramme ; mais certaines variétés, celle de Java par exemple, acquièrent quatre et six fois ce poids. La pulpe de ces fruits est jaune, un peu filandreuse, tondante et de saveur sucrée très-agréable. Les mangues constituent un aliment très-sain dont l’action rafraîchissante se recommande.par ses propriétés véritablement médicinales. C’est un dépuratif et un antiscorbutique excellent. On les mange d’avril en juillet et elles sont alors si abondantes, qu’elles constituent presque en entier l’alimentation des gens du peuple et des nègres, qui les consomment en nature et sans aucune préparation. Les personnes aisées les mangent pelées, coupées et assaisonnées avec

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du vin ou de l’eau-de-vie, du sucre et des aromates. On en fait également des confitures très-estimées. Cueillies jeunes, comme les concombres, elles remplacent fort bien les cornichons. Le bois du manguier, blanc, mou et peu propre à être utilisé par l’industrie, est toutefois fort prisé au Malabar, où on l’emploie pour la crémation des corps des grands personnages. L’écorce de cet arbre précieux est riche en suc résineux, acre, amer et de couleur brune, qui passe pour être un excellent remède contre les diarrhées chroniques. L’écorce elle-même, réduite en poudre, sert à faire des cataplasmes très-efficaces dans le traitement des contusions. Les feuilles du manguier constituent d’autre part d’excellents remèdes, dans l’état jeune, contre l’asthme et la toux, et, dans l’état adulte, contre les maux de dents. La grafne, enfin, est un anthelminthique assez estimé. Deux autres espèces que nous ne ferons que nommer sont le manguier fétide, qui est un grand arbre de la Cochinchine et des Moluques, à fruit pubescent, et le manguier à larges fleurs, dont le fruit est à peu près globuleux. L’un et l’autre sont comestibles.

MANGU1.N (Pierre), architecte, né à Paris en 1815. Il suivit, de 1842 à 1845, les cours professés à l’École des beaux-arts par M. Louas, et se fit connaître de bonne heure comme dessinateur archéologue. Aussi fut-il bientôt attaché à la commission des monuments historiques, qui lui commanda une foule d’Études et de Projets de restauration qui figurèrent et furent remarqués aux Expositions, depuis 1848 jusqu’en 1853. En cette dernière année, il exécuta à Lyon le piédestal de la statue équestre de Napoléon Ier par M. de Nieuwerkerke. Parmi ses plus beaux dessins, nous devons mentionner la longue suite des Cérémonies des funérailles des victimes de Juin ; un Projet de statue de Napoléon /" ; les Plans de tout un quartier nouveau, et un Album d’études archéologiques très-intéressantes et très-remarquées à 1 Exposition de 1855, Il faut y ajouter plusieurs Vues de l’église de Rueil, exécutées en collaboration avec M. Lussy. On doit, en outre, à M. Manguin la construction de VÉglise Notre-Dame de Calma (Drôme), achevée en 1852. Cet architecte distingué a obtenu une ire médaille en 1848 et la décoration en 1852.

MANHARTSBERG, chaîne de montagnes de l’empire d’Autriche, dans le gouvernement de la basse Autriche. Elle commence sur la frontière de la Moravie, où elle se détache des monts Moraves, court au S.-O. et se termine sur la rive gauche du Danube. Son point culminant, le Gross-Manhartsberg, s’élève à 566 mètres. Elle donne son nom à deux cercles de la basse Autriche : le Manhartsberg inférieur et le Manhartsberg supérieur. Superficie, 5,060 hectares ; chef-lieu, Krems ; 220,000 hab.

MaMIBIM, en allemand Mannheim, ville du grand-duché de Bade, sur la presqu’île formée par le confluent du Rhin et du Neckar, et sur le chemin de fer de Darmstadt à Carlsruhe, à 65 kilom. N. de cette dernière ville, 75 kilom. S. de Francfort-sur-le-Mein, par 49° 29’ de lat. N, et 6<> 7’ de long. E, ; ch -1. du cercle du Bas-Rhin, avec un port franc sur le Rhin ; 27,000 hab. Résidence du gouverneur du cercle ; tribunal de commerce. Industrie manufacturière très-développée depuis quelques années et consistant principalement en fabriques de tapis et de tissus de laine, construction de machines et 17 manufactures de tabac, dont les produits vont jusque dans l’Amérique du Nord, en Californie et en Australie. Manheim est l’une des places de commerce les plus considérables de la vallée du Rhin. L’exportation a surtout pour objet les produits du sol, entre autres environ 200,000 kilogrammes de tabac, les grains, le3 huiles, le houblon, le bois de construction, le bois k brûler et le charbon de terre. Parmi les articles importés, nousciterons les laines brutes, le fer, la quincaillerie, les tissus de coton, les denrées coloniales.

Comme toutes les villes neuves, Manheim est régulièrement bâtie, propre, mais d’une monotonie dont rien n’approche. Les rues, bien alignées et se coupant à angle droit, sont toutes de même largeur et bordées de maisons à peu près semblables. Elles ne portent point de nom ; mais les carrés qu’elles forment sont.désignés paï les lettres de l’alphabet.

Le monument le plus remarquable j3e Manheim est le palais, dont la façade a 570 mètres de développement. Il contient, outre les caveaux de la dynastie badoise, une collection de plâtres, un cabinet d’histoire naturelle et une galerie de tableaux dont les plus intéressants sont : un Cabaret, le Repas, le Rémouleur, des Paysans, un Festin de paysans, les Joueurs de cartes, par Téniers ; l’Ouvrière en dentelle, de Terburg ; Joseph chez Puliphar, par Agnani ; un Médecin, le Savetier, par Ryckaert ; VAlchimiste, par Helmont ; Jésus-Christ devant Ponce-Pilate, deux Ecclésiastiques, par Rembrandt ; une Marine, par Charles Vernet ; un Paysage, par Ruysdaël ; un Portrait, par Rubens ; la Mort de la Vierge et lu Naissance de Jésus-Christ, par L. Cranach, etc.

L’église des Jésuites, bûtie de 1733 à 1736, offre un beau portail. Mentionnons aussi : l’église de la Concorde, construite en 1S10 ; l’observatoire ; l’arsenal, la synagogue ; les bâtiments du port libre ; une fontaine sur la place principale ; un beau pont en iil de fer sur le

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Neckar ; le monument élevé à la mémoire de l’électeur Charles-Théodore ; le parc qui entoure le château ; la jetée du Rhin ; les jardins du Neckar ; la maison où fut assassiné Kotzebue ; la maison de Schiller, située sur la place de la Parade ; le pont de bateaux qui unit Manheim à Ludwigshafen, et enfin le théâtre où Schiller a fait représenter pour la première fois les Brigands, Fiesque et Intrigue et amour.

Manheim doit son origine à un château fort élevé, en 1606, par l’électeur Frédéric II ; peu à peu il s’y forma une ville, peuplée surtout par des Hollandais expulsés de leur pays à cause de leurs croyances religieuses. Détruite en partie pendant la guerre de Trente ans, elle commençait à se relever de ses ruines quand éclata la guerre de la Succession d’Orléans. Les Français s’en emparèrent, y mirent le feu et firent sauter les fortifications et les églises. En 1794, elle était rebâtie à neuf lorsque les Français la bombardèrent et la prirent ; l’année suivante, elle fut reprise par les Autrichiens, qui brûlèrent la moitié du

fialais et presque toutes les maisons. Enfin e traité de Lunéville la rendit aujjrand-duc de Bade, qui en est resté maître depuis cette époque.

MA.M1ÙS (Charles-Antoine, comte), gênérai français, né à Aurillac en 1777, mort à Naples en 1854. Il fît, comme officier, les campagnes de l’an III et de l’an IV à l’armée de Rhin-et-Moselle sous Pichegru et Hatry, celles de l’an V, de l’an VI et de l’an VII sous Kellermann, Bonaparte et Joubert. Il fit aussi là campagne d’Italie, se trouva à la bataille d’Austerlitz, passa comme aide de camp dans l’état-major de Murât, qu’il accompagna en Espagne, puis à Naples. Il fut nommé général de brigade en 1809 et dompta par les moyens les plus terribles le brigandage dans la Calabre. En 1812, il fut nommé par le roi Joachim premier inspecteur général de gendarmerie et il usa d’une rigueur extrême contre les carbonari. Après le retour de l’Ile d’Elbe, Manhès fréta un bâtiment, s’embarqua avec sa famille le 19 mai 1814, recueillit en route le roi Joachim et débarqua avec lui à Cannes, Mais presque aussitôt il l’abandonna, se retira à Marseille et se mit en correspondance avec les agents royalistes. Ce

revirement aurait eu pour cause le manque de réserve dont Murât s’était rendu coupable pendant le voyage vis-à-vis de la femme du général. Il servit sous les Bourbons avec le grade de lieutenant général ; après 1830, il fut mis en disponibilité et se retira à Naples, où il mourut du choléra.

MANI s. m. (ma-ni). Bot. Genre d’arbres, de la famille des guttifères, qui croissent à la Guyane et fournissent une résine employée aux mêmes usages que le goudron.

MANI, la lune, dans la mythologie Scandinave. V. Mana.

MANIA s. f. (ma-ni-a). Entom. Genre d’insectes, de l’ordre des lépidoptères nocturnes, tribu des amphipyres, comprenant deux espèces européennes.

— Encycl. Ce genre se rapproche beaucoup des noctuelles et surtout des amphipyres, aux dépens desquelles il a été formé. Il est caractérisé par des antennes longues ; des pulpes dépassant k peine le front ; le corselet lisse ; les ailes antérieures dépourvues des taches ordinaires ; les pattes longues. Les chenilles sont cylindriques, rases, épaisses, à tète petite et globuleuse, à extrémité terminée par une arête saillante ; elles vivent dans les lieux humides, sur les plantes basses, et se cachent sous les feuilles pendant le jour. Elles se métamorphosent en chrysalides dans des coques

enfoncées en terre ou fixées entre les mousses. Ce genre comprend deux espèces, la mania maure et la mania typique, qui se trouvent répandues dans une grande partie de l’Europe. Leurs mœurs, qui sont peu connues, paraissent analogues à celles des noctuelles.

MANIA, divinité d’origine étrusque, regardée comme la mère des Mânes et des Lares. Dans le principe, on sacrifiait des enfants à cette déesse fort redoutée, mais Junius Brutus fit substituer aux victimes humaines des tètes de pavot ; son nom devint par la suite chez les Romains un épouvantail pour les enfants.

MANIABLE adj. (ma-ni a-ble — rad. manier). Qui est facile k manier, dont la main peut se servir facilement : Un instrument, un outil é^s-maniable ! H Qui se prête à la main d’œuvre : Du drap, du cuir maniable. Des fers

dOUX et MANIABLES.

— Fig.. Souple, traitable, d’un commerce facile, en parlant du caractère : Un caractère maniable. C’est un homme fort peu maniable. La vertu souple et maniable d’Atticus lui attirait une confiance et une approbation qu’Une méritait pas. (St-Réal.) il Flexible, se prêtant avec facilité à diverses combinaisons : Une langue maniable.

— Manège. Cheval maniable, Cheval qui obéit volontiers aux aides.

— Mar, Se dit d’un bâtiment sensible au gouvernail, facile k faire évoluer : Mais il faut dire aussi que la Palme fut une rude frégate, maniable, commode, leste, à virer de bord dans un verre d’eau, (E, Sue.) il Qui donne de la facilité pour la manœuvre : Voit maniable. Temps maniable. Il Se dit de la partie de l’espace circulaire occupé par un ouragan, où la tempête se déchaîne avec moins de violence