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Russie, les Soïontes, les Mongols, etc. ; le Voyage dans l’Asie centrale, de Mir-I’zzet-AUat (1812), journal précieux d’un Indien au service de lord Moorcroft ; l’zzet-Allat explora sur son ordre les contrées septentrionales de l’Himalaya. Il alla de Dehli à Cachemire, de là au Thibet ; il gagna Yarkand, Rachyar, d’où il s’avança jusqu à la frontière de la Chine ; puis il revint à Rhokand, Samarkand, Boukhara, Balk, Rhuln, Kaboul,

Baniian et rentra dans les plaines de l’indoustan, décrivant brièvement, mais exactement, les lieux et les villes qu’il rencontrait. Citons encore une Notice sur les Samoyèdes, du Russe Vassili Krestinni ; celui-ci tenait ses renseignements d’un Saraoyéde même, Sano Konderov, natif de Timanl, qui lui donna les plus singuliers détails sur la vie et les mœurs des peuplades qui habitent la partie nord du gouvernement d’Arkhangel. La relation de Nazaroff, qui ouvre le volume, est curieuse par son motif et son objet. Des habitants de Rhokand avaient été envoyés en Russie pour conclure un traité de commerce j à leur retour, l’un d’eux fut assassiné à Petropawlosk, et la Russie, jugea à propos de

faire partir pour Rhokand Nazaroff, interprète du gouvernement, pour pallier le mauvais effet de ce meurtre. L’envoyé russe en profita pour recueillir des notions précises sur Rhokand et les contrées inconnues qu’il dut traverser. Klaproth a accompagné sa relation de notices géographiques extraites du Grand dictionnaire géographique de l’empire chinois, édité en 1790.

L’ouvrage de Klaproth est un de ceux qui ont le mieux préparé, en ces matières, le travail ultérieur de la science. Il se termine par trois opuscules dont voici les titres : /toute de Tchnif-tou-fou en Chine, a travers le Thibet oriental jusqu’à Classa ; Tableau des plus hautes montagnes de la Chine, d’après les ou’ vrages géographiques chinois ; Liste des montagnes couvertes de neiges perpétuelles, ’en Chine.

Mnen»lnpUioro»qu« (le), recueil périodique illustré, fondé en 1833 par M. Édouard Charton (1833-1873, 40 vol. gr. in-go). Ce recueil dut son grand succès au choix heureux des matières et surtout aux gravures sur bois dont il a adopté successivement tous les perfectionnements. Il est estimé même à l’étranger, et il en a été fait un peu partout de nombreuses imitations. Le bon marché de ses volumes, la vente à 10 centimes des livraisons hebdomadaires (mode de vente adopté au début, mais abandonné depuis) contribuèrent à le populariser.

La collection est aujourd’hui fort riche et intéressante à feuilleter ; la plupart de ses illustrations sont des chefs - d’oeuvre de la gravure française contemporaine. Le texte, par un scrupule exagéré de l’éditeur, qui a banni la littérature romanesque, est toujours soigné, mais un peu monotone. Il tourne invariablement dans le même cercle de matières : agriculture, industrie et commerce ; architecture, particulièrement l’architecture

française ; biographie ; géographie, voyages ; histoire ; législation, institutions, établissements publics ; littérature et morale (anecdotes, nouvelles, légendes, bibliographie, langues, philologie, théâtres) ; mœurs, coutumes, costumes ; logements, ameublements ; croyanses ; types divers ; dessin, gravure, peinture musée du Louvre et autres ; Salon de l’année ; estampes et gravures anciennes ; dessins) ; sculpture ; ciselure, orfèvrerie) ; sciences et arts divers (art militaire, navigation ; astronomie, géologie, minéralogie ; botanique ; économie domestique ; économie politique ; mathématiques, mécanique, physique ; musique ; numismatique ; psychologie et physiologie) ; zoologie, etc. Oes diverses séries sont intéressantes et instructives. L’histoire naturelle tient une grande place dans le texte et dans les gravures, ainsi que les particularités curieuses des relations de voyages, l’étude des mœurs et costumes des divers pays. Notons en passant : les races d’animaux perdus, les fossiles, les anciens systèmes d’astronomie, dans les séries scientifiques ; les erreurs et préjugés populaires, le vocabulaire des mots curieux et singuliers de notre histoire, le vocabulaire de l’art naval, dans les séries de littérature, de linguistique, de philosophie, etc. ; les galeries du Louvre, (histoire du costume en France, les musées et les Collections particulières des départements, dans les séries artistiques ; l’histoire coitlplète d’un livre, dans les séries industrielles ; les monuments funéraires, les anciennes monnaies, les institutions nationales, les vieux théâtres de la France, les études sur les monuments les plus remarquables de France, dans les séries historiques, et, parmi les gravures, la reproduction d’estampes raies, d anciennes caricatures, d’ornements de missels, les dessins copiés d’après les tableaux célèbres des maîtres anciens et modernes.

Dirigé d’abord par MM. Charton et Euryate Cazeaux, puis par M. Gharton seul, le Magasin pittoresque est toujours nominalement sous la direction de ce dernier ; mais c’est M. Edmond Sa’glio qui en a la gérance presque exclusive. La collaboration est anonyme, M. Charton ayant voulu prendre la responsabilité entière du texte ; cependaut il semble que le recueil aurait gagné en popularité si l’on avait lu au bas des articles les noms de tours auteurs : Jean Keynaud, Hippolyte Car MAGA

not, Fortoul, Tissot, Ernest Legouvé, Prosper Mérimée, Sainte-Beuve, Babinet, Decaisne, de Quatrefages, Geoffroy Saint-Hilaire et Barthélémy Saint-Hilaire, Hauréau, Armand Husson, Stanislas-Julien, Lenormant, Alfred Maury, Paulin Paris, Faustin Hélie, Victor Borie, Guichard, Richard du Cantal, Meunier, -Auguste Barbier, l’abbé Cochet, Max Radiguet, Maurice Sand, Emile Souvestre, Toppfer, Mme Desbordes-Valmore,

Maxime Du Camp, Félix Mornand, Michel Masson, Natalis llondot, Salvétat, Henri Bordier, Bourquelot, d’Avezac, Delessert, Ferdinand Denis, Joanne, l’auteur des Guides, Léon et Ludovic Lalanne, le docteur Le Pileur, Xavier Marinier, Henri Martin, G. Morlet, Quentin, de Caumont, etc. Nous compléterons ces renseignements en donnant les noms dès principaux artistes qui ont fourni ou fournissent actuellement des dessins au Magasin pittoresque. Ce sont : Allongé, Baron, Beaucé, Hippolyte Bellangé, Bellet, Buchère, Bida, Bodmer, Boilly, Louis Boulanger, Cabasson, Castan, Catenacci, Chevignard, Clerget, Courbet, Cruikshank, A. de Ourzon, Damourette, etc. Peu d’autres recueils pourraient montrer une liste aussi brillante de collaborateurs, soit pour le texte, soit pour les gravures.

Magasin d’aiiiiquités (le), roman de Ch.Dickens (1841). Le héros du livre est un vieux marchand de bric-à-brac, qui vit heureux au milieu d’un encombrement de bahuts, de meubles hors d’âge, de vieilles armures et autres débris des temps passés, dans la description desquels l’auteur a épuisé toutes les ressources de sa pittoresque imagination. Le bonhomme n’a plus d’enfants, mais il est grand-père, et il a auprès de lui la douce et modeste Nelly, sa petite-fille, pour laquelle il rêve un brillant avenir, quoiqu’il ne soit guère en état de thésauriser. Pour améliorer sa petite fortune, il risque au jeu des sommes considérables que lui prête à gros intérêts un usurier du nom de Quilp, et, comme il ne peut le rembourser, l’horrible Quilp ne tarda pas à expulser de son magasin le marchand d antiquités, et sa petite-tille, pour s’y installer à leur place. Le vieillard et Nelly quittent alors Londres. Après avoir erré quelques jours dans les environs de la grande ville, ils ne tardent pas à tomber dans la plus affreuse misère. Un brave maître d’école prend intérêt à leur infortune et les recueille chez lui. Nelly, incapable de résister à tant d’infortune, tombe malade et meurt. Sa perte impressionne si douloureusement le vieillard qu’il succombe à son tour juste nu moment où un frère, plus jeune que lui et qui avait fait fortune à l’étranger, revenait se fixer près de lui et lui assurer une honnête aisance pour ses vieux jours.

Voilà la première partie du roman ; elle est consacrée à l’intéressante lutte de la probité pauvre contre la cupidité et l’usure ; et c’est, la probité qui succombe. La seconde partie montre le châtiment de l’odieux Quilp, qui voulait non-seulement la boutique, mais la petite-tille du vieux marchand, et qui avait déjà commencé à faire mourir sa propre femme de mauvais traitements, afin de pouvoir se remarier. Il finit par tomber dans un piège que lui tend un de ses anciens complices, un madré procureur aussi criminel que lui, et comme H fuit sa maison pour échapper à une prise de corps, il se trompe de rue clans les ténèbres et se noie dans la Tamise.

Nous avons omis, pour ne donner que les grandes lignes du roman, une foule de personnages secondaires : le maître d’école, qui reçoit le vieillard et Nelly ; le frère du marchand d’antiquités, qui parcourt Londres et ses environs à la recherche de quiconque a fait un peu de bien au vieillard ; Kilt, un brave jeune homme que Quilp poursuit de sa haine parce qu’il aime Nelly et qu’il parvient, à faire accuser de vol, et d’autres encore que le romancier a mêlés à l’action et esquissés de sa main vigoureuse. Rien de plus vivant que tous ces personnages, auxquels Dickens a donné ce relief, un peu grimaçant, qui lui est particulier.

MugnBÏn dca modernes (LE), Opéra-COmique

de Panard (théâtre de la Foire-Saint-Germain, 1736). Le vieil opéra-comique français, avec ses couplets de vaudevilles populaires pour toute musique, son laisser-aller et sa gaieté facile, so retrouve tout entier dans cette pièce, si passée de mode aujourd’hui qu’elle nous paraîtrait antédiluvienne, si un directeur avait envie de la reprendre. L’auteur a voulu faire la satire des lieux communs du genre dramatique, et il suppose un magasin d’où on les tire, comme tous autres accessoires matériels. Mercure, la Bagatelle et la Nouveauté sont les personnages principaux ; à vrai dire, il n’y a aucune action, mais des-dialogues continuels sur les larcins des auteurs, sur Molière et Racine mis en lambeaux, et des couplets où les formules reçues du langage tragique et comique sont assez finement’ ridiculisées. Arrive le poète qui veut acheter au magasin de quoi faire ses pièces : Mercure lui vend vingt maximes, six quiproquos, douze tirades, trente songes, vingt-six portraits. Le poète s’en va fort content et approvisionné pour le reste de sa vie. Il est remplacé par un musicien, qui ne vient pas acheter, lui ; il vient vendre, et il récite séance tenante le scénario d’un opéra composé de tout ce qu’il y a, dans le répertoire

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lyrique, de situations passées à l’état de rengaines. Mercure le félicite et, en remerciement, lui fait cadeau de soixante-dix mots consacrés. Il y a de l’esprit dans ces inventions plaisantes.

Magasin de modes (le), comédie en trois actes et en prose, du fabuliste russe Krilof (1817). La pièce ne vaut pas grand’chose ; mais la littérature dramatique russe est si peu riche qu’il ne faut pas se montrer difficile. La scène se passe dans un magasin de inodes, où se rencontrent le bonhomme Sombourofj sa femme, une merveilleuse de campagne qui ne rêve que chapeaux et rubans, leur tille Elise, jeune et jolie pensionnaire, et son’ amoureuï, le capitaine Lestof. Il s’agit d’arracher à Mme Sombourof son consentement au mariage : le hasard vient en aide aux amoureux. Un certain Dupré, valet de chambre de Lestof et chassé par lui, imagine, pour faire pièce à Mme Carré, la marchande de modes, d’aller prévenir la police qu’elle vient de recevoir des ballots de contrebande. La police arrive juste au moment où M"16 Sombourof est en train de faire une emplette, et l’heure réglementaire de la fermeture est passée l On cache la vieille coquette dans une armoire. Au milieu de la visite domiciliaire, Lestof et Sombourof se présentent. Dupré insiste pour qu’on ouvre l’armoire où treinble de tous ses membres la pauvre femme. Son mari, joyeux de voir attraper une modiste française, veut se donner le plaisir de confondre M’ne Carré et prend la clef. Lestof lui révèle tout bas que la marchandise de contrebande cachée dans l’armoire n’est autre que sa femme. Sombourof naturellement ne veut plus rien ouvrir. Dupré insiste. Lestof intervient alors et s’engagea sauver Mme Sombourof de ce mauvais pas, si on lui accorde la main d’Elise. Le père la lui promet ; l’amoureux dévoile alors les escroqueries de Dupré, qui s’estime fort heureux d’en être quitte en retirant sa dénonciation. La police part, et MI, e Sombourof sort de son armoire juste pour donner son consentement au mariage d’Elise et de Lestof.

On ne peut pas dire qu’il y ait là-dedans une très-grande force de conception ; mais te dialogue est vif et plaisant, et le caractère enjoué de la pièce lui a valu quelque succès.

MAGASINAGE s. m. (ma-ga-zi-na-jerad. magasiner) Action de mettre en magasin : Le magasinage est une opération coûteuse, qu’il importe d’éoiter, lorsqu’elle n’est pas nécessaire. Il Séjour des marchandises dans les magasins : Les frais de magasinage, en entrepôt franc, libre ou public, sont à la charge du vendeur. (Dict. du comm.)

MAGASINÉ, ÉE (ma-ga-zi-né) part, passé du v. Magasiner : Alurchandises magasinées.

MAGASINER v. a. ou tr. (ma-ga-zi-nérad. magasin). Mettre en" magasin, emmagasiner.

MAGASINIER s. m. (ma-ga-zi-nié — rad. magasin). Comm. Marchand qui lient un gros magasin d’une seule marchandise, il Employé qui veille sur les marchandises eu magasin. Il Livre de commerce sur lequel sont inscrites les marchandises en magasin : On met quelquefois tes factures dans le magasinier ; on évite ainsi l’emploi du facturier. (J. Garnier.)

— Théâtre. Employé chargé de la garde du magasin.

MAGATAMA s. m. (ma-ga-ta-ma). Archéol. Nom donné par les Japonais à des pierres sculptées se rattachant à l’ancien culte national qui précéda le foïsme dans l’archipel du Japon.

— Encycl. Ces précieux débris d’une religion aujourd’hui presque entièrement disparue, le sintoo, sont conservés dans des temples. Ou les rencontre encore quelquefois dans d’autres endroits, surtout dans les anciens cimetières. On les trouve souvent enterrés sous le sol ou contenus dans des vases de terre. M. de Siebold, dans son excellent ouvrage le Nippon, consacre à ces monuments archéologiques quelques pages intéressantes. Les luayatamas varient beaucoup par rapport à la forme, à la grandeur et ù la couleur. On les divise en trois genres différents. Le premier genre comprend les magatamas proprement dits, c’est-à-dire littéralement pierres précieuses courbées. Ce sont des morceaux de cristal de roche, d’agate, de jaspe, d’obsidienne, de topaze, etc., de 3 à 4 pouces de longueur sur 1 ou 1/2’d’épaisseur pour les plus grands (les plus petits n’ont que quelques lignes de longueur et de largeur), taillés en forme de poire recourbée et percés à leurs deux extrémités. La deuxième espèce comprend les kuda-tamas, les pierres précieuses en forme de tuyau. Ce sont de petits cylindres droits, percés dans le sens de la longueur, qui est ordinairement par rapport au diamètre comme 2 ou 4 est à 1 ; quelquefois les bords sont un peu renflés et prennent la forme d’un petit baril ; quelquefois même le kuda-tama est tout à fait ovoïde. On en trouve aussi, mais rarement, qui sont formés de deux pyramides hexagonales réunies par leurs bases. Les kuda-tamas sont faits avec les mêmes matières que les magatamas ; beaucoup sont en terre cuite. La troisième espèce renferme les usi-isi ou usitamas, littéralement pierre de bœuf. Ils sont cylindriques comme les kuda-tamas et percés comme eux suivant leur axe, mais moins longs et faits de matières plus communes. Les vases

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dans lesquels on rencontre fréquemment ces objets curieux portent le nom de magatama tsubo. En 1796, on trouva à Kamamoto un magatama tsubo d’une grandeur extraordinaire, qui contenait cinq magatamas et cinq kuda-tamas. On trouve souvent au milieu de ces pierres des anneaux d’or ou de métal doré qui semblent avoir dû servir de pendants d’oreilles, auxquels on suspendait les magatamas. Ces objets sont curieux et intéressants pour l’archéologie, en ce qu’ils représentent un des échantillons les plus anciens de l’art primitif des Japonais.

MAGATELLO s. m. (ma-ga-tèl-lo). Nom donné anciennement aux marionnettes italiennes. Il PI. MAGATELLI.

— Encycl. Jérôme Cardan a parlé des magatelti dans un passage de son traité De subtititate, publié à Nuremberg en 1550. < Si je roulais, dit le subtil docteur, énumérer toutes les merveilles que l’on fait exécuter, par le moyen de fils, aux statuettes de bois vulgairement appelées magatelli, un jour entier ne me suffirait pas ; car ces petites figures jouent, combattent, chassent, dansent, sonnent de la trompette et font très - artistement la cuisine. ■

M. Magnin, qu’étonne ce nom, aujourd’hui hors d’usage, de magatelli, suppose que maga telli, par le changement fort naturel des labiales 6 et m, a pu n’être qu’une variante do bagatelli. On appelle, en Italie, bagatelle les amusements de la place publique et bayatellieri tous les saltimbanques, y compris les joueurs de gobelets et de marionnettes. Le voyageur Pietro délia Valle compare les gens qui montraient de son temps la lanterne magique, les ombres chinoises et les marionnettes dans les rues de Constantinople aux bagatellieri qui remplissaient le même office sur le largo di Castello, à Naples, et sur la place Navone à Rome.

MAGAT1 (César), en latin Moçutus, célèbre chirurgien italien, né à Scandiano, près de Modène, en 1579, mort à Bologne en 1647. Docteur en philosophie et en médecine dès l’âge de dix-nuit ans, il poursuivit ses études à Bologne et à Rome, devint ensuite profes. seur àFerrare (1613), se fit capucin pour remplir un vœu, mais n en continua pas moins à exercer son art avec beaucoup d’éclat et à faire faire des progrès à la chirurgie. On a de lui : De rara medicalione vulnerum (Venise, 1016, in-fol,), traité fort estimé, et Tractatus quo rara vulnerum curatio défenditur (Bologne, 1G37), apologie de l’ouvrage précédent.

— Son frère, Jean-Baptiste Magati, mort à Reggio en 1658, exerça avec distinction la profession de médecin à Scandiano et à Reggio et publia un ouvrage intitulé : Considerationes medicm (Bologne, 1637, in-4").

MAGAUT s. m. (ma-gô). Poche, besace, n Vieux mot.

MAGAZINE s. m. (ma-ga-zi-ne — mot angl. tiré du fr. magasin). Littér. Ouvrage périodique traitant des sujets divers, accompagnés de gravures : Les magazines vinrent ensuite, comme le Magasin pittoresque, le Musée des familles, vulgariser les portraits d’Hoffmann. (ChampÔeury.)

— Encycl. Les magazines sont des publications anglaises et américaines que nous avons importées chez nous et auxquelles nous avons donné le nom de magasins. Nous n’allons faire qu’un seul article de ces deux mots qui sont 1 expression exacte d’une même chose.

Le goût des magasines ou magasina nous vient d’Angleterre, où il florissait au siècle dernier, et l’importation en doit être principalement attribuééà M"" Leprince de Beaumont. Cette dame, qui était chargée de l’éducation de plusieurs jeunes personnes et dont la réputation première s’était faite à Londres, puisa dans le succès de quelques ouvrages périodiques anglais l’idée du titre et du fond de son Nouveau magasin français ou Dibliothèque instructive, qui, commencé en 1750, suspendu en 1752, fut repris en 1755 et n’alla pas au delà. Il paraissait à Londres tous les mois, par cahiers. Eu 1757, elle publia le Magasin des enfants ou Dialogues entre une sage gouvernante et ses élèves, le plus connu et assurément le meilleur de tous ses magasins, qui, dès son apparition à Londres en 1757, fut traduit dans la plupart des langues de l’Europe. Il a souvent été réimprimé. Le succès du Magasin des enfants encouragea Mme de Beaumont à faire de nouveaux pas dans la même carrière. Après avoir donné, en 1760, au public le Magasin des adolescents, qui n’eut pas moins de succès que le Magasin des enfants, et qui fournit à Alletz l’idée d’une publication tout à fait semblable, elle quitta l’Angleterre et vint se fixer a Chavanod, dans les environs d’Annecy, où elle rédigea le Magasin des pauvres, des artisans, des domestiques et des gens de la campagne (Lyon, 1768), et plus tard la Dévotion éclairée ou le Magasin des dévoles (Paris, 1779).

Beaucoup d’autres magasins parurent au xvme siècle, mais fondés dans des buts différents. Le plus célèbre est le Magasin encyclopédique, fondé en 1792. Ce recueil, dont le savant Millin prit la direction en 1795, offre un grand nombre de dissertations intéressantes et approfondies sur les lettres ec les sciences historiques. Il compta parmi ses collaborateurs des érudita et des écrivains