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ta suite de longues négociations, Rngounàth dut enfin consentir à. recevoir à Pounah un résident de la Compagnie des Indes. Touka-Dji-Holkar et Madha-Dji-Sindhyah^ deux puissants chefs mahrattes, venaient de l’abandonner pour toujours et de se rallier aux autres chefs qui reconnaissaient l’enfant de Naraïn-llao et se liguaient contre le gouvernement britannique. À la tête de cette ligue, qu’on appela Uurra-Bhaïes (les douze frères), pour marquer le nombre considérable des’chefs qui la composaient, figurait le brahmane Bu. Ila-Dji-Dyuiirdii.ii, connu dans l’histoire sous le nom de Nana-Farne•ttiz ; mai» le premier rôle militaire appartenait à Madha-Dji-Sindhyah. Le général Goddard, commandant des forces anglaises, attaqua le camp des Mahrattes (nsoj et les mit en déroute. Cette même année, les Anglais

naient frapper Siudhyah, Touka-Dji-IIolkar prenait une part active à la guerre que les Mahrattes soutenaient contre les Anglais dans les provinces du Iioukun avec un avantage réel. Ce que l’Angleterre poursuivait et combattait à outrance, c’était la confédération mahratte, partout présente, et. qui s’agitait depuis les frontières du Mysore jusqu’au nord del’Indoustan. Cette confédération avait rêvé l’expulsion des Anglais ; elle avait pris les armes et mis sur pied des armées nombreuses ; mais des déchirements intérieurs avaient brisé les liens qui constituaient sou unité. Le génie européen, si fécond en ressources, déjouait un à un tous les projets conçus paries Mahrattes dans un jour d’élan patriotique et d’ardeur belliqueuse. Le meilleur moyen de disjoindre ce grand corps, c’était de traiter séparément avec les chefs les plus puissants ou les plus ambitieux. (Jeux-ci, d’ailleurs, commençaient à sacrifier ht cause commune à leurs intérêts particuliers. Madha-Dji-Sindhyah, non content d’avoir négocié

pour son euinpte, offrit d’aller h Pounah y traiter delà paix avec Î<atïa-Faniewiz, régent du jeune peshwa. La paix fut signée le- L7 mai 1781. Par ce traité, fameux uans l’histoire sous le nom de convention de Sutbye, chacune des deux parties reprenait à peu près la situation qu’elle occupait avant la guerre, sauf quelques arrangements particuliers concernant les petits princes alliés. Madha-Dji-Sindhyah avait pris part à ce traité comme plénipotentiaire du peshwa, et agissait au nom de tous les confédérés. Le gouvernement anglais le reconnaissait comme un prince iuucpendant ; il gouvernait de l’ait tout l’indousian, de la Sutledje à Agm. Cependant, il affectait toujours de regarder le peshwa comme son suzerain. Le régent Nana~-Furnewiz employait toutes les ressources de son esprit ù, éclairer son pupille, Madou-Naraïn, sur ses véritables intérêts ; il excitait aussi la jalousie des chefs mahrattes du Midi contre iiindhyah. Une guerre civile paraissait imminente, lorsque celui-ci, qui donnait beaucoup d’ombrage au gouvernement do Pounah et causait aux Anglais de sérieuses inquiétudes, mourut d’un accès de lièvre à l’âge <fç cinquante-deux ans (1795). Madha-Dji désigna pour son successeur un de ses petits-neveux qu’il avait adopté, et qui fut reconnu sans opposition sérieuse par les grands et par l’année sous le nom de Dawlat-Rao. Le successeur de Madha-Dji-Sindhyah recevait en héritage des territoires assez étendus pour mériter le nom de royaume, une armée immense, bien aguerrie et parfaitement disciplinée. L’année suivante (1796), Madou-Naruïn étant mort, Badji-Rao, un des fils de Ragounàtb, reçut l’investiture des fonctions du peshwa. Il devait transmettre après lui ses instincts sanguinaires en choisissant un jour pour son fils adoptif celui qui s’est rendu si tristement célèbre sous le nom de Nana-Snhib. L’empire mahratte se trouvait alors dans un tel état de Confusion, qu’il n’était plus possible de lever les armées, naguère si formidables, devant lesquelles tremblaient les plus vieux royaumes de l’Inde. Entre les deux plus puissantes familles de la confédération, jadis étroitement unies, les Hoikas et les Siudhyah, la rupture était complète. À la suite n’une défaite infligée par Ujeswant-Ruo-IIolgar au peshwa Badji-Rao, celui-ci alia placer lâchement sa personne sous la protection des Anglais, dont il avait lui-même combattu les empiétements avec énergie dans des temps plus heureux. Dans la situation désespérée où il se trouvait, il ne pouvait se montrer bien difficile sur les clauses d’un traité avec les Anglais. Etablissement, séjour permanent sur le territoire du peshwa et entretien assuré par celui-ci d’une force subsidiaire de 6,000 hommes d’infanterie et d’un parc d’artillerie de campagne servi par des artilleurs européens ; l’acuité d’augmenter ce contingent dans une proportion considérable en cas de guerre • renvoi de tout Européen appartenant k une nation hostile à l’Angleterre ; cession de districts produisant 9 millions de francs, destinés à fournir le subside militaire ; promesse de n’entreprendre avec les autres E aïs de l’iiideaucune affaire de quelque importance sans l’agrément du gouvernement britannique, Badji-Rao accepta tout ce qu’on exigea de lui. Le 13 mai 1803, il rentra dans la ville de Founah, et fut installé dans sou office de « peshwa sous la protection des baïonnettes

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anglaises. L’empire mahratte avait cessé d’exister par lui-même ; toutes les ruses, toutes les intrigues de Badji Rao aboutissaient à l’asservissement de son pays. Pour se soustraire à l’influence d’une féodalité redoutable qui l’opprimait et gouverner plus librement, il avait accepté la. tutelle d’une nation étrangère, et tous les efforts qu’il fit pins tard dans un sens opposé ne devaient avoir d’autre résultat que d’amener le complet anéantissement de la confédération mahratte comme pays indépendant. La confédération ne comptait plus que deux chefs : le maharadja Dowla-Rao, qui gouvernait les États de la famille Siudhyah, et le rajah de Nagpour. Le gouvernement, britannique fit pour les combattre des armements considérables. Dowla-Rao eut l’imprudence de livrer un combat en règle, dans lequel la bravoure de ses Mahrattes vint échouer contre l’habileté, le sang-froid et l’audace du général Wellesley (lord Wellington). La bataille ae livra près de)a petite ville d’Assye, dans la province de Behar, le 23 septembre 1803. L’armée des Mahrattes, forte de 50,000 hommes sc-lon les uns, de 30,000 seulement selon les autres, fut attaquée avec une impétuosité extraordinaire par les troupes anglo-indiennes, qui ne dépassaient pas le chiffre de 10,000 hommes. L’artillerie, par la précision de son tir, fit éprouver de grandes perles aux Anglais, et la cavalerie mahratte renouvela plusieurs fois les charges terribles qui dans d’autres temps lui avaient assuré la victoire ; mais le rajah de Nagpour, peu accoutumé à ces combats acharnes, prit la fuite avant même que la bataille fût perdue. Dowla-Rao le suivit de près, tandis que les artilleurs se faisaient tuer jusqu’au dernier et que les soldats disciplinés par les officiers français opposaient encore une résistance désespérée. Décimées par la mitraille et par le feu de l’infanterie, assaillies par la cavalerie angloindienne, les vieilles brigades mahrattes semblaient vouloir soutenir jusqu’au bout l’honneur des drapeaux tricolores qu’elles portaient comme un talisman. Avant que l’année 1803 fût écoulée, une Seconde armée anglaise, réunie à Cawnpore, sous les ordres du général Lake, attaquait Dowla-Rao au cœur de ses États. Après une sanglante bataille, livrée sous les murs de Delhi, et dans laquelle les Mahrattes comptèrent 3,000 morts, les Anglais rentrèrent dans la capitale de l’empire mogol. Une troisième victoire qu’ils remportèrent près d’Agra, au village de Laswarye, ncheva la destruction des brigades commandées par le général Perron. À la fin de cette désastreuse campagne, Dowla-Rao avait perdu, avec ses principales forteresses, 500 canons fondus par des officiers européens ; ses plus vaillantes troupes étaient anéanties, et ses généraux français tués ou prisonniers. Ce souverain, qui pouvait se dire cinq années auparavant le plus puissant prince qui eût régné dans l’Inde depuis Aureng-Zeyb, en était réduit à acheter la paix au prix de ses plus belles possessions dans le Guzerate, l’Indoustan et le Bandelkand. Cette campagne, qui ne dura pas plus de sept mois, établissait à jamais la suprématie de l’Angleterre au centre même de l’empire mogol. Les formidables années que les chefs les plus puissants de la confédération mahratte semblaient faire sortir de terre se dispersèrent, et les rajahs humiliés durent accepter bientôt, sous la forme du protectorat, la complète abdication de leur indépendance. En 1817, le rajah des Mahrattes fut replacé sur le trône par les Anglais avec un semblant d’indépendance, Badji-Rao ayant dû renoncer pour lui et pour les siens à l’office de peshwa, qui demeurait aboli. Cette fois, la confédération était à jamais anéantie. Chacun des princes mahrattes se trouvait lié par des traités et tenu en échec par la toute-puissante Compagnie des Indes. En 1S43, les Anglais, voyant qu’une grande fermentation régnait contre eux chez les Mahrattes, voulurent frapper un grand coup et battirent, près du défilé d’Antri, ces derniers, commandés par deux Français, les colonels Baplûte et Jacob. Le résultat de cette bataille fut de faire entrer sous la dépendance de la compagnie anglaise l’État du Sindhyah, qui prend le titre de maha-rajah (grand roi) et réside à Gwalior. Lorsque éclata l’insurrection des ejpayes, les successeurs de Dowla-Rao et deDjesvant-Rao-Holgar demeurèrent fidèles aux Anglais. La désertion de leurs propres soldats et l’abandon de leurs sujets ne purent les détacher du parti des Européens. Les descendants des chefs mahrattes, si fiers et si entreprenants, si peu scrupuleux quand il s’agissait de combattre, firent entendre à leurs troupes mutinées des paroles d’humanité et de paix. C’est que le principal instigateur, l’âme do la rébellion, Nana-Sahib, en se portant héritier de Badji-Rao, dont il se dit le fils adoptif, prenait une attitude menaçante pour les familles Siudhyah et Holkar. L’empire de Delhi, frappé au cœur par les Mahrattes, est passé aux mains de l’Angleterre ; l’empire mahratte démembré est devenu à son tour la proie de cette puissance. Les Mahrattes sont vigoureux, bien constitués, et ils ont le teint plus ou moins brun. Durs à la fatigue, sauvages, cruels et perfides, ils aiment les luttes sanglantes de la guerre, et ont fait peser.une lourde oppression sur les peuples qu’ils ont subjugués. Us professent la religion brahmanique et parlent le pracric.

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MAHRI s. m. (ma-ri). Linguist. V. himya-

RITK.

MÂHSEER s. m. (mà-sir). Ichthyol. Espèce de saumon de l’Inde.

MAHUDEL (Nicolas), antiquaire et numismate français, né à Langres en 1673, mort à, Paris en 1747. Use fit recevoir docteur en médecine à Montpellier, se fixaensuite à Lyon, où il donna d’intéressantes conférences, puis se rendit à Paris, consacra la plus grande partie de son temps à l’étude de l’antiquité et fut reçu membre de l’Académie des inscriptions. Sur la dénonciation de son valet, qui remit au préfet de police des lettres qu’il écrivait en Espagne, Mahudel fut mis à la Bastille, où il passa quelques mois. Il avait formé une importante collection d’antiques et d’estampes, qui devint après sa mort la propriété du cabinet du roi. On a de lui quelques écrits sur des monnaies anciennes et des inscriptions, pour la plupart insérés dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions. Nous citerons parmi ceux qu’il a fait paraître séparément : Disserta/ion historique sur les monnaies antiques d’Espagne (Paris, 1725, in-4o) ; Lettre ait sujet d’une médaille de Carthage (1741) ; Catalogue historique d’un laraire curieux (171G, in-8<>), etc.

MAHUL (Alphonse-Jacques), publiciste et administrateur français, né à Carcassonne (Aude) en 1795. Reçu avocat h Paris en 1817, il prit avec son ami Barthe une part active à la politique, entra dans le carbonarisme, fut arrêté et détenu pendant quelque temps à la. Force, pour avoir correspondu avec les transfuges espagnols, et collabora successivement à la Revue encyclopédique (1819), aux Tablettes wiiaerselles (1820-1824) et au Temps. Pendant les dernières années de la Restauration, M. Mahul abandonna les idées des libéraux avancés pour s’attacher au parti des doctrinaires. Après la Révolution de 1830, il devint un chaud partisan de l’ordre nouveau. Il fit partie de la commission qui administra provisoirement le département de l’Aude, fut peu après élu député de Carcassonne, défendit sur toutes les questions a. la Chambre la politique conservatrico, parla en faveur du cumul, demanda l’accroissement des prérogatives du pouvoir, combattit la liberté de la presse, et prononça, le 12 novem-bre 1831, Un discours dans lequel il déclarait que. « les fonctionnaires d’ordre politique sont la chair de la chair et les os des os du ministère.

  • Non réélu en 1834, M. Mahul entra

comme maître des requêtes au Conseil d’État, puis devint successivement préfet de la Haute-Loire (1835), de Vaucluse et de la Haute-Garonne. Il remplissait ces dernières fonctions lorsque, au sujet du recensement de 1341, éclata une insurrection à Toulouse. Vainement il essaya des moyens de répression, il dut céder à l’émeutéet quitter Toulouse. Révoqué de ses fonctions, M. Mahul vécut dans la retraite jusqu’en 1816, époque où il fut réélu député par les électeurs do Carcassonne. La Révolution de 1848 l’a fait rentrer définitivement dans la vie privée. On lui doit un assez grand nombre d’ouvrages et de brochures, parmi lesquels nous citerons : Notice sur quelques articles négliges dans tous les dictionnaire* historiques (1813, hi-8°) ; le Curé de village (1819) ; Tactique électorale à l’usage de l’opposition (1821) ; Annuaire nécrologique (Paris, 1851-1827, 7 vol. in-ftu), ouvrage intéressant ; Tableau de ta constitution politique de la monarchie française (183S, in-S"^, Considérations sur l’économie et ta pratique de l’agriculture (1846, in-go) ; Cartidaire et arc/nues des communes de l’ancien diocèse et de l’arrondissement administratif de Carcassonne (1857-1862, 4 vol. in-4o). On lui doit aussi une traduction de Macrobe, qui ; t été publiée dans la collection de M. Nisard.

MAHUNGA s. m. (ma-eun-ga). Linguist. Dialecte bunda. V. CONGO.

MAHURÉE s. f. (ma-u-ré). Bot. Genre d’arbres de la Guyane, de la famille des temstrœiniacées. u On dit aussi mabuki.

MAHUTE s. f. (ma-u-te). Bras. Il Vieux mot.

— Fauconn. Partie de l’aile qui adhère au corps. Il On dit aussi maiiote.

MAHY, rivière de l’Indoustan, qui prend sa source dans le S.-O. du Malwa, district de Mandé. Après avoir arrosé l’O. du Malwa elle entre dans le Guzarate, dont elle parcourt la partie orientale, et se jette dans le golfe de (Jubaye, à 20 kilom. S.-O. de la ville de ce nom. Son cours est de 500 kilom., d’abord au N.-O-, puis au S.-O. Ses principaux affluents sont : à droite, la Condouah, et à gauche, l’Annass et le Panom. Les villes les plus remarquables qu’elle baigne sont Golliacote, Koddàua, Ometa et Cambaye.

MAHY (François-Césaire de), homme politique français, né à Saint-Pierre (île de la Réunion) en 1830. Il exerça la profession de médecin dans su vilie natale, s’y lit remarquer par ses idées avancées et par l’ardeur qu’il mit constamment à réclamer le droit commun pour la colonie, et devint un des collaborateursdu journal républicain le Courrier de Saint-Pierre. Lors des élections qui eurent lieu à la Réunion eu 1871, il l’ut élu membre de l’Assemblée nationale par 12.000 voix sur 14,000 votants et se rendit en France. À l’Assemblée, il a siégé sur les

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bancs de la gauche républicaine, avec laquelle il a presque constamment voté, et a pris à diverses reprises la parole, notamment lors de la discussion du projet de loi relatif aux poursuites pour délits de presse. La 12 juillet 1873, il a protesté énergiquement contre des allégations erronées de M. de Kerdrel relativement aux troubles qui eurent lieu à la Réunion en 1809, et il a figuré presque constamment dans les commissions de tiermanence. C’est un esprit élevé et un répudicain convaincu.

MAHY (Thomas), marquis de Favras, conspirateur royaliste. V. Favras,

MAI s. m. (mè — lat. mains, mot que queiques-uns regardent comme mis à la place de majus, comparatif neutre de magnus, corres^ pondant exactement au comparatif sanscrit maliiyas. D’autres étymologistes croient que mains désigne proprement le mois consacré à lu déesse Mata, la mère de Mercure, la déesse de la terre, qui nourrit les hommes, de la racine sanscrite malt, croître, nourrir. On voit que la racine primitive est la même dans les deux cas). Chronol. Cinquième mois de l’année, le deuxième du printemps : Le mois de mai. Les fleurs de mai. Le soleil de mai. Le

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Le beau soleil de mai, levé sur nos climats, Féconde les sillons, rajeunit les bocages. ""

Miciiacd.-. Mai, le mois d’amour, mai rose et rayonnant. Mai dont la robe verte est chaque jour plus ample.

V. IIuoo.

— Par ext. Arbre vert qu’on plante, le premier jour du mois de mai, devant la porte d’une personne que l’on veut honorer : Les villageois plantent un mai devant la porte de leur bonne amie. Les clercs de la basoche plantaient un mai dans la cour du palais,

— Prov. Mai froid n’enrichit, Les froids du mois de mai sont funestes aux récoltes, u Mai pluvieux marié le laboureur et sa fille, Les pluies dû mois de mai enrichissent le laboureur, sont favorables aux récoltes. Il lin avril, note pas un fil ; en mai, fais ce qu’il ta plaît, On ne doit pas prendre des vêtements légers en avril, mais on le peut au mois de mai.

— Hist. Tableau de mai. Sorte d’ex-voto que la corporation des orfèvres offrait à la Vierge le premier jour du mois de mai, et qu’on suspendait ce jour-là à la porte de l’église. 11 Champs de mai, Grandes assemblées que la nation franque tenait au mois de mai.

Il Champ de mai, Grande cérémonie qui eut lieu au (Jhamp-de-Murs le 1er juin 1815, et dans laquelle Napoléon jura d observer la constitution, et reçut le serment du peuple et de l’armée.

— Superst. Beurre de mai, Beurre qu’on prépure, avec certains ingrédients, dans le mois de mai, et qui passe pour posséder de grandes vertus curatives. Il Toile de mai, Morceau de toile sur lequel on a étendu du beurre de mai.

— Véner. Mi-mai, mi-tête, Les cerfs ont ht tête à moitié refaite vers le milieu du mois de mai.

— Mar. V. maie.

— Teohn. Pelle dont se sertie fabricant de laiton pour mêler la calamine avec la poudre de charbon, il On écrit aussi mise.

— Hortic. Hose de mai, Rose pompon.

— Encycl. Chronol. et Météorol. Ce mois, qui était le troisième du calendrier romain avant la réforme de Jules César, a passé au cinquième rang dans le calendrier julien, et y est resté dans le calendrier grégorien. Il compte 31 jours. Ce mois était placé sou3 la protection d’Apollon, et personnifié sous la figure d’un homme entre deux û^e.s, velu d’une robe ample à grandes manches, et qui portait une corbeille de fleurs sur la tête. On paon, à ses pieds, étalait sa queue parée de belles et brillantes couleurs.

Dans le calendrier républicain, l’intervalle de temps occupé par le mois de mai était compris à peu près entre le 10 floréal et le 10 prairial. Pendant ce mois, la pression barométrique à Paris est, en moyenne, de

755’ttm,09, et la température, de H», 15 centigrades.

Depuis longtemps, les jardiniers et les cultivateurs ont observé que le mois de mat présente une période d’environ trois jours, pendant laquelle la température est notablement plus basse que pendant le reste du mois. On cite à ce sujet ia résistance motivée qu’opposa le jardinier du grand Frédéric à la volonté de son maître. C’était le l»r mai 1780. La température était douce ; Frédéric ordonna que les orangers fussent retirés du local où ils étaient renfermés, pour être exposés en plein air. « Mais, sire, objecta le jardinier, vous ne craignez donc point les trois saints de glace ? » Or, les trois Saints de glace, dont les fêtes tombent le ll, le l s et le 13 mai, ne sont autres que saint Mamert, saint Pancrace et saint Gervais. Le roi, en sa qualité de philosophe, se moqua des saints et tint a l’exécution de l’ordre qu’il avait donné. Le 10 mai, les orangers commencèrent à. souffrir, et le soir ou 14, ils étaient gelés. La croyance du jardinier, comme la plupart des préjugés populaires, n’était pas sans quelque fondement. Deux météorologistes allemands, Maculer et Lohrmann, voulant contiôlerl’opimoiï des cultivateurs, se livrèrent à un

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