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brûlé vif pour cause de maléfices. Les maléfices avaient le même caractère que les évocations et les pactes^ (A. de Gasparin.)

— Farn. Cause mystérieuse d’un malheur persévérant : C’est un maléfice, un véritable maléfice. Il Fatale influence : Laisse, laisse prononcer ces blasphèmes aux dénotes qui ne le sont devenues que par le maléfice des années. (Mirab :)

— Syn. Malôflcoj charme, coujaration, etc. V. CHAUME.

— Encycl. On appelle ordinairement maléfice une opération prétendue magique, par laquelle une personne cause du préjudice a une autre. Les envoûtements, les philtres, les ligatures, les breuvages magiques, la fascination par le mauvais ail, etc., figurent aunombre des maléfices. Pendant plusieurs siècles en France, les lois ont porté des peines sévères contre les auteurs de maléfices ; ils étaient ordinairement condamnés au supplice du feu. Nos anciennes chroniques sont remplies de récits de maléfices. En voici un tiré des continuateurs de Guillaume de Nangis : « Dans le diocèse de Sens, à Château-Landon, un sorcier et faiseur de maléfices avait promis à un abbé, de l’ordre de Citeoux, de lui faire recouvrer une grosse somme d’argent qu’il avait perdue, et de lui faire connaître les voleurs de l’argent et leurs complices. Voici comment il essaya de tenir sa promesse : Il prit un chat noir et l’enferma dans une boîte avec du pain trempé dans le chrême, dans l’huile sainte et dans l’eau bénite, en quantité suffisante pour fournir de la nourriture à l’animal penuant trois jours. 11 déposa ensuite la boite sous terre, dans un carrefour public, et il eut soin de faire deux conduits jusqu’à la surface du sol, afin que le chat eut assez d’air pour respirer ; mais il arriva que des bergers passant près de cet endroit, leurs chiens sentirent l’odeur du. chat et se mirent à gratter avec tant d’acharnement que rien ne pouvait les arracher de ce lieu. Un des bergers, plus prudent que les autres, alla déclarer ce fait au prévôt de la justice : celui-ci étant venu avec beaucoup de gens, la vue de ce qui avait été fait lui causa, ainsi qu’à tous les autres, une violente surprise. Le juge réfléchit pour savoir comment il découvrirait l’auteur d’un si horrible maléfice ; car il voyait bien que cela avait été fait pour quelque maléfice, niais il en ignorait absolument l’auteur et la nature. Enfin, après de nombreuses réflexions, il remarqua que la boite était nouvellement faite ; il réunit alors tous les charpentiers de l’endroit, et leur demanda qui d’entre eux avait fait la boîte ; un d’eux s’avança et avoua que c’était lui ; il dit qu’il l’avait vendue à un homme appelé Jean du Prieuré sans savoir à quel usage il la destinait. Celui-ci, soupçonné, fut pris et appliqué à la question ; il avoua tout : il accusa un nommé Jean de Persan d’être le principal auteur de ce maléfice, et lui donna pour complice un moine de Clteaux, apostat et principal disciple de ce Persan, l’abbé de Sarcelles, de l’ordre de CHeaux, et quelques chanoines réguliers. Tous furent saisis, enchaînés et amenés à Paris devant l’official de l’archevêque et d’autres inquisiteurs de la perversité hérétique. Là, ayant été interrogés sur la manière dont ils comptaient se servir du maléfice, ils répondirent qu’après trois jours, retirant le chat du coffre, ils l’eussent écorché et eussent fait avec sa peau des lanières tirées de telle sorte, qu’en les nouant ensemble elles fissent un cercle au milieu duquel pût se tenir un homme ; puis un homme, se plaçant au milieu du cercle et ayant soin avant toute chose de se frotter avec la nourriture préparée, aurait appelé le démon Bérich ; ce uémon serait venu, et, répondant à toutes les questions, aurait révélé les vols et le nom des voleurs. Après que ces aveux eurent été entendus, Jean du Prieuré et Jean de Persan furent condamnés au feu comme auteurs du maléfice ; mais leur supplice ayant été un peu différé, l’un d’eux mourut ; ses ossements furent brûlés, et l’autre, le lendemain de la Saint-Nicolas, termina sa malheureuse vie au milieu des flammes. L’abbé apostat et les chanoines réguliers, qui avaient fourni pour l’exécution du maléfice le saint chrême et l’huile sainte, furent dégradés et enfermés à perpétuité dans diverses prisons, afin d’y subir des châtiments proportionnés à leur crime.’La même année, le livre d’un moine de Morigny, près d’Etampes, qui contenait beaucoup d’images peintes de la sainte Vierge et beaucoup de noms qu’on croyait et assurait être des noms de démons, fut justement condamné à Paris comme superstitieux., parce qu’il promettait des délices et des richesses, et tout-ce qu’un homme peut désirer, a celui

?ui pourrait peindre un livre semblable, y

aire inscrire son nom deux fois et remplir encore d’autres conditions vaines et fausses.» Au xvie siècle, les maléfices étaient très-communs, et leurs auteurs obtenaient souvent la Îirotection des grands. On cite, entre autres, e Florentin Cosme Ruggieri que protégeait Catherine de Médicis. Impliqué dans la conspiration de La Mole et Coconas, il fut sauvé par la reine mère. Cependant, il eut les cheveux rasés en signe d infamie.

Pendant tout le moyen âge, l’Église, qui était alors toute-puissante, ne cessa de sévir contre les sorciers, et il serait impossible de compter le nombre des malheureuses victimes

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qui furent condamnées au supplice du feu pour crime prétendu de maléfice. Le moine dominicain Sprenger avait reçu de la cour de Rome la mission de juger les sorciers à Francfort, à Mayenoe, à Cologne et à Strasbourg, et il en condamna des milliers. Un jour, cependant, il se montra indulgent, et ce fut dans la circonstance suivante : Trois femmes étaient venues se plaindre à lui d’avoir été à la même heure frappées par des mains invisibles. Suivant elles, un homme qu’elles désignaient leur aurait jeté un sort. Sprenger mande le sorcier à son tribunal et il va le condamner au bûcher, lorsque le malheureux, bien avisé, s’écrie : à J’ai mémoire, en effet,

qu’hier, à cette heure, j’ai battu trois chattes qui sont venues me mordre aux jambes. » Ces paroles suffirent pour éclairer l’inquisiteur. Il devins que les trois dames avaient reçu un sort et avaient été la veille changées en chattes, et, clément pour cette fois, il renvoya absous le pauvre homme qui se croyait déjà brûlé.

Lorsque l’on étudie le moyen âge, on est frappé de la multiplicité des fléaux qui sévissent sur l’humanité. Les maladies de peau, la lèpre exercent leurs ravages, et le xrve siècle voit naître l’agitation épileptique, la peste, les ulcérations de diverses natures. Ladansede Saint-Guy vints’ujouterà tousces i maux. Pour les combattre, les provinces n’avaient que quelques rares médecins, qui ne pouvaient suffire à visiter les châteaux. Dans le peuple, le mal était fréquent plus encore que dans la noblesse. Mai nourri, "vivant comme une bête fauve dans son antre, ce peuple misérable offrait une proie facile au fléau. Il n’avait, en outre, nul secours à attendre des hommes ; il était seul, abandonné dans sa misère à la mort hideuse qui le guettait dans l’ombre. Alors, comme le sauvage de l’Amérique qui étudie les plantes, les simples, l’homme du peuple, la femme surtout, « la bonne femme, » comme on l’appelait, se fit médecin. Elle observa les plantes^ et obtint parfois des cures étonnantes. Bientôt la bonne femme est mandée dans les châteaux, elle est le seul médecin à qui on se livre. Ces succès enflamment son orgueil, elle consent presque à avouer son pouvoir surnaturel ; ce ne sont plus des remèdes qu’elle donne, mais des maléfices. » Elle avoue qu’avec une poupée percée d’aiguilles, elle peut envoûter, faire périr, faire maigrir qui elle veut. » Elle déclare qu’avec de la mandragore, « arrachée du pied du gibet par la dent d’un chien, » elle peut « pervertir la raison, changer les hommes en bêtes, rendre les femmes aliénées et folles. » C’est alors que contre elle les persécutions commencèrent. Jusque-là, elle était le médecin bienfaisant qui guérissait les maladies ; elle devint la sorcière qui jetait des sorts, des maléfices. La.bonne femme semblait prendre à tâche de donner k ses ennemis les moyens de la perdre. Nul événement ne s’accomplissait dont, pour accroître son importance, elle ne voulût être l’auteur. Si tel époux ne pouvait engendrer, c’était parce qu’elle lui avait jeté un sort ; la fortune de cette famille venait-elle k diminuer, c’était elle dont les maléfices avaient amené ce résultat. Dés lors, la besogne des juges Sprenger, Bodin, etc, devenait simple : devant ces aveux, ils prononçaient l’arrêt fatal. Quelquefois, cependant, on ne procédait pas ainsi : lorsqu’un inquisiteur recevait une dénonciation le prévenant qu’une sorcière avait jeté des maléfices, il faisait plonge/ la bonne femme dans l’eau, après lui avoir attaché de lourdes pierres aux jambes ; si elle surnageait, son crime était avéré et le bourreau réclamait sa proie. Si, au contraire, l’accusée coulait à fond, son innocence devenait évidente, et on s’efforçait de la retirer morte ou vive.

Pour se préserver des maléfices, beaucoup de moyens étaient recommandés : le plus ancien et celui qui passait pour le plus efficace consistait à se laver les mains avec de l’urine. Cette opération devait être faite-le matin. Ce qui prouve l’antiquité de cette croyance, c’est ce fait que sainte Luce fut arrosée d’urine par ses juges qui, la croyant sorcière, craignaient qu’elle ne s’échappât. Les Romains, pour se préserver, se crachaient sur la poitrine. »

Nous ne pouvons mieux terminer cet article que par quelques lignes éloquentes de Michelet : « L’unique médecin du peuple, pendant mille ans, fut la sorcière. Les empereurs, les rois, les papes, les plus riches barons avaient quelques docteurs de Salerne, des Maures, des juifs ; mais la masse de tout État, et l’on peut dire le monde, ne consultait que la saga ou sage-femme. Si elle ne guérissait, on l’injuriait, on l’appelait sorcière. Mais généralement, par un respectmêlé de crainte, on la nommait bonne dame ’ (bella donna), du nom même qu’on donnait aux fées... Cela valait une récompense. Elles l’eurent. On les paya en tortures, en bûchers. On trouva des supplices exprès, on leur inventa des douleurs... Il n’y eut jamais une telle prodigalité de vies humaines. »

MALÉFICIÉ, ÉE adj. (ma-lè’-fi-si-é — rad. maléfice). Atteint par l’effet d’un maléfice : 2Vowpeau*MALÉFiciB.

— Par ext. Maltraité, mal partagé : Les brebis sont ordinairement vieilles et maléficiébs dès l’âge de sept ou huit ans. (Biiff.) il Peu usité.

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— Substantiv. Personne ou être maléficié :

Un MALÉFICIÉ.

— Par-ext. Personne maltraitée, mal avantagée : Tout estropié par accident ou maléficié par nature, jeune ou vieux, est un pauvre. (Raynal.) Il Peu usité.

MALÉFIQUE adj. (ma-lé-fi-ke — lat. maie ficus ; (le maie, mal, et de facere, faire). Qui a une influence surnaturelle et maligne : La tête de Méduse et le cœur du Scorpion ont été regardés comme des étoiles maléfiques. (Acad.)

— s. m. Comm." Etoffe grossière, en laine peignée, que l’on emploie en Belgique pour faire les petits sacs de laine dans lesquels on enferma les graines de colza ou d œillette quand on veut en extraire l’huile. On l’appelle aussi mosu’il.

MALEFORTUNE s. f. (ma-le-for-tu-nede mal adj., et de fortune). Mauvaise fortune, accident malheureux : Que te sert-il d’aller recueillant et prévenant ta malefortunb ? (Montaigne.) Il Vieux mot.

MAL-ÉGAL s. m. Techn. Inégalités d’une pièce de métal ; Enlever le mal-égal à la lime, à la meule.

MALEGLOHTE s. f. (ma-le-glou-te). Guenipe, femme sale et débauchée, tt Vieux mot.

MALEGOUVERNE s. f. (ma-le-gou-vèr-ne

— de mal adj., et de gouverne). Hist. relig.

Avant-cour de monastère, dans laquelle on

n’était pas tenu à l’observation de la règle.

Il Chez les feuillants, Office des valets.

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MAl-EGUZZl-VALERI (la comtesse Veronica), l’une des femmes les plus savantes et les plus spirituelles dont puisse s’honorer l’Italie, née à Reggio en 1630, morte à Mûdène en 1890. Tout enfant, elle assistait aux leçons qu’on donnaità ses frères, et elle fit des progrès étonnants. Ses parents lui donnèrent alors des maîtres, et, tout en étudiant des arts d’agrément, la musique, le. dessin, la danse, elle apprit la philosophie, la théologie, l’histoire, la littérature, le grec, le latin, le français et l’espagnol, et on la vit soutenir plusieurs thèses publiques. Mais bientôt elle renonça à la vie mondaine, entra au couvent de Sainte-Claire de Reggio, puis s’enferma dans le monastère de Ta Visitation de Modène, où elle termina sa vie. La comtesse Veronica écrivit plusieurs ouvrages, dont un seul a été imprimé, .l’Innocenta riconosciuta, drame en trois actes (Bologne, 1660, in-4<>) ; c’est le sujet touchant de Geneviève de Brabant, transporté depuis sur différents théâtres de l’Europe. Parmi ses ouvrages manuscrits, nous citerons son drame intitulé la Sfortunata fortunata et un livre de philosophie, Quesiti sopra il demonio ptalonico,

MALÈIQUE adj. (ma-lè-i-ke — du lat. malum, pomme). Chim. Se dit d’un acide que l’on obtient par la distillation sèche de l’acide malique : Acide maléiQUK. Il Anhydride maléique, Anhydride de l’acide malèique.

— Encycl. Acide malèique. V. maléatb.

Anhydride malèique. L’anhydride maléique répond à la formule

C*11203 = C«H*0*0.

On l’obtient en distillant rapidement l’acide malèique et en rectifiant le produit à plusieurs reprises, en ayant soin de rejeter chaque fois les produits aqueux qui passent les premiers à la distillation. C’est une masse cristalline blanche, qui fond à 5T> et qui bout à 196°. L’eau se combine directement avec ce corps et se convertit intégralement en acide malèique identique à celui dont il provient.

L’anhydride malèique se combine directement au brome en donnant une substance qui présente la formule C*H*B12020, formule qui correspond à l’anhydride bibromosuccinique. Traitée par l’eau, cette substance se convertit en acide isodibroinosuccinique. A 180°, elle se résout en acide bromhydrique et en acide anhydride isobromomaléique.

MALEK, nom de plusieurs prinues orientaux. V. Mélik.

MALEK (Djemal el-din Mohammed al Thaii ibn-), grammairien arabe, né à Jaen (Andalousie) vers 1230, mort à Damas en 1273. Il quitta l’Espagne, livrée aux fureurs de la guerre, pour aller chercher en Orient le calme nécessaire à l’étude. Après avoir séjourné quelque temps en Égypte, il se retira à Damas, où il termina sa vie. Malek était, si l’on en croit son biographe Dhahabé, un « océan d’érudition. • Il s occupa spécialement de grammaire et de lexicologie, et composa environ ’quarante ouvrages en prose ou en vers ; presque tous sont restés manuscrits. Parmi ses écrits en prose, nous citerons : Méthode facile de la langue arabe ; Traité sur la pureté de la langue arabe ; Traité sur la base des verbes arabes ; Traité de l’art métrique arabe ; Traité sur la méthode d’interprétation, etc. Ses principaux ouvrages sous forme de poëmes didactiques sont : Poème sur la construction et l’allongement des verbes ; Poème sur la manière de bien vivre ; sur la forme des verbes et des noms verbaux en arabe ; et Kholaset filnaou, c’est-à-dire Quintessence de la grammaire^ plus fréquemment désignée sous le nom de Al-Fiya (le Millénaire), à cause des mille distiques dont il se compose. C’est l’ouvrage le plus célèbre de Malek ; Sylvestre de Sacy en a publié le texte arabe

avec un commentaire en 1833. En composant cet ouvrage, Malek réunit tout ce qu’on avait écrit de plus simple et de plus logique sut la grammaire ; il l’écrivit en vers pour faciliter la mémoire des élèves. «Ces vers, dit Reinaud, sont hérissés de mots techniques et ou ne peut mieux les comparer qu’à certains traités en vers-mis en vogue par l’école do Port-Royal. Dans les écoles, les professeurs, en faisant apprendre Al-Fiya par cœur aux élèves, ont soin de leur expliquer les passages au fur et à mesure. ■ Il existe un nombre considérable de commentaires arabes sur cet ouvrage, et l’auteur lui-même en a composé un. Le plus célèbre est celui qu’a donné Ibn-Akil, sous te titre de El-Behyet-el-Mardhtct, et qui a été imprimé à Boulacq (1837, m 8°). Maick-AïUi, opéra-sèria italien en trois actes, livret du comte Pepoli, d’après le roman de Mathilde, par H»n> Cottin, musique de Costa ; représenté au Théâtre-Italien de Paris le U janvier 1837. Les amours de M&lek-Adel, général des années turques, et de Mathilde, sœur de Richard Cœur de Lion ; la rivalité de Lusignan, à qui Mathilde est fiancée ; la retraite de celle-ci au monastère du Mont-Carmel ; l’intervention de Guillaume, archevêque de Tyr ; enfin- la mort des deux amants, tels sont les éléments du poème, qui est bien traité et qui offre, avec de bons vers, des situations musicales. On a remarqué le premier chœur : Gran DiO, che reggél fulmine ; le chant de Guillaume de Tyr, par Lablache ; le chœur des pèlerins : Ecco il Carmelo mislico. Le reste de la partition, malgré le concours de Rubini, de Tamburim, de Mlles G’risi et Albertazzi, a été jugé au-dessous d’un tel sujet.

MALEK-BEN-ANAS, " chef d’une des quatre grandes sectes orthodoxes des musulmans, né à Médine en 713 de notre ère, mort en 795. Il étudia sous les plus célèbres docteurs de son temps, devint mufti dans sa ville natale, fut frappé de verges par ordre de Djafar-el-Mansour, frère du calife, pour s être déclaré contre les princes nbbassidos aux mœurs relâchées, et refusa de se rendre au

près de Haroun-al-Raschid pour être le précepteur de ses fils, qu’il se borna à recevoir dans son école sans leur accorder même une place d’honneur. Devenu vieux, il se retrancha dans un mutisme complet. Malek-ben-Anas a rédigé, sous le titre de Moumatha fi’lhadith, le premier code de traditions musulmanes, lequel a eu un grand nombre da

commentateurs. La secte des matékites, dont il est le chef, ne diifère des trois autres sectes orthodoxes, celles des habalites, des hanéfites et des schaféites, que sur des matières de droit civil, sur certaines cérémonies et sur la solution de certains cas de conscience. « Disciple de Ibn-Hanefi, dit M. Rumeliu, et maître do Schaufi, Malek se distingue de ces deux fondateurs de sectes orthodoxes par un attachement plus scrupuleux à la lettre de la loi ainsi que par le peu de latitude qu’il laissait "au raisonnement. Tandis que les schaféites de l’Égypte et de l’Yémen ont de préférence développé le droit civil musulman, les înnlèkites, répandus encoM aujourd’hui surtout dans le nord de l’Afrique, sont les croyants les plus orthodoxes. »

MALÉKITE s. m. (ma-lé-ki-ta — du nom de Malek, le fondateur). Hist. relig. Membre d’une des quatre sectes orthodoxes de l’islamisme.

MALEMBOUCHÉ, ÉE adj. (ma-lan-bou-chô

de mal et ûe embouché). Pop. Qui parle mal, qui a mauvaise langue : Un enfant malem-

BOUCIIB.

— Substantiv. Personne malembouchée, mauvaise langue : H faut que cette pauvre Armande ait vraiment un bon caractère, pour se réconcilier avec ces brutaux et ces malembouchés. (Th. Gaut.)

MALEMENT adv. (ma-le-man — rad. mal). Malicieusement. Il Malheureusement : Et nous eût malement contraints De courir les pays lointains.

Scarron.

MALEMORT s. f. (ma-le-mor — de mal adj. et de mort). Mort funeste ou tragique : Mourir dû MALEMORT. Il VieUX 1110t. Par ext. Lèpre. Il Maladie mortelle. Il

Vieux mot.

MALENCHINI (le colonel Vincent), homme politique italien, né à Livourne vers 1815. Républicain et mazzinien, il combattit, comme officier, dans les rangs de la glorieuse légion toscane qui fit une si bellérésistance à Curtatone en 1848. Après la restauration du grand-duc (1849), Malenchini émigra à Paris, où il eut un duel, lise retira ensuite à Turin, puis à Livourne. Pressentant la guerre de l’indépendance une année avant quelle éclatât, il organisa une légion toscane et se mit à l’exercer, et lorsque la guerre fut déclarée (avril 1859), il demanda au grand-duc de lui laisser conduire cette légion contre l’Autriche ; Léopold II, pour éviter tout désordre, lui permit de la faire embarquer de nuit pour Gênes. À Turin, une moitié de cette cohorte passa dans l’armée sarde, l’autre moitié resta sous les ordres de son chef. Celui-ci repartit quelques jours après pour Florence et provoqua Je pronunciamento de l’armée toscano pour la guerre. Après le départ du grand-duc, Malenchini forma, avec Peruzzi et Danzmi, I le gouvernement provisoire en attendant l’an*