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LECODVREUR (Adrienne), eélèbre actrice Je la Comédie-Française, née à Fisine (Champagne) en 1690, morte à Paris en 1730. Son père était un pauvre chapelier, qui vint chercher fortune à Paris, et qui s’établit dans le faubourg Saint-Germain, près de la Comédie-Française ; ce voisinage révéla sa vocation à la jeune tille, simple blanchisseuse, qui organisa à l’aide de voisins et de voisines un petit théâtre de société. Ces réunions, qui se tenaient dans la cour d’un hôtel, 1 hôtel du président l.egay, eurent assez de Succès dans le quartier pour que les comédiens du roi portassent plainte, et les représentations cessèrent. Le prieur de Vendôme lit venir chez lui, au Temple, les jeunes artistes, et l’acteur Legrand, frappé des dispositions que montrait Adrienne Lecouvreur, lui donna quelques leçons de déclamation ; peu de temps après, on proposa à la jeune tragédienne un engagement à Strasbourg. Après avoir erré quelque temps de ville en ville, toujours applaudie et soulevant parfois de l’enthousiasme, elle fut rappelée à Paris, entra à la Comédie-Française (1717) et débuta dans le rôle de Moniine, puis dans ceux d’Electre et de Bérénice. Un mois après, elle fut reçue comédienne ordinaire du roi pour jouer les rôles tragiques et les rôles comiques. Elle avait alors vingt-sept ans, et se trouvait dans toute la maturité de son talent, dans tout l’éclat de sa beauté. « Elle était, dit un contemporain, d’une taillé médiocre ; elle avait la tête et les épaules bien placées, les yeux pleins de feu, la bouche belle, le nez un peu aquilin, beaucoup d’agrément dans l’air et les manières, un maintien noble et assuré. Quoiqu’elle n’eût pas beaucoup d’embonpoint, sa figure n’offrait point le désagrément attaché à la maigreur ; ses traits étaient • bien marqués, et convenables pour exprimer avec facilité toutes les passions de l’unie. Le goût, la recherche, la richesse de sa parure donnaient un nouveau lustre à son air imposant, à sa démarche noble, à ses gestes précis et toujours énergiques. » Adrienne Lecbuvreur n’était donc point belle, si la beauté consiste en des traits régulièrement, correctement dessinés ; elle le fut, et au suprême degré, si pour l’être il Suffit défaire deviner en soi, de refléter un esprit élevé, un’cœur ardent, une âme tendre à la fois et passionnée. Son talent consistait surtout dans le naturel ; elle trouvait avec une rare simplicité les effets les plus pathétiques. Elle appartenait, suivant l’expression d’Alexandre Dumas, à cette rare école d’artistes dramatiques qui parlent la tragédie et qui, tout en rompant la mesure des vers, savent conserver à la période son harmonie poétique. Ses rôles préférés étaient ceux où la passion domine ; ceux dans lesquels elle se montra vraiment supérieure furent celui de Pauline d’abord et entre tous, puis ceux de Moniule et de Bérénice, ceux enfin de Jocaste, d’Athalie, de Zénobiè, de Roxane, d’Hermione, d Eriphile, d’Emilie, de Marianne, de Ooruélie et de Phèdre. Pendant treize ans elle eut sur la scène tous les genres de triomphes et d’ovations, il ce lui manqua aucun des succès qui sont la vie de la femme et de l’artiste. Sa vie fut tout agitée dos passions qu’elle eut et de celles, non moins violentes, qu’elle provoqua. Ces crises amoureuses étaient comme l’aliment, sans cesse renouvelé, de son talent. « Adrienne Lecouvreur, dit Arsène Houssaye, a passé sa vie à aimer : du comédien Legranil au chevalier de Rohan, du chevalier de Rohan au poète Voltaire, du poëte Voltaire à lord Peterborough, de lord Peterborough au maréchal de Saxe ; sans compter celui qui fut père de sa première fille, sans parler de celui qui fut père de la seconde ; car si l’on cherchait bien on trouverait, à ce qu’il parait, beaucoup de descendants de l’illustre comédienne ; par exemple, le mathématicien Franceeur... Ici nous voudrions bien arrêter la citation, mais la vérité historique uous est plus chère encore que la légende ; continuons. Ce n’était pas précisément le théâtre qui avait enrichi Mlle Lecouvreur : elle ne s’était pas montrée dédaigneuse pour la poudre d’or. Elle pouvait dire, comme Alation Delorme : « Je prends o quand je n’ai rien a donner, • c’est-à-dire quand elle ne pouvait donner que le masque de l’amour ; ruais au moins c’était un masque charmant. Lord Peterborough lui disait : « Allons, madame, qu’on me montre beaucoup a d’amour et beaucoup d’esprit I » Et elle montrait beaucoup d’esprit et beaucoup d’amour ; mais son cœur ne battait que lorsque luilord était parti, a

Voltaire, qui n’aimait guère à divulguer les secrets de son alcôve, n’a pas.fait un secret du l’amour qu’il avait éprouvé pour elle. Outre qu’il montre, dans beaucoup de ses lettres, une grande admiration pour la tragédienne, et qu’il lui échappe parfois des expressions fort tendres, il ne put se contenir lorsqu’il apprit le refus de sépulture opposé par le curé de Saint-Sulpice a toutes les instances des amis d’Adrienne, et il écrivit à cette occasion des vers émus, les seuls peut-être qui soient sortis de sa plume. Il explique cette émotion dans une de ses lettres (l" juin 1730). « Ces vers sont remplis de la juste douleur que je ressens encore de sa perte, et d’une indignation peut-être trop vive sur sou enterrement, niais indignation pardonnable à un homme qui a été son admirateur, son ami, sou amant, n L’amant le plus aimé d Adrienne

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Lecouvreur fut le fameux maréchal Maurice de Saxe ; ce fut probablement lui qui fut. cause de sa mort. La fin de la tragédienne a été entourée de circonstances étranges et mystérieuses. En 1726, Maurice de Saxe, voulant reconquérir son duché de Courlnndo et manquant du nerf de la guerre, c’est-à-dire de l’argent nécessaire pour lever des troupes, avait accepté de sa maîtresse qu’elle vendit pour lui ses diamants, sa vaisselle : Adrienne Lecouvreur lui envoya 40,000 livres. Un an après, il revenait, vaincu dans une campagne désastreuse. Recherché comme un héros par toutes les nobles daines, il ne sut pas rester fidèle à celle qui lui avait montré un pareil dévouement, et il plut singulièrement à une coquette de haut parage,

Françoise de Lorraine, duchesse de Bouillon. Il résista pourtant à toutes ses avances, et la grande dame, capricieuse et violente, estimant qu’Adrienne Lecouvreur était l’obstacle qui s’opposait à la réalisation de ses dér sirs, aurait conçu dès lors le projet d’empoisonner la tragédienne. Elle imagina de se servir d’un prêtre, l’abbé Bouvet, à qui elle confia son dessein, et qui promit de fournir le poison ; mais l’abbé Bouvet, pris de remords, donna un rendez-vous à Adrienne Lecouvreur au Luxembourg et lui dénonça toute la trame. Plainte fut portée au lieutenant de police, Hérault, qui promit de veiller à la sûreté de l’abbé et de l’actrice ; mais quelques jours après le prêtre disparut, sans qu’on ait su jamais ’ce qu’il était devenu. La duchesse aurait alors, trouvé un autre moyen d’empoisonner sa rivale en la faisant appeler dans sa loge, à la Comédie-Française, un soir qu’elle jouait Phèdre (juin 1730), et en lui offrant à respirer un bouquet imprégné de substances toxiques. D’après un autre récit, le maréchal de Saxe était l’amant de la duchesse de Bouillon, en même temps que celui d’Adrienne ; la tragédienne irritée, et voyant sa rivale s’étaler avec impudeur dans sa loge, se serait tournée vers elle et lui aurait appliqué, avec une énergie cruelle, ces vers du rôle qu’elle jouait :

Je sais mes perfidies,

Œnone, et ne suis point-do ces femmes hardies Qui, goûtant dans le crime une tranquille paix, Ont su se faire un front qui ne rougit jamais.

L’envoi du bouquet empoisonné aurait suivi de près cette allusion publique. Est-il besoin de dire qu’aucun auteur contemporain n’a raconté cette aventure autrement que comme une chose qui se disait dans les salons. Le fait seul de l’apparition d’Adrienne Leeouvreur dans la loge de la duchesse de Bouillon est certain. Ce qui est également certain, c’est la mort presque subite de la tragédienne, à quelques jours d’intervalle. Voici comment A. Dumas la raconte : » Le sur lendemain, "Adrienne se trouva mal au milieu de la pièce qu’elle jouait, et ne put l’achever. On fut obligé de faire une annonce, et le public, qui n’avait pas été fort rassuré par la gracieuseté que la duchesse de Bouillon avait faite à l’artiste, demanda avec la plus grande anxiété de ses nouvelles à la fin du spectacle. Celles qui lui furent données étaient fâcheuses : on avait été obligé de porter Adrienne jusqu’à sa voiture, tant elle était faible. À partir de cette soirée, M11» Leeouvreur dépérit visiblement ; cependant elle essaya de lutter contre le mal, et, le 15-inars, elle reparut dans Jocasté. Alors le publie put juger du changement qui s’était fait en elle : à peine pouvait-elle parier et se soutenir ; on crut qu’elle n’achèverait pas la tragédie. Après Œdipe venait le Florentin, On regardait comme impossible qu’Adrienne remplît son rôle dans cette comédie, quand, au grand étonnement du public, elle reparut. Là on la vit lutter et vaincre le mal ; elle fut charmante. C’étaient ses adieux au public. Quatre jours après elle mourut dans des convulsions horribles. On l’ouvrit : elle avait les entrailles gangrenées. Le bruit se répandit qu’elle avait été empoisonnée dans un lavement. Mais ce ne tut pas tout : ia persécution du clergé devait ajouter à cette mort une illustration dont elle n’avait pas besoin, après les bruits d’empoisonnement qui avaient couru. La sépulture ecclésiastique fut refusée à l’artiste, et des portefaix, à une heure du matin, l’enterrèrent clandestinement près des bords de la Seine, au coin de la rue de Bourgogne. ■

Voici la liste des créations de Mlle Leeouvreur : Artémire, dans la tragédie do Voltaire ; Aiuigone, des Macchabées ; Zarès, à’Esiher ; Iloi’tense, de X Indiscret (Voltaire avait retiré ce rôle à Mi !« Labat) ; Angélique, dans-le Talisman (de La Motte) ; Amaryllis, dans le Paslov fido (de l’abbé Pellegriu) ; la marquise, dans la Surprise de l’amour, comédie de Marivaux ; Angélique, dans Y École des pères, de ’ Piron ; Pélopée, dans Egisthe ; Constance, à’Inès de Castro (tragédie de La Motte) ; Marianne, dans la tragédie de Voltaire (1724) ; Ericie, dans Pyrrhus, etc. Dans l’ancien répertoire : Bérénice ; Laodice, de Nicumède ; Jocaste, d’Œdtpe ; Pauline, de Polyeucte ; Eriuice, de Tiridate ; Athalie ; Roxane, de Bajuzet ; Iphigénie ; Hermione, A’Andromaque ; Emilie, de Cinna ; Electre ; Cornélie, de la Mort de Pompée ; Agathe, des Folies amoureuses, etc., etc.

Lecouvreur (ADRIENNE), drame de MM. Scribe et Legouvé. V. Adrienne Lk-

; COUVREUR.

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LECOUVREUR, chef vendéen, né vers le milieu du xviiie siècle. C’était un ancien cabaretier, qui devint un dos officiers de l’armée commandée par Charette, et parvint au grade de chef de la division de Légé. Après la pacification de la Vendée et la mort de Charette, Lecouvreur rentra dans la vie privée. En 1814, il reprit son fusil, et, à la rentrée des Bourbons, il se trouvait déjà à la tête d’une bande de 1,200 hommes. Louis XVUI lui octroya la croix de Saint-Louis, une pension et le grade de colonel. Lecouvreur fut un des trois chefs vendéens, sortis du peuple, que les royalistes désignaient, un peu dédaigneusement, sous le nom des rrois commait’ • étants paysans.

LECOZ (Claude), prélat français, né à Plouvenez-Porzay (Bretagne) en 1740, mort a

Villevieux, près de Lons-le-Saunier, en 1815. Il était principal du collège de Quimper lorsque arriva la Révolution, dont il devint l’un des plus chauds adhérents. En 1791, il fut élu et sacré évêque constitutionnel du départementd’Ille-et-Vilaine, et protesta énergiquement

contre les brefs ponliticaux fulminés contre la nouvelle Église. Nommé, la même année, député d’Ille-et-Vilaine à l’Assemblée législative, il s’éleva avec, chaleur contre le mariage des prêtres. En 1793, il fut arrêté, et détenu quatorze mois au Mont-Saint-Michel. Rendu à la liberté, il reprit ses fonctions pontificales, et présida le concile des évêques constitutionnels tenu à Paris en 1797. Quatre ans plus tard, après la promulgation du concordat, il se démit de la présidence qu’il exerçait dans un second concile, et fut nommé archevêque de Besançon. Leeoz se fit remarquer par son dévouement à Bonaparte. En 1813, il publiait une Instruction pastorale sur l’umour-de la patrie, dans laquelle il adulait platement le despote qui tenait la France sous un joug de fer ; aussi, en 1814, le comte d’Artois, passant-à Besançon, iit-il défendre à Lecoz de se présenter devant lui. Celui-ci ne tint pas compte de la défense, et il fallut user de violence pour l’empêcher de pénétrer auprès du frère de Louis XVIII. Le prélat, profondément blessé de l’affront, porta ses plaintes jusqu’à la Chambre des-députés. Quand Napoléon revint, en 1814, Lecoz s’empressa d’aller lui présenter ses hommages. Quelque temps après, au milieu d’une tournée pastorale, il l’ut emporté par une fluxion de poitrine. Lecoz était extrêmement charitable, et avait reçu le surnom de Péru de» pauvrea. Il fut un zélé propagateur de la vaccine.

On a de lui : Accord des vrais principes de l’Église, de la morale et de lu raison sur ta constitution civile du clergé (1792) ; Statuts et règlements (1799, in-8o) ; Observations sur les zodiaques d’Égypte (lSOî, in-S°) ; Défense de la révélation chrétienne (1802, in-8u) ; Lettre à M. de lieaufort sur le projet de réunion de toutes les communions chrétiennes (l&0S, in-iu) ; Quelques détails sur La Tour d’Auvergne, Correl, premier grenadier de France (Paris, 1815, in-8o). On attribue encore à Lecoz des brochures religieuses, dont l’authenticité ne nous paraît pas suffisamment prouvée,

LÉCRELET s. m. (lé-kre-lè — leckerbj, dans le patois de Bâle ; de l’allem. teclcern, être friand). Sorte de pain d’épice qu’on fabrique en Suisse. Il J.-J, Rousseau écrit écrelkt, et plusieurs personnes disent de même, confondant le l initial avec l’article.

LECREULX (François-Michel), ingénieur français, né à Orléans en 1734, mort à Paris en 1812. Élève de Perronnet, il débuta, comme ingénieur ordinaire, dans les généralités d’Orléans et de Tours, et participa à l’érection des principaux ponis construits en France à cette époque. Nommé, en 1773, ingénieur en chef des provinces de Lorraine et de Barrois, il se consacra principalement à l’étude des travaux hydrauliques et de la navigation des fleuves et des rivières. C’est sous sa direction que fut construit, sur la Moselle, le beau pont de Frouard, entre Metz et Nancy. En 1786, il lit élever le manège de Lunéviile, l’un des plus vastes de France. Mais son plus beau titre de gloire est la construction ou la réparation de six cent quatre-vingts lieues de chemins publics, et la conversion des corvées en prestations à la charge des communes et des particuliers. Lecreulx gurda sa position pendant toutes les phases de la Révolution, mémo les plus terribles ; la l’erreur elle-même respecta un homme entièrement dévoué à ses travaux. Nommé, en 1801, inspecteur général des ponts et chaussées, et, en 1809., président du conseil, il prit une part importante aux discussions dos projets de travaux publics entrepris sur tous les points de l’Empire français. On a de lui : Aléniûire sur les avantages de la navigation des canaux et rivières traversant les départements de la Meurt/te, des Vosges, de la Meuse et de ta Moselle (Nancy, 1793, in-4o) ; Itecherches sur lu formation et l’existence des ruissetiux, rivières et torrents qui circulent sur le globe terrestre (Paris, 1804, in-4o) ; Examen critique de l’ouvrage de M. llubuat sur tes principes de l’hydraulique (Paris, 1809, in-so).

LECRIVAIN (Marie-Aimé), général français, né en 1744, mort en 1799. Il était capitaine de dragons quand survint la Révolution. Chargé, en 1793, d’un commandement sous Custiue, il s’empara de la principauté de

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Deux-Ponts, puis se fit battre à deux reprises devant le Karlsbérg. Beauharnais ayant remplacé Custine, Lécrivain fut mis à la tète de l’âvant-garde, et jeta un convoi dans Landau, qui commençait à être cenié. Il prit ensuitele commandement en chef de l’armée, et se laissa enfermer, te 13 octobre 1793, dans les lignes de Wissembourg. Destitué uprès cet échec, et emprisonné à l’Abbaye le 19 octobre, il recouvra quelque temps après la liberté, et, en septembre 1795, fut appelé à l’armée du Nord. M. de Choiseul et plusieurs autres émigrés ayant fait naufrage près de Calais, Lécrivain parvint à les sauver. La conseil de guerre chargé de les juger déclara qu’ils ne pouvaient être condamnés a mort, n’ayant point été pris les armes à la main. Ce trait d’humanité, qui fait honneur à Lécrivain, fui coûta presque aussitôt la perto de son grade : le Directoire le destitua, et ce brave soldat s’éteignit dans l’obscurité.

LECT (Jacques), en latin Locttut, diplomate, érudit et jurisconsulte suisse, né à Genève eu 15G0, mort eu lGu. Après avoir suivi les leçons de Cujas, il revint, en 1583, à Genève, où Théodore de Bèze lui fit obtenir la chaire de droit à l’Académie. Lors de la guerre qui éclata entre Genève et le duc de Savoie, Lect se rendit eu Angleterre et ouvrit une souscription, avec l’autorisation de la reine, afin de venir en aide à sa patrie menacée, puis passa en Hollande, et obtint du prince d’Orange une somme de 14,000 livres. Grâce à son énergie et à ses efforts incessants, les Genevois reprirent courage, et la tentative du duc de Savoie échoua misérablement (1G02). Lect composa des ouvrages justement estimés, pour l’érudition et pouf le sens critique dont l’auteur y fait preuve. Les principaux sont : Ad Alodestinum ; De pœnis, liber unus (Genève, 1592, in-SO) ;Zte vitasEmilii Papiuiuni et scriptis (Genève, 1594, in-S°) ; Ad JEmilium Macrum, de publicis judiciis liber (Lyon, 1597, in-8o) ; Poetae grmei ueteres curniiitis heroici scriptores, gui exstant omnes, griece et latine (Genève, lliOo, in-fo !.) ; Adversus codicis Fabriani To itpûTa xtuoSosa, prwscriplionum tlieologicarwn libri II (Genève, 1607, in-8") ; Poemata varia (Genève, 1609, in-4o), etc.

LECTEUR, TRICE s. (lè-kteur, tri-selat. lectvr ; de légère, lire). Personne qui fait une lecture à haute voix : Un bon LECTEUR, Une mauvaise lectrice. N’interrompez pas te

LECTEUR.

Le défaut des auteurs, dans leurs productions, .

C’est d’en tyranniser les conversations,

D’être au palais, aux cours, aux ruelles, aux tables,

De leurs vers fatigants lecteurs infatigables.

Mo lié u.c.

Il Personne dont la fonction est de lire à haute voix : Le lecteur du’ roi. La lectrice de la reine.

— Personne qui lit pour elle-même : Cet ouvrage aura de nombreux lecteurs. Un écrivain doit instruire et intéresser ses lecteurs. Tout écrivain, pour écrire nettement, doit se mettre à lu place du lecteur. (La Bruy.) C’est ordinairement ta peine que s’est donnée un auteur d limer, d perfectionner ses écrits, qui fuit que le lecteur n’a point de peine en le lisant. (Boileuti.) Il ne faut pas toujours tellement épuiser un sujet, qu’on ne laisse rien à faire au lecteur ; il ne s’agit pas de faire lire, mais de faire penser. (Montesq.) La plupart des lecteurs aiment mieux s’amuser que s’instruire. (Volt.) La vérité nue réuulte tout lecteur qui n’est pas d’une vertu très-pure. (Cusiine.) L’auditeur est indulgent, te lecteur est-sévère. (Cormenin.) Si vous ne dites pas tout ce que vous pensez, le lecteur est en droit de suspecter tout ce que vous dites. (T. Delord.) L’humilité d’un auteur est toujours un piège pour le lecteur. (Proudh.)

... Tel mot, pour avoir réjoui le lecteur, A coûté bien souvent des larmes à l’auteur.

Boileau.

Le latin, dans les mots, brave l’honnête là ; —Mais le lecteur français veut être respect* ?.

Boileau.

Avis au lecteur, Court avertissoment quo l’on place eu tète d’un livre. Il Fan*. Avertissement dont il convient de profiter : Je ne vous dis que ça : N’oubliez pas cet 'avis au lecteur. Le malheur d’autrui est un avis au lecteur dont on ne profite presque jamais. Ceci doit s’appeler ua avis au lecteur.

MOLIEIll !.

— Antiq. Esclave ; chargé, chez les Grecs et les Romains, de. faire des lectures à haute voix, pendant le repas. Il Lecteur public attaché à un théâtre, chez les Grecs.

— Ilist. ecclés. Clerc qui a reçu le plus élevé des quatre Qrdres mineurs. Il Titre porté autrefois par les chanceliers ou notaires des abbayes, il Nom donné en Suède, dans le xvwe siècle, aux membres do plusieurs sociétés religieuses, dont le but spécial était de lire et d’interpréter l’Évangile.

— Enseignent. Régent, docteur qui enseignait la philosophie, la théologie, dans quelques communautés religieuses : Il était lecteur eu philosophie, il Fonctionnaire des universités d’Allemagne, qui occupe un rang

inférieur à celui des professeurs, il Lecteurs royaux, Professeurs du Collège royal de

! France : Lecteur royal en phitosopitié, en

j mathématiques. Les professeurs du Collège de ■ France, fondé par François Ierf ont porté et

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