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LECOINTE (Gédéon), pasteur de l’Église réformée, né k Genève en 1714, mort dans cette ville en 1782. Après avoir fait un voyage de quelques mois en Angleterre, il revint k Genève, où il obtint la chaire de belles-lettres (1757). Il remplissait’en même temps les fonctions pastorales et jouissait d’une excellente réputation comme prédicateur. On a de lui : Sermon pour le jeûne, anniversaire institué eii mémoire de la révocation de i’êdit de Nantes (Londres, 1746, in-S°) ; Lettre sur le prix de la vie (1750), dans le Journal britannique ; Sermons choisis (Genève, 1783, in-8°), publiés par son fils, etc.

LECOINTE (Jean-François-Joseph), architecte français, né à.Abbeville en 1783, mort à Versailles en 1S3S. Élève de Bellangeret de l’École spéciale d’architecture de Paris, il remporta, en 1810, le prix départemental. Il a élevé quelques hôtels k Paris et plusieurs monuments au Père-Lachaise ; on lui doit également la construction de l’Ambigu et la restauration de la salle de l’Opéra-Comiquo. C’est encore lui qui, avec le concours de M. Gilbert, a dirigé la construction de la prison du boulevard Mnzas.

LECOINTE (Charles-Joseph), paysagiste, fils du précédent, né à Paris en 1810. Élève de Picot et d’Aligny, il débuta au Salon de 1843 par quelques paysages historiques, puis se rendit en Italie. De retour à Paris, il suivit les cours de l’École des beaux-arts, et, en 1849, il en sortit avec le premier grand prix de paysage historique. Il reprit alors la route de Rome et devint l’un des meilleurs pensionnaires de la villa Médicis. À son retour k Paris, le succès ne se fit pas attendre. Des paysages d’une grande allure, dessinés fièrement, composés sagement, firent oublier bien vite VEnfant prodigué (1844), le Bon Samaritain et la Vallée de Chevreuse (1845) ; la Fuite en Égypte (1846) ; le Berger et la mer (1847) ; le Néron (1843), qui avaient précédé son prix de Rome. Les tableaux de cette seconde époque, appartenant à ce qu’on pourrait appeler sa seconde manière, sont de tout point supérieurs aux premiers, Parmi les œuvres remarquables qui ont fait la réputation de M. Charles Lecointe, nous citerons : lei’7guier maudit (-1855), acquis par le ministère d’État, dont la sombre poésie, la couleur excellente firent sensation ; YAquB ClaudiB (1857) ; les Ruines de Pierrefonds et la Campagne de Borne (1850) ; Tentation du Christ ; Promenade de Pie IX à Torre di Quinto ; Paysan romain jouant à la ruzsica (1861) ; Horaceà ÎVii<)’(1863), tableau plein de charme ; Aux Lards de ta mer (1865) ; la Mort et le bûcheron (18G0) ; Un moulin (1869), toiles également fort remarquables, etc. M. Lecointe a’ exécuté, en outre, Deux épisodes de la vie de sainte Geneviève, à l’église Saint-Roch, — compositions d’une belle ordonnance et d’une

couleur sévère, et l’Ile Saint-Denis, vaste paysage qui a péri dans l’incendié de l’Hôtel de ville de Paris en mai 1871.

LECOINTE (Jean-Louis), tacticien français, né- à Nimes en 1792. Il a laissé : la Science des postes militaires ou Traité des fortifications de campagne (1759, in-12) ; Commentaire sur la retraite des Dix mille ou Traité de la guerre (1766, 2 vol. in-12).

LECOINTE (Suzanne-Alexandre), littérateur français, né k Laon (Aisne) en 1797, Il a été libraire et chef de bureau (1832-1852) à la préfecture de sa ville natale. M. Lecointe a rédigé le Journal de l’Aisne, de 1827 à 1831, et VAnnuaire de l’Aisne, de 1831 k 1834. Nous citerons, en outre, de lui : Essais poétiques (Laon, 1823, in-8°l ; le Vieillard religieux, poëine (Laon, 1S23) ; Collection annotéédes actes administratifs de la préfecture de l’Aisne (Laon, 1836-1837, 4 vol. in-8»), et Dictionnaire des communes de l’Aisne (1837, in-8°), avec M. Baget.,

LECO1NTE-PUIUA.VEÀC (Michel-Matthieu), conventionnel français, né à. Saint-Maixent’ vers 1750, mort à Bruxelles en 1825.-11 fut, en 1791, nommé député à l’Assemblée législative, en 1792 député à la Convention, ou il accusa tour k lonr Maratet les ministres, et, lors du procès de Louis XVI, il se prononça successivement pour l’appel au peuple, puis pour la mort sans sursis. Envoyé en 1793 comme représentant du peuple à l’armée de La Rochelle, il assista à la déroute de Fonteuay, fut rappelé après la chute des girondins, et attaqua constamment Robespierre et les jacobins, qu’il poursuivit de sa haine lorsqu’il fut appelé au conseil des Cinq-Centsi Après l’attentat du 18 brumaire, il entra au "xibunat, d’où il sortit en 1800, pour aller remplir à Marseille les fonctions de commissaire de police jusqu’en 1803. De retour à Paris, Lecointe refusa une mission pour la Louisiane et rentra dans la vie privée. Pendant les Cent-Jours, Bonaparte lui confia la Eoliee supérieure de Lyon, Marseille, Grenole, et des pays avoismant ces villes importantes. Au retour des Bourbons, enfermé au château d’If, après avoir failli subir le sort du maréchal Brune, Lecointe s’évada et gagna les Pays-Bas, où il termina son existence. On a de lui : Opinions dans l’affaire du roi (1792, in-8<>).

LECOINTRE (Laurent), dit Leooluire de Versailles, conventionnel français, né à Versailles eu 1750, mort k Guignes en 1805. 11 s’était fait remarquer par ses opinions avancées, et commandait la garde nationale de sa

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ville natale lors des journées des 5 et 6 octobre 1789. Nommé président de son département, puis député à la Législative et k la Conve : itions, il vota avec la Montagne. On lo vit attaquer violemment les girondins au 31 mai, demander avec instance le jugement de la femme Capet, puis injurier Robespierre et l’appeler tyran lors de là fête de l’Être suprême : Le 9 thermidor, il s’éleva avec une extrême véhémence contre ceux qui avaient tué Danton, et, dans un écrit intitulé : Crimes des sept membres des anciens comités de Saint public et de Sûreté générale, il dénonça Collot d’Herbois, Billaud-Varennes et leurs compagnons. Ses accusations, discutées pendant trois jours dans l’Assemblée, au milieu d’un tumulte indescriptible, furent déclarées calomnieuses. Alors, comme s’il eût fait un retour sur lui-même, et que le salut de la Révolution lui eût semblé dépendre des derniers jacobins, il reprit sa place parmi les. montagnards et, fut même compromis dans l’aifuire de Babeuf. Lorsque, après le 18 brumaire, des registres furent ouverts pour l’acceptation de la constitution de l’an VIII, Lecointre, le soûl de tous les habitants de Versailles, eut le courage d’écrire un Non ! avec commentaires. Frappé d’exil, il quitta pendant quelque temps.la France, puis revint y terminer ses jours presque dans le dénùment. Ou a de lui : Conjuration formée dès le 6 prairial (1794) ;. Leeointre un peuple souverain (1794) ; les Crimes des sept membres des anciens comités de Salut public et de Sûreté yé-.

!N ?ïflifi-(1795).

LECOKIE s. f. Ce-co-kî — de Lecoq, natur. fr.). Bot. Genre de plantes vivaces, de la famille des ombellifères, tribu des smyrnées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’île de Crète.

LECOMTE (Jean), ministre protestant français, né k Etaples en 1500, mort k Granson , en 1572. Disciple et ami du protestant Le Fèvre d’Etaples, il avait dû quitter la France, à la suite des menaces du parlement de Paris, et se réfugier à la cour de Marguerite de Navarre jusqu’en 1532. Lecomte était encore indécis sur sa destinée, quand il prit„soudain la résolution d’aller en Suisse seconder le réformateur Farel. Le sénat de Berne l’envoya comme pasteur à’ Granson, d’où il ’ répandit la Réforme dans toutes les villes’environi.antes. En 1530, Lecomte, prêchant à

Granson dans l’église des Cordeliers, fut pris, au milieu de son discours, d’un mouvement d’enthousiasme tel, qu’en un clin d’œil il eut renversé l’autel qui s’élevait près de la chaire, tandis que ses auditeurs brisaient les tableaux et déchiraient les images. Après avoir desservi pendant quelque temps l’église de Romain-Mottier, Lecomte ’ occupa, en 1558, la chaire d’hébreu de l’Académie ’ de Lausanne, et revint finir ses jours à Granson, où ses amis l’avaient rappelé dès 1557.’

LECOMTE (Louis), sculpteur français, né à Boulogne, près de Paris, en 1643, mort en 1695. 11.a exécuté la plus grande partie des sculptures qui ornent l’église de la Sorbonne, à Paris, .ainsi que des statues et des groupes pour l’embellissement de Versailles, notamment : Hercule, la Fourberie, Vénus et. Adonis, Zéphyre et Flore, etc.

LECOMTE (Florent), archéologue français, né vers le milieu du xviie siècle, mort à Paris en 1712. Uétait marchand de tableaux et avait acquis des connaissances variées en matière d art. Lecomte a publié, sous le titré de Cabinet des singularités d architecture, peinturé, sculpture et gravure (Paris, 1699-1700, 3 vol. in-12), un ouvrage recherché longtemps des amateurs pour les notions qu’il contient sur le caractère, les marques et le nombre des pièces des graveurs en renom1.Toutefois, ce livre n’est qu’une compilation indigeste, remplie d’anecdotes puériles et conuouvées. ’ ' ’

LECOMTE (Louis), jésuite et missionnaire français, né à Bordeaux vers le milieu du xvne siècle, mort en cette même ville en 1729. Il fut l’un des six mathématiciens envoyés en Chine, en 1785, par sa compagnie, et montra dans sa mission beaucoup d’habileté et une grande tolérance pour les superstitions’ que les néophytes chinois mêlaient aux notions du christianisme, suivant, en celaj les vues sagement intéressées de son ordre. Mais ses écrits furent censurés par la Faculté de théologie de Paris et la cour de Rome. Le parlement de Paris condamna même un de ses ouvrages au feule 6 août 1762. Quoi qu’il en soit, les Mémoires sur la Chine du P. Lecomte n’en sont pas moins’le livre le plus exact et le plus impartial que les missionnaires aient écrit sur l’empire du Milieu. On a de lui : Nouveaux mémoires sur l’état présent de la Chine (Paris, 1696-1701, — 3-vol. in-12), où il fait le panégyrique de la civilir sation chinoise ; Sur tes cérémonies de ta Chine (1700, in-12). On lui attribue we Lettre d’un missionnaire de la compagnie de Jésus (1697).

LECOMTE (Marguerite), femme graveur, née à Paris vers 1719, morte à la fin du xviii* siècle. Elle a gravé à l’eau-forte des tètes et des paysages, entre autres un portrait Au.Cardinal Alexandre Albani, des Papillons d’après nature et des vignettes pour une traduction de Gessner.

LECOMTE (Félix), sculpteur français, né

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à Paris en 1737, mort dans la même ville en 1817. Élève de Fulconet et de Vassé, il remporta le grand prix de Rome, et présenta, à son retour à Paris, une statue de Pliorbas qui le fit admettre à l’Académie royale de peinture et’dè sculpture. Ses autres ouvragés principaux sont : les Sept sacrements, bas-reliefs en terre cuite ; une Pietà pour la cathédrale de Rouen, et enfin une statue de'Fénelon, son chef-d’œuvre., Pendant la Révolution, qui ltii fit des loisirs forcés, Lecomte composa des Fables en vers, qui n’ont pas encore été publiées. En 1810, il lut nommé membre de la quatrième classe de l’Institut, et professeur en 181G. Il n’exerça ces dernières fonctions qu’une année, une attaque dé paralysie étant venue le frapper en 1817. -...’

LECOMTE (Pierre-Charles), • littérateur français, né à l’île de France, mort vers 1832.,-Il fut successivement maître de pension à. Versailles, employé dans les transports de l’armée (1792), puis dans les octrois de Paris. On lui doit un certain nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Tableau historique et géographique de la-France (1788, in-8°) ; l’Observateur impartial aux armées de la Moselle, des Antennes, de Sambre-et-AJeuse et du. Ithin (1797), ouvrage intéressant ; Mémorial anecdotique et impartial de la Révolution française, de 1800 a 1802 (3 vol. in-13) ; l’A’îprii du gouvernement anglais :(S05) ; lasHéros de l’armée de la foi, ou l’Influence du fanatisme en Espagne, pos’me en douze chants (lS28, in-8°), etc.

LECOMTE (Hippolyte), peintre français, né à Puiseaux (Loiret) en 1781, mort à Paris en. 1857. Élève de Regtiault et de Mongin, il débuta en 1804 par des paysages historiques, devint le beau-frère d’Horace Vernet, et, grâce k cet artiste, fut’chargé par l’État d’exécuter de nombreuses commandes. Nous mentionnerons, parmi les œuvres de ce peintre : le Départ des croisés’, qui figura longtemps k la. Malmaison ; Henri I Y et le paysan ; Blondôl racontant les exploits deltichard ;. les Quatre époques de la vie d’un cheval ; Quatre épisodes de la vie de Cinq-Mars ; Marche desanimaux au soleil couchant, etc., qui forment le contingent des morceaux de sa première manière, depuis 1804 jusqu’à 1833. Avant cette dernière époque, il avait déjà commencé la série de ses Datai Iles, que l’on voit k Versailles, et qui sont d’une médiocre valeur. Il y en a trente au moins, parmi lesquelles nous nous bornerons à citer : les Batailles de Cassel, de Nordlingen ; les Prises d’Oppenheinif de Landrtcies ; la Levée du siège d’Arras ; la Reddition de Mayence ; la Prise de Bredù ; le Combat de Salo ; la Prise dés relrancheinenls de la Corogne, etc. Il a exécuté dans le même palais’ plusieurs tableaux avec. M. Àlaux, entré autres le Passagédu mont Saint-Bernard..' -, ’ ", ’t||,

LECOMTE (Narcisse), graveur, né k Paris en 1794. Élève de Regnault, de Pauquet etde Frédéric Lignon, il entra ’de très-bonne heure à l’École des beaux-arts, où il se lit remarquer par de rares aptitudes pour la, gravure ; mais il ne put obtenir le prix de Rome. Son début au Salon de 1S22 fut très-. brillant. Un burin ferme, une véritable science, de la forme, une grande fidélité d’interpijétation le signalèrent a l’attention des peintres en vogue, dont plusieurs lui confièrent la reproduction de leurs œuvres les plus réussies. Citons, parmi les meilleures planches qu’il exposa k ce moment : l’Éducation d’Achille, la Sainte Famille et la Vierge à l’oiseau, de Raphaël ; le Tintoret peint par lui-même ; Mariusà' Minturnes ; la Vierge au coussin vert ; un superbe portrait’de Lamennais ; la Bohémienne annonçant la tiare à Sixte-Quint en-, faut ; six Petits Amours, etc.. Lors de l’Exposition de 1855, M. Lecomte exposa plusieurs gravures, notamment : la Vierge au voile, de Raphaël ; Dante.et Béatrice, à Ary Sehetlér ; mais, bien que ces œuvres fussent exécutées avec autant de talent que.de conscience, elles furent peu remarquées, l’artiste.n’ayant pas ! tenu compte des procédés nouveaux employés dans l’art de la gravure depuis quelques années. On doit encore k cet artiste un grand nombre de portraits et d’illustrations répandus dans des publications diverses.

LECOMTE (Pierre), régicide français, né dans le département de la Côta-d’Or en 1798, décapité k Paris le 8 juin 1846. Incorporé en 1815 dans les chasseurs de la garde royale, il lit en 1823 la campagne d’Espagne..En raison de son caractère taciturne et violent, on l’avait, au régiment, surnommé Pierre Lcdur. E11 1827, il alla, servir en Morèe, et.fut" nommé officier d’ordonnance du général Churoh. Rentré en’ France en 1829, il obtint une place de garde dans l’administration des forêts du duc d’Orléans, .et en 1837 fut élevé au grade de garde général. Son caractère ombrageux lui avait valu de nombreuses réprimandes, qui aboutirent en 1843 k une n’e : tenue d’appointements. Exaspéré de cette punition, Lecointe, qui se trouvait d’ailleurs dans une position embarrassée, donna sa démission, et se persuada que le coup qui le frappait venait du roi. La pensée lui vint, irrésistible, de tuer Louis-Philippe. Il se rendit donc à Fontainebleau, et le 16 avril 1846, au moment où le roi rentrait de promenade en voiture avec sa famille, Lecomte, monté sur un mur, tira sur la voiture deux coups de

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feu qui n’atteignirent personne. Arrêté immédiatement, il avoua son crime. Les débats

du procès s’ouvrirent devant la cour des pairs le 4 juin suivant. Me Duvergier, bâtonnier des avocats, défendait Lecomte ; M. Hébert, procureur général, soutint l’accusation. Lecointe fut condamné k la peino des parricides, et exécuté à la barrière Saint-Jacques quatre jours après le jugement.

LECOMTE (Jules), romancier, journaliste et auteur dramatique français, né à Boulognosur-Mer en 1814, mort à Paris en 1864. Fils d’un officier de marine, il suivit d’abord la même carrière, fit plusieurs voyages de long cours, parvint au grade de lieutenant, et, après six ans de service, vers 1832, il quitta la marine et chercha à se faire un nom dans la littérature. La vogue était alors aux ouvrages et aux. romans maritimes. Il débuta par un volume intitulé : Pratique de la pêche de la baleine (1833, in-8"), et par la Relation d’un naufrage sur les cales d Afrique (1833, in-S°) ; puis il fonda en 1834 des journaux et des recueils périodiques, le Navigateur, la Bévue maritime et la France maritime, dont le sort ne fut pas des plus brillants. Lecomte eut beaucoup à souffrir de la pauvreté, et c’est k cette période de souffrauce qu’il dut l’énergie avec laquelle il essaya de sortir et sortit, en effet, de l’obscurité et du dénùment. Son premier roman, l’Abordage, date do 1835. En 1837, il fit paraître, dans l’Indépendance belge, sous le pseudonyme de Von Eugeiywiu, des Lettres sur les écrivains français, qui firent grand bruit. Il y avait dans ce livre des indiscrétions et des piqûres cruelles, et Lecomte s’amassa ainsi bon nombre de haines, qui devaient plus tard prendre leur revanche. A la suite d’une affaire qui entachait son honneur, il dut quitter la France, passa en Italie et se fixa à Florence, De retour k Paris en 1848, il prit aussitôt une part active à la rédaction politique et littéraire de l’Indépendance belge, J dans laquelle il inaugura les Courriers de Paris, qui eurent un grand retentissement et attachèrent k son nom une

célébrité toute spéciale. Ces chroniques alertes, bourrées de révélations malicieuses, et d’abord signées d’un N mystérieux, piquèrent d’autant plus vivement la curiosité, .qu’un long espace de temps s’écoula ayant qu’on en connût l’auteur. On sut enfin le nom de l’écrivain, forcé de lever officiellement, en 1851, son masque anonyme, pour donner satisfaction au comte Bacciochi, qui avait demandé réparation.

En 1857 fut fondé le journal le Monde illustré ; Lecomte y écrivit la chronique hebr domadaire jusqu’k sa mort. Ses premiers articles furent signés du pseudonyme André ; plus tard, il signa de son vrai nom. En mourant, Lecomte a laissé des legs assez considérables k deux ou trois de- ses, confrères, qui suivent plus ou moins heureusement, la route qu’il leur a tracée. Outre les ouvrages déjà cités, on doit à Lecomte •.Dictionnaire pittoresque de là marine (1833, in-4») ; Y Ile de là Tortue (1837, 2 vol. in-8°) ; les Sriwglers (1838, 2 vol. in-8°) ; le Capitaine S’aboid (1S39, 2 vol. in-8°) ; la Femme pirate ; le Forban des Cyclades (1844, 3 vol. in-S°) ; les Pontons anglais (1850-1852, 5 vol. in-8«), roinans maritimes : les Fulies parisiennes (1840, 2 vol. in-S0)"» (a. Jeunesse orageuse'(1841, 2 vol. in-8°) ; la Marquise invisible ; l’Italie des gens du monde ; Venise, description littéraire, historique et artistique- (1845, 2 vol. in-8°) ; Parme sous Marie-Louise (1845, 2 vol. in-8°) ; la Charité à Paris (in-18) ; Secrets de famille.(in-18) ; le Perron de Tortoni (in-18) ; Histoire de la révolution de Février jusques et y compris le siège de Borne (1850, in-8°), signée du pseudonyme de J. Du Camp ; Histoire dél’année 1850 (1851, in-S°) ; Souvenirs de Vannééliés (1857, in-8"). Il préparait, dit-on, depuis longtemps, sous le titre, de Mémoires dû temps, une grande revue du. monde des lettres et des arts, projet qui n’a pas été suivi d’exécution. L^eomiea également abordé honorablement le théâtre. Son bagage dramatique se compose d’une traduction A’Oihet’lo (184t) ; le Paratonnerre (1840) ; les Eaux de Spa (1850) ; le Luxe (18DS ; Une loge d’Opéra (1863).

LECOMTE (Claude-Martin), général français, né à" Thionville vers 1818, fusillé h Paris le 18 mars 1871. Élève de Saint-Cyr et de l’École d’application d’état-major, il passa en Afrique, où il fit plusieurs campagnes, prit part k la guerre d’Orient, puis à celle d’Italie (1859), et fut alors promu lieutenant-colonel. Devenu colonel quelques années plus tard, il était depuis 1803 commandant en second du prytanée de La Flèche, lorsque éclata la guerre avec la Prusse en juiliet’1870. À la suite de nos premiers revers, Lecomte fut appelé k commander le îor régiment de marche, et reçut, le 3 septembre 1S70, le grade de général de brigade. En ce moment, Lecomte se trouvait k Paris. Placé sous les ordres supérieurs de Ducrot, il prit part pendant le siège k plusieurs sorties, notamment aux combats dé Chumpigny (2 déc), du Drancy et enfin de Montretout. Après la capitulation, il remplaça l’amiral Kieuriot de Langle comme commandant du 6e secteur, et il venait d’obtenir le commandement de l’Ecole de La Flèche, lorsqu’il reçut l’ordre do s’emparer, dans la nuit du 17 au 18 mars 1871, des canons que la garde nationale avait réunis sur la butte Montmartre, au moment