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rut vers 1005, après avoir été chargé de diverses négociations diplomatiques. Azzolin, nls de ce dernier, servit l’empereur Henri II, et fut l’aïeul d’Azon Malaspina, qui épousa Ermengarde, fille de Hugues, comte du Mans, répudiée par Thibaut, comte de Champagne. Azon eut, entre autres enfants, Conrad Malaspina, dont parie ie Dante dans son Purgatoire. Obizzon II Malaspina, petit-fils de Conrao, fut un des chefs du parti des guelfes. Il s’allia avec les villes lombardes pour défendre l’Italie contre Frédéric Barberousse et souscrivit à la paix de Constance (11S2). Son fils, Morillo Malaspina, eut, entre autres enfants, Conrad Malaspina, auteur de la maison des marquis de Villafranca ; et Guillaume Malaspina, marquis de Massa, de Carrare, etc., mort vers 1230. Spinetta Malaspina, arrière-petit-fils de Guillaume, fut dépouillé vers 1320 de ses fiefs dans la Lunegiane par Costruccio Castraeani. Mais son fils, Azzolin, les récupéra en 1328. Spinetta II Malaspina, marquis de Massa, petit-fils d’Azzolin, reçut de Charles III, roi de Naples, le duché de Gravina. Antoine-Albéric Malaspina, fils de Spinetta II, acquit par mariage, en 1418, le marquisat de Fivizano. Il laissa plusieurs fils, dont" deux ont eu postérité. Jacques Malaspina, l’aîné, marquis de Massa, fut lieutenant de Ludovic Sforce, duc de Milan, en M70, Albéric Malaspina, fils aîné du précédent, fut dépouillé d’une partie de ses domaines par les Florentins. De son mariage avec Lucrèce d’Esté, il n’eut que des filles. L’une, Richarde, épousa Laurent Cibo, à qui elle porta le marquisat de Massa, depuis érigé en duché en faveur de la famille Cibo. Une autre, Thadée, épousa le célèbre Boïardo, comte de Scandiano, l’auteur de YOrlando inamorato.

MALASPINA (Albert de), célèbre troubadour qui vivait en Lombardie vers la fin du xne siècle ; il a été mis par les historiens au rang des meilleurs postes de son temps. Ses manuscrits ont été recueillis en Italie par Sainte-Palaye.

MALASPINA (Ricordano), le plus ancien historien de Florence, né au commencement du XIIIe siècle, mort vers 1281. Il est auteur d’une histoire de Florence depuis sa fondation jusqu’à 1281. Elle fut continuée par son neveu, Giachotta Malaspina, jusqu’en 12S6. Cette histoire, dont la première partie est un tissu de fables ridicules, a été publiée à Florence, de 1568 à 1598, sous ce titre : Historia antica dell' edificazione di Fiorenza.

MALASPINA (Sabas), chroniqueur italien, de la même famille que le précédent, né à Rome, vivait au xmo siècle. Il était doyen de Malte et secrétaire du pape ; aussi sa Chronique est-elle empreinte de l’esprit de parti lo plus aveugle. Elle s’étend de 1250 à 1276, et est insérée dans les Miscetlanea de Baluze, et dans les Scriplor. rer. italic. de Muratori.

MALASPINA DI SANNAZARO (le marquis Louis), économiste et savant italien, de la famille des précédents, né à Pavie en 1754, mort dans la même ville en 1834. Il s’attacha particulièrement à l’étude des mathématiques, de récmiomie politique, des beaux-arts, et voyagea, pour compléter son éducation, en France, en Angleterre, en Allemagne. Par la suite, il fut chargé d’administrer les établissements de charité de sa ville natale, et devint, après la réunion de la Lombardie à l’Autriche, député au congrès de Vienne. Très-habile architecte, il lit le plan d’un édifice pour l’enseignement des beaux-arts à Pavie, édifice qu’il éleva à ses frais. Le marquis de Malaspina a laissé un assez grand nombre d’écrits, parmi lesquels nous citerons : Guida di Pauia (1819) ; Cenni di publica eco- nomia relativa ail’ industria e richezza dette nazioni (Milan, 1820) ; Memorie sugli appareil ti caratteri dette inclinazioni e passtoni (Milan, 1826) ; Saggio mile ieggi del betlo tipplicate alla pittura ed arclutellura (1S2S, in-s°) ; Quadro storico dellû greca architetiura (1831, in-so) ; Memoria intorno aile diramazioni dei popoli sulla superficie del globo (1834, in-4"), etc.

MALATE s. m. (ma-la-te — du lat. malum, pomme). Chim. Sel produit par la combinaison de l’acide malique avec une base.

— Encycl. V. malique (acide).

MALATESTA, famille souveraine de Rimini et d’une grande partie do la Romagne, dans le moyen âge.’ Elle avait pour chef un seigneur de Verruchio, surnommé Mninicmn

(Mauvaise tête), qui, vers 1275, fut choisi par lesquelles de Bologne pour combattre les gibelins de Forli, de Faenza, etc. En 1295, Ma- LATESTA se fit proclamer seigneur de Rimini, et mouruf en 1312. — Malatestino, son fils aîné, lui succéda et lutta, comme lui, contre les gibelins ; en 1314, il s’empara de Césène, qu’il réunit à la seigneurie de Rimini. — Son frère Jean avait épousé Françoise, fille de Guido, seigneur de Ravenne ; Françoise fut séduite par Paul, frère de son mari ; ce dernier, ayant surpris les deux coupables, les tua.

Pandolkk, autre frère de Malatestino, seigneur de Rimini et de Césène, de 1317 à 132G, succéda à Malatestino au détriment de son neveu Ferrantino. Il affermit sa domination et sa signala par sa magnificence. Devenu jaloux de son neveu le comte de Ghiazzolo, il l’uttira dans un guet-apeus et Je fit tuer. — Après sa

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mort, son neveu Ferrantino Malatesta lui succéda (1326). Celui-ci fut arrêté bientôt après dans un repas avec tous les membres de sa famille, par un de ses parents, Rambert Malatesta, qui voulait régnera sa place. Délivré par. Malatesta de Fesaro, fils de Pandolfe, Ferrantino ne jouit que peu de temps du pouvoir. Le légat du pape lui réclama la seigneurie de Rimini au nom du saint-siège. Après une courte lutte, il dut quitter Rimini (1335), se rendit en terre sainte pour combattre les infidèles, retourna en Italie et y mourut en 1353.— Malatesta II et Galeotto, fils de Pandolfe, furent conjointement proclamés seigneurs de Rimini par le peuple lorsque Ferrantino eut été expulsé en 1335. Ils firent la paix avec l’Église, ajoutèrent à leur État, par des guerres heureuses, Fano, Fossembrone, Pesaro, une partie du territoire de Fermo, et prirent rang parmi les plus puissants seigneurs de l’Italie. Malatesta II mourut en 1364, laissant deux fils : Pandolfe U, mort en 1373, qui acquit la réputation d’un habile général en commandant les armées florentines, mais ternit sa gloire par son ambition ; et Malatesta Unghero, mort en 1372, qui fut armé chevalier par Louis de Hongrie et se distingua au service de l’empereur Charles VI. Galeotto, frère de Malatesta II, mourut en 1385, ayant augmenté ses États de Césène et de (Jervia. Il laissa deux fils, qui lui succédèrent conjointement en 1385 : Charles et Pandolfe III. — Charles, né en 1368, mort eu 1429, fut seigneur de Rimini et d’une partie de la Romagne : c’était un prince brave, lettré, plein de loyauté et de désintéressement. Son frère Pandolfe III, né en 1370, mort en 1427, eut en partage Brescia et Bergame ; c’était un prince habile, ambitieux, ’ qui acquit la réputation d’un des meilleurs généraux de son temps. Ses deux frères s’emparèrent de Todi et de Nardi et ravagèrent les territoires de Spolète et de Terni. Mis à. la tête d’une ligue formée pour réprimer l’ambition du duc de Milan, Charles fut d’abord battu à Bagaforte (1397), puis vainquit à trois reprises les troupes de Galéas, au service duquel il se mit en 1401 ; il devint même tuteur des enfants de Galéas. Lors du schisme, il protégea le pape Grégoire XII contre ses compétiteurs, le reçut à Rimini (1412), puis devint général des Vénitiens pendant la guerre qu’ils soutinrent contre l’empereur Sigismond (1412). En 1414, le pape Grégoire XII 1 envoya au concile de Constance avec ses pleins pouvoirs. JJeux ans plus tard, il se rendit avec une armée à l’appel des habitants de Pérouse, mais fut battu et fait prisonnier par Braccio de Mantoue, qui ne lui rendit la liberté que moyennant une forte rançon. Par la suite, Chaules consentit, avec son frère, à prendre le commandement des Florentins pour chasser les Milanais de la Romagne. Fait prisonnier, il fut conduit à Milan, où le duc, dont il avait été le tuteur, s’empressa de lui rendre la liberté (1427). Ce prince mourut sans enfants deux ans plus tard, après avoir porté la maison de Malatesta à son plus haut degré de gloire. Son frère Pandolfe, qui avait augmenté ses États de Brescia et de Bergame (1408), se vit dépouillé de cette dernière ville par le duc de Milan (1421), contre lequel il combattit de nouveau avec son frère en 1427. Il mourut cette même année, laissant trois fils bâtards<, Robert, Sigismond et Malatesta IV. — Malatesta, seigneur de Pesaro et de Fossombrone, de 1373 à 1429, était fils de Pandolfe II. Il gouverna tranquillement ses petits États pendant cinquante-six. ans et eut pour successeur son fils Charles Malatesta, mort en 1438. Il fit le métier de condottiere, commanda, en 1427, l’armée du duc de Milan, fut complètement vaincu et fait prisonnier par Carmagnalo à Macalo (1427). Deux ans plus tard, il succéda à son frère vers l’époque où mourait sans enfants son oncle Charles, seigneur de Rimini. Il réclama vainement l’héritage de la branche aînée et gouverna si mal ses propres possessions qu’il en fut pendant quelque temps dépouillé.-Son fils Galeazzo lui succéda en 1438, et vendit, en 1445, pour 20,000 florins, la souveraineté de Pesaro et de Fossombrone à

Alexandre, frère du comte François Sforza.

Galeotto-Robert, seigneur de Rimini, de1429 à 1432, Sigismond-Pandolfe, seigneur de Fano, puis de Rimini, de 1429 à 1468, et Malatesta IV, seigneur de Césène et de Cervia, de 1429 a 1465, étaient fils naturels de Pandolfe III, et devaient, d’après les vœux de ce dernier et de leur oncle Charles, succéder à la "souveraineté de la maison de Malatesta ; mais le pape Martin V, sous le prétexte que cette souveraineté était un fief de" l’Église, se borna à laisser aux trois jeunes princes les villes de Rimini, Fano et Césène, et réunit au domaine de Saint-Pierre Borgo-San-Sepolcro, Bertinoro, Osino, la Pergola,

Sinagaglia, etc. Le plus remarquable de ces princes fut Sigismond-Pandolfe Malatesta, qui devint un des hommes les plus célèbres de son temps, se distingua par ses talents militaires, par son amour pour les lettres, et consacra des sommes considérables à fonder des bibliothèques, à orner Rimini de palais et d’objets d’art. U épousa, en 1424, Geneviève, fille du marquis d’Esté, devint, en 1435, gonfalonier de l’Église, passa, en 1437, au service de la république de Venise, épousa en seconde noces, en 1442, Polixène, fille de François Sforza, avec qui il contracta une alliance intime, se rendit redoutable à tous

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ses voisins, commanda successivement les troupes des Florentins, du roi de Nnples, Alphonse d’Aragon, des Vénitiens, conquit une partie de la Morée, devint général de l’armée de la république de Sienne, fit la guerre au pape, qui l’excommunia en 1462, et mourut en 1468, laissant, entre autres enfants, Robert Malatesta, capitaine célèbre, général des Vénitiens, puis commandant des troupes du pape Sixte IV, qui fut empoisonné par ordre de Jérôme Riario en 1483. La famille de Malatesta a fourni plusieurs branches, qui ont possédé Césène, Pesaro, Fano, Fossombrone. Celle qui possédait Rimini eut pour dernier représentant Pandolfe IV, que César Borgia dépouilla de son patrimoine en 1503. Pandolfe, qui était rentré à Rimini après la mort de César, en fut définitivement expulsé par le pape Clément VII (1528), et mourut pauvre à Ferrare.

MALATESTA (Battista), femme poète et savante italienne, fille d’Antoine, comte de Montefeltro, morte vers 1445. Elle enseigna publiquement la philosophie, entra en lutte avec les plus savants professeurs, qui durent a maintes reprises reconnaître sa.supériorité, et harangua en latin l’empereur Sigismond et le pape Martin V. En 1405, elle épousa Galeotto Malatesta, seigneur de Pesaro, et, devenue veuve cinq ans après, elle entra dans un couvent, où elle termina sa vie. On a de Battista, qui fut une des femmes les plus illustres de^son siècle, des poésies, parmi lesquelles on remarque une canzone, pleine d’énergie et de force, adressée aux princes italiens, et Isa harangue à Sigismond, publiée dans la Bibliotkeca codieum de D. Mittarelli (Venise, 1779, in-fol.).

MALATHISE s. f. (ma-la-ti-ze). Miner. S’est dit quelquefois pour malachitk.

MALATIA ou MALATIYAH, la Mélitène des anciens, ville de l’Asie Mineure, située sur le Tomak-su (ancien Mêlas), affluent de l’Euphrate, qui prend sa source à environ Ski-Fom. au N. de la ville, par 38» 37’ de lat. N., et par 36» de long. E. Il y a peu ou point de forêts aux environs de Malatia, en sorte qu’en été cette ville est exposée à toute la violence des rayons du soleil. Autrefois, les habitants avaient l’habitude d’y résider pendant l’hiver et de se retirer, en été et en automne, à Aspuzi, grand village situé à s kilom. au S. ; mais le pacha turc ayant, longtemps avant 1840, fait de Malatia son quartier d’hiver, les habitants ont été forcés de s’établir définitivement à. Aspuzi, et la ville est tombée dans une telle décadence, que l’on y compte à peine 200 maisons habitées aujourd’hui. Une partie des murs et des portes de l’ancienne Mélitène subsiste encore, et l’on peutmème découvrir quelques traces du camp romain auquel cette ville dut son origine. Selon le voyageur Brandt, qui visita Malatia en 1858, pendant la saison où elle était presque complètement déserte, la population alors retirée à Aspuzi se composait de 2,800 familles turques et de 1,123 familles arméniennes. Malatia n’a plus aujourd’hui quelque importance que parce qu’elle se trouve placée sur la grande route des caravanes qui vont de Sivas à Diarbékir et à Mossoul, et parce qu’elle est, à certaines époques de l’année, visitée par les Kurdes, qui viennent y trafiquer.

MALAUCÈN’E, bourg de France (Vaucluse), ch.-l. de cant., arrond. et à 32 kilom. N.-E. d’Orange ; pop. aggl., 1,947 hab. — pop. tôt., 2,852 hab. Éducation d’abeilles ; filatures de soie, papeteries, fabrication de plâtre. Commerce de soie, garance, grains, vins, laine. Ce bourg est bâti dans une riante vallée, qu’arrosent des eaux limpides, et environnée de montagnes très-pittoresques ; il est entouré de murailles en ruine, qui font croire que c’était autrefois une ville assez considérable. On y remarque une belle église gothique du commencement du xive siècle ; les restes d’un vieux donjon ; la chapelle de Groseau, classée parmi les monuments historiques, et qui dépendait d’un prieuré fondé en 684 ; les ruines d’un antique château bâti par le pape Clément V. Près des murs du bourg jaillit la belle et abondante source du Groseau, dont les eaux font mouvoir un grand nombre d’usines.

MALAUNAY, village et commune do France (Seine-Inférieure), cant. de Maromme, arrond. et à 7 kilom. N. de Rouen, sur le chemin de fer de Rouen à Dieppe ; 1,915 hab. Filature et tissage de coton ; fabrication de lainages, soieries, toiles, papier, huile ; taillanderie. Beau viaduc de chemin de fer, coinposé de 8 arches et long de 700 mètres sur 29 mètres d’élévation. Du haut de ce viaduc, on découvre de charmants points de vue.

MALAUZE (marquis de), branche bâtarde de la maison de Bourbon. Elle a pour auteur Charles, baron de Chaudes-Aiguës et de Malauze, fils naturel de Jean II, duc de Bourbon, connétable de France, et de Louise d’Albret. Ce Charles, conseiller et chambellan du roi, fut fait sénéchal de Toulouse et de Bourbonnais, et mourut en 1502. Il avait eu de Louise du Lion, vicomtesse de Lavedan, entre autres enfants, Hector de Bourbon, vicomte de Lavedan, fait prisonnier à la bataille de Pavie et mort sans postérité, en 1525 ; Gaston de Bourbon, auteur du rameau des barons do Bassau, et Jean de Bourbon, vicomte de Lavedan, baron de Malauze et

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3e Barbazan, mort en 1549. Un fils de ce dernier, Henri de Bourbon, baron de Malauze, fut lieutenant des gendarmes de la garde du roi Henri IV, et mourut en 1611. Son fils, Henri II de Bourbon, marquis db Malauze, mort en 1647, fut élevé dans le protestantisme. Il combattit sous les ordres du prince de Condé et du duc de Rohan, et ne déposa les armes qu’après la pacification du 4 mai 1616. Le duc de Rohan ayant recommencé la guerre en 1621, Malauze fut

mis à la tête d’une armée. Battu par le duc d’Angoulême, il remporta ensuite quelques succès. Après la paix de Montpellier (20 octobre 1622), les huguenots se voyant trompés dans l’exécution du traité reprirent les armes ; cette fois Malauze soutint le parti de la cour et fut défait par Rohan. Il finit par abjurer le calvinisme. Il eut trois petits-fils : Armand de Bourbon, marquis de Miremont, dit le comte de Bourbon, lieutenant général au service de l’Angleterre et de la Hollande, mort vers 1715 ; Louis de Bourbon, comte de La Case, enseigne des gardes du corps de Guillaume III, roi d’Angleterre, tué à la bataille de La Boyne, en 1690, et Gui-Henri de-Bourbon, marquis de Malauze, brigadier des armées, qui servit sous Turenne et autres généraux, et mourut en 1706, laissant entre autres enfants Louis-Auguste de Bourbon, marquis de Malauze, colonel d’infanterie.

MAI.AVAL (François), écrivain n^stique français, né à Marseille en 1627, mort dans cette ville en 1719. Aveugle dès l’enfance, il put, grâce à son intelligence et ù sa grande mémoire, apprendre le latin et acquérir de l’instruction, tomba dans une spiritualité raffinée et publia ses méditations sous le titre de Pratique facile pour élever l’âme à la contemplation (Paris, 1670). Cet écrit ayant été mis à l’index (16SS), Malaval s’empressa de se rétracter. Il entra en correspondance avec plusieurs personnages distingués du temps, notamment avec le cardinal Bona, qui lui fit obtenir une dispense pour être ordonné prêtre. On a de lui des Poésies spirituelles (Paris, 1671), des Opuscules ascétiques, etc.

MALAVENTURE s. f. (ma-la-van-tu-rede maie, et de aventure). Forme ancienne du mot mésaventure.

MALAV1LLY, ville de l’Indôustan anglais, dans l’État tributaire de Maïssour, à 36 kilom. E. de Seringapatam ; 3,000 hab. Mines de fer aux environs. C’est près de Malavilly qui Tippoo-Saëb fut battu, en 1799, par le général Marris.

MALAVISÉ, ÉE adj. (ma-la-vi-zé — de mai, et de avisé). Qui agit d’une façon indiscrète ou imprudente : Un homme malavisé. Une femme malavisée. C’est être bien malavisé que de donner des conseils à qui n’en demande point.

— Substantiv. Personne malavisée : Vous

êtes un MALAVISÉ.

— Syn. Malavisé, écervel£, étourdi, etc.

V. ÉCEKVELÉ.

MALAVOLT1 (Orlando), historien italien, né à Sienne. Il vivait au xvie siècle et était membre de l’Académie de cette ville. On lui doit une chronique intitulée : Storia dé fatti e guerre dé Sanesi, cosi esterne corne cimli (Sienne, 1574, in-4o). — Giovanni-Ubaldino Malavolti, également de Sienne et son contemporain, a publié : Panegirico di Plinio il giovane a l’rajano (Rome, 1628).

MALAXAGE s. m. (ma-la-ksa-je — rad. malaxer). Opération par laquelle on malaxe : Le malaxage de l’argile, du mortier, du béton.

— Encycl. Le malaxage a une importance capitale dans la fabrication des objets en terre moulée, tels que briques, tuyaux de drainage, porcelaines, etc., et pour la confectiondes morliers. La qualité des pâtes et des mortiers dépend en grande partie du soin donné au malaxage ; c’est ce que les ouvriers maçons expriment d’une manièro pittoresque en disant que, pour faire de bon mortier, « il faut de l’huile de bras. »

L’opération du malaxage s’est faite longtemps et se fait encore à bras dans beaucoup d’industries ; mais on a, dans ces derniers temps, appliqué à ce travail important des appareils mécaniques appelés malaxeurs. Néanmoins, le malaxage se commence généralement à bras, de façon à mélanger d’abord grossièrement les matières, soigneusement dosées, puis il se termine au moyen des malaxeurs. Lorsqu’il s’agit de fabrications très - délicates, comme dans la trituration des terres propres à la composition de la pâte à porcelaine, les malaxages deviennent d’une importance capitale et exigent des soins excessifs. C’est pourquoi, dans certaines usines, ces opérations sont encore faites à la main.

Le malaxage mécanique n’est guère usité que pour la préparation des terres à poterie et des mortiers. Les malaxeurs afiectent géi néralement la forme de cuves-cylindres, dans l’axe desquelles fonctionne un arbre mis en mouvement par un manège ou par une machine à vapeur. Cet arbre est muni, pour le malaxage des terres à poterie, de lames d’à-, cier disposées on hélice, qui triturent la matière. Celle-ci est ensuite obligée de subir une sorte de laminage entre le tourteau établi vers lo bas du cylindre ; après quoi le mé-