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combattit celle de Louis Bonaparte, et fut ] arrêté peu après le coup d’État du 2 décembre 1851. Après avoir été interné quelque temps à Metz, il reprit l’exercice fie sa profession à Nancy, Le 8 février 1871, les électeurs de la Meurthe l’envoyèrent siéger a l’Assemblée nationale. Resté fidèle k ses opinions républicaines, M. Laflïze a pris place à gauche, et voté contre les préliminaires de paix, l’abrogation des lois d’exil, la validation de l’élection des d’Orléans, la dissolution des gardes nationales, le pouvoir constituant de l’Assemblée, pour la proposition Rivet, conférant k M. Thiers le pouvoir exécutif, pour le retour de l’Assemblée à Paris.

LAFCEE s. f. (la-fé — de La Foy, sav. fr,). Zooph. Genre de polypiers flexibles, de l’ordre des celiariés, dont l’espèce type vit sur le banc de Terre-Neuve.

LAFOCNS (don Juan de Biîagance, duc de), prince portugais. V. Bkagancb.

LAFOENSIE s. f.* (la-foUain-sî — de Lafoens, sav. espagn.). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des lythrariées ou saliouriées, tribu des lagerstroemiées, comprenant plusieurs espèces qui habitent l’Amérique tropicale.

LAFOL1E (Charles-Jean), écrivain, né à Paris en 1780, mort en 1824,11 était employé à l’administration départementale de laSeine, lorsqu’il publia, k propos du procès de Morçau (1804), une brochure, dont la lecture décida, dit-on, Napoléon à ne pas faire condamner le général à mort, mais simplement à l’exiler. En 1805, il devint directeur des bureaux de Méjean, ministre de la justice du royaume d’Italie, et conserva jusqu’en 1812 cet emploi, qu’il perdit pour s’être fait l’organe du mécontentement des Italiens, qu’écrasaient les charges de la guerre.. Nommé peu de temps après secrétaire général du Tagliamento, puis préfet de Ravenne, il revint en France en 1814, et obtint de Louis XV111 la place de conservateur des monuments publics de Paris. Outre des articles biographiques dans la Gâterie française, des éditions du Janua linrjum reserata, de Cosmenius (1802), de la Grammaire italienne de Port-Royal (1803), et plusieurs traductions d’ouvrages italiens, on lui doit : VOpinion publique sur le procès du général Moreau (1804) ; Mémoires historiques relatifs à la fonte et à l’éléoation de la statue équestre de Henri I V'sur le terreplein du Pont-Neuf (1819, in-8o) ; Notices des monuments publics, palais, édifices, musées, galeries, dépôts, bibliothèques, écoles, collèges, hospices, hôpitaux, manufactures royales, nalles, marchés, fontaines, pouls, quais, places, jardins, théâtres, établissements scientifiques, littéraires et d’art de la ville de Paris, avec l’indication des ministères, etc. (1820, in-12) ; Histoire de l’administration du royaume d’Italie pendant la domination française, précédée d’un Index chronologique des principaux événements concernant l’Italie, depuis 1792 jusqu’en 1814, et d’un Catalogue alphabétique des Italiens et des Français au service de ce royaume, etc., traduit de l’italien, de Frédéric Corradini (1823, in-8o). Lafolie est en réalité l’auteur et non le traducteur de cet ouvrage, qui a été réimprimé sous le titre de Mémoires sur la cour du prince Eugène et le royaume d’Italie (1824), etc.

LA FOLLIE (Louis-Guillaume de), chimiste français, né à Rouen en 1739, mort en 1780, Quoique adonné au commerce, il se livra avec ardeur à l’étude des sciences, surtout à celle de la chimie, et s’occupa d’en appliquer les procédés aux arts industriels. C’est ainsi qu’il décrivit un nouveau procédé pour blanchir le basin, qu’il parvint le premier à fixer sur le fil la couleur dite rouge des Jndes, qu’il rendit populaire la teinture en jaune avec la gaude. Eu 1779, il lit connaître au gouvernement la composition d’un vernis pour préserver de l’action corrosive de l’eau de mer le cuivre employé au doublage des vaisseaux. De 1774 k 1780, il lut, devant l’Académie de Rouen, vingt mémoires, dont les principaux ont pour titre : Sur te vernis au feu et à l’eau ; Sur l’air fixe ;Sur le bleu de Prusse ; Sur l’étain soumis à une nouvelle épreuve ; Sur l’huile de vitriol ;’Sur la potasse ; Sur l’acide du soufre ; Sur la conversion de l’air en eau ; Sur le magnétisme, etc., etc.

La Follie l’ut d un grand secours à Dambourney dans les essais que ce dernier avait entrepris pour fixer sur la laine les couleurs indigènes, li imagina pour cela un mordant particulier, qui est encore connu des vieux teinturiers sous le nom d’apprêt de La Follie. 11 venait d’être nommé par le roi inspecteur des manufactures lorsque, étant tombé dans sa maison avec un mueras rempli d’une composition chimique, il se tic k la main droite une blessure dont il mtiurut.

LAFON (Jean-Baptiste-Hyacinthe), conspirateur français, né à Pessac (Gironde) eu 1766, mort en 1836. Bien qu’il’appartînt k l’état ecclésiastique, il montra une activité infatigable, se trouva mêlé à toutes les intrigues de son parti sous le Directoire, le Consulat et l’Empire, et fut arrêté à Bordeaux, au moment où il faisait imprimer la protestation du pape contre l’occupation de ses États par Napoléon, Transféré k Paris, dans une maison de saute, il y rencontra le général jViullet, avec lequel il ourdit la fameuse conspiration qui éclata dans la nuit du 23 octobre 1812. Il frit sa part de danger dans ce

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coup d’audace, et, arrêté, dut à sa présence d’esprit d’être relâché deux fois. Lafon se rendit peu après à Louhans, où il resta, sous un faux nom, dans une maison d’éducation jusqu’à la fin de l’Empire. En 1814, il publia une Histoire de ta conspiration de Mallet (k814, in-go), et reçut des Bourbons, avec la croix de la Légion d’honneur, le titre de sousprécepteur des pages.

LAFON (Pierre), célèbre acteur tragique, né à Lalinde (Périgord) en 1773, mort à Bordeaux en 1846, Il a signé longtemps Lnfond, notamment dans l’acte de société du Théâtre-Français du 22 germinal an XII. Son pèro, qui était médecin, le destinait k suivre la même carrière que lui ; mais l’enfant manifesta, dès le collège, son goût pour le théâtre. Faisant sa rhétorique k Bordeaux, il écrivit une tragédie, la Mort d’Hercule, où il joua le rôle de Nessus, en ■ compagnie de quelques amateurs. Cette production mythologique, qui a été imprimée à Libourne en 1792, fut représentée, le 22 août 1793, sur le théâtre de Bordeaux, et l’auteur y parut, au milieu, cette fois, d’artistes véritables. Quelque temps volontaire aux armées, puis élève en médecine à Montpellier, mais toujours tourmenté de la vocation théâtrale, Lafon finit par s’engager dans une troupe de comédiens ambulants. Après avoir obtenu quelque succès à Nice, k Toulon, à Draguignan, il revint à Paris, muni d’une recommandation pour Barras. À l’appui utile de ce dernier se joignit celui non moins utile, surtout après le coup d’État du 18 brumaire, de Lucien Bonaparte. Admis au Conservatoire, il suivit les leçons du comique Dugazon, — singulier professeur de tragédie 1 — et débuta au’Théàtre-Français, nouvellement reconstitué dans la salle Richelieu, le 18 floréal an VIII (8 mai 1800). Le rôle d’Achille dans Iphigénie en Aulide lui valut, dès le premier soir de son apparition, un succès brillant et décisif. Doue d’un extérieur avantageux, d’une taille élevée, d’un organe sonore, d’une sensibilité communicative, il fut question, dans le premier moment d’un engouement irréfléchi, de l’opposer à Talma ; mais on s’aperçut bientôt que Lafon ne possédait pas la savante intuition, le goût si pur et si parfait du plus grand acteur de notre siècle. Cependant Lafon, quoique placé au second rang, conserva toute la faveur du public, et les personnages en dehors, tels que Tancrède, Orosmane, le Cid, Achille — Achille surtout.— restèrent par excellence le domaine de cet acteur, que Talma seul éclipsait ; il y déployait une exubérance héroïque, une ardeur chevaleresque, un sentiment peut-être exagéré de la dignité théâtrale, qui ne déplaisaient pas k son auditoire féminin. Il en conservait le reflet dans la vie privée, et une certaine dose de majesté n’abandonnait jamais l’amant de Chimëne et d’iphigénie, même lorsqu’il demandait ses pantoufles ou son café. Reçu sociétaire dès 1801, il fut nommé professeur au Conservatoire en 1806, et débuta, la même année, dans la-haute comédie, où il obtint de beaux succès, notamment dans le Misanthrope et le Glorieux.. Fidèle aux dieux classiques, il quitta le théâtre k la fin du mois de février 1830, devant l’invasion de Henri III et d’Hentani, peu de temps après M’i= Duchesnois. Il reparut une fois, en 1830, dans Nicomède et le Misanthrope (Alceste), lors de sa représentation de retraite. Le public.fit un accueil des plus sympathiques, qui se traduisit par une recette de 14,000 francs, à l’acteur plus que sexagénaire, merveilleusement secondé par M"" Paradol, sociétaire retirée, qui consentit, pour cette fois seulelement, à reparaître dans Arsinoé, par

Mile Mars (Célimène) et par M’ie Rachel (Laodice). Jouissant d’une pension de retraite de 7,200 francs, que lui accordait la Uomedie-Fraiiçaise, dont il avait été une des gloires les moins discutées, Lafon occupa les loisirs de ses deruièrcs années k écrire ses Mémoires, que l’on doit regretter de n’avoir pas vu paraître. Lorsque sa fille, personne très-distinguée, et dont on a cité le talent pour la peinture, eut épousé un honorable négociant de Bordeaux, M. Marsaud, il alla vivre et mourir auprès d’elle, presque oublié déjà, il faut bien l’avouer, de la génération nouvelle. Comédien de la grande école, et maître eu l’art de bien dire, Lafon, malgré son éducation soignée et lettrée, ne partageait pas toujours, k l’endroit du costume, les scrupules de Talina. Dans Zamore <’Atzire, par exemple, il endossait un fantastique accoutrement tic sauvage, qui, pour être conforme a la tradition, n’en rappefait pas moins ces héros peu tragiques appelés chaque année, depuis un temps immémorial, a servir de cortège au bœuf gras. De même, il affublait le comte Almaviva ou Édouard en

Écosse de la toque et du col rabattu, que les troubadours de l’Opéra-Coinique ou ces Italiens ont, de tout temps, affectionnés. Entre autres rôles, Lafon a créé celui de l’infant dans Pierre de Portugal, de Lucien Arnault (1823). Au second acte, le prince devait arriver incognito dans une demeure champêtre, où vivait secrètement Inès de Castro. Or, rien ne put décider Lafon à quitter pour cette scène, qui exigeait le mystère, le brillant et compromettant costume de cour de l’acte précédent. Aux observations de l’auteur, te tragédien répondit simplement qu’il valait mieux faire envie que pitié. Ces

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licences h, part, licences que le public, d’ailleurs, tolérait volontiers, Lafon possédait toutes les qualités de style qui font les grands artistes, et il a droit d’occuper un rang glorieux dans l’histoire de notre théâtre, bien près de Talma, qu’il n’a pas égalé, mais qu’il a cependant plus d’une fois rappelé. Son apparition au théâtre porta un grand coup à la réputation de Larive, que la faveur du public abandonna brusquement pour se reporter tout entière sur le jeune débutant. Cette faveur du public, si variable d’ordinaire, Lafon eut la bonne fortune, assez rare, de la conserver jusqu’à la fin de sa carrière artistique.

LAFON (Jean-Bernard), littérateur français. V. Mary-Lafon.

LAFON-BLAN1AC (Guillaume-Joseph-Nicolas), né à Villeneuve d’Agen en 1773, rilort en 1833. Engagé en 1790, sous-lieutenant en 1792, il fit successivement les campagnes du Nord, des Pyrénées, d’Italie et d’Égypte, et donna partout les preuves d’une brillante valeur. Il assista, sous l’Empire, aux campagnes d’Autriche et de Prusse, fut promu général de brigade en 180G, eut une part importante à la conquête du royaume de Naples, et suivit en Espagne le nouveau roi, qui le prit pour aide de camp et le promut, en 1808, au grade de général de division. Le général Lafon-Blaniao assista, en 1813, à la bataille de Vittoria, où il eut l’avant-bras fracassé par un coup de feu, fut nommé, en janvier 1814, commandant de la cavalerie de réserve de l’armée d’Italie, et prit part à la plupart des opérations militaires jusqu’à la chute de Napoléon. Mis en non-activité par les Bourbons, il fut nommé, après la révolution de Juillet, au commandement de la ne division militaire (Corse).

LAFON-LABATUT (Joseph), peintre et poète français, né à Messine vers 1820. Orphelin dès l’enfance et sans fortune, il fut recueilli par une veuve qui lui apprit à lire, puis par un de ses parents, curé ’de village, à qui il dut de recevoir une certaine instruction. Ce dernier étant mort, Lafon-Labatut trouva un nouveau protecteur dans un ancien ami de son père, se rendit à Paris, se prit d’enthousiasme pour la peinture eu visitant le

musée du Louvre, entra dans l’atelier de Gérard, et s’y faisait remarquer par ses rapides progrès, lorsqu’il fut tout à coup atteint de cécité. Ne pouvant plus être peintre, Lafon-Labatut se tourna vers la poésie, tout en donnant des leçons particulières k des jeunes gens. Un de ses«amis, M. Pelissier, recueillit ses vers, empreints d’un sentiment de résignation touchante, et les publia sous le titre de : Insomnies et regrets (Paris, 1845, in-18). Ce recueil valut an jeune aveugle un prix, que l’Académie française lui décerna l’année suivante, et le ministre de l’instruction publique lui fil une pension annuelle.

LAFOND (Gabriel), dit Lnrond de Lurcy,

voyageur et publiciste français, né à Lurcy-Levy (Allier) en 1802. La lecture des relations de voyages éveilla de bonne heure en lui-le désir de voir les pays étrangers, et, à l’âge de seize ans, il s’embarqua comme pilotin. Lieutenant sur un navire marchand en 1820, il devint commandant deux années plus tard, et arma lui-même, à cette époque, deux bâtiments, sur lesquels il voyagea successivement. Il passa ensuite tour k tour sur une quinzaine de bricks ou de navires, visita toute l’Amérique du Sud, la Chine, les lies de l’Océanie, s’arrêtant partout où quelque aliment nouveau s’offrait à sa curiosité. Il recueillit ainsi une foule de documents sur l’histoire, la géographie et le commerce de ces contrées, et publia, d’après ses études, plusieurs ouvrages qui ne manquent pas d’intérêt. À son retour en France, M. Lafond s’occupa surtout de rechercher les moyeus qui pouvaient faciliter les relations commerciales entre les ports et l’industrie parisienne. Ce fut dans ce but qu’il fonda, en 1833, une direction maritime et commerciale, puis, eu 1836, l’Union des ports, société anonyme de commerce maritime. Il fut, en outre, en 1835, l’un des fondateurs de la Société des économistes, et devint, plus tard, membre de la Société de géographie de Paris, et correspondant de l’Institut de Londres. En. 1849, Costa-Rica le choisit pour consul, et il est aujourd’hui le seul chargé d affaires de cette république en France. Un a de lui : Quinze ans de voyages autour du monde (1839, 2 vol. iu-8°), ouvrage refondu et considérablement augmenté, sous ce nouveau titre : Voyages autour du monde et naufrages célèbres (1842,8 vol. in-8u) ; Des îles Marquises et des colonies de la France (1843, in-8J) ; Un mot sur l’émancipation de l’esclavage et sur le commerce maritime de la France (lS44, in-8o) ; Étude sur l’Amérique espagnole, sous te rapport des intérêts de la France et de sa navigation (1848, iu-8°) ; Guide général de l’assureur et de l’assuré en matière d’assurance maritime (1845, in-8o, 2e édit.), etc.

LAFOND DE SAINT-MUR (Rémi), homme politique français, né à La Roche-Canillac iCorrèze) en 1817. Après avoir fait ses études de droit, il suivit quelque temps la carrière du barreau, devint conseiller de préfecture de la Corrèze en 1847, puis fut attaché, eu qualité de secrétaire général, au préfet de Tulle jusqu’en 1857. M. Lafond donna alors sa démission, et se porta, avec l’appui de

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l’admïnistrationj candidat au Corps législatif dans la ire circonscription de fa Corrèzo, qu’il représenta jusqu’à la chute de l’Empire. Dans cette Assemblée, il soutint constamment de ses, votes la politique impériale, et prit quelquefois la parole. Il devint, en outre, maire de Tulle. La révolution du 4 septembre l’a rendu k la vie privée. On doit à M. Lafond de Saint-Mur un ouvrage intitulé : Entretiens sur les sociétés de secours mutuels.

LAFOND DE SOULE (J.-J.-C.-Étienne), officier de la maison militaire de Louis XVI, né vers 1770, mort à Paris en 1795. Il avait combattu dans l’armée des princes et était revenu de l’émigration lorsqu’il devint un des lieutenants de Danican, dans l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV. Ce fut lui qui commanda l’attaque des ponts par les quais de la rive gauche. Condamné à mort par la commi.->sion militaire de la section Lepelletier (20 octobre 1795), il marcha au supplice avec, la plus grande fermeté. D’autres chefs de cette insurrection contre la Convention et la République furent également condamnés k mort, la plupart par contumace ; mais Lafond et un nommé Lebois

furent les seuls dont la sentence fut exécutée.

LAFON S (Jacques de), poSte français, né à Mirebeau (Anjou) vers 1575, mort vers 1620. Il était avocat au parlement de Paris, et il employa ses loisirs à cultiver la poésie. Son style ne manque pas d’une certaine chaleur, mais devient fatigant à force de boursouflure. Nous citerons de lui : le Dauphin (Paris, 1609, in-8»), poéine en 10 livres sur les-devoirs d’un prince ; Discours s%r la mort de Henri le Grand, suivi de stances et inséré dans le recueil de Peyrat (1611, in-8") ; i’Amour vaincu, tragi-comédie (1599, in-4o), des bergeries, des poésies diverses.

LAFONS (François-Joseph-Alexandre de), baron de Melicocq, botaniste et archéologue français, né à Noyon (Oise) en 1802. Une fortune indépendante lui permit de se livrer de bonne heure à son goût pour l’étude des plantes et les recherches archéologiques. 11 a publié un assez grand nombre d’ouvrages, qui l’ont fait nommer correspondant du Comité de la langue, de l’histoire et des arts, membre de la Société botanique, do la Société de l’histoire de France et de plusieurs autres sociétés savantes. Il a obtenu, k différentes reprises, des mentions honorables de l’Institut de France. Parmi ses écrits sur la botanique, nous citerons : Calendrier de Flore ou Catalogue des plantes des environs de Noyon (1829, in-12) ; Prodrome de la jlore des arrondissements de Laon, Vervins, llocroy et des environs de Noyon (1839, in-S°), ainsi qu’une foule de mémoires dans différents recueils scientifiques. En archéologie, ses travaux ont surtout rapport à l’histoire, aux coutumes et aux monuments des provinces de Flandre, de Picardie et d’Artois. Nous mentionnerons les principaux : Privilèges et franchises de quelques villes de la Frandre, de l’Artois, de ta Picardie et du Vuluis '(S39, in-8») ; liecherches historiques sur Noyon et le Noyonnais (1839, in-8o) ; les Artistes et les ouvriers du nord de la France et du midi de la Belgique au xive et au xv» siècle (1848, in-8o ; ; le Château de Guise (1850, in-4o) ; De l’artillerie de la ville de Lille aux xivo, xv>= et xvxc siècles (1854, in-8 :, J, etc. Il a, en outre, fourni des notices aux Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, aux Archives de Picardie, au Bulletin de ta Société de l’histoire de France, au Bulletin du Comité des arts et monuments, au Messager des scieyices historiques de Belgique, etc.

LAFONT (Charles dk), médecin français du xvue siècle, né àiNîmes, mort à Avignon, où il était professeur de médecine à la Faculté. On a de lui : ilissertatiunes dus medtex de veneno pestilenti (Amsterdam, 1671) ; Tractatus de hydropotympanile [Genève, 1697). Haller et Sprengel font.l’éloge de ces deux écrits.

LAFONT (Pierre), théologien français, né à Avignon, mort à Uzes vers 1700. Après avoir été prieur de Valabrègue, il devint officiai de l’évêque d’Uzis, et fonda dans cette ville un séminaire dont il prit la direction. Ou lui doit deux ouvrages, qui ont joui jadis de quelque estime : Entretiens ecclésiastiques pour tous les dimanches de l’aimée (Paris, 1688, 5 vol. in-12) ; Prônes (Paris, 1701,4 vol. in-12).

LAFONT (Joseph de), auteur dramatique français, né k Paris en 16S0, mort k Passy en 1725. On doit k cet écrivain plusieurs productions lyriques ou comiques qui font regretter que la mort l’ait enlevé dans toute la force de l’âge et du talent. Il était né avec beaucoup d’esprit et les plus heureuses dispositions pour le genre particulier qu’a illustré Regnard, et l’on sent, k la lecture de sas pièces, qu’il s’était inspiré des meilleurs modèles, parmi lesquels nous n’avons pas besoin de citer Molière. Il préfère le naturel aux faux brillants, et, s’il pèche quelquefois par les détails, il supplée k ce défaut par l’esprit de repartie et d’à-propos. Chez lui, le comique est plus dans les situations que dans les mots, ce qui distingue les véritables auteurs comiques. Il dut particulièrement sa réputation à la verve avec laquelle il écrivit ses rôles de valets, qu’on pouvait encoro rendre plaisants et même spirituels à cette