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est la base de la plupart- des cataplasmes. Eii France, on se sert de la farine non exprimée, c’est-à-dire non privée, de son huile. Quelques pharmacologues, en raison de la facilité avec laquelle cette farine non exprimêè.rahcit, ont cherché à faire adopter l’usage de la farine de tourteau de graines de lin ; mais, à tort ou à raison, leur conseil n’a pas été suivi. ■ ■ !•. ’ ■ ’.'. t ■, . ■ 1 Pour préparer cetté farine, on’piléla , graine dans un mortier ou on la broie dans un moulin spécial. Macérée à froid, à la dose de 10 à 20 grammes dans 1 litre-d’eau, la graine déliir est’ très-employééen boisson tempérante. Elle ’ est surtout utile /dans les maladies des organes génito-ùrinaires. Le décocté est employé en lavements, ’ lotions, fomentations, etc. J ’ !| ’

Les autres espèces du genre ’fin sont loin d’avoir la même importance économique que le tin commun ; nous’ nous contenterons de citer : le lin cathartique, .qui a été employé autrefois comme purgatif ; le lih campanule, et le lin sous-frutescent, que l’on cultive comme plantes d’ornement. • " ■■

— Techn. Dès que la récolte du lin est terminée, on procède au rouissage ; qui a pour but de dissoudre et d’enlever le reste de la sève contenue dans la plante, ainsi que la partie goiumeusa qui. retient les filaments adhérents entre eux et & la paille, et d’altérer la paille de manière à la rendre cassante et facile à séparer’de la illasse par le teillage. Tantôt on immerge le tin dans l’eau stagnante, tantôt on l’expose sur le pré à i’inliuence des agents atmosphériques et de la lumière. Le rouissage par exposition peut se faire en automne et même en hiver ; on retourne dé temps en temps, et au bout d’un mois le lin peut être relevé. Le rouissage par immersion s’exécute mieux au mois d avril. L’eau ne doit être ni calcaire ni séléniteuse. Au bout de douze à quinze jours, on retire et on étend sur le pré pendant seize jours. Pendant l’immersion, il faut éviter la fermentation putride, qui altérerait la filasse. Ce procédé de rouissage présente sur le précédent un avantage de 6 à s pour 100 sur le poids de la tilusse, qui conserve en outre une bien plus belle couleur. On peut aussi, au lieu d’exposer sur le pré, plonger le lin dans une dissolution de sous-chlorate de magnésie. M. Scrive de Lille a perfectionné un mode de rouissage pratiqué en Amérique sous le nom de procédé deSchenk, et qui donne d’excellents résultats. Le lin est placé debout dans des cuves munies de faux fonds percés de trous et remplis d’eau maintenue à la température de 30°. Lorsque la fermentation putride commence à devenir sensible, on renouvelle l’eau chaude par de petits filets qui s’introduisent sous le faux fond, au milieu de la cuve et à la partie supérieure. Au bout de 72 à 96 heures, le rouissage est complet ; le lin est retiré ; exprimé entre des cylindres et séché à l’étuve. Le lin roui et desséché est ensuite torrélié dans un four, ou au-dessus d’une fosse abritée, au fond de laquelle on entregent du feu. Le maillage consiste à battre les liges sur une aire à l’aide d’un maillet échancré. Le teillage ou macquage est la séparation de la filasse et du buis ou cbècevotte, opération qui s’opère presque partout en France k la main, à l’aide d’une broyé, instrument com Îiosé d’un châssis et d’une mâchoire mobile, e tout en bois. La mâchoire, façonnée dans sa partie inférieure en forme de tranchant, se meut de bas en haut ; en descendant, elle entre dans une fente qui divise le châssis par le milieu, et elle brise la chènevotte qu’on y a placée transversalement et dont elle disperse les débris. Les broyés les plus avantageuses sont celles qui sont pourvues de plusieurs rangs de ces mâchoires. Eu Belgique, on se sert, pour le broyage du lin, d’une sorte de marteau ou battoir, cannelé en dessous. En Allemagne, on ratisse la peau du lin à l’aide d’un couteau d’une forme spéciale.

Le peignage du lin est rarement exécuté par le cultivateur. Le lin sort des mains de celui-ci encore plus ou moins embarrassé de brins de bois ; les fils n’en sont pas d’ailleurs parfaitement détachés les uns des autres ; le peignage a pour but de parer à ces inconvénients. Il se fait aujourd’hui à l’aide de machines.

Le peignage à la main faisait subir une perte très-considérable au lin. Les peigneuses mécaniques ont pour but d’obvier en partie à cet inconvénient. 100 kilogrammes de filasse brute donnent, après le peignage : de 60 à 65 pour 100 de longs brins ; de 30 a 34 pour 100 d’étoupes ; de 10 à l pour îoo de déchet. Les étoupes sont portées à des machines à carder, peu différentes de celles que l’on emploie pour la laine. Les dents en sont seulement un peu plus grosses et plus droites,

En Angleterre, après avoir débarrassé l’étoupe grossière des trois quarts de sa paille, on la rouit dans une solution de soude caustique, soit à chaud pendant quatre heures, soit, pendant vingt-quatre heures, à froid. La matière lavée, sèchèe, broyée et peignée à nouveau produit une étoupe supérieure, et le résidu de l’opération, qui était perdu par nos anciens procédés, peut encore subir des opérations qui le rendent propre au.filage et au tissage.

Les étoupes de. rebut, qui se perdent chez nous, sont, chez les Anglais, rouies de nouLIN

veau et lavées, puis placées dans une cage en bois, que l’on plonge successivement dans des cuves contenant : la première, une solutionne-carbonate de.soude ; l’étoupe y séjourne un quart d’heure ; la deuxième, 5 pour 100 d’acide sulfurique ; immersion de l’étoupe jusqu’à- parfaite division des fibres ; la troi—sième, une solution de carbonate de soude ; immersion jusqu’à neutralisation de l’acide sulfurique dont l’étoupe est imbibée ; la quatrième de l’hyperchlorure de magnésie ; immersion de quatre heures : blanchiment parfait. Après un léger bain, l’étoupe est séchée et portée à une machine semblable à celle dont on se sert pour hacher de la paille, et qui coupe les fibres à la longueur convenable pour le filage mécanique. On obtient ainsi une sorte de coton de lin, dont les tissus peuvent être teints, imprimés ou blanchis absolument comme les tissus du coton. De plus, avec ces fibres, on fabrique des feutres avec ou sans mélange de laine, et si l’on ne trouve pas à les employer autrement, on en obtient des papiers de premier choix.

La filasse, une fois peignée et cardée, n’est pas encore propre à êjre filée ; il faut qu’elle soit étalée en rubans uniformes. Cet étalage s’obtient en faisant passer, ’à.l’aide de.rouleaux, les poignées de filasse entre les dents de deux peignes placés à côté l’un de l’autre. Un entonnoir de cuivre poli rapproche les brins étalés, les réunit et en forme un ruban étiré, qu’on lamine en le faisant passer entre deux rouleaux. La machine à l’aide de laquelle on obtient ces résultats a été plusieurs fois perfectionnée dans ces derniers temps. • -

Au siècle dernier, le lin se filait exclusivement à la main ; aujourd’hui, il se file presque tout à la mécanique, grâce à l’invention de Philippe de Girard. Avant lui, on employait depuis longtemps des machines à filer le coton ; mais ces machines étaient reconnues impropres à filer le lin. L’invention de Philippe de Girard consiste surtout dans l’addition de peignes qui continuent l’étirage et maintiennent le parallélisme des fibres pendant l’opération.

De même que pour les autres matières textiles que l’on veut filer, on commence par enrouler uniformément le ruban de lût sur une bobine. Les rubans ainsi enroulés sont transportés aux métiers à filer, qui se distinguent en métier à filer sec et métier à eau chaude. Le premier sert à filer les fils communs, dont lu finesse né dépasse pas le n° 25 du titrage des fils de Un. Le second, dont l’idée première est due k Philippe de Girard, sert pour les fils qui dépassent le no 2». ■ Le filage, soit en gros, soit en tin, a lieu sur des métiers qui ont la plus grande analogie avec les métiers destinés au coton. Ils n’en diffèrent, pour les lins fins, que dans l’emploi de l’eau chaude, dans laquelle passe le fil avant de s’enrouler sur la bobine. L’emploi de l’eau chaude a pour but de dissoudre la substance gommeuse qui unit, qui colle les fibres du lin. Après cette dissolution, les fibres deviennent divisibles à l’infini, et l’on peut en obtenir des fils d’une finesse extraordinaire. Le dévidage et le numérotage des fils de lin s’exécutent comme le dévidage et le numérotage de tous les autres fils. Le tissage des fils de lin s’opère comme celui du chanvre et du coton.

— Cotnm. Le lin donne lieu à un commerce des plus étendus. On le distingue sous différents noms. Suivant qu’il a subi ou non l’opération du peignage, il est dit peigné 6u brut ; suivant la longueur et la grosseur du brin, on l’appelle lin de fin, Un ramé, lin froid, moyen, de gros ou têtard, chaud. Le tin brut se vend en bottes, dont 50 ou 60 font une balle. Le lin peigné s’expédie aux filateurs en petits cordons de la grosseur du doigt, dont on fuit des caisses ou des balles de tout poids. Pour le commerce de détail, on le rencontre en bottes ou queues de cheval pesant une livre. Le lin gris vient généralement de Belgique. Il est considéré comme le meilleur. La teinte en varie du gris argenté au gris de fer. Le lin blanc, d’une teinte blonde ou jaune, est moins doux, mais il a plus de nerf ; c’est le lin de Douai et de Valenciennes. Le lin roux et le lin noir, ou lin normand, est inférieur ; Use file difficilement et blanchit mal. Le fin de fin provient des plus beaux filaments de lin rainé, choisis et mis à part. C’est un lin long et d’une blancheur d’ivoire, réservé pour la fabrication des fils à dentelle. On le récolte principalement aux environs de Douai. Le lin moyen, employé dans les filatures de Lille, est blanc ou gris et tient le milieu entre le lin gris et le Un blanc. Le lin de gros comprend les dernières qualités de gris et de blanc.

Ou distingue encore le lin suivant les pays de provenance, système arbitraire qui peut faire classer de fort bon lin dans les classes inférieures. Ainsi, on considère les lins d’Anjou comme durs et courts ; ceux de Picardie comme noirs et manquant de nerf ; ceux de Belgique comme excellents ; ceux de Russie comme durs ; mais il est des exceptions à toutes ces règles.

Les marchands distinguent douze qualités de lin, qu’ils désignent par douze numéros. Le n<> 1 marque la qualité tout à fait inférieure, et le no 12 la plus parfaite. On classe aussi ces qualités par les-lett’resde l’alphabet.

Les statistiques officielles de la France évaluent à "environ 100,000 hectares l’étendue

L’TNA

des terrains que l’on consacre en moyenne en France a là culture du lin, savoir :

Nord-ouest 48,000

Sud-ouest 27,000

Nord-est 23,000

Sud-est, -.■•• 2>000

Chaque hectare produisant en moyenne 375 kilog. de filasse, on peut en déduire que la France produit annuellement 37,500,000 kilog. de cette matière textile, qui vaut, bon prix, 2 fr. le kilog. Cette énorme quantité ne suffit pas à l’approvisionnement de nos filatures, et nous sommes forcés d’en importer de l’étranger, principalement de Belgique et de Russie, environ 12 ou 15 millions de kilogrammes, qui représentent plus de 20 millions de francs. La filature mécanique permet de constater le développement acquis par cette industrie et le chiffre de sa production. La statistique nous fournit, au sujet des broches employées dans les filatures, les chiffres suivants : Grande-Bretagne... 1,500,000 broches.

France. 500,000

Belgique....... 150,000

Autriche 120,000

Allemagne 110,000

Russie, 60,000

Divers autres États.. 80,000

Total..... 2,520,000 broches.

Le capital immobilisé dans ces filatures, calculé au prix très-modéré de 150 fr. par broche, représente une somme de près de 380 millions de francs. Chaque broche rapportant environ 200 fr. par an, il en résulte que la "filature du fin raporte environ 500 millions de francs. La transformation ultérieure des fils en tissus élèvera cette valeur à un chiffre double. Il est bien entendu que ces chiffres ne s’étendent qu’à l’industrie mécanique, car la filature à la main, encore prédominante en Allemagne et dans le nord de l’Europe, échappe complètement à la statistique.

LIN (saint), pape, qui passe généralement pour le successeur immédiat de saint Pierre, en l’an 66 de notre ère. Les détails manquent absolument sur sou origine, et les historiens ecclésiastiques eux-mêmes n’ont pu nous renseigner exactement sur son pontificat. On pense qu’il était né à Volterra d’un nommé . Hereulauus, gladiateur breton, et, suivant les uns, il gouverna l’Église conjointement avec saint Clet, ou Anaclet, ou saint Clément ; guivant d’autres, il occupa seul la chaire de saint Pierre. La légende admise fixe l’exercice de son ministère à douze ans et le fait mourir martyr sous Néron. Il figure, en effet, parmi les martyrs dénommés dans le canon de la messe. Mais Moreri et les Pères dominicains Richard et Giraud prétendent que le nom de saint Lin ne se trouve ni dans les calendriers romains, ni dans les Sacramentaires de Gélase et de Grégoire, ni dans les Martyrologes de saint Jérôme. L’ouvrage attribué à Lin, la Passion de saint Pierre et de saint Paul, a été reconnu apocryphe.

LIN (Hans van), surnommé Saiheid, peintre hollandais, qui vivait à la fin du xvn" siècle. Il excellait dans la représentation des batailles, et, à part Wouwermans, aucun Hollandais ne peut rivaliser avec lui pour la peinture des chevaux. On cite de lui, à Dresde : un Retour de chasse, Escarmouche, Intérieur d’un cabaret. Le Louvre a possédé une superbe Bataille dans les rochers, qui a été restituée en 1815 à la galerie de Brunswick.

LINA, fleuve de Suède, qui prend sa source dans le lac Tjerkokjœrvi, en Laponie, et se confond, avant de se jeter dans la mer, avec le iieuve Kalix. Il reçoit dans son cours un grand nombre d’affluents et compte jusqu’à cinquante chutes d’eau, dont la principale, qui s’élance du rocher escarpé de Linfca, a GO pieds de haut.

Lina ou le Mystère, opéra-Comique en trois actes, paroles de Reveroni Saint-Cyr, musique de Dalayrac, représenté à l’Opéra-Comique le 8 octobre 1807. L’action se passe au temps de Henri IV. Le comte de Lescurs, séparé par les nécessités de la guêtre de la femme qu’il vient d’épouser, la retrouve quatre ans après, avec un fils dont 011 lui avait caché la naissance. Les événements de la •guerre, une ville livrée au pillage, plusieurs autres détails qui donnent delà vraisemblance au dénoûment, démontrent que l’officier ne peut attribuer qu’à sa propre faute la présence inattendue, à son foyer, de cet enfant légitime de fait, sinon d’intention. Nous avons donné une courte analyse de ce livret, pour montrer le parti que certains auteurs tirent des anciennes pièces. Celle-ci a reparu à l’Odéon, mise en jolis vers par il. Viennet, il y a peu d’années, sous le titre de Setma. On y trouve les mêmes situations ; la seule différence notable, en dehors de la forme qui est charmante, est que le lieu de la scène a été transporté des Pyrénées au Caucase. Les Béarnais sont devenus des Cosaques sous la plume du spirituel académicien. Malgré la hardiesse de la donnée du poème de Lina, il fournissait au musicien une occasion excellente de révéler ses qualités dramatiques ; mais Dalayrac n’en était pas abondamment pourvu. Le potSme de M. Viennet pourrait

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être converti en une bonne œuvre lyrique de demi-caractère. Quatre personnages sont en scène. Halévy a montré dans Y Eclair le parti qu’un compositeur peut tirer de cette combinaison.

L1NACÉ, ÉE arîj. (li-na-sé —rad. Un). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au lin.

— s. f. pi. Famille do plantes dicotylédones, ayant pour type le genre lin.

— Encycl. Les linacées sont des plantés herbacées ou sous-frutescentes, à feuilles alternes ou opposées, simples, sessiles, linéaires, entières. Les fleurs, solitaires ou groupées en panicules ou en corymbes terminaux, ont un calice à quatre ou cinq sépales ; une corolle à pétales onguiculés, en nombre égal ; des étamines aussi en nombre égal, à filets libres ou soudés à la base, alternant avec des étamines avortées ; un ovaire de trois à cinq loges biovulées, surmonté d’un même nombre de styles filiformes, terminés chacun par un stigmate simple. Le fruit est une capsule de trois k cinq loges, comprenant chacune deux graines à test coriace et lui-sant, kembryon entouré d’un albumen charnu. Cette petite famille, qui a des affinités avec les caryophyllées et les géraniacées, se compose des deux genres fin et radiole, dont les espèces habitent surtout les régions de l’hémisphère nord.

L1NACRE (Thomas), en latin Linarev, célèbre médecin et helléniste anglais, né à Cantoibéry vers 1460, mort en 1524. Il se rendit en 14S5 en Italie, y apprit le grec près de Politien et de Chalcondyle, étudia la médecine à Rome avec Ermolao Barbaro, et revint dans sa patrie, où il fit imprimer les premiers livres dans la langue d’tlippocrate et de Galien. Nommé médecin de Henri VII, il créa deux chaires à Oxford et une à Cambridge, et prit une grande part à la fondation du collège des médecins, dont la présidence lui fut décernée en 1518. C’est lui qui apprit à ses compatriotes à étudier l’art de guérir dans les auteurs anciens. On a de lui : Proclus, de sphasra, greclatin (1499, in-8°) ; De emendata tatini sermonis structura (1524, in-8°), grammaire latine ; Éléments de la grammaire anglaise, trad. en latin par’Buchanan (1533, in-S°) ; des traductions latines très-élégautes de plusieurs traités de Galien.

LINAGE s. m. (li-na-je — rad. lin). Féod. Impôt sur le lin.

’ LINAGROSTIDE s. f. (li-na-gro-sti-dedu lat. linum, fin ; agrôstis, agrostide). Bot. Syn. de linaigrette ou ériopuouk.

LINAIGRETTE s. f. (Ii-né-grè-te — de lin, et de aigrette). Bot. Genre de plantes, de la famille des cypéraeées, tribu des scirpées.

— Encycl. Les linaigrettes ou ériophores sont des plantes vivaces, d’un port qui rappelle celui des graminées ; on les reconnaît facilement aux houppes ou aigrettes soyeuses blanchâtres qui dépassent longuement les épis. Ces plantes croissent surtout dans les prairies marécageuses, dont elles forment un des plus beaux ornements, surtout quand elles sont agitées par la brise. Elles contribuent, comme les laiches, à affermir, k exhausser et à fertiliser le sol des marais. Les bestiaux les broutent, mais sans les rechercher. On à cherché à utiliser leurs houppes soyeuses ou cotonneuses. Les Lapons s’en servent pour garnir les coussins ou pour ouater les vêtements. Mélangées avec du coton, elles servent à faire des chapeaux qui imitent ceux de castor ; on en fuit aussi des mèches k brûler ; on a même essayé d’en fabriquer du papier. Les linaigrettes peuvent servir dans les jardins à orner les bords des pièces d’eau.

LINAIBE s. f. (li-nè-re). Ornith. Syn. da

LINOTTE.

— Helminth. Syn. de linée ou némiîrte.

— Genre de plantes, de lu famille des personnées, tribu des antirrhinées, comprenant un grand nombre d’espèces qui croissent dans les régions tempérées des deux continents : La linaire commune croit dans les terrains incultes. (P. Duchartre.)

— Encycl. Les linaires, confondues autrefois avec les mufliers, s en distinguent par leur corolle, dont la base est prolongée en un long éperon ; ce sont généralement des plantes assez jolies dans leur petite taille. On en connaît plus de cent espèces, oui habitent surtout les régions tempérées de 1 hémisphère nord ; plus abondantes au pourtour du bassin méditerranéen, elles sont, au contraire, assez rares en Amérique. La France en possède à elle seule une quarantaine d’espèces.

La linaire commune est une plante vivace, haute d’environ 0™,50 ; ses feuilles sont lancéolées, glauques, très-rapprochées. Avant sa floruisun, cette plante ressemble beaucoup U certaines espèces d’euphorbes, notamment k l’ésule ; mais le suc blanchâtre que sécrètent ces dernières et qui s’en écoule quand on les blesse suffit pour distinguer aisément ces deux genres. De là le vers latin des anciens botanistes ;

Esula lactescit, sine lacté linaria crescil.

L’ésule a un suc laiteux, la linaire n’en a pas. »

Les fleurs de cette linaire, groupées en épis terminaux, sont grandes, d’un jaune pâle, k gorge safranée. Elles affectent quelquefois une forme régulière et sont munies de cinq