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IAAVÉE s. f. (lla-vé ; II mil.)- Bot. Genre de fougères d’Amérique.

LLERENA, autrefois Regiana, ville d’Espagne, province et à 102 kilom. S.-E. de Badaîoz, au pied de la Sierra de San-Miguel ; 6,000 hab. Fabrication de draps communs, eaux-de-vie, chapeaux, huile ; moulins à blé. Mine d’argent aux environs. On pense que c’est la Regiana de VItinéraire d’Antonin. Elle fut saccagée par les Français en 1810. Cette petite ville est encore entourée de remfiarts et presque entièrement isolée, au miieu d’une jolie plaine très-cultivée et très-productive.

LLITHI S. m. (Ui-ti ; Il mil. — mot chilien). Bot. Section du genre lithrée, comprenant les espèces qui croissent au Chili.

LLOBREGAT, le Rubricatus des anciens, fleuve d’Espagne qui prend sa source dans la province de Girone, au versant méridional des Pyrénées, à 3 kilom. de la ville de Junquera, coule au S., puis au S.-E., et se jette dans la Méditerranée au S.-O. de Barcelone, après un cours de 150 kilom.

LI.OÏDIE s. f, (lo-i-dî). Bot. Syn. de lloydia.

I

LLOliENS (Christophe), peintre espagnol ui vivait à Valence vers 1597. Il était élève

e Vicente Juanes et essaya de fusionner le style espagnol et le style italien dans ses tableaux, dont on admire le brillant coloris et le dessin soigné. Ses deux plus belles peintures, Saint Sébastien et Suit te Marie-Atadeleine, se voient bu couvent de Saint-Michel de los Reyes, prés de Valence.

LLORENTE (Félix), peintre espagnol, né en 1712, mort en 17S7. Élève d’Evariste Munoz, cet artiste a touché avec succès à tous les genres : histoire, paysage, portrait, etc., et c’est à lui que l’inquisition confia la censure des œuvres artistiques publiées en Espagne. On doit à Llorente la décoration des églises de Saint-Augustin et de Sun-Juan del Mercado, à Valence ; c’est dans le musée de cette ville que se trouve son tableau réputé le meilleur, 2’élémaque dans l’île de Calypso.

LLOItENTE (Juan-Antonio), littérateur et historien espagnol, né en 1756, mort en 1823. Sa philosophie terminée au collège de Tarragone, il reçut, à quatorze ans, la tonsure cléricale, suivit des cours de logique chez les religieux de la Merci et étudia Je droit romain et le droit canonique à. l’université de Saragosse. Ordonné prêtre à vingt-trois ans, puis nommé avocat au conseil suprême de Castille, il vint se fixer à Madrid aveu le titre de vicaire général de l’èvêque de Calahorra, et consacra ses heures de repos à la composition de quelques pièces dramatiques sans valeur ni portée. Vers 1784, le doute se glissa dans son esprit et la robe ecclésiastique devint un pesant fardeau pour ses épaules ; c’est précisément à cette époque que l’inquisition lui confia le commissariat du tribunal de Logroflo. Successivement secrétaire général du saint office, chanoine de Calahorra, censeur, il fut obligé, à. la suite de petites intrigues de cour, de quitter Madrid, et profita de cet exil momentané pour dresser un plan consciencieux des réformes à introduire dans la constitution de l’inquisition et dans la procédure do ce terrible tribunal. Le ministre libéral Jovellanos approuvait le projet et l’eût fait adopter si sa chute soudaine n’eût ajourné pour longtemps toute idée d’amélioration. On poursuivit les partisans du ministre déchu, et Llorente fut destitué de ses fonctions de secrétaire du saint office et disgracié pendant plusieurs années. Il venait d’être rappelé à, Madrid quand l’armée française envahit l’Espagne. Il embrassa avec ardeur le parti du nouveau souverain, dans lequel il voyait le libérateur de son pays ; aussi fut-il appelé au conseil d’État par le roi Joseph, et, à l’abolition de l’inquisition, en 1809, il reçut le dépôt des archives de cette sombre institution, pour en écrire la sanglante histoire. Llorente fut investi, en outre, de plusieurs missions importantes : comme directeur des biens nationaux, il administra les propriétés confisquées sur les révoltés, recueillit les mobiliers des couvents fermés et, sous le titre de commissaire général de la sainte-croisade, devint le dispensateur des aumônes royales. Le temps des revers approchait ; quand les Français durent reculer devant les patriotes victorieux, Llorente suivit le roi vaincu et vint se fixer à Paris, où il apprit son bannissement, la confiscation de ses biens, la suppression de ses revenus et de ses dignités ecclésiastiques. Sans ressources, sans espoir de rentrer dans sa patrie, il chercha dans les lettres un moyen d’existence et fit paraître son premier ouvrage : Mémoires pour servir à l’histoire de la révolution d’Espagne (Paris, 18H, 3 vol. in-8o). Cette publication obtint un succès d’actualité, aussi édita-t-il trois ans plus tard sa fameuse Histoire critique de l’inquisition d’Espagne depuis son établissement par Ferdinand V jusqu’au règne de Ferdinand VIT (Paris, 1817, 4 vol. in-8o). La réussite de l’œuvre fut immense, mais ce triomphe devait coûter cher à Llorente. La cour de France rivalisait, on le sait, de bigoiisme étroit et d’intolérance avec la cour d’Espagne ; jes dévots du parti royaliste firent retirer à l’historien le droit de confesser et de célébrer la messe ; l’Université même lui interdit les leçons d espagnol dans les maisons particulier res, et après l’apparition des Portraits politi-

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gués des papes, il reçut l’ordre de quitter Paris sous trois jours et la France sans délai. Peu de jours après son arrivée à Madrid, Llorente succomba aux.fatigues de la route.

Parmi les nombreux ouvrages de cet écrivain, nous citerons : Collection des lois promulguées en Espagne par tes rois goths (Madrid 1791) ; Collection rie divers documents diplomatiques (Madrid, 1800, in-4o) ; Opinion de l’Espagne sur l’inguisiiion (1812, jn-8") ; Discours sur l’opinion nalionale de l’Espagne concernant la guerre avec la France (Valence, 1812, in-4o) ; Monuments historiques concernant les deux pragmatiques sanctions de France (Paris, 1818, in-8») ; Projet d’une constitution religieuse considérée comme faisant partie de la constitution civile d’une nation libre et indépendante (Paris, 1820, in-8o) ; Observations critiques sur le roman de Gil Blas (Paris, 1822, in-8"). Llorente a, en outre, collaboré à la Revue encyclopédique et à plusieurs autres journaux.

LLORENTE (Bernard Gbrman y), peintre

espagnol. V. GERMAN Y LlAtftESTB.

LLORET, en latin Zoryma, ville d’Espagne, province et à 42 kilom. S. de Girone, sur la Méditerranée ; 3,680 hab. Navigation, pêcheries, salaison d’anchois ; fabrication de blondes et de bouchons de liège. Chantier de constructions navales.

LLOYD s’, m, (lo-idd — nom propre). Nom donné à diverses compagnies de navigation et d’assurances maritimes : Le lloydanglais. Le lloyd autrichien. Le lloyd russe.

— Encycl. Comm. et navig. Sous ce nom, on désigne diverses associations et compagnies qui s’occupent des opérations de transport, des armements, des assurances maritimes et qui rendent d’importants services à la navigation, au commerce, a l’industrie de tous les pays maritimes.

îo Lloyd britannique. — Au commencement du xviiie siècle, il existait à Londres, dans Lombard-street, à proximité de la Bourse, une sort6 de café, tenu par un nommé Lloyd, et qui servait de lieu de réunion aux marchands de la Cité, armateurs, affréteurs, courtiers et assureurs de navire. En 1727, ces gens d’affaires se constituèrent en une sorte de société, dont le siège fut transféré plus tard dans l’édifice de la Bourse, où elle siège encore aujourd’hui, et ils donnèrent à leur société le nom de Lloyd, qui a été donné depuis à des établissements analogues sur le continent.

Les armateurs, les assureurs.^ les négociants, les capitalistes à Londres ^’assemblent dans les salles du Lloyd, où ils trouvent chaque jour des renseignements sur le mouvement général de la navigation et sur les sinistres arrivés en mer. Des listes et avis, encadrés sur les murs du vestibule, ainsi qu’un bulletin maritime du jour, signalent tous les départs et toutes les arrivées des navires nationaux ou étrangers, et de plus les naufrages, échouages, collisions, avaries, rencontres et sauvetages. Le Livre noir ou registre des pertes, que chacun consulte tour à tour, indique les derniers naufrages, les dernières nouvelles annoncées par le télégraphe durant la nuit. Dès le jour même, ces diverses informations sont publiées dans une feuille quotidienne, Lloyd’s List, gnzette maritime très-ancienne, datant au moins de l’année 1745. Des instruments automoteurs, baromètre et anémomètre, tracent au crayon sur les murs les vicissitudes de l’atmosphère et la marche des orages. Grâce à ces renseignements multiples, recueillis jour par jour et transmis de tous les’points du globe, les accidents de mer, comme disent les Anglais, « envoient leur ombre devant eux. • La grande affaire de ces gens intéressés aux opérations maritimes et commerciales n’est pas seulement de connaître les pertes éprouvées : il leur importe plus encore de conjurer les désastres futurs, d’atténuer les malheurs imminents. Ces négociants et ces capitalistes s’appliquent donc à se protéger mutuellement contre les dangers que courent incessamment les navires et les marchandises.

Diviser entre le plus grand nombre possible d’assureurs et de réassureurs l’ûiea des assurances et le chiffre des pertes ; baser les calculs et les combinaisons sur les données les plus exactes et les plus diverses ; rendis tous les intérêts maritimes solidaires ; associer les efforts et les ressources de la communauté ; favoriser les armements et les expéditions ; maintenir à son plus haut niveau la prospérité du négoce international, sujet à tant de crises, tels sont les avantages que le Lloyd procure à la marine marchande et au commerce de la Grande-Bretagne. Le Lloyd est tout a la fois : 1» un centre de renseignements maritimes et commerciaux, ayant pour but de donner à la navigation encouragement et sécurité ; 2<> un marché d’assurances maritimes ; 3<> un établissement de crédit maritime.,, .,

Le Lloyd n’a ni privilège ni garanties de l’État ; il n’agit point sous l’impulsion d un directeur responsable ou d’un conseil d’administration ; il n’opère point pour le compte d’une société anonyme, se composant d un nombre déterminé d’actionnaires. Pomt d unitè d’action, point de subvention, pomt de dépendance légale. Solidarité des intérêts, liberté entière de chacun, agissant à ses risques et périls, telles sont la règle et la pratique.

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Les membres de l’association (undertvriters) n’admettent dans leur corporation que des personnes dont l’honorabilité et l’intégrité ontpour garanties six signatures données par des membres de la compagnie ; de plus, ils imposent au récipiendaire le versement d’un fort cautionnement.

Un comité de douze membres gère les affaires intérieures de l’association, sous la présidence d’un chairman. Le personnel actif, dirigé par le secrétaire du Lloyd, se compose de commis, de messagers et d’employés inférieurs ; mais le Lloyd a des agents dans toutes les parties du monde, partout où il y a un port accessible aux navires ; ces agents, négociants ou consuls, que leur position met en mesure d’être toujours bien informés, transmettent sans retard par le télégraphe les nouvelles reçues et contrôlées par eux ou leurs correspondants.

Dans l’enceinte de l’établissement, le spéculateur prudent ou l’homme studieux peut compléter son instruction ou obtenir des renseignements plus détaillés que ceux inscrits dans les dépêches du jour. Une galerie de grandes et belles cartes marines, une bibliothèque d’atlas de premier choix et une salle de lecture dont les tables sont couvertes de journaux, de gazettes maritimes et de lettres de commerce, offrent toutes les ressources possibles d’étude et d’examen.

Les dépenses annuelles de l’établissement s’élèvent au chiffre de 250,000 francs ; ses revenus, produit de souscriptions fixes et de dons éventuels, laissent toujours un excédant disponible, que le comité dirigeant consacre a des œuvres utiles ou philanthropiques.

Cette organisation, si simple au fond, a des ramifications dans tout le négoce britannique : des compagnies puissantes se rattachent au Lloyd. On peut se faire une idée de la somme de services que cette institution rend k la marine quand on songe que la statistique constate 60 naufrages en moyenne par semaine, soit environ 3,000 par an. En 1870, la multiplicité des sinistres maritimes a été si formidable, que los plus solides fortunes du Lloyd en ont été.comme ébranlées.

20 Lloyd autrichien ou Lloyd de Trieste.-Cette association, fondée à Trieste en 1833, et réorganisée en 1836, au capital de 2 millions 600,000 francs, est à la fois une société d’assurances maritimes et une grande compagnie de navigation k vapeur. Elle reçoit des subventions du gouvernement autrichien. Ses services maritimes s’étendent de l’Adriatique dans la Méditerranée et dans les eaux du Levant ; en 1S70, ses lignes de paquebots se sont ouvert une route jusque dans 1 Inde, par le canal de Suez. Aux termes d’une convention passée avec les chemins de fer autrichiens et russes, la compagnie doit expédier deux steamers par mois à Bombay et à Calcutta. Au 31 décembre 1869, le Lloyd possédait une flotte de 03 steamers, d’une valeur totale de 34,309,000 francs. Dans le courant de cet exercice, il avait réalisé un bénéfice

de 1,307,000 francs.

L’administration du Lloyd, qui occupe à Trieste le Tergesteum, un des plus beaux édifices de la ville, se compose de trois départements, ayant chacun son directeur, sous la présidence générale d’un conseil des délégués. Chaque année, une assemblée générale des actionnaires vote les mesures à prendre et procède aux nouvelles élections. Le premier de ces départements (assurances) a les mêmes attributions et tient les mêmes registres que le Lloyd britannique ; le deuxième département, créé en 1836, a dans son ressort la navigation ; le troisième, fondé en ISdO, est chargé de la publicité et des publications du Lloyd : livres, cartes et dessins.

Lloyd de l’Allemagne septentrionale. -Cette société, formée par une réunion de négociants de Brème, fut constituée en 1857, au capital de 3 millions de thalers. Outre la navigation du Weser et autres fleuves, elle entreprend la navigation à vapeur transatlantique, et elle joint les assurances maritimes à l’industrie des transports. Elle a des agences à Hambourg, Amsterdam, Rotterdam et Marseille. Ses lignes de steamers vont de Brème à New-York et aux Antilles, en touchant à Southampton. Elle ne reçoit pas de subventions.

40 Lloyd russe, ou Société de commerce et de navigation.— Cette compagnie a été instituée en 1856 à Odessa, avec le patronage et l’appui du gouvernement russe, au capital de 36 millions de francs. Le gouvernement est actionnaire pour 2 millions de roubles, et accorde une subvention annuelle de 64,000 roubles, outre certaines concessions et indemnités. Les étrangers sont exclus de la société. À la suite delà guerre de Crimée, le gouvernement lui a cédé ses paquebots pour leur valeur estimative. La compagnie a le transport des malles et des voyageurs ; elle possède un nombreux matériel à vapeur. On trouve ses agences dans toutes les principales Echelles du Levant. D’Odessa, pomt de départ, les lignes desservies par ses steamers rayonnent dans la mer Noire, la mer d Azot, l’Adriatique et la Méditerranée, et une ligne de création récente s’étend, par le canal de Suez, jusqu’à Bombay.

D’autres compagnies, soit d’assurances maritimes, soit do navigation régulière, portant le nom de Lloyd, sont établies à Stettm, à Amsterdam, à Boston, à Liverpool, à Bor LLOY

deaux, au Havre, à Cette, à Marseille et ailleurs.

LLOYD, lie de l’archipel du Nouveau-Shetland méridional, dans l’Atlantique austral, près et a l’O. de l’Ile Levingston, par 62° 50’ de lat. S. et 63» 50’ de long. O.

LLOYD (David), biographe anglais, né dans le comté de Merioneth en 1625, mort en 1691. Il s’adonna à l’enseignement et remplit diverses fonctions ecclésiastiques. Lloyd aimait la société des grands et s’attachait a transmettre à la postérité leurs moindres actions, ce qui lui a valu de nombreuses critiques. Quoi qu’il en soit, ses ouvrages abondent en particularités curieuses et intéressantes dont les historiens ont tiré parti. Nous citerons de lui : la Politique moderne achevée (Londres, 1660, in-8o) ; Portrait du roi Charles II (1660) ; l’Ombre de la comtesse de Bridgewater (1663) ; les Hommes d’État et les favorites en Angleterre depuis la Réforme (Londres, 1665, in-8o) ; Vies des personnes qui eurent à souffrir, à cause de leur attachement à la cause royale, pendant la révolution (1663, in-fol.), etc.

LLOYD (Guillaume), prélat anglais, né à Tilehurst (comté de Berks) en 1027, mort a Hartlebury en 1717. Il obtint successivement des bénéfices à Saint-Paul de Londres et à Salisbury, puis l’archidiaconat de Merioneth et, en 1676, le siège épiscopal d’Exeter. Nommé, en 16S0, évêque de Saint-Asaph, il fut emprisonné quelques années après pour avoir résisté à l’ordre du roi qui enjoignait de distribuer à toutes les églises la déclaration relative à la liberté de conscience. Plus tard, il devint grand aumônier du roi Guillaume. Enfin, en 1699, il passa du siège de Lichtfield et Coventry à celui de Worcester. Les dernières années de sa vie furent tristes : il tomba dans une sorte d’imbécillité dont il ne sortait que pour prononcer des prédictions insensées. On a de lui : Considérations sur les véritables moyens de détruire le papisme dans ce royaume (1677) ; Histoire du gouvernement de l’Église, tel qu’il existait dans la Grande-Bretagne et l’Irlande au moment où la religion chrétienne y fut introduite (Londres, 1634, in-8o); Abrégé chronologique de la vie de Pythagore (Londres, 1699, in-8o) ; Recherches sur divers points d’histoire et de chronologie; Series chronologica Olympiadum, Isthmiadum, Nemeadum (Oxford, 1700, in-fol.), ouvrage publié par ses fils.

LLOYD (Nicolas), érudit anglais, né à Holton (comté de Flint) en 1633, mort eir 1680. C’était un pasteur protestant qui composa un ouvrage pendant longtemps fort estimé : Dictionarium historicum, géographicum, poeticum (Oxford, 1670, in-fol-)

LLOYD (Robert), poëte anglais, né à Londres en 1733, mort en 1763. Il montra de bonne heure de grandes dispositions pour la poésie, s’adonna à l’enseignement, puis se lança dans la vie littéraire et mena une existence des plus désordonnées. Jeté en prison pour dettes il se vit abandonné par tous ses compagnons de plaisir et mourut à trente ans peu après avoir recouvré la liberté. Lloyd manquait d’originalité et son style était dépourvu d’élégance ; mais il avait de la verve, de l’esprit et une grande facilité. Il collabora à diverses revues, commença à se faire connaître par son poème intitulé l’Acteur (1760), fit jouer au théâtre de Drury-Lane les Larmes et le triomphe du Parnasse (1700) ; l’Arcadie ou la Noce du berger (1762) ; composa une tragédie, la Mort d’Adam ; un opéra-comique, les Amants capricieux (1763), et des poésies diverses. Ses Œuvres poétiques ont été publiées à Londres (1774, 2 vol.).

LLOYD (Henri Humphrey-Evans), aventurier et tacticien anglais, né en 1729, mort en 1783. Il reçut une éducation distinguée et étudia surtout les mathématiques, les principales langues de l’Europe et tout ce qui se rattache à l’art militaire. Son but était d'embrasser la carrière des armes ; mais, comme il était sans fortune, et que la vénalité des charges présentait un insurmontable obstacle à son avancement, il passa, dès l’âge de dix-sept ans, dans les Pays-Bas, assista a la bataille de Fontenoy, puis visita les diverses cours d’Allemagne, chargé, dit-on, par le gouvernement anglais de missions secrètes. Devenu aide de camp du général autrichien de Lascy, il prit part à la guerre de Sept ans, pendant laquelle il gagna les grades de capitaine et de lieutenant-colonel. Contraint, par suite de son caractère hautain, de donner sa démission, il entra au service de la Prusse, négocia le mariage de la sœur du roi George III avec le duc de Brunswick ; et, lorsque les hostilités éclatèrent entre la Russie et la Turquie, il s’enrôla dans l’armée russe, fut nommé général major, et se distingua au siège de Silistrie (1774). Lloyd allait être investi du commandement d’une armée dirigée contra la Suède, lorsque la paix fut signée avec cette puissance. Il quitta alors tout à coup la Russie, et se mit a parcourir l’Italie, l'Espagne, le Portugal, revint ensuite séjourner quelque temps eu Angleterre, et se retira aux environs de Huy, dans les Pays-Bas. Aussitôt que la nouvelle de sa mort parvint à Londres, le gouvernement anglais envoya des émissaires qui enlevèrent de la maison mortuaire les papiers et les manuscrits. Les principaux ouvrages de Lloyd sont : Introduction à l'histoire de la guerre en Allemagne en 1756 (Bruxelles, 1784, in-4o), traduit par le mar-