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rues sont larges et droites. On y trouve quelques monuments, dont deux, l’église Saint-Gervais et léglise Notre-Dame, sont particulièrement intéressants au point de vue de

l’architecture du moyen âge. L’église Saint-Gervais remonte en partie à la (in du xe ou ~au commencement du xi» siècle. Elle est surmontée de cinq tours. Deux rangs de piliers la partagent en trois nefs. Le porche latéral est d’une grande richesse architecturale et ne le cède en rien aux plus beaux porches des cathédrales de France. Cette église renferme une Descente de croix attribuée à Van Dyck et le tombeau du général Tilly.

L’église Notre-Dame, convertie en arsenal en 1794 et rendue au culte en 1833, remonte en partie au xn° siècle. Une haute bâtisse, flanquée de deux tourelles, occupe toute la largeur des trois nefs et renferme les cloches. Une crypte s’étend au-dessous du choeur. Mentionnons aussi : l’hôtel de ville, construit en 166-1 ; l’Athénée royal, où ont été recueillies diverses curiosités géologiques ; la belle place d’armes, sur laquelle fut décapité, en 1485, Guillaume de La Marck, dit le Sanglier des Ardennes, et le parc.

Au S. de la ville se dresse la montagne de Saint-Pierre, dans les flancs de laquelle s’ouvrent de vastes galeries souterraines, ayant quelques-unes de leurs entrées en Belgique et les autres en Hollande. Elles occupent une longueur de 4 lieues sur 2 lieues de largeur. Ces carrières, qui offrent, dit-on, plus de 10,000 passages, ont été en partie creusées par les Romains. « Dans ces galeries, dit M. A.-J. Du Pays, le plafond est égalise avec soin, et une sorte de corniche sévère leur donne un caractère monumental, que l’on ne retrouve plus dans les galeries grossièrement taillées par les peuples qui ont succédé aux Romains. Elles se coupent généralement à angle droit, et sont séparées par des milliers de piliers ou massifs carrés ; de sorte qu’elles forment un labyrinthe dans lequel peuvent seuls servir de guides des ouvriers qui ont passé leur vie dans ces carrières et se sont habitués à se diriger au moyen de marques faites sur les parois et qui leur servent de repère. • Le terrain dans lequel ces carrières ont été creusées renferme un grand nombre de restes organiques marins et de nombreux fossiles. C’est là qu’on a découvert, en 1770, un gigantesque saurien fossile, nommé mosasaurus, dont on voit un spécimen en plâtre au Muséum de Paris.

Maestricht, qui était déjà une ville dès le ivo siècle, appartenait autrefois en commun aux ducs de Brabant et aux évoques de Liège. La possession de cette ville fut souvent disputée à partir du xvio siècle. Charles-Quint l’acheta, et elle lit alors partie des Pays-Bas espagnols. Prise, en 157G, par le duc d’Albe, en 1573 par le duc de Parme, en 1632 et 1648 par le prince d’Orange, Frédéric-Henri, en 1673 et 1678 par Louis XIV, elle fut de nouveau prise en 174S par les Français, qui la perdirent par le traité d’Aix-la-Chapelle. L’empereur Joseph H en revendiqua la possession en 1784 et la céda à la Hollande. Vainement bombardée par les Français en 1793, elle fut prise l’année suivante par Kléber, et devint, de 1795 à 1814, le chef-lieu du département de la Meuse-Inférieure. Les traités de 1815 la donnèrent aux Pays-Bas, et, après la séparation de la Hollande et de la Belgique, elle est devenue le chef-lieu du Limcourg hollandais.

Maûvtriehi (sièges de), L’importance de la ville de Maastricht et sa forte position sur la Meuse amenèrent Souvent sous ses murs des armées jalouses de s’en emparer. Nous allons passer en revue les principaux de ces sièges, en nous arrêtant seulement sur les péripéties qui les signalèrent.

— I. En 1576, la garnison allemande que l’Espagne entretenait dans Maestricht’essaya, de concert avec la bourgeoisie de cette ville, de chasser les Espagnols pour s’unir aux Flamands révoltés. À cette nouvelle, le duc d’Albe, gouverneur des Pays-Bas pour Philippe II, sa porta en toute hâte au secours de ses compatriotes. Après avoir franchi la Meuse, qui divise en deux parties inégales la ville de Maestricht, et s’être emparé de la moins considérable, o, ui porte le nom de "Wyck, il pénétra dans la ville en employant un singulier stratagème, s’il faut en croire Strada. Chaque soldat espagnol s’avança en forçant une femme de Wyck à le précéder et à lui servir comme de bouclier. Tandis que les assiégeants exécutaient une fusillade meurtrière à l’abri de ces retranchements d’un nouveau genre, les assiégés restaient immobiles, dans la crainte d’atteindre leurs femmes, leurs filles ou leurs sœurs. Cet expédient, inspiré.peut-être par celui qu’employa Cambyse au siège de Péluse, fut couronné d’un plein succès : les Espagnols pénétrèrent

{>resque sans résistance dans la ville, qui fut ivrée à la merci du soldat.

— IL Trois ans après, le 8 mars 1579, le duc de Parme, successeur de don Juan d’Autriche, son oncle, dans le gouvernement des Pays-Bas, se présenta devant Maestricht, qui avait appuyé la révolte soulevée par Guillaume d’Orange, celui que le cardinal de Granvelle à surnommé le Taciturne. Il commença par fermer la Meuse au moyen de

ponts de bateaux, ea amont et en uval de la ville, afin d’intercepter tout secours qui-arriverait pir la voie du fleuve, établit des bat MAES

teries formidables et ouvrit la tranchée. Les assiégés se défendirent avec le courage du désespoir, exécutèrent des sorties meurtrières pour les Espagnols, et prodiguèrent leur sang pour le salut de leurs foyers. Les femmes mêmes, si l’on en croit encore Strada, divisées en trois compagnies, prirent une part glorieuse aux travaux et aux dangers de la défense. Mais la redoutable artillerie des Espagnols eut bientôt pratiqué une brèche suffisaute pour l’assaut, qui tut livré et soutenu de part et d’autre avec le plus sanglant acharnement. Et cependant, malgré leur supériorité numérique, les Espagnols durent battre en retraite, un des plus intrépides défenseurs de Maestricht en cette circonstance fut un Français au nom roturier, Tappin, qui électrisa les assiégés par son courage.

Le 24 juin, le prince de Parme réussit & s’emparer d’un ravelin qui protégeait la porte de Bruxelles ; mais, sur ces entrefaites, il tomba malade, et les opérations du siége.subirent un ralentissement. Cette maladie fut un malheur pour les assiégés, puisque, au lieu d’amener leur délivrance, elle causa leur perte. Ils ne tardèrent pas, en effet, à se retâcher de l’infatigable vigilance qu’ils avaient déployée jusqu’alors, et le prince, auquel pas un détail du siège n’échappait, bien qu’il fût au lit, leur fit chèrement expier leur défaut de surveillance. Un matin, il ordonna l’assaut, alors qu’il n’y avait pour protéger les remparts que des sentinelles endormies. En un instant.la brèche est inondée d’assaillants, qui se précipitent dans la ville sans rencontrer de résistance. Le carnage fut si effroyable, que 400 personnes à peine, tant des habitants que de la garnison, y survécurent. Cependant les Espagnols, rendant justice à la valeur, épargnèrent le vaillant Tappin. La ville fut livrée au pillage, et le butin s’éleva à plus d’un million d’écus d’or. ■ — III. Le 10 juin 1673, Louis XIV parut devant. Maestricht avec une armée de 40,000 hommes et Vauban pour diriger les opérations de ce siège, qui est resté célèbre à plus d’un titre. C’est là que l’illustre ingénieur employa pour la première fois les parallèles, que des ingénieurs italiens au service des Turcs avaient imaginées devant Candie. Vauban y ajouta les places d’armes que l’on pratique dans les tranchées pour y ranger les troupes en bataille à l’abri des boulets de l’ennemi, les lancer ensuite à l’assaut, et les rallier en cas d’échec ou de sortie de la part des assiégés. La place avait une garnison de 5,000 hommes, commandée par un gouverneur intrépide, Farjaux, Français d’origine, qui avait passé successivement au service de. l’Espagne et de la Hollande. Toutefois, en face d’un adversaire tel que Vauban, il pouvait s’illustrer sans doute par une courageuse défense, mais il ne pouvait pas espérer dégager Maastricht de 1 étreinte de feu qui allait l’étouffer.

Vauban ouvrit la tranchée le 17 juin, et Louis XIV, pour faire tomber le reproche qu’on a adressé de tout temps aux Français de. ne déployer qu’un courage bouillant sans pouvoir supporter la fatigue, donna lui-même aux troupes l’exemple de la patience et de l’activité. Toutes les nuits il demeura debout, ne se retirant pour prendre un peu de repos qu’à cinq heures du matin ; après son diner, il montait à cheval, faisait le tour des lignes, visitait les travaux et assistait à toutes les attaques, que Vauban dirigeait sous ses ordres. Farjaux se défendit avec un courage et une constance inébranlables.

La plus furieuse attaque fut celle du24 juin. « Les mousquetaires qui en revinrent, dit Pellisson, avaient tous leurs épées sanglantes jusqu’aux gardes et faussées des coups qu’ils avaient dounés. » L’intrépide gouverneur ne voulait cependant pas entendre parler de capitulation. Malheureusement pour lui, une

mine qu’il avait fait creuser ayant éclaté trop tôt, ce furent ses propres soldats qui sautèrent. Cet accident acheva de décourager les habitants, qui forcèrent Farjaux à accepter les conditions du roi de France. Le ï& juin, il signa une capitulation aussi avantageuse qu’il pouvait l’espérer, et en vertu de laquelle les débris de la garnison et lui-même sortirent avec les honneurs de la guerre. Les habitants étaient maintenus dans tous leurs privilèges. Cette conquête avait coûté près de 8,000 hommes à la France.

— IV. Trois ans après, le 7 juillet 1676, le prince d’Orange alla mettre le siège devant Maestricht, dont Vauban avait relevé les fortifications ruinées et où il en avait établi de nouvelles. Le prince avait avec lui une armée de 25,000 hommes, appuyée, sur deux corps d’observation que commandaient le duc de Villa-Hermosa et le comte de Waldeck, chargés de surveiller au dehors les mouvements des Français et d’empêcher tout secours d’arriver à la ville assiégée, qui avait pour sa défense une garnison de 6,000 fantassins et de 1,200 cavaliers. Le comte de Calvo, Catalan qui s’était attaché à la fortune de la France, commandait dans la place en l’absence du gouverneur, le maréchal d’Estrades. La tranchée fut ouverte le 19 juillet ; le 22, les batteries commencèrent à battro en broche les fortifications de Maastricht. Une large ouverture ayant été pratiquée au bastion Dauphin, un premier assaut eut lieu le 30, sanglant, mais inutile. Le prince en ordonna un second, puis un troisième, et finit par s’emparer du Bastion. Quelques jours

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après, il réussit à s’établir dans un autre ; niais là se bornèrent ses succès : le maréchal de Schomberg s’avançait en toute hâte au secours de la place, et le prince d’Orange, qui avait déjà perdu 12,000 hommes, ne se soucia pas de l’attendre, malgré les deux corps d’observation qui soutenaient ses opérations. Il leva le siège dans la nuit du 26 aoûtn après trente-huit jours de tranchée ouverte.

— V. « La paix est dans Maestricht, » disait le maréchal de Saxe au, commencement de la campagne de 1743, et c’est par le siège de cette place qu’elle s’ouvrit. Mais il fallait s’assurer de tous les passages, forcer une armée entière à se retirer et la mettre dans l’impuissance d’agir. Pour mieux assurer le succès de ses opérations, le maréchal en laissa ignorer le secret à ses propres soldats, et fit croire à tous que l’armée française ne menaçait que Bréda. Lui-même, à la tête de 25,000 hommes, il conduisit, un convoi à Berg-op-Zoom, feignant de tourner le dos à Maestricht. Eu même temps, une autre division s’avançait vers Tirlemont, sur le chemin de Liège ; une troisième marchait dans la direction de Tongres ; une dernière, enfin, menaçait Luxembourg. Puis, sur un ordre de Maurice, toutes convergèrent sur Maestricht, à droite et à gauche de la Meuse. Les ennemis n’entrevirent son dessein que quand il n’était plus temps de s’y opposer ; déjà la ville se trouvait investie des deux côtés du fleuve, sans qu’aucun secours pût y pénétrer. Le siège, poussé avec une vigueur irrésistible, eut bientôt réduit aux abois le gouverneur de la place, le baron d’Aylva. Il allait être forcé de capituler, lorsqu’un courrier du duc de Cumberland, général eu chef de l’armée anglaise, vint annoncer la cessation des hostilités.

Le siège de Maastricht fut le dernier événement de cette campagne, que suivit une paix ardemment désirée de toutes les puissances belligérantes.

— VI. Pendant les guerres de 1793, les Français asssiégèrent plusieurs fois Maestricht Le général Miranda, chargé du commandement de l’armée républicaine par Dumouriez, qui allait tenter l’invasion de la Hollande, subit sous les murs de cette ville un sanglant et humiliant échec Au mépris des règles les plus vulgaires de la stratégie, il commença le siège avec une armée qui ne se montait pas même à 15,000 hommes, et fit investir la place du côté du faubourg de Wyck. Maestricht, pleine d’émigrés tout prêts à se défendre vaillamment, avait pour gouverneur d’Autichamp, ancien officier général de cavalerie dans les armées royales. Miranda lui écrivit pour le sommer de se rendre, ajoutant avec une incroyable présomption qu’à la dixième bombe la place capitulerait. Avait-il dans la place des intelligences qui lui permettaient de se présenter avec une si faible armée et de tenir un semblable langage ? C’est un point qui est toujours resté obscur. Quatre pièces de seize et dix mortiers composaient toute l’artillerie du général français ; encore la plupart des bombes ne se trouvèrent-elles pas du calibre des mortiers. Jamais chef d’armée n’avait offert le spectacle d’une telle imprévoyance. Miranda se vantait cependant

d’emporter Maestricht en quelques jours. Tout à coup, le 27 février 1793, ses cantonnements furent investis par 50,000 Autrichiens et 20,000 Prussiens, arrivés jusqu’à lui sans qu’il eût pressenti leur approche. Il perdit la tête et prit la fuite. Le général Dubouchet sauva du moins l’honneur’de l’armée en faisant enlever l’artillerie à.force de résistance et de fermeté.

L’année suivante, Kléber, qui était un autre homme que Miranda, vengea l’alfront fait à nos armes. Il se présenta devant Maestricht à la tête d’une armée de 50,000 hommes, avec le général du génie Marescot, charge de diriger les travaux du siège. Les opérations furent conduites avec tant de précision et de vigueur, que la place capitula après onze jours de tranchée ouverte (octobre 1794). On trouva dans Maestricht d’immenses approvisionnements et deux cents canons.

MAESTRO s. m. (ma-è-stro — mot ital. signifiant maître). Mus. Compositeur de musique qui a fait quelque œuvre importante : L’œuvre du maestro à la mode avait attiré ta plus brillante société de Paris. (Alex. Dura.] Il PL MAESTKI.

— Encycl. Maestro est un mot italien qui signifie maître. « Ce mot, dit M. Fétis, a passé de l’italien dans la langue française. Ou dit aujourd’hui un grand maestro pour désigner un compositeur distingué. t Ceci est parfaitement exact ; mais, en l’appliquant uniquement aux compositeurs, nous avons singulièrement rétréci l’usage que les Italiens font de ce mot, qui, chez eux, est synonyme de notre mot musicien.

Les Italiens, en effet, ne se servent jamais du terme musico, si ce n’est pour désigner les castrats. iL’uso, dit Lichtenthal (Ùizionaria délia musica), lo ha déterminato comunemente al castrato. In questo ultimo senso si dicea primo musico a quel cantore evirata che rapprésentava la parte principale, e secondo musico a quetto che avea una parte secondaria, » (L’usage l’a réservé au castrat. Dans ce dernier sens, on disait primo musico du chanteur châtré qui exécutait la. partie pria MAFP

cipale, et seconda musico de celui qui avait une partie secondaire.)

Aujourd’hui qu’il n’y a plus de castrats, il n’y a plus non plus de mttsiei, et, comme nous l’avons dit, c’est le mot maestro qui, ea Italien, remplace notre mot musicien. Il y a le maestro di cappella, c’est-à-dire le maître de chapelle ou le chef d’orchestre, car on n’emploie pas toujours l’expression direltore d’orchestra ou celle de primo violino, et on la remplace souvent par la première. Il y a le maestro professore, qui est, .à proprement dire, le musicien d’orchestre ; puis le maestro di viusica, qui est le véritable professeur, celui qui s’occupe de l’enseignement. Il y a encore le maestro di concerto, dont la charge consiste d’ordinaire à diriger la musique instrumentale (mais non la musique vocale) dans une chapelle souveraine. Il y a enfin le maestro concertatore, qui remplit dans un théâtre l’office de directeur général de la musique, ayant sous ses ordres tous les chefs supérieurs de service, chefs d’orchestre, chefs de chant, chefs de cheeur, etc. Quaut aux virtuoses, les Italiens ne les désignent ni sous le nom de maestro ni sous celui de musico ; ils emploient pour les distinguer une dénomination spéciale, celle de suonatore (sonneur), en la faisant suivre du nom de l’instrument joué par l’artiste ; ils disent ainsi : suonatore di violino, suonatore d’arpa, suonatore di forte-piano, "etc.

Mais en France, comme le dit M. Fétis, l’emploi du mot maestro ne s’est jamais appliqué qu’aux compositeurs. On dit un grand maestro, un célèbre maestro, un maestro de génie. Encore aujourd’hui peut-on dire que I usage de ce mot est devenu quelque peu vulgaire, et que les gens qui se piquent de connaissances musicales ou de dilettantisme ne l’emploient que fort rarement.

Mafan s. m. (ma-fan). Moll. Espèce du genre cône : Les amiraux, vice-amiraux et extra-amiraux, coquilles si recherchées autrefois, étaient des variétés de mafans.

MAFFEI (Raphaël), littérateur italien, surnommé Vulalerraau* OU Vol«crr»o, né à Volterra (Toscane) en 1452, mort en 1522. Le plus connu de tous ses ouvrages est intitulé : Commentariireritmurbanarum libri XXXVIII ; c’est une sorte d’encyclopédie, un abrégé de toutes les connaissances répandues à la fin du xve siècle. Cet ouvrage a été plusieurs fois traduit et réimprimé. Maffei a donné aussi des traductions latines de plusieurs classiques grecs ; Vitx summorum pontificum Sixii /V, Innocenta VIII, Alexandri VI et PU III (Venise, 1518, in-S«), etc.

MAFFEI (Francesoo), peintre italien, né à Vieenee, mort à Padoue en 1660. Il suivit les leçons de Santo-Peranda, mais s’attacha surtout à’étudier le style et la manière de Paul Véronèse. Il exécuta un grand nombre de tableaux, qu’on voit dans les églises de Vieenee et dans plusieurs villes de La Loinbardie. Ces tableaux, d’un brillant coloris lors. de leur exécution, ont poussé au noir et ressemblent à des cartons.

MAFFEI (Giovanni-Pietro), historien italien, né à Bergame en 1536, mort à Tivoli en 1603. Il fut professeur d’éloquence à Gênes (1563), puis secrétaire de la république en 1564 ; mais il abandonna l’une et l’autre place pour entrer dans la compagnie de Jésus, et professa l’éloquence avec succès au collège romain. Il se rendit ensuite en Espagne, et commença à composer son Histoire des Indes sur les documents conservés dans les archives publiques. Il mit douze ans à achever cet ouvrage. De retour en Italie, le pape Grégoire XH1, qui prisait beaucoup son talent, lui commanda l’histoire de son pontificat. Le Père Maffei est regardé comme un. des meilleurs écrivains de la société de Jésus. Il mettait, paraît-il, une lenteur extraordinaire à composer ; rien ne pouvait le satisfaire, et il passait des heures entières à limer une phrase. On dit aussi qu’il était si jaloux de la belle latinité, que, de peur de gâter son stylo, il ne disait son bréviaire qu’en grec. Ses principaux ouvrages sont : Vita Ygnatii Loyolz libri III (Venise, 1585), traduit en français par Michel d’Esne (1594) ; Historiarum indica>-um iibri XVI (Florence, 1588), traduit en français par A. de La Boierie (Lyon, 1603) et l’abbé de Pure (Paris, 1665) ; Vit", di XVII SS. confessori (Brescia, 1595) ; Degli annalidi Gregorio XIII (Rome, 1742, 2 vol. in-4<>). Les ouvrages latins de Maffei ont été réunis et publiés sous le titre de Opéra omnia latine scripta (Bergame, 1747, 2 vol. in-4o).

MAFFEI (Paul-Alexandre), savant antiquaire, né à Volterra en 1653, mort à Rome en 1716. Il a laissé des ouvrages précieux pour la connaissance des monuments antiques de Rome : Raccolta di statue antiche e moderne, cplte sposizioni (Rome, 1704) ; Gemme antiche figurate, colle sposizioni (1707-1709, 4 vol. in-4o) ; Apologia del Diario itatico del P. M ont faucon (Venise, 1710, in-4<>), etc.

MAFFEI (Alexandre, marquis de}, général italien, né à Vérone en 1662, mort à Munich en 1730. Il fut pendant plusieurs années page de l’électeur de Bavière^ puis entra dans la cavalerie, lit les campagnes de Hongrie, lut successivement fait prisonnier à Bruchsal et à Rainilhes (1706), et reçut peu après lo grade de feld-maréchal avec le gouvernement de Namur, En 1717, Le marquis de Maifei, mis à la tête d’un corps bavarois envoyé en Hongrie, contribua puissamment à la défaite