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— pop. tôt., 2,771 hab. L’arrondissement comprend 6 cantons, 75 communes, et 87,440 hab. Justice de paix. Le tribunal de lro instance siège à Cusset. Fabriques de toiles, chaussures de pacotille ; moulins, tuileries, fours à chaux. La ville est dominée par un coteau qui porte a son sommet le château des sires de la Palisse. Ce château, flanqué de tourelles et classé parmi les monuments historiques, est une imposante construction du xiv« siècle. « Les fenêtres de la façade principale, dit M. Jolimont ([’Allier pittoresque), sont ornées de chambranles élégamment profilés, et de petites figures en encorbellement, qui soutiennent des écussons aux armes des La Palisse et des Guiche. L’intérieur présente encore diverses salles avec riches plafonds, dont l’un est comparable au magnifique plafond de la galerie de Diane à Fontainebleau ; dans d’autres appartements, les poutres et les solives sont ornées d’arabesques légères aux éclatantes couleurs. On voit encore, dans quelques salles, les portraits de plusieurs seigneurs ou dames du lieu. » La chapelle, qui date du xvio siècle, tombe en ruine ; elle renfermait autrefois le»tombeaux, de la famille de La Palisse. La façade principale présente une charmante rosacé, de délicieuses fenêtres ogivales et des niches délicatement sculptées..Dans le parc se voient des fragments de statues, de bas-reliefs et d’écussons qui exercent la sagacité des archéologues.

Le château de La Palisse, qui commandait la route de Paris à Lyon, fut autrefois une redoutable position militaire. Occupé primitivement, par la famille do La Palisse, il passa aux mains des de Vienne, puis en celles des Chàtillon, des Bourbon, des La Guiche et des Ghabannes ; ces derniers le possédèrent jusqu’à la Révolution, époque où il fut pillé, et où le domaine, un’ des plus riches de la contrée, fut morcelé et vendu. Avant l’établissement du chemin de fer de Lyon et Clermont, La Palisse tirait encore-quelque animation du transit des voyageurs et des marchandises vers Roanne, Saint-Étienne, Lyon, etc., etc. Aujourd’hui, la prospérité de cette ville est fort compromise, et la vie semble s’en être retirée. Son marché aux grains, qui approvisionnait naguère une grande partie du Forez, s’est cependant maintenu dans une-certaine limite. Le sol du canton, bien que montueux, est très-fertile dans les parties basses. A 1 kilom. de la ville, le chemin de fer du Bourbonnais franchit la vallée de la Bèbro, sur un beau viaduc composé de huit arches de 14 mètres d’ouverture.

La l’nlisso (mONSIKUE DE), vieille chanson populaire, rajeunie au xvmo siècle par La Monnoye. On ne connaît plus de la chanson primitive, composée probablement peu de temps après la bataille do Pavie par les soldats, qu’un seul couplet ;

Monsieur d’La Pnlice est mort, Mort devant Pavie ;

Un quart d’heure avant sa mort, Il était encore en vie. Cela voulait dire que, jusqu’à, sa dernière heure, le vaillant capitaine avait combattu. La naïveté des deux derniers vers donna, par la suite, l’idée de la chanson comique, à laquelle chaque «âge a ajouté quelques nouveaux couplets. L’intention première n’était donc pas satirique, et il est difficile de savoir pourquoi on a cherché à ridiculiser ainsi un de nos plus vaillants capitaines. Quelques chercheurs, rencontrant des exemplaires de la chanson avec le nom de M. de La Galice, au lieu de La Palisse, croient qu’il s’est opéré une substitution d’un nom h. un autre, depuis le dernier siècle ; mais on la trouve, avec le nom de La Palice ainsi orthographié, dans les.œuvres de La Monnoye (1770), qui en est réputé l’auteur. Il n’en a composé qu’une douzaine de couplets, qui ont été pris pour thème, et sur lesquels chaque génération a brodé.

La voici aussi complète que nous avons pu nous la procurer, en réunissant tous les couplets connus des divers exemplaires anciens et modernes. L’air est un vieux noiil, noté sous le no G92 de la Clef du caveau.

PREMIER COUPLET.

Messieurs, vous plaît-il d’ouïr L’air du fameux La Palisse ? Il pourra vous réjouir, Pourvu qu’il vous divertisse.

DEUXIÈME COUPLET.

La Palisse eut peu de bien Pour soutenir sa naissance, Mais il ne manqua de rien Des qu’il fut dans l’abondance.

TROISIÈME COUPLET.

Bien instruit dès le berceau, Jamais, tant il fut honnête, °

Il ne mettait son chapeau Qu’il ne se couvrit la iête.

QUATRIÈME COUPLET.

II était affable et doux, De l’humeur de feu son père, Il n’entrait guère en courroux Si ce n’est dans la colère.

CINQUIÈME COUPLET.

Il buvait tous les matinB Un doigt tiré de la tonne, Et, mangeant chez ses voisins, Il s’y trouvait en personne.

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SIXIÈME COUPLET.

Il voulait, dans ses repas. Des mets exquis et fort tendres, Et faisait son mardi gras Toujours la veille des Cendres.

SEPTIÈME COUPLET.

Ses valets Étaient soigneux De le servir d’andouillettes. Et n’oubliaient pas les œufs, ijurtout dans les omelettes.

HUITIÈME COUPLET.

De l’inventeur du raisin Il révérait la mémoire, Et pour bien goûter le vin Jugeait qu’il en fallait boire.

NEUVIÈME COUPLET.

Il disait que le nouveau Avait pour lui plus d’amorce, Et moins il y mettait de l’eau, Plus il y trouvait de force.

DIXIÈME COUPLET.

Il consultait rarement lîippocrate et sa doctrine, Et se purgeait seulement ’

Lorsqu’il prenait médecine.

ONZIÈME COUPLET.

Il aimait a prendre l’air Quand la saison était bonne, Et n’attendait pas l’hiver Pour vendanger en automne.

DOUZIÈME COUPLET.

Il épousa, ce dit-on,

Une vertueuse dame. *"

S’il avait vécu garçon.

Il n’aurait pas eu de femme.

TREIZIÈME COUPLET.

11 en fut toujours chéri. Elle n’était point jalouse. Sitôt qu’il fut son mari, Elle devint son épouse.

QUATORZIÈME COUPLET.

D’un air galant et badin, 11 courtisait sa Caliste, Sans jamais être chagrin Qu’au moment qu’il était triste.

QUINZIÈME COUPLET.

Il passa près de huit ans . Avec elle, fort a l’aise. Il eut jusqu’à huit enfants. C’était la moitié de seize.

SEIZIÈME COUPLET On dit que, dans ses amours, Il fut caressé des belles, Qui le suivirent toujours Tant qu’il marcha devant elles.

DIX-SEPTIÈME COUPLET.

Il brillait comme un soleil, Sa chevelure était blonde. 11 n’eut pas eu son pareil, S’il eût été seul au monde.

DIX-HUITIÈME COUPLET.

11 eut des talents divers : Même on assure une chose, Quand il écrivait en vers, Il n’écrivait pas en prose.

DIX-NEUVIÈME COUPLET.

En matière de rébus, Il n’avait pas son semblable. Il eût fait des impromptus, S’il en eût été capable.

VINGTIÈME- COUPLET. *"

Il savait un triolet Bien mieux que sapatenotre. Quand il chantait un couplet, 11 n’en chantait pas un autre.

VINGT ET UNIÈME COUPLET.

Il expliqua doctement La physique et la morale. Il soutint qu’une jument Est toujours une cavale.

VINGT-DEUXIÈME COUPLET.

Par un discours sérieux, 11 prouva que la berlue Et les autres maux des yeux Sont contraires à la vue.

VINGT-TROISIÈME COUPLET.

Chacun alors applaudit À sa science inouïe ; Tout homme qui l’entendit "N’avait pas perdu l’ouïe.

VINGT-QUATRIÈME COUTLET.

11 prétendit en un mois Lire toute l’Écriture, Et l’aurait lue une fois S’il en eût fait la lecture.

VINuT-CINQUlÈME COUPLET.

Par son esprit et son air, Il s’acquit le don de plaire. Le roi l’eût fait duc et pair S’il avait voulu le faire.

VINGT-SIXIÈME COUPLET.

Mieux que tout autre il savait À la cour jouer son rôle, Et jamais, lorsqu’il buvait, Ne disait une parole.

VINGT-SEPTIÈME COUPLET.

Lorsqu’on sa maison des champs 11 vivait libre et tranquille, On aurait perdu son temps De le chercher à la ville.

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VINGT-HUITIÈME COUPLET.

Un jour il fut assigné Devant un juge ordinaire. S’il eût été condamné, Il eût perdu son affaire.

VINGT-NEUVIÈME COUPLET.

11 voyageait volontiers, Courant par tout le royaume. Quand il était à. Poitiers 11 n’était pas à Vendôme.

TRENTIÈME ’COUPLET.

Il se plaisait en bateau, Et, soit en paix, soit en guerre, Lorsqu’il voyageait par eau, Ce n’était jamaiB sur terre.

TRENTE ET UNIÈME COUPLET.

Un beau jour s’étant fourré Dans un profond marécage, Il y serait demeuré S’il n’eût pas trouvé passage.

TRENTE-DEUXIÈME’COUPLET.

Il fuyait assez l’excès, Mais dans les cas d’importance, Quand il se mettait en frais, H se mettait en dépense.

TRENTE-TROISIÈME COUPLET.

Dans un superbe tournoi, Prêt a fournir sa carrière. Il parut devant le roi, I ! n’était donc pas derrière.

TRENTE-QUATRIÈME COUPLET.

Monté sur un cheval noir, Les dames le reconnurent. Et c’est la. qu’il se lit voir À tous ceux qui l’aperçurent.

TRENTE-CINQUIÈME COUPLET.

Mais bien qu’il fût vigoureux, Bien qu’il fit le diable a quatre, 11 ne renversa que ceux Qu’il eut l’adresse de battre.

TRENTE-SIXIÈME COUPLET.

Au piquet, par tout pays, Il jouait suivant sa pente, Et comptait quatre-vingt-dix Lorsqu’il faisait un nonante.

TRENTE-SEPTIÈME COUPLET.

11 savait les autres jeux Qu’on joue h l’Académie, Et n’était pas malheureux Quand il gagnait la partie.

TRENTE-HUITIÈME COUPLET.

On s’étonne avec raison D’une chose très-commune, C’est qu’il vendit sa maison : 11 fallait qu’il en eût une.

TRENTE-NEUVIÈME COUPLET.

Il choisissait prudemment De deux choses la meilleure. Et répétait fréquemment Ce qu’il disait a toute heure.

QUARANTIÈME COUPLET.

Il fut, à la vérité, Un danseur assez vulgaire, Mais il n’eût pas mal chanté ^S’il avait voulu se taire.

QUARANTE ET UNIÈME COUPLET,

11 eut la goutte, à Paris ; Longtemps cloué sur sa couche. En y jelant les hauts cris. Il ouvrait bien fort la bouche.

QUARANTE-DEUXIÈME COUPLET.

On raconte que jamais

Il ne pouvait se résoudre

A charger ses pistolets

Quand il n’avait pas de poudre.

QUARANTE-TROISIÈME COUPLET.

On ne le vit jamais las Ni sujet a la paresse ; Tandis qu’il ne dormait pas, On tient qu’il veillait sans cesse.

QUARANTE-QUATRIÈME COUPLET.

C’était un homme de cœur, Insatiable de gloire ; Lorsqu’il était le vainqueur. Il remportait la victdire.

QUARANTE-CINQUIÈME COUPLET.

Les places qu’il attaquait À peine osaient se défendre, Et jamais il ne manquait Celles qu’on lui voyait prendre.

QUARANTE-SIXIÈME COUPLET.

Un devin, pour deux testons. Lui dit d’une voix hardie Qu’il mourrait de la les monts, S’il mourait en I.ombardie.

QUARANTE-SEPTIÈME COUPLET.

JI y mourut, le héros ; Personne aujourd’hui n’en doute. Sitôt qu’il eut tes yeux clos, À l’instant il n’y vit goutte.

QUARANTE-HUITIÈME COUPLET.

Il fut, par un triste sort, Blessé d’une main cruelle ; On croit, puisqu’il en est mort, Que la plaie était mortelle.

QUARANTE-NEUVIÈME COUPLET.

Regretté de ses soldats 11 mourut digne d’envie, Et le jour de son trépas Fut le dernier de sa vie.

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CINQUANTIÈME COUPLET.

Il mourut le vendredi. Le dernier jour de son fige ; S’il fût mort le samedi, Il eût vécu davantage.

CINQUANTE ET UNIÈME ET DERNIER COUPLET.

J’ai lu, dans les vieux écrits Qui composent son histoire, Qu’il irait en paradis S’il n’était en purgatoire. LA PALME (Marc d’Alvehny de), érudit français, né à Carcassonne en 1711, mort il Paris en 1759. Il entra dans les ordres, so rendit h Paris vers 1730, s’y fit des amis, obtint une pension de 1,000 livres, et fut, de 1752 jusqu’à sa mort, un des rédacteurs les plus distingués et les plus spirituels du Journal des savants. Une attaque d’apoplexie l’emporta à l’âge de quarante-huit ans. «1 /esprit, le jugement, le savoir, la sagacité, dit Fréron, caractérisent les différents morceaux, sortis de sa plume ; mais son style n’est pas assez naturel, assez facile ; il est serré, concis, abstrait, pénible et recherché. »

LAPARA DE FIEUX (Louis), général français, né dans les environs d’Aurillac en 1051, mort en 1700. Il entra au service en 1GG7 avec le grade d’enseigne, devint, en 1G70, lieutenant du génie et employé à l’armée de Hollande, et figura à. presque tous les sièges qui marquèrent cette campagne. Blessé à celui de Saint-Guislain, il obtint le gouvernement de cette place, et, plus tard, sur la recommandât ion expresse deVauban, fut nommé brigadier des armées du roi (1G93), maréchal de camp et enfin lieutenant général (1704). Après avoir encore dirigé en chef le siège do plusieurs villes importantes, telles que Suse, Carmagnole, Montmélian, Bruxelles et Valence, il fut tué, en 170G, à celui de Barcelone.

LAPAUIÎLLI (François), architecte et ingénieur italien, né à Cortone en 1521, mort en 1570. Après avoir été chargé de diriger des travaux de fortification à Givita-Veechia et à Malte, il entra au service de la répubiquo de Venise et concourut à la défense de Candie. Par la suite, il se rendit à Rome, où Michel-Ange l’employa dans les travaux de Saint-Pierre.

LAPÀROCÈLE s. m. (la-pa-ro-sè-te — du gr. lapura, flanc, région lombaire ; kêlé, tumeur). Patuol. Hernie lombaire, en dehors de la masse charnue du sacro-spinal.

LAPAROCÈRE s. m. (la-pa-ro-sè-re — du gr. laparos, grêle ; keras, antenne). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères.do la famille des charançons, comprenant quatre espèces qui habitent le Portugal et 1 lie de Ténériffe.

LAPAROTOMIE s. f. (la-pa-ro-to-mt — du gr. lapura, liane ; lomê, section). Chir. Incision du flanc,

LAPATHIFOLIÉ, ÉE adj. (la-pa-ti-fo-li-é — du lat. liipathum ; gr. lapathon, patience ; folium, feuille). Bot. Qui a les feuilles semblables à celles de la patience.

LAPATHINE s. f. (la-pa-ti-ne — du lat. lapât hum ; gr. lapathon, patience). Chim. Principe amer de la racine de patience.

LAPATHUM s. m. (la-pa-tomm — mot lût. formé du gr. lapathon, môme sens). Bot. Nom scientifique de la patience.

LA PAUSE (J. de Plantavit dk), érudit et prélat français, né dans le Gèvnudan 6n 1570, mort en 1G51. Il était issu d’une famille illustre d’Italie, les Strozzi ; son aïeul maternel portait le nom, devenu depuis si glorieux, d’Assas. Il abjura la religion de sa famille, le protestantisme, fut employé par Paul V dans les négociations qui mirent fin aux contestations du saint-siége avec la république do Venise, devint aumônier do Mario de Médicis, puis d’Elisabeth de France, reine d’Espagne, prit une part active h. la révolte de Gaston d’Orléans et du maréchal de Montmorency, et fut du nombre des prélats du Languedoc exceptés de l’amnistie ; mais il désarma Richelieu par de basses soumissions et obtint sa gru.ee. Depuis, il s’occupa exclusivement de travaux littéraires. On a de lui un grand Dictionnaire de la langue hébraïque, contenant les synonymes, les rapports ou les différences avec le chaldéen et le syriaque, l’étymologie dos mots grecs, latins, français, etc. (Toulouse, 1044-1645).

LAPCHA s. m. (la-pcha). Art culin. Mets russe consistant en une pâte où il entre de la viande, des œufs, du beurre et du miel.

LAPE, ÉE (la-pé) part, passé du v. Laper : Boisson latke par un chien.

LAPEMENT s. m. (la-pe-man — rad. laper). Action de laper.

LAPÉMIS s. m. (la-pé-miss — du gr. lapé, pituite ; émus, tortue). Erpét. Genre de reptiles ophidiens.

LAPÈiV’E (Biaise-Jean-François-Edounrd), général français, né en 1790, mort à Saint-Gaudens an 1854. Élève de l’École polytechnique, il en sortit dans l’artillerie (1809), prit part aux dernières campagnes de l’Empire, devint, sous la Restauration, sous-directeur do la manufacture d’armes de Tulle, et fut promu chef d’escadron en 1S30. Après avoir été commandant supérieur de Bougie et s’être battu eu Afrique, Lapène reçut lo grade