Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 2, Lep-Lo.djvu/317

Cette page n’a pas encore été corrigée

LOUA

Louail : Histoire abrégée des jésuites, en collaboration avec Fouilloux et MU" de Joncoux (1BOS) ; Histoire du cas de conscience signé par quarante docteurs de Sorbonne (Nancy, 8 vol. in-12), en collaboration avec M’e de Joncoux ; Lettres d’un théologien à un évêque sur cette question : S’il est permis d’approuver les jésuites pour prêcher et pour confesser (Amsterdam, 1717, in-12) ; l’Idée de la religion chrétienne (Paris, 1823, in-12), eu collaboration avec Blonde ! ; 1» première partie de l’Histoire du Hure des lié flexions morales (1723, in-io) ; les trois dernières parties ont été écrites par l’abbé Cadry.

LOUANDKB (François-César), historien français, né à Abbeville en 1787, mort en 18G2. Etabli nègoeiant’dans sa ville natale, il consacra ses loisirs à l’étude de l’histoire de sa province, et fut nommé, en 1830, archiviste et bibliothécaire d’Abbevillo.. On lui doit, outre des articles sur l’histoiro de sa ville natale : Biographie d’Abbeville et de ses environs (Abbeville, 1829, in-8") ; Histoire antienne et moderne d’Abbeville et de son arrondissement (Abbeville, 1S34-1S35, in-8°) ; Histoire d’Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu’en 17S9 (Abbeville, 1844, 2 vol. in-S°), ouvrage que l’Académie dos inscriptions a mentionné en 1846 ; les Mcajeurs et tes maires d’Abbeville de 1184 à 1818 (Abbeville, 1851, in-8°).

LOUANDRE (Charles-Léopold), littérateur français, fils du précédent, né à Abbeville en 1812. Envoyé fort jeune à Paris, il s’était fait recevoir licencié es lettres et avait collaboré à divers recueils du temps quand il entra, en 1842, à la Revue desDeux-M ondes, où il devait rester jusqu’en 185-1. Les travaux d’histoire contemporaine, sociale et religieuse qu’il inséra successivement dans ce recueil ne tardèrent pas a le mettre en évidence. On cite, parmi ces travaux. : la Poésie depuis 1830 (1842) ; De la production intellectuelle en France depuis quinze ans (1847) ; Du mouvement catholique (1844) ; Statistique morale de la France (1851) ; les Sociétés savantes de Paris et des départements (184C). Pans ces éludes littéraires, la fantaisie et l’humour de l’auteur se donnent pleine carrière. Dans les suivantes, il n’est pour ainsi dire qu’historien et archéologue : Jeanne Dure dans l’histoire et duus la poésie (1847) ; De l’histoire du jansénisme (1847) ; l’Église et les évêques de Paris (1851) ; Mabillou et les bénédictins français (1847) ; les Protestants français eu Europe (1853) ; Savonurole et le radicalisme mystique (1854) ; Du travail et des classes, laborieuses dans l’ancienne France (1853) ; Réciter ches nouvelles sur le règne de Louis X Y (1857), etc.

Après avoir quitté la Revue des Deux-Mondes et la Revue de Paris, il publia, dans lo" Magasin de librairie, de Charpentier : De l’alimentation publique sous l’ancienne monarchie, œuvre étendue et d’une érudition solide, dont il existe un tirage à part (1800) ; puis il publia dans la Revue nationale, qui avait succédé au Magasin de librairie : De la noblesse sous l’ancienne monarchie, travail recoinmandable et fort remarqué ; Des origines de la royauté française, eto.

En 1855, M. Charles Louandre devint rédacteur en chef du Journal général de l’instruction publique, en mémo temps que du Journal des instituteurs. 11 a quitté depuis quelque temps la direction du Journal général de l’instruction publique.

M. Louandre l’ait partie du comité des travaux historiques. C’est à la t’ois un érudit, un écrivain d’un remarquable talent, et ses travaux, sont presque tous relatifs à l’histoire littéraire, à l’histoire des institutions et aux sciences archéologiques. Outre ses articles dans les revues précitées, dans la Revue contemporaine, l’Encyclopédie moderne, Patria, etc., M. Louandre a publié : traduction des Commentaires de César (1S30) ; Catalogue de la bibliothèque communale d’Abbeville (1837, 2 vol. in-8°) ; Essais historiques, la plupari en collaboration avec M. Cti. Labitte ; De la sorcellerie (l vol. in-8») ; traduction des Œuvres de Tacite (1845, 2 vol. in-it) ; Mémoires et documents inédits de l’histoire du tiers état (4 vol.), avec Augustin Thierry ; les Arts somptuaires (Paris, 1857, 4 vol. in-4», avec planches) ; Dictionnaire de géographie et d’histoire (1859, in-18) ; Dictionnaire usuel des sciences (1862, in-18) ; Histoire de la littérature française par les monuments (18C4, 2 vol. in-18), etc. Enfin on lui doit des éditions annotées de Molière, La Fontaine, Racine, Voltaire, Machiavel, Montaigne, etc.

LOUANGE S, f. (lou-an-je — rad. louer). Paroles prononcées, discours tenu pour vanter quelqu’un ou quelque chose, pour en dire du bien : Mériter, s’attirer des louanges. Prodiquer des louanges. Combler quelqu’un de louanges. Donner des louanges à quelqu’un, à la conduite de quelqu’un. Dire quelque chose à la louange de quelqu’un. Faire des louanges de quelqu’un. Les louanges seraient d’un grand prix, si elles pouvaient nous donner les perfections dont on nous loue. {Henri IV.)La louangk des belles actions sert d’aiguillon à la vertu. (D’Alblanc.) La vanité grossière est aolde des plus ridicules louanges. (Fén) Il n’y a rien de si impertinent et de si ridicule qu’on ne fasse avaler, lorsqu’on t’assaisonne en louanges. (Mol.) Ce n’est point par modestie qu’on se dérobe aux louanges, mais pour éire loué deux fois, (La Rochef.)

LOUB

Combien de grands hommes, généralement ap- i plaudis, onl gâté le concert de leurs louanges en y mêlant leur voix ! (Fonten.) Nous aimons quelquefois jusqu’aux louanges que nous ne croyons pas sincères. (Vauv.) Les louanges exagérées font tort à celui qui les donne, sans relever celui qui les reçoit. (Volt.) La louange ne sert qu’à corrompre ceux qui la goûtent. (J.-J. Rouss.)Napoléon aimait moins les louanges vraies que les flatteries serviles. (M>c de Staël.) De toutes les pratiques du monde, la louange est la plus habileméiit perfide. (Balz.) La louange d’un flatteur est plus à craindre que la menace d’un ennemi. (Petit-Senn.)

Une fausse louange est un blâme secret.

Corneille.

La louange chatouille et gagne les esprits.

La Fontaine.

Le nectar que l’on sert au maître du tonnerre. Et dont nous enivrons tous les diem delà terre,

C’est la louange, Iris

La Fontaine.

Une juste louwigç a tic quoi nous flatter ; Mais un esprit bien fait doit prendre Bien moins de plaisir à l’entendre Que de peine à la mériter.

Pavillon.

— Poét. Chanter, célébrer les louanges de, Célébrer la gloire, discourir en l’honneur de : Chanter les louanges d’un héros. Célébrer les louanges de Dieu. Il Vanter, faire l’éloge, dire du bien de : En Chantant la louange de tous les bons riches, on peut faire monter le rouge de la honte à la face de tous les mauvais. (Toussenel.)

— Syn. Louange, npplaudi«seineiil, cloge.

V. APPLAUDISSEMENT.

LOUANGE (lou-an-jé) part, passé du v. Louonger : Une personne louangée de tout le monde.

— Substantiv. Personne louangée : Le louangeur prête ses éloges avec usure. ; il prend pour intérêts les bieijfaits et l’affection du louange. (Boiste.)

LOUANGER v. a. ou tr. (lou-an-jé — rad. louange. — Prend un e après le g devant a et o.• Je louangeai, nous louangeons). Donner des louanges à, faire l’éloge de : Tout le monde vous louange.

Se louanger v. pr. Se donner des louanges à soi-même : La vanité ne perd aucune occasion de se louangée. (Boiste.)

— Se donner des éloges l’un à l’autre :

Tour à tour, vous et moi, nous nous louan-gerons.

Poisson.

LOUANGEUR, EUSE adj. (lou-an-jeur, eu-ze — rad. louanger). Qui aime à louanger, qui louange habituellement. :

Nourrice de guerriers, louangeuse Eralo, Tu fus le chaste amour de mes jeunes années. Tu. de Banville.

Il Qui contient des louanges ; qui a le caractère de la louange : Paroles louangeuses. Il s’agissait de faire un article louangeur sur cette production. (E. Guinot.) En récits louangeurs ils ne tarissent pas.

Ancelot.

— Substantiv. Personne louangeuse : Un louangeur banal déplaît en cherchant à nous plaire. (Delille.) Tous les louangeurs sont également disposés d faire une satire. (Duclos.)

— Syn. Louangeur, adulateur, flagorneur, flotteur. V. ADULATEUR.

— Louangeur, lautlutif. V. LAUDATIK.

LOUARGAT, bourg et commune de France (Côtes-du-ïsord), canton de Belle-lsle-en-Terre, arrond. et a 14 kilom. O. de Guingamp ; pop. aggl., 531 hab. — pop. tôt., 4,580 hab. Minoteries, tanneries ; fabrication de chaises et meubles communs.

LOUA11N (Yves), nom d’un paysan basbreton qui a été, en 1854, victime d’une déplorable erreur judiciaire. V. Eaffet.

LOUBÉJAC, village et commune de France (Dordogne), canton de Villet’ranchu-de-Belvés, arrond. et à 51 kilom. de Sarlat ; 960 hab. Le château de Sermet, ancien domaine des templiers, a conservé de sa construction primitive une tour très-curieuse et très-élevée. Bans les environs se voient les ruines d’un couvent de bénédictins et la fontaine des Trois-Evèques, qui jaillit dans un admirable vallon entouré de montagnes à pic et d’un couronnement de hautes futaies. Une table de pierre réunissait à certains jours, près de cette fontaine, sur l’extrême limite des trois diocèses d’Agen, de Cahors et de Sarlat, les trois évêques qui pouvaient dîner ensemble sans sortir de leur juridiction.

LOUBENS (Emile), pédagogue et écrivain français, né à Toulouse en 1799. Il vint habiter Paris, où il se livra à l’enseignement, et où il dirigea, pendant plusieurs années, une maison d éducation. On doit à, M. Boubous plusieurs ouvrages destinés à l’instruction de la jeunesse. Nous citerons de lui : Répertoire des termes principaux employés dans l’histoire naturelle et dans la géographie (Paris, 1839) ; Manuel de morale pratique et religieuse d l’usage des écoles (1841), couronné par la Société pour l’instruction élémentaire ; Conseils aux écoliers (1847) ; Programme d’un cours de morale (1851) ; Précis de morale (1858) ; Encyclopédie de morale (1864), etc.

LOUC

— Son frère, Charles Loubens, n été professeur à l’Athénée, a collaboré à la Revue indépendante, et a publié, entre autres ouvrages : Histoire de France dédiée aux enfants.

LOUBÈRE (Simon ue La), géomètre français. V. La Loubère.

LOUBÈRE (Antoine de La), littérateur français. V. La Loubère.

LOUBÈS (SAINT-), bourg et commune de France (Gironde), canton du Carbon-Blanc, arrond. et à 12 kilom. de Bordeaux, au-dessus de la vallée de la Dordogne ; pop. aggl., 1,248 hab. — pop. tôt., 2,305 hab. Récolte et vente de vins estimés, légumes, fourrages. L’église paroissiale présente quelques détails intéressants d’architecture romane, entre autres une abside curieuse du xnc siècle et un joli clocher.

LÛUB1NE s. f. (lou-bi-no — dimin. de loup). Ichthyol. Nom vulgaire du centropotne loup et d’une espèce de perche de la Guyane.

— Encycl. La loubine, appelée aussi lubin ou loup de mer, est un poisson du genre bar, dont la longueur atteint jusqu’à 2 mètres ; sa forme rappelle celle du saumon ou de la truite ; sa couleur est d’un bleu noirâtre sur le dos, d’un blanc argentin sous le ventre, le tout parsemé de points noirs. La gueule, dont l’ouverture est très-grande, a les mâejioires hérissées de petites dents. Ce poisson habite la Méditerranée ; au printemps il remonte les fleuves et se répand dans les étangs ; à l’automne i ! retourne à la mer. Les noms que lui ont donnés les anciens et les modernes font allusion à sa voracité. Sa chair a été de tout temps fort estimée ; elle est généralement de meilleure qualité quand le poisson a été pris en pleine iner. La partie antérieure est plus prisée, d’où le proverbe : Tête de loup et queue de muge. V., pour plus de détails, bar.

LOUBISI, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 200 kilom. N.-O. de Pultawa, sur la Soula ; 5,000 hab. Jardin botanique et magasins de médicaments de la couronne.

LOUBON (Charles-Joseph-Emile), peintre français, né à Aix en 1809, mort à Marseille en 1S03. Élève de Granet, il fut aussi son collaborateur pendant le séjour qu’ils firent ensemble en Italie ; puis il vint à Paris achever son éducation à l’École des beaux-arts. Loubon débuta au Salon de 1833 par la Communion d’un prisonnier, tableau qui passa inaperçu. Ce ne fut que sept ans plus tard qu’il exposa de nouveau. Jésus-Christ et la Samaritaine, les Génois à la fontaine (1840) prouvèrent que l’artiste avait une science véritable de la forme et de !a composition, mais peu d’originalité. Peu après, il quitta Paris pour se fixer à Marseille, où il devint directeur de l’école pratique de dessin, et il rendit dans ces fonctions do grands services. Loubon n’en continua pas moins à s’adonner ’ à la peinture. Il composa un grand nombre de tableaux d’histoire et do genre, des paysa- ’ ges, des portraits, etc., qu’il exposa en province, où ils ont toujours été bien accueillis. Citons, parmi los plus remarquables : Episode du choléra (musée de Montpellier) ;’ le Col de la Ginesle, Levée, du camp du Midi, Muletier du Var, Fermière de Soumabre (Paris, 1855) ; Souvenir de la campagne de Rome (1859) ; Cuscarotles portant le poisson sur la route de Suinl-Jean-dc-Lu ; à Ùuyouna (isci) ; Aprèsmidi d’automne (18C3).

LOUCCOS, rivière de l’Afrique septentrionale, empiro du Maroc, province de Fez. EUo prend sa source dans le Petit Atlas, coule au N.-O., et se jette dans l’Atlantique, près de Laruche, à co kilom. S. de l’entrée occidentale du détroit de Gibraltar, après un cours d’environ 400 kilom. Des bâtiments de 150 tonneaux la remontent un peu avec la marée.

LOUCE s. f. (lou-se). V. louche.

LOUCHAIS’, peuple de l’Indoustan, qui habite une partie du Bengale oriental. La contrée où il réside présente une succession de montagnes, entassées les unes derrière les autres et traversées par de profondes vallées qu’arrosent de rapides rivières. La contrée est salubre et le climat délicieux. Les Louchais ont une intelligence remarquable, qui se manifeste par une compréhension prompte et facile ; ils sont de belle race ; leur taille moyenne est, pour les hommes, do 5 pieds 6 pouces anglais, et, pour les femmes, de 5 pieds 4 pouces. Leur teint passe par toutes les nuances du brun. Us ont le nez épaté, les narines dilatées, les lèvres épaisses, les yeux petits et fendus en amande. Quelques types cependant présentent un nez aquilin et une boucho petite, des lèvres minces. Chez tous, les pommettes sont proéminentes et la barbe . rare.

Leur costume consiste en une grossière chemise de coton, laissant passer lo bras droit ; cette chemise est maintenue par une courroie à laquelle pend, sur lo dos, un sac de peau, nécessaire obligé des Louchais. Ils y renferment leurs couteaux, leurs pipes, leur tabac et autres menus objets d’un usage journalier. Ce sac est quelquefois travaillé avec beaucoup de goût. Les hommes portent au cou des colliers d’ambre ou de pierres de couleur et quelquefois une dent de tigre montéé en argent, qui Sans doute leur sert de talisman. Des pluineâ brillantes ou une touffe de poils de chèvre passés dans l’oreille constituent leur principale parure. Quelques

LO’tJC

695’

chefs se couronnent la tête de plumes. Il semble que les femmes dédaignent la parure. Quelques-unes cependant ont des boucles d’oreilles en terre blanche. Tous leurs soins sont donnés à leur coiffure, qu’elles disposent avec un goût exquis. Hommes, femmes et enfants furent constamment. Les Louchais s’adonnent avec passion il la chasse. Leurs principales armes sont la lance, le dao ou poignard, les llèches et le fusil à pierre, introduit chez eux depuis une quinzaine d’années. Ils fabriquent éûx-inêmes une poudre de qualité intérieure. Us construisent leurs villages sur des érainencès, ’cultivent ’ le blé, le riz, le poivre, le tabac, s’adonnent. à là fabrication des paniers de bambou, etc.1

Par leurs razzias fréquentes, lès Louchais, se sont rendus redoutables nu Bengale. En 1869, les Anglais envoyèrent Contre eux une expédition qui n’eut pas de succès. De novembre 1871 à mars 1872, par ordre dé sir ’ Napier, une colonne expéditionnaire pénétra ■ dans la contrée qu’ils habitent ot les forçai à se soumettre.

LOUCHABD, ARDE s. (lou-char, ar-de -rrad. louche). Kam. Personne qui louche : Un vieux louchard. Une vilaine louciiardu.

— Adjectiv. Qui louche : Elle est jolie, quoique un peu loucharde., .. ■

— s. m. Miner, Espèce de pierre1 à bâtir, que l’on exploite dons le département de la Vienne.

LOUCHE s. f. (lou-che. — Y. l’étymologie à ’ la partie encyclopédique). Dans le nord de la France, Grande cuiller à long manche, pour servir le potage ; Une louche d’argent. Il Cuiller à pot. Il On dit aussi louce et l’ocau.

— Agric. Sorte d’écuello à long manche, servant à répandre sur les terres les engrais liquides. Il Bêche, hoyau.

— Techn. Outil de tourneur creux, conique et à bords tranchants, qui sert à agrandir les trous déjà commencés.

— Ichthyol. Poisson’du genre labre, qui vit dans les mers d’Europe.

— Enoyçl. Linguist. i Louche ou poche, lequel faut-il choisir pour exprimer une cuiller à potage ? Ce qu’on voudra, dit Génin, Tous les deux sont bons, tous les deux sont français ot se rencontrant dans dos textes qui méritent de faire autorité. Il est donc regrettable que l’Académie, en n’admettant ni I un ni l’autre, ait laisse ou, pour mieux dire, ait créé une lacune dans notre vocabulaire usuel. Louche, en bas latin iochea, trànsfprmation de cochlear, était en usage au xvo siècle.

Le diminutif louchet se rencontre, soit au sens de petite cuiller, soit au sens’de houlette, parce que la houlette se termine par un ferrement an forme de cuiller., ,

« Palsgrave, dans sa listédes homonymes, donne uny louche, un homme louché, et une louche, une cuiller à pot, en vieille langue romane, ajoute-t-il.

t Ainsi louche était déjà français en 12Ô7, et l’était encore en 1530. Rabelais même s’en est servi. » ’

LOUCHE adj. (lou-che — latin luscus, borgne, mot qui se rapporte sans douto au mémo ■ radical que l’ancien allemand tusehen, luogen, i regarder, épier). Dont les yeux ne regardent pas dans des directions parallèles : Si l’un des deux yeux prend plus de force que l’autre, l’enfant deviendra louche. (Bulfun.) Qui manque de parallélisme, en parlant des yeux ou ’ du regard : Des yeux louches. Un.regard louche. L’inégalité dans les yeux est la cause du regard louche. (Buff.) L’œil louche, inactif, tombe par degrés dans cet élut de débilité.. par défaut d’exercice, que Rrown a si bien nommé faiblesse indirecte. (Richerund.)

— Par ext. Trouble, privé de transparence : Du vin louche. Une perle louche. Une perle qui a un œil loucue..

— Fig. Qui n’est pas olnir> qui n’est pas net, qui laisse quelque hésitation dans l’esprit : Une expression louche. Un mot wi peu louche. Une explication qui est bien louche.

« Il Suspect, équivoque dans l’intention : Toute cette conduite me parait bien louche. 'Tout cela est fort louche, il Qui manque do justesse, de rectitude : La raison de la femme est louche comme les yeux de Vénus. (Proudh.)

— Prov. L’envie est louche, a des yeux louches, Un envieux n’a pas une idée juste dûs actions d’autrui : /.’envie, qui A oes YEUX louches pour voir le bien, a des pouMoils d’airain pour publier te mal. (Eemoutey.),

Là glt la pâle Envie, à l’œil timide et louche.

Voltaire.

— Peint. Noirâtre et sans transparence, en parlant d’une peinture sur verre ou sur émail.

— Substantiv. Personne louche : Les louches ont quelquefois lu vue très-longue.

— s. m. Ce qui est louche, ce qui manque de clarté : Il y a du louche dans cette expression, li Ce qui est suspect, ce qui soulève des doutes, des soupçons : Je vois du louche dans ses démarches,

— Syn. Louche, ambigu, amphibologique, équivoque V. AMBIGU.

LOUCHEMENT s. m. (lou-che7man — rad. loucher). Action de louehor i’tJu louchemeNT désagréable, à Ou dit aussi loucherie s. f.. Il est une loucherie qui annonce la timidité, une autre la perfidie. (Boiste.)-