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verts et écrasés pendant les mois de juin et d’août. On parvient encore, avec un peu d’attention, à découvrir et a tuer les chrysalides, qui sont réunies plusieurs ensemble dans les feuilles recoquillées. Dans les jardins, il faut visiter les haies et les buissons ; l’oubli de quelques-uns de ces nids suffirait pour occasionner de nouveaux dégâts les années suivantes. Enfin, on peut, comme moyen accessoire, fuire la chasse au papillon dès qu’il apparaît, car il ne faut pas attendre qu’il se soit accouplé ; il a le vol lourd, niais ne voltige guère que la nuit ; dans le jour, on le trouve collé contre le tronc des arbres sur lesquels ont vécu les chenilles.

La liparis cul-doré ressemble beaucoup à la précédente ; toutefois, elle est d’un blanc plus pur et plus brillant ; les poils qui terminent l’abdomen sont d’un beau jaune, et non d’un brun fauve. Les œufs sont jaunâtres. La chenille a, de plus que la précédente, deux ligues longitudinales d’un rouge vif, qui se dilatent en croissant sur le quatrième anneau, lequel, ainsi que le suivant, est un peu relevé en une bosse charnue. Cette chenille a une grande prédilection pour les aubépines et les rosiers : mais elle est bien moins répandue dans les jardins fruitiers que celle du cul-brun, elle habite surtout les bois, ou elle dévaste les prunelliers et les charmes. La liparis du saule a om,05 à oln,06 d’envergure ; elle est entièrement d’un blanc satiné, avec les pattes annelées de noir et de blanc. La chenille est noire, couverte de poils fauves, aveu une série de tachés blanches, accompagnée de deux rangées de taches fauves sur le dos. Lille vit sur les saules et sur les peupliers, ordinairement en si grand nombre, qu’elle les dépouille entièrement de leurs feuilles. Ces chenilles éclosent à la fin d’avril, et, dès qu’elles sont nées, elles se dispersent sur les branches. Vers le milieu de l’été, elles se filent une. coque entre les feuilles qu’elles lient avec des fils de soie, ou dans les gerçures des écorces, ou même à terre, d’après quelques auteurs. Dans l’intérieur de ces coques, elles se métamorphosent en chrysalides noires, munies de petits faisceaux de poils jaunes. Cette métamorphose a heu vers le milieu de l’été. Le papillon parait en juin ou juillet et en septembre ; la première génération provient d’individus qui ont passé i’hiver à l’état d’oeuf. Ce papillon a le vol lourd, et, contrairement à ses congénères, il vole ie jour comme la nuit ; aussi est-il facile à prendre et a tuer. C’est même un moyen de destruction qu’on ne doit pas négliger, car ce papillon est un très-bon appât pour la pèche à la ligne des gros-poissons de rivière, surtout des barbeaux. L’accouplement se fait bientôt après, et la femelle dépose, sur létronc des peupliers et des saules, des monceaux d’œufs, qu’elle recouvre d un enduit écumeux blanc et luisant, sous lequel ils passent l’hiver. Il est facile de les enlever dans cette saison à l’uide d’un grattoir. On peut encore, outre 1 échenillage, rechercher les chrysalides enveloppées dans les feuilles, les faire tomber en secouant les branches, ou bien les écraser avec un tampon de paille entouré de toile et placé au bout d’une perche. Enfin, on a conseillé d’allumer, de distance en distance, des feux où les papillons viennent se brûler ; mais ce moyen est peu efficace.

La ftpnrij disparate, ainsi nommée à cause des grandes-différences qui existent entre les deux sexes, esc plus connue sous le nom vulgaire de zigzag. Le mâle a le corps assez grêle, les ailes antérieures d’un gris brunâtre, avec quatre bandes transversales en zigzag, et les ailes postérieures d’un brun Sombre. La femelle, beaucoup plus grande, a le corps très-gros, blanc jaunâtre en avant, gris brunâtre en arrière, terminé par un faisceau de poils f.rmant une sorte de paquet de bourre roussâtre ; ses ades sont d^un fond blanc, tirant un peu sur le gris jaunâtre, avec le même dessin en zigzag que chez le mâle. La chenille est d’un brun noirâtre, finement réticulé et vermieulé de gris jaunâtre, avec des tubercules bleus sur les premiers anneaux, ferrugineux sur les derniers ; la lète est relativement irès-grosse et porte une tache jaunâtre triangulaire. La chrysalide est d’un brun noirâtre, munie de poils roussàlres, et l’anus se termine par une pointe large, munie de petits crochets ; elle est à peine renfermée dans un réseau de soie fort léger.

Le papillon mâle vole souvent, dans le jour, à la recherche de la femelle, qui est lourde et reste constamment appliquée sur l’écorce des arbres. Après l’accouplement, elle dépose sur le tronc même ses œufs, par paquets, recouverts d’une sorte d’étoupe soyeuse brunâtre, qui les protège pendant l’hiver..La chenille naît au mois de mai et subit quatre mues. Elle vit sur presque tous les arbres, et cause assez souvent des dégâts aux arbres fruitiers ou forestiers ; il n’est pas rare de voir les massifs qui en sont infestés entièrement dépouillés de feuilles dans le cours de l’été. L’insecte parfait éclôt à la fin de juillet ou au commencement d’août. Tout ce que nous avons dit des espèces précédentes, quant aux mœurs ou aux moyens de destruction, peut s’appliquer à celle-ci. De plus, le carabe sycophaute et les ichneuinons sont pour elle des ennemis redoutables.

LIPAROCÈLE s. f. (li-pa-ro-sè-le — du gr.

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liparos, gras ; kêlê, tumeur). Pathol. Tumeur graisseuse du scrotum.

LIPAROÏDE s. m. (li-pa-ro-i-de — du gr. liparos, gras ; eidos, apparence). Pharm. Nom donné à certaines préparations pharmaceutiques, magistrales ou officinales externes, do consistance molle, dont les éléments principaux sont la cire et l’huile, auxquelles on ajoute des substances diverses, comme blanc de baleine, eaux distillées odorantes, extraits, sels, poudres, etc. : Les liparoïdes sont généralement désignés sous le nom de cérats.

LIPAROÏDE adj. (li-pa-ro-i-dé — rad. liparoïde). Pharm. Qui résulte du mélange d un liparoïde avec une autre substance.

— s. m. Mélange d’un liparoïde avec une autre substance : Un liparoïde.

LIPAROLÉ s. m. (li-p.vro-lé — du gr. liparos, gras). Pharm. Médicament externe de consistance molle, composé de graisses chargées de différents principes médicamenteux.

L1PAROLIQDE adj. (Ii-pa-ro-li-ke — rad. liparolé). Pharm. Qui tient des mélanges adipeux artificiels.

LIPAROSQUIRRHE s. m. (li-pa-ro-ski-redu gr. liparos, gras, et de squirr/ie). Pathol. Tumeur dure et graisseuse.

LIPAROTRICHIE s. f. (li-pa-ro-tri-kldu gr. liparos, gras ; thrix, cUeveu). Didact. État des cheveux, quand ils sont naturellement gras.

LIPATE s. m. (li-pn-te). Chim. Sel résultant de la combinaison de l’acide lipiqueavec une base.

LlPEMGS (Martin), écrivain allemand, né a Goritz (Brandebourg) en 1630, mort en 1692. Reçu maître es arts à Wittemberg en 1633, il se rendit à Halle, où il devint corecteur du collège de cette ville, puis fut recteur à Stettin (1672) et à Lubeck (1676). On lui doit de nombreux écrits, parmi lesquels nous citerons : Uiya problematum physicorum de iridis ante diluoium existentia et serinonis in brutis carentia (1656) ; Progrummala sletinensia, recueil de 27 biographies ; Integra strenarum cioilium ’historia (1070) ; liibliotheca reulis theologica (1685, 2 vol. in-fol.) ; Bibliotheca juridica (1679, in-fol.) ; liibliotheca medica (1679, in-fol.) ; Bibliotheca philosophica (1682, 2 vol. in-fol.).

LIPER v. n. ou intr. (li-pé). Crier comme le milan, il Inus.

LIPETZK, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 143 kilom. de Tambov, sur la. rive droite du Vpronej ; 6,000 hab. Usines à fer ; sources minérales et bains.

LIPEURE s. m. (li-peu-re — du gr. lipouros, sans queue). Eruoin. Genre d’insectes . épizoïques, comprenant une douzaine d’espèces qui vivent en parasites sur les oiseaux : La LiPEuntî changeant vit en parasite sur la cigogne ordinaire. (H. Lucas.)

lipin s. m. (li-pain). Moll. Coquille du genre fuseau, qui se trouve dans les mers du Sénégal.

LIPINSKI (Charles), célèbre violoniste polonais, no àRadzyn (Pologne) en 1790. Il étudia d’abord le violoncelle, qu’il abandonna puur le violon, sur lequel il chercha surtout à produire le maximum de sonorité possible, préoccupation qui fut presque uniquement le travail de toute sa vie. Nommé, en 1812, chef d’orchestre au théâtre de Lemberg, il quitta, au bout de deux ans, son poste directorial afin de se rendre à Vienne pour entendre Louis Spohr, qui venait d’arriver eu cette ville. Après s être approprié les procédés mécaniques de ce maître, Lipinski revint à Lembeig, y composa ses premières œuvres, et enfin se décida k voyager pour faire connaître ses ouvrages et son nom. Le bruit des triomphes de Paganini étant venu jusqu’à lui, l’artiste polonais se rendit pédestrement en Italie pour juger l’illustre virtuose, donnant des concerts le long de sa route, et enfin rencontra à Plaisance le violoniste, génois, qui accueillit Lipinski avec cordialité et lui proposa de jouer, dans ses concerts, des symphonies concertantes. Lipinski accepta la proposition de Paganini, et on prétend que, dans cette lutte, l’artiste polonais ne se montra point inférieur a son éminent rival. De retour en Allemagne, Lipinski se rendit à Saint-Pétersbourg ; puis, au moment du couronnement de l’empereur Nicolas à Varsovie, gagna cette dernière ville, y rencontra encore Paganini, et ne craignit point d’y donner un concert pendant que le maître du violon accaparait toute l’attention des musiciens et du public. Ou prétend même que Lipinski contre-balança, auprès de la masse des auditeurs, l’effet produit par l’archet fantastique de Paganini. En 1835, Lipinski vint à Paris. Accueilli assez froidement, il partit presque aussitôt pour Vienne, où l’attendaient de magnifiques ovations. Après un second voyage en Russie, le violoniste se fixa à Dresde, et reçut le titre de maître des concerts de la cour de Saxe et de directeur de la chapelle royale. Ce virtuose, qui brillait surtout par l’ampleur extraordinaire du son et l’attaque hardie des traits, a publié environ vingt-cinq œuvres de violon, tant concertos que fantaisies, caprices et variations, et un recueil intéressant j des chants populaires de la Galicie. |

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LIPIQUE adj. (li-pi-ke). Chim. Se dit d’un acide dérivé de l’acide oléique.

— Encycl. L’acide lipiqiie a pour formule CiOH6oS,2HO. c>est une substance cristalline, soluble dans l’eau, qui fond à. 145<>. Pour le préparer, on traite l’acide oléique par l’acide azotique sous l’influence de 1 ébullition ; l’acide pimélique se produit d’abord, on le retire de la liqueur, puis on évapore et on reprend le résidu par l’éther.

LIPK1 s. m. (li-pki). Hist. Déserteur polonais. Il Turc ou Tartare établi en Pologne ; Polonais qui allait s’établir en Turquie.

L1PMAN (***), savant allemand qui vivait à la fin du xive siècle. Tout ce qu’on sait de sa biographie, c’est qu’il était originaire de Mulhouse, qu’il appartenait à la secte juive et qu’il avait été nommé rabbin par ses coreligionnaires. On possode de lui un ouvrage composé en 1399, intituléiVi<sac/iOH (Victoire), dirigé à la fois contre les chrétiens et les sadducéens, et publié à Nuremberg (1644, in-4°).

LIPOCARPHE s. f. (li-po-kar-fe — du gr. lipos, brillant ; karphè, paille). Bot. Genre de plantes, de la famille des cypéracées, tribu des hypolytrées, comprenant des espèces qui croissent dans les régions tropicales.

LIPOCHÈTE s. f, (li-po-kè-te — du gr. lipos, brillant ; càaitê, poil). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénècionées, dont les espèces croissent au Mexique et aux îles Sandwich.

LIPODERME adj. (li-po-dèr-me — du gr. leipô, je laisse ; derma, peau). Hist. nat. Qui manque de peau sur une partie du corps.

LIPOGRAMMATIQUE adj. (li-po-grammma-ti-ke — rad. tipuyrumme). Littér. Qui est de la nature des iipogrammes : Poème lipo-

GRA.MMATIQUE.

LIPOGRAMMATISTE s. m. (li-po-grammma-ti-ste — rad. lipogramme). Littér. Auteur d’un lipogramme : Le lipogrammatistb Triphiodore, d’Alexandrie, eut jadis ta patience d’employer ou plutôt de perdre son temps à composer une Odyssée dont il exclut la lettre S. (Ragon.)

LIPOGRAMME s. m.’ (li-po-gra-me — du gr. leipô, je laisse ; gramma, lettre) Littér. Ouvrage dans lequel on s’est imposé l’obligation de ne pas faire entrer une ou plusieurs lettres de 1 alphabet.

— Encycl. Ce jeu d’esprit est très-ancien ;

on en fait remonter l’origine au poète grec Lasos (vie siècle av. J.-C) ; il composa un hymne où manquait le sijjnuï. Pindare, à sou imitation, lit une ode ou manquait le Ç. Au me siècle de l’ère chrétienne, Nestor de Lsranda composa une Iliade en vingt-quatre chants  ;’Va manquait au premier, le p au second et ainsi de suite : on commençait à renchérir sur les inventeurs du genre. Deux siècles plus tard, Triphiodore composa une Ody sée sur le même plan, et au vie siècle Gordianus Pulgentius écrivit un traité en prose latine, où il suivit cette bizarre méthode : comme l’alphabet latin n’avait que vingt-trois lettres, son traité n’eut que vingt-trois chapitres.

Ou trouve assez souvent reproduit dans le cours du moyen âge ce difficile et puéril amusement. Parmi les modernes, ce sont les Italiens qui s’y sont le plus exercés. De tous les ouvrages qu’ils ont produits en ce genre, le plus heureux est un poème d’Orazio Fidèle, intitulé Vit banni par la puissance d’amour (Vit sbaiidito sopra la potenza d’amore)Turin, 1633]. Il comprend 1,600 vers, et la lettre r ne s y trouve pas une seule fois. En Allemagne, le recueil de Burmann, intitulé : Poésies sans la lettre li (Gedichte ohne Buchscaben li) [Berlin, 1788], est composé sur le même plan.

Cet amusement est aujourd’hui passé de mode. Cependant Jacques Arago s’est plu à composer un opuscule, Voyage autour du monde, d’où il a banni la lettre A ; encore a-t-il usé parfois d’un subterfuge pour arriver à son but. Assez souvent il remplace la lettre proscrite par un tiret ; il écrit : «Je déb-rque —u H—vre. » Les anciens étaient plus sévères.

L1POÏDE adj. (li-po-i-de — du gr. lipos, graisse ; eidos, aspect). Chim. Qui ressemble k la graisse : Substance lipoïde.

LIPOMATEUX, EUSE adj. (li-po-ma-teu, eu-ze — rad. lipome). Pathol. Qui est de la nature des lipomes : 'fumeur lipomateuSe.

LIPOME s. m. (li-po-me — du gr. lipoô, je rends gras ; de lipos, graisse, qui se rapporte à la racine sanscrite tip, être gras, onctueux graisser, oindre, d’où aussi le sanscrit lêpa mortier, substance molle, onctueuse, l’ancien slave liepiti, coller, lithuanien lipti, coller, le kymrique llipan, doux, lisse, poli, etc.). Méd. Tumeur provenant d’une hypertrophie locale du tissu adipeux.

— Encycl. Dans ces tumeurs, les vésicules ordinaires du tissu adipeux sont plus grosses qu’à,1’état normal, et atteignent ou même dépassent un dixième k un dixième et demi de millimètre de diamètre. Ces tumeurs ressemblent, pour les caractères et pour la texture, au tissu adipeux. Quelquefois cependant cette texture Jest modifiée par la présence d’acides gras cristallisés, par l’hypertrophie des fibres lamineuses de la tumeur, par la

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formation d’une certaine quantité de matière amorphe qui se dépose entre les vésicules. On jf trouve aussi des gouttes d’huile, des corps fusiformes, fibro-plastiques, etc.

On reconnaît les lipomes b. la sensation do fluctuation qu’ils déterminent, lorsqu’on les soumet à la pression. Pour ce qui est du traitement, il consiste le plus souvent dans l’ablation.

LIPOMÉRIE s. f. (Ii-po-mé-rî — du gr. leipô, je laisse ; meros, partie). Térat. Absence d’une partie du corps.

LIPONA (comtesse de), nom que prit la femme de l’ex-roi Murât, après la fin tragique de ce dernier, et qui est l’anagramino de Napoli (Naples).

LIPONYX s. m. (li-po-niks — du gr. leipô, je laisse ; onux, ongle). Ornith. Syn. de cryp-

TONYX OU ROUCOUX.

LIPOPSYCHIE s. f. (li-po-psi-kl— du gr.

leipô, je laisse ; psuchë, âme). Pathol. Evanouissement subit. Il l’eu usité.

— Encycl. V. syncope.

LIPÔSTOME s. m. (li-po-sto-me — du gr. leipô, je manque ; stoma, bouche). Arachn. Faux genre d’arachnides, de l’ordre des acarides, fondé sur des larves de troinbidion, et réuni aujourd’hui à ce dernier genre.

— Bot. Genre de plantes, de la famille de3 rubiacées, tribu des hédyotidées, comprenant des espèces qui croissent au Brésil.

LIPOTHYMIE s. f. (li-poti-ml — du gr. leipô, je laisse ; thumos, âme). Pathol. État dans lequel tous les mouvements du corps sont suspendus, la circulation et la respiration ralenties, mais la mémoire et la sensibilité parfaitement conservées.

— Encycl. V. Syncope.

LIPOTRICHE s. f. (li-po-tri-che — du gr. leipô, je laisse ; thrix, trichas, poil). Bot. Syn. de Lii’ocHÈTE, genre de composées.

LIPOWSKI (comte Ernest de), officier français, d’origine polonaise, né à Strasbourg j en 1813. Admis à i’École de Saint-Cyr en 18S2, il en sortit en 1864 avec le grade de sous-lieutenant, passa en Algérie, devint lieutenant en 1867, et il venait d’être nommé capitaine de chasseurs à pied lorsqu’éclata, en juillet 1870, la guerre entre la France et la Prusse. Appelé à Paris, il fut chargé d’organiser un bataillon de francs-tireurs, placés sous les ordres supérieurs de M. Arronsohn, qu’il remplaça quelque temps après. M. Lipowski quitta Paris avec ses francs-tireurs, appelés a faire le service d’éclaireurs pour l’armée de la Loire, et ne tarda pas à se signaler par ses traits d’audace. Avec 200 hommes déterminés, il surprit à Ablis, pendant la nuit, deux escadrons du 16c hussards et deux compagnies d’infanterie bavaroise, mit hors de combat la moitié de cette troupe et fit une centaine de prisonniers, les premiers que l’on vit à Tours. Il venait d’être promu pour ce fait lieutenant-colonel (13 septembre), lorsqu’il se rendit avec 000 francs-tireurs parisiens à Chàteaudun, dont il devint commandant de place. Le 18 octobre 1870, la 22" division prussienne, forte de 12,000 hommes et de 24 pièces de canon, vint attaquer cette ville ouverte. À la tête de 1,200 hommes, francs-tireurs et gardes nationaux, M. Lipowski défendit avec acharnement pendant douze heures, de barricade eu barricade, l’héroïque cité qui, ravagée par les obus, tomba enfin au pouvoir de l’ennemi. Dans cette affaire, dont le retentissement fut énorme, les Prussiens avaient perdu plus de 1,800 soldats, tandis que Lipowski n’avait pas eu plus de 250 hommes hors de combat. Il rejoignit alors l’année de la Loire, devint commandant des avant-postes du 16e corps d’armée, fut promu colonel le 18 novembre, et donna de nouvelles preuves d’intrépidité à la bataille de Coulmiers, au combat de Saint-Péravy, à Varize et pendant la retraite de la 2» armée de la Loire. Le U janvier, notamment, avec les francs-tireurs de Paris, il soutint une lutte héroïque contre des forces quatre fois supérieures. Au moment de l’armistice, il venait d’être nommé général de brigade. La commission de révision des grades ne voulut pas conserver à co jeune et brillant officier la position qu’il avait acquise dans l’armée et, en avril 1S72, il passa au service de la Russie avec le grade de général de brigade.

L1PPA, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat deTemès, à 51 kilom. N-E. de Tcinèswar, sur la rive gauche du Maros ; 7,000 hab. Carrières d’excellente argile à poterie et do beau grès à paver et à bâtir. Récolte de vins, fruits, maïs. Ancien château fort.

LIPPE s. f. (li-pe — du germanique : anglo-saxon lippu, lèvre, ancien haut allemand leps, allemand lippe, du même radical que le latin labrum, lèvre, et le lithuanien tupa, savoir : la racine sanscrite tap, énoncer, parler, ou la racine qui se trouve dans le grec lapteiu, lécher, et le latin lambere). Fam. Lèvre, et particulièrement Grosse lèvre pendante ou fort avancée :

Puissiez-vous, comme un chien barbet.

Etriller ce vilain Philippe,

Ave ta grosse et grande lippe l

(Ilenriade travestis.)