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LERN

Ses hydres irrités Bar sa téta frémissent.

Sur son dos, dans son sein, Ut rampent, ils se glissent.

Et Voltaire :

■ De l’hydre affreux les têtes menaçantes, Tombant à terre et toujours renaissantes, N’effrayaient point le Bis de Jupiter.

LERNÉE s. f. (lèr-né — allus. À l’hydre de Lerne). Crusl. Genre des lernéides, comprenant cinq ou six espèces qui vivent en parasites sur les branchies des poissons : Nous savons encore assez peu de chose sur l’organisation des lebnéks. (P. Gervais.} •

— Encycl. Ce genre, créé par Linné et modifié ensuite par plusieurs carcinologistes, ne comprend plus aujourd’hui que des espèces dépourvues de pattes, rudimeiitaires et munies de cornes irrégulièrement ramifiées, de lobes ovifères ramassés en peloton sous la partie postérieure du corps.

Les lernées vivent en parasites sur les animaux marins, principalement sur les poissons. Elles s’accrochent le plus souvent aux orbites et. aux branchies. Pendant longtemps on n’a connu les lamées qu’à l’état parasitaire ; aussi leur véritable nature n’a-t-elle été constatée qu’avec peine.

Les lernées sont parfaitement régulières quand elles sortent de l’œuf ; elles présentent alors avec netteté les caractères qui les distinguent. Le corps de ces crustacés est souvent divisé en deux parties dans sa longueur par un étranglement plus ou moins profond. La partie antérieure, plus petite, comprend la tête et le thorax ; l’autre partie est formée par l’abdomen. La bouche est constamment pourvue d’une paire de crochets mobiles convergents, quelquefois de deux paires et même d’une lèvre inférieure.

On connaît cinq espèces de lernées, dont la principale est la lernée branchiale. Elle a la

Grosseur d’une plume d’oie. Sa couleur estun blanc sale, quelquefois nuancé dé brun rougeâlrc, k cause du sang- dont est rempli l’estomac ; elle vit sur les branchies de plusieurs espèces de morues. On assure que les Groenlundais recueillent ces crustacés pour sVn nourrir.

LERNÉES s. f. pi. (lèr-né). Antiq. Fêtes et mystères célébrés dans le canton de Lerne, en l’honneur de Bacchus, de Proserpine et de

Cérès.

— Encycl. Les lernées étaient probablement un reste de l’ancienne religion des Pelasses ; on n’a sur elles que de vagues ren

  • seignements. Pausanias nous apprend seulement

(ym, 15) que, dans les siècles reculés, les Argiens allaient chercher dans le temple d’Artémis, sur le mont Crathis, le feu qui devait servir à la célébration des lernées. Le même écrivain dit ailleurs (h, 37) que ces mystères furent institués par Philammon, le célèbre chantre de Thrace, qui passait aussi pour avoir établi les chœurs dansants du temple de Delphes. Il est probable que les lernées avaient rapport, soit à Hercule, le ■vainqueur de l’hydre de Lerne, soit aux Danaïdes, qui avaient jeté dans le marais de Lerne les têtes de leurs époux égorgés.

LERNÉ1DE adj. (lèr-né" i-de — de lernée, et du gr. idea, forme). Crust. Qui ressemble ou qui se rapporte a la lernée.

— s. m. pi. Ordre de crustacés, ayant pour type le genre lernée : Jusqu’en ces dernières années, les zoologistes ont méconnu la 7iature ■ véritable des lernéides. (H. Lucas.)

— Encycl. L’ordre des lernéides a été créé par Miltie Edwards. Chez ces animaux, le système appendicutaire ne se trouve représenté que par des vestiges de membres ou par de simples lobes tégumentaires, sans articulations. La bizarrerie de leur forme est le résultat d’un développement monstrueux, dû à l’excès d’aliment qu’ils trouvent sur les animaux dont ils sont parasites. Les lernéides offrent à leur naissance une conformation normale et ont alors une ressemblance frappante avec les jeunes cyclopes. À cet âge, ils possèdent un œil frontal et des lames natatoires a l’aide desquelles ils peuvent se mouvoir librement. Après un certain nombre de mues, les femelles se fixent, eu général, aux blanchies ou aux paupières des poissons et les mâles sous l’abdomen des femelles. Dès lors, leur vie devient absolument parasitaire. Leurs membres et leur œil s’atrophient, la femelle grossit prodigieusement, la tête du mâle prend un développement énorme.

Les lernéides, a^ssez mal connus d’ailleurs, sont actuellement divisés en trois familles : lu les lernéopodiens, qui se Axent à l’aide de grands appendices branchiformes réunis entre eux vers le bout, et terminés par un bouton corné médian ; 2» les. chondracanthiens, remarquables par le développement des crochets de leurs pattes-mâchoires ; 3o les 1ernéocériens, dont la tète est garnie de prolongements cornés de formes variées, à l’aide desquels ils se fixent sur leur proie.

LERNÉIFORME adj. (lèr-né-i-for-mede lernée et de forme), Crust. Qui a la forme d’une lernée.

— s. m. pi. Famille de crustacés, qui correspond à celles des dichélasiens et des ergasiliens.

LERNENTOMÉË s. f. (lèr-nan-to-mé — de lernée, et du gr. antomê, incision). Crust. Syn.

de CHOKDRACitNTHE.

LERO

LERNEOCERE s. f. (lèr-né-o-sè-re — de lernée, et du gr. keras, corne). Crust. Genre de crustacés lernéides, type de lu famille des lernécoériens, formé aux dépens des lernées, et comprenant cinq ou six espèces qui vivent sur les branchies des poissons : La lernéocère branchiale est de la grosseur d’une plume d’oie. (P. Gervais.)

LERNÉOCÉRIEN, IENNE adj. (lèr-né-o-séri-ain, iè-ne — rad. leméocère). Crust. Qui ressemble ou se rapporte au lernéocère.

— s. m. pi. Famille de crustacés lernéides, ayant pour type le genre lernéocère.

. — Encycl. C’est Mtlne Edwards qui a créé la famille des lernéocériens. Ces crustacés ont, en général, la tète peu distincte du thorax et dépourvue d’antennes. La bouche est armée d’une seule paire de pattes-mâchoires. Leurs pattes sont d’une petitesse extrême ou même n’exisient pas ; l’abdomen est, en général, très-développé. Le mâle est à peine connu.

LERNÉOMYZE s. m. (lèr-né-o-mi-ze — de lernée, et du gr. muzô. je suce). Crusr.. Syn. d’ANciiORKLLB : Les lernéomyzes se fixent au moyen d’une espèce de suçoir. (P. Gervais.)

LERNÉONÈME s. m. (lèr-né-o-nè-me — de lernée, et du gr. néma, filament). Crust. Genre de crustacés lernéides, do la famille des lernéocériens, comprenant trois ou quatre espèces, dont le type vit dans les mers d’Amérique, sur les exocets.

LERNÉOPENNE s. f. (lèr-né-o-pè-ne — de lernée, et du lat. penna, aile). Crust. Syn. de

PENliLLE.

LERNÉOFODE s. f. (lèr-né-o-po-de — de lernée, et du gr. pous, pied). Crust. Genre de crustacés lernéides, de la famille des lernéocériens, comprenant cinq oa six.espèces, dont le type a été trouvé en Norvège sur les nageoires d’un sterlet : Les lernéopodes ont le corps lisse, assez allongé, (p. Gervais.)

LERNÉOPODIEN, IENNE adj. (lèr-né-opo-diain, iè-ne — rad. leruéopode). Crust. Qui ressemble ou se rapporte à la lernéopode.

— s. m. pi. Famille de crustacés lernéides, ayant pour type le genre lernéopode : Le mâle n’est connu que chez un très-petit nombre de lernéopodiens. (H. Lucas.)

— Encycl. Cotte famille a été établie par Milne Edwards pour un groupe do lernéides, chez lesquels les femelles ont la tête distincte du thorax, munie d’antennes et de deux paires de pattes-mâchoires. Leur thorax ne porte ni pattes ni appendices charnus, mais donne naissance à deux prolongements qui se réunissent entre eux et se terminent par un bouton corné, h l’aide duquel le parasite se fixe sur l’animal qui le nourrit.

LERNOUT (Jean), en latin Jnnu. Lernu « ii», latiniste belge, né en 1545, mort en 1019. Sa famille possédant une belle fortune, il lit de sérieuses études à la fin desquelles il se mit à parcourir l’Europe pendant plus de vingt années consécutives. Dans les troubles des Pays-Bas, il fut fait prisonnier de guerre par les Anglais, qui ne lui rendirent la liberté qu’après lui avoir arraché une forte rançon. On doit à Lernout : Carmina (Anvers, 1579) ; Commenlarius de naturu et cultu Curoli Flandris (Bruges, 1621, in-8o).

LERO, ancienne Leros ou Leria, île de l’Archipel, près de la côte d’Anatolie (Turquie d’Asie), par 370 io’de lat. N., et 240 32’de long. E. ; 13 kilom. sur 4 kilom. ; 2,100 hab. Couverte de montagnes assez élevées, elle n’est fertile quédans les lieux bas et arrosés. On y cultive la vigne, l’olivier et le figuier, et un peu de blé, de légumes et de coton. Il y a beaucoup d’abeilles dont le miel est excellent, et l’on y élève un grand nombre de moutons qui donnent une laine médiocre, mais une chair très-bonne. Elle renferme une ville du même nom, située sur la côte orientale, sur le penchant d’une montagne ; elle est dominés par un château fort en ruine, bâti par les Génois.

1.E BOCQUEZ (Robert), poète français, né à Careutau, mort en 1559, On a de lui : Premières œuvres, recueil de sonnets, de vers représentant des colonnes, des pyramides, etc., et le Miroir de l’éternité (Caen, 1589), potime, devenu fort rare et publié après su mort.

LEROI (Charles-François), théologien français, né à Orléans en 1698, mort en 1787. Il lit ses éludes chez les jésuites de Saumur et de Juiliy, et prit part aux grandes disputes que souleva la bulle Unigenitus, bien qu’il n’eut que le titre de confrère de l’Oratoire, n’étant jamais entré dans les ordres. On lui doit : Examen du figurisme moderne (1736) ; une édition des Œuores posthumes de Bossuet, et des éditions de plusieurs autres ouvrages ecclésiastiques.

Lh’ltûl (Joseph-Adrien), médecin et littérateur français, né à Versailles en 1797. Après s’être fait recevoir docteur à Paris, il retourna dans sa ville natale, où il devint sous-bibliothécaire (1841), puis bibliothécaire (1850). M. Leroi est correspondant du ministère de l’instruction publique. Parmi ses nombreux écrits, nous citerons : Des eaux de Versailles (1847) ; Louis XIII et Versailles (1848) ; Relevé des dépenses de M^e de Pompadour (1853) ; Histoire anecdotique des rues de Versailles (1854-1857, 2 vol.) ; Ilécit de la grande opération faite au roi Louis XIV

■ LERO

(1857) ; Madame du Barry (1858) ; Curiosités historiques sur Louis XIII, Louis XIV, Aim>de Maintenon (1864, in-8o) ; Travaux hydrauliques de Versailles sous Louis XIV (1865, iu-go) ; Ilécit des journées des 5 et 6 octobre 1789 a Versailles (1SG8, in-S<>), etc. Or. lui doit, des éditions du Journal de la santé de Louis XIV, par Vallot et Fagon (1862), et du Journal des règnes de Louis XIV et de Louis XV, par Narbonne (1866), etc.

LEROI (Marc-Francis-Denis-Thérésa), baron d’Ai.LARDE, auteur dramatique français. V. Francis.

LEKOI (Pierre-Gilbert), baron d’ALLARDE, économiste français et constituant. V. Allah de.

LEROI, nom de divers personnage. V. Leroy ou Le Roy.

LÉROT s. m. (lé-ro —diiniii. de/oi>).Mumm. Espèce do mammifère rmigeur, du genre loir, à taches noires sur l’œil et derrière l’oreille, avec un pinceau à la queue ; On peut reconnaître iltnbilalion d’un lérot à la mauouise odeur gui en sort. (Bosc.) Le lérot habite nos jardins et quelquefois nos maisons. (Buff.) Lérot, lérot, gentil lérot, Qu.-uiu tu dors dans le créu d’un fau (helre)

Ou d’un vieux chêne,

Bien repu, bien gras et bien chaud, De froid ni de faim ne te chaut Jusques à la saison prochaine.

BLIEft.

— Encycl. Le lérot a le pelage d’un gris fauve en dessus et blanchâtre en dessous ; une tache noire entourant l’œil et s’étendaut jusque derrière l’oreille ; la queue touffue, longue, noire avec l’extrémité blanche ; sa taille ne dépasse pas om,13, et la queue oai, i2, Le lérot habite nos jardins et se trouve quelquefois jusque dans nos maisons. Il niche dans les trous des murailles ; il dévaste les fruitiers, choisissant les meilleurs fruits et les entamant tous au moment où ils vont mûrir. Les pèches semblent attirer de préférence ces animaux. Ils transportent des noix et des noisettes dans les retraites qu’ils se creusent en terre pour hiverner. Le froid les engourdit, et lorsque la chaleur les ravive un peu, ils mangent les provisions qu’ils ont amassées ; on trouve très-souvent, dans un même nid, jusqu’à huit ou dix lérots roulés en boule. Us font en été cinq ou six petits qui grandissent vite, mais qui ne s’accouplent que l’année suivante. On rencontre les lérots en France, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Prusse, dans tous les climats tempérés de l’Europe, et même en Pologne. Leur chair n’est pas bonne à manger et exhale une odeur désagréable.

LEKOUtiE (Georges-Louis), géographe français, néà. Hanovre. Il vivait au xvmosiècle, reçut le titre de géographe de Louis XV et publia un assez grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Théâtre de la guerre en Allemagne (Paris, 1741) ; Nouvel atlas portatif (Paris, 1748 1756, 2 vol.in-4<>) ; Recueil des côtes maritimes de la France (1757) ; Curiosités de Londres (1765) ; Curiosités de Paris (1778).

LEKOUILLÉ (Guillaume), jurisconsulte français, né en 1494, mort vers 1555. Lieutenant général de LSeauinont, puis conseiller à l’échiquier d’Alençuii, il employa ses loisirs k composer plus eurs ouvrages, notamment : le Grand coustumier du pays et comté du Maine (Paris, 1529, in-4o) ; le Grand coustumier du pays et duché de Normandie (Paris, 1534, info ! .) ; le Recueil de l’antique préexcellence de Gaule et des Gaulois (Poitiers, 1546).

LE ROUSSEAU (Jean-Baptiste-Julien), publiciste français, né à Ménil montant en 1812. De bonne heure il s’attacha à l’étude des questions sociales et religieuses, devint un des rares membres de l’Église française fondée par l’abbé Chàtel, puis adopta les théories de Fourier. Après avoir fait à Bruxelles, en 1837 et 1838, un cours de morale et de philosophie populaire, M. Julien Le Rousseau revint à Paris, collabora à la Phalange etla Démocratie pacifique, nuis devint en 1843 rédacteur en chef de l’Observateur des Pyrénées. De retour à Paris en 1848, il prit part h. la rédaction de divers journaux républicains. Depuis lors, il a été gérant et rédacteur du Courrier de Paris, journal qu’il contribua à fonder ea 1857. On doit à M. Julien Le Rousseau un assez grand nombre de brochures et d’écrits divers. Nous citerons de lui : Discours contre le célibat (1835) ; Y lia lise française, Formulaire de foi, Théorie de l’immortalitéde l’&me (1840) ; Notions de phrénoloyie (1847) ; lie l’organisation de la démocratie (1850, in-8») ; Baudouin IX, comte de Flandre (1854, in-12), drame ; Prayrés de la littérature dramatique par le libre concours des auteurs nouveaux (18(15, in-18) ; la Prospérité de l’État et la stabilité des pouvoirs par la réforme économique (1871, in-s°), etc.

LEROUX (Philibert-Joseph), lexicographe français, mort à Amsterdam vers 1790, ou il s’était réfugié. On lui doit, sous 2e titre de Dictionnaire comique, satirique, burlesque, libre et proverbial (Amsterdam, 1718), un ouvrage écrit en assez mauvais style, mais curieux, qui contient une nomenclature du bas langage et a été souvent réédité.

LEROUX (Antoine-Michel), chirurgien français, né et Dijon eu 1730, mort ea 1792. Pen LERO

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dant vingt ans, de 1772 jusqu’à, sa mort, il fut chirurgien de l’hôpital de Dijon. Trèsinstruit, doué d’une dextérité remarquable et plein de prudence, Leroux acquit la réputation d’un des meilleurs praticiens de son temps. Il mourut empoisonné par une dose trop forte d’opium, substance dont il faisait habituellement usage pour calmer les douleurs que lui causait la gravelle. L’ouvrage le plus important de Leroux, qui lui valutle •titre de membre correspondant de la Société royale de médecine de Paris, est son traité sur les pertes des femmes en couche. Quoique le but principal de l’auteur soit d’y démontrer les avantages de l’emploi des tampons, l’intérêt de l’ouvrage ne se borne pas a la discussion de cette question ; on y trouve encore plusieurs observations intéressantes sous d’autres rapports. Ce volume est intitulé : Obseruations sur tes pertes de sang des femmes en couche, et sur les moyens de les guérir (Dijon, 1776, in-8o). Nous devons encore à Leroux : Mémoire sur la taille latérale (in-8°) ; Obseruations sur la rage, suivies de réflexions sur les spécifiques de cette maladie (Dijon, 1730), couronnées par l’Académie de Dijon ; Dissertation sur la raye (1784) ; Traitement local de la rag<i et de la morsure de la vipère (Édimbourg et Paris, 17K5, in-12).

LEROUX (Adrien), littérateur français, né vers 1770, mort à une époque inconnue. Après avoir servi dans le corps du génie sous la République et sous l’Empire, il se démit de son grade de capitaine en 1815. On a de lui dus ouvrages en prose et en vers, entre autres : « Azélie et Montalban (1796), comédie en trois actes ; les Charmes de ta solitude (1799), recueil de vois ; Contes et historiettes erotiques !philosophiques et moraux, en vers (1801) ; les Atliieimes (1805) ; YAusaniade (1807), poème sur la bataille de Marengo.

LEROUX (Jean-Marie), graveur et dessinateur, né à Paris en 1788, mort dans la même ville vers 1865.. Il reçut des leçons de Louis David, suivit les cours de l’École des beaux-arts et devint un des premiers graveurs de notre temps par la science du dessin et la fermeté de l’exécution. Indépendamment d’un grand nombre de vignettes et de portraits pour des ouvrages illustrés, notamment pour les œuvres de Boiltau, de Molière, de Voltaire, de Jean-Jacques Rousseau, etc., il a reproduit avec un grand talent des chefs-d’œuvre des maîtres anciens et modernes. Nous citerons particulièrement : François lut, d’après le Titien ; Madeleine, d’après Gennari (1822) ; Jeanne d’Aragon, d’après Raphaël (1824) ; la Religieuse défendue, d’après Deveria ; liendez-oous de Bianca Cupetto et Fuite de Bianca Capello, d’après Denis, gravures qui valurent à Leroux une première médaille en 1831 ; Léda (1835) ; la Vierge de Parme (1838), morceau hors ligne pour lequel il obtint la croix de la Légion d’honneur ; Saint Jérôme, la Dame à l’éventail (1840) ; lu Vierge à l’étoile (1841) ; in Vierge aux anges (1845) ; la Vierge à l’auréole (1848) ; la Vierge aux roses (1850) ; la Vierge à ta chaise (1852) ; Sainte Thérèse, de Gérard ; la Marseillaise, la Libération des modérés, d’après Ary Scheffer ; Sainte Cécile ; le Tombeau du général Foy ; le Fronton du Panthéon ; les portraits de La Fayette et de la Comtesse de Souza, etc.

LEHOUX (Pierre), philosophe, publiciste et homme politique français, né h Paris en 1793, mort dans la même ville le 12 avril 1871. Après d’excellentes études commencées au lycée Charlcmagne et terminées au lycée de Rennes, il fut admis à l’École polytechnique. Mais les besoins de sa famille l’ayant appelé a un travail immédiat, il renonça courageusement à toute carrière libérale, se fit d’à bord maçon, puis ouvrier typographe, devint prote dans une grande imprimerie et inventa une machine à composer qu’il appela pianotype. En 1824, un des fondateurs du Globe, ancien condisciple de Leroux k Charlemagne, l’ayant rencontré par hasard, lui offrit de collaborer au journal qui allait paraître. Pierre Leroux possédait des connaissances variées ; il avait déjà ces convictions ardentes qui ullaient lui faire une si large place dans la littérature militante. Les rédacteurs du Globe étaient pour la plupart des professeurs et des écrivains libéraux que la révolution de Juillet amena plus tard au pouvoir : MM. Cousin, Jouffroy, Guizot, de Broglie, etc. Cependant Leroux entra dans la communauté saiiit-simonienne dès le mois de janvier 1831, et c’est grâce a son influence que le Globe devint l’organe officiel de la secte. Il assista pendant toute une année am fameuses réunions de la rue Monsigny : puis, lors de la scission qui s’opéra dans la famille saint-simonieune entre Enfantin et les partisans de Bazard, il suivit ce dernier dans sa retraite. Leroux n’en poursuivit pas moins avec quelques amis, er. surtout avec Jean Reynaud, la mission sociale qu’il s’était donnée. Son passage au Globe avait fait de lui un écrivain h la plume facile et hardie. Cependant la Revue encyclopédique, dont on lui confia la direction, ne parvint pas à conquérir le succès j Pierre Leroux dut l’abandonner, mais il ne perdait point de vue son but. Il fonda bientôt après avec Jean Reynaud un recueil du même genre, Y Encyclopédie nouvelle ^itis), destinée à plus de retentissement. Ce lut cette publication qii permit k Pierre Leroux do raottro eu relief la richesse