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LONG !

I

dans beaucoup de détails, ou qu’on a ennuyé ses auditeurs.

longue s. f. (lon-gha — rad. long). Lon-ne durée de temps. Usité seulement dans a loc. adv. À la longue, Après un long temps et de longues difficultés, avec le temps, à la fin : Peu d’esprit avec de la droiture ennuie moins À la. longue que beaucoup d’esprit avec des travers. (La Rochef.) Ce sont les gens de goût seuls qui’gouvernent k la longuu l’empire des arts. (Volt.) Une vérité solidement établie suffit pour faire crouler k la longue une ?nultitude d’erreurs. (P. Leroux.) Lahuine, À la longue, tue le malheureux gui se plait à la nourrir. (J. Casanova.)

—*■ Gramm. Syllabe longue : Le spondée se compose de deux longues, le dactyle d’une longue et de deux brèves, l’anapeste de deux brèves et d’une longue.

— Fam. Observer les longues et les brèves, Être d’une attention minutieuse dans ce qu’on fait.

— Mus. anc. Note carrée avec une queue à droite.

— Encycl. Mus. La longue, dans l’ancienne notation musicale, était une note carrée accompagnée d’une queue, qui valait quatre

mesures binaires ou à deux temps, -et conséquemment huit temps. Sa valeur était donc le double de celle de la brève ou ronde. Dans la mesure ternaire, ou à trois temps, elle valait trois brèves. « On nomme aussi longue, disait Brossard dans son Dictionnaire de muligue, toute note : l° qui tombe dans le premier temps de quelque mesure que ce soit, et dans le troisième de la mesure à quatre temps j S° qui est la première des deux notes qui composent un temps ; 3° toute note qui vaut deux temps de quelque mesure que ce soit, et à plus forte raison si elle en vaut trois ou quatre ; 4» toute note syncopée ; 5° toute note pointée ; 6° toute note "chargée de quelque agrément ; V> une note seule dans le deuxième temps de la mesure a deux temps, ou dans le second ou quatrième de la mesure à quatre temps, peut aussi passer pour longue, pourvu que la suivante descende, parce que pour lors elle est censée chargée de l’agrément qui s’appelle chute. •

L’ancienne notation avait aussi la longue double, qui valait deux longues et qui était une fois plus large dans sa forme que la longue ordinaire.

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longue,

longue double.

LONGUE, Ile de l’archipel de la Sonde, près et à l’O. de Billiton, par 2° 50’ de lat. S., et 105» 10’ de long. E. ; 32 kilom. de longueur.

LONGUE ou ROGIJE, la plus septentrionale des lies Querimbes, dans le N.-O. du canal de Mozambique, sur la côte de la capitainerie générale de ce nom, gouvernement du Cabo-del-Gado, en face de Mouloury.

LONGDÉ, ville de France (Maine-et-Loire), chef-lieu de canton, arrond. et à 18 kilom. S.de Baugé, sur la rive gauche du Lathan ; pop. aggl., 1,855 hab.—pop. tôt., 4,274 hab. -Carrières de pierre détaille ; fours à chaux ; fonderie ; tuileries ; huileries ; tanneries ; commerce de bestiaux et de porcs ; graines, chanvre, fruits, sangsues, bois de charpente. Aux environs sont les vestiges d’une voie romaine ; le château d’Avoir, de construction gothique, avec pavillon flanqué de quatre tours, entouré de fossés ; le château de la Sicotière, où se remarquent les belles ruines d’une chapelle et d’une tour à sept étages.

Longue-Upcc le Normand, drame en cinq actes, de Joseph Bouchardy ; représenté sur le théâtre de l’Ambigu-Comique le 1er décembre 1837. Au lever du rideau, nous sommes à Constantinople ; Emmanuel Comnène est empereur. Un personnage ambitieux, Andronic, convoite le pouvoir ; il aurait, si l’empereur mourait, la tutelle du jeune prince Alexis. On voit arriver à la cour la comtesse de Montfort, la femme qu’Emmanuel a jadis répudiée, mais qu’il rappelle auprès du trône et qui, en se rendant aux vœux de son époux, s’est fait accompagner par sa nièce à elle, la jeune Agnès. Agnès est aimée par un jeune homme dont le nom, la famille, l’existence sont un mystère pour tout le monde, et qui la poursuit de ses ferventes adorations. Ce dernier se trouve bientôt initié aux intrigues du palais, qui occupent tout le premier acte ; car l’empereur, blessé à la chasse par une flèche empoisonnée, est près d’expirer, et Andronic touche au but qu’il poursuit. En effet, la couronne tombée du front d’Emmanuel passe a Alexis. Conformément aux dernières volontés de son père, le nouvel empereur épousera Agnès ; mais bientôt il tombe lui-même sous les coups de misérables assassins dévoués à Andronic. Alors ce dernier s’empare de l’empire. Il a atteint le but de son ambition. Longue-Epée le Normand n’est autre que le jeune inconnu dont nous avons parlé tout à l’heure. L’usurpateur, reconnaissant en lui d’éminentes qualités, le nomme son premier ministre. Longue-Epée, arrivé à ce degré d’élévation, apprend de la bouche même d’un

vieux serviteur le secret de sa naissance ; il est le fils d’Emmanuel Comnène et de la comtesse de MontfortI Oh ! alors, son rôle

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change ! Tous ses efforts tendront à arracher sa mère à la mort qu’Andronic lui prépare. Il y parvient bientôt. Mais Andronic a résolu d’épouser Agnès, que Longue-Epée aime toujours. À cette nouvelle, Longue-Epée court au palais ; il provoque le lâche, qui jadis fut.la cause de tous ses malheurs, ce même Andronic qui, pour écarter du trône l’obstacle qu’un fils de l’empereur plaçait devant lui, avait tenté de le faire assassiner et n’avait réussi qu’à le priver momentanément des brillants avantages de sa naissance. Ces avantages, Longue-Epée est occupé à le3 reconquérir et il empêchera bien Andronic de lui voler sa fiancée aujourd’hui comme il a voulu lui voler son trône ■ autrefois. Un combat est sur le point d’avoir lieu lorsque la comtesse de Montfort parait, suivie de tout le sénat, qui reconnaît publiquement Longue-Epée le Normand pour l’héritier de l’empire. Andronic se frappe de son poignard et jette en mourant sa couronne dans la fosse aux lions. Le patriarche de Constaniinople l’offre en vain à Longue-Epée ; Longue-Epée, préférant le bonheur et la simplicité aux pompes de l’empire, s’éloigne avec sa mère et sa fiancée.-Ils partent pour la France.

Tel est, autant que peut le montrer une rapide analyse, ce drame trop plein peut-être d’incidents et de faits, mais solidement charpenté. Né entre Gaspnrdo le pêcheur et le Sonneur de Saint-Paul, il n’a pas eu la vogue extraordinaire de ces deux, autres ouvrages de Bouchardy, mais il a joui d’un succès longtemps soutenu et peut compter parmi les meilleures productions de ce dramaturge, si populaire il y a une trentaine d’années.

LONGUE-ÉPINE s. f. Ichthyol. Poisson des mers intertropicales, qu’on appelle aussi

DIODON HOLOCANTHE. Il P). LONGUES-ÉPINES.

LONGUEIL (Richard-Olivier de), évëque de Coutances, né vers 1410, mort à Pcrouse en 1470. Chargé de reviser le procès de Jeanne Darc, il en constata l’illégalité et l’injustice. Charles VII l’employa avec succès dans diverses négociations et obtint pour lui le chapeau de cardinal. Louis XI mit également à profit les talents diplomatiques de ce prélat. Toutefois, Longueil, ayant échoué dans la réclamation qu’il fit, au nom du roi de France, de l’investiture de la Sicile en faveur du duc d’Anjou, craignit le ressentiment de Louis XI et resta en Italie jusqu’à la fin de ses jours. Il avait été nommé par Pie II évêque de Porto et légat de l’Ombrie.

LONGUEIL (Christophe de), en latin Longoiius, savant belge, un des plus célèbres latinistes de son temps, né à Malines en 1490, mort en 1522. Il enseigna le droit à Poitiers (1510), puis se rendit à Paris, où il plaida avec tant d’éclat qu’on le nomma, malgré son extrême jeunesse, conseiller au parlement. Peu après, il quitta cette ville pour visiter l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, la Suisse, et se fixa, en 1518, à Padoue, où il vécut dans l’intimité de Renaud Polus, depuis cardinal. Comme beaucoup d’autres érudits de cette époque, il prit le style de Cicéron pour modèle, et il parvint à l’imiter avec un rare bonheur. Clément Marot et Bembo lui ont composé une épitaphe ; Polus a écrit sa vie. Cet érudit, qui mourut a trente ans, joignait à un remarquable savoir une mémoire prodigieuse. Nous citerons parmi ses écrits : Perduellionis rei deftnsiones dus (Venise, 1518) : Epistolarum libri IV (Florence, 1524) ; Ad Lutheranos jam damnatos oratio (Cologne, 1529).

LONGUEIL (Gilbert de), en latin Longolius, érudit hollandais, né à Utrecht on 1507, mort à Cologne en 1543. Après avoir étudié en Italie les belles-lettres, la philosophie et la médecine, il revint avec le grade de docteur dans son pays et, tout en pratiquant l’art de guérir, il enseigna les belles-lettres à Deventer, à Cologne et à Rostock. Ses principaux ouvrages sont : Lexicon græco-latinum auctum (1533, in-8°) ; Dialogus de avibus et earum nominibus græcis, latinis et germanicis (1544, in-8°). On lui doit, en outre, de bonnes éditions annotées des Métamorphoses d’Ovide, de Plaute, des épîtres de Cicéron, des opuscules de Plutarque, etc.

LONGUEIL (René de), marquis de Maisons, magistrat et homme d’État français, né à Saint-Germain-en-Laye, mort à Paris en 1677. Successivement membre et président à mortier du parlement, premier président à la cour des aides, gouverneur du château royal de Saint-Germain (1645), il sut, pendant les troubles de la Fronde, se maintenir fort bien en cour et fut désigné par Mazarin en 1650

Sour remplacer d’Emery comme surintendant es finances. Après une gestion d’une année, en un temps où le désordre et l’anarchie étaient à leur comble, Longueil fut remplacé par La VieuviUe (1651), nommé ministre d’Etat, et-reçut en 1650 le titre de marquis de Maisons, Ce fut dans son domaine déplaisons qu’il fit élever par Mansart un splendide château, dont.le banquier Laffitte a été ’ pendant plusieurs années le possesseur.

LONGUEIL (Joseph de), graveur français, né en 1736, mort en 1792. Élève d’Aliamet suivant les uns, de Leba3 suivant les autres, il a laissé, entre autres œuvres remarquables, le Cabaret flamand et Une halte, d’après Van Ostade ; le Bon ménage, d’après Aubry ; les Modèles, d’après Leprince ; les Pécheurs, d’après Joseph Vernet ; Vue des environs de

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Naples et Vue des côtes de Campante, d’après Lemettay ; Deux batailles chinoises, les vifnettes des Contes de La Fontaine (édition ite des fermiers généraux) et de la Henridde.

LONGUE-LANGUE s. f. Ornith. Nom vulgaire du torcol, k cause de la longueur démesurée de sa langue, il PI. longues-langues.

LONGUEMAR (Alphonse Le TourÉ de), savant et archéologue français, né à Saint-Dizier vers 1800. Élève de l’École de Saint-Cyr, il entra dans l’état-major, prit part à la campagne d’Alger en 1830, reçut, en 1831, le grade de capitaine et donna, en 1836, sa démission. Depuis cette époque, M. Longuemar s’est exclusivement occupé d’études archéologiques et géologiques. Outre des articles et des notices insérés dans divers recueils scientifiques, notamment dans l’Annuaire de la Société géologique, dont il devint membre en 1843, on lui doit plusieurs ouvrages, entre autres : Étude géologique du terrain de la rive gauche de l’Yonne (Auxerre, 1843) ; Chronique du Poitou (1851) ; Excursion archéologique sur les bords du Thoué (1851) ; Pérégrination d’un touriste sur la limite de trois provinces (1856) ; Essai historique sur l’église de Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers (1857) ; Album historique de Poitiers (18G2) ; Recherches archéologiques sur l’ancien pays du Poitou (1863) ; Epigraphie du haut Poitou (1864) ; Géographie populaire du département de la Vienne (1870, in-12), etc.

LONGUESIARE (Gouyede), historien français. V. GOL’YE DE LONGUEMÀRE.

LONGUEMENT adv. (lon-ghe-man — rad. long). Longtemps : Il m’a entretenu longuement. Les oiseaux en cage et condamnés au célibat peuvent longuement subsister. (Virey.) —Tes père et mère honoreras,

Afin de vivre longuement.

(Commandements de Dieu.)

Il Au long, on détail : Il m’a expliqué longuement ce que j’avais à faire.

— Syn. Longuement, longtemps. V» LONGTEMPS.

LONGUE-PAUME s. f. Jeu de paume dans lequel l’espace à parcourir par la balle est très-considérable -.Jouera la longue-paume.

LONGUERESSE s. f. (lon-ghe-rèse — rad. long). Techn. Prisme triangulaire très-allongé, taillé dans une ardoisière pour faciliter l’extraction des ardoises.

LONGUERIE s. f. (lon-ghe-rl — rad. long). Lenteur, longueur d’action : Rien ne mate le Français comme la longubrie. (Et. Pasq.) Il Vieux mot.

LONGUER1NE s. f. (lon-ghe-ri-ne). Constr.

V. LONGRINE.

LONGPERUE (Louis Dufour de), abbé de Saint-Jean-du-Gard et de Sept-Fontaines, critique et historien français, né à Charleville (Ardennes) en 1652, mort en 1733. Il connaissait la plupart des langues de l’Europe et de l’Orient, et possédait une vaste érudition. On lui doit des ouvrages sur la chronologie, des mélanges de littérature et des dissertations estimées sur des particularités de l’histoire de France. C’était un travailleur infatigable, un esprit alerté et fécond en saillies, irritable et tranchant. Des membres de l’Académie des inscriptions l’ayant engagé à se présenter pour faire partie de leur compagnie : ■ J’y penserai, leur répondit-il, quand vous aurez quitté votre galimatias. » Un autre jour des moines lui demandèrent le non1 ! de son confesseur. » Je vous le dirai, répondit Longuerue irrité de cette question indiscrète, quand vous m’aurez appris qui était celui de notre père saint Augustin. » Parmi ses nombreux écrits, qui ont été publiés après sa mort, nous citerons : Traité touchant la transsubstantiation (1686) ; Traité des annales (1712) ; Description historique et géographique de la France ancienne et moderne (1719) ; Annales Arsacidarum (1732) ; Dissertationes de variis epochiset anni forma veterum orientalium (1751) ; Recueil de pièces intéressantes pour servir à l’histoire de France (1766, 2 vol.) ; Longueruana (1754, in-12), recueil de pensées, de discours, etc., publié par N. Desmarets.

LONGUET, ETTE adj. (lon-ghè, è-tedim. de long). Fam. Un peu long, un peu trop long : Cet habit m’est un peu longuet, il Agréablement allongé : Une main mignonne et longuette. Ces deux fauvettes étaient longuettes, lisses et fraîches. (G. Sand.)

— Par ext. Qui dure un peu trop longtemps : La pièce est intéressante, dramatique, mais un peu longuette. Il Qui parle un peu trop longtemps : L’orateur a été longuet.

— s. m. Techn. Marteau avec lequel le facteur de pianos enfonce dans la table les petites chevilles qui retiennent les cordes.

— Comm. Sorte de papier.

LONGUET (Charles), journaliste et révolutionnaire français, né à Caen vers 1839. Il vint faire son droit à Paris, collabora à divers journaux, puis fonda les Ecoles de France (1864) et, peu après, la Rive gauche, feuilles bien plus politiques que littéraires, et très-hostiles au pouvoir. L’une et l’autre furent bientôt supprimées à la suite de condam^ nations sévères, et M. Longuet alla, en novembre 1865, continuer à Bruxelles la publi LONG

cation de la Rive gauche, qui, grâce aux Propos de Labiénus, de M. Rogeard, avait acquis une grande notoriété. Depuis lors, M. Longuet assista à de nombreux congrès ouvriers, où il prit la parole et se fit le défenseur des idées socialistes, mais en se prononçant contre le communisme, notamment aux congrès de Liège (1866) et de Bàle. Ses violentes attaques contre l’Empire, au congrès de Liège, lui attirèrent, à son retour en France, une condamnation à la prison, et il fut enfermé à Sainte-Pélagie. En 1867, il collabora a la Rue, puis au Peuple et, deux ans plus tard, il fut condamné à deux mois de prison pour avoir lancé, au Café du Boulevard Saint-Michel, une carafe sur un sergent de ville. Après la chute de l’Empire, il fut élu chef du 248" bataillon de la garde nationale et fit peu parler de lui pendant le siège. Lors du mouvement qui éclata à Paris le 18 mars 1871, Longuet s’empara du Luxembourg et fit construire des barricades rue Souffiot. Aux élections du 26 mars, il ne fut point élu membre de la Commune ; mais, au commencement du mois d’avril, il succédaàM. Lebeau comme rédacteur en chef du Journal officiel. Lors des élections complémentaires du 16 nvril, 1,058 électeurs du XVI e arrondissement le nommèrent membre de la Commune. M. Longuet devint membre de la commission de révision des arrêts de la cour martiale, vota contre la création du comité de Salut public, fut remplacé à ('Officiel par Vésinier pour avoir inséré dans ce journal les derniers ordres de Rossel, fit partie de la minorité qui se prononça pour la modération et signa le 15 mai la déclaration par laquelle les membres de la minorité protestaient contre les pouvoirs dictatoriaux du comité de Salut public. Lors de l’entrée à Paris de l’armée de Versailles, il parvint à s’échapper et se réfugia en Angleterre. En septembre

1871, il prit part, comme membre de l’Internationale, aux conférences tenues à Londres par le conseil généra ! de la Société et alla assister, au mois de septembre de l’année suivante, au congrès de La Haye. Vers la fin de

1872, il a ouvert à Oxford un cours de langue et de littérature française.

LONGUEUR s. f. (lon-gheur — rad. long). Dimension d’une extrémité à l’autre : La longueur d’un bâton, d’une pièce d’étoffe. La longueur d’une roule. Le colibri à gorge carmin a quatre pouces et demi de longueur. (Buff.) H La plus grande des deux principales dimensions d’un objet, la plus petite s’nppelant largeur : Un jardin de cent mètres de longueur sur quatre-vingts de largeur. La longueur de ce salon est trop grande pour sa largeur, il Dimension excessive ou considérable dans un sens : La longueur de* mains passe pour vn signe de distinction. La longueur du cou semble être un des attributs de la stupidité. (Buff.)

— Par ext. Durée : La longueur dit temps. La longueur des jours et des nuits est toujours la même à l’équaleur. Il Longue durée : L’habitude et la longueur du temps sont plus nécessaires au bonheur, et même à l’amour, qu’on ne pense. (Chateaub.) La beauté du paysage cache la longueur du chemin. (V. Hugo.)

Patience et longueur de temps Pont plus que force ni que rage.

La Fontaine.

— Etendue du discours : La longueur d’un sermon, d’une pièce de théâtre. Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur. (Montesq.)

Je fuis de leur respect l’inutile longueur.

Racine

Souvent trop de longueur appauvrit la matière.

Boileau

Il Ce qui est diffus ou superflu : Eviter tes longueurs. Supprimer des longueurs. Ce sont tes longueurs, et non pas la longueur, qui nuisent à la précision. (Grosier.) Comment trouvez-vous cela ? dit quelqu’un à Chamfort, à qui il venait de montrer un distique ; il répondit fort plaisamment : Il y a des longueurs. (Laharpe.)

— Lenteur d’action : Les longueurs de la justice sont de véritables injustices. Les Français s’ennuient facilement, ils évitent les longueurs en toutes choses. (Mme de Staël.) Gardons-nous de plaider ; on nous pille, on nous gruge.

On nous mine pnr des longueurs.

La Fontaine.

En longueur, Dans le sens de la longueur : Refendre une planche en longueur.

Traîner, Tirer en longueur, Durer longtemps, progresser très-lentement : Une affaire qui traîne en longueur. Il Faire durer pour gagner du temps : TraIner une affaire en longueur. Tirer les choses en longueur.

Epée de longueur, Nom qu’on donnait autrefois à une épée d’attaque et de défense, par opposition à l’épée courte de ville et de cour, qui était une arme de parade.

Coup de longueur, Ruse préparée de longue main ; perfidie :

Deux pendards effrontés, par des coup J de longueur, Trament de nos amis la honte et la ruine.

Fabrb d’Eolantine.

— Turf. Dimension du corps d’un cheval. adoptée pour unité, dans les courses, pour indiquer dans quel rapport se trouvent les chevaux qui arrivent au but : Gagner d’une LONGUEUR. Arriver premier d’une demi-Loti-