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en obtient est encore excellent et peut s’accommoder à toutes les sauces usitées.

Avant de tuer un lapin domestique, il faut avoir soin de lui faire manger des plantes aromatiques, qui lui donneront un fumet sauvage, ou bien ’ on mettra dans leur corps, après l’avoir vidé, un mélange de feuilles do bois de Sainte-Lucie réduites en poudre, avec des fleurs de mélilot, de thym et de serpolet, le tout de la grosseur d’une noisette, manié avec une égale quantité de beurre frais ; on en frottera l’intérieur du ventre et les cuisses de l’animal.

On doit toujours engraisser les mâles vers l’âge de six ans, époque.où ils perdent une partie de leur vigueur ; les femelles ne doivent pas dépasser l’âge de cinq ans.

La manière ordinaire de mer les lapins est vicieuse ; au lieu de leur donner, derrière la tête, un coup de poing, qui attire le sang dans le cou et l’y fait figer avec abondance, on devrait les saigner et les suspendre par les pattes de derrière, afin de faire écouler le sang ; alors la chair en serait plus blanche. — Chasse. Le lapin choisit de préférence pour son séjour les terrains secs et sablonneux coupés de bois et de prairies. Dans les moments de pluie, il reste dans son terrier ; mais, dès qu’il fait beau, il en sort, sans s’en écarter beaucoup, et se rend dans les fourrés voisins les plus épais. Cet animal craintif ne se hasarde guère à se rendre au gagnage (à la pâture) que pendant la nuit ; alors on le rencontre dans les champs, dans les prés, dans les taillis ; il ferme quelquefois l’entrée de sa demeure avec du sable, à l’une et à l’autre de ses sorties ou gueules opposées, lors’qu’il redoute quelque agression.

Poursuivi, le lapin court excessivement vite, mais sa vitesse ne dure pas ; c’est pourquoi, se sentant faible, il.cherche toujours à rentrer chez lui. C’est un animal des plus nuisibles, tant àcause des dégâts qu’il occasionne aux récoltes que par la rapidité avec laquelle il se multiplie.

La femelle fait chaque année de cinq à six portées, composées chacune de huit k dix petits, qui sont eux-mêmes en état de reproduire à l’âge de cinq à six mois, et comme le lapin vit environ huit ou neuf ans, il en résulte une multiplication extraordinaire de ce petit rongeur. Pline et Varron rapportent qu’une ville entière de l’Espagne fut détruite par le nombre incroyable de lapins qui s’étaient logés dans ses fondements. Un voyageur anglais assure qu’une paire de lapins ayant été transportée dans une île, il s en trouva G,000 au bout d’une année.

En 1663, la multiplication des lapins dans les forêts était telle, qu’une ordonnance royale prescrivit la destruction de ces animaux et ordonna aux ofticiers des chasses de détruire les terriers.

Dans les forêts de l’État, les gardes ont le droit de chasser les lapins en toute saison ; ils en font leur nourriture ordinaire.

Les lapins sauvages n’appartiennent à personne et ne deviennent propriété particulière que quand ils sont enfermés. Les lapins de . garenne appartiennent au propriétaire de la garenne ; ce dernier devient responsable des dégâts qu’ils causent aux terres voisines.

Dans une garenne fermée, l’action de fureter peut être, suivant les circonstances, considérée comme un vol, et toujours comme un délit de chasse.

C/tasse aux chiens courants. Cette chasse, dans un bois bien peuplé, offre un plaisir peu fatigant, car le lupin, avant de se terrer, tournei quelque temps dans la même enceinte, sans s’éloigner comme le lièvre.

Tandis que les chiens lancent ou relancent le gibier, le chasseur, immobile dans une clairière ou au passage d’une allée, l’attend en silence. Il ne doit en aucun cas se déranger, même pour prendre les devants, parce que le lapin, qui est toujours aux écoutes, ne manquerait pas de l’entendre et de s’éloigner.

Chasse avec bassets. Cette chasse a lieu la nuit. On bouche préalablement en silence les gueules des terriers, et on lâche un ou plusieurs bassets, qui quêtent et font lever la bête. Le chasseur a soin de n’accourir pour tirer l’animal que lorsqu’il entend aboyer les chiens, ce qui annonce que la poursuite est commencée.

Chasse au chien d’arrêt. Lorsqu’il fait beau temps, les lapins se tenant dans les fourrés les plus épais, le chien d’arrêt les fait lever comme des lièvres. On ne peut guère les tirer qu’au jugé, c’est-à-dire sans les voir, au travers des feuilles, en supposant leur présence d’après le mouvement des feuilles mêmes. C’est la chasse ordinaire des gardes des forêts, qui y acquièrent en peu de temps la plus grande habileté. « Lorsqu’on a entrevu la pièce, dit Deyeux, on préjuge, sur la lenteur ou sur la vitesse de sa course, le point qu’elle a dû franchir pour arriver où on la suppose, et l’on doit toujours tirer un peu en avant de cette place. Lorsqu’on n’a point vu la pièce, on tire sur le mouvement des herbes, sur l’agitation du feuillage, et toujours un peu en avant de ce mouvement.

Chasse à l’affût. Cette chasse se fait dans la belle saison, au moment des lapereaux, dont on détruit une grande quantité. Le chasseur se cache en un lieu où il peut se remuer à son aise ; il choisit un fossé ou un buisson, ou mieux un arbre sur lequel il grimpe ; il passe là les nuits à la belle étoile,

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en attendant que le gibier vienne se présenter à lui. Les chasseurs ont l’habitude de mettre un morceau de papier blanc sur le point de mire de leur fusil, afin d’ajuster plus sûrement dans l’obscurité.

Le chasseur se place aux environs des terriers, mais non trop près, car le lapin blessé y rentre, pour peu qu’il lui reste de vie, surtout s’il est jeune. « Tel lapin, dit De3’eux, qui, en plein bois, resterait sur le coup, gisant et découragé, de manière à ne pouvoir rien tenter pour sa fuite, s’il sent son terrier près de lui, puise dans sa douleur une force nouvelle, et se débat contre la mort avec un courage incroyable, dans l’espoir de rentrer dans son trou.

Lapin tué près du terrier N’est pas encor dans ton carnier. ■

À l’affût, on évite de tirer sur un lapin blotti ; on doit préférer le voir courir. Le plomb pénètre les membres développés et tendus de l’animal qui court ; celui qui est blotti présente un manchon élastique qui le garantit : il est rarement tué roide, et le plus ordinairement il rentre, après le coup, pour mourir au terrier.

Chasse au furet. On transporte ce petit animal, à jeun, dans les garennes, et, avant de l’introduire dans les terriers, on a soin de tendre des bourses à chaque gueule ; ces bourses sont de petits sacs à grandes mailles, dont l’orifice est muni d’une ficelle passée en coulisse, ficelle qui glisse et en ferme l’entrée ; les bourses, bien tendues, débordant les trous, sont solidement attachées à une branche ou à un piquet par la ficelle qui leur sert de cordon.

Le furet, qui porte des grelots à son cou, est introduit dans le terrier par une des gueules les plus fréquentées, gueule que l’on ferme aussi par une bourse ; toutes ces manœuvres s’exécutent sans bruit, car, pour peu que le lapin soit effrayé, il se laissera étrangler plutôt que de sortir de son terrier.

Dès que les lapins sentent le furet, ils fuient et donnent dans les bourses ; on les prend aussitôt et l’on retend de nouvelles bourses, pour le cas où d’autres lapins seraient restés dans le terrier.

Si le furet veut sortir et qu’on pense que tous les lapins n’ont pas quitté le terrier, on souffle au nez de l’animal, on lui jette du sable, afin de le faire rentrer.

Afin de ne pas fureter des terriers vides, on se fait suivre d un bon chien d’arrêt, qui ne manque pas de marquer au terrier, en grattant dans les trous fréquentés ou en arrêtant sur une des gueules.

Si le furet atteint un lapin, il le saisit à la gorge, suce le sang, et s’endort, repu, sur sa victime. Alors on cherche à le tirer de sa torpeur par un coup de fusil à poudre déchargé dans une gueule de la garenne ; mais si le bruit est infructueux, on attend que l’animal veuille bien revenir, ou bien il faut boucher tous les trous, et revenir le lendemain, dès l’aube, les déboucher et appeler le furet. On appelle fureter à blanc placer un furet dans un terrier sans en boucher les gueules, afin de tirer les lapins à leur sortie du trou. Les chasses avec furet ont lieu depuis trois heures après le lever du soleil jusqu’à deux ou trois heures avant son coucher, instants où les lapins sont dans leurs terriers. Au lieu d’employer un furet pour chasser les lapins de leur trou, on peut enfumer ces animaux de la même manière que le renard.

Battues. Un grand nombre de rabatteurs, foulant une enceinte, frappant chaque buisson, jettent des cris et font le plus de bruit possible, afin de lever le gibier et de le mener sous les coups des chasseurs placés à la lisière du bois ou au passage d’une allée. Les battues ont aussi pour but de faire tomber les lapins dans les panneaux. ’ — Pièges. On se sert, pour détruire les lapins, de panneaux et de collets ; ces derniers se placent près des embouchures des terriersj dans les coulées ou sentiers fréquentés, dans les passages des haies.

Lnpiii-Blanc (CABARET Du). Au mot CABA-RET, nous avons déjà donné sur cet établissement célèbre quelques détails que nous allons compléter ici.

La légende faisait remonter l’origine de ce tapis-franc célèbre à Pépin le Bref ; un de ses archers ayantprésentéau monarque unlapin blanc phénoménal, Pépin lui aurait donné, en retour, un privilège de cabaretier près de son palais (le Palais de justice actuel), et l’archer aurait pris pour enseigne ce lapin blanc. C’est là de la pure fantaisie ; aucune chronique, avant celle que l’on a forgée de nos jours, n’a daigné parler du cabaret du Lapin-Blanc ; il était cependant fort ancien et existait bien avant la Révolution. C’était un de ces nombreux repaires où les soudards, les filous et les filles se donnaient rendezvous, au milieu du dédale de la Cité, et sur lesquels la police tenait l’œil constamment ouvert. Le Lapin - Blanc fut surtout célèbre sous Louis-Philippe. Nous n’essayerons pas, après les Mystères de Paris, de reconstituer la physionomie du Lapin-Blanc de cette époque : l’écrivain nous l’a donnée au vif, complète, émouvante et sinistre, avec sa population de misérables et de filles publiques. Cette physionomie, le vieux, cabaret la conserva jusqu’à la révolution de 18^8, jusqu’au jour où de profondes saignées faites

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dans ce quartier (l’ouverture de la rue de Constantine avait déjà commencé l’œuvre) vinrent rendre impossible aux voleurs et aux assassins, éblouis par trop de lumière, le séjour de la Cité. Après le livre d’Eug. Sue, la chronique s’occupa de ce repaire ; la foule y vint, pour visiter des lieux si célèbres, et ne put qu’être désappointée. Le dernier propriétaire du Lapin-Blanc, le père Mauras, un Auvergnat qui se disait Bordelais, avait fait du vieux tapis-franc un cabaret vulgaire, aux murs blanchis à la chaux et au chlore, aux sièges de chêne brunis par l’usage, un cabaret propret enfin, rappelant mal la taverne enfumée des anciens jours, tenant du cabaret de barrière par ses tables et ses verres, et du chauffoir de prison par son gros poêle central et par ses habitués. Le père Mauras, fidèle a la légende, avait également placé au - dessus de son comptoir un lapin blanc, empaillé tant bien que mal, et qui la perpétuait. Un écrivain contemporain h consacré quelques lignes à l’aspect général et à l’ameublement du cabaret, tel qu’il exista jusqu’au jour de sa démolition. « Au-dessous du lapin, dit A. Delvau, sont des bocaux et des bouteilles renfermant les mystérieuses liqueurs avec lesquelles les gens qui ont soif essayent de remplacer le vin, comme on remplace l’or par le vert-de-gris. Tout autour de la salle sont des images : il n’y a pas un coin de mur, grand comme la main, qui n’en soit couvert. On y voit des dessins représentant les différentes scènes des Mystères de Paris, des portraits de représentants du peuple à côté de charges de Diogène, saint Eloi et M. Eugène Sue, une Vierge et une Céleste Mogador, Estelle et Némorin, M. ûrémieux et Pierre Dupont, Fualdès et Taglioni, etc. On y voit même un buste de Brutus, avec des lunettes et un chapeau de jardinier, regardant gravement le lapin blanc et sa faveur rouge. > Le LapinBlanc a disparu en 1864.

LA PINEL1ÈRE (Guérin de), poète français, né à Angers vers 1605, mort à Paris vers 1640. On ne sait rien de sa vie. Il a publié : le Parnasse ou le Critique des poètes (Paris, 1635, in-12), petit livre satirique dans lequel on trouve de la verve et des traits comiques ; Hippolyie (Paris, 1635, in-12), tragédie imitée de Sênèque, suivie de, quelques poésies de l’auteur.

LAPINER v. n. ou intr. (la-pi-né — radlapin). Mettre bas, en parlant de la lapine : Le femelle a lapiné ce matin.

LAPINIÈR.E s. f. (la-pi-niè-re — rad. lapin). Endroit où l’on élève des lapins : Construire une lapiniere.

LAPIO, bourg et comm. du royaume d’Italie, prov. de la Principauté Ultérieure, district et à 15 kilom. N.-E. d’Avellino, sur une colfine ; 2,309 hab.

LAPIS s. m. (la-piss — mot lat. qui signif. pierre). Miner. Substance minérale précieuse, d’une belle couleur bleue : Des colliers de Lapis et d’or. Oit fait avec le lapis mis en poudre un bleu gui s’appelle outremer. (Acad.) Il On dit

aussi LAPIS -LAZULI, LAPIS ORIKNTAL et LAZU litb. Il Lapis du Vésuve, Substance d’un beau bleu qu’on trouve parmi les matières anciennement rejetées par le Vésuve, et qui a une ressemblance frappante avec le lapis-lnzuli : Le lapis du Vésuve est une variété de haûyne. Il Lapis serpentis, Ammonite, il Lapis stellaris, Astrée ou astroïte. il Faux lapis, Azurite compacte.

— Comm. Genre d’indiennes a. fond bleu.

— Adjectiv. Qui est de la couleur du lapis : Couleur lapis.

— Encycl. Miner. Le lapis est un silicate de sodium, de calcium et d’aluminium, mêlé avec un composé sulfuré de sodium. On le rencontre quelquefois en dodécaèdres rhomboïdaux, présentant un clivage dodécaédrique imparfait ; mais, le plus souvent, il est en masse compacte. Sa dureté égale 5,5, sa densité varie de 2,38 à 2,45 ; son éclat est vitré ; sa couleur est d’un beau bleu. Il est tantôt opaque, tantôt translucide. La fracture en est inégale. Au chalumeau, il fond en un verre blanc ; calciné, puis réduit en poudre, il perd sa couleur et prend alors la consistance de la gélatine dans l’acide chlorhydrique. Les analyses du lapis ont démontré que ce n’est point là un minéral d’une composition définie, mais un mélange, conclusion qui se trouve corroborée par son apparence et sa structure physique. Il est, par conséquent, tout à fait inutile de chercher à représenter sa composition par une formule. Lorsqu’on examine au microscope des tranches milices de ce minéral, on s’aperçoit que la matière colorante bleue est distribuée sur un fond blanc. La composition de l’outremer artificiel (le lapis a aussi reçu le nom A’outremer) rend probable que la matière colorante du minéral naturel est, soit un polysulfure de sodium, soit un composé de protosulfure et de polythionate de sodium. Le lapis se trouve ordinairement dans le granité ou dans le calcaire cristallin. On le retire surtout de la Chine, de la Sibérie et de la Boukharie. Les échantillons de cette substance renferment souvent des écailles de mica et des pyrites. Sur les bords de l’Indus, on le rencontre disséminé dans un calcaire grisâtre. Les variétés les plus riches en couleur sont très-estimées pour la fabrication des vases de prix et

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des objets d’ornement en général. On l’emploie aussi dans les manufactures de mosaïques. En poudre, il’ constitue la matière colorante, riche et durable, nommée outremer.

— Comm. Les lapis sont des indiennes obtenues par réserves mordancées. Lorsqu’on veut produire des dessins colorés sur un fond bleu, on introduit des mordants dans la réserve, puis, au sortir de la cuve à indigo, on lave la pièce pour enlever la réserve et on la teint dans un bain de garance ou de quercitron, selon la couleur qu’on veut obtenir. Quelquefois aussi on introduit dans la réserve des sels qui, devant se trouver plus tard en présence de certains autres, produiront sur le fond bleu des dessins colorés. Par exemple, si l’on ajoute à la réserve des sels de plomb et qu’on passe ensuite la toile, au sortir de la cuve, en bleu dans un bain de chromate de potasse, on aura des dessins jaunes.

LAPIS (Gaetano), peintre italien, né à Cagli (Ombrie) en 1703 ou 1705, mort à Rome en 1776. Ce peintre, à peu près ignoré, et dont les œuvres ne sont guère connues que des artistes, mérite cependant quelque attention. Né en plein xviiis siècle, il sut néanmoins se soustraire à l’influence de l’art français, qui porta le dernier coup à la peinture italienne, depuis si longtemps en décadence. On ignore s’il eut un maître ; mais on voit par ses tableaux qu’il dut, dans sa jeunesse, faire une étude sérieuse de l’antique, et cela à une époque où les chefs-d’œuvre de l’ancienne Grèce étaient ridiculisés avec esprit, il est vrai, mais avec peu de bon sens. En adoptant une pareille voie, Lapis ne pouvait devenir un peintre à la mode ; aussi vivait-il dans un isolement à peu près absolu. Quelques amateurs sérieux s’émurent cependant de voir se perdre dans l’ombre un talent vraiment distingué, et ils prcourèret à Lapis l’occasion de se produire. C’est ainsi qu’il fut chargé de peindre le plafond d’une salle de bain, au palais Borghèse. Cette fresque, qui a pour sujet la Naissance de Venus, esc d’une élégance de forme, d’une élévation d’idée, qui furent d’autant plus remarquées qu’elles tranchaient davantage avec la manière des peintres de l’époque. Lapis peignit ensuite, pour la ville de Pérouse, un tableau qu’on voit encore dans l’église Santo-Bernardino ; il représente la Madone au milieu des saints A ndrë, JeanBaptiste et Bernardin. Cette œuvre, d’une exécution timide, pénible et malhabile, est pleine néanmoins de qualités sérieuses. La Madone est une bonne figure, jeune et gracieuse, d’un modelé finement et franchement accusé. Amples, légères et simples, les draperies rappellent peut-être un peu trop Raphaël et Léonard de Vinci ; mais elles sont traitées avec tant de conscience et de soin, elles ont tant d’allure, qu’on oublie les maîtres qui les ont inspirées. Plus tard l’artiste se retira dans sa ville natale, où il peignit quelques tableaux, parmi lesquels il faut signaler la Cène, la Nativité et le Saint André d’Avellino, qui ornent la cathédrale.

LAPISE (Joseph de), seigneur de Maucoil, historien français, né à Urange vers 1589, mort en 1648. D’abord notaire, il devint ensuite garde des archives et greffier du parlement d’Orange. On lui doit : Tabteau de l’histoire des princes et principauté d’Orange, divisé en quatre parties, selon les quatre races qui y ont régné depuis 793 (La Haye, 1040, in-fol.), ouvrage rempli de fastidieuses digressions, mais qui est néanmoins encore recherché, tant à cause de sa rareté que des gravures qu’il contient.

LAPIS-LAZULI s. m. (la-piss-la-zu-li). Miner. V. LAPIS.

LAP1SSE (Pierre-Belon, baron de SainteHélènk), général français, né à Lyon en 1762, mort en 1810. Entré de bonne heure dans l’armée, il servit de 1780 à 1783 en Amérique, et, sous la République, fut d’abord employé en Corse et en Italie. Nommé chef de la 36e demi-brigade à l’armée du Danube, il eut une part glorieuse à la bataille de Zurich et y conquit le grade de général, JSous l’Empire, il se distingua pendant les campagnes de Prusse et de Pologne, fut créé général de division en 1806, et passa, en 1808, à l’armée d’Espagne. Sa conduite au siège de Madrid lui valut le titre de baron de 1 Empire (1808). Deux ans plus tard, il fut blessé mortellement à la bataille de Talavera de la Reyna. Un décret impérial, qui ne fut jamais exécuté, ordonna que sa statue serait placée sur la place de la Concorde.

LAP1SSE (Anne-Pierre-Nicolas de), général fiançais, né à Rocroy en 1773, mort en 1850. Il se signala dans la Belgique en 1792 et 1793, prit part à la défense de Valenciennes, fut arrêté après la reddition de cette ville, et ne sortit de prison qu’à la suite du 9 thermidor. Il fit la campagne d’Italie en 1800, fut chargé, sous l’Empire, des travaux de fortification d’Ostende, de Maubeuge, de Mayence et de Cassel ; de ceux du Havre et de Verdun, sous la Restauration, et remplit les fonctions d’inspecteur de son arme de 1831 à 1835, époque de sa retraite.

LAP1THES, peuples de la Thesssalie, qui habitaient les bords du Pénée, d’où ils avaient chassé les Perrhèbes. Ces peuples sont fameux dans l’antiquité mythologique pour leur habileté à manier et à dresser les eue-