Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 3, Lu-Marc.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée

1Ô48

MANU

fon a dit dans son fameux discours de réception à l’Académie : « Le style est de l’homme même. » Cet aphorisme s applique merveilleusement à cet homme célèbre : son caractère, ses habitudes, son physique même ressemblaient à son style ; ses manières étaient brillantes, ses goûts fastueux, sa mise magnifique, son port noble, sa démarche fière, qualités qui confinent d’une part à la grandeur et de l’autre à l’affectation. Bufîbn vivait retiré dans son château de Montbard. Il ne travaillait, dit-on, que dans une mise magnifique, en jabot et en manchettes brodées, après s’être fait soigneusement peigner et poudrer.

Le fait a été absolument nié par M. Naclaud de Buffon, Vrai ou faux, il sert fréquemment de thème aux écrivains :

« La phrase de Théophile de Viau est pleine de ces grandes manières castillanes, de ces bonnes façons de gentilhomme qui donnent à la phrase de ce temps sa vraie tournure si large et si magnifique. C’est un style de vieille roche et qui sent son bon lieu. La phrase y tombe à, grands plis comme ces riches étoffes anciennes toutes brodées d’or et d’argent, mais sans roideur aucune. Les manchettes de M. de Buffon sont peu de chose auprès des manches tailladées et des crevés des élégants de ce temps-là. ■

Th. Gautier.

« M. Damas-Hinard relève beaucoup d’autres phrases de Buffon écrites dans ce goût, n’en déplaise à M. Nadaud de Buffon qui, du reste, n’a pas besoin de l’illustration de son aïeul pour se faire distinguer, et dont le courage, d’après les récits des journaux, vient de se signaler par un acte d’humanité, en disputant aux Ilots de la Saône un individu qui se noyait, et sans craindre de mouiller les manchettes de ta famille.

Hippolyte Lucas.

MANCHEUR s. m. (man-cheur). Argot. Saltimbanque qui n’a pas de baraque et qui exécute ses tours Sur la voie publique : Le maNcheur a pour bureau de recette une assiette cassée ou un vieux plat d’étain.

MANCHICOUUT (Pierre), compositeur français, né à Béthune, en Artois, en 1510. Tout ce qu’on sait de sa vie, c’est qu’il fut chanoine d’Arras, maître des enfants de chœur de Tournay et qu’il passa la fin de son existence à Anvers. On ignore la date de sa mort. Manchicourt acquit une assez graude réputation par ses compositions religieuses, au nombre desquelles nous citerons : Cantiones musica (Paris, 1530) ; un motet : 0 Tkoma Didyme et des Messes.

MANCHON s. m. (man-chon — rad. manche). Modes. Sorte de vêtement ayant la forme d’un cylindre ouvert par les deux bouts, ouaté a. l’intérieur, garni a l’extérieur d’une fourrure ou quelquefois d’étoffe, et dans lequel on introduit les mains pour les garantir du froid : Manchon d’hermine, de martre, de loutre, de velours, de satin. On a vu les manchons de luxe monter à des prix excessifs. (Villermé.)

— Mar. Garniture en fer d’un écubier.

— Techn. En termes de tisseur, Petit nombre de cartons percés, lacés ensemble et réunis à leurs extrémités par des nœuds formés au moyen des lacets, il Espèce de rondelle de bois qui, dans les armures du métier Jacquard, est fixée à l’arbre de couche, et sur laquelle s’enroule la courroie qui opère la levée de la griffe. Il Cylindre creux susceptible de glisser le long d’un axe. || Cylindre servant k relier les extrémités de deux axes pour les rendre solidaires. Il Cylindre de verre destiné à être ouvert pour former une feuille, à Cylindre de bois ou de métal dans lequel le fontainier fait pénétrer deux bouts de tuyau, pour les relier ensemble, il Manchon à coquilles, Manchon de fontainier formé de deux parties réunies par des boulons.

Chien de manchon, Chien de très-petite taille que les dames portaient dans leur manchon, au temps de Louis XV.

— Encycl. Modes. Cette fourrure, dont les femmes seules se servent aujourd’hui, a été jadis portée par des hommes et même par des militaires, surtout au xviu1e siècle. Au xv<> siècle, on désignait les martelions sous le nom de contenances et de butines grâces. Les manchons d’hommes étaient faits généralement en peau de tigre ou de loutre. On s’est également servi pour leur fabrication de plumes d’oiseaux, surtout de plumes de geai. Aujourd’hui, on fait des manchons aveu des peaux de martre zibeline, de martre, de renard bleu, de petit-gris, de vison, avec de l’astrakan, etc. Les plus communs sont en peau de loutre et de lapin.

— Mécan. Parmi les manchons qui serventà relier deux arbres tournants, on distingue les manchons fixes et les manchons à embrayage. Les premiers s’emploient pour assembler deux arbres tournant toujours ensemble ; les seconds servent pour les arbres dont les communications sont intermittentes. Les inaiiehont fixes sont de deux espèces : 1° Les manchons fixes d’une seule pièce consistent en un anneau, soit rond avec prisonnier, soit carré, suivant la section de l’arbre au point d’assemblage. Ces manchons ne se calent pas ; seulement, pour les empêcher de sortir de la position intermédiaire qu’ils doivent avoir, on

MANC

les munit d’une vis qui, se plaçant entre les deux prisonniers pour les manchons ronds, ou tenant une clavette pour les manchons carrés, rend leur position invariable. 2<> Les manchons fixes de deux pièces consistent en deux demi-manchons.d’une seule pièce, assemblés à boulons. Ces organes ainsi installés ne valent

Îias à beaucoup près les premiers, à cause de a facilité avec laquelle les boulons se desserrent ; aussi ne les uti !ise-t-on que lorsqu’ils sont indispensables, c’est-à-dire quand, pris entre deux supports très-rapproûhés, chaises ou paliers, ils ne peuvent être déseinbrayés par un reculement soit d’un côté, soit de l’autre. Ces manchons n’exigent pas, comme les précédents, une vis pour être maintenus en place ; comme ils s’enlèvent en deux parties, il suffit de laisser aux arbres un collet de chaque côté pour les maintenir en place. Les manchons à embrayage se composent de deux parties, l’une rixe sur l’un des deux arbres, et l’autre mobile sur l’autre arbre, parallèlement à l’axe, au moyen d’une fourchette à levier. Les faces intérieures de ces deux parties sont armées de dents qui, embrayant les unes sur les autres, font que, si l’un des arbres tourne, l’autre tourne aussi. La disposition des dents varie suivant que l’arbre de commande a son mouvement de rotation toujours dans le même sens, ou indifféremment dans les deux sens. Quel que soit le mode d’embrayage employé, il est bon de ne jamais embrayer pendant la marche, si l’on veut que l’appareil’dure longtemps, à moins que la vitesse de rotation ne soit très-faible. Quelquefois les manchons sont vissés sur l’extrémité des arbres, qu’à cet effet l’on munit de filets de vis inclinés dans le même sens. Les manchons employés comme accouplement d’arbres se font toujours en fonte ; ils doivent présenter en leur milieu une section suffisante pour résister à la flexion et à la torsion ; ces considérations ont fait pendant longtemps renfler cette partie de ces organes, mais on a reconnu que l’on augmentait ainsi d’une façon démesurée leur poids à l’endroit où le vide laissé par les arbres présente une section faible, et que, par suite, on chargeait inutilement les extrémités de ceux-ci. Aujourd’hui, on établit les manchons avec une même épaisseur sur toute leur longueur, et on ne conserve le renflement que pour les manchons en deux pièces. Si l’on appelle N l’effet en chevaux-vapeur que transmet l’arbre, n le nombre de tours qu’il fait par minute, d le diamètre de l’arbre, rft le diamètre de la tête de l’arbre sur laquelle s’applique le manchon, l la longueur du manchon, î l’épaisseur du métal de ce dernier, À la largeur de la clavette, et A’son épaisseur, on a pour la détermination des dimensions les formules suivantes tant rationnelles qu’empiriques : pour le diamètre des arbres en fer forgé,

des arbres e

=,6/n ;.

pour le diamètre des arbres en fonte,

3

d’

pour le diamètre de la tète de l’arbro,

rfi = l,25ci ;

pour la longueur du manchon, 1 = 2,7 + 1,0 d ;

pour l’épaisseur du métal des manchons,

t-l + ’-d ; '

2 T3 ’

pour la largeur de la clavette,

k =0,9 S ;

pour l’épaisseur de la clavette,

2

Telles sont les règles généralement adoptées. Les manchons sont employés à beaucoup d’usages ; on les utilise pour réunir deux tuyaux de conduite de gaz ou d’eau ; ce ne sont plus alors des organes résistant à un travail mécanique, ils deviennent des pièces à l’aide desquelles on obtient l’étanchéitô do la conduite, soit en les vissant à l’extrémité des tuyaux, soit en leur faisant presser contre ceux-ci une garniture en chanvre ou en caoutchouc, comme cela a lieu pour les tuyaux en tôle bitumée de M. Chameroy, dont on fait un si grand usage dans la distribution de l’eau à Paris. Ces manchons se font avec toutes sortes de matières, fonte, tôle, carton bitumé, etc. ; on les établit même avec des brides de serrage ; alors divisés en deux parties cylindriques, ils pincent entre eux une rondelle de caoutchouc, comme dans les systèmes de joints précis de MM. Petit, Avril, Normandy et Marini, à l’aide desquels on relie deux tubes donnant écoulement à de la vapeur, du gaz ou de l’eau, sans qu’il s’en échappe la moindre quantité, et, par suite, procurant une étanchéité parfaite.

MANCHONNIER s. m. (man-cho-nié — rad. manchon). Techn. Ouvrier qui fait les manchons de verre.

MANCHOT, OTE adj. (man-cho, o-te — lat. mancus, même sens). Qui manqua d’une inain ou d’un bras ou qui en est perclus. Il Estropié, perclus, eu parlant du brus ou de la main :

MANC.

... Le bras manchot qui reste sans office Laisse au Burvivancier tout le poids du service.

Delille.

— Par ext. Maladroit dans l’usage de ses mains : On a voulu mécaniser l’ouorier ; on a fait pis, on l’a rendu manchot et méchant. (Proudh.)

— Par plaisant. Privé de l’usage de quelque membre ou de quelque organe : Être manchot de l’œil droit. Le drôle n’était pas manchot de la langue. (Le Sage.)

— Fam, N’être pas manchot, Se servir adroitement de ses mains : Celui qui a peint ce tableau n’était pas manchot, pour sûr. H Être prompt et vigoureux à frapper : Celui-ci frappe dur et l’autre n’est pas manchot. H Être habile et rusé : Elle n’est pas manchote ; elle devinera bien de quoi il retourne. (Th. Leclercq.) Si le drôle est adroit,

Je ne suis pas manchot, non plus, et j’ai bon droit,

E. Augier-

— Substantiv. Personne manchote : On a vu des manchots peindre avec le pied.

— s. m. Ornith. Genre d’oiseaux palmipèdes à ailes courtes, terminées en moignons, couvertes d’écaillés, impropres au vol : Les manchots sont peut-être de toutes les espèces ornithotogiques celle qui offre l’organisation la plus exceptionnelle. (Gerbe.) Sur les cales des Malouines viennent pondre, depuis octobre jusqu’en avril, des troupes innombrables de manchots. (Depping.) Tous ces oiseaux, à partir du manchot duopole antarctique jusqu’au gerfaut du cap du Nord, ont le pied plat on arqué. (Toussenel.)

— Ichthyol. Poisson plat de la famille des hétérosomes ;

— Encycl. Ornith. Les manchols ne doivent pas être confondus avec les pingouins, comme l’ont fait tant de fois les navigateurs. Malgré les ressemblances qui, au premier abord, semblent autoriser une semblable confusion, il existe entre ces deux genres des différences capitales. Ainsi, tandis que les pingouins ont le corps couvert de véritables plumes et que leurs ailes sont pourvues de rémiges, fort courtes à la vérité, les manchols ont le corps revêtu d’une sorte de duvet serré, qui ressemble beaucoup plutôt k des poils qu’à des plumes, et leurs ailes sont réduites a de simples moignons aplatis en forme de nageoires et n’ayant plus que des vestiges de plumes d’apparence écailleuse. Ces deux sortes d’oiseaux se distinguent d’ailleurs par la différence d’habitat. Les manchots sont confinés dans l’hémisphère austral, tandis que les pingouins sont, au contraire, les hôtes dos mers les plus septentrionales. Les mœurs de ces animaux, dont Buffon disait qu’ils sont le moins oiseaux possible, no sont pas moins curieuses que leur organisation élémentaire et comme simplement ébauchée. Tout, chez ces nageurs de premier ordre, a été disposé pour une vie essentiellement aquatique ; aussi demeurent-ils près de huit mois de l’année errant en mer à l’aventure et souvent loin dos côtes. On en a trouvé jusqu’à 130 lieues de tout rivage, et, outre cette prodigieuse puissance de natation, ils s’abandonnent souvent aux courants et aux vents, gîtes sur un glaçon qui les emporte à des distances énormes de leur point de départ. Les mouvements qu’ils exécutent dans l’eau sont tellement rapides, ils nagent et plongent avec une telle prestesse, qu’ils ressemblent plus à des poissons qu’à des oiseaux. Lorsqu’ils nagent, .tout leur corps est submergé, la tête seule apparaît au-dessus de l’eau ; ils vont ainsi par bandes, fendant les vagues avec une rapidité prodigieuse et ne se détournant devant aucun obstacle. En rencontrent-ils un sur leur route, ils ne ie tournent jamais, mais le franchissent d’un bond subit qui tes élève de 4 ou 5 pieds. 11 en existe même une espèce qui, sans aucune nécessité, saute, plonge et rebondit souvent à la surface des eaux. Si le manchot est dans son.élément favori le premier des nageurs, il est sur terre la plus gauche et la plus lourde créature qui se puisse voir. Le sol est pour ces oiseauxun milieu insolite et funeste, où ils se trouvent exposés sans aucune défense à tous leurs ennemis. De là vient que leur nombre a considérablement diminué sur tous les points où l’homme fait de fréquentes apparitions, etoù, selon ses habitudes féroces, il massacre sans prétexte ni raison ces pauvres bêtes inoffensives. Dans certains lieux même, les manchots ont presque entièrement disparu, et ils ne tarderaient pas à être complètement supprimés, comme tant d’autres

espèces perdues, si la nature ne leur donnait pour refuge les extrêmes zones polaires, où l’homme ne pourra certainement jamais les atteindre. Pour marcher sur le sol et même se soutenir simplement sur leurs pieds courts et situés à l’arrière de leur abdomen, il faut qu’ils se dressent debout. On les trouve ainsi sur les rochers qui surplombent les eaux, où ils se tiennent rangés en lignes interminables. Vus dans cette attitude, on les prendrait de loin, disent les navigateurs, pour de petits enfants révêtus d’un tablier blanc, ou bien encore pour des enfants de chœur eh surplis et en camail. Ces oiseaux sont indolents, confiants, et ce n’est que lorsqu’on les attaque qu’ils cherchent à se détendra à coups de bec. Leur cri, au dire de tous les voyageurs, ressemble beaucoup au braiment de l’âne. M. Garnot, d’autre part, ra MANC

conte que, pendant leur séjour aux îles Malouines, ses compagnons de voyage et lui entendaientsouvent, pendantles soirées calmes,

s’élever des îles exclusivement habitées par les manchots une rumeur analogue à celle d’une foule nombreuse pendant un jour de fête. C’est vers la fin de septembre que ces oiseaux font leur ponte, et c’est à cette époque particulièrement qu’on les rencontre à terre. Ils creusent dans le sable des trous ou plutôt des terriers profonds, au fond desquels s’abrite la famille et où la femelle pond un ou deux œufs. Les dunes sablonneuses où les manchots creusent leurs terriers sont quelquefois tellement criblées de trous, qu’on ne peut y faire un pas sans s’y enfoncer jusqu’aux genoux. Lus navigateurs ne sont nullement d’accord sur la qualité et !e goût do la chair de ces palmipèdes. Les uns affirment qu’elle est aussi bonne à manger que celle des oies ; d’autres la disent un médiocre manger ; d’autres enfin, renchérissant encore, lui trouvent une odeur musquée, un goût d’huile et de poisson, bref, la déclarent franchement détestable. Les mtmehots se rencontrent dans toutes les mers australes et sur toutes les lies qui y sont disséminées ; on les voit aussi k des latitudes moins élevées dans le grand Océan et l’océan Atlantique. Le tropique du Sud paraît toutefois être une limito que ces oiseaux n’ont guère franchie.

Les six ou sept espèces de manchots que l’on connaît ont été réparties dans quatre genres distincts, établis sur des différences que présente le bec. Ce sont les manchots proprement dits, comprenant une espèce unique, le grand manchot, d’un blanc ardoisé en dessus, blanc dessous, avec un masque noir entouré d’une cravate jaune ; lessphénisques, comprenant une espèce unique, le sphénisque du Cap, brun en dessus, blanc aux parties inférieures, avec une bande blanche sur le bec ; les pygoscelis : espèce unique, le pygoscelis papou ; tête et cou d’un noir sombre tirant sur le bleu ainsi que les parties supérieures, les inférieures blanches avec une marque blanche au-dessus de l’œil ; enfin les gorfous. V. ce mot.

MANCIANO, ville du royaume d’Italie, province, district et à 19 kilom. S. E. de Grosseto, chef-lieu de mandement ; 4,23S hab. Fabrication de chapeaux de paille, Kécolte et commerce de céréales.

MANCIENNE s. f. (man-siè-ne). Bot. Nom vulgaire de la viorne cotonneuse.

MANC1NELL1 (Antoine), philologue italien, né à Veiletrien 1452, mort à Rome vers 1506. 11 enseigna les lettres antiques dans différentes villes d’Italie, etl’on raconte que, ayant fait une harangue contre l’immoralité d’Alexandre VI, ce pape, irrité, lui fit couper la langue et la main. Ses ouvrages sont aujourd’hui oubliés ; les principaux sont : un poème Se vite sua (Bologne, 149G, in-S") ; des Epigrammata, insérés dans les Delieis poetarum italorum de Gruter, t. II. Le recueil de ses Œuvres a été publié à Venise (1498-1502).

MANCINI (famille), ancienne famille patricienne de Rome, qu’ont rendue fameuse en France les neveux et nièces du cardinal Mazarin. Elle portait originairement le nom d’Oinni-Santi. Le premier qui prit le nom do Mancini fut Pietro Omni-Santi, surnommé Mancini dei Luci, qui vivait dans la seconde moitié du xiv» siècle. Il eut pour fils Lorenzo Omni-Santi, surnommé également Mancini, père, entre autres, de Giuliauo Mancini, qui vivait en 1455. Alessandro Mancini, fils do Giuliano, eut pour fils Jacopo Mancini, père de Giuliano II et aïeul ’de Lorenzo II. Paolo Mancini, fils aîné de Lorenzo II, fut commandant de la garde à cheval du cardinal Aldobrandini, et se signala dans la guerre de Ferrare en 1507 ; il est surtout connu par la fondation de l’Académie des humoristes. Il avait eu, entre autres enfants, Prancesco-Maria Mancini, cardinal, et Michel-Loreuzo Mancini, marié en 1634 à Hieronyma Mazarini, sœur du cardinal Mazarin. Lorenzo Mancini fut le père de cette nombreuse lignée qui brilla à la cour de Louis XIV. Il n’eut do remarquable, en dehors de cela, que sa passion pour l’astrologie, la nécromancie et toutes les sciences divinatoires, manie qu’il légua à ses filles, et qui fut cause que deux d’entre elles furent compromises, d’une façon assez louche, dans cette mystérieuse affaire des poisons, où la sorcellerie tenait une grande place. De son mariage naquirent : 1° Laure Mancini, depuis duchesse de Mercœur ; 2° Olympe Mancini, depuis duchesse de Soissons ; 3U Michel-Paul Mancini, jeune homme d’un brillant avenir, misérablement tué au combat de là porte Saint-Antoine eu 1652 ; tombé prisonnier entre les mains des frondeurs, on ne lui fit pas de quartier, il fut massacré sur. place ; 4° Marie Mancini, depuis princesse Colonna ; 5° Philippe-Julien Mancini, depuis duc de Ne vers ; 6" Hortonse Mancini, depuis duchesse de Muzarin ; 7° Marie-Anne Mancini, depuis duchesse de Bouillon ; 8° Alphonse Mancini, venu en France avec cette dernière en 1657, et qui mourut peu après ; il était élevé" au collège des jésuites, et, en jouant avec ses petits camarades, il reçut une blessure grave dont on ne put conjurer les suites.

Philippe-Julien Mancini obtint, en 1676, des lettres du roi Louis XIV, lui confirmant le duché-pairie de Nivernais, auquel le Donziois av ; iit été incorporé, et dont l’avait gratiné la