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celle, qui convient à la généralité des chasseurs. Il i spécialisé ce qu’avait de trop général la titre de son livre, par cette espèce de sommaire qui est placé en tète : • Méthode « pour dresser et faire voler les oyseaux pour

■ le vol de la perdrix, où il est enseigné à bien n tenir les oyseaux. uour qu’ils soient en état de donner du plaisir, les guérir de leurs nia ■ ladies et les prévenir, avec le portrait ou description de celuy qui veut estre fauconnier, et quels oyseaux on doit avoir, selon les lieux où on habite, par M. de Boissouu dan. Dédié à ceux qui aiment la fauconnerie. »

. MANCBAU (Adélaïde-Victoire-Antoinette dis Lussault, dame), femme de lettres française, née près de Lagny en 1788. Elle s’est adonnée à l’instruction des jeunes filles et a été pendant plusieurs années maîtresse de pension. M’»e Manceau a publié un assez grand nombre de livres destinés a la jeunesse. Nous citerons parmi ses ouvrages, dont plusieurs ont été souvent réédités : Prévention et dévouement (1834, in-12) ;.les Veillées d’une mère de famille (183G, in-12) ; l’Ange de paix (1838, 2 vol. in-12) ; Céline ou l’Influence d’un bon caractère (1838, in-12) ; la Famille du grand-papa (1841, in-12) ; la Grand’mère et ses petits-enfants (1842, in-12) ; les Jeudis du pensionnat (1846, in-S«) ; les Deux dots (1847, in-8°, avec lithographies) ; l’Éducation du cœur (1853, in-4°) ; la Piété en action (1857, in-8°) ; Fables et historiettes pour ta jeunesse (1857, ih-12) ; Théâtre des jeunes filles (1858, in-12) ; Théâtre destiné aux récréations littéraires dans les pensionnats déjeunes gens (1857, in-12) ; Une fleur pour chaque fête (1859, in-12) ; les Deux jumeaux (18G4, in-12), etc.

SIAiNClïL (Jean-Baptiste-Georges), littérateur français, né à Caen en 1811, mort il Caen en 18C2, 11 Ht ses études dé droit, fut pendant longtemps compositeur d’imprimerie, écrivit, sous le pseudonyme de J.-B. Gérard, des articles politiques dans les journaux libéraux, puis s’attacha plus particulièrement k l’étude de l’histoire et des antiquités du Calvados. Il fut nommé en 1839 conservateur de la bibliothèque de Caen et fit partie de l’Académie do cette ville. Outre de nombreux mémoires insérés dans le recueil de cette société savante et dans le Journal des savants de Normandie, M. Mancel a publié : Caen sous Jean sans Terre (1840) ; Essai sur l’histoire littéraire de Caen (1842) ; Recherches biographiques sur Alain Chartier(l&46) ; le Calvados pittoresque et monumental (1847, in-fol.) ; la Normandie illustrée (Nantes, 1852, 2 vol. in-fol.), magnifique publication qui a paru sous sa direction ; Documents, noies et notices pour servir à l’histoire du département du Calvados (1852), etc. On lui doit, en outre, des éditions de plusieurs ouvrages, entre autres : le Père André, jésuite (1845), avec M. Charma ; Journal duit bourgeois de Caen, de 1652 à’ 1733 (1848, in-S°) ; Lettres inédites de Malherbe (1852) ; Souvenirs de l’insurrection normande, dite du fédéralisme, de F, Yaullier (1858), etc.

MANCENILLE a. f. (mnn-se-ni-lle ; Il mil.

— de l’espagnolmanzeuilla ; petite pomme ; de manzano, pommier). Bot. Fruit du mancenillier,

MANCENILLIER s. in.’ (man -se - ni-lié ; Il mil. — rad. mancenille). Bot. Genre d’arbres de l’Amérique centrale, de la famille des euphorbiacées : L’ombre d> mancenillier passe pour être mortelle.

.... L’insulaire tremblante

Alla s’asseoir sous le mancenillier.

Et commença, d’une voix faible et lente,

Ce chant lugubre et qui.fut le dernier.

MlLLEVOYB.

— Encycl. Le mancenillier est un arbre qui ressemble assez, pour le port et le feuillage, à un noyer ou à un grand poirier. Sa tige, haute de 5 à 7 mètres sur 1 mètre de tour, est recouverte d’une écorce épaisse, lisse et grisâtre ; ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales aiguës, crénelées sur les bords, grandes, épaisses, d’un vert foncé en dessus, pâle en dessous. Les fleurs sont monoïques ; les mâles en chatons terminaux, les femelles solitaires au milieu des chatons mâles. Le fruit, arrondi, lisse, du volume d’une pomme d’api, a une odeur agréable, que plusieurs auteurs ont comparée à celle du citron ; il renferme une chair mollasse, spongieuse, d’un goût fade d’abord, mais qui devient bientôt très-caustique et produit dans la bouche une sensation de brûlure.

Le mancenillier croit aux Antilles et dans tes régions les plus chaudes de l’Amérique du Sud, de préférence sur les bords de la mer. C’est par une pure licence poétique et pour les besoins de la mise en scène que les auteurs do l’Africaine ont placé un de ces arbres à Madagascar, où ils n ont jamais existé. On le cultive quelquefois en Europe, dans les serres chaudes des jardins botaniques ou de quelques rares amateurs. Il produit un assez bel eli’et par son feuillage ; mais tant de végétaux le remplacent avantageusement sous ce rapport, sans partager ses propriétés malfaisantes, que sa culture est fort peu répandue. Même dans son pays natal on ’cherche plutôt à le détruire qu’à le propager ; aussi y devient-il de plus en plus rare.

Toutes les parties du mancenillier renferment un suc laiteux, acre, caustique, qui constitue un poison violent. En se durcissant,

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ce suc prend l’aspect et les caractères d’une matière gommo-résineuse jaunâtre, opaque et friable. C’est sous cet état qu’on l’apporte quelquefois en Europe. Il exhale alors une odeur analogue a celle de l’absinthe ; respiré fortement, il produit des picotements a la figure ; il enflamme et irrite les’parties qu’il touche. Le principe actif est un acide cristallin non volatil, qui sature les bases saliriables. L’analyse chimique de ce suc a donné un principe aromatique se rapprochant de celui du pécher, une matière colorante jaune, de l’huile essentielle, ’ une matière savonneuse, des cristaux de mancenillite, de la stéarine, de la solide, de l’huile grasse acidifiée, de la résine, de la gomme et du caoutchouc ; quant k l’hydrogène carboné, c’est sansdoute un produit de décomposition. Outre le suc propre, il découle encore de cet arbre une résine qui ressemble beaucoup à celle du gaïac.

Le mancenillier, même en faisant la part des exagérations contenues dans les récits des voyageurs, possède dans toutes ses parties des propriétés délétères très-énergiques. Le suc sert aux sauvages pour empoisonner leurs flèches ; ce poison persiste très-longtemps et ne peut être détruit que par la calcination. On cite des exemptes de chiens tués avec des flèches empoisonnées et conservées depuis cent quarante ans. Cependant Ricord-Madiane a contesté la possibilité de cet empoisonnement. On va jusqu’à attribuer à cet

arbre des qualités tellement malfaisantes que son ombrage inèine serait mortel : le voyageur qui s’y repose quelques heures voit tout son corps s’enfler et s’ulcérer, et celui qui a le malheur de s’y endormir ne se réveille plus. La pluie ou la rosée qui tombent après avoir passé sur ses fouilles déterminent lès plus graves accidents. Le Père Dutertro assure que la viande cuite au feu de son bois contracte je ne sais quoi de malfaisant qui brûle la bouche et le gosier.

Le Père Nicolson affirme, au contraire, s’être reposé plusieurs heures et par un temps de pluie sous des màncenilliers, sans qu’il lui soit arrivé le moindro accident. Jacquin, Dutour, Tussac et d’autres ont renouvelé cette expérience et sont arrivés aux mémos résultats négatifs. Cependant on évite, et non sans raison, de choisir cet abri’ pour y passer la nuit ou seulement une partie du jour, et c’est une opinion généralement répandue que l’air qui entoure ces arbres est impur et malsain. D’un autre côté, Orfila et Olivier, ayant fait des essais sur les animaux avec le suc du mancenillier, ont reconnu qu’on avait quelquefois exagéré la violence do ses effets. Toutefois, ils ont constaté que c’est un poison acre et irritant, qui tue rapidement un chien, si on l’introduit dans l’estomac à la dose de 4 grammes, et à celle de 1 à 2 grammes, si on l’injecte dans les veines.

En Amérique, ’ avons-nous dit, on semble s’attacher à détruire le mancenillier, et pour cela on tâche d’abattre ou plutôt d’arracher tous les pieds que l’on rencontre, ce qui exige quelques précautions. « Les ouvriers chargés Ùe cette opération, dit A. Dupuis, ont soin de se couvrir le visage d’une gaze, pour éviter l’atteinte dangereuse du sue de l’arbre (ce suc, luis en contact avec la peau, y détermine des ampoules très-douloureuses). Dutour rapporte qu’autrefois, quand on voulait couper un mancenillier, on commençait par faire tout autour un grand feu de bois sec, pour lui enlever une partie de sa sève laiteuse et malfaisante ; après cette opération, pendant laquelle on évitait avec soin la fumée, on y mettait la hache. Le bois, tant qu’il n’est pas bien sec, est, dit-on, assez dangereux à travailler ; aussi les ouvriers ont-ils le soin de se couvrir le visage, comme ci-dessus ; mais il perd sans doute ses mauvaises qualités par la dessiccation. La quantité de ce bois qui nous arrive pur le commerce a toujours été assez faible, et elle doit probablement diminuer de plus en plus. >

Les qualités et les usages industriels de ce bois ont été très-diversement jugés. D’après quelques auteurs, il est très-dur, aussi compacte que celui du noyer, d’un gris cendré, veiné de brun avec des nuances de jaune, d’un beau grain, prenant aisément le poli et durant très-longtemps ; on J’emploie en Amérique à faire des meubles, et surtout des tables, qu’on recherché à’ cause de leur surface bien unie et comme marbrée. En Europe, ce qui nous arrive sous le nom de bois de mancenillier est surtout employé pour les ouvrages de tour. D’autres assurent que ce bois est mou, léger, filandreux, se décomposant facilement, impropre à la charpente et à la menuiserie, mauvais même pour le chauffage, s’il est vrai que sa fumée soit malfaisante. Us ajoutent que les jugements favorables portés sur ce bois viennent de ce qu’on l’a confondu avec celui d’une espèce de sumac, improprement nommé aux Antilles mancenillier de montagne. Ces deux opinions, si contraires en apparence, peuvent ^jusqu’à un certain point se concilier ; l’aubier du mancenillier est, en elîét, blanchâtre et assez inou ; mais le cœur du bois, surtout dans les vieux arbres, est dur, compacte, couleur de noyer, bien veiné, bon pour faire des meubles ; toutefois il est peu usité sous ce rapport, à cause dés précautions qu’exigent son exploitation et sa mise en œuvre. On assure que co bois sert, en Amérique, à faire des fumigations pour guérir uns sorte do tumeur

qui vient aux pieds des nègres, et qu’on appelle crabe.

L’écorce du mancenillier laisse suinter une matière gommo-résineuse, jaunâtre, opaque, friable, qu’on a vantée comme vermifuge et ■ diurétique. On prépare avec les feuilles un extrait très-irritant, qui peut remplacer celui du sumac vénéneux, et qu’on a préconisé contre les paralysies et l’éléphantiasis. C’est un poison très-actif, que l’on a abandonné avec raison.

Les fruits, connus aux Antilles sous le nom de mancenilles ou. pommes de mancenillier. paraissent Être moins dangereux qu’on ne l’a dit ; néanmoins, pris en grande quantité, ils constituent un poison’ énergique. On a raconté a ce sujet des choses assez curieuses ; on prétend que ces fruits empoisonnent tous les mammifères et les oiseaux, sauf l’ara, qui

fieut s’en nourrir impunément. On ajoute que es poissons et les crustacés mangent sans danger ceux de ces fruits qui tombant à la mer, mais que leur chair acquiert par suite des propriétés délétères ; d’après Descourtils, quand on soupçonne le poisson d’en être infecté, on le fait cuire avec une cuiller d’argent ; si celle-ci noircit, on ne doit pas le manger. Mais tous ces faits auraient besoin d’être éclaircis et confirmés par des observations sérieuses. On. a vanté ces fruits et les graines comme vermifuges et diurétiques.

Les empoisonnements par le mancenillier doivent être combattus de préférence par des vomitifs et des purgatifs. On a préconisé aussi divers antidotes, notamment la décoction de graine de nandhiroba, et à défaut les corps gras ; mais leur efficacité n’est pas démontrée.

MANCEPS s. m. (man-sèpss — mot lat. dérivé dé manu capere, saisir avec la inain). Antiq. rom. Adjudicataire d’un bien public ou d’une entreprise affermée par l’État.

MANCHA-RÉAL, ville d’Espagne, prov. et à 12 kiloiu. E. de Jaen, ch ;-l. de la juridiction de son nom, dans une belle valléé que baigne le Guadalquivir ; 5,302 hab. Fabriques de draps, toiles communes, tisserandenes ; commerce de grains et bestiaux.

MANCHE s. m. (man-che — : bas lat. maisicum ; de manica, manche s. f,). Partie adaptée à un instrument ou à un outil, pour le saisir a la main lorsqu’on s’en sert : Le manche d’une pelle, d’un couteau, d’une fourchette, d’une raquette, d’un marteau, ’d’une hache. Un manche à balai. Le fléau pour battre le blé se compose d’un manche et d’un battoir, (lîaspail.) Pour le brave un fusil n’est que te manche d’une baïonnette. (De Lévis.)

Branler au manche ou dans le manche, N’avoir pas une résolution bien ferme, un parti bien arrêté. Il Être menacé de perdre prochainement la position* que l’on occupe : Ilâte-loi de t’euricldr, car ce ministre, à ce que l’on m’a dit, branle dans le manche. (Le Sage.) u N’être pas solide, solidement établi : Sa fortune branle au manche.

Jeter le manche après la cognée, Renoncer à quelque chose par découragement : Le génie.politique cherche à tirer te meilleur parti des situations les plus compromises, et ne jette jamais, comme on dit, lu. manche après La cognée, (Sle-Deuve.)

— Mus. Partie d’un instrument sur laquelle l’exécutant promène la main gauche, pour varier la longueur des cordes et les sous qu’il en tire : Manche de violon, de basse, de guitare, de violoncelle, u Savoir son manche, le connaître, en être sûr, Toucher avec justesse et fermeté les cordes d’un instrument attachées sur un manche.

— Mar. Poignée a. plusieurs mains qu’onadaptait à une rame trop grosse pour être

manœuvrée par un seul homme.

— Techn. Manche a polir, Manche mobile auquel on adapte les diverses pièces que l’on veut polir. Il Faux manche à tremper, Barre de fer terminée par une douille, dans laquelle on adapte les pièces de coutellerie que l’on veut tremper.

— Art culin. Os adhérent a certaines’ pièces de boucherie, par lequel on lessaisitlorsqu’on veut les découper : Majs’CUE de gigot, d’éclanche, d’épaule.

— Moll. Manche de couteau, Nom vulgaire de plusieurs espèces de solens, dont la lonne rappelle celle d’un manche de couteau.

— Agric. Partie de la charrue que le laboureur saisit entre ses mains pour la diriger.

— Encycl. Mus. C’est le manche des instruments k cordes ; il supporte les chevilles servant à tendre les cordes, et c’est Sur le manche que ces cordes viennent prendre place les unes k côté des autres pour être fixées au bas de l’instrument, soit à l’aide d’un cordier ou queue, comme pour le violon, l’alto, le violoncelle, la contre - basse, la viole d’amour, soit à l’aide d’un sillet garni dé trous, comme pour la guitare. En ce qui concerne les instruments a archet, le manche est rond en dessous et plat en dessus, et l’on pose, sur ce côté plat, une touche en ébèno, long morceau de bois un peu bombé, qui eu garnit toute la surface et qui descend jusqu’au milieu de la caisse de l’instrument ; c est donc sur la touche proprement dite que les cordes sont tendues, fixées, qu’elles sont dans les rainures du sillet, afin de conserver ta place qu’elles doivent occuper, et c’est en pressant les cordes sur la touche à l’aide du doigt que

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l’instrumentiste détermine le ton de la note qu’il doit faire sonner avec le secours de l’archet. Pour ce qui est de la guitare, son manche est trois fois environ large comme celui du violon, beaucoup moins épais, arrondi seulement en dessous, au lieu d’être tout à fait rond, mais toujours plat en dessus. Ici, pourtant, se manifeste une différence capitale : la guitare n’a point la touche d’ébène dont nous parlions tout a l’heure, et c’est sur le manche même que les doigts viennent se placer ; seulement, de petites touches d’acier, c’est-à-dire de petits fils de ce métal, sont placés en travers et échelonnés tout le long au manche, afin d’indiquer l’endroit précis ou les doigts doivent être posés.

On dit d’un virtuose qu’il connaît bien son manche, quand rien ne le gêne de ce qui concerne la pose des doigts sur ce manche, et l’on appelle démancher 1 action de changer la position-de la main sur le manche de l’instrument.

MANCHE s. f. (man-che — lat. manica, même sens). Modes. Partie du vêtement couvrant le bras ou partie du bras : Manche de chemise, de robe, de paletot. Gilet à manches. Les manches et les bas sont les vêtements dont le besoin semble le moins se faire sentir. (Villermé.) Mahomet coupa sa manche plutôt que de réveiller son chat endormi dessus. (Th. Gaut.) Il Pièce dé vêtement isolée qui s’attache au poignet et simule une manche : Une paire de manches brodées. Mettre ses manches. Quitter ses manches. Certains employés mettent des manches de lustrine sur leur vêtement, pour le qarantir. Il Manches d’auges, Manches qui n’atteignaient que jusqu’au coude. Il Manches à gigot, Manches larges et bouffantes serrées au poignet, il Manches à l’imbécile ou à la folle, Manches très-amples, serrées au poignet, et que l’on faisait tomber k la hauteur du coude, à l’aide de1 petits morceaux de plomb. Il Tour de manche, Garniture de rubans, de dentelle ou de fourrure placée au bout de la manche, au-dessus de la manchette. Il Manches pendantes, Bandes d’étoiles attachées au bout des manches de certaines robes do cérémonie : Les conseillers d’État portaient autrefois des robes à manches pendantes. (Acad.)

En manches de chemise, Sans habit, sans vêtement qui couvre les manches de la chemise : Sortir EN MANCHES DE CHEMISE.

Bonne manche ou simplement Manche, Êtrenne, pourboire, en Italie : Le petit mendiant tendit au passage de la voiture une main maigre, pour demander la bonne manche au forestier. (Th. Gaut.)

Souvent, pour m’avoir regardé.

J’ai vu me demander la manette.

Saint-Auand,

Jambes en manches de veste, Jambes grêles et arquées.

Avoir la manche large, Être fort indulgent dans ses interprétations sur des questions de morale ; se dit surtout d’un confesseur ou d’un directeur, u Avoir la conscience large comme la manche d’un cordelier, Être peu scrupuleux, avoir la conscience peu délicate.

Mettre quelque chose dans sa manche, S’en emparer.

Se moucher sur la manche, Être tout à fait novice.

— Auot’r quelqu’un dans sa manche, L’avoir pour soi, l’influencer à sou gré : Je suis homme à avoir le pape dans ma manche quand je voudrai. (Volt.)

— ïïrer la manche à quelqu’un, Le solliciter, chercher à le gagner : Je serai fort aise que ce monsieur tire un peu la manche du garde des sceaux en ma faveur. (Volt.) Il Se faire tirer la manche, Se faire prier, se faire solliciter, ne céder qu’avec peine : // ne su fait pas tirer la manche quand on le prie à-une partie de plaisir.

C’est une autre paire de manches, C’est une personne ou une chose toute différente : C’est de la fille que je parle. — Ah ! c’est une autre paire de manches.Mais elle n’a pas de dot.Uh ! alors, c’est encore une autre

PAIRE DE MANCHES.

C’est du temps otl l’on se mouchait sur la manche, C’est à une époque où la simplicité était extrême : J’ai connu, moi j des yens qui croyaient aux sorciers.—Mais c’est du temps

OÙ L’ON SU MOUCHAIT SUR LA MANCHE.

— Argot. Faire la manche, Mendier, tendre la main dans les lieux publics.

— Hist. Gardes de la manche, Garde de vingt-cinq gentilshommes choisis dans la compagnie écossaise. C’était aussi une subdivision d’un corps d’infanterie, au xvn" siècle.

U Gentilshommes de la manche, Gentilshommes qui accompagnaient constamment les fils de France, depuis leur sortie des mains des femmes jusqu’à la fin de leur éducation.

— Hist. relig. Cordelier’s à la grande manche, Cordeliers rentes que le curdiual d’Amboise supprima en France.

— Blas. Manche mal taillée, Meuble d’armoiries qui représente une manche d’habit faite d’une manière bizarre : Herpiu du Coudrùy, en Ber’ry : D’argent à deux manches mal taillées l’une sur l’autre, de gueules, ruijées en sautoir du champ, au chef émanche de trois pièces de sable.

— Ane. art inilit. Nom qu’on donnait aux