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sane châtiée et flagellée en plein théâtre, telle a peu près que l’ont reprise plus tard, avec bien plus d’originalité, Emile Augier et Dumas fils. Mazères esquisse lui-même en ces termes le sujet à’Une liaison : ■ Un jeune homme bien né s’est laissé prendre aux. artifices d’une intrigante, d’une tille galante qui, belle, élégante, déliée, s’arme des manèges de la coquetterie, des feintes d’une tendresse « exaltée, des calculs du plus jaloux despotisme pour abuser de sa faiblesse. Sous le joug honteux de cette liaison commencée par amour, continuée par habitude, et qui n’a plus même l’égarement des sens pour excuse, Eugène de Rainville lui sacrifie, après trois années de combats et brisé de lassitude, son repos, son avenir, sa patrie, sa famille, son honneur même ; car il s est tout à l’heure rivé à un lien indissoluble. Il est le mari de la prostituée, lorsque lui vient enfin la preuve irrécusable de ses mauvais penchanis et de sa récente trahison. » Le Mariage d’Olympe et le Demi-monde se rapprochent beaucoup de cette donnée, et le mérite de MM. Empis et Mazères consiste surtout en ce qu’ils ont pressenti le parti dramatique a en tirer. Comme ’ exécution, la pièce esc faible ; elle est taillée sur le vieux modèle usé du classique-empire.

LIAISONNÉ, ÉE (li-è-zo-né). part, passé du v. Liaisonner : Maçonnerie bien maisonnées.

LIAISONNER v. a. ou tr. (li-è-zo-né —rad. liaison). Constr. Disposer les joints d’une certaine façon : Liaisonnkr les pierres avec soin. Il y a plusieurs manières de liaisonneii les brigues. Il Lier avec du mortier ou du ciment introduit dans les joints.

— Techn. Liaisonner des pavés, En disposer les joints dans un certain ordre.

L1AK110V (archipel). V. Sibérie (Nouvelle-). LIAKODRA, nom moderne du Parnasse.

LIALIS s. m. (li-a-liss). Krpét. Genre de reptiles sauriens, formé aux dépens des scinques, et dont l’espèce unique habite l’Australie.

LIALISIDE adj. (li-a-li-zi-de — de lialis, et du gr. eidos, uspect). Erpét. Qui ressemble ou qui se rapporte au lialis.

— s. m. pi. Tribu de reptiles sauriens, de la famille des scincoïdiens, ayant pour type le genre lialis.

L1AMONE, l’ancien Cereidius, petit fleuve de France, dans l’Ile de Corso. Il descend du Monte-Rotondo, passe près de l’établissement militaire des bains sulfureux de Gmigno et près de Vico, reçoit le torrent d’Azzane et se jette dans le golle de Sagone, après un cours de 40 kilom. li donna, de 1793 à 1811, son nom à un département formé de l’Ile d’Elbe et de la partie méridionale de la Corse. Le chef-lieu était Ajaccio, etlas arrondissements Vico et Sartèue.

LIA1VCOURT, bourg de Fiance (Oise), ch.-l. de cant., anond. et a 7 kilom. S.-E. de Clermont ; pop. aggl., 3,855 hab. — pop. totale, 3,941 hab. Fabrication de toiles, cordes, sabots, chaussures clouées, instruments aratoires, papiers peints ; filatures, faïencerie. L’église a été uàtie au xvie siècle, dans le style grec, sauf la tour en grande partie romane ; les murs extérieurs sont ornés de pilastres à chapiteaux ioniques. La chapelle Saint-Martin renferme le monument des fondateurs de l’église, Charles du Plessis, seigneur de Liancourt, et sa femme Antoinette de Pons. Deux statues en marbre blanc, chefsd’œuvre de Nicolas Coustou, représentent les deux époux à genoux sur des prie-Dieu.

beau de Roger du Plessis et de sa femme Jeanne de Sehomberg. Il ne reste que des débris insignifiants de l’ancien château, reconstruit vers 1640 par Jeanne de 5-chuinberg ; mais le parc, qu’arrose la petite rivière de la Béronnelle, est charmant et offre de délicieux points de vue. Sur la place du bourg s’éiève la statue du duc François-Alexundre-Frédéric de La Rochefoucauld, à qui Liancourt doit sa prospérité actuelle. La statue, mudelée par Ma’mdron, représente le duc en costume de pair de France, entouré des attributs de l’Industrie. Aux angles du piédestal sont des dauphins en bronze lançant de l’eau par les ouïes.

LIANCOURT (Jeanne de Schomberg, duchesse de), Française célèbre par son instruction et sa piété, née en 1600, morte en 1674. Fille du maréchal de France Henri de Schomberg, qui lui fit donner une éducation très-soignée, elle parlait plusieurs langues, possédait tous les arts d'agrément, cultivait la littérature, et, à des connaissances fort étendues en histoire, joignait des notions approfondies en mathématiques. A vingt ans, elle épousa le duc de Liancourt, brillant homme de cour entièrement livré à la dissipation, qu’elle sut arracher à sou existence frivole et ramener peu a peu dans sou intérieur. Sa maison devint l’asile des savants austères de l’époque ; Pascal, Arnauld, les solitaires de Port-Royal étaient les hôtes assidus du château de Liancourt. Les derniers jours de cette noble femme turent attristés par des procès de famille dont elle ne vit point l'issue. Mmme Liancourt a composé un livre pour l’éducation des enfants, qui a été publié par l’abbé Boileau sous ce titre : Règlement donné par une dame de haute qualité à Mme***, sa petite-fille, pour sa conduite et celle de sa maison (Paris, 1698, in-12).

LIANE s. f. (li-a-ne — rad. lier, soit parce que ces plantes se lient entre elles et s attachent aux arbres, soit parce qu’on se sert de quelques-unes comme de lien et de cordage). Nom donné dans les colonies à toute plante sarmenteuse dont les ti’jes longues et flexibles grimpent le long des arbres : C’est sur les monts Eoliens que croissent la plupart des lianes, qui, semblables à des câbles, s’attachent aux arbres et les fortifient contre tes ouragans. (B, de St-P.) Les lianes forment de magnifiques guirlandes qui enlacent des stipes élevés, à ta manière ces anneaux d’un serpent. (Maury.) Il Liane à barrique, Riviuie octandre et éeastophylle de Biown. Il Liane à balate, Batate ou patate. Il Liane à bauduit ou à médecine, Liane purgative, Liseron du Brésil, il Liane à boutons. Durante de Saint-Domingue. Il Liane à cabris, Espèces d’eupatoire et de tabernémontane. !l Liane à cacune, Passiflore maliforme et dolic brûlant. Il Liane à caleçon, • Nom vulgaire des bauhinies, du mtirucuja, de l’aristoloche bilobée et de quelques passiflores. Il Liane d cercle, Pétrée volubile. Il Liane à chiques, Tournefortie brillante. Il Linné à citron, Plante grimpante qui fiorte des fruits semblables au citron, et que es naturels du Sénégal appellent toll. Il Liane à cochon, Espèces de cissatnpélos et de dioscorées (ignames), il Liane à cordes ou Liane crape, bignone osier. Il Liane à couleuvre, Feuillée grimpante. Il Liane à crabes, Bigtione équinoxiale et liseron pied-de-chèvre. Il Liane à crochets, Ourouparia. a Liane à eau, Espèce de gouet. || Liane à eniorer le poisson, Robinier iiicon. Il Liane à yelerou à glacer, Espèce de cissampélos. Il Liane à l’ail, Bignone alliacée. Il Liane à grand cerf, Pavonie à épis. Il Liane à laine, Omphalée diandre. Il Liane à lait, Orélie. Il Liane à malingre, Liseron à ombelles, il Liane amère, Abuta blanchâtre. Il Liane à miuguet, Liane ouarite, Cissus sicyoïde. Il Liane à panier, Bignone équinoxiale. Il Lianeà patates ou à rames, Igname 11 Liane à persil, Serjanie triternée et kœbreulérie triphylle, . Il Liane à pisser, Espèces de rivine et de siuilax. Il Liane à raisin, Nom vulgaire d’un coccoloba et des rivines. Il Liane à râpe, Bignnne hérissée. Il Liane à réglisse, Liane bondieu, Abrns à chapelets. Il Liane à sang, Espèce douteuse de millepertuis. Il Liane à savon, Mornordique operculée, gouanie de Saint-Domingue et bauistérie. Il Liane à savonnettes, Feuillée grimpante. Il Liane à scie, Paullinia de Curaçao, il Lianeà serpent, Nom vulgaire de diverses aristoloches. Il Liane à tonnelles. Nom vulgaire des ipomées et des quamoclits. Il Liane à tulipes, Espèce de passiflore. Il Liane avancaré, Espèce de haricot..ti Liane à vers, Cactus ou cierge triangulaire. Il Liane blanche, Rivine lisse. Il Liane brûlante, Espèce de dracontion, tragie volubile. H Liane brûlée, Gouanie de Saint-Domingue. Il Liane carrée, Nom vulgaire de la paullinie pennée et d’une espèce de serjauie. Il Liane contre - poison, Feuillée grimpante. Il Liane corail, Espèces de cissus et de poivrée. Il Liane coupante, Nom vulgaire d’un roseau (arundo frucla). Il Liane croc-de-chien, Jujubier à iguanes. Il Liane de bœuf, Acacia grimpant. Il Liane de chat, bignone ongle-de-chat. Il Liane de la Passion, Nom donné k diverses espèces do grenadiiles. I) Liane de Pâques, Sècuridaca volubile. Il Liane de Saint-Jean, Pétrée volubile. Il Liane des grands bois, Grand liseron des Antilles. Il Liane de sirop, Columnée grimpante. Il Liane de Virginie, ïécome radtcante. Il Liane en cœur, Nom vulgaire du cissampélos pareira et des grandes espèces de liserons. Il Liane épineuse, Nom vulgaire du paullinia asiatique et de la pisonie épineuse. Il Liane franche, Nom v’ulgaire du sècuridaca volubile, du dracontion percé, de la bignone kerera et d’un smilax. Il Liane jaune, Nom vulgaire de la bignone osier et de l’ipomée tubéreuse. Il Liane laiteuse, Nom vulgaire de quelques apocyns et du eynunque velu. Il Liane mulabure, Variété d’igname. Il Liane mangle, Echite biflore. Il Liane mibipi, Bignone. Il Liane mince, Rajatne grimpante. Il Liane palétuvier, Echilès bifiore. a Liane papaye, Omphalée diandre. Il Liane percée, Dracontion percé. Il Liane quinze-jours, Cissampélos carapeba. il Liane rouge, Nom vulgaire de la bignone alliacée, de ia tetracère âpre et du jujubier volubile. Il Liane rude, Pétrée volubile. Il Liane tocoyenne, Bignone. équinoxiale. Il Liane vulnéraire, Tétraptéris inégal.

— Mar. Syn. de garcettk.

— Encycl. On confond, sous le nom collectif de lianes, un grand nombre de plantes grimpantes et sarmenteusés, qui croissent dans les forêts vierges, notamment dans celles de l’Amérique australe. Elfes s’élèvent, en s’accrochant de diverses manières, le long ou autour des troncs d’arbres, et arrivent ainsi aux plus hautes branches. Souvent leurs rameaux s’élancent jusqu’aux urbres voisins ; d’autres fois, ils tombent verticalement, s’enfoncent dans la terre, s’y enracinent et produisent de nouveaux sarments. Il en resuite à la fin un fouillis inextricable, sous lequel les arbres meurent étouti’és ; parfois la tige sèche sur pied, se détruit, et il ne reste qu’une sorte de colonne torse, brodée k jour, formée par les spires de la liane. Comme ces parasites appartiennent à des genres fort divers,

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nous parlerons des plus intéressants aux articles qui les concernent.

LIANE, rivière de France (Pas-de-Calais). Elle se l’orme près de Selles de la réunion de plusieurs petits ruisseaux, passe à Bournonville, dans la forêt de Desvies, à Cremnrest, longe le chemin de fer d’Amiens à Boulogne, où elle se jette dans la Manche, après un cours de 4S kilom.

LIANO (Teodoro-Filippo da), miniaturiste espagnol, né en 1575, mort en 1625. Il fit ses premières études sous la direction de Coello, alla perfectionner son éducation artistique en Italie, et se fit, à son retour en Espagne, une grande réputation par ses miniatures, qui joignent à la ressemblance la correction du dessin et te brillant du coloris ; de là son surnom de Peii» Titien. On cite, parmi ses œuvres les plus remarquables : Saint Jean prêchant dans le désert, Nymphes poursuivies par un satyre, les Portraits de l’empereur Rodolphe li d’Autriche et de Don Alvar de Bazan, premier marquis de Santa-Cruz. Il existe aussi de Liano deux suites de planches : Soldats armés et Danse macabre.

LIANO (Alvaro-Augustin de), historien et critique espagnol, mort vers 1330. Il remplit pendant quelques années un emploi à la bibliothèque royale de Berlin. On lui doit : liépertoire portatif t/e l’histoire et de la littérature des nations espagnole et portugaise (Berlin, 1815, 2 vol. in-8"), et Obsercaciones y noticias curiosns sobre la literatura castellana y portuguesa (Leipzig, 1829, iu-8°).

LIÀNOHI (Pietro), peintre italien de la seconde moitié du xve siècle, né à Bologne. Lianori a, dit-on, malheureusement retardé les

firogrès de 1 école bolonaise, en se livrant trop ongieinps et trop servilement à l’imitation des peinturesbyzautiiiesalorsà la mode. Parmi ses meilleurs ouvrages, on cite une Madone, à l’église Saint-Joseph des capucins de Bologne, une Vierge et une Mudone assise, à la pinacothèque de cette môme ville.

LIANT, ANTEadj. (li-an, ante — rad. lier). Qui plie sans rompre, qui est souple, flexible : Plus le ressort du jarret est liant, plus le mouvement du galop est doux. (Buff.)

J’auraÎB un bon carrosse A ressorts bien iiants.

Reonakd.

— Malléable, qui se pétrit, qui s’amalgame facilement : De la «ire liante.

— Fig. Doux, souple, sociable, facile à former des liaisons : Un caractère LIANT : Un esprit liant.

— s. ni. Elasticité, qualité de ce qui plie sans rompre : L’acier a plus de liant que le fer, celui-ci en a plus que la fonte.

— Souplesse des mouvements : Ce danseur a du liant.

— Fig. Affabilité, caractère sociable : Lord Chestei-field avait pensé à la France pour dégourdir sun fils, et lui donner ce LIANT qui plus tard ne s’acquiert pas. (Ste-Beuve.)

Quel liant dan» l’esprit et dans le caractère !

Bojsstt.

LIAO-TOUNG (golfe de), golfe formé par la mer Jaune, en Chine, au N.-E. de la province de Pé-tché-li, au S. de celle de Chingking et au N. du golfe de Pé-tché-li. L’entrée eu est déterminée a l’E. par le cap Charlotte, qui forme l’extrémité méridionale de la presqu’île de l’Epée-du-Règent, et à l’O. par la pointe de San-Kiaovoan. En pénétrant dans les terres, le golfe s’élargit d’abord un peu ; bientôt il se rétrécit considérablement, mais iiulle part il n’a inoins de 23 lieues de largeur. Sa longueur, du N.-E. au S.-O., est de 60 lieues. Le Lia-hoet !e Talin-hosont les principaux cours d’eau qu’il reçoit.

LIARD s. m. (li-ar. — V. l’étym. À la partie encycl.). Ancienne monnaie de cuivre en usage en France, et valant un quart de sol : On mit un bassin à la porte de l’église ; mais à peine s’il tomba quelques larges et quelques liahus à la croix. (V. Hugo.)

— Très-petite somme : Il y a des gens riches qui ne donneraient pas seulement deux LIAKDS à un pauvre. (G. Sand.) Parmi des tas de blé vivre de seigle et d’orge, De peur de ’ perdre un liard souffrir qu’on tous égorge... Eoileau.

N’avoir pas un liard, pas un rouge liard, Être sans argent. Il Ne valoir pas deux liards, N’avoir, aucune valeur.

Couper un liard en deux, Être très-avare.

— Bot. Nom vulgaire du peuplier noir.

— Arboric. Variété de poire de couleur grise.

— Miner. Liard de Saint-Pierre, Variété de calcaire qui se détache en petites lames minces.

— Encycl. Linguist. Ménage dérive le nom du liard du grec miliareton, petite mommaie que Constantin substitua aux anciens deniers. Toutefois, il est séduit par l’explication ingénieuse d’un M. Clérac, selon lequel tiard serait le commencement de ces mots li ardi, parce qu’on aurait inventé les litirds sous Philippe le Hardi. Il indique aussi l’opinion suivant laquelle ce nom viendrait de la famille des Liard de Cn-mieu, en Dauphiné, où le dauphin de Viennois battait monnaie. Ce serait en 1430 que Gigue Liard, maître

des monnaies, résidant à Crémieu, en Dauphiné, aurait frappé les premiers liards, qui n’eurent d’abord cours que pour cette province ; mais Louis XI en aurait étendu l’usage à tout le royaume et leur aurait conservé le titre de liards, du nom de leur inventeur. Ainsi l’attestent sur preuves authentiques, dit Génin, Gui Alard et Chorier. D’autres, et Diez est du nombre, se rapprochent de l’opinion de M. Clérac, qu’ils présentent d’une façon plus justifiable, et croient que le liard est le même que le hardi, sorte de monnaie qui valait trois deniers, comme le liard. Le hardi, bas latin arditus, ardicus, vient, suivant quelques-uns, du nom de Philippe la Hardi, qui fit battre cette monnaie ; mais elle paraît propre au midi de la France et à l’Espagne. Aussi, M. Littré admet de préférence, comme origine, le mot basque ardita. D’autres pensent que liard provient de l’ancien adjectif liart, gris. On trouve souvent co mot dans notre vieille langue, et c’estle nom primitif de la couleur grise. On a rapporté cet adjectif au celtique : gaélique J«i«A, gris, kymrique liât, gris brun, armoricain louet, loued, mais il manque un r. Diez indique de préférence l’ancien français lie, gai, disant que le ii’arf est une couleur gaie.

— Métrol. Le liard avait cours pour trois deniers ou le quart d’un sol. On ne trouve aucune mention des liards avant le règne de Louis XI ; cependant il semble ressortir d’une ordonnance de ce prince qu’on se servait depuis longtemps eu Dauphiné d’une monnaie qui ne valait que trois deniers. Dans cette ordonnance, les liards sont aussi nommés blancs ; ils avaient cours particulièrement en Bourgogne, dans le Limousin, le Dauphiné et la Provence.

Il y avait en France deux sortes de liards, les mis de cuivre pur, les autres de billon, ces derniers n’ayant cours que dans le Lyonnais.et le Dauphiné ; l’alliage de ces Uards variait d’un denier sept grains à. un denier dix grains (Abot de Bazingheui). Louis XIV, par déclaration du l^ juillet 1654, ordonna une fabrication de liards de cuivre, qui prirent le nom de liards de France, pour se distinguer des petits liards dont il vient d’être parlé. La déclaration portait qu’ils seraient fabriqués de cuivre pur et sans mélange de fer, k la taille de soixante-quatre pièces au 244«r,75 v

marc (soit 64

3 gr, 824, au re

)■

mède de quatre pièces (c’est-à-dire avec tolérance de 15 S’, 296 par marc ou 244 S’,75, soit 62Bt,496 par kilogr.), ce qui permettait d’élever ou d abaisser le poids de chaque pièce dans la limite de OB’,225. Le cours do ces liards lut fixé à trois deniers :-quatre ans après, il lut réduit k deux deniers par lettres patentes du 4 juillet 1658, puis ils reprirent leur ancienne valeur eu 1694, pour n’en plus changer.

Lorsque les liards commencèrent h avoir cours en France, l’usage s’établit d’appeler deux liards la moitié du sol tournois, bien qu’il n’y eût point alors d’espèces de cette nature" ; depuis on en a fabriqué dans certaines Monnaies de France, et l’èdit de 1709 en ordonna la fabrication dans celles d’Aix, deMontpellier.de La Rochelle, de Bordeaux et de Nantes, jusqu’à concurrence ne 2 millions de marc» (48,950 kilogr.). Ces Sols étaient, comme les liards de cuivre, sans aucun nié* lange de 1er, de quarante au marc,

244gr,75

SOlt ■

40

= 6 6f, 12,

au remède de trois pièces par marc (c’est-àdire avec tolérance de l8gr,36 par marc ou Ï44er,75), ce qui permettait d’élever ou d’abaisser le pokis de chaque pièce dans la lira.te de ogr,459. Il y eut aussi des sous de cuivre appelés gros sous ou (<itt>, parce qu’ils avaient été fabriqués dans le temps où le banquier Law était contrôleur général des finances, en 1720 ; ces sous avaient cours pour douze deniers.

Outre les tiards de cuivre de France, il y en avait plusieurs de fabrication étrangère, entre autres ceux de Bouillon de 1C81, de Lorraine de 1700 et 1708, ceux de Moiubèiiard de 1712, etc. Les doubles de Bouillon, de Doinbes et autres semblables avaient cours pour trois deniers, bien qu’ils ne fussent pas de véritables liards. Il y avait encore des liards de Savoie, appelés liards à la grosse échelle, qui étaient des espèces de sous tenant un peu d argent fin.

Les liards fabriqués en exécution de 1 édifr de juillet 1719 valaient chacun trois deniers ; ils étaient de 80 au marc,

8oit^i^=3er,06,

au remède de quatre pièces (c’est-à-dire avec tolérance de 12gr,24 par marc), ce qui permettait d’élever ou d’abaisser le poids de chaque pièce dans la limite de 0 gr, 157. Les quatre-vingts liards qui composaient le marc do cuivre produisaient 20 suus ; les sous, demisous (ou deux liards), et. quarts de sol ou liards de cuivre, régies par l’arrêté du conseil du 3 février 1720, étaien. absolument sur le même pied. On voit par lu qu’à cette époque le cuivre monnayé se trouvait à peu près avec l’argent fin monnayé dans la proportion de l à 54 ; la proportion da l’or a 1 urgent 38

était alors de i à 54 —.