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L’AfA :

« de l’élection dé Dax. Les Académies ’de Bordeaux, de Lyon et de Caen le.comçtèrent au nombre de leurs membres. Nous citerons de lui les ouvrages ^suivants : Histoire gêogra-' phique déta Nouvelle-Écosse (1755), ’traduitè de l’anglais ;" Discours sur la lecture (1764, in-8»)’ ; (Èu«îes miléei (1765^ 2’vol.’in-12), : cphter]anj ; tdés poésies, des poëmès, * des discours, été ! ; les Epanchèment’s du cœur et dé l’esprit ou Mélanges de littératuréet d’histoire (2 VoK’in-8o) ; la" Vçïx du peuple (1756, in :8p) ;/Pùè~me} sur l’éducation, ’ en quatre chants (178» ;’in-"8’o), ;11 le Bedu jour’des Français, ou’ laiVflîficin régénéréé, poème en deux chants|.(l-7.8"i’, .in-ao)-. ’■, ", .’,

’ LA-FARLYA (Vicenzo) ; poëta et jurisconsuite sicilien, né à Palerme ; mort en 1G28. 11 a/’laissé’i’ulcttr&iYenn’iB ; Carmina ; Jnscriptiones’urbisi Panormi ;■ ■Aime ; Traotatus dé. prsstantia tâbellionatus inregno Sicilis.. ’ •

jLA FARINA’(Ludovic), .fils du précédent, littérateur ; sicilien, , né à.Palérme en 1597, . mort en 1664. Après a^qir servi dans l’armée, ! H.embrassa, la carrière ’de la magistrature et fut appelé, à, ’dés postés importants.. C’était un homme instruit, sachant également’ bien, Ç|usieur’s langues anciennes et modernes. Il adonné les.ouvrages suivants’ (Çdnzohi si^ cilque ; pescri’pl’oribus siculis, âb orbe condito ; ftimario’sicilïano’, o rime ; Djscorsi po-' liiiei"’, ; fisqlosofîci. e moràli’ ;. Ruggluàgli di Pqrnaêso ;Jl.min’istrodi Siato, etc.1"", ’

■LA.FARINA (Giuseppe), écrivain’ét homme d’État italien,1 né à, Messine (SieiLe) en îsis,mort en 1863. Il’ partagea, ’ a peine âgé ’de treize ans, la-captivité de son-père ; détenu pour cause politique. En 1834, il se fit recevoir docteur en droit à Catane ; et figura^ en" 1837, parmi les principaux chefs de la’révolte sicilienne, qui se termina parla défaite du parti’libéral.-.La l’urina dut alors quitter l’Ile pour’nepas être ’ùrrèté.-ToutefoiSj.vèrs 1839, il revint en Sicile, et, * tout en’exerçant la profession d’avocat, il fonda successivement plusieurs journaux, te Spectateur de Messine, le Phare et la Sentinelle du phare ; qui furent supprimés les uns après les autres. Non-seulement le gouvernement arrêta la publication de cas •journaux,1 mais il défendit a M. La Farina’.dà collaborer à- aucun journal et de publier ses Souuenirs sur Rome et la Toscane, qui allaient paraître, j Ce fut alors que La Farina se décida à quitter la Sicile pour venir ’habiter Florence, où il se trouvait.relativement plus libre. l)ans<cette ville,

il (publia successivement son 'Étude sur la xiiio siècle, -l’Italie, l’Allemagne du Rhin, la Suisse, la- Chine, l’Histoire populaire de l’Itaiie, et deux draines historiques fort estimés, MalteoPalizzietd-Abandon d’unpeuple. Lors du grand mouvement réformiste en Italie £1847), La Farina y prit une part activé, ; il fonda’l’Aléa j feuille démocratique et très ; opposée au pouvoir temporel, et tacha d’organiser, une-milice nationale.’Mais-, au premier bruit de la révolution de-Sicile, il s’empressa de se rendre dans son île nata !e, où il hti Immédiatement partie- du comité de la guerreyet’fut’élu représentant au Parlement. Lorsque ; le 8 mai-1848, la déchéance du roi de Naules eut été prononcée, il obtint qu’avant de nommer un.autre souverain on promulguât une autre constitution. L’e mois suivant, il fut envoyé, en qualité de commissaire du gouvernement provisoire, à Rome, à-Florëhcéet à/Turin.’De retour, à Pulerme, il fit partie du ministère d’août, dans ’lequel il eut les portefeuilles de l’instruction publique, ; dos travaux publicsetde l’intérieur. Il y joignit même celui ’do-la guerre, -après la

Î>rise de Messine par : les troupes royales, et e^conser.va jusqu’au mois de-février 1849 ; Lorsque la résistance fut considérée, par les hommes det son, parti, comme une témérité, La.Farina proposa de, prendre sous sa res^ ponsabilitétijles -mesures - révolutionnaires qu’exigeait.la’Situation |. mais saproposition ayant été.repoussée, il se retira à Turin, où il. set remit à ses travaux littéraires. C’est à cette-période qu’appartiennent : l’Histoire de là. révolution de Sicile en.lM%el.l&i9, d’His- ! toire d’Italie <ie>1815 à 1850, et l’Histoire des controverses entre le pouvoir civil et le pouvoir, ecclésiastique, sans compter de nombreux articlesdans. -la -Revue encyclopédique italienne. En 1859, La Farina se inèla de nouveau aux événements politiques, et soutint-de toute son iniluence l’annexion, des divers États de l’Italie à la couronne de Victor-Emmanuel ; auquel, jusqu’à son dernier jour, il-resta ûdè-. lement attaché. Nommé, en> 1860, conseiller de la lieutenance de Sicile, il se démit (de cet emploi-lora de la révolte mazainienno de janvier. 1801 j mais, bientôt après, il fut élu dér putéde Messine, etsoutint.au Parlement le fninistère de M. Ratazzi, qui le nomma président de la Société nationale italienne. 11 occupait encore ce poste à l’époque de sa mort.’

"L-FAYÊ (Antoine de), ministre protestant français’, fié à Châtèaùduh dans’la’premièré moitié du xyic siècle, mort de la peste ’a Gë’ûèy/^en i,6i5.rS’éfant réfugié* à Genève a causé déses’opinions religieuses, il y devint régent, puis principal- du collège, et fut chargé, en 1577, de prdfesser la philosophie à l’Académie, dont il fut élu recteur en 1580. En outre, il devint pasteur à Genève et professeur de théologie (1534). La Fayô accoth-S’ agna.son ami Th. déBèze au colloque de lontbéliaraen 1585, fit1 partie , en 1587, de

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la’ commission chargée de la préface de la nouvelle version de la Bible, et finalement, en 1504, fut nommé membre de la commission à laquelle le synode national de Montaubah confia’le soin de défendre les protestants contre ’leurs détracteurs. Il avait des connaissances très-étendues, ainsi que le prouvent ses ouvrages, dont les principaux sont : D’éoèrnaculis hibliorum. inlerprélatiombus et sàcrisvèrnacula liiigua peragendis (Genève, 15TÎ, iri-4") i’De iraditionibus adversus p’onlificios (Genèvé ; 1592, in-4o) ; De Christo rnediàtore (Genève., 1597, in-4o) ; Geneva liberata (Genève, 1603, in-12), sur la tentative faite par le duc de Savoie pour s’emparer de Genève ; 'Enchiridion disputalionum theologicarum (Génëvè, 1605, in-8o) ; De vita et obïtu Bèzss hypomnemàta (Genève, 1606, inJ4°), "trà’duit en français par P. Salomeau (1610) et par A’nt. Teissier (1681) ; Embleitiaid et épïgrammata selectaèx stromatis peripat’eiids (Genève, 1610, ’in-S°) ; des 'Commentaires sur diverses, parties de l’Écriture, etc. On a de lui, èry outre, deux traductions, souvent réimprimées, l’une de Y Histoire des Juifs de Josè’phe (Genève, 1560, in-fol.), l’autre de l’Histoire ràmainé’ti.e Tite-Live (Paris, 1582 ; in-fol.). — Un écrivain du même nom, qu’on

; croit-être lé’ frèrédu précédent, MichelDE

La’Fàye, est l’auteur d’un ouvrage intitulé Préface sur le traicté des scandales faict par Jehan^Calvin (Genève, 1565, in-s°).

— LAFAYE (Jean de)., théologien protestant français, né àLoriol vers 1G00, mort à Ge^ nève en 1679. Il exerça.les fonctions pastorales à Gignac (Languedoc), à Loriol, eut dévives controverses avec le fougueux jésuite Alexandre Regourd, fut banni de France, vers 107,7, pour la.publication d’un ouvrage contre les ordres religieux, et alla se fixer alors, à Genève. Ses principaux "ouvrages

; sont, ; l’Antimoine ; Douze questions capucines

répandues (1648, itirSI) ; Traité pour soutenir la religion par les Bères.. ■, ,,

LAFAYEr (Jean -Élie Lériget. de), ingénieur français, né-à Vienne (Dauphiné) en 1671, mort en 1718. Il servit successivement dans letf mousquetaires et les gardes - françaises, devint capitaine en 1704 et se distingua dans plusieurs batailles. Il consacrait en même, temps ses loisirs k l’étude des sciences, levait des plans-sur les champs de bataille, imaginait des machines nouvelles pour passer les rivières, etc.. La paix lui permit de se livrer sans obstacle à ses travaux favoris, qui lui ouvrirent, en 1716, les portes de l’Académie des sciences. Il n’a laissé que des Mémoires insèvés dans le recueil de ce corps savant, deux, entre autres : Sur une machine, à.élever les eaux et Sur la formation des pierres de Florence., ;

" "LAFAYE (Jean’-François Lériget de), poBte français, frère du précédent, néàViénrté en 1674, mort en 1731. Il servit d’abord dans les mousquetaires et obtint plus tard une compagnie d’infanterie ; mais la faiblesse de sa sanlé ne lui permit pas de suivre plus longtemps Ta carrière militaire. Pourvu alors d’une charge dé gentilhomme ordinaire du roi, il devint bientôt, par son esprit et son élégance, l’un’des seigneurs les plus recherchés de la cour. Il fut envoyé, comme ambassadeur, successivement à Gènes, au congrès d’Utrecht et en Angleterre, sut se faire bien venir partout’, à cause de son caractère aimable et-spirituel, essentiellement français, en’Un’ mot. Il’tournait agréablement les versj et adressa à Lamottë une Épître sur les avantages de lâ’rime, que celui-ci eut le mauvais goût de mettre en prôse.’ll fut admis à l’Académie en 1730, en remplacement de Valincourt. On connaît les vers dans lesquels Voltaire a tracé le portrait 3e cet aimable poëte, dont il fut l-’aihi : ’

’ ' ’ lia réini le mérite

Et d’H’oracéet.de Pollipn ;

Tantôt protégeant Apollon,

Et tantôt marchant a sa suite,

. Il rççut deux, présents, des dieux.

Les plus charmants qu’ils puissent faire :

L’un était le talent de plaire,

L’autre le secret d’être heureux,

Le petit.conte qui suit pourra donner.une idée de la manière, de Lafaye :

’ ■ Un maître ivrogne, dahs.la rue

Contre une borne se heurta ; ’■

Dans l’instant, sa colère émue

À la vengeance le porto.

—■■ Le voilà, d’estoc et de taille, 1 A ferrailler contre le mur.

’ ■« Il porte une cotte de maille, ■■’■' Disait-il, car 11 est bien dur 1 • - ’4 Et s’escrimant tout de plus belle, . ’ ' Et pan !’et panl il avançait,

— ■ ■■- Lorsqu’il sortit une étincelle * ’

—De la pierre qu’il agaçait ;

" i ■•"’ ' Sa valeur en fut constipée ;

  • ’i' ’i à Oh ! oh ! ceci passe le jeu ;

’ J Rengainons vite notre épée,

Le vilain porte une arme a, feu. »

— X’ÀFAYE (Georges de), l’un des chirurgiens lés plus distingues du xvm* siècle, né à Paris en 1701, mort en 1781. Il fut, pendant de longues années, démonstrateur à l’Académie royale de chirurgie. Ses écrits sont peu nombreux, mais ils eurent tous un franc succès à leu^apparition. Outre des Mémoires et Observations insérés dans le Recueil de l’Académiéde chirurgie, sur le bec-de-lièvre, l’amputation.’du bras, l’amputation à lambeaux,

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les moyens de faciliter le transport des personnes qui ont la jambe ou la cuisse fracturée, et sur l’opération de la cataracte, npus devons encore à Lafaye : Cours d’opérations dé chirurgie par Dinnis, revu et augmenté par Lafaye (Paris, 1736, in-S") ; Principes de chirurgie^ (Paris, 1739, in-12), ouvrage qui eut 12 éditions ; enfin, 'A7’senal chirurgical ou Recueil des’instruments emploxjés en chirurgie (Wurtzbourg, 1800, in-fol.)

•LAFAYE (Antoine de), baron de Pailhès, agronome français, né à Toulouse en 1755, mort en 1806. Pendant un voyage qu’il fit en Italie, il s’occupa de l’étude des beaux-arts, sculpta en bois des modèles d’architecture, qu’il envoya, en 1775, à l’exposition de l’Académie royale, à Paris ; puis, de retour en France, s’adonna, d’une façon toute particulière, à l’agronomie. A.l’époque de la Révolution, il fut emprisonné, puis devint, sous le Directoire, administrateur du district de Rieux. Outre des articles et des mémoires insérés dans la Feuille du cultivateur, dans le Journal des propriétaires ruraux de la Haute-Garonne, on lui doit : Nouveau système d’agriculture fondé par l’expérience. ; Observations sur les rouleaux à battre les grains ; Mémoire sur la construction des cuves fondues ; Mémoire sur les houblons, etc.

"LAFAYE ou LAFAIST (Prosper), peintre français, né au Mont-Saint-Sulpice (Yonne) en’1806. Élève de Couder, il débuta, mais sans succès, par des Paysages, puis se tourna vers la peinture d’histoire et de genre, et il a exposé’ depuis un grand nombre de tableaux, parmi lesquels nous citerons : le Tambour de village (1S33) ; Violences exercées par Guillaume de Nogaret et Colonne envers le pape Boniface Yllf (1834) ; la Bataille de Bouvines (1835) ; Louis XIV parlant pour la conquête de la Franche - Comté ; le Choléra à , Paris (1837) ; le Chant du départ (1838) ; Combat de Ceramo ; Holbein à la cour de Henri VIII (1839) ; Samson et Datila ; Chambre à coucher de Louis XIV à Versailles (1840) ; la Bataille d’Ascaloii (1841) ; le Bal masqué (1842), œuvre remarquable, le meilleur de ses tableaux ; Frère et sœur (1843) ; le Travailleur (1844) ; la Salle des croisades- ; lé Désœuvré (1845) ; Joséphine (1848) ; les Caractères de La -Bruyère, deux tableaux (1855), etc. Dépuis 1850, M. Lafaye s’est presque exclusivement occupé de peindre des vitraux, et il a été chargé dé l’entretien des anciens vitraux des églises de Paris.

LAFAYE ou LAFAIST (Pierre-Benjamin), philologue français, frère du précédent, né à Mont-Saint-Sulpice (Yonne) en 1808, mort en 1867. Admis à l’École normale supérieure, il se fit recevoir, dès 1832, agrégé pour la philosophie, et docteur l’année suivante. Depuis lors, il a successivement enseigné cette science à Orléans, à. Marseille (1837) et à. la Faculté des lettres d’Aix (1849), dont il fut

fiendant plusieurs années le doyen. On a de ui uSur la philosophie atomislique et De définitione (1833), ses thèses de doctorat ; Synonymes français, synonymes grammaticaux (Paris, 1841, in-8o), ouvrage fort remarquable sur la synonymie des mots à radical identique, qui lui valut un prix de linguistique en 1843 ; Dictionnaire des synonymes de la tangue française, avec une introduction (Paris, 1858, gr. in-8« à 2 col.), qui lui fit décerner lo prix Volney. Cet ouvrage, fruit de vingt-cinq ans de travail, est le plus important et le mieux fait qui existe en ce genre dans aucune langue. M. Lafaye a ajouté à ce dictionnaire, à la fois philosophique et philologique, un important Supplément (1865, gr. in-8<>).

LA FAYETTE (Gilbert Motier de), maréchal de France, né vers 1380, mort en 1162. Il appartenait à une ancienne famille d’Auvergne. Élevé à la petite cour des sires de Bourbon et formé de bonne heure au métier des armes, il se distingua, pour là première fois, en Italie, sous les ordres de BSucicaut (U09), fut nommé, à son retour, sénéchal du Bourbonnais, puis devint lieutenant du duc de Bourbon en Languedoc et en Guyenne, se battit contre les Anglais, contribua à la prise de Soubise- et prit, en 1415, Compiègneaux Bourguignons. Charles Vf le nomma, peu après, gouverneur de Sarlat et de Rochefort. Dans la suite, La Fayette s’attacha à la fortune du dauphin (depuis Charles VII), contribua puissamment à l’expulsion des Anglais d’une partie du territoire et rendit" à 1 État les plus grands services. Nommé bailli de Rouen, il essaya de défendre Caen et Falaise contre les Anglais, mais dut se retirer devant un ennemi dont les forces étaient écrasantes, passa alors à Lyon en qualité de lieutenant du dauphin dans le Lyonnais et le Maçonnais, défendit cette ville contre les Bourguignons, prit ensuite le gouvernement de la Touraine (1119), celui du Dauphiné (142Ô), et reçut, cette même année, le bâton de maréchal de France. Deux ans plus tard, La Fayette battait complètement, à Baugé, les Anglais commandés par le duc de CTarence, et tuait ce dernier de sa propre main. Moins heureux au combat de Verneùil (1424), il tomba entre les mains de l’ennemi ; mais, dès l’année suivante, il recouvra la liberté. A cette époque, La Fayette était, non-seulement un des principaux lieutenants, mais encore un des conseillers les plus influents de Charles VII, devenu roi en 1422, et il faisait partie de son grand conseil. En U29, il

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alla secourir Orléans, combattit à côté de la Pucelle devant cette ville et à Patay, et accompagna, cette même année, le roi à Reims, où il fut sacré. Par la suite, La Fayette prit part à plusieurs négociations importantes, assista aux conférences de Kevers, signa, comme ambassadeur du roi, en 1435, le traité d’Amis, qui réconcilia Charles VII avec le duc de Bourgogne, et se prononça, aux états d’Orléans (1439), pour la continuation de la guerre avec’les Anglais. En 1449, il se distingua, comme toujours du reste, dans la campagne de Normandie, qui eut pour résultat l’expulsion des Anglais et rentrée de Charles VII à Rouen. Le maréchal La Fayette avait beaucoup contribué à la réforme de l’armée et à l’institution de la gendarmerie, destinée à protéger le pays contre les pillards.


LA FAYETTE (Louise DE), une des maîtresses platoniques de Louis XIII, née vers 1616, morte religieuse au couvent de la Visitation en 1665. Son père était le comte Jean de La Fayette, descendant du maréchal de France de ce nom sous Charles VII ; sa mère était une Bourbon-Busset. Elle fut placée comme fille d’honneur auprès de la reine Anne d’Autriche, et, pendant cette période, qui fut le règne des blondes, prouva qu’une brune aussi pouvait être jolie et gracieuse. Elle doit moins sa courte faveur à sa réelle beauté qu’au soin que l’on prit de la faire distinguer du roi. Richelieu, qui se défiait de M11" de Hautefort, première favorite tout aussi platonique que le fut la seconde, entreprit d’en détacher Louis XIII, et, pour donner un amusement à ce monarque ennuyé, jeta les yeux sur MUo de La Fayette. Louis XIII voulait moins une maîtresse qu’une confidente, et le cardinal n’était pas fâché de la lui fourniv de sa main, afin d’être en tiers dans la conversation. En quoi il se trompa ; aussi s’empressa-t-il de dénouer cette liaison. presque aussitôt qu’il l’eut formée.

Cette petite intrigue se passait en 1634, et rien ne peint mieux les manèges des cours. « Le cardinal, dit Montglat, pour séparer le roi de MU’ de Hautefort, voulut tâcher de lui faire prendre quelque autre inclination. Il se servit pour ce sujet des ducs d’Halluyn et de Saint-Simon, et de Sanguin, maître d’hâtel ordinaire, qui était fort familier avec le roi, lesquels lui dirent tant de bien de M’ic de La’Fayette, qu’il commença à lui parler pour faire dépit à l’autre ; mais comme il était homme d’habitude, à force de la fréquenter et de la voir, l’inclination lui vint pour elle, et, cette amitié s’augmentant, elle entra dans une grande faveur. »

La faveur de M1’» de La Fayette dura deux ans et demi. C’est elle surtout que le roi aimait à entretenir de ses ennuis, de son dépit contre lo cardinal, de ses incessants projets de se soustraire à. cette domination qui lui pesait, mais sans laquelle il eût été impuissant à gouverner. Les mémoires du temps no font que s’apitoyer sur ce monarque imbécile, opprimé par celui qu’ils appellent l’Homme rouge ; sans avoir un faible pour Richelieu, nous pensons que la France eut encore perdu au change, ’si cet habile homme d’État eût succombé et fait place aux ambitieux vulgaires qui, sous prétexte de rendre au roi son libre arbitre, ne voulaient que le régenter à sa place. Aussi tous ces désespoirs nous laissent-ils froids. M’o de La Fayette garda pour elle toutes les confidences du monarque. « Elle le fortifiait, dit Mmo de Motteville, dans son aversion pour le cardinal, voyant qu’il en était déshonoré pour se laisser trop bassement gouverner par ce ministre. Le cardinal fit son possible pour la gagner, comme toutes les personnes qui approchaient du roi ; mais elle eut plus de courage que tous les hommes de la cour, qui avaient la lâcheté de lui aller rendre compte de tout ce que le roi disait contre lui. Le roi, trouvant en elle autant de sûreté et de vertu que de beauté, l’estima et l’aima ; et je sais qu’il eut des pensées pour elle fort au-dessus des communes affections des hommes. Le même sentiment qui obligea cette fille généreuse à refuser tout commerce avec le cardinal de Richelieu la fit vivre avec assez de retenue avec la reine. »

Louis XIII passait toutes ses journées avec sa favorite. Si timide et si chaste qu’il fût, il ne put rester toujours aussi froid et aussi morne en présence de cette belle fille, qui lui plaisait tant. Un beau soir, sans doute après de longues incertitudes, il lui proposa de l’installer dans un appartement de Versailles, alors simple, rendez-vous de chasse, et de l’y aller voir en secret : c’était lui demander d’être sa maitresse. Pour la seule fois de sa vie, le pauvre sire se permettait une telle incartade. M"° de La Fayette, qui était vertueuse, et qui sans doute, prévoyant ce dénoûment, avait fait ses dispositions à l’avance, lui répondit que depuis longtemps elle voulait entrer en religion. Louis XIII, tout confus, n’insista pas ; il voulut seulement que cette vocation, si subite pour lui,fût bien et dûmeut examinée par des évêques, et voilà de nouveau toutes les soutanes en mouvement, comme lorsqu’il s’était agi de substituer une favorite à une autre. C’est par le confesseur du roi, le P. Caussin, que l’affaire fut menée. Ce bon père a raconté lui-même toutes les peines qu’il eut à. examiner de près cette vocation, ses démarches