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ses fonctions de maître des requêtes (16 septembre). On doit à M. Laferrière : les Journalistes devant le Conseil d’État (1865) ; Recueil des constitutions d’Europe et d’Amérique, avec M. Batbie (1869, in-8o) ; la Revendication (1869) ; la Loi organique départementale du 10 août 1871, avec un commentaire (1871, in-8o).


LAFERRIÈRE (Adolphe), artiste dramatique français, né à Alençon (Orne) vers l’année 1801. Il commença-ses études au collège Bourbon. Des revers de fortune éprouvés par sa famille ne lui ayant pas permis de les continuer, il fut admis, grâce aune assez jolie voix, à l’école de chant dirigée pur Choron, qui le fit débuter, avec M. Duprez, au Théâtre-Français, dans les chœurs à’Athatie, en 1820. Mais désertant bientôt la musique pour le drame, il parut à la banlieue dans la troupe d’élèves des frères Sêveste, débuta avec succès à l’Ambigu dans le rôle d’Édouard, de Calas, mélodrame célèbre de Ducange, et, grâce à Frédériok-Lemaitre, passa ensuite a la Porte-Saint-Martin, qui préparait la reprise de Murino Faliero et lui destinait le personnage de Fernando. Picard, le voyant jouer, lui prédit alors un bel avenir, et l’étudiant, de Schœnbrunn, Bassanio, de Sckylock, Arthur, de Y Homme du monde, Léon, de la Première affaire, no tardèrent pas a donner raison à l’auteur de la Petite ville. Appelé aux. Français, M. Laferrière y débuta dans Séide, de Mahomet, et dans Saint-Mégrin, de Henri III ; mais, s’étant vu refuser, pour son troisième début, Hamlet, il refusa de signer l’engagement qu’on lui proposait. Après avoir crée, à la salle Ventadour, le rôle d’Arthur dans Thèrésa, d’Alex. Dumas (1832), il passa en Suisse, puis en Russie, où il excita, dans l’Escroc du grand monde, un grand enthousiasme et se vit comblé de présents. Des raisons de santé le ramenèrent en France. En septembre 1837, il entra à la Gaîté par le rôle de Georges, de Pauvre mère ! et joua successivement Marcel, Pauvre idiot, le Sonneur de Saint-Paul. En 1840, le Vaudeville se l’attacha, et il créa à ce théâtre, avec un grand succès, Albert, de Marguerite, l’Enfant prodigue, etc. À propos du rôle d’Édouard de Senneterre, de Nelly, qu’il refusait de prendre, il eut un procès avec la direction et se vit contraint à le jouer. Il s’en vengea en faisant condamner le journaliste Charles Maurice à 3,000 francs de dommages-intérêts, 500 francs d’amende et deux mois do prison pour diffamation. A sa sortie du Vaudeville, M. Laferrière fit, en 18-45, une tournée en province, joua, à la fin de 1846, à Belle ville et au modeste théâtre de Beaumarchais, d’où le Théâtre-Historique le tira pour en faire Julio, de l’École des familles ; Maurice Linday, du Chevalier de MaisonRouge, qu’il aborda ensuite, compte parmi ses meilleures interprétations. L’Odéon lui confia, en janvier 1818, le rôle à’Antony, si supérieurement créé par Bocage, et auquel il donna une physionomie toute nouvelle ; revêtant la tunique antique, il se montra aussi sous les traits de Sophocle, de la Fille d’Eschyle. À la fermeture de l’Odéon, il se réfugia aux Délassements-Comiques, reprit ses meilleurs rôles et en créa de nouveaux : Robin, des Mémoires du Diable ; Maurice, de Maurice le mobile ; Victor, du Grenier de Déranger. Après une nouvelle apparition au Théâtre-Historique dans Antony, les Mystères de Londres et le Chevalier d’Harmental, il fit une courte apparition à la Gaîté, puis . parcourut la province et l’étranger. C’est de Madrid qu’il revint, en 1853, à l’Odéon créer le rôle de Georges dans l’Honneur et l’argent, rôle profondément étudié par cet acteur habile à se rajeunir, et rendu par lui avec une supériorité qui contribua beaucoup au succès longtemps soutenu de cette œuvre. Au second Théâtre-Français, il a créé encore divers autres rôles de jeunes gens : Hermann, de Que dira le monde ? Édouard Rubberg, de lu Conscience (1855) ; Léon, dans la Bourse (1856) ; Daniel, de Daniel Lambert (1860). Dans les intervalles et depuis il a reparu au boulevard, où sa perpétuelle jeunesse est un objet toujours nouveau d’étonnement. Il a compté dans ces dernières années divers rôles a succès, parmi lesquels il faut citer : Georges et Marie, le Médecin des enfants, la Fausse adultère, Fou par amour, etc. En 1864, il a fait partie de la compagnie dramatique française qui exploitait l’Allemagne ; il s’est particulièrement fait remarquer à Berlin dans Elle est folle, son ancienne création du Vaudeville. De retour en France, il a paru sur divers théâtres sans prendre d’engagements fixes. C’est ainsi qu’en 1867 il a créé un des principaux rôles dans la comédie des Sceptiques, de Mallefiile, représentée au théâtre de Cluny, et qu’il a été attaché quelque temps à l’Odéon, en 1868, pour y reprendre le rôle de Georges, dans la Conscience, d’Alex. Dumas. M. Laferrière est auteur, en collaboration avec M. Pierron, d’une comédie en un acte jouée à l’Odéon, Livre III, ihapitre i«’. Il a publié, en 1855, une brochure intitulée : Réponse à de faux bruits.

Une physionomie belle et intelligente, une voix sympathique et pénétrante, de la sensibilité et d’excellentes manières, telles sont tes principales qualités de cet artiste, qualités qu’on lui reconnaît depuis plus de trente ans, et qu’il a conservées en y ajoutant toutes celles que donne une grande expérience

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de la scène. Comédien élégant, passionné, irrésistible, il a toujours, quand il paraît en scène, les vingt-cinq ans qui conviennent à Roméo. Jeune premier des plus gracieux et des plus séduisants, il est aussi un des acteurs qui savent le mieux pleurer et faire pleurer le public. Quelques exagérations de pantomime lui ont été reprochées, il est vrai ; mais il est impossible de mettre plus de charme, plus d’entraînement, plus de fascination dans l’expression des sentiments amoureux : aussi exerce-t-il une grande impression sur le public féminin des théâtres.

LA FERRONNAYS (Pierre-Louis-Auguste Ferkon, comte de), diplomate français, né à Saint-Malo en 1777, mort en 1842. Emigré avec sa famille à l’époque de la Révolution, il fit les campagnes de l’armée des princes, devint aide Je camp du duc de Berry, passa quelque temps au service de la Suède, et combattit au service de la Norvège contre les Danois. II reprit ensuite son poste auprès du duc de Berry, fut chargé, en 1812, par le comte de Provence, d’une mission auprès d’Alexandre Ier, empereur de Russie, et rentra en France à la première Restauration. Créé successivement maréchal de camp et pair de France, il devint en outre ministre plénipotentiaire en Danemark (1817), puis en Russie (18 !9)i PrLl l’art aux congrès de Troppau (1820), de Laybach (1821) et de Vérone (1822), et ne quitta Saint-Pétersbourg qu’après la mort de l’empereur Alexandre. À la chute du ministère Villèle, en 1827, il reçut le portefeuille des affaires étrangères dans le nouveau cabinet formé parMartignac, sut conquérir, dès les premiers jours de son administration, les sympathies de la Chambre

des députés, mais ne tarda pas à baisser dans l’estime des ultra-royalistes, qui ne purent lui pardonner de montrer un certain libéralisme. Il assura l’indépendance de la Grèce en préparant l’expédition de Morée, et fit reconnaître par l’Espagne une dette de 80 millions au profit de la France. En 1829, il dut déposer son portefeuille à la suite d’une attaque d’apoplexie, accepta cependant, en février 1830, le poste d’ambassadeur à Rome ; mais, après la révolution de Juillet, il refusa de prêter serment à la nouvelle monarchie et vécut dès lors dans la retraite.

LA FERTÉ (Henri de Senneterre, duc de), maréchal de France, né à Paris en 1600, mort en 1680. Il se distingua dans toutes les guerres du temps depuis 1628, mais ternit sa réputation par une basse jalousie contre Tu : renne. Cet habile militaire donna des preuves de son courage au siège de La Rochelle (1628), au combat du Pas de Suze(lC29), à la prise de Moyenvie, à celle de Trêves, à la bataille d’Avesnes, à l’attaque d’Hesnin, où sa brillante valeur lui valut le grade de maréchal de camp. Il ne se signala pas moins à’ Rocroi, à Lens, à Saint-Nicolas (1650), où il battit le duc de Lorraine, fut alors nommé lieutenant général et reçut, l’année suivante, le bâton de maréchal de France..En 1655, il prit part aux sièges de Landrecies et de Saint-Guilain, et fut fait prisonnier à celui de Valenciennes (1656), où, malgré les ordres de Turenne, if n’avait voulu prendre aucune précaution en cas d’attaque. Racheté par le roi, il s’empara de Montmédy en 1657, puis de Gravelines (1658). Le duc de La Ferté était un général brave et expérimenté ; mais il s’était rendu insupportable par sa violence, son orgueil et son avarice. On raconte qu’ayant été chargé du gouvernement de Metz, les juifs se présentèrent pour lui rendre leurs hommages lorsqu’il arriva dans cette ville : « Je ne veux pas voir ces marauds-là, s’écria-t-il ; ce sont eux qui ont fait mourir mon maître. » Mais quelqu’un lui ayant dit que ces marauds lui apportaient un présent de 4,000 pistoles : « Faites-les entrer, dit-il subitement radouci ; ils ne le connaissaient pas quand ils l’ont fait crucifier. ■ — Son fils, Henri-François, duc de La Ferté, né en 1657, mort à Paris en 1703, fit avec Louis XIV la campagne de Hollande, en 1672, obtint le gouvernement des trois évéchés, fut blessé au siège de Fribourg (1677), prit une part brillante aux campagnes d’Allemagne et d’Italie, et reçut le grade de lieutenant général en 1696. C’était, dit Saint-Simon, un homme de beaucoup d’esprit, mais un incorrigible ivrogne. — Son frère, Louis de La. Ferté, né en 1059, mort en 1732, entra dans l’ordre des jésuites et devint un bon prédicateur.

LA FERTÉ-1MBACLT. C’était, au Xive siècle, un domaine de la maison d’Harcourt. Il passa par mariage dans la maison de Montmorency, et appartenait, au commencement du xvue siècle, à la maison d’Etampes. Jacques d’Etampes, maréchal de France, portait le titre de marquis de La Ferté-Imbault.

LA FERTÉ-1MBAULT (Marie-Thérèse Geoffrin, marquise de), femme de lettres française, née à Paris en 1715, morte en 1791. Fille de la célèbre Mme Geoffrin, elle fut élevée au milieu de cette société d’hommes distingués dont les salons de sa mère étaient le rendez-vous ; mais comme elle s’attachait de préférence à la conversation de Fontenelle, de Montesquieu et de l’abbé de Saint-Pierre, elle ne suivit pas en philosophie le même courant d’idées que sa mère, et devint l’adversaire déclarée des encyclopédistes. En

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1733, elle épousa le marquis de La Fertê-Imbault, qui la laissa veuve à l’âge de vingt et un ans. Elle ne voulut jamais se remarier et se consacra tout entière à l’étude. Elle composa plusieurs volumes de maximes morales, extraites des philosophes païens et chrétiens, que plus tard, h la demande de Mme de Marsan, elle mit à la portée de Clotilde et d’Elisabeth de France, filles de Louis XV. Mme de La Ferté-Imbault fut en correspondance très-suivie avec le roi Stanislas, le cardinal de Bernis, Secondât, fils de Montesquieu, le duc de Nivernais et plusieurs autres célébrités de l’époque. Ces correspondances n’ont jamais été publiées.

LA FERTÉ-MEUN (la comtesse de), femme de lettres française, née en 1751, morte en 1839. Elleémigra avec son mari, qu’elle perdit sur la terre d’exil, et maria une de ses filles au duc de Rivière, qui, sous la Restauration, fut appelé à l’ambassade de Constantinople. M»>e de La Ferté suivit son gendre en Turquie, puis vint habiter Paris, où les grâces de son esprit la firent beaucoup rechercher dans le monde. On lui doit : Alexandre et Caroline (Paris, 1809, 2 vol. in-12) ; Mesdemoiselles Du Guesclin ou Tiphaine et Laurence (Paris, 1822, 3 vol. in-12), roman historique ; Lettres sur le Bosphore ou Relation d’un voyage en différentes parties de l’Orient pendant les années 1816 à 1819 (Paris, 1881, in-8<>) ; Léonore et Clémence ou la Confession du crime (1824, 2 vol.).

LA FEUILLADE, -nom d’une branche de la famille d’Aubusson, laquelle a produit un archevêque et deux maréchaux. V. Feuillads.

LAFFEMAS (Barthélemi de), contrôleur général du commerce et des manufactures sous Henri IV, né à Beausemblant (Drôme) en 1545, mort vers 1612, ou, suivant Champollion-Figeac, en 1623. Il appartenait à. une

famille protestante de petite noblesse et si pauvre, qu’il fut réduit a embrasser le métier de tailleur d’habits. Jeune encore, il vint travailler de cette profession dans les États du roi de Navarre, et devint successivementtailleur du prince de Béarn (depuis Henri IV), puis son valet de chambre. Il le suivit à Paris en 1572, et dans toutes les fluctuations de son orageuse destinée. Sans cesser de rester attaché à sa personne, il se livra à la spéculation, au commerce en grand des étoffes, et amassa une fortune considérable. Au milieu du mouvement de ses vastes affaires, il méditait de grands projets de réformes commerciales et manufacturières ; il voulait que la France ne fût plus tributaire de l’étranger pour les étoffes précieuses, draps de soie, toiles d’or et d’argent, etc., qu’elle était obligée de faire venir d’Italie et de Flandre ; et qu’en conséquence on donnât un vaste développement à notre industrie nationale, afin d’empêcher nos espèces monnayées d’émigrer à l’étranger. Dans un de ses écrits, il formulait son idée de cette manière pittoresque : « 11 est dict par les anciens que celui’ qui peut faire puits en sa terre ne doit emprunter l’eau d autruy. Platon l’approuve en sa République, et dit que la grandeur et richesse des pais et royaumes consistent d avoir les choses nécessaires servant à l’usage de l’homme, sans les mendier aux étrangers. »....

Les états de Rouen de 1596 ayant été invités par Henri IV à s’occuper de ces questions, Laffemas présenta un mémoire intitulé : Règlement général pour dresser tes manufactures en ce royaume, que le roi n’accueillit d’abord.que par une de ces saillies gasconnes qui lui étaient familières ;, il s’écria « qu’il entendoit que, puisque son tailleur lui faisoit des livres, ses chanceliers doresnavant lui fissent ses chausses. »

Malgré cette saillie, le projet de Laffemas, qui contenait en germe nos institutions de. prud’hommes, nos chambres de commerce, et même des plans d’ateliers de travail pour les

Eauvres, ce projet fut étudié par les natales, qui adoptèrent quelques-unes des idées qu’il contenait. Laffemas redoubla d’efforts, reprit ses plans de réformes, en forma un ensemble, s’attacha avec persévérance à propager la culture du mûrier et l’élève des vers à soie, et enfin commença à voir la réalisation de ses idées en 1601, époque où

Henri IV l’adjoignit à une commission nommée pour < vacquer au rétablissement du commerce et manufactures dans le royaume. » Bientôt cette commission, qui fut la première chambre de commerce instituée en France, reçut des pleins pouvoirs pour la propagation du mûrier et la fabrication de la soie, et enfin, le 5 novembre 1602, Laffemas fut nommé contrôleur du commerce. Le pauvre artisan, devenu grand dignitaire, donna une impulsion vigoureuse à l’industrie nationale, fit planter des mûriers dans toutes les parties de la France, obtint du roi la fondation, à la place Royale, d’une manufacture de soieries, créa les Gobelins (1603), et présenta une foule de projets pour le développement de la richesse nationale et des arts industriels. Il avait même proposé, dè3 1598, un système uniforme de poids et de mesures, dans un mémoire intitulé : Trésors et richesses pour mettre f Estât en splendeur. On n’a aucun détail sur la dernière période de sa vie, et l[époque de sa mort est même fort controversée. Outre les pièces citées plus haut, Laffemas a laissé un grand nombre d’écrits, dont nous

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citerons les suivants : Source des abus et monopoles glissés sur le peuple de France ; Remontrance au peuple sur le luxe des soies, clinquants en habits, ruyne générale (1601) ; Remontrance sur l’abus des charlatans, pipeurs et enchanteurs (1601) ; Moyen de chasser la gueaserie de France (1601) ; Comme l’on doit permettre la liberté de transport de l’or et de l’argent hors du royaume, et par tel moyen conserver le notre et attirer celui des étrangers (1601) ; le Naturel et profit admirable du meurier que les Français n’ont encore sçu reconnaître avec ta perfection de le semer et de l’élever (1604), traité fort curieux ; Manière et façon d’enter, semer pépinières de mûrier blanc (1604) ; Du commerce de la vie du loyal marchand et bien qu’il faict au peuple du royaume, etc.

LAFFEMAS (Isaac de), sieur de Humont, fils du précédent, mort vers 1650. D’abord avocat au parlement, il fut ensuite maître des requêtes, conseiller d’État et lieutenant civil de la prévôté et vicomte de Paris (1635). Juge dévoué à la politique terrible de Richelieu contre la noblesse, il a soulevé des haines ardentes. Tallemant des Réaux l’appelle un grand bourreau. Parmi les invectives de ses ennemis, on remarque desj phrases qui expliquent 1 exécration qu’il s’est attirée : « M. de Laffemas s’est vanté plusieurs fois de faire le procès à quiconque aurait manie l’argent du roy... » Probe et intègre, de l’aveu même de ses ennemis, pendant la Fronde il se déclara pour Mazarin. Dans sa pièce de Marion Delorme, Victor Hugo a introduit Laffemas, à qui il fait jouer un rôle odieux. Ce personnage a laissé une Histoire du commerce de France, enrichie des plus notables.de l’antiquité et du trafic des pays étrangers (Paris, 1606, in-12), et deux pièces en vers burlesques, publiées sous le nom de Nicolas Ledru : Lettre à M. le cardinal (1649, in-4o) ; le Terme de Pâques sans trébuchet (1649, in-4o).

LAFFICHARD ou L’AFFICHARD (Thomas), littérateur français, né à Pont-Floh (Calvados) en 1698, mort à Paris en 1735. Il vint à Paris, où il composa des romans et un assez grand nombre de pièces, soit seul, soit en collaboration avec Panard, Gallet, Romagnési, Valois Dorville. Ces pièces, qui furent représentées au Théâtre-Français, au Théâtre-Italien, à l’Opéra-Comique, et dont quelques-unes même se produisirent aux marionnettes, sont aujourd’hui profondément oubliées et ne jouissaient pas d’une fort grande estime de son temps, si l’on en juge par cette épigramme :

Quand l’afficheur afficha L’Affichard, L’afficheur afficha le poète sans art.

On cite parmi ses romans : le Songe de Clydamis (1732, in-12) ; le Voyage interrompu (1737, in-12) ; Caprices romanesques (1745, in-12), etc. Quant à ses œuvres théâtrales, un certain nombre a été réuni et publié sous le titre de Théâtre de L’Affichard (1746, in-12), réédité avec quelques pièces en plus, en 1768 (in-12).

LAFFILLÉ (Charles), littérateur français, né à Amiens vers 1772. Après avoir été receveur des domaines à, Bruxelles, do 1793 a 1810, il se rendit à Paris, s’y lit éditeur do musique, créa ensuite une agence spéciale pour les beaux-arts (1821), et fut enfin directeur du Grand-Théâtre de Bruxelles (1831). Nous ignorons le lieu et l’époque de sa mort. Laffillè a publié : Souvenir des ménestrels, contenant une collection de romances inédites (Paris, 1813-1818, 16 vol. in-18, avec fig.) ; la Fête de l’hymen, ronde pastorale (1816) ; Chants français (1829, in-8o).

LAFF1TE (Justin, baron), général français, né en 1772, mort en 1832. Simple soldat en 1790, lieutenant-colonel de dragons en 1805, il se distingua dans les campagnes de 1806 et de 1807, fut promu colonel et envoyé, l’année suivante, en Espagne, où il donna les preuves de la plus brillante valeur, notamment à l’attaque de l’Escurial et au passage du Tage, près de Talaveyra de la Reyna. Nommé successivement administrateur de la province de Xalavera et gouverneur de Cuença, il montra beaucoup de sagesse dans son administration et mérita les éloges du général Belliard. En 1813, Laffite devint général de brigade. Mis en non-activité à la première Restauration, il reprit du service pendant les Cent-Jours et reçut le commandement du département de l’Ariége, dont les électeurs l’envoyèrent a la Chambre. Il rentra dans la vie privée à la deuxième Restauration, et fut élu, en 1831, membre de la Chambre des députés, où il siégea k l’extrême gaucho.

LAFF1TTE, hameau et vignoble de France (Gironde). V. (Jhâteau-Laffitte.

LAFF1TTE (Jacques), financier et homme d’État’ français, né à Rayonne le 24 octobre 1767, mort à Paris le 26 mai 1844. Il était fils d’un maître charpentier, père de dix enfants. D’abord clerc de notaire, il vint à Paris en 1788 et entra, comme teneur de livres, dans la maison de banque Perregaux. On raconte que, lorsqu’il alla demander un emploi à ce banquier, il fut d’abord éconduit- Comme il traversait la cour de l’hôtel, il aperçut â terre une épingle, qu’il s’empressa de ramasser. Perregaux vit le jeune homme piquer avec soin cette épingle au dedans de son ha-