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conscription électorale, sur la rive gauche do la Stura ; 2,208 hab.

LANZONE, gentilhomme milanais duxic siècle. Il se mit, en 1041, à la tète (lu parti populaire contre la noblesse, qu’il chassa des maisons fortifiées qu’elle occupait dans la ville de Milan ; il sut ensuite intimider ses adversaires, en les menaçant de l’intervention de l’empereur Henri III, et les força à reconnaître fa constitution qu’il avait donnée à la nouvelle république, dont il devint le premier magistrat, après en avoir été le fondateur.

LANZONI (Joseph), médecin et philologue italien, né à Ferrare en 1663, mort dans la même ville en 1730. Il professa la philosophie dans sa ville natale, de 1696 jusqu’à sa mort. C’était un remarquable érudit, qui croyait médiocrement au pouvoir de la médecine. Il faisait partie dé la plupart des sociétés savantes de l’Italie et n’eut pas moins de dix-sept enfants. Parmi ses ouvrages, réunis sous le titre d’Opéra omnia (Lausanne, 1738, 3 vol. iti-4t«), nous citerons : Cilrotogia curiosa (Ferrare, 1690) ; De balsamationc cndaverum (Ferrare, 1698) ; De usu tabaechi (Ferrare, 1702).

LAOBÉS, race particulière de la Sénégambie, qu’on ne saurait mieux comparer qu’à nos Auvergnats ou à nos Savoyards. Ils remplissent des fonctions de peu d’importance, mais ils savent se rendre utiles. Ilsneyivent pas en corps de nation, ils n’ont point de patrie, mais vont s’établir sur tous les points où ils croient pouvoir exercer leur industrie. Ils sont alternativement potiers, tisserands, manœuvres, coupeurs de bois, oiseleurs, guides, etc. Personne ne songe à leur faire concurrence dans certains métiers, peu estimés des autres noirs. Ils sont d’un caractère généralement doux, et laborieux. Sans être précisément idolâtres, ils ne sont pas mahométans. Gomme les Griots et autres peuplades africaines, ils ont le culte des grisgris, et ne s’allient qu’entre eux. Ils sont surtout expellents à conduire les caravanes et les’ expéditions, et c’est principalement en cette qualité qu’on les emploie. Ils sont d’une grande habileté dans la chasse aux oiseaux, que l’on exporte beaucoup à cause de la beauté de leur plumage, et ils font preuve, dans ce métier difficile, d’une patience étonnante. Ils tendent des filets qui se rabattent, comme ceux dont on fait, usage en France, et placent un appeau au milieu avec du grain : ils attendent patiemment des heures entières, derrière un buisson, le moment de tirer leur corde.

LAOCOON, fils de Priam et d’Hécube, suivant les uns, frère d’Anchisa, suivant les autres. Il était prêtre d’Apollon ou de Neptune. Voyant les Troyens prêts à faire entrer dans Troie le fameux cheval de bois que les Grecs avaient laissé sur le rivage, il s’éleva avec force contre cette résolution, et dépeignit cette machine à ses concitoyens comme 1 instrument de leur perte prochaine ; mais les Troyens, aveuglés, dédaignèrent le sage conseil de Laocoon, et regardèrent son action comme une impiété. Quelques instants après, survint la catastrophe.

La poésie et la sculpture ont rivalisé entre elles pour rendre d’une façon saisissante cet épisode de l’histoire de Troie, et ont produit deux chefs-d’œuvre : la description de Virgile au Ile livre de ('Enéide, et le groupe connu sous le nom de Laocoon.

Sauf sur le fait précis de la mort du prêtre de Neptune et de ses deux fils, qui périrent enlacés par deux énormes serpents, les traditions antiques sont assez vagues. Homère n’a point parlé de Laocoon ; Lycophron, dans son Âlexandra (250 av.’J.-C.), et Apollodore d’Athènes, dans sa Chronologie (uoav. J.-C), en ont dit seulement quelques mots ; Virgile a puisé son épisode à des sources qui nous sont inconnues. Il nous montre le grand prêtre de Neptune s’opposant à l’entrée du cheval de bois qui devait causer la ruine d’Ilion, et lançant dans les lianes de l’animal une javeline qui en fit résonner les profondeurs. Sa mort, dans d’horribles souliïances, fut la punition que lui envoyèrent les dieux favorables aux Grecs. Traduisons le récit de Virgile : « Laocoon, désigné par le sort pour servir de prêtre à Neptune, immolait un énorme taureau, près de l’hôtel du dieu, pnisolennellement. Or, voici que de Ténôdos, a

travers la mer tranquille, deux serpents... j’en frissonne encore... s’allongent sur la mer, et, déroulant leurs anneaux immenses, se dirigent, d’un mouvement égal, vers le rivage ; leurs poitrines dressées contre les vagues et leurs crêtes sanglantes dominent les ondes ; le reste de leur corps, par derrière, se traîne, et leur croupe immense se recourbe en replis tortueux. Uh grand bruit se fait dans l’élément salé, qui écume ; déjà ils avaient pris terre ; les yeux ardents, pleins de sang et de flammes, ils agitaient, dans leur gueule béante, les dards sifflants de leur langue. Pâles, à cette vue, nous fuyons de tous côtés ; eux, d’une marche assurée, se dirigent vers Laocoon et d’abord l’un et l’autre monstre, s’enroulant autour des faibles corps des deux enfants, enlacent leurs victimes, dont ils déchirent les membres misérables. Puis, ils saisissent le père lui-même, qui accourait k leur secours, quelques javelots a-la main ; ils le lient do spirales énormes, et, après l’avoir entouré deux fois par le milieu du corps,

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après avoir doublé sur son cou leurs anneaux d écailles, ils le dépassent encore de toute la tête et de leur encolure élevée. Lui alors, ses bandelettes toutes couvertes de bave et de noir venin, essaye d’écarter avec ses mains les nœuds puissants qui l’étouffent et pousse vers le ciel des cris épouvantables, tels que les mugissements d’un taureau qui fuit, blessé, l’autel, et secoue la hache mal assurée. »

Malfilâtre, dans une pièce de vers bien connue, a imité le magnifique récit du poète latin, et, dans quelques endroits, a réussi à se mettre sur la même ligne que son modèle.

Le dramatique épisode de Laocoon est un de ceux qui ont laissé les traces les plus profondes dans toutes les littératures. Dans l’antiquité, il a donné naissance au groupe fameux dont nous parlons ci-après.

Laocoon (du) OU Dca limites respectives de la poésie et de lu peinture, par Lessing (17G3).

Cet ouvrage de haute critique eut le plus grand succès en Allemagne, où il est encore regardé comme un chef-d’œuvre de critique et de goût. Le livre est écrit pour combattra cette erreur, « que la peinture du poëte ne peut être regardée comme bonne qu’autant que l’artiste peut l’adopter. » Lessing cherche à déterminer les limites respectives des deux arts, à prouver que les règles de l’un ne sont pas toujours les règles de l’autre, à poser des lois nouvelles, puisées dans la nature et confirmées par l’exemple des anciens. Le fameux groupe antique n’a servi à l’auteur que de point de départ. Le Laocoon est surtout un recueil d’observations et de dissertations sur les doux arts, sur leurs rapports, leurs différences, leur but et leurs , moyens d’exécutiun. Lessing y a porté toutes ses qualités ; c’est l’ouvrage d’uR penseur, d’un érudit, qui cherche à fixer les bornes au dedans desquelles la poésie doit se mouvoir. Il prêche la simplification de l’art, la séparation rigoureuse des genres. Il établit, en principeK que dans l’art antique la première loi était la beauté, et que l’idéal de la poésie, c’était l’action. Aussi se rattache-t-il aux préceptes d’Aristote, qui n’admet, en fait de poésie, que l’épopée et le drame, c’est-à-dire des genres qui ont l’action pour base. Winckelmann avait donné sa complète approbation k l’ouvrage de Lessing, et Goethe, dans une lettre k Scheffner, avoue l’avoir lu trois fois de suite dans une journée.

Laocoon (le), groupe antique en marbre, palais du Vatican, k Rome. Cet admirable groupe, regardé comme la production la plus accomplie de l’art, par l’antiquité même, représente le malheureux prêtre d’Apollon (ou de<Neptune) au moment où, volant au secours de ses fils enveloppés par deux serpents, il est lui-même étouffé par ces monstres qu’a suscités la colère de Junon. M. Emeric David en a ainsi décrit l’ordonnance :

« Saisi par d’énormes serpents, qui l’enchaînent, qui l’oppressent, qui sont prêts à l’étouffer ; plein d’une vigueur, que la force des serpents surmonte, et qui doit bientôt défaillir, Laocoon, dans cette lutte mortelle, fait voir, par des mouvements énergiques, mais décents et retenus, la grandeur de son âme et son respect pour les dieux. Les nœuds que forment les serpents autour de ses fils les soulèvent et les attachent contre lui : il ressent leurs souffrances. Ses yeux cherchent le ciel. Sa douleur est profonde ; elle est noble. Il se plaint ; il ne crie pas. Dans le soulèvement et la contraction de tous ses muscles, la vérité, la beauté des formes n’ont été altérées en rien. La vie et la douleur circulent dans tous ses membres, et tous présentent l’image de la beauté. Les sentiments différents qui agitent les enfants et le père produisent des mouvements variés, qui développent partout des beautés nouvelles. L’artiste est arrivé par conséquent au sommet de l’art, puisqu’il a excité la pitié, l’amour et l’admiration par la représentation fidèle de la vie, de la beauté, de la douleur et de la vertu... La fermeté du prêtre d’Apollon se fait reconnaître dans le mouvement de la tête, sur le visage, dans le gonfiement de la poitrine et jusque dans la contraction des pieds. La douleur n’est, en quelque sorte, que matérielle ; on voit que l’âme a conservé toute sa dignité. Oh I qu’il était loin du génie d’Agésandre, l’artiste moderne qui, en restaurant le bras droit, l’a rejeté en l’air, avec les signes convulsifs de l’abandon et du désespoir ! »

Trois sculpteurs rhodiens, peut-être le père et ses deux fils, Agésandre, Polydore et Athénodore, qui vivaient postérieurement au siècle d’Alexandre, probablement sous Auguste ou même sous Titus, s’inspirant des mêmes traditions que Virgile, exécutèrent ce groupe, qui est un des chefs-d’œuvre de la isculpture antique, Maffei, par une étrange aberration pour un érudit, veut que Virgile ait connu ce groupe : « Le passage de Y Enéide, dit-il, est comme l’exacte description de toutes les perfections de ce marbre. » Rien n’est plus faux, car le poëte et les sculpteurs ont, au contraire, interprété le même sujet de la façon la plus différente ; d’un autre côté, c’est tout au plus si les trois illustres Rhodiens purent être les contemporains de Virgile.

Ce fameux groupe, qui ornait, du temps de Pline, une des sailes des bains de Titus, fut retrouvé seulement en 1500, sous les ruines du palais de cet empereur, par un certain Felice de Fredi, qui le céda au pape Jules II. Fredi fut assez lier de cette découverte pour

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faire graver sur son tombeau qu’il lui devait l’immortalité. Aussitôt qu’il fut connu, le Laocoon excita l’admiration générale ; l’évêque Sadolet le célébra en vers latins, qui rappellent ceux-de Virgile ; les artistes s en inspirèrent, les critiques vinrent étudier sur ce chef-d’œuvre les lois du beau antique.

Voici le texte de Pline, par lequel on a connu les noms des sculpteurs du fameux groupe. Après avoir parlé des plus anciens et des plus habiles sculpteurs, tels que Phidias, Scopas, Praxitèle, et mentionné tous ceux dont on avaitquelques ouvrages à Rome, jusqu’aux pugilistes de Dercylidèset aux statues d’Amphistate, qui ornaient les jardins de Servilius, « il n’y a pas beaucoup d’autres artistes fameux, dit Pline ; car, pour certains chefs-d’œuvre faits en commun, le nombre des auteurs a été un obstacle à la réputation de chacun d’eux, un seul ne pouvant en recueillir toute la gloire et plusieurs ne pouvant être cités au même titre. Tel est le Laocoon du palais de l’empereur Titus, ouvrage supérieur k toutes les productions, soit de la peinture, soit de la statuaire. Trois artistes de premier ordre, Agésandre, Polydore et Athénodore, de Rhodes, conçurent et taillèrent en commun, dans un seul bloc, le père, les deux enfants et les admirables replis des serpents. » Ainsi, Pline ne dit pas que les trois sculpteurs fussent parents ; on l’a inféré d’une inscription qui porte ces simples mots : Athénodore, lihodir.n, fils d’Agésandre, fecit. Cette inscription se trouvait sur un piédestal veuf de sa statue.

Parmi les critiquesmodernes, Winckelmann et Leasing sont ceux qui ont fait du Laocoon l’analyse la plus pénétrante. Nous nous autoriserons de leurs travaux.

« Dans la figure grecque, dit Winckelmann, au milieu même des passions, l’expression vous annonce encore une âme grande et rassise. Une telle âme est peinte sur le visage du Laocoon et non pas seulement sur son visage ; au milieu des souffrances les plus cruelles, la douleur qui se découvre dans tous les tendons et les muscles, et que la contraction pénible du bas-ventre nous fait presque partager sans même que nous considérions ni le visage ni les autres parties ; cette douleur, dis-je, n’est mêlée d’aucune expression de rage, ni sur le visage, ni dans l’attitude entière. On n’entend point ici cet effroyable cri du Laocoon de Virgile ; l’ouverture de la bouche ne permet pas de le supposer ; elle indiqueplutôt un soupir d’angoisse étouffée, comme l’a décrit Sadolet. La douleur du corps et la grandeur da l’âme sont réparties en forces égales dans toute la construction de la figure et, pour ainsi dire, balancées. Laocoon souffre, mais il souffre comme le Philoctète de Sophocle ; sa misère nous perce le cœur, maison voudrait pouvoir la supporter comme lui ! ■

Notons, en passant, que cette comparaison du Laocoon avec le Philoctète de Sophocle n’est pas justifiée ; Philoctète, dans la tragédie de ce nom, ne se gêne pas pour exhaler sa douleur par des cris horribles, et tout un acte est rempli de vers bizarres, formés d’onomatopées, par lesquelles le grand poëte a été jusqu’à formuler ces cris.

Lessing a pris pour texte et pour point de départ de l’ait statuaire ce magnifique groupe ; le but de son auteur, selon lui, était la suprême beauté, sous la condition donnée de la douleur corporelle. Cette douleur, dans toute sa violence, aurait détruit la beauté ; il fallut donc la réduire, il fallut réduire les cris à des soupirs, non que les cris décèlent une urne faible, mais parce qu’ils défigurent le visage et en rendent l’aspect repoussant. La simple ouverture de la bouche, sans parler de la contraction repoussante et forcée qu’elle produit dans le reste des traits, forme dans la peinture une tache, et dans la sculpture un creux de l’effet le plus désagréable. C’est, sans contredit, remarque Lessing, une idée très-heureuse et qui annonce une imagination très-pittoresque, que d’avoir rassemblé le père et ses deux fils pour les enchaîner des mêmes nœuds, pour les enlacer des mêmes replis que forment les affreux reptiles. Laocoon a les mains libres ; rien lie contribue autant k donner à une figure l’expression et la vie que le mouvement des mains. On a reproché au Laocoon, qui est un grand prêtre, d’être nu ; mais l’artiste n’eût-il laissé k Laocoon que son bandeau, l’expression en aurait été atfuiblie. De même qu’en ne rendant pas les cris du Laocoon de Virgile, il a sacrifié J’expression à la beauté, c’est à l’expression qu’il a sacrifié ici le3 convenances. Dans le groupe, les serpents occupent les mains et enchaînent les pieds. Cette disposition est très-agréable à l’œil et laisse dans l’imagination la plus vive image. Cette image est même si claire et si distincte, qu’on peut la rendre, par des paroles, presque aussi fortement que par les signes naturels : •

Micat aller et ipsum

Laocoonla petit, tofumque infraque sttpraque Implicat el rabido tandem feril ilta morsu... At serpens lapsu crebro redeunte subintrat Lubrims interloque liijat ijenua injhna nodo.

Ces vers latins sont de l’évêque Sadolet. Pétrone déjà, dans son Satyricon, avait décrit en vers le Laocoon, ce qui atteste l’importance, dans l’antiquité, de ce morceau célèbre.

Le Laocoon avait quelque peu souffert des outrages du temps ; Jules II en confia la res LAOD

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tauration à Michel-Ange, qui ne put l’achever, et ce fut le Bornin qui eut cet honneur. Le groupe a été placé dans la cour du Belvédèro, au Vatican. Il en existe de nombreuses reproductions en marbre et en bronze ; l’une de ces dernières, faite sur un modèle de Sansovino, a été placée dans le jardin des Tuileries ; une autre, fort belle, du Bandinelli, est exposée dans la galerie Médicis, de Florence.

LAODICE s. f. (la-o-di-se— nom mythol.). Acal. Genre d’acalèphes médusaires ou discophores, comprenant une très-petite espèce, qui vit dans la Méditerranée.

— Encycl. Le genre laodice est caractérisé par la forme hémisphérique de l’ombelle. Ces animaux ont, au milieu de cette dernière partie, un nucléus rougeâtre, solide, à quatre masses perforées, d’entre les intervalles desquelles partent des cloisons vasculaires, formant une croix. Des tentacules nombreux, courts, naissent du bord de l’ombelle. La seule espèce connue vit dans la Méditerranée. Sa largeur est de 1 centimètre. On l’avait autrefois nommée mbdusa crucigera et au-

RIÎLIA. CRUCIGELIA.

LAODICE, fille de Priam et d’Hécube, célèbre par sa beauté. Elle épousa successivement Télèphe, qui l’abandonna, Helienon, qui fut tué, et Démophon, dont elle eut un fils appelé Munychns. Lors de la prise de Troie, pour ne pas tomber en captivité, elle se précipita du haut d’un rocher, ou, selon d’autres, elle fut engloutie vivante dans la terre qui se déchira sous elle. Néanmoins, Polygnote l’a représentée captive, dans la lesché de Delphes.

LAODICE, épouse d’Antiochus, lieutenant de Philippe. Elle vivait dans le ive siècle avant notre ère et fut mère de Séleucus Nicator, qui devint roi de Syrie après la mort d’Alexandre. Séleucus fit bâtir en son honneur la ville de Laodicée (aujourd’hui Latakieh, eu Syrie).

LAODICE, sœur et femme d’Antiochus Théos. Elle vivait au m° siècle av. J.-C. Répudiée, puis reprise par ce prince, elle te lit périr, ainsi que sa rivale Bérénice, pour assurer la couronne à son fils Séleucus. Ptolémée Evergète, roi d’Égypte, la lit mourir (240 av. J.-C.). Elle donna son nom à la ville de Laodicêe, en Phrygie (aujourd’hui Eski-Hissar).

LAODICE, fille.de Mithridate, roi de Pont. Elle fut mariée à Antiochus le Grand, roi de Syrie (221 av. J.-C).

LAODICE, fille d’Antiochu3 IV Épiphane. Elle vivait au 11e siècle avant J.-C, consentit k reconnaître pour son frère l’imposteur Alexandre Bala, et partagea avec lui le trône que lui avait accordé un décret du sénat romain (149 ap. J.-C). Ou croit que cette princesse fut, peu après, mise k mort par l’ordre d’Ammonius, ministre de l’usurpateur.

LAODICE, reine de Cappadoce, qui vivait au ic siècle avant notre ère. Sœur de Mithidrato Eupator, elle épousa lo roi d’Arménie Ariarathe VI, qui fut assassiné par Gordius en 96. Elle se réfugia alors auprès de Nicomède, roi de Bithynie, qu’elle épousa. Ce prince se mit en possession de la Cappadoce, mais ne put s’y maintenir, et dut céder le trône aux deux fils d’Ariarathe. Ceux-ci étant morts, Nicomède réclama la Cappadoce pour un fils supposé d’Ariarathe et de Laodice ; mais l’imposture fut découverte et les Cappadociens élurent pour leur roi Ariobarzaue (89 av. J.-C).

LAODICÊE (Laodicsa ad Lycum), ancienne ville de Phrygie (Asie Mineure), située au confluent du Lycus et de l’Halys. Elle porta d’abord le nom de Diopolis, puis celui do Rhaas, fut considérablement accrue par la sœur d’Antiochus Théos, Laodice, qui lui donna alors son nom, et se rendit célèbre par son commerce de laine. Un tremblement da terre la ruina en partie l’an 05 avant J.-C Le christianisme s’y introduisit de bonne heure. On y tint un concile en 366. Dans un synode qui s’y réunit en 470, l’évêque d’Antioche, Étienne II, fut massacré près de l’autel par les eutyehéens. Laodicêe tomba au pouvoir des Turcs en 1255, et fut détruite par Tamerlan en 1402. Elle porte aujourd’hui le nom turc d'Eski-Hissar.

Le concile tenu à Laodicêe en 366 est un des plus célèbres de l’antiquité. On y.vota soixante canons, pour la plupart relatifs k la vie cléricale. Nous allons nous borner k citer les principaux : le premier n’admet k la communion qu’après un certain temps de pénitence ceux qui ont contracté de secondes noces ; le 4e défend aux prêtres de prêter k usure ou k intérêt ; le 6° interdit l’entrée de l’église aux hérétiques ; le 8» ordonne de baptiser de nouveau les montanistes convertis ; d’après le 120, les évêques ne doivent être établis sur leurs sièges qu’après mûr examen du métropolitain et de ses coprovinciaux ; le 13e défend au peuple d’élire tumultueusement ceux qu’il choisit pour prêtres ; le 240 interdit la fréquentation des cabarets aux prêtres et aux personnes qui veulent vivra dans la continence ; d’après le 28°, il est défendu de faire des agapes dans l’église, d’y manger qt d’y dresser des tables ; lo 30e interdit aux prêtres et aux laïques de se baigner avec des femmes, ce qui avait fréquemment lieu alors ; lo aie défend aux parents de faire marier leurs enfants avec des hérétiques ; d’après le 36e, il est interdit aux prêtres