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cessaire, surtout dans les greffes en écussson, de desserrer la ligature lorsque le sujet a grossi par suite des progrès de la végétation, comme il arrive notamment pour les jeunes arbres d’un accroissement rapide, comme les érables, les marronniers, etc. La laine filée est généralement employée par les arboriculteurs et les pépiniéristes, parce qu’elle est assez élastique et se prête, jusqu’à un certain point, à l’extension produite par le grossissement du sujet. La laine en suint a l’avantage de coûter inoins cher et de durer plus longtemps ; elle peut, avec quelques précautions, se conserver trois ans.

Un horticulteur avait eu l’idée d’employer de petites bandes de plomb pour fixer les greffes sur ses rosiers, parce que ces bandes, plus ou moins épaisses suivant la force du sujet, et fixées par un simple reploieraent de leurs extrémités, se desserraient d’elles-mêmes selon les progrès de l’accroissement des branches où elles étaient fixées. « La pire de. toutes les matières qu’on emploie ordinairement, dit Bosc, pour faire des ligatures de greffe est le chanvre, parce que, loin de se prêter au grossissement après qu’il a été placé, l’humidité léfait se resserrer davantage. On peut juger du peu de connaissance d’un greffeur a l’usage qu’il fait de cette substance. » Un jardinier habile doit placer ses ligatures de manière à pouvoir les enlever avec la plus grande facilité ; celles qui sont faites avec des feuilles, des joncs, des osiers, etc., se déchirent d’elles-mêmes.

— Mus. Dans le système de notation du moyen âge, on appelait ligature la réunion, ou plutôt la conjonction de plusieurs notes carrées, conjonction opérée graphiquement, de façon à ne former qu’une figure dans laquelle chaque note isolée acquérait une valeur différente selon qu’elle était placée au commencement, au milieu ou à la fin du groupe, qu’elle était ascendante ou descendante, qu elle avait une queue ou qu’elle n’en avait pas, que cette queue était dirigée supérieurement ou inférieurement, placée du

côté droit ou du côté gauche, que la note elle-même était blanche ou noire, etc. On conçoit que ces différences nombreuses et relativement minimes dans la figure des notes, que ces combinaisons arbitraires devaient apporter une grande diflicuité dans la lecture. Aussi, le système extrêmement compliqué dont la ligature était l’un des éléments essentiels ne devait-il pas tarder àtétre supprimé. Il le fut au moyen de trois signes ; le trait de mesure, l’arc de ligature ou liaison, et le

fioint d’augmentation, signes empruntés par a musique religieuse à la musique profane. Selon M. Théodore Nisard, les ligatures, ou points composés, se divisaient : l» en ligatures proprement dites, les points étant reliés entre eux par une liaison calligraphi- • que ; 2» en ligatures de position, les points étant détachés et ne formant des groupes qu’en vertu d’une certaine position relative d’abaissement ou de hauteur ; 3° en ligatures mixtes, au moyen de la combinaison de3 ligaturesprécédentes. « Les ligatures, ditM. NiiSard dans ses Études sur les anciemtes notations de l’Europe, avaient des noms singuliers, tels que scandicus, salicus, clamicus, torculus, porrectus, podatus, clinis, et beaucoup d’autres qui ont varié suivant les, époques. »

LIGATURÉ, ÉE (li-ga-tu-ré) part, passé du v. Ligaturer : Serré avec une ligature : Artère ligaturée.

LIGATURER v. a. ou tr. (li-ga-tu-rérad. ligature), Chir. Serrer avec une ligature : Ligaturer une af-tère.

LIGE adj. (li-je.— Grandgagnage voit dans ce mot une contraction de 1 allemand ledec ou ledic, libre, dégagé. On trouve, en effet, dans un texte du xuie siècle rapporté par Diez : Ligius homo quoi teutonica dicitur ledigmau, c’est-à-dire libre de tout engagement envers un tiers. Chevallet rapporte ce mot au verbe latin ligare, lier. Le seigneur et le vassal liges étaient liés l’un envers l’autre par la foi qu’ils s’étaient mutuellement jurée. Chevallet cite à l’appui de son opinion ces textes de Guillaume le Breton, dans sa Philippéide :

Esse tencbatur homo ligius atque fidélis.

Et tanquam domino jurando jure ligari.

Du Cange le tire du bas latin litus, lidus, ledus, homme attaché à la glèbe ; d’où l’adjectif litius, qui formerait le français lige). Se disait du vassal lié envers son seigneur par une obligation plus étroite qu’envers tout autre seigneur s’il en avait plusieurs : Homme ligb. Le vassal lige était obligé de servir son seigneur envers et contre tous, excepté contre son père. (Acad.)

— Fig. Absolument dévoué et comme inféodé : Il ne faut se faire l’homme lige d’aucun gouvernement, il Qui appartient, qui a rapport à l’homme lige : Hommage lige. Foi lige. Fief lige. Puissance lige.

LIGÉe s. f. (li-jô — rad. lige). Féod. Serment de fidélité de l’homme lige.

— Entom. Espèce de papillon.

LIGEMENT adv. (li-je-man — rad. lige).

Féod. D’une manière lige : Terre tenue ligement.

LIGENCE s. f. (li-jan-se — rad. lige). Féod. État d’un homme lige ; qualité d’un fief lige ; devoir de vassal lige, il Action de prêter serment d’homme lige.

LIGI

MGER où LIGERIS, fleuve delà Gaule ancienne, appelé aujourd’hui Loire. 11 prenait Sa source au mont Cebenna, chez les Vellares, dans l’Aquitaine Ire, séparait en partie l’Aquitaine Ire de la Lyonnaise Vie, traversait cette province, entrait dans la Lyonnaise III», qu’elle séparait de l’Aquitaine lie, et se jetait dans l’Océan au-dessous de Corbilo (Couéron). V. Loire.

LIGER (Louis), agronome français, né à Auxerre en 1658, mort en 1717. Il n est connu que par un grand nombre d’ouvrages utiles, bien que médiocres, et qui ont été souvent réimprimés. Les principaux sont : Économie générale de la campagne ou Nouvelle maison rustique (Paris, 1700, 2 vol, in-ju), ouvrage qui n’est autre que la Maison rustique d’Estienne et de Liébault, augmentée et refondue ; la Culture parfaite des jardins fruitiers et potagers (1702) ; Dictionnaire général des termes propres à l’agriculture (1703) ; les Amusements de la campagne (1709, 2 vol. in-12) ; Dictionnaire pratique du bon ménage de campagne (1715, 2 vol.) ; le Nouveau théâtre d’agriculture (1712), etc.

LIGER (Charles-Louis), médecin français, parent du précédent, né à Auxerre en 1717, mort dans cette ville en 1760. Reçu docteur à Paris en 1742, il fut nommé conseiller médecin du roi, puis revint dans sa ville natale. Il employa les courts loisirs que lui laissait sa nombreuse clientèle à publier quelques ouvrages remarquables, entre autres un remarquable Traité de la goutte (Paris, 1753, in-12), qui obtint à son apparition un grand succès, et dans lequel on trouve l’historique de cette maladie depuis les anciens. La théorie curative de Liger n’est pas acceptable, mais cependant tout n’est pas à dédaigner dans le traitement qu’il indique. Indépendamment de cet ouvrage, Liger a publié quelques dissertations.

LIGER U LA, rivière de la Gaule, dans la Lyonnaise Vie, affluent du Liger. C’est aujourd’hui le Loiret.

HGHTFOOT (John), théologien et hébraïsant, anglais, né à Stocke (comté de Stafford) en 1602, mort à Ely en 1675. Il devint l’auxiliaire du docteur Whitehead à l’école de Rapton, où il donna des leçons de grec pendant deux ans, puis fut successivement chapelain du chevalier Rolland Cotton, pasteur de l’église de Stone (102c), et chancelier de l’université de Cambridge vers 1655. Les ouvrages qu’il a laissés sont relatifs à l’interprétation des livres saints et à l’explication des antiquités hébraïques. On s’accorde à lui reconnaître une vaste érudition ; mais on lui reproche un manque regrettable d’esprit critique. Le plus remarquable de ses écrits est intitulé : Hors liebraics et talmudiae (Cambridge, 1658 et 1C79, 3 vol.in-4°). Ses œuvres complètes ont été recueillies et publiées après sa mort, en anglais et en latin, sous le titre de Opéra omnia (Londres, 16S-I, 2 vol. in-fol.). Lightfoot avait largement collaboré au Lexicon heptaglotton d’Edmond Castel.

LIGIITFOOT (John), botaniste anglais, né dans le comté de Glocester en 1735, mort à Uxbridge en 1788. Chapelain de la duchesse de Portland, il mit en ordre les précieuses collections d’histoire naturelle qu’elle possédait, puis accompagna son ami, le célèbre Pennant, dans un voyage en Écosse, ou il réunit un riche herbier, et fit de nombreuses observations pleines d’intérêt. Membre de la Société royale de Londres, Lightfoot fut un des fondateurs de la Société Linnéenne. On a de lui : Flora scotica (Londres. 1775, 2 vol. in-8o), avec des planches d’une finesse d’exécution et d’une exactitude remarquables.

LIGHTFOOTIE s. f. (laïi-fou-tî — de Lightfoot, sav. angl.). Bot. Genre de plantes, de la famille des campanulacées, tribu des^vahlenbergiées, comprenant des espèces qui croissent à. Madagascar. Il Syn. do rondklétie.

LIGIE s. f. (li-jî — de Ligie, nom mythol.). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des phalenides, comprenant deux espèces qui habitent le midi de la France.

— Crust. Genre de crustacés voisin dès cloportes.

— Encycl. Les ligies sont de petits crustacés assez semblables aux cloportes, avec lesquels on les confondait autrefois. Elles sont très-communes sur nos côtes, fréquentent volontiers les embouchures des cours d’eau, et se cachent Sous les pierres, les algues ou les autres objets rejetés par la mer. Elles sont très-agiles, grimpent facilement sur les rochers et sur tes constructions maritimes dans les endroits humides, et, à la moindre apparence de danger, se laissent tomber en repliant leurs pattes sous leur corps, qu’elles roulent en boule. Toutefois, quand on veut les saisir, elles fuient vivement, se cachent dans les anfractuosités des rochers, se blottissent dans les moindres fissures, et souvent s’y laissent écraser plutôt que d’en sortir. Bien que se tenant de préférence a. l’ombre et dans les lieux humides, si elles sont surprises vers le milieu du jour par les rayons ardents du soleil, elles continuent à rôder sans paraître incommodées par la chaleur. Bien qu’elles nagent facilement, elles ne se jettent pas volontiers à l’eau, et, si elles y tombent par hasard, elles se hâtent de re LIGI

gagner la bord. Si la peur d’un danger les force à y rester, elles s’y tiennent tranquilles ou y nagent’ lentement. Ce genre comprend six espèces, dont plusieurs vivent sur nos côtes. La ligie océanique est la plus grande espèce connue ; elle atteint om,4 de longueur. Elle est très-commune sur les côtes de l’Océan, et s’avance même dans la Méditerranée un peu au delà du détroit de Gibraltar. La ligie italique appartient à cette dernière mer ; elle vit en société sur les rochers du littoral. La ligie exotique a été trouvée aussi dans la Méditerranée ; mais on pense qu’elle y avait été introduite au fond de la cale d un navire venant de la Guyane.

LIGIER (Pierre), artiste dramatique français, né à Bordeaux le 11 décembre 1797, mort en 1872. Sa famille était fort pauvre. D’abord clerc d’avoué, puis commis dans une maison de commerce, il débuta dans les rôles secondaires de tragédie au théâtre de sa ville natale ; et, encouragé par Talma qui était venu en représentation à Bordeaux et avait été à même de l’apprécier, il se décida à venir à Paris. Admis, en 1819, au Conservatoire, il y reçut les leçons de Saint-Prix et débuta au Théâtre-Français sous les auspices de Talma, le 24 janvier 1820, par le rôle de Néron de firitannicus, celui d’Oreste dans Àndromaque et celui de Coriolan dans la tragédie de Laharpe. Accueilli favorablement, il reçut le titre de pensionnaire. Après trois années passées à la rue de Richelieu, trois années pendant lesquelles on l’avait vu aborder l’ancien et le nouveau répertoire et créer divers rôles dans Sylla, Marie Stuart, etc., il alla, à l’expiration de son engagement, visiter Bordeaux, Lyon, Marseille et autres villes du Midi, où il reçut un accueil des plus favorables. En 1824, il entra à l’Odéon et s’y fit remarquer par ses créations dans Rienzi, Jeanne Darc et la Maréchale d’Ancre. Quatre ans plus tard, il retourna au Théâtre-Français, d’où le chassèrent, au bout de dix-huit mois, des tracasseries suscitées par quelques rivaux. Il alla alors à la Porte-Saint-Martin, où il put déployer, sous les traits de Marino Faliero, dans la tragédie de ce nom, toute l’énergie de son talent. Le 2 septembre 1829, il prêta de nouveau l’appui de sa renommée grandissante à l’Odéon, qui rouvrait ses portes au public sous une direction nouvelle ; et enfin, en novembre 1830, il revint au Théâtre-Français pour occuper la place que la retraite de Lafon rendait vacante. Mais il ne fallut rien moins qu’un arrêt de la cour royale pour obliger l’artiste à rentrer au bercail. En échange du titre de sociétaire qu’on lui donnait, Ligier apportait le rôle de Louis XI, fait pour Talma d’abord et qu’en récompense des succès de Marino Faliero, Casimir Delavigne destinait à son interprète. La première représentation àe Louis À7 eut lieu le 9 février 1832, et le triomphe du nouveau sociétaire fut si éclatant qu’on lui adressa les vers suivants, un peu trop enthousiastes sans doute : ..... En te voyant, la France consolée Croit voir son grand Talma sortir du mausolée. Jusqu’en 1852, époque de sa sortie du Théâtre-Français, Ligier créa une foule de rôles, parmi lesquels celui de Louis XI et celui de Glocester, dans les Enfants d’Édouard, seront a jamais inséparables de son nom. Aussi a-’t-il constamment repris avec un égal succès de terreur ces deux personnages typiques, auxquels son talent a prêté les plus sombres couleurs tragiques. C est lui qui joua Triboulet à l’unique représentation du /loi s’amuse. Dans le répertoire classique, M. Ligier a occupé un rang distingué ; il a réussi notamment dans Nicomède, Andromaque, Britannicus, Joad d’Athalie, et le Tibère de Chénier. A sa sortie de la Comédie-Française, il déclara renoncer à la pension à laquelle il avait droit en qualité de sociétaire, afin de rester libre de jouer sur d’autres scènes. C’est alors qu’il reparut au théâtre de la Porte-Saint-Martin, où, de 1852 à 1854, il compta de beaux

succès dans Richard lit et dans les Noces

Vénitiennes. Passant ensuite à l’Odéon, il y donna des représentations jusqu’en 1856, et joua, entre autres rôles, celui de Tartufe. Plus tard, il parcourut la province et l’étranger et se fit vivement applaudir dans les principales villes d’Italie. Il était tout à fait retiré du théâtre depuis une dizaine d’années lorsqu’il succomba a une attaque de paralysie. Parmi les autres rôles de cet artiste, nous citerons : Frédéric de Hohenstaufen dans les Durgraves ; le Gladiateur, le Tisserand de Ségovie ; Leicester dans Marie Stuart ; il a repris avec beaucoup de bonheur le don Carlos i’/Jernani et a paru dans les principaux rôles de Virginie, le Testament de César, Eve, le Masque de fer, Kernok le fou, Christine à Fontainebleau, Don Juan d’Autriche, etc. Doué d’un Organe caverneux, si propre à inspirer l’effroi, Ligier frappait surtout par la saisissante énergie de son jeu et par le masque de laideur dramatique qu’il parvenait au besoin à imprimer à son visage. C’est surtout par la terreur qu’on l’a vu réussir ; et la rudesse de sa voix, la brutalité naturelle de ses gestes le servaient à souhait dans les personnages haineux, traîtres, hypocrites et méchants du drame ou de la tragédie. Ou a pu lui reprocher, avec assez de justesse, des habitudes de déclamation beaucoup plus supportables sous la toge antique que sous te manteau court du moyen âge. Quoi qu’il en soit, il a eu une personnalité très-accentuée, et Casimir Delavi LIGN

gne ne pouvait avoir de plus habile interprète de ses personnages dramatiques.

LIGITTAiS, île de la mer de Célèbes, près de la côte occidentale de l’île de Bornéo, entre les baies Darvel et Sainte-Lucie, par 40"19’de latit. N. et 116» 26f de longit. E. ; 8 kilom. de longueur.

LIGNAC, bourg et commune de France (Indre), cant. de Bélâbre, arrond. et à 25 kiloin. du Blanc ; pop. aggl., 1,104 hab. — pop. tôt., 2,124 hab. Carrières de pierres meulières. On y voit, sur l’Allemette, le château Guillaume, manoir féodal, habité par les seigneurs de la Trémouillo du xi» au xtvc siècle. i

LIGNAC (l’abbé Joseph-Adrien Le Large de), philosophe français, né à Poitiers vers 1710, mort à Paris en 1762. Il vint à Paris faire ses études chez les jésuites, qu’il quitta au bout de quelques années pour entrer dans la congrégation de l’Oratoire, où il put se pénétrer tout à l’aise des principes de Descartes et de Malebranche. Sa réputation de savoir ne tarda pas à lui acquérir une certaine renommée, et lors du voyage qu’il entreprit à Rome, il reçut du pape Benoît XIV et de son ministre, le cardinal Passionei, un accueil distingué. Il ne recherchait point, du reste, les distinctions ; il était modeste et uniquement occupé de ses études, qui avaient été considérables, car il fut un des hommes les plus instruits de ce siècle de savants.

On a de lui : Mémoire pour servir à commencer l’histoire des araignées aquatiques (1748, 1 vol. in-8o) ; Lettres d'un Américain sur l’Histoire naturelle de M. de Buffon (Hambourg, 1751-1756, 9 vol. in-12) ; Examen sérieux et comique du Livre de l’esprit (1759, 2 vol. in-12) ; le Témoignage du sens intime et de l’expérience opposé à la foi profane et ridicule des fatalistes modernes (1760, 3 vol. in-12) ; Avis paternels d’un militaire à son fils jésuite (1760, in-12) ; Possibilité de la présence corporelle de l’homme en plusieurs lieux (1754, in-12). On lui doit, en outre, un ouvrage important, intitulé Éléments de métaphysique tirés de l’expérience ou Lettres à un matérialiste sur la nature de l’âme (Paris, 1753, 1 vol. in - 12), contenant à peu près toute sa philosophie, qui pourrait être placée, sans trop de désavantage, à côté des livres de Thomas Reid, Dugald-Stewart, ou même de Jouffroy. Ce traité est dirigé contre la doctrine de Locke ; enfin, Témoignage du sens intime et de l’expérience (1760).

LIGNAGE s. m. (li-gim-je ; gn mil. — rad. ligue). Race, famille, extraction : Noussommes tous de mémo lignage. Dame de haut lignage.

Votre père, votre oncle, enfin tout le lignage. Regorge de santé ; rien ne meurt, dont j’enrage. Hautekoche.

— Comm. Vin rouge de qualité médiocre, qu’on récolte aux environs d’Orléans :

Un laquais effronté m’apporte un rouge-bord D’un auvernat fumeux, qui, mûlé de litjnayc. Se vendait chez Crenet pour vin de l’Ermitage. "

Boilcau.

— Techn. Action de tracer des lignes sur une pièce de charpente, avec un cordon coloré, pour indiquer les traits de scie.

LIGNAGER adj. m. (li-gna-jé ; gn ml !.rad. lignage). Jurispr. Retrait lignager, Droit qu’avaient les parents d’un défunt de retirer, dans un délai fixé, des mains de l’acquéreur, l’héritage qu’il avait acheté, à la condition de lui en rembourser le prix : En Angleterre, le retrait lignager s’exerce à perpétuité. (F. Wey.)..

— s. m. Celui qui est du même lignage : Dans la coutume de Paris, les lignagers avaient les quatre quints des propres. (Acad.)

LIGNAM1NE (Jean-Philippe DE), imprimeur et médecin italien, né à Messine, et qui vivait dans la seconde moitié du xve siècle. On n’a que des renseignements fort incertains sur les premières années de son existence. Il paraît qu’après avoir faitses études médicales il professa à Pérouse, où il se lia avec le cardinal François de la Rovère, depuis pape sous le nom de Sixte IV, qui le recommanda au pape Paul II. Favorisé de la bienveillance de ce pontife, Lignamine fonda à Rome une imprimerie, d’où sont sorties de belles éditions, devenues très-rares effort recherchées des bibliophiles, et pour lesquelles il fit, le premier, usage du caractère connu sous le nom d’ancien parangon, le plus élégant qu’on eût inventé jusqu’alors. On cite, parmi les livres imprimés dans ses ateliers, le Suétone (1470, petit in-fol.) et un Quintilien. Lignamine a laissé quelques écrits, entre autres : /nclyli Ferdinundi régis vita et laudes (Roms, 1472, in-4<>) ; Liber de conservatione sanitalis (Rome, 1475, iu-40) ; De sibyllis (Rome, 1481, in-4o).

LIGNANO, ville d’Italie. V. Legnano.

LIGNANO (Jean), écrivain religieux italien, né vers le commencement du xive siècle, mort en 1383. Après avoir étudié les belles-lettres, la philosophie, l’astronomie et la médecine, il suivit les cours de droit à l’université de Bologne et fut nommé professeur de droit canon dans cette même ville, où il séjourna pendant toute sa vie, malgré les offres brillantes qui lui furent faites, notamment par le pape Urbain VI. On doit à Lignano r Tractalus de bello (Milan, 1515, in-4o) ; De represaliis (Pavie, 1487, in-4o) et divers