Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 2, Lep-Lo.djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

436

LEtfC

d’exécuter le traité et de rétablir la liberté dans toutes les villes de la Béotie, de rebâtir Platée et Thespies, qu’ils avaient détruites, et d’y ramener leurs anciens habitants. Les Thébains, de leur côté, non moins froissés des prétentions que Sparto affichait à la suprématie, exigeaient qu’elle rendît la liberté a toutes les villes de la Laconie, et que Mossène fût restituée à ses anciens maîtres. Mais les Lacédémoniens, qui se croyaient toujours fort supérieurs aux habitants de Thèbes, prétendaient leur imposer une loi à laquelle eux-mêmes refusaient orgueilleusement d’obéir. Tous les peuples de la Grèce avaient alors envoyé des députés à Lacédémone, pour se concerter ensemble sur les moyens à employer afin d’arriver à une paix générale. Epaminondas, député de Thèbes, prononça dans cette assemblée un discours pacifique qui produisit une profonde impression. Pour en atténuer l’effet, Agésiias, roi de Sparte, qui désirait voir se prolonger des dissensions dont les Lacédémoniens tiraient tout le profit, demanda à Epaminondas s’il croyait qu’il fut juste et raisonnable de laisser la Béotie libre et indépendante, c’est-à-dire s’il consentait à ce que les villes de la Béotie ne dépendissent plusdeThèbes. À cette question captieuse, Epaminondas répondit en demandant à son tour à Agésiias s’il estimait également qu’il fût juste et raisonnable de laisser la Laconie dans la même indépendance et la même liberté. Cette réplique mit Agésiias en fureur ; il se leva rie son siège et somma Epaminondas de déclarer nettement s’il laisserait la Béotie libre. « Et vous, lui demanda de nouveau le Thébain, laisserezvous la Laconie libre ? « Agésiias, comprenant qu’il n’aurait pas facilement raison d’un tel adversaire, trancha la question par un acte d’autorité : il effuça le nom des Thébains du traité d’alliance qu’on était sur le point de conclure, et que tous les autres députés signèrent, moins par conviction que pour fie pas déplaire aux Lacédémoniens, dont ils redoutaient l’inimitié.

C’était une déclaration de guerre, et l’ambitieux Agésiias n’eut garde de négliger le prétexte qui lui était fourni de combattre un peuple dont Sparte voyait avec dépit les progrès. Cléombrote, un des deux rois, qui se trouvait alors en Phocide à la tète de l’armée, reçut aussitôt l’ordre de marcher contre Thèbes, tandis que les éphores, d’un autre côté, enjoignaient aux alliés de réunir leurs forces. Toute la Grèce crut à la ruine prochaîne de Thèbes, et dans cette dernière ville régna d’abord une alarme universelle. Mais Epaminondas, nommé général, eut bientôt ranimé la confiance ; il leva promptement le plus de troupes qu’il lui fut possible de réunir et marcha résolument contre l’ennemi. Comme on cherchait à l’arrêter en lui opposant les mauvais augures, il répondit par ce vers d’Homère : « Il n’y a qu’un seul bon augure, qui est de combattre pour sa patrie. » Le bataillon sacré était commandé par Pélopidas ; comme celui-ci sortait de sa maison, sa femme le supplia, en lui faisant ses derniers adieux et en fondant en larmes, de veiller à sa conservation. « Voilà, répondit-il, ce qu’il faut recommander aux jeunes gens j quant aux chefs, ils ne doivent songer qu’à conserver les autres. »

Les deux armées se rencontrèrent près de Leuctres, petit bourg de la Béotie, entre Platée et Thespies. L armée lacédémonienne comptait 24,000 hommes d’infanterie et 1,600 de cavalerie ; celle-ci composée d’hommes pris au hasard, sans valeur et sans expérience ; celle-là formée en grande partie par les alliés, qui ne s’étaient engagés dans cette guerre qu’à contre-cœur. Les Thébains, au contraire, n’avaient que 6,000 hommes de pied et 400 cavaliers, mais tous soldats aguerris et résolus à vaincre ou à mourir -, de plus, ils avaient pour chefs deux des plus grands capitaines qu’ait produits la Grèce, Epaminondas et Pélopidas ; celui-ci, comme nous l’avons dit, à la tête du bataillon sacré. C’était une troupe d’élite, composée de 300 jeunes Thébains unis ensemble par une étroite amitié, et qui s’étaient engagés par un serment particulier à ne jamais prendre la fuite et à se défendre mutuellement jusqu’au dernier Soupir. Comme nous l’avons dit à l’article bataille, Epaminondas inaugura à Leuctres l’ordre oblique, que d’illustres généraux devaient élever après lui à la hauteur des plus savantes théories militaires. Résolu d’attaquer par la gauche, qu’il commandait en personne, il la fortifia de tout ce qu’il avait d’hommes d’élite et pesamment armés, qu’il rangea sur cinquante de hauteur, et la ferma au moyen du bataillon sacré. Le reste de son infanterie s’étendait sur sa droite en une ligne oblique dont le prolongement s’éloignait sans cesse du front de l’ennemi. Il voulait ainsi mettre cette aile en réserve, engager l’action par son aile gauche, où se trouvaient ses troupes les plus solides, et charger vigoureusement le roi Cléombrote et les Spartiates, certain que, s’il parvenait à enfoncer la phalange lacédémonienne, tout le reste de l’armée ennemie serait bientôt en déroute.

Ce furent les deux cavaleries qui commencèrent la bata.lie ; celle des Lacédéinouiens fut presque aussitôt culbutée sur l’infai.terie, où elle jeta la confusion. Epaminondas, survenant alors avec son épais bataillon, se rua sur la phalange lacédémonienne, qui plia bous ce choc redoutable. Cléombrote détacha

LEUD.

alors un corps de troupes, avec ordre de prendre Epaminondas en flanc ; mais Pélopidas a vu ce mouvement : il accourt à la tête du bataillon sacré, exécute lui-même contre Cléombrote la manœuvre qui devait perdre Epaminondas et, par son attaque rapide et imprévue, met en désordre complet le bataillon du roi de Sparte. La lutte fut opiniâtre entre ces deux troupes composées des plus vaillants soldats de la Grèce, et, tant que Cléombrote resta debout, la victoire demeura incertaine. Mais ce prince, criblé de blessures, tomba enfin sur le champ de bataille. Alors un dernier combat, plus acharné encore que le précédent, se livra autour de son cadavre, les uns ne voulant pas laisser le corps de leur général au pouvoir des ennemis, les autres s’acharnant à emporter ce glorieux trophée. Les Lacédémoniens réussirent enfin a l’arracher du milieu de la mêlée. Brûlant du désir de le venger, ils revinrent alors à la chargé, et peut-être le succès eût - il couronné leurs efforts si les alliés les eussent secondés ; mais l’aile gauche des Lacédémoniens, voyant la droite enfoncée, et croyant la bataille perdue, surtout à la nouvelle de la mort du roi, tourna précipitamment le dos et entraîna dans sa fuite le reste de l’armée. Epaminondas poursuivit vivement les ennemis, et en fit tomber encore un grand nombre sous ses coups. Les Thébains, restés maîtres du champ de bataille, y érigèrent un trophée, et permirent aux Lacédémoniens d’accorder à leurs morts les honneurs de la sépulture.

Jamais Sparte n’avait eu à essuyer un affront aussi sanglant, aussi humiliant ; ses plus meurtrières défaites ne luiavaient coûté, jusqu’à ce jour, que quelques centaines d’hommes. Sur le champ de bataille de Leuctres, elle avait vu tomber 4,000 de ses soldats, et les Thébains n’avaient perdu que 300 hommes (371 av. J.-C). Ce n’est pas, du reste, la seule plaie qu’Epaminondas fit à son orgueil : après Leuctres allait venir Mantinée.

LECJCUM, nom latin de Lecco.

LEUCURE adj. Ceu-ku-re — du gr. leukos, blanc ; oura, queue). Zool. Qui a la queue blanche.

’ LEUDASTE, ministre et maire du palais de Caribert, né dans l’Ile de Ré. Il vivait au vie siècle, u 11 était fils, dit Grégoire de Tours, d’un nommé Léocade, serviteur chargé des vignes du fisc. On le fit venir pour le service royal, et il fut placé "dans les cuisines de la reine ; mais comme il avait, dans su jeunesse, les yeux chassieux, et que l’âereté de la fumée leur était contraire, on le lit passer aupétrin. Quoiqu’il parût se plaire au travail de la pâte fermentée, il prit la fuite et quitta le service. On le ramena deux ou trois fois, et, ne pouvant l’empêcher de s’enfuir, on • le condamna à avoir une oreille coupée. Alors, comme il n’était point possible de dissimuler le signe d’infamie dont il avait été marqué, il s’enfuit chez la reine Marcovèfe, que le roi Caribert, épris d’un grand amour pour elle, avait appelée à son lit à la place de sa sœur. Elle le reçut volontiers, et l’éleva aux fonctions de gardien de ses meilleurs chevaux. Tourmenté par l’orgueil, il brigua la place de comte des écuries, et, l’ayant obtenue, il méprisa et dédaigna tout le monde, se livra à la dissolution, s’abandonna à la cupidité, et, favori de sa maîtresse, s’entremit dans ses affaires. Après la mort de Marcovèfe, engraissé de butin, il continua les mêmes fonctions près du roi Caribert ; ensuite il fut nommé comte de Tours. Là, il s’enorgueillit de sa dignité avec une fierté encore plus insolente, se montra âpre au pillage, hautain dans les disputes, se souilla d’adultères, et, par son activité à semer la discorde et à porter des accusations calomnieuses, amassa des trésors considérables. »

Leudaste fut tué par des envoyés de la terrible femme du roi de Neustrie, la sanguinaire Erédégonde.

LEUDE s. m. Ceu-de — de l’allem. leute, gens). Eéod. Compagnon d’un chef, d’un roi, grand vassal attaché à la personne d’un prince, au moyen âge : L’obligation générale des leudes était la fidélité, le service duns le palais et le service militaire. (Guizot.)

— S. f. Prestation, impôt quelconque, au temps de la féodalité. Il fin ce sens, le mot paraît venir du lot. levare, lever. Cependant quelques-uns lui attribuent la mêmé origine qu’à leude s. m., mais le rapport des sens est difficile à saisir.

— Encycl. Ce mot, d’origine germanique, désignait, chez les Erancs, les compagnons, les fidèles que chaque chef de bande avait autour de lui. Suivant certains auteurs, il’ s’appliquait à la nation entière des Erancs, c’est-à-dire à tous les guerriers. Plus tard, quand la nation franque fut bien établie dans la Gaule, les présents d’armes et de chevaux que les chefs germains avaient coutume de faire à leurs compagnons furent remplacés par des concessions de béuélices et de fiefs ; ceux qui les recevaient du roi devenaient ses leudes ou fidèles (on les nommait aussi antrustions), et lui juraient fidélité. A leur tour, ces grands propriétaires avaient autour d’eux un’ grand nombre de leudes, suivant leur puissance et leur richesse, qui leur étaient subordonnés comme eux-mêmes l’étaient au roi. Cette organisation primitive a engendré,

leup

comme on sait, la société féodale du moyen âge. V. FÉODALITÉ.

LEUDUGEH (Jean), missionnaire français, né en 1649, mort en 1722. Il parcourut en mendiant lu France, l’Allemagne, le Tyrol, l’Italie, et revint, à vingt-cinq ans, pour entrer au séminaire de Saint-Brieuc. Successivement curé à Plonguenast, puis à Saint-Mathurin de Montcontour, missionnaire, maître d’école, docteur en théologie à Nantes, chanoine de la cathédrale de Saint-Brieuc, il vint à Paris pour s’affilier aux missions étrangères. Sur l’opposition de son évêque, il retourna eu Bretagne, établit des conférences pour les prêtres, des missions pour les fidèles, et fonda les congrégations des Filles du Saint-Esprit, et des Sœurs Blanches ou Sœurs du Pèlerin, destinées au service des malades et ries hôpitaux. Cet ecclésiastique a composé : Bouquet de la mission, composé en faveur des peuples de la campagne (Rennes, 1710, in-8»). Il a également rédigé le Catéchisme de Saint-Brieuc, qui fut en usage dans ce diocèse jusqu’en 1825 environ.

LEUDUS s. m. Ceu-duss). Littér. Nom latin du genre de poésie appelé lai en français. Il

PI. LEIÎDI.

LEUGEON s. m. Ceu-jon). Pèche. Espèce de uiaiiet.

LEL’K (bains de). V. Louéche. LEUKÉRIE s. f. Ceu-ké-rî). Bot. Syn. de

LEUCÊIÏIU.’

LEUUETTE(Jean-Jacques), littérateur français, né à Boulogne-sur-Mer en 1767, mort à Versailles en 1803. Jusqu’à l’âge de quinze ans, il vécut dans une espèce d’état d’idiotisme, ne sachant que mouvoir le soufflet de la misérable forge de son père ; mais tout à coup la lumière parut se faire dans son intelligence ; il apprit presque seul le latin et l’anglais, prononça, lors de la première fédération (1790), un remarquable discours, et se rendit alors à Paris. Là, il obtint un emploi dans les bureaux du ministre Roland, collabora à la Sentinelle, puis devint professeur de littérature à l’école de Versailles, et professeur a l’Athénée. Nous citerons de lui : Réflexions sur la journée du 18 fructidor (1798) ; Essai sur les causes de la supériorité des Grecs dans les arts de l’imagination (1805) ; Discours sur l’abolition de la servitude fiti-S°) ; Tableau de la littérature en Europe (1800, in-8o) ; Lettres écrites pendant la’Révolution française (1841), ouvrage posthume.

LEULLIER (Louis-Félix), peintre, né à Paris en 1811. Élève de Gros, il débuta^ au Salon de 1839 par les Chrétiens livrés aux bêtes, toile rappelant lu manière et la couleur de son maître. Il a exposé depuis : l’Héroïsme de l’équipage du Vengeur (1841), tableau qui obtint un vif succès auprès du public, et valut à l’artiste une 2e médaille ; Daniel dans la fosse aux lions (1844), œuvre supérieure à la précédente par la qualité du dessin ; lu Chasse aux caïmans (1847) ; la Chasse aux nègres (1849) ; l’Homme entre le vice et la vertu'(iSâO) ; VEntrée de Jésus-Christ à Jérusalem ; le Christ présenté au peuple (1859), etc. Ces diverses œuvres, où les qualités sont supérieures aux défauts, attestent la personnalité et le talent de M. Leullier.

LEUNCLA.VIUS, écrivain allemand. V. Loe•wenklau.

LEUiNENSCHLOSS (Jean), naturaliste allemand, né en 1620, mort vers 1680. Il fut professeur de mathématiques à l’université de Heidelberg et publia : Tractatus de corpore, cum fiyuris xneis (Heidelberg, 165S, in-4o) ; Mille de quantitaie paradoxa seu admiranda (Heidelberg, 1658, in-8o).

LEUPOLD (Jacques), savant et mécanicien allemand, né à Pianitz (Saxe) en 1674, mort en 1727. D’abord apprenti menuisier, il se livra ensuite à l’étude des sciences, donna des leçons de mathématiques à Leipzig, puis devint économe de l’hôpital de cette ville, membre de l’Académie de Berlin (1715), et commissaire des mines (1725). Doué d’un esprit inventif, il fabriqua et perfectionna des instruments de mathématiques, des machines pour l’extraction des minerais, etc. On a. de lui, sous le titre de Theatrum machinarum (Leipzig, 1723-1735, 7 vol. in-fol.), sept traités sur les machines et les sciences mécaniques. Citons encore : Anamorphosis, mechanica nova (1713) ; Prodromus btbliothecs metallicz (1726)..

LEUPOLDT (Jean-Michel), médecin et écrivain allemand, né à Weissenstadt (Bavière)" en 1794. Il fit ses études à l’université d’Erlangen, où il devint en 1821 professeur suppléant de médecine, puis professeur titulaire. M. Leupoldt est un idéaliste scientifique, qui a subordonné dans ses œuvres la science expérimentale à la philosophie universitaire, la recherche patiente et sincère de la vérité à la parole du maître. Néanmoins les nombreux ouvrages qu’il a consacrés à défendre le spiritualisme scientifique et à combattre le matérialisme méritent d être consultés même par ses adversaires. Nous mentionnerons parmi ses nombreux et importants travaux : Médecine thérapeutique, traitement des maladies mentales et magnétisme animal (Berlin, 1821) ; Éléments de physiologie de l homme (Berlin, 1822) ; Éléments de pathologie générale et de thérapeutique (Berlin, 1823)- ; Bisfoire universelle de la médecine (Erlangen,

LEUR

1825) ; De la vie et de l’action, et clinique psychiatrique dans un hôpital d’aliénés (Nuremberg, 1825) ; Païeon ou Philosophie populaire de la médecine et de sou histoire (Erlatigen, 1826) ; Eubiotique ou Hygiène de ta vie physique et psychique (Berlin, 1828) ; Une nouvelle Alexandrie et un nouveau Oalien (Munich, 1828) ; l'Anthropologie générale comme base de la médecine dans l’esprit de la Germanie chrétienne (Erlangen, 1S34) ;, Traité de psychiatrie (Leipzig, 1837) ; Histoire de la santé et Jes maladies (1842) ; Des caractères de la médecine de l’époque (1851) ; Théorie de la méde- ct’ue (1851) ; De l’éducation médicale (1853) ; Histoire de la médecine (1863), etc.

LEUR pron. pers. pi. de la 3« pers. Ceurital. loro, du lat. illorum, génitif pluriel de Me, lui). À eux, à elles ; se place immédiatement devant le verbe dont il est complément ou devant le complément en, si le verbe a ces deux compléments : Cet enfant aime ses parents et leur obéit. Je lkur en parlerat. Dès qu’on leur est suspect, on n’est plus innocent.

Racine.

— À ces choses-là : Ces plantes sont difficiles à cultiver ; il LEUR faut de l’ombre et de la fraîcheur. II n’y a pas d se fâcher contre tes choses, car cela ne leur fait rien du tout. (Ste-Beuve.)

LEUR adj. poss. Ceur — v. l’étym. du mot précèdent). D’eux, d’elles, qui appartient à eux, à elles : Il y a des gens qui vont à leur perte par le chemin le plus pénible. (La Bruy.) Ce sont les hommes qui font leur propre malheur. (B. de St-P.) Les femmes tiennent à leurs agréments encore plus qu’à LEURS passions. (Mmo de Staël.) Nous sommes persuadé que les grands écrivains ont mis leur histoire dans leurs ouvrages. (Chuteaub.) Nos pères trouvatent LEURS plaisirs dans leur famille, LEUR instruction dans les temples, leurs omiisemeuts dans leur bibliothèque et leurs délassements chez leurs voisins. (J. Joubert.) il De ces choses, qui appartient à ces choses : Les livres ont aussi leurs destins. Les palmiers se rapprochent des fougères par leur port et leur structure. (M.-Br.) Les bonnes pensées ont leurs abîmes comme les mauvaises. (V. Hugo.)

Ces oiseaux de la nuit, rassemblas dans leurs trous, Exhalent les poisons de leur orgueil jaloux.

Voltaire.

— Pron. poss. Le leur, la leur, les leurs, La. chose, les choses d’eux, d’elles : Les pauvres ont leur fardeau et les riches ont aussi le leur. (Boss.)

— s. m. Le leur, Ce qui est à eux, à elles : Qu’ils me laissent en paix, Je ne leur ai jamais rien demandé du leur. Les sots n’attrapent rien ; quelques-uns y mettent DU LEUR. (P.-L. Cour.)

— s. m. pi. Les leurs, Leurs parents, leurs proches, leurs amis : S’ils n’aiment pas les leurs, qui donc ahneroid-ils’.' J’y ai pris la même part que si j’eusse été un nES leurs. (Marmoniel.)

— Gramm. Emploi de leur, leurs et de son, sa, ses, avec chacun. V. cum ; un.

— Répétition de leur. Leur se répète nécessairement devant chacun des adjectifs

qui se rapportent réellement à des substantifs différents : Je connais leurs grands et leurs petits-enfants. Il est mieux de ne pas le répéter si les adjectifs se rapportent au même substantif : Jts ont donné des preuves de leur étonnante et naïve simplicité. Un trouve cependant des exemples de répétition de leur dans ce dernier cas.

LEURECHON (Jean), jésuite et mathématicien français, né dans la duché de Bar vers 1591, mort en 1670. Professeur de philosophie et de mathématiques, puis recteur du collège de Bar, il devint confesseur du duo de Lorraine. Il a laissé un certain nombre d’écrits, parmi lesquels nous nous bornerons à citer : Récréation mathématique, composée de plusieurs problèmes plaisants et facétieux (162V in-Su).

LEORET (François), célèbre médecin aliéniste français, né à Nancy en 1797, mort en 1851. Interne à ses débuts dans 1 hospice de Oharenton, il s’attacha dès cette époque a. l’étude des maladies mentales, se lit recevoir docteur en 1826, puis devint médecin d’une section d’aliénés à Bicêtre, directeur d’une maison de fous à Paris, enfin, en 1829, médecin en chef de Bicêtre. Leuret, partisan de la méthode physiologique, sortit de la voie timide où s’était tenu son maître Esquirol et introduisit à bicêtre d’utiles réformes, telles que des écoles pour les aliénés et les repas en commun dans le réfectoire. Il attaquait la folie au moyen des émotions fortes, de la douleur physique et de la souffrance morale, joignant à ce traitement l’emploi de la musique, alternant avec les douches et les effusions froides, pour exciter la sensibilité des malades. Comme psychologue, il a combattu avec opiniâtreté la théorie de Gall. Ses principaux ouvrages sont : Fragments psychologiques sur la folie (1834, in-S") ; Du traitement moral de la folie (184u, in-8o) ; Sur ta révulsion morale dans le traitement de la folie (1841, in-4o) ; Anatumie comparée du système nerveux (1838 et années suiv.), avec allas.

LEURRE s. in. Ceu-re — du germanique : ancien allemand luoder, chair d’un animal mort, charogne, leurre -t allemand moderne