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mento de l’étudiant en droit (18-10). On lui doit, en outre, des éditions annotées des codes.

LOISEAO DE MÀCLKON (Alexandre-Jérôme), avocat français. V. Loyseau de Mau-

LÉON.

I.OISEL (Antoine), célèbre jurisconsulte, magistrat et écrivain français, né à Beauvais le 16 février 1536, mort à Paris le 28 avril 16W. A treize ans, en 1549, Loisel venait suivre à Paris, au collège de Presie, les cours du célèbre Ramus. Après avoir brillamment terminé ses humanités, le jeune étudiant se rendit à Toulouse, où la parole éloquente, l’érudition profonde et vaste de Cujas produisirentsurluiuneimpressionsi vive qu’il l’accompagna

successivement à Toulouse, k Cahors, a Bourges, à Paris, à Valence, sans se fatiguer de ces incessantes mutations. Il fut enfin reçu avocat au parlement de Paris. Ses débuts le placèrent immédiatement au premier rang. Te ! fut leur éclat, qu’après sa troisième plaidoirie l’avocat général Dumesnil lui offrait la main de sa nièce. Ce magistrat, désireux de s’attacher un jurisconsulte de cette valeur, le fit nommer substitut du procureur général. Mais les positions en vue étaient peu le fait de Loisel, avant tout homme de cabinet et d’étude, tl se plaisait dans les travaux qui demandent le calme et la tranquillité. Il devint successivement conseil de Monsieur, duc d’Alençon, de la reine Catherine de Médicis et du duc d’Anjou. C’est à ce titre qu’il publia un remarquable mémoire au sujet du mariage du duc d’Anjou avec la reine Elisabeth d’Angleterre. On y retrouve ces principes fermes, cette haute intelligence de ta dignité de la France, qui ne pouvait permettre qu’un prince français devint non pas le roi, mais le mari d’une reine étrangère, un homme destiné seulement à la propagation de la race. En 1581, Loisel accompagna Pierre Pithou (qu’il avait connu aux cours de Cujas et qui restait son ami) au siège de Guyenne, où l’un était procureur général, tandis que l’autre était avocat général. Montaigne, maire de Bordeaux à cette époque, loua vivement Loisel du discours qu’il prononça à l’ouverture de la session dans cette ville. Loisel, redevenu comme Pithou simple avocat, fut chargé des affaires de l’ordre rie Malte et do la maison de Longueviile. Sauf la réorganisation du parlement à Tours, dont il fut chargé avec Pithou par Henri IV, le reste de sa vie s’écoula dans les travaux ordinaires du palais, et la préparation des remarquables ouvrages qu’il nous a laissés.

Désintéressé, infatigable au travail, Loisel fit preuve, dans de périlleuses circonstances, de ce courage simple, sans éclat, Sans forfanterie, qui prend-sa source, non dans l’amourpropre et le respect humain, mais dans le. cœur et dans le sentiment du devoir. Son ancien professeur, Ramus, avait pèn pendant les massacres de la Saiiit-Barthélpmy, l’instituant son légataire universel. Sf/is souci des dangers qu’il courait, repoussant les conseils de ses plus chers amis, il accomplit courageusement sa mission, disant ; « ’Jieu me voit ! »

Parmi ses œuvres, on reiv *rque : Amnestie ou De l’oubliance des maux faits et reçus pendant les troubles (1595) ; Us Opuscules, publiés par Joly (Paris, 16.52, in-4»), vaste recueil dans lequel il a résumé plusieurs de ses plaidoyers, ainsi que ceux des avocats les plus remarquables de son temps ; les Institutes couslumières ou Manuel de plusieurs règles du droit coustumier et plus ordinaire de la France ; la Guyenne, recueil de huit remontrances faites en la chambre de justice de Guyenne, sur le sujet des édits de pacification (Paris, 1605, in-8"), où se trouve l’arrêt du 28 juin 1593, qui confirme la loi salique ; Poésies latines (1610) ; Des droits du roy et de la couronne, recueilli dans les Opusculus (Paris, 1652, in-4<>), Son fils, Charles Loisel, qui vivait dans la première partie du xvno siècle, a publié : Trésor de l’histoire (jénérale de notre temps, depuis 1610 jusqu’à 1628 (Paris, 1636, in-S°).

LOISEL (Christophe), ecclésiastique français, né à Argentan, en Normandie, dans la deuxième moitié du xvie siècle. Il est l’auteur d’un livre fort rare aujourd’hui, intitulé : Alaximes des sept sages de ta Grèce, en distiques latins et en quatrains français, pour l’instruction de la jeunesse (Paris, 1614, in-8").

LOISËLECH (Jean-Auguste-Jules), littérateur français, né à Orléans en 1807. D’abord notaire, il est devenu bibliothécaire de sa "ville natale et membre correspondant du ministère de l’instruction publique pour les travaux historiques. Ce fut lui qui prit l’initiative de l’érection de la statue de Jeanne Darc, par Foyatier, sur la place du Martroi, à Orléans. Outre une comédie intitulée Léonore, et jouée au théâtre du Gymnase, outre des articles de critique et d’érudition insérés dans divers journaux et recueils de l’Orléanais et de la Touraine, dans le Temps, le Journal du Loiret, dans la Revue contemporaine, etc., M. Loiseleur a publié : Résidences royales de la Loire (1863, in-18) ; les Crimes et les peines dans l’antiquité et dans les temps modernes (1863, in-18) ; les Anciennes institutions de France (1866J ; Problèmes historiques (1807), etc. Dans ce dernier ouvrage, on trouve une série d’études sur des problèmes historiques dont la solution, longtemps cherchée, ne sera sans doute jamais trouvée complètement ; tels sont : le Masque de fer, le Mariage

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secret dé Mazarin et d’Anne d’Autriche, la crime véritable qui a causé la suppression des Templiers, etc., sujets toujours intéressants, que le bibliothécaire de la ville d’Orléans a traités d’une façon- érudite, mais dans un style qui n’a pas assez de relief. Ses procédés d’investigation sont sages et corrects ; mais dans de tels sujets il ne suffit pas d’exposer, il faut projeter de vives lueurs. Nous citerons, parmi ses dernières études, qui ont paru dans le Temps, celles qui ont trait à la mort A’Henriette dAvglelerre, cousine de Louis XIV, aux Procès de la Chambre ardente, etc. Mentionnons encore la Doctrine secrète des templiers (1872, in-18).

LOISELEOB - DESLONGCHAMPS (Jean Louis-Auguste), botaniste français, né à Dreux en 1775, mort à Paris en 1849. Passionné pour la botanique, il explora pour étudier les plantes une partie du midi de la France (1803), se fit recevoir docteur à Paris en 1805, et devint, en issi, membre de l’Institut. Loiseleur s’est particulièrement occupé de. l’étude des plantes indigènes qui peuvent servir à remplacer, comme médicaments, les plantes exotiques. Parmi ses nombreux écrits, nous citerons : Flora Gallica (1806-1807, 2 vol. in-12) ; le Nouveau Duhamel ou Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en France en pleine terre (1812-1819, 7 vol. in-4o ou in-fol.) ; Nouveau voyage dans l’empire de Flore (1817, in-8o) ; Manuel des plantesusuellès indigènes (1819, 2 vol, in-S°) ; Herbier général de l’amateur (1817-1820, 8 vol. in-8o) ; Essai sur l’histoire des mûriers et des vers à soie 1821, in-8o) ; Flore générale de la France (1828, in-8") ; Mûriers et vers à soie (1832) ; Histoire médicale des succédanés de Cipécacuana, du séné, etc. (1830) ; etc.

L01SELECR-DESLONGCHAMPS(Auguste Louis-Armand), orientaliste français, fils du précédent, né à Paris en 1805, mort en 1840. Il s’adonna à l’étude de l’indoustani sous la direction de Sylvestre de Sacy, et devint en 1832 employé au département des manuscrits à la Bibliothèque royale. Très-habile à copier les manuscrits orientaux, il en a laissé un certain nombre, qu’on a trouvés après sa mort. Il avait été un des collaborateurs de VEncyclopédie nouvelle. Nous citerons de lui : Manava-Ûharma Sastra ou Recueil des lois de Manou, traduit du sanscrit, avec notes (Paris, 1832-1833, 2 vol. in-8<>), recueil qui a fait sa réputation comme orientaliste ; Essai historique sur les contes orientaux et sur les Mille et une Nuits (Paris, 1838, in-18) ; une édition des Mille et une Nuits, contes traduits parGalland, augmentée de contes et de notes (1838) ; Essai sur les fables indiennes et sur leur introduction en Europe (1838) ; Amorakocha ou Vocabulaire d’Amarasinha, traduit en français (1838-1845, 2 vol.in-8°).

LOISELEURIE s. f. (loi-ze-leu-rt — de Loiseleur-Deslongchamps, natur. fr.). Bot. Section du genre azalée.

LOISELLIEN, IENNE adj. (loi-zèl-li-aïn, i-è-ne — du nom de Loisel), Qui appartient au jurisconsulte Loisel.

— Philol. Annales loiselliennes, Instituées coutumières de Loisel.

LOISET (Alexandre-Benoît), vétérinaire et homme politique français, né à Lille en 1797, mort en 1858. Élève de l’École d’Alfort, il devint, en 1819, vétérinaire du département du Nord, se livra à d’intéressantes recherches sur son art et devint membre de la Société des sciences de Lille. Sa réputation de savant pratique et ses opinions républicaines bien connues lui valurent d’être nommé dans le département du Nord représentant du peuple à l’Assemblée constituante (1848), puis à la Législative, où il vota avec les républicains modérés. Le coup d’État du 2 décembre 1851 le rendit à la vie privée. On lui doit un recueil d’Observations sur l’art vétérinaire (Lille, 1840) ; De l’affection typhoïde de l’espèce chevaline et de ses rapports avec la fièvre typhoïde de l’homme (Lille, 1853) ; De l’enzootie foudroyante attaquant toutes les espèces herbivores (1854).

LOISIBLE adj. (loi-zi-ble — rad. loisir). Facultatif, permis, qu’il est possible de faire ; Il vous est loisible de sortir.

Hé bienl allez, sortez, il voua est tout loisible.

Molière.

— Syn. Loisible, licite, permis. V. LICITE. LOISIR s. m. (loi-zir— On a voulu faire

venir ce mot du latin otium, le repos, Voisir, par l’agglutination de l’article loisir ; mais loisir est un infinitif très-anciennement usité, qui signifiait être permis, du latin licere, être permis, de linquere, laisser, de la racine sanscrite liç, diminuer, délaisser, conservée dans le grec liazô, le gothique liusa, l’allemand Cassen, l’anglais let, le lithuanien liekmi et le russe liszain, même sens). Temps disponible, temps que l’on peut employer à son gré, en dehors de ses occupations nécessaires ou obligatoires : N’avoir pas une heure de LoisiK. Employer utilement ses loisirs. On devient célèbre parce que l’on a été maître d’un grand loisir, et l’on perd ce loisir si précieux parce que l’on est devenu célèbre. (Fonten.) Pour le riche ignorant le loisir est sans repos, le repos sans charme. (Rivarol.)

L’amour est l’enfant du loisir.

Corneille.

L’imagination est fille du loisir.

Lamartine.

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Non, je ne trouve point de fatigue si rude Que l’ennuyeux loisir d’un mortel sans étude.

BoiLgiu.

Le travail est toujours la père du plaisir ; Je plains l’homme accablé du poids de son loisir.

Voltaire.

Trop de loisir aux vertus est conlraire ; Qui ne fait rien n’est pas loin de mal faire.

Panard.

Il Espace de temps nécessaire pour faire quelque chose : N’avoir pas le loisir de se reposer. Je n’ai fait cette lettre plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte. (Pasc.) Esclave du travail, l’ouvrier manque de loisirs pour cultiver son esprit. (Vacherot.)

— Par ext. Repos, distractions qu’on se donne dans le temps qui n’est pas pris par les occupations nécessaires ou obligées : De doux loisirs. Le charme des doux loisirs est le fruit d’une vie laborieuse. (J.-J. Rouss.) Les doigts laborieux rendent l’esprit plus fort, Tandis que la vertu dans les loisirs s’endort.

Ponsard.

Loisir, .où donc es-tu ? Le matin je t’implore, Le jour ton charma absent me trouble et me dévore, Le soir vient ; tu n’es pas venu.

Sainte-Beuve.

Il Occupations auxquelles on se livre de son plein gré, pendant le temps qui n’est pas pris par le travail ordinaire : Le fruit des loisirs d’un poète. On trouverait, à peine, au-moins dans le passé, une œuvre distinguée par le sentiment moral qui soit le fruit des loisirs d’un homme d’État. (Renan.) La littérature est le plus beau des loisirs, mais le plus détestable des métiers. (St-Marc Girard.)

Être de loisir, Avoir du loisir, du temps dont on peut disposer à son gré : Si tu étais ris loisir, je serais bien aise de disputer avec toi. (D’Ablanc.) Il Homme de loisir, Homme qui a du loisir : L’homme de travail, ouvrier, ' fabricant, regarde généralement le marchand comme un homme de loisir. (Michelet.)

Avoir beaucoup de loisir, Avoir du loisir de reste, Se dit d’une personne qui passe son temps <i une chose, qui s’occupe d’une chose où elle ne devrait trouver aucun intérêt : Il faut que vous ayez du loisir de reste pour écouter de pareilles balivernes,

— Poétiq. Faire un loisir à quelqu’un, Lui procurer le loisir dont il jouit :

Un roi victorieux nous a fait ce loisir.

Racine.

Un ami des humains nous a fait ce loisir.

A. Chénier, .

Il Cette locution hardie est empruntée à la première églogue de Virgile :

O Melibœe, Deus nobis hrec otia fecit.

N’avoir pas le loisir de respirer, de se moucher, d’être malade, Être excessivement occupé. On comprend de reste que cette locution peut être modifiée a l’infini.

— Loc. adv. A loisir, À son loisir, À son aise, sans hâte, sans se presser : Travailler À loisir. Lire son journal À loisir. Je lui écrirai À mon loisir. Tous les vers excellents sont comme des impromptus faits a loisir. (Joubert.)

Travaillez i loisir, quelque ordre qui vous presse, Et ne vous piquez point d’une folle vitesse.

BûILBAU.,

Il Longuement, longtemps : On se repent souvent À loisir de ce que la passion a fait faire avec précipitation. (C. de Richelieu.) On aime vile, hélas ! et l’on hait d loisir.

Alex. Dumas.

— Syn. Loisir, désoccupatlou, désœuvrement, etû. V. DÉSOCCUPATION.

Loisirs de Mma do Mnlnlenon OU Conversiilions de Mme de Maimenon. V. CONVERSATIONS.

LOISON (Louis-Henri, comte), général français, né à Damvilliers (Lorraine) en 1771, mort en 1816. Sous-lieutenant en 1791, il déploya la plus brillante valeur, devint général de brigade dès 1793, se livra à d’odieuses exactions au couvent d’Orval.sur la frontière du Luxembourg, prit part à Paris à la compression de l’insurrection du 13 vendémiaire, et présida avec modération le conseil de guerre chargé de juger les insurgés. La grande bravoure dont il fit preuve en se bat ? tant en Suisse contre les Russes et en enlevant le mont Saint-Gothard lui valut le grade de général de division (1707). Il fit eusuite la campagne d’Italie, comme commandant i’avant-garde, battit le général Laudon, se distingua aux affaires de Pozzole, de Parona, de la Brenta, accrut encore sa réputation u la bataille d Austerlitz (1805), à la prise d’Almenda en Portugal (1807), reçut "le titre de comte en 1808, et fit les campagnes d’Espagne, puis alla prendre part à la guerre contre la Russie. Les troupes ayant été écrasées près de Wilna, pendant une absence de Loison, Napoléon lui fit les plus vifs reproches. Il tomba alors en disgrâce, mais reprit du service pendant les Cent-Jours, et alla, après la bataille de Waterloo, se fixer dans le pays de Liège, où il termina sa vie.

LOISON (Pierre), sculpteur français, né à Mer (Loir-et-Cher) en 1821. Envoyé» Paris, il entra dans l’atelier de David d Angers, et lit, sous la direction de cet illustre maître, des progrès rapides. M. Loison débuta au Salon de 1845, en exposant Jésxts parmi les

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docteurs, bas-relief, uno Psyché, le buste de M. Andryane, celui de M. Sallandrouze de Lamornaix, et quelques médaillons semblables à ceux de David, le tout d’une exécution très-soignée. Après avoir exécuté quelques autres bustes, tels que ceux de M. Alfred Magne, de J/’ne Renet, du général Corbineau, le jeune artiste envoya a l’Exposition de 1843 deux statues, Héro et le Printemps, qui lui valurent une première médaille, et qui n’étaient pas moins remarquables par la distinction des formes et par l’harmonie des lignes que par la souplesse, le fini du modelé, 1 habileté de l’exécution. À ces œuvres charmantes, qui mirent M. Loison en évidence, succédèrent une Nymphe, en marbre, et plusieurs bustes (1855) ; la Jeune convalescente, l’Histoire, la Vérité, l’Agriculture, Condorcet, pour le nouveau Louvre (1857) ; Pénélope et Sapho (1859), statues d’un modelé puissant et sûr, d’un charme peu commun, pour lesquelles l’artiste reçut la croix de la Légion dTioniieur. Depuis lors, la carrière de M. Loison n’a présenté qu’une suite de succès. Citons : Pandore, pour le ministère. d’Etat ; Jeune fille portant un vase, et le buste de M. Adolphe Duchalais (1861) ; ’VEnfant dans une coquille ; Jeune Romain enlevant une' Sabine ; Jeune fille tenant un rhyïon (1863) ; Psyché et Phryné (18G5) ; Daphnis cl Chtoé (1860) ; l’Histoire (1867) ; la Victoire après le combat (1808) ; Demoiselle d’honneur de la cour de François I°* (18C9), etc. Citons encore de lui : Clovis à la tour Saint-Germainl’Auxerrois ; l’Agriculture distribuant ses couronnes aux enfants de la Beauce et de ta Sologne, bas-relief en pierre, qui décore la halle au blé de Mer ; Vénus et la Navigation, au palais des Tuileries, etc..

La sculpture de M. Loison, jeune et vigoureuse, a quelque chose des morbidesses sensuelles de Pradier, corrigées et maintenues cependant par la tradition plus austèro de David d’Angers.

LOISON (Charles), poète français. V. Loy-

SON.

LOISY, village et commune de France (Saône-et-Loire), cant. de Cuisery, arrond. et à 19 kilom. de Louhans, sur’un coteau au bas duquel coule la Seille ; 1,125 hab. Commerce de bétail, veaux, porcs et moutons. On y voit un joli château construit en 174S. La plaine voisine de Loisy fut, vers l’an 200, la théâtre d’une grande bataille entre l’empereur Septime-Sévère et son compétiteur Albinus. De nombreux tumuli la couvrent aujourd’hui.

LOISV (Pierre de), dit lo Vieui, graveur français, de la première moitié du xvn" siècle. Il exerçait à Besançon, sa ville natale, la profession d’orfèvre, et fut nommé graveur des monnaies. On connaît de lui les œuvres suivantes : Hérodiade portant la tête de saint Jean-Baptiste ; les portraits de l’Abbé Chifflet et du Comte du Bucquoy ; Arcus triumphatis Aureliano imp. À Bisontinis positus.

LOISY (Jean de), graveur français, fils du précédent, né à Besançon en 1603. On connaît de lui : la Sainte Vierge et l’Enfant Jésus ; le Couronnement de la Vierge, d’après ses propres dessins ; la Sainte Famille, d’après une copie de Rubens par Vosterman ; 34 planches pour les Portraits des saintes vertus de la Vierge.

LOISY (Pierre de), dit le Jeune, graveur français, fils ou neveu du précédent, né à Besançon vers 1630. C’est l’artiste le plus distingué de la dynastie des Loisy, et, en dehors de la gravure des médailles, pour laquelle il avait obtenu un privilège, il s’est appliqué avec soin a la gravure au burin". Ses principales œuvres sont : Recueil d’emblèmes ; Sujets religieux ; Portrait de Philippe IV, roi d’Espagne ; État de l’illustre confrérie de Saint-Georges en la France.

LOIX, village et commune de France (Charente-Inférieure), dans l’île de Ré, où elle forme une presqu’île, cant. d’Ars-en-Ré, arrond. et à 20 kilom. N.-O. de La Rochelle ; 1,288 hab. Petit port de commerce. Marais salants, parcs d’huîtres.


LOIZEROLLES (Jean-Simon Aved de), né à Paris en 1732, décapité la veille du 9 thermidor an II (26 juillet 1794). La seule illustration de ce personnage, c’est qu’il passe assez généralement pour être monté sur l’échafaud à la place de son fils, par suite d’une erreur monstrueuse du tribunal révolutionnaire, erreur à laquelle lui-même se serait prêté par dévouement paternel. C’est un point historique que nous allons examiner, en nous efforçant de dégager cette affaire des nuages de la fiction, pour la ramener à la simplicité prosaïque de l’histoire.

Sans doute, les belles légendes de la nature de celle-ci sont respectables et touchantes ; de plus, elles présentent des thèmes tout faits pour les amplifications morales. Mais si la poésie a des privilèges, la vérité a des droits contre la violation desquels il est toujours permis de protester. Si nous sommes obligés de nous contenter des à peu près de l’histoire ancienne, n’ayant rien de mieux à leur substituer, il ne saurait être interdit de chercher l’histoire vraie d’hier, à travers l’épaisse alluvion de mensonges et d’erreurs sous laquelle elle est déjà presque submergée. C’est d’ailleurs un travail d’autant plus ingrat, que la roman est plus attrayant, plus littéraire