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Le procédé de Roux de Saint-Maximin consiste a circonscrire les parties malades au moyen d’une incision en demi-lune, à concavité supérieure. Dans le cas où lo cancer dépasse la commissure, on la prolonge par des incisions transversales qui passent au-dessus du cancer et peuvent s’étendre jusqu’au masséter, et c’est à l’extrémité de ces incisions que commence l’incision semi-lunaire. Le chirurgien dissèque ensuite avec soin, de haut en bas, toutes les parties molles qui recouvrent l’os maxillaire inférieur, en ayant soin de leur conserver autant d’épaisseur que possible. On forme ainsi une espèce de tablier avec un seul bord libre, qu’on peut détacher aussi bas qu’il est nécessaire. On fait ensuite pencher la tête au malade, en même temps qu’on atteint le bord libre du lambeau jusqu’au niveau de la lèvre supérieure, vers les commissures labiales. Quand on a prolongé celles-ci par des incisions, on en réunit les bords correspondants à l’aide de la suture j le reste devra constituer le bord de la nouvelle lèvre. Lisfranc et Morgan ont modifié le procédé de Roux da Suint-Maximin, en faisant partir du milieu de l’incision semi-lunaire une incision verticale qui descend vers la symphyse du menton. Cette modification rend, il est vrai, beaucoup plus facile la dissection des parties qui doivent former, la lèvre nouvelle et leur soulèvement jusqu’au niveau des commissures labiales ; mais le résultat est le même, sauf une cicatrice médiane de plus.

Lorsque la perte de substance est très-ancienne, on observe quelquefois une déviation considérable des os maxillaires en dehors, qui s’oppose à l’application d’une méthode autoplastique quelconque. Dans des cas de ce genre, le professeur Roux et Gensoul, de Lyon, ont enlevé avec succès une portion du maxillaire inférieur, et le rapprochement des deux parties qui restaient permit celui des parties molles.extérieures. Malgré le succès de ces opérations, la résection des os est un moyen extrême, environné de dangers, et auquel il ne faut recourir qu’avec la plus grande réserve.

LEVR.ET (André), chirurgien, né à Paris en 1703, mort en 1780. Particulièrement versé dans la connaissance des maladies des femmes, il acquit une grande réputation, devint accoucheur de la dauphine, membre de l’Académie des sciences, et fit des cours d’obstétrique qui réunirent un grand nombre d’élèves. Ce remarquable praticien modifia le forceps, inventa la pince à faux germe pour retirer l’arrière-faix dans l’avortement des premiers mois, proposa des ciseaux concaves pour la rescision de la luette, employa les injections irritantes pour la guérison de l’hydrocêle de la tunique vaginale, etc. Parmi ses ouvrages, qui ont fait longtemps autorité, nous citerons : Observations sur la cure radicale de plusieui-s potypes (17-19, in-8°) ; l’AW des accouchements (1753) j Essai sur l’abus des règles générales et contre les préjugés qui s’opposent aux progrès de l’art des accouchements (noo) ; Lettre sur l’allaitement des enfants (1771), etc.

LÈVRETEAU s. m. (lè-vre-tô — dimln. de levraut). Petit levraut.

LEVRETTE s. f. Ce-vrè-te — dîmin. de lévrier). Mamm. Chien d’une race dont les formes sont semblables à celles du lévrier, mais dont la taille est beaucoup plus petite. Il Femelle du lévrier.

— Encycl., Ce mot n’a pas une signification bien déterminée ; on l’applique tantôt à la femelle du lévrier, tantôt à une race distincte. Pour faire cesser la confusion, on a proposé de donner à celle-ci l’ancien nom de levron, qu’elle portait encore au xviiib siècle ; la femelle s appelait alors levriche. La lèvrette italienne est la plus connue ; elle a des formes fines, légères, une robe uniforme, fauve doré ou gris de souris. Ces chiens ont été importés d’Italie en Angleterre, et de là en Fiance. On en tirait aussi d’Espagne et de Portugal ; mais les anglais étaient les plus beaux et les meilleurs chasseurs. Les levrons, en effet, chassaient autrefois le lapin dans les parcs ; Louis XUI se livrait à cette chasse dans une garenne qui existait alors au bout des Tuileries.

LEVRETTE, ÉE adj. Ce-vrè-té — rad. lèvrette). Qui a le corps mince et fait comme celui des lévriers : Un épagneul lèvrette. Une jument levrbttée.

LEVRETTER v. a. ou tr. Ce-vrè-té — rad. lévrier). Chasse. Chasser avec des lévriers : Levcetter des lapins.

LEVRETTER v. n. ou intr. Ce-vrè-térad. lièvre). Mettre bas, en parlant de la femelle du lièvre.

LEVRETTEUR s. m. Ce-vrè-teur — rad. lévrier). Celui qui élève, qui dresse des lévriers.

LÉVREUX, EUSE adj. (lè-vreu, eu-zerad. lèvre). Qui a de grosses lèvres : Une femme lévreuse. Il Peu usité.

LEVRICHE s. f. Ce-vri-che — rad. lévrier). Mainm. Femelle du levron ou lèvrette.

LÉVRIER s. m. (lé-vri-ô — du lat. leporarius, sous-entendu canis, le chien qui chasse les lièvres ; de lepus, leporis, lièvre). Chien d’une race particulière, dont le museau est très-allongé, le corps très-grêle, les jambes très-longues, et qui est trè3-propre à courre

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le lièvre : Le premier chien gui chassa en compagnie de l’homme fut un lévrier fauve, de ceux qu’on voit encore en Syrie et en Algérie. (Toussenel.) il Lévriers nobles, dans le langage des chasseurs. Lévriers à tête fine, à râble fort et solide. il Lévriers yigottés, Ceux qui ont les gigots courts et gros, il Lévriers harpes, Ceux qui ont très-peu de ventre, il Lévriers ouvrés. Ceux dont le palais est marqué de grande^ ondes noires.

— Fam. Individu que la police met aux trousses d’une personne qu’on veut saisir ou surveiller : Prenant les personnes gui étaient avec moi pour des lévriers de justice, la vieille demeura fort effrayée. (Le Sage,) Il On dit plutôt limier dans ce sens..

Lévriers du bourreau, Nom qu’on donnait autrefois, par plaisanterie, aux archers.

Pain de lévrier, Mauvais pain. Il Soupe de lévrier, Pain trempé dans l’eau.

— Prov. Il n’est chasse que de lévriers, Les lévriers sont les meilleurs chiens de chasse.

— Hist. Ordre du lévrier, Ancien Owlre militaire du duché de Bar.

— Astron. Petite constellation voisine de la Grande Ourse.

— Ichlhyol.’ Nom donné par les pêcheurs aux brochets mâles.

— Encycl. Ces chiens sont très-bien caractérisés par leur taille élancée, leur ventre très-rentré, leurs jambes hautes et fines, leur queue longue, grêle, faiblement cambrée, et leurs oreilles dirigées en arrière, droites, ruais à pointe tombante, leur tête effilée, leur museau pointu, leurs lèvres courtes. Ce qui frappe surtout en eux, c’est la forme de la poitrine. Elle est large, vaste et loge de grands poumons, pouvant servir aux besoins de l’hématose augmentée par la congestion pulmonaire que produit la course. Les parties molles sont, nu contraire, très-rédultes, pour rendre l’équilibre au corps alourdi par le développement du squelette thoracique. Cette conformation est un indice certain, chez l’animal qui la présente, de son aptitude à la course. Les pattes du lévrier sont minces. Le corps est couvert de poils serrés, fins et luisants ; quelques races ont des poils longs. Ils sont jaune rougeâtre ou de la même couleur fauve que le chevreuil. Les lévriers tachetés sont rares.

Le lévrier voit et entend très-bien ; mais son odorat est peu subtil. Il se distingue de tous les autres chiens par ses mœurs. Il ne montre pas d’attachement à son maître ; il se laisse flatter par tout le monde, et flatte tous ceux qui l’approchent. Un rien le met en colère et lui fait montrer les dents-, il rie montre d’attachement à l’homme que lorsqu’il est continuellement flatté ; mais qu’une autre personne que son maître le flatte iiussi, il lui montre la même amitié. Son infidélité est historique. Édouard III n’était pas encore mort, et déjà sa maîtresse lui enlevait une bague précieuse qu’il portait au doigt, et son lévrier l’abandonnait pour suivre ses ennemis. Quelle différence avec les chiens qui vivent sur la tombe de leur maître et ne l’oublient pas durant de longues années ! Le lévrier se conduit vis-à-vis des autres chiens comme vis-à-vis de l’homme. Ce chien, malgré ses nombreux défauts, rend des services ; dans certaines contrées, il est même indispensable aux chasseurs. Les Tartares, les Persans, les Syriens, les Bédouins, les Kabyles, les Arabes et tous les habitants de l’intérieur de l’Afrique et de l’Asie l’estiment beaucoup. Chez nous, on se sert peu du lévrier. Il est trop dangereux pour le gibier ; aussi la chaise au lévrier est-elle interdite en France par la loi du 3 mai 1844. Le lévrier se dresse facilement à la chasse. On commence d’abord, lorsqu’il a un an et demi, par le tenir en laisse et on cherche à l’habituer à cette allure. On l’emmène ensuite en rase campagne avec un autre vieux /éurier, et on le tance sur le lièvre en ayant soin de suivre les chiens a-cheval. Une pareille chasse offre un curieux spectacle. Le lièvre intelligent, au moment où le chien est sur le point de le saisir, fait un crochet et le lévrier, entraîné par son élan, passe outre de beaucoup, de sorte que, pendant qu’il reprend sa course, le lièvre a gagné beaucoup d’avance. Cette chasse durerait indéfiniment si l’on ne mettait deux lévriers à la poursuite d’un seul lièvre ; l’un le poursuit, le second lui coupe le chemin. Au moment de la capture, le chasseur doit arriver immédiatement, sinon les lévriers déchirent et dévorent leur proie. On nomme sauveur le lévrier qui empêche les autres de manger le gibier, et soliste celui qui peut tout seul forcer un lièvre. Les lévriers sont de tous les chiens les meilleurs coureurs. Parmi les lévriers, les uns sont à poils ras, " les autres à poils longs. Parmi les lévriers à poils ras, on compte : lo Le chien nu ou lévrier d’Afrique. Le nom que porte ce chien indique déjà son caractère dominant, qui le fait aisément reconnaître. L’orieil rudnnentaire manque aux pattes de derrière ; ce chien n’a que quelques poils à l’origine de la queue, autour du museau et des jambes. La peau est d’un noir sale et parsemée de taches de couleur de chair. Le corps a om,66 de longueur et la queue oui,2S ; sa hauteur au garrot est de om,33. Son intelligence est médiocre, mais on vante sa fidélité et sa vigilance ; son odorat et son ouïe

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sont subtils ; aussi l’emploie-t-on surtout pour suivre une piste.

2o Le lévrier de Grèce est, de tous les chiens domestiques, celui qui ressemble le plus au chien sauvage. Il a de om,60 à l mètre de longueur ; sa hauteur au garrot est de 0^,75.

3° Le lévrier du Kordofan est celui qui est le plus anciennement connu ; les habitants des steppes l’estiment au plus haut point, et celui qui tue un lévrier doit fournir autant de blé qu’il en faut pour couvrir le corps de l’animal, celui-ci étant pendu par les pieds et le museau touchant la terre. Ces lévriers sont très-vigilants, ce qui les distingue des autres. Ils protègent le village contre les attaques nocturnes des hyènes et des léopards, et ne reculent que devant te lion.

4° Le slouguî ou lévrier d’Arabie est de couleur fauve et haut de taille. Cette race n’a jamais franchi le désert africain. Les Arabes du Sahara ont en grande vénération ce genre de lévrier ; ils le nourrissent de la façon la plus délicate et le regardent comme un membre de leur famille. Du reste, cet animal leur est fort utile, car c’est souvent lui qui fournit aux besoins déses maîtres ; sa rapidité extraordinaire lui permet de saisir le gibier avec une très-grande facilité.

5t> Le lévrier de Perse ressemble beaucoup au lévrier arabe, mais sou poil esc doux et d’un jaune isabelle clair. Les nobles persans l’emploient, concurremment avec le faucon, pour la chasse à la gazelle.

6» Le lévrier italien ou levron est ce petit animal à poils ras, à la robe luisante, dont la couleur varie du gris souris à reflets dorés au blanc laiteux, dont le poids n’excède pas 3 kilogrammes, recherché des petites-maîtresses, et qui a avec elles tant d’intimité, qu’il fait presque partie intégrante de la personne de ces petites dames. C’est de tous les chiens le plus ridicule et le plus stupide ; flattant le premier venu, et voulant avec les grands chiens se donner des airs de supériorité que le moindre coup de patte suffit à rabattre, il a tous les défauts du lévrier ordinaire, sans avoir aucune de ses qualités. Il n’est bon qu’à faire figure dans un salon, où sa petitesse et la délicatesse de ses formes le font rechercher. On le rencontre en Espagne et en Italie. Parmi les lévriers à poils ras, on remarque encore le lévrier des Baléares et le chien nu de la Chine.

Les principaux lévriers à poils longs sont :

l» Le lévrier russe, dont la taille atteint de (>™,60 à om,65. La forme de ce chien est épaisse ; sa robe est de couleur brun foncé ou gris clair, mais il n’atteint pas une grande longueur. Comme les lévriers d’Afrique, ils suivent la piste en courant, et les seigneurs russes entretiennent des meutes de ces animaux, qu’ils emploient à la chasse du loup et de l’ours.

20 Le lévrier de Tartarie est un lévrier de haute taille et au poil rude. Il est doué d’une force et d’une férocité extrêmes, d’une intelligence et d’un flair très-subtils.

3° Le lévrier du Kurdistan ou du Taurus ar le pelage long et fourré ; il est employé à. la chasse de la gazelle.

4° Le lévrier d’Irlande a été célébré par les poésies ossianiques ; mais il a disparu aujourd’hui.

5° Le lévrier d’Écosse a le poil dur, et servait autrefois à la chasse du loup et du cerf. Le célèbre chien de Walter Scott, Moïda, était de cette race.

LÉVRIER DE DANTE (le). Dans les premières strophes de la Divine Comédie, le poète, égaré dans une sombre forêt, voit trois animaux allégoriques qui lui barrent le chemin : une panthère, un lion et une louve. Étant donné que la louve symbolise Rome, ce qui est probable, à cause du vieil emblème des enfants de Réraus, la lupa qui allaita les jumeaux, on a cherché à expliquer de même la panthère et le lion. Ce n’est pas le lieu de nous y arrêter. La louve, dans le poème, doit être étranglée par un lévrier, qu’il reste à expliquer de la même façon. Les commentateurs ont émis là-dessus de nombreuses hypothèses ; on en ferait plusieurs volumes. Le lévrier libérateur de Dante est pour les uns l’empereur Henri VII, pour d’autres Luther, pour d’autres un des chefs gibelins d’alors, Uguccione délia Faggiuola. Nous croyons plus volontiers que Dante avait en vue Can délia Scala, prince de Milan, qui fut son protecteur et chez qui il se réfugia dans son exil. Can, en italien, signifie chien, et Dante, en produisant ce chef gibelin sous le nom d’un lévrier, serait resté Adèle aux habitudes de son temps.

LEVRIER (Antoine-Joseph), magistrat et historien, né à Meulan-sur-Seine en 1746, mort en 1823. Il succéda à son père, en 1781, comme lieutenant général au bailliage de Meulan, devint président du comité municipal de cette ville en 1789, commissaire du roi près le tribunal de la Somme en 1792, fut emprisonné sous la l’erreur, et remplit, par la suite, les fonctions déjuge, de conseiller, enfin de président de chambre à la cour d’appel d’Amiens. On lui doit, entre autres écries :. Chronologie historique des comtes de Vexin et de Meulan (1784, in-fol.) ; Chronologie historique des comtes de Genevois (1787, 2 vol. in-s°), etc.

LEVRIER DE CHAMP-RION (Guillaume-Denis-Thomas), auteur dramatique français, frère du précédent, né à Meulan en 1749,

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mort en 1825. Il fut successivement employé à la Bibliothèque du roi et à l’administration de l’enregistrement. On lui doit un certain nombre de comédies et de vaudevilles, notamment : les Trois cousins (1792), en deux actes ; Geneviève de Brabant (1793), en deux actes ; Sigisberte (1795) ; le Bonhomme Misère (1796), opéra-comique ; la Porte est fermée (1800), avec Chazet.

LEVRON, ONNE s. Ce-vron, o-ne — rad. lévrier). Manim. Chien, chienne d’une race plus connue aujourd’hui sous le nom de levbettu. Il Nom impropre donné quelquefois au jeune lévrier.

Être affamé comme un levron, Avoir un grand appétit.

Être étourdi comme un levron, Être fort ■ étourdi.

« LEVHOUX, la Gabalum des Romains, bourg de France (Indre), ch.-l. de cant, arrond. et à 20 kilom. N.-O. de Chàteauroux, sur le Moulins-pop. aggl., 3,112 hab. — pop. tôt., 4,138 hab. Tannerie, parcheminerie, industrie chevaline. L’église, monument historique, est un bel édifice du style de transition. L» façade principale est décorée de têtes d’anges et de saints et de délicates sculptures. Des arcades en ogive, surmontées d’une galerie et d’un second ordre de fenêtres en plein cintre, font communiquer la nef avec les bas-côtés. On remarque, à l’intérieur : la clef de voûte du chœur, qui représente le Christ bénissant ; les statues des évangélistes supportées par des consoles ; le tombeau d’un chevalier du xvio siècle ; un médaillon sculpté à la mémoire de François de Fiesque, etc. De 1345 à 1506, Levroux fut entouré de fortifications dont il reste encore des vestiges, notamment la porte Châtel, qui sert aujourd’hui de prison. Les eaux de la fontaine Saint-Silvain, qui jaillit à l’O. du bourg, passent pour avoir la vertu de guérir du mal de tête ; aussi lu source est-elle le but de nombreux pèlerinages. Dans les environs, les ruines d’un château fort, couronnant une éminence, marquent l’emplacement d’une ville antérieure à l’époque gallo-romaine. On y a découvert de nombreuses antiquités, telles que médailles celtiques et romaines, des débris de poteries et d’armures, divers ustensiles, etc. LÉVOLOSANE s. f. (lé-vu-lo-za-ne — rad. lévulose). Chira. Premier anhydride de la lévulose.

LÉVULOSE s. f. (lé-vu-lô-ze — du lat. lisvus, gauche). Chim. Espèce de sucre de la famille des glucoses, qui dévie à gauche le plan de polarisation de la lumière.

— Encycl. La lévulose se trouve mêlée à là glucose dans le sucre de canne interverti, le miel et le sucre de fruits acides ; on peut l’extraire de ces mélanges par un procédé fort simple, que nous devonskM. Dubrunfaut. Ce procédé consiste à dissoudre 10 grammes de sucre de canne interverti (v. sucre) dans 100 grammes d’eau, et à ajouter à la solution G grammes de chaux éteinte. Au bout de quelque temps, le tout se prend en une bouillie épaisse qu’on exprime avec une bonne presse. La partie solide est le sel calcaire de la lévulose. La totalité de la glucose reste en solution. Le sel calcaire, délayé dans l’eau et décomposé par un courant de gaz anhydride carbonique, fournit la lévutose pure ; il ne reste qu’à filtrer la solution et à l’évaporer. On peut encore profiler, pour séparer la glucose de la lévulose, de la moindre tendance qu’a cette dernière à fermenter. On place dans un vase, à la température de 30" environ, de l’eau, du sucre de canne et de la levùie de bière. Le sucre de canne commence par s’intervertir, puis la glucose fermente et la lévulose reste inauaquée tant qu’il reste de la glucose à détruire. Si l’on prend de temps à autre le pouvoir rotatoire de Ut liqueur, on voit le pouvoir lévogyre augmenter tant qu’il reste de la glucose à détruire, parce que, à mesure que la proportion de celle-ci diminue, le pouvoir rotatoire lévogyre de la lévulose est de moins en moins neutralisé. Dès que la liqueur ne renferme plus de glucose, le pouvoir rotatoire vers la gauche atteint un maximum qui va ensuite en s’amoiiulrissant, la tévuluse sa détruisant à sou tour. Dès qu’on remarque cette diminution du pouvoir rotatoire de la liqueur, on porte celle-ci à l’ébullilion pour arrêter la fermentation, on filtre et l’on concentre.

On obtient plus facilement la lévulose à l’état de pureté en saccharifiant, par les acides étendus, l’inuline, principe isomérique avec l’amidon, que renferment les racines d’année, de dahlia, de colchique et de topinambour.

La lévulose est sirupeuse, déliquescente et incristallisable. Elle se dissout avec lu plus grande facilité dans l’eau et l’alcool ordinaire, plus difficilement dans l’alcool absolu. Sa saveur est beaucoup plus sucrée que celle de la glucose.

Son pouvoir rotatoire est lévogyre et égal à — 106 à 150, mais il varie beaucoup avec la température ; c’est ainsi qu’à 90° il diminue de moitié et devient égal à — 53.

La glucose ayant, au contraire, un pouvoir rotatoire qui ne varie pas avec la température, on doit retrouver les variations du pouvoir rotatoire de la lévulose dans le sucre interverti, qui est un mélange à poids égaux de ces deux sucres. C’est, en effet, ce que l’on observe. Le sucre interverti, dont le