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MANG

Se manger des yeux. Se regarder mutuellement d un œil amoureux, passionné.

— 5e manger jusqu’à la queue, Se battre avec acharnement. Cette facétie populaire de deux animaux qui s’entre-dévorent, et dont il ne reste que les queues est, dit-on, d’origine irlandaise. Pendant la révolte qui bouleversa l’Irlande en 1798, la ville de Kilkenny avait pour garnison un régiment de Hessois. No sachant comment occuper leurs loisirs, les soldats avaient imaginé d’attacher deux chats queue à queue, et de les lâcher ensuite dans la chambrée. On ’devine quel furieux combat se livraient les pauvres bêtes, combat qui se terminait invariablement par la mort de l’une ou de l’autre, et souvent de toutes deux. Il n’était pas de chambrée où, chaque jour, on ne se donnât une semblable représentation. Le colonel du régiment s’émut, et les officiers reçurent l’ordre de surveiller les chambrées à tour de rôle. De leur côté, et pour ne pas renoncer à leur cruel passe-temps, les soldats établirent une sentinelle qui devait les avertir de l’approche de l’officier de service et leur donner ainsi le temps de mettre les combattants en liberté. Mais un jour, il arriva qu’une de ces sentinelles, perdue dans la contemplation du combat, qu’il dévorait des yeux par l’entrebâillement de la porte, se laissa surprendre, (..es coupables allaient être pris en flagrant délit, lorsqu’un d’entre eux, entendant un bruit suspect, trancha d’un seul coup de sabre les deux queues, et d’un bond les chats disparurent par la fenêtre.

L’officier, en entrant, jeta un œil soupçonneux sur les.tronçons sanglants. Le loustic de la bande se hâta d’expliquer comment deux chats s’étaient pris de querelle, comment les efforts de ses camarades et les siens avaient été impuissants à séparer les combattants, comment, enfin, ils s’étaient mutuellement dévorés, ne laissant d’eux-mêmes que leurs queues. L’histoire ne dit pas de quelle façon l’ofticier accueillit cette ingénieuse explication. Toujours est-il que cette filaisanterie est parvenue jusqu’à nous, et que e peuple trouve toujours un nouveau plaisir à rappeler cette bouffonnerie.

— Prov. Les loups ne se mangent pas entre eux, Les méchants se soutiennent les uns les autres.

— s. m. Action de manger : Le trop manger conduit à l’indigestion. (A. Martin.) En tout pays, mettez-vous peu à peu aux habitudes locales pour le Loire et le manger.’(Raspail.)

— Ce qu’on mange ; nourriture, mets : La chair du bruant fou est un très-bon manger. (Butf.)

J’ai des fruits, j’ai du lait : ce n’est peut-être pas. De nos seigneurs les ours le manger ordinaire. La Fontaine.

Perdre le boire et le manger, Se laisser accabler par quelque passion violente, par quelque grand chagrin : // faut savoir paraiJre accabté d’affaires, savoir à propos perdre le boire et le mangkr. (La Bruy.)

— Prov. A petit manger bien boire, Il faut compenser par la boisson l’insuffisance de ’ nourriture.

— Infus. Manger de la baleine, Animalcule rougeâtre, abondant dans certaines eaux fréquentées par les baleines.

— Bot. Manger des oiseaux, Calebasse de Guinée et d’Amérique.

— AllUS. Uttér. Mnnjer l’berbo d’niilnil !

Hémistiche de la fable les Animaux malades de lu peste. V. animal.

MANGERIE s. f. (man-je-rl — rad. manger). Action de manger beaucoup : L’étoile de la mangi ; rie s’est mise en ce pays, malgré moi. (Mme de Sév.)

— Fig. Exactions ; action des gens qui absorbent beaucoup d’argent : Les mangeries des gens de justice sont effroyables. (Acad.)

il Lieu où l’on se mange, où l’on se nuit réciproquement : Le monde.est une mangerie.

MANGET (Jean-Jacques), médecin et savant suisse, né à Genève en 1652, mort en 1742. Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, il apprit la médecine sans autre secours que les livres, se fit recevoir docteur, et devint en 1699 premier médecin honoraire de l’électeur de Brandebourg. Manget a rendu de grands services à l’étude des sciences médicales, en reproduisant sous le titre commun de Bibliotheca un grand nombre d’ouvrages sur la médecine, la chirurgie, l’anatomie, la pharmacie, la chimie et l’alchimie, qu’il était difficile de se procurer séparément. La plus curieuse de ces compilations est la Biblioiheca ehemiea curiosa (1702, 2 vol. in-fol.), qui renferme à peu prés tout ce qu’on peut trouver dans les traités d’alchimie. Citons encore de lui : Theatrum anatomicum (1716-1717, 1 vol. in-fol.) ; Traité de la peste, recueilli des meilleurs auteurs anciens et modernes (1721, 2 vol. in-12) ; Bibliolheca scriptorum medicorum veterum et recentium (1731, 4 vol. in-fol.).

MANGET (Guillaume), protestant français. V. Mauget.

MANGE-TOUT s. m. Fam Personne qui dissipe follement son avoir : Il ressemble à son frère aine ; ils sont tous deux des mangetout. Ta femme te ruinera, c’est un mangetout.

— Hortic, Nom vulgaire d’une variété de

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pois cultivé, dont la cosse se mange aussi bien que les grains. Il Variété de haricot dont on mange la cosse avec le grain, bien que la cosse soit déjà jaune et le grain très-développé.

MANGEUR, ECSE s.(man-jeur, eu-ze — rad. manger). Personne qui mange : Chaque mangeur, chez les fiomains, avait ses parfumeurs et ses esclaves qui le servaient. (Cussy.) Un bon cheval de chasse doit être bon mangeur et nullement délicat. (E. Chapus.) il Personne qui aime à manger beaucoup ou à manger de bonnes choses : Il n’y a qu’un pays qui convienne complètement au mangeur, c’est la Frauc^ et surtout Paris. (Cussy.)

— Personne qui mange d’une certaine manière déterminée : Un grand mangeur. Un petit mangeur. Un mangeur délicat. Les grands mangeurs sont ordinairement de petits penseurs ; leur esprit suffoque sous la graisse et le sang. (Debreyne.)

— Fig. Personne prodigue, dissipateur : La fortune de sa femme y a passé ; cela n’est pas étonnant, c’est un mangeur. Il Personne qui exploite les autres, qui vit aux dépens des autres :

Nous ne trouvons que trop de mangeurs ici-bas ; Ceux-ci sont courtisans, ceux-là sont magistrats.

La Fontaine.

Mangeurs de pommes, Sobriquet donné aux Normands.

Mangeurs de grenouilles, Sobriquet donné aux Français par les Anglais. V. grenouille.

Mangeur de gens, Mangeur d’enfants, Homme brutal ou fanfaron :

L’exemple est un dangereux leurre : [gneurs ; Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands sei-Où la guêpe a passé, le moucheron demeure.

La Fontaine.

Mangeur de crucifix, mangeur de saints, Faux dévot ou dévot exagéré.

Mangeur de viandes apprêtées, Fainéant, paresseux, qui préfère se mettre à une table servie que de gagner son pain.

— Ethnogr. Mangeurs de terre, Nom donné à des peuplades qui mangent certaines substances argileuses.

— Ane. coût. Nom donné, pendant le moyen âge, aux garnisaires envoyés dans une maison pour y vivre à discrétion jusqu’à payement intégral d’une dette : Il fut interdit aux baillis d envoyer des mangeurs dans les biens ecclésiastiques, par un concile tenu à ChdteauGontier en 1208. Philippe le Bel défendit, en 1301, d’envoyer des mangeurs chez les débiteurs insolvables.

— Mur. Mangeurs de fromage, Terme de mépris par lequel les matelots désignaient les Hollandais au xvmc siècle : M. de liityter a été nommé généralissime des armées de ces

MANGEURS CE FROMAGE. (E. Sue.)

— Mamm. Mangeur de fourmis, Fourmilier, tamanoir et cochon d’Inde.

— Erpét. Mangeurs de chèvres, Mangeurs de rats, Serpents du groupe des boas, qui habitent l’Amérique et se nourrissent de mammifères proportionnés à leur taille et à leur force.

— Ornith. Mangeur de noyaux, Nom vulgaire du gros-bec. Il Mangeur de vers, Nom vulgaire d’une espèce de fauvette. || Mangeur de ris, Espèce d’ortolan et de gros-bec. Il Mangeur d’abeilles, Guêpier- Il Mangeur de poivre, Toucan.

— Iehthyol. Mangeur d’appât, Nom vulgaire du baliste noir.

— Annél. Mangeur de pierre, Nom vulgaire d’un petit ver qu’on rencontre dans l’ardoise.

— Entom. Mangeur de poires, Espèce de papillon nocturne, du groupe des pyrales, dont la chenille vit dans les poires, et surtout dans celles dont la chair est sucrée.

— Encycl. Ethnogr, Mangeurs de terre. Les Ottomaques, sauvages des sources de l’Orénoque, ne trouvent rien à manger dans la saison des débordements de ce fleuve, et ne savent apparemment rien se procurer du dehors. Dans cette détresse, ils ont recours à une argile qu’ils pétrissent en boules, et qu’ils mangent ensuite ; mais cette triste nourriture les réduit à une maigreur extrême. On a trouvé quelquefois chez les nègres de certaines îles une sorte d’avidité pour manger l’argile ; mais il semble que ce soit plutôt une maladie qu’un goût naturel.

Mangeur de for (le), drame en cinq actes, de M. Ed. Plouvier (théâtre de l’Ambigu, 28 avril 1866). C’est un de ces draines ténébreux qui rappellent les beaux temps du boulevard du crime ; il est solidement charpenté, mais l’auteur ne semble pas s’être préoccupé de la vraisemblance ; il n’a visé qu’à offrir des scènes imprévues et des coups de théâtre violents. Le mangeur de fer, Phénix Porion, est un bandit d’une audace et d’une astuce incroyables, qui veut s’emparer de l’immense fortune des ducs de Blamont : il prépare de loin ce résultat en élevant une jeune fille qu’il se propose de faire passer pour la dernière des d’Hauberteuil ; il l’introduira dans la maison du duc, celui-ci ne manquera pas de l’aimer, alors Diane empoisonnera la duchesse, épousera le veuf, qu’on enverra rejoindre-dans la tombe sa première femme, et alors Phénix ouvrira le ventre aux millions.

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Et tout arrive comme il l’avait prédit ; car les combinaisons du mangeur de fer sont immanquables, sauf que Diane n’épouse pas le duc ; elle en aime un autre, un substitut, ce qui ne peut faire l’affaire de Phénix. 11 veut la contraindre, elle se révolte. Une fille du duc ayant conçu des soupçons sur la mort de sa mère provoque une enquête : Diane alors avoue tout au substitut. Pendant ce temps, la police traque le mangeur de fer, qui lui échappe toujours, déguisé tantôt en dandy, tantôt en musicien ambulant, et qui fait de temps à autre, dans ces travestissements, de sinistres apparitions à l’hôtel de Blamont. Diane enfin révèle à la police un rendez-vous qu’elle doit avoir au cabaret du Soleil-Bouge avec l’insaisissable brigand, et l’agent Roch, dont il a tué la fille, s’engage à le prendre ; il se déguise en marchand de bonbons. Une lutte terrible a lieu dans le cabaret ; l’agent tombe frappé d’un coup de couteau, mais Phénix est pris. Confronté dans l’hôtel de Blamont avec ceux qui ont cru l’avoir déjà aperçu, il est reconnu et avoue le meurtre de la duchesse ; mais il dénonce comme ses complices Diane et léduc. Celui-ci est innocent et bientôt la vérité est connue ; Diane, la vraie coupable, échappe, grâce à la connivence du substitut qui veut toujours l’épouser. Phénix, qui s’est échappé, revient le jour du mariage de Diane ; il se présente comme un d’Hauberteuil et empoisonne la fiancée en lui passant au cou son cadeau de noce, un collier contenant un toxique violent. Il est vengé.

Toutes ces péripéties se heurtent, l’intrigue s’entrelace en nœuds inextricables, les coups de scène se succèdent et ne laissent pas respirer. Il ne manque à ces combinaisons dramatiques que de se mouvoir dans une action possible.

MANGEURE s. f. (man-ju-re — rad. manger). Portion enlevée d’une étoffe, d’une substance, par un animal qui l’a rongée : Ces mouchoirs sont criblés de maNGEUKES de souris. Il y a des mangeures de vers dans mon paletot.

— Véner. Pâture du sanglier.

MANGEY (Thomas), érudit anglais, né à Leeds en 1631, mort à Durham en 1755. Il fut chapelain de l’évêque de Londres, puis chanoine de Durham (1721). On a de lui : Discours pratiques sur l’Oraison dominicale (Londres, 1716, in-8°), et une édition estimée des Œuvres de Phiton le Juif (1742, 2 vol. in-fol.).

MANGI, nom que donnent Marco-Polo et Mandevilie à une province de la Chine, qu’ils placent auprès du Cathay.

MAPiGIA (archipel), groupe d’îles de l’Océanie. V. Cook (lies de).

mangier s. m. (man-jié). Bot. Syn. de

MANGUIER.

MANGIFÈRE s. f. (man-ji-fè-re). Bot. Nom scientifique du manguier.

MANG1L1 (Joseph), naturaliste italien, né à Caprino, près de Bergame, en 1767, mort à Pavie en 1829. D’abord professeur de belleslettres, il se lit ensuite recevoir docteur en médecine, et succéda à Spaltanzani comme professeur de médecine et d’histoire naturelle à Pavie en 1799. Il organisa et enrichit beaucoup le musée de cette ville. Outre de nombreux mémoires, il a publié : Saggio di osservazioni per seruire alla storia dei mamsaggetti a periodica letargo (Milan, 1807, in-8°) ; Brevi cenni sulla episiota zootomica del professore Otto di Breslavia (Pavie, 1823, in-8°), où il propose l’ammoniaque comme antidote au venin de la vipère.

MANGIN (de), écrivain ecclésiastique français, mort vers 1780. Docteur en théologie et licencié en droit, il devint grand vicaire de l’évêque de Langres et composa, entre autres écrits : Introduction au saint ministère (Paris, 1750, 12 vol.) ; Histoire ecclésiastique et civile, etc., du diocèse de Langres (Paris, 1765, 3 vol.), ouvrage médiocre et inachevé ; la Science desconfesseurs(lJ&ns, 1757, 6 vol.), etc. On lui attribue : Histoire générale et particulière de l’électricité (Paris, 1753, 3 vol. in-12).

MANGIN, inventeurfrançais, néàMayence, mort à Salzbourg en 1800. Il servit dans l’armée française, devint adjudant général et mourut d’une blessure reçue à Salzbourg. 11 est l’inventeur du scapkandre, dont on fit l’expérience en 1798, machine propre à soutenir un homme sur l’eau dans une position verticale, et destinée à favoriser le passage des rivières par des corps entiers sans ponts ni bateaux.

MANG1IS (Jean-Henri-Claude), magistrat et administrateur français, né à Metz en 1786, mort à Paris en 1835. Il était apprenti menuisier lorsqu’un ex-jésuite le recueillit chez lui et lui fit faire son droit. Dès l’âge de seize ans, Mangin plaida à Metz où, au bout de quelques années, il «ut une belle clientèle, fut nommé, en 1816, procureur du roi dans la même ville et, en 1821, procureur’général à la cour de. Poitiers. Ce fut lui qui, l’année suivante, poursuivit l’infortuné général Berton et porta la parole de façon à soulever contre lui l’indignation publique. Foy, Benjamin Constant, Kérutry, violemment attaqués dans son réquisitoire, portèrent contre lui, mais sans résultat, une plainte en diffamation. L’ardeur de son zèle royaliste fit nommer Mangin conseiller à la cour de cas MANG

sation en 1827 et, deux ans plus tard, préfet de police. Cette dernière nomination fut on ne peut plus mal accueillie par les Parisiens. À la suite de la révolution de juillet 1830, il dut se réfugier à Bruxelles, où le suivit son impopularité. De retour en France en 1834, il venait de reprendre comme avocat sa place au barreau de Metz lorsqu’il mourut subitement. On a de lui quelques ouvrages : Traité de l’action publique et de l’action civile (1835, 2 vol.) ; Traité des procès-verbaux (1S39) ; Traïtéae l’instruction écrite(l&H, 2 vol. in-S°), mis en ordre et publié par M. Faustin Hélie.

MANGIN (Arthur), écrivain et vulgarisareur, né à Paris en 183-1. Il Se tourna de bonne heure vers l’étude des sciences, particulièrement de la chimie, se mêla activement au mouvement réformiste qui provoqua la révolution de février 18-18, et obtint après la proclamation de la République un emploi au ministère de l’instruction publique, emploi qu’il ne conserva que quelques mois. Depuis lors, M. Mangin s’est occupé d’une façon toute spéciale de travaux scientifiques dans un but de vulgarisation. Indépendamment d’un grand nombre d’articles insérés dans le Nouveau journul des connaissances utiles, dans le Musée des familles, le Magasin pittoresque, le Phare de la Loire, le Correspondant, le Dictionnaire du commerce et de la navigation, etc., il a fait paraître, à l’exemple de MM. Figuier, Flammarion et Fonvielie, de nombreuses publications illustrées qui ont eu du succès. Nous citerons : Navigation aérienne (1855, in-12) ; Variétés industrielles (1856, in-12) ; les Savants illustres de la France (1857, in-8°) ; le Cacao et le chocolat (1860, in-12) ; Merveilles de l’industrie (1858, in-8u) ; le Feu du ciel (1861, in-12) ; la Révolte au Bengale en 1857 et 1858(1861, in-S°) ; Histoire naturelle de l’homme (1862, in-16) ; Voyage scientifique autour de ma chambre, avec une préface scientifique de Pitre-Chevalier (1862, in-18) ; Voyages et découvertes outre-mer au xixe siècle (Tours, 1802, in-8°) ; De l’usurpation des titres commerciaux (18G3, in-8°) ; les Mystères de l’Océan (Tours, 1804, in-S°J ; YAir et le monde aérien (Tours, 1861, in-S°) ; le Désert et le monde sauvage (Tours, 1805, in-S°) ; les Jardins, histoire et description (Tours, 1867, infol.), ouvrage édité avec un grand luxe ; les Poisons (Tours, 1869, in-fol.) ; Nos ennemis et nos alliés, études zoologiques (1870, in-8°) ; l’Homme et la bête (1871, in-8°) ; Pierres et métaux (1871, in-8°), etc.

mangium s. m. (man-ji-omm). Bot. Syn.

de BRUGUIÉRE.

MANGKASSAR s. m. (man-ka-sar). Linguist. Idiome des Célèbes. MANGKASSAlt, ville do l’Ile Célèbes. V. Ma-

CASSAR.

MANGLAUD (Adrien), peintre français, né à Lyon en 1695, mort à Rome en 1760. Élève du Flamand Van der Cubel, qui était venu se fixer en France, il alla compléter ses études à Rome, où il passa In plus grande partie de sa vie. Cet urtiste, qui acquit beaucoup de réputation en peignant des paj’sages et des tableaux de marine, fut nommé membre de l’Académie de peinture en 1730. On voit de lui au Louvre un tableau intitulé : le Naufrage. C’est sous la direction de Munglard que le célèbre Joseph Vernet apprit la peinture.

MANGLE s. f. (man-gle). Bot. Fruit du munglier. Quelques-uns font ce mot masculin, h Manglier lui-même : Il fallait traverser une forêt qui bordait le rivage, forêt composée de ces mangles qui croissent surtout dans les lieux que ta mer inonde. (E. Conzalès.)

MANGLER v. a. ou tr. (man-glé). Emmancher. Il Vieux mot. MANGLIER s. m. (man-glié). Bût. Syn. do

PALÉTUV1EK.

MANGL1ÉTIE s. f. (man-gli-é-sî). Bot. Genre de niagnoliées du Népaul et de Java.

— Encycl. Les mangliéties sont des arbres à feuilles alternes, pétiolôes, entières, à fleurs solitaires à l’extrémité des rameaux, très-odorantes ; le fruit se compose de petites capsules, réunies en une sorte de cône. Ce genre ressemble beaucoup aux magnoliers, aux dépens desquels il a été formé ; il comprend un petit nombre d’espèces, qui croissent au Népaul et à Java. Leur bois dur, à grain fin, presque indestructible, est propre à des usages économiques.

La mangliétie glauque est un arbre élégant, qui atteint jusqu à 20 mètres de hauteur ; ses rameaux étalés, verticillés, lisses, d’un brun foncé, portent des feuilles lancéolées, larges, . d’un beau vert en dessus, très-glauques en dessous ; les fleurs sont grandes, à pétales chiffonnés, d’un beau jaune pâte ; le fruit est un cône verdâtre ponctué de blanc. Cet arbre croît dans les forêts montagneuses de Java, à une altitude de plus de 1,000 mètres. Son bois, blanc et d’une grande ténacité, est propre aux ouvrages de tour, maison l’emploie rarement à cet usage, parce que l’arbre croît dans des lieux trop éloignés des centres d’habitation, » Mais il a, dit F. Gérard, une telle réputation d’incorruptibilité, que les Sundas, depuis un temps immémorial, s’en servent pour fabriquer leurs cercueils, si l’on peut donner ce nom à deux planches non jointes, dont l’une se met sous le mort et l’autre le recouvre. Ils agissent ainsi dans la persuasion que,