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L’Enfant, la main appuyée sur le sein de sa mère, se retourne en souriant vers la jeune sainte. À gauche, au premier plan, saint Jean-Baptiste, âgé d’environ dix ans, assis sur une peau de panthère, désigne du doigt te Sauveur. Le fond représente l’intérieur j une chambre ou est, une fenêtre garnie d’un châssis de toile, appelé en langue florentine impamiata, d’où le nom donné au tableau.

Ce tableau fut exécuté par Raphaël pour le Florentin Bindo Altoviti. Du temps de Vasari, il appartenait au duc Ûosme de Médicis. Apporté en France sous le premier Empire, il retourna au palais Pittien 1815. Passavant croit qu’il n’est pas de la main de Raphaël, mais qu’il a été exécuté sur son dessin par un de Ses élèves. Il a été gravé par Fr. Villnmena (1602), R. Guidi (1GU), C. Mogalli, Crispin de Pas, Balzer (1818), E. Esquivai de Sotomayor (1825), Dissard, Bextonnier, Landon.

36° Madone à la promenade (Madonna del paseggio). La Vierge, debout, presse contre elle l’Enfant Jésus et met la main sur la tète du petit saint Jean qui s’approche pour embrasser le Bambino. Derrière un buisson, auprès d’un arbre, on voit saint Joseph qui se promené. La pointure originaléque Raphaël a faite sur ce sujet s’est perdue, mais il en existe plusieurs copiés anciennes ou répétitions ; la meilleure se voit dans la Bridgewater-Gullery, à Londres ; Passavant la regarde comme ayant été exécutée par Fr. Penni.

La Madonna del paseggio a été gravée par Nicolas de Larmessin, J. Pesne, H. Guttenberg (dans la Galerie d’Orléans), A. Legrand, J. Head et S. Middiman, Tomkins, P. Anderloni, Landon.

370 La Madone dans les ruines on la Madone au pilier, au Museo del Rey, à Madrid. Le Bambino, assis sur le fragment d’une corniche, tourne la tête vers sa mère qui le tient, et étend la main vers le petit saint Jean qui lui présente une croix de jonc. Au fond, saint Joseph marche parmi des ruines. Ce tableau peint sur bois est, comme les deux précédents, incontestablement de la composition de Raphaël, mais paraît avoir été exécuté par un de ses élèves. Pendant longtemps il a figuré dans la sacristie de l’Escmial, d’où ou l’a transporté au musée de Madrid. Il en existe plusieurs répétitions. Gravé par Ch. Simonneau et par Landon.

38° Madone à la rose ou à la légende, au musée de Madrid. V. Famille : (sainte).

39° Madone de la maison Diolatevi, au musée de Berlin. Assis sur les genoux de sa mère, l’Enfant Jésus élève la main pour bénir le petit saint Jean, qui est dans 1 attitude de l’adoration. Cette peinture est exécutée dans la première manière de Raphaël ; elle a beaucoup bruiii.-EllA a été longtemps conservée dans la maison du marquis Diotalevi, à Rimiui, où elle était considérée comme un ouvrage du Pérugin.

40» Madone du comte Bisenzo, dans la galerie de l’Institut de SUedel, à Francfortsur-Mein. La Vierge tient l’Enfant couché sur ses genoux et le regarde avec mélancolie. Quelques connaisseurs pensent que Raphaël a pu peindre cette Madone à Urbin vers 1504, sous l’influence des ouvrages de son père. Elle a appartenu au comte Guido Bisenzo.

41» Madone donnant des fleurs à l’Enfant Jésus, Marie tient d’une main un livre ouvert, et de l’autre quelques fleurs, qu’elle présente au Bambino assis sur ses-genoux. Il existe plusieurs Copies de cette composition ; une des meilleures, dont l’exécution est attribuée à J. Romain, appartient au musée des Offices. Gravé par Carlo Faucci.

Nous pourrions citer encore plusieurs autres Madones attribuées à Raphaël, mais la liste en serait longue et fustidiuuse, et ne révéierait aucune œuvre digne d’être mise en parallèle avec celles que nous venons de décrire. La Madone au puits (Madonna del pozzo), du musée de Florence, qui a été gravée par Coelemans, est un ouvrage très-faible, indigne du maître. Il en est ne même de la Vierge au raisin et de la Vierge au bandeau, gravées par Thouveniu, de la Vierge a la rédemption, gravée par Ach. Martinet, de la Vierye aux lauriers, lithographiée par Léon Noël, de la Vierge au papillon, gravée par Pavun, de la Vierge à la pensée, gravée par N. Bertrand, etc.

Modoue nu Bain) Franc oïl (La), chef-d’œuvre du Corrége, au musée de Dresde. Marie, les yeux baissés, la bouche souriante, est assise sur un trône, tenant l’Enfant Jésus qui bénit saint François. Celui-ci est à genoux à gauche, au pied du trône, à côté de saint Antoine de Padoue. À droite, sainte Catherine, un pied sur le moyeu d’une roue brisée, tient une épée et une palme, et lève sa charmante této vers le Bambino que montre saint Jean-Baptiste, placé sur le devant du tableau. Le précurseur a ici l’âge d’homme ; sa tête respiré l’enthousiasme. Dans les airs planent deux chérubins. La scène se passe dans une galerie à arcades. Une vive lumière éclate derrière la Vierge, et l’on entrevoit un paysage dans le fond.

Cette puissanto composition, dit Viardot, ■ est du style le plus noble, le plus fort, le plus grandiose ; elle rappelle dans sou ordonnance la simple et sublime manière de Fia Bartoloiumeo ; mais ce qui élève ici Corrége

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même au-dessns de l’illustre moine florentin, c’est la couleur, c’est le merveilleux travail du pinceau. >

Madone au lainl Scbaalien (LA), tableau du

Corrége, au musée de Dresde. La Vierge, tenant l’Enfant Jésus, est portée sur les nuages, au milieu d’une gloire d’anges. Trois bienheureux l’adorent sur la terre : saint Sébastien attaché à un arbre et percé de flèches ; saint Géminien, près duquel un ange tient le modèle en relief de l’église de Modône ; saint Roch, qui semble dormir, une main sur sa tête. Marie se tourne vers ce dernier, qui est à droite, et le regarde en souriant. Jésus’tend la main vers saint Sébastien. « Bien qu’on puisse regretter un peu de confusion en certaines parties, dit M. Viardot, tout ce tableau est merveilleusement groupé, et la couleur brille par de larges et vigoureux effets de clair-obscur. ■

Madone au aninl Georges (la), tableau du Corrége, au musée de Dresde. La Madone est assise sur un trône orné de deux anges de marbre, placé sous une arcade à travers laquelle on voit des arbres et un beau ciel. Des anges en bois doré, enguirlandés de fleurs, surmontent cette arcade dont l’entablement est orné de fruits et d°. feuilles d’une grande fraîcheur. Quatre sa, ’, ; s adorent la Vierge et l’Enfant : saint Géminien offrant le modèle en relief de son église de Modène, qu’un ange porte sur ses épaules ; saint Jean-Baptiste adolescent ; saint Pierre de Vérone, en costume de dominicain, et enfin saint Georges, qui a le pied posé sur la tête coupée du dragon, et dont quatre anges portent les armes. « La couleur de ce tableau, dit M. Viardot, me paraît moins soignée, moins fine, moins riche en demi-teintes que celle des chefs-d’œuvre du Corrége ; elle est un peu brillantée, et les tons généraux, fort éclatants, mais empreints d’une certaine crudité, donnent à cette peinture l’apparence d’une fresque. » ’

Madone au lapin (la) (Madonna del coniglio], tableau du Corrége, au musée de Naples. Dans cet adorable tableau, également connu sous le nom de la Zingarella, le grand artiste a représenté la Vierge assise, la tête inclinée vers l’Enfant Jésus, qu’elle tient endormi dans ses bras. Sur sa tête arrive en volant un groupe d’anges. Le fond de la toile représente un massif de verdure, et à droite un coin de paysage qui se déroule au loin ; à gauche, un lapin s’avance à mi-corps, regardant, les oreilles tendues. Un charme profond est répandu sur cette gracieuse composition, peinte sur bois avec le plus grand soin. Le lini du coloris, la variété des teintes, l’heureuse et savante distribution de la lumière font ressortir davantage encore tout ce qu’il y a de pur et de gracieux dans la pose et l’arrangement de la Vierge et de son fils.

Madone au lalnl JcrUmo C1-*) ; chef-d’œU vre du Corrége, au musée de Parme. V. Jii RÔME.

Madone à. la mise (la) (Madonna délia sco- della], chef-d’œuvre du Corrége, au musée de Parme. V. Repos en Égypte.

Madone au lapin (la) (Madona del coniglio), tableau du Titien, au musée du Louvre. À gauche, la Vierge, assise par terre, pose la main sur un lapin blanc que l’Enfant Jésus, dans les bras de sainte Catherine, paraît lui demander. À droite, au deuxième plan, saint Joseph, accroupi par terre, caresse une brebis noire ; un troupeau paît autour de lui, et l’on aperçoit dans le fond une vaste campagne. Ce tableau est signé : Ticianus F. Cette sainte famille, la plus belle du même artiste que possède le musée, est demi-nature ; on y admire, outre les qualités de coloris ordinaires au Titien, une grâce et une naïveté charmantes. La figure de la Vierge est surtout ravissante de candeur. Ce tableau, qui faisait partie de la collection de Louis XIV, a été gravé dans le Musée de Filhol et par Landon.

Madone àiarose (la)(Madonna dellarosa], tableau du Parmesan, au musée de Dresde. La Vierge soutient le Bambino, quia la main gauche posée sur un globe, et qui tient une rose de la maiu droite.

Ce tableau, d’une exécution souple et d’un coloris moelleux, fut peint pour Pietro Aretino, et appartint au pape Clément VII. En 1752, il fut acheté du prélat Zani, à Rome, au prix de 5,000 scudi. Il a été gravé par G.-C. Venenti et par Dom. Pellegrini.

Madone au long cou (la), tableau du Parmesan, au palais Pitti. L’Enfant Jésus est endormi dans le giron de sa mère. Celle-ci fixe son regard sur une urne de cristal renfermant une croix, que porte un des anges venus pour adorer le Messie. Au fond, un homme déroule un papyrus ; plus loin est un temple en ruine.

Vasari rapporte que le Parmesan exécuta ce tableau pour l’église de Sainte-Marie-des-Servites, à Parme, mais que, n’en étant pas satisfait, il le laissa inachevé. « Cependant, ajoute-t-il, cette œuvre est généralement louée, à cause de la manière pleine de grâce et de beauté qu’on y remarque. » Affo, Bottari et Lanzi citent cette Madone comme une des meilleures productions du Parmesan.

Mudono ù l’uii-omielle (la) -[Madonna délia rondinetla], tableau du Guerchin, au palais Pitti. La Vierge, assise sur les nuages et

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soutenant l’Enfant Jésus, se tourne pour regarder une rose qu’un ange lui présente. Le Bambino examine curieusement une hirondelle posée sur sa main. Ce tableau a été gravé par Bonafede.

Madone du peuple (la) (Madonna del popolo], tableau du Baroehe, au musée des Offices. La Vierge, placée sur les nuages, prie Jésus de bénir des gens du peuple, placés sur la terre et à qui des gentilshommes font l’aumône. La compositon se divise ainsi en deux zones ; il y a un peu de confusion dans celle du bas.

Le Baroehe peignit ce tableau, en 1579, pour une confrérie d’Arezzo, la Fraternité.

Madone au chai (la) (Madonna del gatto], tableau du Baroehe, à la National-Gallery, de Londres. La composition est traitée ici d’une façon toute familière. La Vierge montre à l’Enfant Jésus, assis sur ses genoux, le petit saint Jean qui joue avec un chat et un moineau. Saint Joseph, assis près d’une table, sourit a cette scène enfantine, pleine d’une grâce charmante.

Bellori nous apprend que cette toile fut peinte pour le comte Antonio Brancaleoni. Elle appartint ensuite à la famille Césarei, de Pérouse, à M. Buchanan (1805), et à M. W.-H. Carr. Elle a été gravée par C. Coït (1577), A. Cardon, J.-F. Leybold. Il en existe plusieurs anciennes copies.

Madone nu aae (la) (Madonna del sacco], chef-d’œuvre d’Andréa del Sarto. V. Famille (sainte).

Madone au cuai (la)(Madonna dellagaita], tableau de J. Romain. V. Famille (sainte).

Millions dr’l’Arc (RETOUR DU PËLUtilNAGE À

la), tableau de Léopold Robert. V. retour.

MADONNADASOUNI s. m. (ma-do-na-dasou-ni). Mythol..parse. Proprement, l’Être absorbé dans son excellence, l’Être suprême, dans l’idiome pelhvi.

MADONNE-ET-LAMERY, village et comm. de France (Vosges), can’t. de Dompaire, arrond, et à 15 kilom. de Mirecourt ; 482 hab. Découverte de débris de bains romains et d’un autel en pierre avec des bas-reliefs représentant Hercule, Diane, Vénus, Minerve.

MADONNINE s. f. (ma-do-ni-ne). Métrol. Monnaie génoise valant 0 fr. 84.

MADOPE s. f. (ma-do-pe). Entom. Genre de lépidoptères nocturnes, de 1b tribu des pyralides, renfermant une seule espèce propre à l’Europe méridionale.

MADOPTÈRE s. m. (ma-do-ptè-re — du gr. mados, glabre ; pteron, aile). Entom. Genre de coléoptères tétramèrés, de la famille des curculionides, ayant pour type une espèce^ de Cayenne.

’ MADOQUE s. f. (ma-do-ke). Mamm. Genre d’animaux, établi aux dépens des antilopes, et comprenant l’antilope de Sait.

MADOTE s. f. (ma-do-te — par corrupt. de dame Oudet, femme à qui est due cette variété). Arboric. Variété de poire.

MADOTHÈQUE s. f. (ma-do-tè-ke — du gr. mados, glabre ; thêkê, boîte, capsule). Bot. Genre de plantes, de la famille des hépatiques jongermanniées, établi pour de petites herbes qui croissent sur les pierres ou les troncs d arbres.

MAUOU, île de l’archipel de la Sonde, au N.-E. de Florès et au S. do Italatoa, par 7" 30’ de lat. S. et 119» 25’ de long. E.

MADOU (Jean-Baptiste), peintre et lithographe belge, né à Bruxelles en 1798. Élève de Célestiu François, peintre de genre assez connu, il éveilla l’attention, à ses débuts, par des sujets de mœurs assez pittoresques, mais rappelant peut-être avec trop de fidélité les vieux maîtres flamands. Les Musiciens ambulants et le Marchand de bijoux, exposés eu 1835, sont les deux premières toiles qui commencèrent sa réputation. Vinrent ensuite : le Proscrit, les Pages à la ferme, Beaucoup de bruit pour rien, Paysans dans l’admiration, etc., qui valurent à l’auteur de très-beaux succès. On y remarque une plus grande habileté d’exécution, résultat d une plus longue expérience, d’une science plus réelle. En 1855, il envoya à l’Exposition les deux morceaux qu’il regarde comme ses chefsd’œuvre : les Trouble-fête et la Fête au château, tableaux où l’on trouve de la gaieté, de l’entrain et une verve originale. La couleur, ardente, présente ces gamines de bitume et d’ocre jaune tant aimées des maîtres de la Flandre moderne. M. Madou obtint à cette Exposition une deuxième médaille et la croix d’honneur. En Belgique, il fut nommé professeur à l’École royale de Bruxelles, membre de l’Académie d’Anvers et chevalier de l’ordre de Léopold. M. Madou s’est beaucoup occupé de lithographie et a acquis dans ce

! genre un talent très-distingué. Dès 1881, il
! attira l’attention des amateurs par son Voyage

I pittoresquedans les Pays-Bas ; puis il exécuta, j en 1825 et en 1828, les Dessins et costumes

! belges anciens et modernes, et, en 1830, les Scènes de la vie des peintres de l’école flamande

et hollandaise. Ces diverses illustrations dénotent une grande habileté d’arrangement au point de vue de la composition, et une prestesse d’exécution vraiment remarquable. Ajoutons toutefois que ces petits sujets sont souvent d’une allure vulgaire. Citons encore de lui la Physionomie de la société en

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Europe, de Louis Xf à nos jours (1835). Il y a là des types bien trouvés, des silhouettes et des costumes très-heureux. Cette immense galerie ne renferme pas moins de 120 planches, toutes estimables et quelques-unes d’un grand intérêt.

madouine s. f. (ma-dou-i-ne). Ane. métrol. Pistole du Piémont,

MADOURA s. m. (ma-dou-ra). Linguist.

V. JAVANAIS.

MADOURA ou MADURA, île de l’Ooéanie, dans la Malaisie hollandaise, archipel de la Sonde, près et au N.-E. de Java, dont elle est séparée par un canal qui porte son nom, entre 6° 10' et 6<>45’ de lat. S., et 110» 25’ et 111045’ de long. E. Elle a une longueur de 150 kilom. et une laigeur de 49 kilom. ; 218,700 hab. ; ch.-l., BanUallang. Le sol, fertile et bien cultivé, produit des cocos, du riz, du coton ; élève de gros bétail ; commerce de nids d’hirondelles. Cette île est divisée en trois districts et dépend du gouvernement hollandais do Java.

MÀDOUIIA ou MADORA, ville de l’indoustan anglais, présidence de Madras, près de la rive droite du Vagy-Arou, à 430 kilom. S.-O. de Madras ; 30,000 hab. ; ch.-l. du district de son nom. Elle était jadis entourée de fortifications aujourd’hui eu ruine. Les rues, étroites et irrégulières, ne sont guère bordées que de misérables huttes. Madoura est peut-être l’ancienne Madura ou Molura Pandionis ; elle a soutenu plusieurs sièges, notamment en 1757. Sa cession à la Urande-Bretagne date de 1801.

Au xvii» siècle, Madoura fut le théâtre d’une tentative des jésuites qui mérite d’être racontée. Ces religieux choisirent pour principal instrument un politique aussi habile que peu scrupuleux, Robert de Nobilibus, qui se présenta aux Indous comme un réformateur chargé de la mission de rendre à la religion nationale sa pureté primitive. Après lui, ses successeurs continuèrent le même rôle. Couverts d’un vêtement orange et d’une peau de tigre, les jésuites de Madoura se livrèrent ouvertement à toutes les pratiques de la religion des brahmes. Grâce a ces stratagèmes, ils obtinrent des résultats merveilleux. Mais les concessions faites a l’esprit religieux du pays furent, presque dès l’origine, dénoncées à Rome. Au commencement du xviiio siècle, Clément XI envoya dans l’Inde le cardinal de Tournon, patriarche d’Antioche, pour mettre un terme à de pareils scandales. Après une enquête scrupuleuse, le délégué du saint-siége dénonça et condamna les pratiques des missionnaires et leur défendit, sous peine d’excommunication, de se conformer aux coutumes adoptées par les brahmes. La mission de Madoura n’en continua pas inoins les pratiques qu’elle croyait nécessaires à la conversion des infidèles. Les remontrances, les bulles du saintsiége restèrent sans eilet.

Mais, à l’époque des désastres de la Compagnie française dans l’Inde, les autorités anglaises dénoncèrent l’imposture aux populations. La réaction fut complète et immédiate. Dubois, dont le voyage remonte a la fin du Win» siècle, affirme, dans un des plus remarquables ouvrages qui aient paru sur l’Indu (Mœurs, institutions et cérémonies des peuples de l’Inde, 2 vol. in-8°), n’avoir pas rencontré en vingt-cinq ans un seul chrétien véritable. L’édifice élevé avec tant de ruse et de patience s’écroula comme par enchantement. Les jésuites abandonnèrent, en 17G5, la mission de Madoura, qui fut confiée désormais aux soins des prêtres des missions étrangères de Paris. Il Le district de Madoura est borné au N. par Trichinopoly et Caïmbétour ; à l’O., par Cochin et Travancore ; au S., par Tinnevelly et le golfe de Manaar, et à l’E. par ce même golfe et Tanjore ; 7,656 milles carrés ; 1,750,791 hab. eu 1SG2. Montagneux au N.-Û., il est plat au S.-E. ; le sol en est fertile, mais, en général, peu salubre. Le riz y est abondant. (Je district a été longtemps regardé par les Indous comme un de leurs territoires les plus sacrés.

MADOX (Thomas), antiquaire anglais, historiographe de la reine Anne, né vraisemblablement à Londres, mort vers 1735. Il a publié de savants ouvrages sur les anciennes chartes anglaises, depuis la conquête des Normands. Le Musée britannique possède 94 vol. in-fol. de documents historiques recueillis par lui et copiés de sa main. Nous citerons de lui : Formulare anylicanum or a collection of ancient characters and instruments of divers kinds (Londres, 1702, in-4°) ; The history and aniiquities of the exchaquer of the kiugs of England (Londres, 1711, in - fol.) ; Firma Burgi or an hùtorical essay concerning the ciliés, towns and borouglis of England, taken from records (Londres, 1726) ; Baronia anglica or a history of the land honours and baronics (Londres, 1730).

MADOX (Isaac), prélat anglais, né à Lôn ■ dres en 1C97, mort en 1759. Il était apprenti chez un pâtissier, et, au milieu de ses occupations, laissait voir un goût sérieux pour l’étude. Quelques personnes s’intéressèrent à lui et se chargèrent de son éducation. Madox fut digne de cette intelligente protection. Il entra dans les ordres et devint évêque de Saint-Asaph, en 1736, et de Worooster en 1743. On a de lui une Défense de la doctrine et de la discipline de l’Église d’Angleterre, en