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fais mf.s malles, il Défaire sa malle, En retirer les ell’ets qu’on y avait serrés.

Malle-poste ou simplement Malle, Voiture qui fait le service général des dépêches et qui prend quelques voyageurs : Les malles-poste sont presque partout supprimées. Partir par la malle-poste. On attend la malle des Indes. Les nouvelles malles sont d’excellentes voitures le jour, quand la route est bonne, ce qui est rare en France. (V. Hugo.)

Courrier de la malle, Courrier qui accompagne la malle pour distribuer et recevoir

; es paquets de dépêches sur le parcours.

— Loc. fam. Être troussé en malle, Être enlevé par une très-courte maladie, il Trousser.quelque chose en malle, L’enlever, le faire disparaître lestement pour s’en emparer : Il mit l’argent en poche et troussa tout le linge en malle, il Porter sa malle, son paquet, Être bossu.

— Prov. A faire malle on gagne sa vie, à faire bien on est repris, Mauvais calembour eur les mots mal et malle, par lequel on veut faire entendre qu’on gagne de l’argent à faire le mal et des reproches à faire le bien.

— Encycl. Malle des Indes. On désigne sous ce nom le plus important service postal du globe, tant pour la longueur du trajet que pour la rapidité de sa course. Si l’on veut avoir une idée de cette rapidité, il faut se porter, le 27 de chaque mois, à huit heures du matin, près d’un point quelconque du chemin de fer de ceinture, entre La Yillette et Bercy. Après avoir stationné quelques minutes, on verra tout à coup accourir à toute vapeur et passer, rapide comme une flèche, un train composé d une locomotive et de deux vagons ; c’est la malle des Indes, qui file avec une vitesse de 100 kilomètres à l’heure. Cette malle des Indes, chargée de colis anglais, traversait autrefois toute la France, de Calais a. Marseille, Arrivée à la gare du Nord, à Puris, elle prend la ceinture jusqu’à Bercy, où notre chemin circulaire s’embranche sur la ligne de Lyon. Au retour dès Indes, ce service ne se fait pas de la même façon : quand la malle est arrivée à la gare de Lyon, on transborde les colis dans un fourgon de poste uttelé de chevaux vigoureux, et l’équipage, filant par la rue de Lyon et les boulevards jusqu’à l’embarcadère du Nord, traverse Paris à fond de train. Pourquoi ne procède-t-oir pas pour le retour de la même manière que pour l’aller, la ligne de ceinture offrant un parcours beaucoup plus commode que le passage à travers Paris dans un fourgon ? C’est là ce que nous ignorons. Ajoutons que sur les grandes lignes ferrées, dès que la malle des Indes est signalée par le télégraphe, les convois qui sont devant elle se mettent en gare, afin de lui laisser la voie libre. Depuis le 9 janvier 1872, la malle de l’Inde traverse le tunnel du mont’Cenis, ce qui fui fait gagner plusieurs heures sur la durée de son parcours.

malle s. m. (raa-le). Hist. Y. mallus.

MALLE (Pierre-François-Nicolas), médecin français, né à Calais en 1805, mort à Paris en 1852. Il lit comme chirurgien sous-aide, en 1823, la campagne d’Espagne, prit le grade de docteur en 1829, se lit agréger en 1830 à la Faculté de médecine de Strasbourg, devint en 1833 chirurgien en chef de l’hôpital militaire d’instruction de cette ville, fut nommé professeur d’anatomie physiologique en 1837, chirurgien aide-major en 1810 et fut chargé de diriger le service chirurgical de l’armée expéditionnaire de la Méditerranée en 1849. Le docteur Malle a émis des idées nouvelles, dit M. Michel Lévy, « sur le mécanisme des mouvements de la respiration considérée indépendamment des changements que l’air éprouve dans le poumon ; sur l’anatomie des organes des sécrétions et des organes de la génération dans les deux sexes ; sur les méthodes employées jusqu’à ce jour dans les recherches de chimie légale, et sur une méthode nouvelle d’isoler l’arsenic ; sur l’histoire médico-légale de l’aliénation mentale ; sur les tumeurs ganglionnaires cervicales ; sur l’introduction de l’air dans les veines et sur un grand nombre d’autres sujets moins importants. » Ses principaux ouvrages sont : Histoire médico-légale de l’aliénation mentale (Strasbourg, 1834, in-8°) ; Considérations médico’-légales sur tes empoisonnements simples et complexes (Strasbourg, 1838, in-8°) ; Essai d’analyse toxique générale (Strasbourg, 1829) ; Histoire médico-légale des cicatrices (Paris, 18-16) ; Clinique chirurgicale de l’hôpital d’instruction de Strasbourg (Paris, 1840), ouvrage très-estimé, etc.

MALLE (Dureau de La), traducteur français. V. Bureau de La Malle.

MALLE, ÉE (ma-lé) part, passé du v. Maller : Pré malle.

MALLÉABILISÉ, ÉE (mal-lé-a-bi-li-zé) part, passé du v. Malléabiliser : Métal malléadilisé.

MALLÉABILISER v. a. ou tr. (mal-lé-a-bili-zê — rad. malléable). Pendre malléable : Malléabiliser du métal.

MALLÉABILITÉ s. f. (mal-lé-a-bi-li-térad. malléable). Caractère de ce qui est malléable : La malléabilité est un des caractères distinctifs des métaux. C’est en profitant de la malléabilité du cuivre qu’on lui donne par le martel tige les formes voulues. (Laboulaye.)

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•-1 Èncycl. Généralement les corps ductiles sont malléables ; mais ils ne possèdent pas toujours ces deux propriétés au même degré ; aussi quelques-uns occupent-ils des rangs différents dans l’ordre de leur ductilité ou de leur malléabilité, ce qui ressort parfaitement du tableau suivant ;

Métaux rangés dans l’ordre de leur plus grande facilité d passer

Au laminoir.

1. Or.

2. Argent.

3. Cuivre.

4. Etain. B. Platine.

6. Plomb.

7. Zinc.

8. Fer.

9. Nickel.

À la filière.

Or.

Argent.

Plutine.

Fer.

Nickel. G. Cuivre. 7. Zinc.

Etain.

9. Plomb.

L’or est le plus malléable de tous les métaux ; il peut se réduire en feuilles ayant seulement 900 millièmes de millimètre (om,00009) d’épaisseur ; il ne faut que ogr,065 de ces feuilles pour couvrir une surface de 3m,068 carrés. 10,000 feuilles d’or, du genre de celles dont se servent les relieurs, ne produisent qu’uné épaisseur de om,00t ; trois grammes d’or suffisent pour dorer un fil d’argent de 200 myriamètres.

La malléabilité augmente par la chaleur ; mais seulement jusqu’à un certain terme ; il y a des métaux qui ne sont malléables qu’entre deux degrés de température très-rapprochés ; tel est le zinc, qui, peu malléable à froid, le devient assez pour se laisser laminer en feuilles minces et étirer en fils vers la température de 100°.

MALLÉABLE adj. (mal-lé-a-ble— de malléer, battre et étendre au marteau ; lat. maltare, de malleus, marteau). Susceptible d’être aplati, étendu sous le marteau et de conserver la forme qu’on lui a donnée : Métaux

frèî-MALLÉABLES.

— Fig, Souple, que l’on peut plier à ses volontés ou à ses desseins : Les Slaves soiit, de toutes les races de la terre, la plus malléable et la plus flexible. (V. Cherbuliez.) Le chien est une nature essentiellement malléable et docile. (Toussenel.)

MALLÉACÉ, ÉE adj. (mal-lé-a-sé — du lat. malleus, marteau). Zool. Qui ressemble à un marteau.

— s. m. pi. Famille de mollusques acéphales qui affectent la forme d’un marteau.

MALLÉAL, ALE adj. (mal-lé-al, a-le — du lat. malleus, marteau). Anat. Qui a rapport au marteau de l’oreille.

MALLÉAMOTHE s. m. (mal-lé-a-mo-te). Bot. Nom vulgaire de la pavette indienne, arbrisseau du Malabar, de la famille des rubiacées.

MALLÉE s. f. (mal-lé). Bot. Genre d’arbrisseaux de l’Inde, appartenant à la famille des méliacées.

MALLÉÉ, ÉE (maMé-é) part, passé du v. Malléer. Travailler au marteau, battre : Fer malléé. C’est aux artistes à voir jusqu’à quel point le fer doit être malléé pour acquérir tout soîi nerf. (Buff.)

MALLÉER v. a. ou tr. (mal-lé-é — lat. malleare ; de malleus, marteau). Techn. Etendre eu battant au marteau : Malléer du fer.

MALI.EFILLE (Jean-Pierre-Félicien), littérateur français, né à l’île de France le 3 mai 1813, mort au Cormier, près de Bougival, le 24 novembre 1S68. 11’ était fils d’un marin et appartenait à une famille de colons. Son enfance se passa partie sur terre, à l’Ile de France, à Bourbon, aux Seychelles, partie sur mer. Dans un naufrage, il faillit périr avec sa famille et resta près de dix jours sans boire ni manger. À neuf ans, il se rendit avec son père en France, où il lit avec un brillant succès ses études dans divers collèges de Paris. Son début dans la carrière des lettres date de 1834, époque où il publia le Concert de fleurs dans la lieuue de Paris. L’année suivante, à vingt et un ans, Mullefille fit représenter à l’Ambigu son premier drame, Glenarvon (25 février 1835), chaleureusement accueilli par le public et suivi, bientôt après, des Sept infants de Lara, autre drame en cinq actes, joué à la Porte-Saint-Martin (1836). C’est dans la préface de cette œuvre remarquable, à la hauteur du romancero d’où elle est tirée, que, définissant la mission du poète, Mullefille a écrit ces lignes : ■ Selon l’auteur de cette pièce, la poésie doit avoir à son instrument trois cordes qu’elle fasse vibrer tour à tour et dont l’accord soit le drame : la pitié, l’admiration, la terreur ; la pitié pour les malheureux, l’admiration pour les justes, la terreur pour les méchants. » Il fit successivement jouer ensuite le Paysan des À Ipes (Gaîté, 1837) ; Itandal (Porte-Saint-Martin, 1S3S) ; Tiégault le loup (Ambigu, 1839) ; les Enfants btaiics (Odéon, 1841) ; Forte Spada (Gaîté, 1845) : drames en cinq actes ; Psyché, pièce d’une fantaisie originale qui passa inaperçue (Vaudeville, 1842) ; le liai David, tragédie lyrique, avec Soumet (Opéra, 184G). En même temps qu’il travaillait pour le théâtre, Mallefille écrivait des romans : le Capitaine La Rose (1843, 2 vol. in-S°) ; le Collier (1855,2 vol. in-S°) ; Marcel(lii5, 2 vol. in-S°) ; les Mémoires de Don Juan, couvre fort remarquable, publiée en partie dans la Presse et restée inachevée.

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Lorsque éclata la révolution de 1848, Mallefille, chaud partisan des institutions républicaines, futpendantquelque temps détourné de la littérature par la politique. Délégué, le 25 février, par le gouvernement provisoire pour maintenir l’ordre à Versailles, il protégea le musée de cette ville contre les bandes qui venaient d’incendier et de dévaster le château de Neuilly, et se concilia les sympathies’ de la population. Le 13 juin 1S4S, la commission exécutive l’envoya, en qualité de chef de légation, à Lisbonne, où il fit reconnaître la République française par le gouvernement portugais. Au bout d’un an, le 17 juin 1849, il revint en France et reprit, selon son expression, le harnais littéraire qu’il ne quitta plus. Lors du coup d’Étatde 1851, il organisa un des premiers la résistance avec de Flotte. « Pendant la nuit du 2 au 3 décembre, raconte M. Claretie, Mallefille errait dans les rues de Paris au bras de de Flotte, son ami, de Flotte qui devait tomber en Italie sous une balle royaliste. Tout s’écroulait brutalement de ce qui avait été leurs rêves. Ils marchaient tête baissée dans les carrefours déserts. Tout à coup de Flotte, avec cette amertume inspirée qui illumine et transfigure : ■ Veux-tu faire une chose ? s’écria-t-il. Nous allons aller au carré Saint-Martin, nous ferons une barricade, tous deux, tout seuls, de ces mainslà, et demain, au point du jour, nous embrassant, nous nous ferons tuerl — Mon ami, répondit Malletille, ma devise est celle-ci : soldat toujours, martyr quand on voudra, dupe jamais ! »

L’année suivante, Mallefille, redevenu homme de lettres, faisait représenter au Théâtre-Français le Cœur et la dot, comédie en cinq actes, pleine de verve satirique et comique, qui sst restée nu répertoire ; puis il donna successivement : au même théâtre, les Deux veuves, proverbe en un acte ; à la Porte-Saint-Martin, les Mères repenties (1858). drame en quatre actes, émouvant et vigoureux, qui fut repris au Vaudeville en 1860 ; au théâtre de Cluny, les Sceptiques (1867), comédie en cinq actes qui a obtenu un grand succès et dans laquelle on trouve une scène capitale et nouvelle au théâtre : Don Juan renié et chassé par Elvire. Citons enfin de lui un roman, le Gaucho, publié dans l’Avenir national, et des articles politiques ou historiques, notamment lo Champ-de-Mars dans le Paris-Guide.

Mallefille avait beaucoup voyagé. Il avait parcouru la France, le Portugal, l’Espagne, la Suisse, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre. C’était un écrivain d’une rare conscience, amoureux de son art, s’enfermant avec une œuvre aimée et la polissant lentement pour la rendre digne du public. Son style, forgé de main d’ouvrier, dur et poli comme l’acier, avait conservé jusque dans ses pièces modernes cette roideur superbe qui était sa marque à lui. Sa vive imagination lui fournissait des conceptions d’une énergie singulière. Il vivait de la vie de ses personnages, il souffrait réellement de leurs souffrances. Dans la vie privée, c’était un homme droit, loyal, honnête, d’un commerce solide et sûr. Il resta jusqu’à la fin de sa vie fidèle à ses convictions républicaines, presque pauvre, vivant dans son asile du Cormier, qu’il tenait de l’amitié dévouée de Duclerc. « Ce vaillant, cet ardent défenseur de toute liberté, dit M. Claretie, était à la fois le plus violent, le plus courageux, le plus charmant et le plus doux des hommes. Maigre et d’une taille moyenne qui paraissait élevée, le profil superbe, l’œil terrible, il portait un peu hérissées ses moustaches blanches qui lui donnaient l’imposant aspect d’un Velazquez descendu de la toile. II avait je ne sais quelle vivacité créole, une âpreté de parole et une éloquence viriles. Il aimait à parler, à causer ; il jugeait avec l’autorité de son honnêteté stoïque les hommes et les choses. ■ Terminons par ces deux maximes, qui donnent à la fois une idée de la fermeté de son style et de l’énergie de ses pensées ; < Quand les nations tombent en pourriture, la dictature s’y met. • — « Quand on veut du pain, on laboure la terre avec la charrue ; quand on veut de la liberté, on laboure la tyrannie avec l’épée. »

MALLÉIFORME adj. (raal-lé-i-for-me — du lat. malleus, marteau, et de forme). Hist. nat. Qui a la forme d’un marteau.

MALLEMANS ou MALLEMENT (Jean), Iitté-’ rateur français, né à Beaune en 1649, mort à Paris en 1740. Il se démit de son grade de capitaine de dragons, entra dans les ordres et devint chanoine. C’était un homme au caractère bizarre, qui se brouilla avec son frère parce que celui-ci avait adopté le système de Descartes et qui s’attacha à émettre des idées et des opinions paradoxales. Outre plusieurs dissertations, on a de lui : la Vie de JésusChrist (1704) ; Histoire de l’Église depuis-Jésus-Christ jusqu’à l’empereur Julien (1704, 4 vol.) ; traduction des Ouvrages de Virgile, en prose poétique (1706) ; Pensées sur le sens littéral des xvm premiers versets de l’Évangile de saint Jean (1718).

MALLEMANS (Claude), seigneur de Messanoes, physicien français, frère du précédent, né à Beaune en 1052, mort à Paris en 1723. Après avoir fait pendant quelque temps partie de la congrégation de l’Oratoire, il entra dans l’Université, enseigna la philosophie au collège du Plessis et donna des leçons à

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la duchesse de Bourgogne. Nous citerons parmi ses écrits : Machine pour faire toutes sortes de cadrans solaires (Paris, 1679) ; YOuvrage de la création, traité physique du monde, nouveau système (Paris, 1679), où « il soutient, dit Moréri, que le soleil, tournant sur le centre commun, met plus de temps à.décrire son tour que la terre n’en meta faire la moitié du sien et que le cercle qu’il parcourt déeliuo sur l’équateur de la terre autant que le demande le mouvement de trépidation ; » le Grand et fameux problème de ta quadrature du cercle résolu (Paris, 16S3) ; la Question décidée sur le sujet de la fin du siècle (Paris, 1G99), etc.—Un frère des précédents, Étienne Mallemans, mort à Paris en 1716, possédait une extrême facilité pour faire des vers. Ou a de lui : le Défi des Muses (Paris, 1701), recueil de trente sonnets composés en trois jours sur des bouts-rimés.que lui avait proposés la duchesse du Maine et qu’il remplit de trente minières différentes.

MALLEMBA, petit État de la Guinée. V. Ca-

CONGO.

MALLEMOLLE s. f. (ma-le-mo-le). Comin. Espèce de mousseline claire et Une des Indes orientales, il Fichu de mousseline bordé d’un, lil d’or, que les femmes ont porté autrefois.

MALL1ÏMOUT, bourg et comm. de France (Bouehes-du-lthône), canton d’Eyguières, arrond. et à 58 kilom. d’Arles, sur la rivo gauche de la Durance ; pop. aggi., 1,080 hab. — pop. tôt., 2,195 hab. Des débris de remparts en pierres smillées, des restes de constructions et des médailles impériales trouvées sur le territoire de ce viliage indiquent que les Romains y ont séjourné. Plus tard, Mallemort passa aux comtes de Provence. On y remarque un ancien château et les restes d’une synagogue.

MALLÉOLAIRE adj. (mal-lé-o-lè-re — rad. malléole). Anat. Qui appartient aux malléoles : Artères malléolaires.

MALLÉOLE s. f. (raal-lé-o-le — du lat. malleus, marteau). Anat. Chacune des deux saillies situées à l’extrémité de l’os de la jambe, et vulgairement appelées chevilles : Malléole interne. Malléole externe. On observe souvent, chez les enfants de cinq à dix ans, au niveau des malléoles, des excoriations qui dépendent du frottement des malléoles l’une contre l’autre, pendant la progression. (Nysten.j

— Agric. Bouture de vigne.

MALLÉOLE s. m. ou f. (mal-lé-o-Ie — lat. malteolus). Art mil. anc. Faisceau de matières sèches, contenant une substance combustible, que l’on attachait à une arme de jet et qu’on lançait contre les objets que l’on voulait incendier.’

— Encycl. Le malléole était généralement un genre de flèche dont la partie antérieure était environnée de joncs soufrés couvrant des substances combustibles. On s’en servait en manière de brûlots. Tous les peuples de l’antiquité, particulièrement les Romains, connurent l’usage dés malléoles. Appien décrit ces flèches à feu comme ayant la tête armée de plusieurs pointes entre lesquelles on introduisait les matières incendiaires ; on les lançait avec un arc faiblement bandé, pour que la flèche ne s’éteignit pas pendant un trop rapide trajet. Nonius Mareellus nous les représente comme des faisceaux de jonc trempés dans de la poix. La première, fois qu’on s’en servit au moyen âge, ce fut au siège de Paris par les Normands en 887. Ceux-ci lancèrent des flèches enflammées qui

—faillirent plusieurs fois mettre le feu à la ville. Hugues le Grand, père de Hugues Capet, s’étant révolté contre le roi Louis d’Outre-mer, assiégea Soissons et fit brûler une partie de celte ville en y lançant des feux d’artifice. Le feu grégeois dont on se servit vers cetto époque devait avoir beaucoup de rapports avec le malléole. En 1447, le comte de Dunois, assiégeant Pont-Audemer, en Normandie, mit le feu dans la ville au moyen de certaines fusées, qui, selon toute vraisemblance, étaient dès flèches enflammées ou malléoles. Eu 1521, la foudre étant tombée sur une tour de Milan, y fit un fracas horrible, parce que dans cette tour se trouvaient 600 lances à feu. Usano, dans son livre sur l’artillerie, dit qu’au siège d’Ostende, au commencement du xvno siècle, il y fut témoin de l’utilité d’une espèce de flèche qui avait beaucoup de ressemblance avec les dards enflammés que les anciens appelaient malleoli. On enfilait dans cette flèche une grenade ovale et on la faisait monter jusqu’auprès du fer de la flèche. Cette grenade avait en haut deux lumières, une de chaque côté, où l’on mettait une petite mèche pour communiquer le feu à la poudre et aux autres matières combustibles qui étaient renfermées dans la grenade. On mettait la flèche sur un arc ou sur une arbalète, on allumait les deux mèches et on la décochait. On s’en servit au siège d’Ypres pendant la même guerre, principalement pour brûler les barques qui portaient des secours

'i la ville. Ces flèches, tombant dans la barque,

s’attachaient par leur fer pointu à l’endroit où elles donnaient ; les grenades crevaient et répandaient le feu de tous côtés. Les Espagnols se servirent encore de ces flèches pour défendre Orbitello. Depuis cette époque, on ne s’est plus servi de ces fusées ou flèches enflammées. Elles ont été remplit—.