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conservateur dos forêts, et petit-fils pir sa mère d’un membre de l’Institut, à commença des études de médeciné et suivit la carrière de son père. Alexandre Dumas l’a mis en scène dans le préambule de ses Comp(i<j)tons de Jé/in, en ie qualifiant de poëte, inspecteur des forêts à ses moments perdus ; mais la mission qui lui fut confiée pour l’organisation forestière de la Haute-Savoie et divers écrits spéciaux témoignent que les lettres n’ont occupé que ses loisirs. Quelques pièces de vers, insérées dans les journaux, le1 tirent admettre dès 1836 dans la Société d’émulation de l’Ain, dont il devint secrétaire. Il est —affilié à la Société littéraire de Lyon depuis 1S52 et à l’Académie de Lyon depuis 1SG2. La Société historique et archéologique de l’Ain, créée en 1872, le compte parmi ses membres fondateurs. On a de lui ; Noéls bressans et bmjistes, texte patois, traduction et musique (Bourg, 1845, in-12) ; le Passage de la Iteijssouza par Napoléon, poème héroï-comique (Bourg, 1846, in-12) ; le Testaient de Guichevon (Bourg, 1850, in-12) ; l’Aniidémon de Muscou (Bourg, 1833, in-12) ; Saint Philibert (Bourgs ÎS’.O, in-12) ; lloisement du département de l’Ain, précédé d’une notice sur le boisement de la France (Bourg, 1S5G, in-S«) ; V Église de Brou et la devise de Marguerite d’Autriche (Bourg, 1857, in-12) ; Papiers curieux d’une famille de Dresse (Nantua, 1SÙ2, in-12) ; Vie et poésies du président Itiboud (Bourg, 18G2, in-12) ; Tables des cônes tronqués pour le cubage des bois (Paris, ! 865, in-S") ; Vtirenne de Fenille, études sur sa. vie et ses ouvrages, publiées sous les auspices du ministère de l’Agriculture et de l’administration des forêts (Paris, 1SG9, in-so) ; Brixiu, poésies (Bourg, 1870, in-so) ; ('Enrôlement de Tioan, comédie bressane, texte patois et traduction (Bourg, 1870, in-8o), illustré ;

LEDUC DE VALENCIF.NNES (Claude-Marie), général français, né à Thoissey en 1713, mort en 1807. Il servit aux armées d’Italie, do Flandre, d’Allemagne, se distingua aux sièges de Landrecies, de Fribourg (1744), de Mous (174G), à la campagne de 1760, sous le maréchal de Broglie, devint directeur de l’arsenal de La Fore, maréchal de camp en 1780 et prit sa retraite en 1791. Leduc s’était beaucoup occupé de l’artillerie. Ce fut lui qui, imagina et fit exécuter le tir des tombes à un seul l’eu. On lui doit : Instructions élémentaires d’artillerie (Toul, 1767, in-4<>).

LE UUCHAT (Jacob), érudit et philologue français, né à Metz en 1058, mort à Berlin en 1735. Il’exerçait avec succès la profession d’avocat dans sa ville natale lorsque la révocation de 1 édit de Nantes vint brider sa carrière. Le Duchat, qui était protestant, s’adonna alors à des recherches littéraires, lit à Pans un voyage pendant lequel il fouilla les bibliothèques, compulsa des’documents, et publia à Metz la Confession de Stmcy {1693, in-s»), œuvre inédite de d’Aubigné, qui fut accueillie par le public avec empressement. Encourage par cette première tentative, Le Duchat continua pur la publication du Journul de Jlenri 111 (1693 in-12), et de la Satire Ménippée (1096, in-12). Poursuivi pour ses opinions religieuses, il quitta la France et sa réfugia à Berlin ; bien lui en prit, car il fut condamné aux galères par contumace, et ses biens furent confisqués. Le grand électeur de Prusse s’empressu de le traiter selon ses mérites ; en 17dl, il le nomma assesseur à la la justice supérieure française de Berlin, et, l’année suivante, conseiller au même-tribunal. Dans cette beiie position, Le Duchat se livra tout entier à ses études favorites ; il publia son édition de habelais (Amsterdam, 1711, 6 vol. in-8o), et, a la suite, les Quinte joyes du mariaye (1726, in-12), le Baron de Fœneste (1729, 2 vol. in-S»), et 'Apologie pour Hérodote (1735, 3 vol. in-8o). L’Académie des sciences de Berlin l’admit en 1715 au nombre de ses membres. « Sa sagacité, dit M. Hâag, égalait son savoir. Bayle lui doit, dit-on, quantité de remarques dont il profita pour son Dictionnaire, . 11 avait coutume d’écrire ses observations sur les marges des livres de sa bibliothèque. C’est dans ces notes, souvent très-nombreuses, que Formey puisa la matière du Ducaiiana. » Outre les éditions précitées, on lui doit : Ducutiana ou Remarques de feu Al. Jacob Le Duchat sur divers sujets d’histoire et de littérature (Amsterdam, 1738, 2 vol. in-8o) ; Œuvres du seigneur de Drantome, avec des remarques historiques et critiques (La Haye, 1740 ; Londres, 1779, 15 vol. in-12) ; Œuvres de Français de Villon, avec les notes de Clément Alarot, Le Duchat, Formey, Eusèbe Luurière, etc. (La Haye, 1742, in-8oJ.

LE DUCHAT (Louis-François), poâte français. V. Duchat.

LE DUCHAT (Yves), historien français, V. Duchat.

LÉDUM s. m. (lô-domm). Bot. Nom scientifique du genre lédon.

— Pharin. Huile de lédum, Huile essentielle que l’on extrait d’une espèce de lédum.

— Encycl. Chim. Huile de lédum. Les conclusions auxquelles sont arrivés divers observateurs, relativement à l’huile essentielle que l’on extrait, par la distillation avec l’eau, des feuilles du ledum palustre, ou de la plante entière, au temps de la floraison, sont extrêmement différentes. D’après Willigk, cette huile est formée surtout par un carbure d’hy LEDY

drogène isomérique avec l’essence de térébenthine et par une huil’i oxygénée répondant à la formule CSOHi-2GQâ ; d’après Grassmanu, l’essence renfermerait - d’huile et

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2.,

— a un stuaroptène ou camphre de romarin

que l’on pourrait en séparer par une distillation ménagée, l’huile passant en premier lieu. Le camphre forme des prismes transparents, déliés, incolores, qui fondent à une température relativement basse et se subliment par une chaleur plus forte, en répandant une odeur piquante qui donne des maux de tète ét des étourdissements. Ce camphre, d’après Buchner, serait un mélange d’un térébène

C101116

et d’un hydrate du même hydrocarbure CSOHSGO3 = (Cli>1116)531120 ;

il est presquéinsoluble dans l’eau, se dissout facilement dans l’acide chlorhydrique, moins dans l’acide acétique, et est presque insoluble dans l’ammoniaque aqueuse. L’alcool et l’éther le dissolvent facilement.

D’après Frûlidc, l’huile obtenue par la distillation du leduni palustre est jaune rougeâtre. Elle a une réaction acide, présente l’odeur de-la’plante en fleur, est peu soluble dans l’eau, facilement soluble dans l’alcool et l’éther, et ne laisse déposer aucun camphre solide, même lorsqu’on la refroidit à une très-basse température. Chauffée avec une solution concentrée de potasse, elle cède à cet alcali de petites quantités d’acides acétique, butyrique et valérique, ainsi qu’une huile d’une odeur pénétrante qui rappelle la plante et dont la formule probable est CSH^O». Il est St remarquer que cette formule a des rap-’. ports.étroits avec la formule CSJ1803 de l’éricinone, qui existe dans la même planté et qui ne diffère de la formule CSH’OO4 que par une molécule d’eau en moins.

La partie de l’huile qui ne se combine pas avec la potasse donne, lorsqu’on la rectifie dans un courant d’hydrogène, une portion qui bout à 160», formée par un isomère de 1 essence de térébenthine, et une huile oxygénée qui passe entre 240° et 242», huile qui répond à la formule C1(>Hi6o, ce qui en ferait un isomère du camphre des lâurinées.

Il suffit de lire l’analyse de ces divers travaux pour se convaincre que nous ne savons encore rien d’exact sur l’huile dé romarin’. Il y a, en effet, non-sènlement désaccord, mais encore contradiction entre les auteurs, l’un

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trouvant - de stéaroptène dans le même produit où l’autre ne trouve pas la moindre partie solide. À quoi tiennent ces divergences ? faut-il les attribuera une erreur de 1 opérateur pu a une différence entre les produits de diverses provenances ? La dernière opinion paraît plufe probable, parce que, même en supposant un opérateur peu expert, ou ne se rend guère compte pour celui-ci de la possi 2

bilité de voir-de matière cristallisée là où

tout reste liquide, ou de ne pas voir des cristaux qui se seraient formés. Userait intéressant do reprendre ce travail avec une essence préparééavée du romarin récolté à diverses époques, et en soumettant a la distillation séparément les différentes parties de la plante ; peut-être trouverait-on le secret de toutes ces dissidences.

LEDWIC11 (Edward), antiquaire anglais, rié en Irlande en 1739, mort en 1823. Membre du collège de la Trinité de Dublin, vicaire d’Agadhoe, secrétaire de la commission des antiquaires de la Société royale do Dublin, ii s’absorba entièrement dans l’étude des antiquités irlandaises, et s’attacha principalement à déblayer, au grand émoi de ses confrères, l’histoire vraie des fables et des lé-, gendes miraculeuses qui la défiguraient corn- i plélement. Il a laissé : Antiquités d’Irlande (1794-1796, 2 vol. in-4o) ; Statistique de la paroisse d’Agadhoe (179G, in-8o) ; des notices et mémoires publiés dans les recueils scientifiques la liritannia et YArchxologia.

LEDYAUD (John), voyageur américain, né à Gorton (Connecticut, États-Unis) en 1751, mort en Égypte en 1788. Il étudia d’abord le droit, qu’il abandonna pour se faire admettre au collège de Durmouth, où il se prépara aux fonctions de missionnaire avec le désir d’aller évangéliser les Indiens. Au bout de quelques mois, il disparut sans avoir communiqué à. personne les motifs de sa fuite ; il était parti pour visiter les Indiens du Canada. Après une assez longue absence, il revint au collège ; mais ne pouvant se plier à la règle et à la discipline, il s’échappa, et cette fois définitivement. Ayant emprunté quelques outils

à des pionniers, il creusa un canot dans un tronc d’arbre, et se la»ça sur le fleuve du Connecticut. Après une navigation de 140 milles, il aborda à Hartford, se rendit à New-York et s’engagea comme matelot sur un navire en partance pour Gibraltar. À peine débarqué, à est frappé par le spectacle d’une revue militaire et s’enrôle dans une compagnie. Au bout d’un an, le capitaine anglais donne congé à l’aventurier qui revient dans son pays. Jl s’embarque quelque temps après pour 1 Angleterre, et arrive à Londres au moment où Cook préparait sou troisième voyage autour du monde. Ledyard se présente

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au capitaine et témoigne d’une telle ardeur, d’un tel enthousiasme, que Cook l’admet au nombre de ses compagnons avec le grade de caporal. L’Américain accomplit ce dernier voyage, dont il a publié une intéressante relation, et fut témoin de la fin tragique de l’illustre marin. De retour en Amérique, après huit années d’absence, il veut mettre à exécution le projet qu’il avait conçu d’organiser une expédition commerciale à la côte nord-ouest d’Amérique, sur l’océan Pacifique ; malheureusement, de sérieux et nombreux obstacles empêchent la réalisation de l’entreprise. Il vient en France ; à la dernière heure, des armateurs de Lorient, engagés avec lui, retirent leur parole. À Paris, il entre en pourparlers avec Paul Jones, et tous deux fatiguent de leurs instances le gouvernement français, sans résultat. Il s’adresse alors comme dernière ressource au ministre américain Jefferson, en résidence à Paris. Désespérant d’atteindre par mer le nord-ouest de l’Amérique, il y pénétrera par terre ; et il prie le représentant de sa nation de s’entremettre pour obtenir de l’impératrice de Russie, Catherine II, passage sur ses territoires d’Europe et d’Asie. Après d’interminables remises, il arrive à Saint-Pétersbourg, et, protégé par le comte de Ségur, ambassadeur de France, il obtient un passe-port pour explorer la Sibérie. Il en visite le nord, et rencontre le capitaine Billings, ancien compagnon de Cook, qui l’emmène jusqu’à Irkoustk, où le-commandant russe fait arrêter Ledyurd et le renvoie à Moscou comme espion français. Le voyageur est reconduit jusqu’aux frontières de Pologne, avec défense de rentrer sur les domaines de l’impératrice, sous peine de la corde. Il arrive à Londres en haillons, privé de tout, mais-le cœur toujours plein.d’énergie. À peine a-t-il pris pied que la Société africaine lui propose une excursion dans l’intérieur de l’Afrique ; il devait découvrir et suivre le cours du Niger. Il partit, arriva au Caire, et fut obligé d’attendre trois mois dans cette ville l’argent et les autres subsides ; au moment où il allait se mettre eu route, il fut saisi par une fièvre bilieuse qui l’emporta.

LÉE s. f. (léj. Bot. Nom vulgaire du lin, dans quelques provinces de France.

LEE, p’etité rivière d’Irlande ; elle sort dulac Lua, entre Bantry et Macromp, prov. de

Munster, et se jette dans la baie de Cork,

après un cours de 52 kilom.

LEE, bourg et circonscription communale des Etals-Unis d’Amérique, dans l’État de Massachusetts, à 10 kilom. S. E. de Lenox, sur la rivière Houratonie ; 3,250 hab. Il Bourg des États-Unis d’Amérique, situé dans l’État de New-York, a iS kilom. N. de Rome ; 3,040 hab.

LEE (Édouard), prélat anglais, né à Lee-Magna, dans le comté de Kent, en 1482, mort en 1544. Recommandé par ses talents à la sollicitude du roi Henri VIII, il fut investi de la confiance de ce prince et chargé de plusieurs missions importantes, notamment d’une ambassade à Rome, où il s’agissait de faire admettre par le pape la validité du divorce de Henri VIII avec Catherine d’Aragon. A son retour (1531), il fut élevé à l’archevêché d’York. Zélé catholique, Lee combattit Érasme et Luther ; mais il s’inclina devant la suprématie religieuse assumée par Henri VIII. On a de lui : Apologia adversus quorumdam calumnias (Louvaiu, 1520) ; Epislola nuncupaloria ad Des. Frasmum (Louvain, 1520) ; Annotationum’ libri duo in Annolationes Nom Testanienti Erasmi (Bàle, 1520) ; Epistola upologetica, qua respondet D. Érasmi epistolis, etc. Lee a laissé en manuscrit un commentaire latin sur le Pentateuque.

LEE (Nathaniel), poète dramatique anglais, né vers 1G55, mort en 1691.-Lorsqu’il eut achevé ses études, il se fit acteur ; mais ayant échoué à ses débuts, il renonça» paraître sur les planches et composa, à partir de 1665, des tragédies qui furent bien accueillies du publîfc. Lancé dans une vie de désordres, adonné à l’ivrognerie, Lee subit en 1684 une profonde altération dans ses facultés mentales. 11 dut être enfermé dans la maison de fousde Bedlam, d’où il sortit à moitié guéri au bout de quatre ans. Lee continua à écrire pour le théâtre et à reprendre ses habitudes d’intempérance. S’étant mis un soir en état d’ivresse, il tomba dans la rue et fut trouvé mort le lendemain par des passants. Quelqu’un lui ayant dit un jour, en faisant abusion à son état mental : « Il est facile d’écrire comme un fou. — Non, lui répondit Lee, il n’est pas facile d’écrire comme un insensé, mais il est très-facile de parler comme un imbécile. « — «Aucun des poètes anglais modernes, dit Addison, n’aurait été plus propre à la tragédie que Lee, si, au lieu de s’abandonner a l’impétuosité de son génie, il l’avait modéré et renfermé dans de justes bornes ; ses pensées sont dignes de la tragédie, mats elles sont si souvent noyées dans une multitude de mots qu’il est difficile d’en apercevoir la beauté. « En résumé, ses pièces manquent d’invention et pèchent par l’enflure, par l’excès des métaphores. Ses Œuvres dramatiques ont été réunies et publiées à Londres (1734,3 vol. in-S°). Nous citerons de lui : Néron (1675) ; Sophroiiisbe{lGT6) ;Glariana(l(i-G) ;Alit/iridate(lCS0) ; Théodose (1680) ; César Borgia (lGSû) ;Brutus (1G81) ; la Princesse de Clèoes (1GS9) ; le Mas-

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sacre de Paris (1690), etc. Il composa, en collaboration avec Dryden, Œdipe et le Duc de

Guise.

LEE (Charles), général anglo-américain, né dans le pays de Galles en 1730, mort a Philadelphie en 17S2. Entré jeune dans la carrière militaire, il mena, au début, une existence accidentée ; on le voit successivement à la solde de l’Amérique, du Portugal, en Pologne ; puis, pendant les années 1771 et 1772, il parcourt 1 Europe entière. En L773, il revint en Amérique et prêcha l’insurrecticn contre la métropole. Nommé major général sous les ordres de Washington, il fit avec distinction les campagnes de 177G et de 1777 ; mais l’année suivante, à la bataille de Monmouth, il battit en retraite devant Glinton. Irrité de ce recul, Washington adressa de vifs reproches à son officier qui, d’humeur peu endurante, demanda par une lettre raison de l’offense à son général en chef. À la suite de ces faits, Lee tut traduit devant une cour martiale et suspendu de ses fonctions pour une année. La sentence ayant été sontirmée par le Congrès, Lee se retira dans une ferme, et y vécut en simple particulier. Ennuyé de son inaction, il se rendit à Philadelphie pour se mettre à l’affût de quelque entreprise aventureuse ; mais la mort le saisit

; ipros un séjour de quelques semaines. On a

de lui des Essais politiques et militaires, et des Mémoires, suivis de lettres personnelles, publiés par Edward Langworthy (Londres, 1792, in-go).

LEE (RichardrHenri), homme politique américain, né à Stratford (Virginie) en 1732, mort en 1794. Il fit ses études en Angleterre et, à son retour dans son pays, il fut, ayant à peine atteint sa vingt-cinquième année, nommé juge de paix de son comté. Délégué à la législation de la colonie, il se fit remarquer par son éloquence et sa fermeté Ji défendre les principes de là liberté. Lorsque fut publié l’acte du Parlement anglais qui proclamait le droit d’imposer des taxes aux colonies, Lee fut chargé de rédiger une adresse au roi, un mémoire à la Chambre des lords et une remontrance a celle des communes. Il combattit également avec véhémence la loi du timbre et la fit rapporter en grande partie, fin 1774, le premier. Congrès général s’étant réuni à Philadelphie, Lee y figura comme délégué de la Virginie ; et c’est lui qui eut l’honneur, au mois de juin 1776, de proclamer le premier l’indépendance des colonies. Jalousé par d’infimes rivaux, calomnié, il demanda une enquête k l’Assemblée de son État, et la législature saisit cette occasion de lui voter des remercîments publics pour la fidélité et le zèle qu’il avait déployés dans ses fonctions publiques.’ Nommé en 1784 président du Congrès à l’unanimité, il fut ensuite, lorsque la constitution eut été votée en 17S9, Choisi comme premier sénateur de la Virginie à la nouvelle assemblée ; trois ans après, il se retira définitivement de la vie politique, honoré d’un second vota de remercîment par la législature de son État.

LEE (Anna), fondatrice de la secte des shakers on treinbleurs, dans les États-Unis, née à Manchester en 1736, morte en 17S4. Fille d’un pauvre tailleur et disciple d’une autre propnétessa, sortie comme elle des rangs du peuple, elle annonça une nouvelle apparition du Christ, et déclara que le Christ s’incarnerait cette fois dans la personne d’une femme, ainsi que cela était depuis longtemps annoncé par les textes sacrés et les psaumes. Ayant été mise pendant quelque temps en prison, comme perturbatrice de la tranquillité publique, à peine relâchée, elle prétendit que le Christ lui était apparu et ne faisait plus qu’un avec elle en corps et en esprit. L’Epouse de l’agneau , ainsi qu’elle s’appelait elle-même, quitta alors Manchester, s’embarqua, en 1774, avec cinq hommes et deux femmes pour aller chercher en Amérique l’emplacement de la future Église de Dieu. Anna Lee se rendit sur les bords del’Hudson supérieur, près d’Albany, et elle fonda avec ses compagnons la colonie de Watervliet, qui vit ses habitants s’accroître sensiblement à la suite du grand réveil de 1780, et qui est demeurée jusqu’à présent le lieu saint de la secte des 2’rembleurs.

Cependant le Christ-femme n’échappa pas en Amérique aux persécutions qui lui avaient fait quitter l’Europe. Connue les irembleurs ne juraient jamais, ils refusèrent, pendant la guerre de l’indépendance américaine, le serment colonial, et par suite furent soupçonnés d’être des espions de l’Angleterre. On emprisonna de nouveau Anna Lee ; mais sa réputation ne fit que s’accroître par son soi-disant martyre. Rendue à la liberté, elle employa deux uniiées à parcourir les colonies de sa secte, et revint à Watervliet à bout de forces, bien que son exaltation se lut encore accrue. Un an plus tard, elle réunit ses disciples autour d’elle, leur donna sa bénédiction, remit les clefs de son royaume mystique entre les mains de Joseph et de Lucy, ses successeurs, et disparut de leurs yeux, ce qui veut dire qu’elle mourut (1784).

LEE (Arthur), homme politique américain, né en Virginie en 1740, mort en 1792. Après avoir terminé ses études de médecine à l’université d’Édimbourg, il voyagea en Europe, puis revint en Virginie pour y exercer aa profession. Mais son goût pour les luttes po-