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de), femme auteur, de l’Acixlémie des Ricavrati, de Padoue, célèbre par ses poésies, ses romans, mais plus encore par ses aventures galantes et par sa vie agitée, née au château de Casenove, près d’Albi, vers 1654, morte k Paris en 1724. Elle était fille de François de Caumont, marquis de Castelmoron, maréchal de camp. Charlotte était dénuée de beauté ; de plus, elle était pauvre, sa famille ayant été ruinée lors des guerres de religion ; mais les charmes d’un esprit vif et cultivé rendaient aimable sa société ; aussi fut-elle recherchée à l’égal des plus belles dames de la cour de Louis XIV. Admise auprès de M’ie de Guise, en qualité de demoiselle de compagnie, elle parut au Louvre et k Versailles. S’il faut en croire la princesse Palatine, le premier de ses amants fut le Dauphin lui-même. Après lui, elle eut le marquis de Nesles, qu’elle ensorcela si bien, qu’il voulait l’épouser, et que, ses parents s’étant formellement opposés à cette union, il essaya de se tuer. Quittée par lui, iMl^ de La Force s’en consola dans les bras de Baron, le père. On raconte même, k propos do ces amours du célèbre acteur, une anecdote qui égaj’a beaucoup la cour et la ville. Un jour, Baron entre dans la chambre à coucher de sa maîtresse sans frapper à la porte, ainsi qu’il croyait en avoir le droit ; la belle demoiselle était en compagnie de deux prudes, toutes confites en prières ; elle crut devoir faire un coup jd’autoriié, et, le prenant de très-haut avec son amant, elle lui reprocha son inconvenance, lui demanda de quel droit il entrait chez elle si familièrement. Baron, sans se déconcerter, répondit : ■ Je vous fais mes excuses, mademoiselle ; Revenais chercher mon bonnet

de nuit que j’ai oublié ce matin. » M’l« Caumont de La Force avait dépassé la trentaine lorsqu’elle conquit le jeune fils du président de Brio», qui fit pour elle folie sur folie. Le président de Briou, après avoir essayé de tous les moyens pour détacher son fils de cette courtisane titrée, l’avait renfermé comme un écolier. « Mais, dit la princesse Palatine, La Force a l’esprit inventif ; elle gagna un musicien ambulant qui accompagnait des ours dansants, et fit dire à son amant qu’il n’avait qu’à demander à voir danser les ours dans sa cour et qu’elle viendrait cachée sous une peau de ces animaux. S’étant fait coudre, en effet, dans une peau d’ours, elle se fit conduire chez M. de Briou, dansa comme les bêtes et s’approcha du jeune homme, qui, faisant semblant déjouer avec cet ours, eut le temps tde s’entretenir avec elle et de convenir de ce qu’ils allaient faire. » Sur les conseils de Ml’» dé La Force, le jeune Briou feignit d’être pour toujours détaché de sa maîtresse ; on le laissa libre ; il en profita pour voler auprès d’elle, et demeura caché jusqu’au jour de sa majorité, advenue au commencement de 1C87. Le 22 mai de cette même année, il se maria avec elle. Le président de Briou fit jeter son fils à Saint-Lazare et intenta un procès ; en juillet 1689, la cour du Chàtelet déclara qu’il y avait eu abus dans la célébration du mariage et qu’il était nul, condamna la demoiselle de La Force ii 1,000 livres d’amende, le sieur de Briou k 3,000 livres, et ordonna que le prêtre qui avait célébré le mariage serait poursuivi à la requête du procureur général.

C’est alors que la femme galante, un peu passée de mode, chercha dans les lettres une diversion à ses chagrins et des ressources pour vivre. Elle a laissé des poésies, parmi lesquelles il faut remarquer une Epure à Afine de Maintenait, qui n est point sans élégance ; un poëme dédié à la princesse de Conti, sous le titre de : Château eu Espagne, où elle montre du talent et de l’imagination, et des romans en assez grand nombre. Nous citerons les principaux : les Fées, contes des contes, par Mlle de *" (1692, in-12) ; Histoire secrète de Marie de Bourgogne (1G94, 2 vol. in-12) ; Histoire secrète de Navarre (Paris, 1696, 2 vol. in-12) ; Histoire secrète des amours de Henri IV, roi de Castille, surnommé l’Impuissant (1695) ; Gustave Wasa, roman historique (Lyon, 1698, 2 vol. in-12) ; Histoire secrète de Catherine de Bourbon, duchesse de Bar, avec les intrigues des régnes de Henri III et de Henri IV (Nancy, 1703, in-12) ; enfin, Anecdotes du xvie siècle ou Intrigues de cour, avec les portraits de Charles IX, Henri III et Henri IV (1741, 2 vol. in-12). On lui attribue, en outre, quelques couplets licencieux pour lesquels Louis XIV la força de s’enfermer dans un couvent. Elle y mourut peu de temps après.

LA FORCE (Louis-Joseph Nomparde Caumont, iluc be), général et pair de France, né en 1768, mort en 1838. Il était, par sa mère, petit-fils du maréchal de Tourvilie. Entré au service de bonne heure, il émigra à la Révolution, combattit dans l’armée des princes, rentra en France en 1809, fit la campagne de Russie avec beaucoup de distinction, en qualité de colonel d’état-major, devint membre du Corps législatif en 1811, pair de France à la Restauration, puis maréchal de camp et commandant du département de Tarn-et-Garonne.

LA FORCE (François-Philibert-Bertrand Nompau de Caumont, duc de), homme politique français, frère du précédent, né à Paris en 1772, mort en 1854. Emigré k la Révolution, il servit dans l’armée des princes, passa ensuite au service de l’Angleterre et rentra

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en France sous le Directoire. Sous la Restauration, il commanda longtemps la garde

nationale à cheval de Paris ; fit, de 1815 à 1827, partie de la Chambre des députés, et, son frère étant mort sans enfants, hérita du titre de duc en 183S. Il fut élevé à la pairie l’année suivante.

LA FORCE (Auguste Nompar, comte de Caumont de), homme politique français, fils du précédent, né à Paris en 1803, mort en 1871. Il entra au service en 1822, comme sous-lieutenant de lanciers, fit, en 1831, la campagne de Belgique dans l’état-major du général Gérard, et, à son retour en France, demanda k être mis en disponibilité. Il ne joua aucun rôle politique pendant le règne de Louis-Philippe, servit dans la garde nationale après la révolution de Février 1848, se distingua aux journées de Juin, et fut nommé sénateur en 1852. Il se borna, dans la Chambre haute, à donner constamment son approbation à la politique impériale. — Sa femme, Edmée-Antoinette-Gisluine de Vischee de Celles, comtesse de Caumont de La Force, avait une intelligence remarquable, mais un caractère entier et difficile. Elle fut assassinée, le 20 février 1856, dans son hôtel des Champs-Élysées, où elle vivait dans l’isolement, par un Wurtembergeois nommé Antoine Baumann, qu’elle occupait à la demijournée. À la suite d’une altercation qui eut lieu entre eux, ce dernier la tua, la transporta dans un bûcher, s’empara d’une somme de 45 francs et fut arrêté au moment où il cherchait à s’enfuir. Le jury de la Seine condamna Baumann aux travaux forcés à perpétuité.

LA FORCE (Jean-Aimar Piqanioldë), historien français. V. Piganiol de La Force.

LA FOREST (P. de), archevêque de Rouen et cardinal, né près du Mans en 1314, mort en 1361. Il fut successivement chancelier des duchés de Normandie et d’Aquitaine, puis chancelier de France et évêque de Paris, prit une part très-active aux affaires politiques de son temps, et rendit de grands services à Philippe de Valois, au roi Jean, ainsi qu’au Dauphin (depuis Charles V), pendant la captivité du premier.

LA FOREST (A. de), écrivain français, né à Lyon. Il vivait dans la seconde moitié du xvme siècle, entra dans les ordres et devint curé à Lyon, On lui doit : Instruction pour ramener les réformés à l’Église romaine (in-12) ; De l’usure et des intérêts (Cologne, 1767, in-12).

LA FOREST (Antoine-René-Charles-Mathurin, comte de), diplomate français, né à Aire (Pas-de-Calais) en 1753, mort en 1846. Après avoir servi comme sous-lieutenant, il entra dans la diplomatie, fut attaché comme élève au département des affaires étrangères et devint successivement secrétaire de légation aux États-Unis (1778), vice-consul de la Caroline et de la Géorgie (1783), et consul général. Rappelé en France en 1793, il repartit lamèraeannée pour l’Amérique, comme membre de la nouvelle légation française, à la tôte de laquelle était Fauchet, revint deux ans plus tard dans son pays, et vécut dans la retraite jusqu’en 1797. À cette époque, Talleyrand, devenu ministre des affaires étrangères, l’attacha, comme chef de division, k son administration. Devenu, en 1799, commissaire central près de l’administration des postes, de La Forest n’en continua pas moins k s’occuper d’affaires politiques, assista, en 1800, au congrès de Lunéville, puis devint ministre plénipotentiaire près de la cour de Bavière (1801), ministre extraordinaire près du congrès de Ratisbonne(1802), ministre à Berlin (1803), où il ne put réussir à maintenir la Prusse dans la neu : ralité, et fut envoyé, en 1808, en Espagne, où il remplaça M. de Beauharnais et resta jusqu’en 1813, La même année, il fut chargé des arrangements secrets et do la conclusion du traité qui replaça Ferdinand VU sur le trône d’Espagne. Après la première abdication de Napoléon, le gouvernement provisoire confia k La Forest le portefeuille des affaires étrangères, que Louis XVIII donna quelque temps après à Talleyrand ; mais le roi nomma en même temps ce diplomate.commissaire pour la préparation du- traité de Paris. Rayé, pendant les Cent-Jours, de la liste des conseillers d’État, il n’en fut pas moins élu par le département de Loir-et-Cher membre de la Chambre des représentants. Sous la seconde Restauration, il se vit rétabli sur la liste des conseillers d’État, puis devint pair de France (1819), ministre d’État (1825) et enfin membre du conseil privé.

LA FOREST (Pihan de), jurisconsulte français. V. Pihan de La Forest.

LA FORET, servante de Molière, mais servante un peu maitresse, présidant au ménage, ayant la haute main dans la maison ; une Nicole, une Toinette, non une Martine ou une « pauvre Françoise » qui « sue à frotter les planchers. •

On ne sait rien ou presque rien de cette bonne La Foret au jugement si sain, à. l’esprit si droit, si sûr, si ce n’est la part qu’elle a prise à la vie de Molière. Au fait, c est là seulement ce qui nous intéresse. Al. Eugène Noël, dans une étude pleine d’intérêt consacrée à l’auteur du Misanthrope et de Tartufe, donne, en passant, un souvenir à cette femme

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savante sans le savoir, à ce critique d’instinct, à ce collaborateur du plus grand génie comique dont le nom soit inscrit dans l’histoire littéraire de tous les temps. « Tout le monde sait, dit M. Noël, que Molière consultait La Foret sur ses pièces ; il voulut un jour éprouver son bon sens, et lui lut, comme de lui, une comédie de Grécourt ; mais, à chaque parole : ■ Ce n’est pas vous, s’écriaitelle, qui avez fait cela. »

Cette bonne femme n’eut pas seulement sur Molière l’influence d’un excellent critique, elle lui fournit aussi ces admirables types de Mm« Jourdain et de la nourrice Jacqueline dans le Médecin malgré lui.

Lorsqu’il lui faisait la lecture de ses pièces, il ne voulait pas qu’elle les entendît seule. Il faisait venir les enfants de tous ses comédiens ; il lisait Pourceaugnac, le Médecin malgré lui... On riait aux éclats ; il observait et faisait son profit des contenances de ce naïf auditoire.

Tout se rattachait tellement au théâtre autour de Molière, qu’il réussit k faire monter sur la scène toute sa maison. La pauvre La Foret y parut un jour d’une bien étrange manière. Madeleine Béjart, qui était bel esprit, avait fait une comédie en cinq actes sur le sujet de don Quichotte. Molière voulut être Sancho : il fallut donc un âne, on en eut un ; il fut confié aux soins de La Foret, qui en fit si bien l’acquit de sa conscience, que, dans la crainte de quelque malencontre pour le

Fauvre animal, elle ne manquait jamais de accompagner jusque sur le théâtre. Un certain soir, on l’avait préparé à jouer son rôle ; La Foret, derrière les coulisses, le tenait par la bride, Molière monté dessus ; mais voici le baudet pris de la fantaisie d’entrer avant son tour. Molière s’écriait : « La Foret, retenez ce maudit âne. » La digne fille faisait tous ses efforts, mais en vain ; l’animal emporta maître et servante au milieu des acteurs, sur la scène. Le public fit k Sancho, à La Foret et à l’âne un accueil tout français. La Foret, depuis ce jour-là, ainsi que Molière, aima toujours ce bon public, tant elle l’avait, disait-elle, trouvé honnête.

Cette bonne fille était un vrai bonheur dans la maison de Molière ; il trouvait, grâce à elle, son foyer moins sombre.

LAFORGE (Jean de), poëte français, qui vivait au xvhb siècle. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il habitait Paris. On lui doit les ouvrages suivants : le Cercle des femmes savantes (Paris, 1663, in-12), dialogue en vers héroïques, dans lequel l’auteur passe en revue soixante-sept femmes remarquables de l’époque ; la Hongrie sauvée (1644, in-4<>), poëme Héroïque ; la Joueuse dupée (1664, in-4o), comédie en un acte et en vers, dont l’action est naturelle et le style passable.

LAFORGE (Louis de), médecin et philosophe français du xvnc siècle. Il fut l’ami de Descartes, un de ses plus chauds partisans, et il était considéré comme un des plus habiles défenseurs de son maître. On lui doit d’abord un commentaire sur le traité de Descartes, ayant pour titre : De homine. Mais son ouvrage le plus estimé, écrit en français, puis traduit en latin, est intitulé : Traité de l’âme humaine, de ses (acuités, de ses fondions et de son union avec le corps d’après les principes de Descartes (Paris, 1664, in-4o). « M. de Laforge a réuni dans cet ouvrage, dit Baillet, tout ce que M. Descartes avait dit de plus beau et de meilleur en plusieurs endroits de ses écrits ; il est même allé plus loin : il a expliqué en détail plusieurs choses que M. Descartes n’a touchées qu’en passant. » Il s’agit des rapports de l’âme et du corps, sur lesquels Pescartes ne s’explique point, ce qui a donné lieu plus tard au système de l’influx physique et a celui du médiateur plastique du philosophe anglais Cudworth. De Laforge réduit à deux causes celles qui président k l’union de lame et du corps, la volonté divine et la volonté humaine. L’ouvrage de de Laforge a obtenu un certain succès lors de son apparition. La traduction latine dont il a été question plus haut est de Glayder et a pour titre : Tractatus de mente humana ejusque facultatibus et functionibus (Paris, 1066, 1 vol. in-4o).

LA FORGE (Anatole de), publiciste et homme politique, fié à Paris en 1821. Il entra fort jeune dans la diplomatie, remplit une mission en Espagne en 1846, et donna sa démission après la révolution de 1848, Il collabora à ('Estafette, entra ensuite à la rédaction du Siècle, où, pendant la durée de l’Empire, il se fit remarquer par l’ardeur avec laquelle il défendit la cause des peuples opprimés, notamment celle de l’Italie et de la Pologne, par ses idées libérales, et par plusieurs polémiques fort vives au sujet du principe des nationalités et du pouvoir temporel du pape. Très-populaire en Italie, où il s’était lié avec les chefs du parti national, particulièrementavecManin et Montanelli, ilfitpartiede

ladéputation qui conduisit k Venise, en 1863, les restes de Manin, mort en France en 1857, et il reçut dans cette ville le plus chaleureux accueil. Après la révolution du 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale nomma M. de La Forge préfet du département de l’Aisne, dont la plus grande partie, notamment le chef-lieu, était au pouvoir des Prussiens. Il s’établit à Saint-Quentin, où il organisa aussitôt la résistance. L’ennemi ayant attaqué, le 8 octobre, cette ville ouverte, que protégeaient de simples barricades,

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M. de La Forge se mit à la tête des gardes nationaux, des pompiers, des francs-tireurs, et fit une telle résistance, que les Prussiens battirent en retraite. Pendant cette journée, le vaillant préfet reçut une grave blessure à la jambe. Le gouvernement le félicita de sa brillante conduite et le nomma officier de la Légion d’honneur. La défense de Saint-Quentin eut d’autant plus de retentissement, que c’était pour la première fois, depuis le commencement de la guerre, qu’une ville ouverte osait résistera l’ennemi. Quelque temps après, un corps d’armée ayant fait un retour offensif contre Saint-Quentin, et le comité de défense s’étant opposé à ce qu’on reprît une seconde fois les armes, M. de La Forge donna sa démission de préfet et se rendit auprès de Gambetta k Tours. Ardent patriote et chaud républicain, il se mit, bien que souffrant encore. de sa blessure, k la disposition du gouvernement, qui le nomma, au commencement de janvier 1871, vice-président civil du camp de Bordeaux, puis-, le 9 du même mois, préfet des Basses-Alpes. M. de La Forge fit appel, dans ce nouveau poste, au patriotisme de tous les partis, s’attacha k exciter l’élan national, et donna sa démission le 16 février suivant. l’artisan de la guerre k outrance, il écrivait k Emmanuel Arago, le 11 février 1S71 : « L’Assemblée vase prononcer entre la paix et la guerre. Si c’est la paix avec cession de territoire, je quitterai la France ; si c’est la continuation de la-guerre, je partirai, quoique écloppé, avec la brigade qui marchera la première k l’ennemi. » Depuis lors, Al. de La Forge a vécu dans la retraite. On lui doit les ouvrages suivants : l’Instruction publique en Espagne (1S47, in-s°) ; Des vicissitudes politiques de l’Italie dans ses rapports avec la France (1850, 2 vol. in-8o) ; Histoire de la réjmblique de Venise sous Manin (1853, 2 vol. in-8o) ; la Peinture contemporaine en France (185C, in-8<>) : la Guerre, c’est ta paix (1859) ; la Question des duchés (1859) ; l’Autriche devant l’opinion (1859) ; la Liberté (1862) ; les Utopistes en Italie (1862)] la Pologne devant les Chambres (1863) ; la Pologne en 1864 (1864) ; Lettre à jl/Br Dupanloup à propos de la Pologne (1865), etc.

LAFORGUE (L.), chirurgien-dentiste, mort au commencement de ce siècle. On a de lui : Effet des nerfs et du fluide des nerfs tl7SS, in-8o) ; Dissertation sur l’art de conserver tes dents (1788-1790, in-8o) ; Dix-sept articles relatifs aux maladies des dents (1799, in-8o) ; Théorie et pratique de l’ai t du dentiste (1802-1S10, 2 vol. in-8o) ; De la séméiologie buccale (1810, in-S°), etc.

LA FORTELLE, auteur dramatique français, qui vivait dans la première moitié de Ce siècle. Il a fait représenter, sous l’Empire et la Restauration, un grand nombre de pièces sur les théâtres du Vaudeville et des Variétés. Nous citerons, entre autres, les suivantes : Tout pour t’enseigne ou la Maladie du jour ; le Mot de l’énigme ; l’École des gourmands ; le Château et la chaumière ; Cussandre, malade imaginaire ; Croûton ou l’Aspirant au Salon (1814) ; Poisson chez Colbert ; Une visite à Sai7it- Cyr ; Voltaire chez Ninon ; le Cordier de Samarcande (1815).

LA FOSSE (Charles de), peintre français, né k Paris en 1640, mon en 1716. Il était fils de La Fosse, fameuxjoaillierdela cour. Confié de bonne heure aux soins de Lebrun, il fut bien tôt un de ses meilleurs élèves et obtint, par la faveur de son maître, une pension qui lui permit de passer quelques années en Italie. Il débuta k Rome par des fresques remarquables, mais qui n’ont laissé de trace que dans les relations artistiques de l’époque ; elles lui acquirent en Italie une certaine notoriété. De Rome, il fut appelé k Lyon pour décorer une chapelle ; Landon nous apprend que son oeuvre ne comptait pas moins de dix tableaux ; deux seulement ont survécu, une Visitation et une Adoration des mages. Ces deux vastes compositions, œuvres de jeunesse, n’offrent encore qu’un très-petit nombre des quaiité3 éminentes qui distinguèrent plus tard la peinture de de La Fosse ; elles sont conçues dans la manière théâtrale et pompeuse de Lebrun, dont elles semblent être une sorte de paraphrase. Il revint k Paris, où l’attendait la faveur royale. Louis XIV lui confia aussitôt d’importantes peintures aux Tuileries, k Marly et à Trianon. Il reste de ces travaux quatre grands tableaux, qui étaient encore uux Tuileries sous le second Empire, et une petite composition, d’un goût exquis, d’une couleur harmonieuse et douce, que l’on voit aujourd’hui dans la chapelle du grand Trianon. Immédiatement après, il exécuta k Saint-Eustache les décorations de la chapelle du mariage, pendant que Mignard était charge de celles de la chapelle du Daptême. ■ L’émulation, dit d’Argenville, excita sa verve ; son tableau se distingua par la couleur et fut généralement applaudi. > Ce travail, vanté par tous les contemporains, a disparu lors de la reconstruction du portail. Mais la renommée était venue au peintre et lui attirait des commandes magnifiques. Les religieuses de l’Assomption voulurent qu’il peignît a fresque le chœur et le dôme de leur église. Dans le chœur, il peignit la Trinité ; quant au dôme, la moitié seulement était

Feinte k fresque ; l’artiste y avait représenté Assomption de la Vierge. Ml’o de Montpensier lui fit décorer son château de Choisy et lui demanda un tableau pour la chapelle qu’elle avait k Saint-Sulpice.