Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 1, L-Leo.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

des da l’intérieur de l’Afrique, et rapporta, en 1854, de précieuses notions géographiques sur ces pays presque inconnus. Toujours infatigable et poussé par l’amour de la science, il se démit de la place qu’on lui avait donnée au Dépôt des cartes efde la marine, et re Îiartit pour le Tigré ; mais une maladie cruelle e ramena à Paris, où il mourut peu après. 11 laissait inachevés de nombreux et intéressants travaux qui n’ont point vu le jour. La "relation de son premier voyage est intitulée  ; Voyage en Abyssinie pendant les années 1839-1840-1841-1842-1843 (Paris, 6 vol. in-8o), avec

atlas.


LEFEBVRE (Charles-Aimé), littérateur français, né à.Cambrai en 1811. Après avoir rédigé la Feuille de Cambrai, il alla fonder, près de Bruxelles, en 1835,1e collège de Saint-Josse-ten-Noode, puis retourna dans sa ville

natale, où il fut attaché au collège comme professeur. Il est secrétaire général de la Société d’émulation de Cambrai, dont il rédige les comptes rendus. M. Lefebvre a fréquemment pris le pseudonyme de Jean-Paul Faber. Nous citerons de lui : Scènes de la vie privée des Belges (1833) ; Méthode mutuelle simultanée (1837) ; Préliminaires des sciences (1839, 2 vol. in-12) ; la Littérature et les littérateurs de la Belgique (1841) j Stylopraxie ou l’A ri du style (1841) ; Notes d’un voyageur sur la Hollande (1842) ; le Cardinal Giraud

iièsi) ; Vander Burck, archevêque de Cambrai 135 ?), etc.

LE FEfiVRE (François-Antoine), poste latin. V. Lekèvre.

LEFEBVRE (Constance-Caroline), cantatrice française. V. Faure-Lkfebvre.

tEFEBVRB DE BÈCOCR (Charles), diplomate français, né k Abbeville (Somme) en 1811. Lorsqu’il eut terminé son droit, il entra au ministère des affaires étrangères, puis il devint successivement chargé d’affaire3 à Buenos-Ayres (1840), consul à Manille (1848), à Macao, à Calcutta, sous-directeur à la direction politique à Paris (1851) et ministre plénipotentiaire près la Confédération argentine (1856). Indépendamment d’articles insérés dans le Constitutionnel, le Journal des Débats, la Revue des Deux-Mondes, etc., on doit à M. Lefebvre, qui est un linguiste distingué, la Belgique et la Révolution de juillet (Paris, 1835) ; Histoire du royaume de Naples depuis Charles VII jusqu’à Ferdinand 'IV (1835, 4 vol. in-8o), trad. du général Coletta ; les Mémoires du cardinal Pacca, etc.

LEFEBVRE DE LA BELLÀNDE (Jean-Louis), administrateur français, mort en 1762. On sait seulement qu’il était emplové aux fermes générales. Il a laissé un 2’raîté général du droit des aides (Paris, 1760, in-4o).

LEFEBVRE-CAYET, homme politique français, né vers le milieu du xvme siècle. Avocat à Arras quand éclata la Révolution, il fut nommé membre de plusieurs assemblées législatives, et, en 1798, on le retrouve membre du conseil des Cinq-Cents, où il s’occupa tout particulièrement des innovations judiciaires. En 1800, il était président du Corps législatif, dans lequel il figura jusqu’en 1804. À partir de cette époque, on ne le voit plus reparaître sur la scène politique.

LEFEBVRE-ClIANTEREAU (Louis), jurisconsulte et historien français. V, Chantereau-Lefebvre.

LEFEBVRE DE CHEVERUS (Jean-Louis-Anne-Madeleine), cardinal français. V. Cheveros.

LEFEBVRE - DESNOUETTES (Charles, comte), général français, né à Pans en 1773, mort en 1822. Il s’échappa du collège des Grassins, où il faisait ses études, pour s’enrôler dans un régiment de ligne. En vain ses parents rachetèrent-ils trois fois son congé ; à la Révolution, il s’engagea de nouveau dans la légion Allobroge. Sous-lieutenant de dragons en 1793, il était près de Bonaparte, comme capitaine aide de camp, à Marengo. Colonel en 1804, général de brigade deux, ans après, il fut promu au grade de général de division pour la guerre d’Espagne. Fait prisonnier par les Anglais et conduit en Angleterre, il s’évade, revient en France, et reçoit de Napoléon, au commencement de la campagne de 1809 contre l’Autriche, le commandement des chasseurs de la garde. Pendant la retraite de 1812, Lefebvre-Desnouettes resta constamment près de la personne de l’empereur. A Bautzen, il exécuta une charge de cavalerie des plus brillantes ; à Brienne, il combattit en héros, et fut blessé de plusieurs coups de lance et d’un coup de baïonnette. Après l’abdication de Napoléon à Fontainebleau, il commanda l’escorte qui reconduisit l’empereur jusqu’à Roanne. Louis XVIII lui.*onserva le commandement des chasseurs de la garde, devenus chasseurs ro3-aux ; mais, dès que Lefebvre-Desnouettes eut connaissance du débarquement de l’empereur au golfe Juan, il souleva son régiment, et, secondé par les frères Lallemand, se dirigea sur l’arsenal de La Fère pour s’en rendre maître. La tentative ayant échoué, Lefebvre, abandonné par ses soldats, trouva un asile chez le général Rigaud, commandant du département de Seineet-Marne, où il attendit le passage de l’empereur ; puis il suivit son maître à Fleurus et à Waterloo, où il se battit avec la rage du désespoir. Condamné à mort par contumace, au retour des Bourbons, il se réfugia en Aîné LEFE

rique, où il prit part, avec les frères Lallemand, à la fondation de la colonie du Champd’Asile. Après six années de séjour, il voulut revoir la France, et s’embarqua sur Y Albion, en partance pour la Belgique. Un naufrage engloutit vaisseau et passagers, à proximité des côtes d’Irlande.

LEFEBVRE-DURUFLÉ (Noel-Jacques), manufacturier et homme d’État français, né à

Rouen en 1792. il suivait, en 1812, les cours de l’École de droit, à Paris, quand il publia une Lettre de Nicolas Beileau à M. Étienne, dont l’auteur des Deux gendres le remercia en le faisant entrer au ministère d’État. Ayant perdu cet emploi sous la Restauration, M. Lefebvre se jeta dans les rangs de l’opposition, et concourut à la fondation du Nain jaune et de la Minerve. En 1822, le journaliste, devenu le gendre et l’associé de M. Duruflé, riche manufacturier d’Elbeuf, renonça momentanément à la politique pour se livrerentièrement à l’industrie. Sous le règne de Louis-Philippe, il se présenta à diverses re Frises, mais sans succès, comme candidat de opposition dans l’Eure. Après la révolution de 1848, il ne fut point élu a l’Assemblée constituante ; mais, en 1849, les électeurs de l’Eure l’envoyèrent à la Législative, où il vota avec la majorité réactionnaire et appuya la politique de f Élysée. Appelé, en novembre 1851, au ministère du commerce, il prit, en janvier suivant, le portefeuille des travaux publics, qu’il résigna six mois plus tard, pour entrer au Sénat, et il fut nommé, en 1802, grand ofricier de la Légion d’honneur. Rendu à la vie privée par la révolution’ du 4 septembre 1870, M. Lefebvre-Duruflé se lança de nouveau dans les affaires, et devint, en 1872, président du conseil d’administration de la Société industrielle ; mais, dès le commencement de tannée 1873, cette Société tomba en déconfiture. Arrêté au mois de février, M. Lefebvre-Duruflé fut mis peu après en liberté provisoire sous caution, en attendant que l’affaire fût portée devant les tribunaux. On lui doit divers écrits, notamment : Tableau historique de la Russie (1812) ; l’Almanach <feîmocfeï(1814-1817) ; Zirphilect Fleurde-Myrte (1817), opéra-comique en deux actes ; YHermite en province (1824-1827) ; Ports et côtes de France de Dunkerqueau Havre(lSâl, in-4") ; Considérations sur la nécessité de donner en France un nouvel essor au commerce (1843) ; des traductions de romans anglais ; le Colon de Vau-Viemen (1818, 3 vol. in-12)} et la Bourse de Londres (1854, in-18), etc.

LEFEBVRE D’HELLANCOTJRT, ingénieur français, né k Amiens en 1759, mort en 1813. Il devint inspecteur général et membre du conseil des mines. Outre des mémoires, publiés dans le Journal des mines, on a de lui : Considérations relatives à la législation et à l’administration des mines >(Paris, 1S02) ; Aperçu général des mines de houille exploitées en France (Paris, 1803).

LEFEBVRE-LAROCHE, homme politique français, né vers 1750. Il était, au moment où commença la Révolution, connu sous le nom de l’abbé Lefebvre, et il prit une part assezactive aux événements de 1789. Dans les journées des 13 et 14 avril, on le vit, en effet,

firésider à la distribution faite au peuple de a poudre saisie au port Saint-Nicolas. Les 5 et 6 octobre, il courut de véritables dangers en s’opposant au dessein d’une bande de forcenés qui voulaient brûler les papiers de l’Hôtel de ville. Nommé l’un des administrateurs de Paris, en 1791 et en 1799, puis appelé au Corps législatif après le 18 brumaire, il rentra, en 1803, dans la vie privée. Ou lui doit la publication des Œuvres complètes d’Belvétiits (1797).

LEFEBVRE DE NANTES (Julien), homme politique français, né à Nantes, mort en 1816. Il était avocat dans sa ville natale lorsque, en 1792, le suffrage de ses concitoyens 1 envoya comme député à la Convention nationale, où, lors du procès de Louis XVI, il vota contre l’appel au peuple et pour la déportation. Arrêté en mai 1793, lors de la chute des girondins, il rentra k la Convention après le 9 thermidor, et fut, en 1795, envoyé en Belgique, avec mission d’activer la réunion des Pays-Bas k la France. Nommé membre du conseil des Cinq-Cents, il quitta l’Assemblée en 1798, et termina ses jours dans l’obscurité.

LEFEBVRE ou LEFÈVRE D’ORMESSON, famille de magistrats français. V, Ormesson.

LEFEBVRE OU LEFÈVRE DE SAINT-MARC

(Charles-Hugues), littérateur français. V. Saint-Marc.

LEFEBVRE DE V1LLEBRUNE (Jean-Baptiste), philologue français, né à Senlis en 1732, mort à Angoulêmë en 1809. D’abord médecin, il abandonna la pratique de son art pour étudier les langues mortes et vivantes, devint professeur d’hébreu et de syriaque au Collège de France (1792), directeur de la Bibliothèque nationale (1793), dut quitter Paris après le 10 fructidor (1797), et alla se fixer à Angoulêmë, où il professa l’histoire naturelle et les humanités. Lefebvre possédait douze ou treize langues, ce qui lui a permis de traduire des ouvrages italiens, espagnols, suédois, anglais, allemands, grecs, etc. Toutefois, comme philologue, il est médiocrement estimé, car ses traductions ne sont ni élégantes ni fidèles. La plus importante

LEFE

est celle du Banquet des savants d’Athénée (Paris, 1789-1791, 5 vol. in-4o). On lui doit aussi des éditions de Silius Italicus (1781), des Aphorismes d’Hippocrate (1779), etc.

LE FÉRON (Jean), écrivain héraldiste français, né à Compiègne en 1504, mort vers 1570. Avocat au parlement de Paris, il s’occupa beaucoup moins de plaider que d’étudier les armoiries et les généalogies. Le Féron a laissé, outre des ouvrages manuscrits et des ouvrages annotés, plusieurs livres qui ont été imprimés. Parmi ces derniers, nous citerons : De la primitive institution des roys, hëraults et poursuivons d’armes (Paris, 1555, in-4o) ; lo Symbole armoriai des armoiries de France, d’Écosse et de Lorraine (1555, in-4<>) ; Catalogue des conneslables de France, chanceliers et prévosts de Paris (1555, in-fol.), traité fort estimé et souvent réédité.

LE FERRON (Arnoul), conseiller au parlement de Bordeaux. V. Fkrron.

^LEFEUVE (Charles), littérateur, né k Paris en 1818. lia collaboré, sous le pseudonyme de Jean, à divers journaux littéraires de Paris et des départements, a cultivé pendant quelque temps la poésie et donné, de 1842 à 1844, trois recueils de vers. M. Lefeuve s’est surtout fait connaître par d’intéressantes monographies historiques et archéologiques.

Nous citerons de lui : Histoire de Sainte-Geneviève (1842) ; Histoire de Saint - Germain l’Auxerrois (lS4S) ; Hisioiredu lycée Bonaparte (1852) ; Histoire du collège Rollin (1853) ; les Anciennes maisons des rues de Paris (1857-18G4, 70 livraisons in-16) ; la Tour de la vallée de Montmorency (1867, 2 vol. in-S»), etc. On lui doit aussi un roman, Interlaken ; un drame en vers, Lea (1S51), etc.

LEFÈVRE (Jean), en latin Faber, chroniqueur éuprélat, né à Paris, mort k Avignon en 1390. Il fut mis à la tête de diverses abbayes, et Charles V l’employa dans plusieurs négociations auprès de Grégoire XI. En 1380, Clément VII le nomma évêque de Chartres. On possède de lui : Tractatus de schismate seu de planctu bonorum (Paris, vers 1379) ; les Grandes chroniques de Hainaut depuis Philippe le Conquérant jusqu’à Charles 'VI (3 vol. in-fol.), etc.

LE FÈVRE (Richard), martyr protestant français, né à Rouen vers le commencement du xvie siècle, mort k Lyon en 1554. C’était un ancien ouvrier orfèvre qui, se trouvant à Lyon, en 1551, fut arrêté et condamné au feu pour ses opinions religieuses. Le Fèvre en appela de ce jugement monstrueux au parlement de Paris ; mais, comme on le conduisait au lieu de son appel, il fut arraché de vive force des inains des archers par ses coreligionnaires. Ce malheureux fut arrêté à Grenoble, où il était parvenu à se réfugier, et on le mit à la question extraordinairépour le contraindreà dénoncer ses libérateurs. Le Fèvre subit avec un courage héroïque cette terrible épreuve et ne voulut ni abjurer sa foi ni trahir ses amis. Renvoyé k Lyon, il fut condamné par le parlement de cette ville à avoir la langue coupée et à Être brûlé vif. Cette terrible sentence fut exécutée le 7 juillet 1554.

LEFÈVRE (François), médecin français, né à Bourges, mort en 1569. Il était, vers 1545, docteur régent de l’université de sa ville natale. On connaît de lui : une traduction en grec des trois premiers livres de la Chirurgie d’Hippocrate (Paris, 1555, in-8») ; le Médecinchirurgien Hippocrate le Grand (Paris, 1560, in-16) ; l’Institution de médecine (15C0)  ; Secret et mystère des Juifs (1557), etc.

LEFÈVRE (André), en latin Fabricius, écrivain belge, né près de Liège vers 1520, mort en 1581. Il enseigna la théologie à Louvain, suivit k Rome, en qualité d’orateur (1560), l’évêque d’Augsbourg Othon, puis devint prévôt d’Alt-Œtting. On lui doit des tragédies sacrées : Religiopatiens(1566) : Samson (1569) ; Jéroboam rebellons (1585), et divers ouvrages de théologie.

LEFÈVRE (François), en latin Fabriciu*, philologue allemand, né à Duren vers 1525, mort en 1574. Après avoir achevé ses études k Paris, au Collége-royal, où professaient alors Turnèbe et Pierre Ramus, Lefèvre, dès son retour en Allemagne, fut nommé recteur du collège de Dusseldorf, où il professa pendant vingt ans avec un très-grand succès. Il a annoté un grand nombre d’éditions d’auteurs anciens, entre autres : Lysis orationes (Cologne,, 1554, in-12) ; Pauli Orosii historiarum libri septem (Cologne, 1561, in-12) ; Ciceronis hisloria per consules descripta ( Cologne, 1564, in-12).

LE FÈVRE (Nicolas), chimiste français, né dans les Ardennes dans la première moitié du xvue siècle, mort k Londres en 1674. On a sur ce savant très-peu de détails biographiques. Il nous apprend lui-même, dans son Traité de chimie, qu’il appartenait & la religion réformée et qu’il fut élevé à l’académie protestante de Sedan. Vallot, premier médecin du roi, qui professait la chimie au Jardin du roi, le choisit ’comme démonstrateur. A l’époque où fut créée la célèbre Société royale de Londres, le roi d’Angleterre Charles II appela Le Fèvre en Angleterre pour lui confier la direction du laboratoire de chimie de Saint-James. Le Fèvre fit dès lors de l’Angleterre sa patrie d’adoption.

« Nicolas Le Fèvre, dit M. Dumas (Leçons

LEFE.

de philosophie chimique), peut servir de type pour les chimistes de son époque, et avec d’autant plus de raison qu’il lui a été donné de fonder l’enseignement de cette science dans les deux royaumes les plus importants de l’Europe civilisée. »

Le Fèvre u fait peu de travaux originaux ; il dit lui-même qu’il n’a point la prétention de donner des découvertes inattendues ; il a puisé surtout dans les ouvrages de Glauber et de Von Helinont, qui, dit-il, « sont U présent comme les deux phares qu’il faut suivre pour bien entendre la théorie de la chimie et pour en bien pratiquer les opérations ; » M. Dumas, qui a beaucoup étudié Nicolas Le Fèvre remarque qu’on peut voir une espèce de panthéisme vague au fond des généralités nuageuses de son Traité de chimie. Parlant de la nature de l’esprit universel, Le Fèvre dit, en effet : ■ Cette substance spirituelle, qui est la première et l’unique semence de toutes choses, a trois substances distinctes et non différentes en soi, car elle est homogène ; il se trouve en elle un chaud, un humide et un sec, et tous les trois sont distincts entre eux, et non pas différents... ■ Mais quand il parle des manipulations^ on sent qu’il est sur son véritable terrain. C’est LéFèvre qui le premier a signalé et formulé la loi des dissolutions saturées. Il a étudié les propriétés d’un grand nombre de médicaments chimiques ; il a signalé à l’attention des médecins l’acétate de mercure en cristaux blancs, dont on lui doit la découverte. On n’a de Le Fèvre que trois ouvrages : Chimie théorique et pratique (Paris, 1660, 2 vol. in-12) ; Discours sur le grand cordial du sieur Walter Rauleigh (Londres, 1665, in-12), et la traduction d’un ouvrage anglais de T. Browne, la Religion du médecin (La Haye, 1688, in-12).

LE FÈVRE (Jean), astronome français, né à Lisieux vers 1650, mort à Paris en 170G. Fils d’un tisserand, il exerça jusqu’à l’âgede trente-deux ans la profession d’ouvrier toilier. Sans maître, réduit k ses propres forces, il employait à la lecture des livres de mathématiques et d’astronomie ses rares loisirs. Il devint assez habile pour calculer le retour des éclipses et pour faire quelques observations importantes ; aussi fut-il, sur la recommandation de son compatriote, Pierro, professeur de rhétorique k Paris, appelé, en 1682, dans cette ville par le célèbre mathématicien Picard, qui le chargea de continuer la Connaissance des temps, publication annuelle, dont le premier volume avait paru en 1679. Reçu, la même année, à l’Académie des sciences, il en fut exclu, en 1701, sous le prétexte qu’il était resté une année sans assister aux séances ; mais la véritable cause de cette exclusion était sa mésintelligence avec l’astronome La Hire, avec lequel il avait entrepris quelques travaux, et qu’il accusait de lui avoir dérobé ses Tables astronomiques.

À propos de sa mort, Lalande a dit : ■ Ce l’ut une perte pour l’astronomie ; il était, pour le calcul des éclipses, supérieur à La Hire, qui n’employait pas comme lui la période de dix-huit ans. • Après son exclusion de l’Académie, Le Fèvre s’établit ingénieur pour les instruments de mathématiques, dans une maison du quai de l’Horloge, k l’enseigne des Deux globes. Il présenta k l’Académie, en 1702, un planisphère de son invention, et, en 1705, un micromètre fort ingénieux ; il imagina aussi un calendrier pour toutes les années depuis 1700 jusqu’à 1750. On a de Le Fèvre : Ephémérides calculées sur le méridien de Paris pour les années 1684 et 1685 ; la Connaissance des temps de 1682 à 1701. M. Araédée Tissot a publié, en 1872, une Étude sur Jean Le Fèvre, ouvrier tisserand, astronome, membre de l’Académie des sciences, conférence faite à Lisieux en 1870 (in-16).

LEFÈVBE (Jacques), controversiste français, né à Lisieux au commencement du xvue siècle, mort à Paris en 1716. Il fut grand vicaire de l’archevêque de Bourges. À la suite d’une vive polémique avec le Père Maimbourg, qu’il attaqua violemment dans un écrit intitulé : Entretiens d’Eudoxe et d’Euchariste (Paris, 1674, in-4o), il fut emprisonné pendant quelque temps à la Bastille, ce qui l’a fait appeler Lcfèv-ro de la Bastille. Parmi ses autres ouvrages, nous citerons : Motifs invincibles pour convaincre ceux de ta religion prétendue réformée (1682, in-12) ; Nouvelle conférence avec un ministre touchant la cause de la séparation des protestants (1085, in-12) ; Histoire critique contre la Dissertation sur itlistoire ecclésiastique du Père Alexandre (1680, in-8»), ouvrage qui fut saisi et supprimé ; Recueil de tout ce qui s’est, fait pour et contre les protestants en l’rance (1686), etc.

LEFÈVRE (Jacques), historien français qui vivait dans la seconde moitié du xviie siècle. On sait seulement qu’il fut prévôt et théologal d’Arras. Il a laissé les ouvrages suivants : Les plus curieux endroits de l’histoire ou les Sages et généreuses reparties (1690, in-12) ; Élogede Louisle Grand (Paris, 1692) ; Anciens mémoires t/uxive siècle, traduits nouvellement, où l’on apprend les aventures les plus surprenantes et les plus curieuses de ta vie de Bertrand Du Guesclin (Douai, 1692, in-4o).

LEFÈVRE ou LEFEBVRE (le Père François-Antoine), en latin Faber, poète latin rao-