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— Hist. Membre -d’une société littéraire burlesque, fondée à Paris en 1771. !l Emeute du lanturelu, Sédition qui éclata à Dijon en 1C30. |] Ordre des lanturelus, Ordre burlesque créé en 1771.

— Encycl. Hist. -Emeute du lanturelu. Louis XIII vint à Dijon, en 1629, prendre possession du duché de Bourgogne ; il trouva la province en proie à deux, fléaux, la famine et la peste. À peine était-il parti (28 février 1030), qu’éclata là fameuse sédition du lanturelu, amenée par ce fait que le roi, violant les institutions de liberté, avait choisi lui-même le maire et les autres officiers du corps municipal de la ville, qui étaient auparavant électifs. Les habitants, indignés de ce qu’on osât porter atteinte aux privilèges de la ville et des états, se soulevèrent. Les vignerons, s’armant de tout ce qu’ils purent trouver, se choisirent un chef qu’ils nommèrent le Roi Mâchas, sans doute par épigramme contre la cour, et brûlèrent le portrait de Louis XII ! sur la place publique, en criant : Vive l’empereur) et en chantant un vaudeville très-populaire dont le refrain, lanturelu, donna son nom à l’insurrection. Le 1er mars, ils brûlèrent et pillèrent plusieurs maisons, entre autres celle du premier président, Legoux de LaBerchère, qu’ils croyaient favorable à l’enregistrement 4e ledit. Mais la répression ne

se fit pas attendre. La milice bourgeoise fut convoquée, et l’on força le clergé régulier et séculier de prendre les armes. On arrêta les chefs du mouvement, et deux d’entre eux furent rompus vifs et éoartelés le 20 mars. Enfin, le marquis de Mirabeau entra h Dijon avec des troupes ; un engagement eut lieu sur la place Saint-Michel ; quatorze vignerons furent tués ; le reste se dispersa, et’les membres des morts furent exposés aux portes de la ville. Les vignerons furent chassés de Dijon avec défense d’y venir demeurer, sous peine de punitions corporelles, et le3 libertés de la cité payèrent les frais de la guerre civile, quand Louis XIII, qui était à Troyes, revint à Dijon pour y exercer sa justice suprême, le 27 avril. Ce fut deux ans après cette émeute du lanturelu que Henri de Bourbon, prince de Condé, fut nommé gouverneur da Bourgogne ; il fit son entrée à Dijon, le 26 mars 1631, et obtint la révocation de redit des élections, le rétablissement des privilèges de la ville, et l’élection des maires et échevins en la forme accoutumée.

Ordre des lanturelus. Cet ordre fut institué en 1771, c’est-à-dire à l’époque où les manœuvres de Maupeou attristaient Paris, par le marquis de Croixmare. Ce dernier s’en établit lui-même grand maître. M’fle de La Ferié-lmbaull, son amie, nommée d’abord grande maîtresse, fut ensuite élue reine, par tous les habitués de sa maison, qui avaient pris part à la nouvelle institution. Quelques pièces de vers, émanées de cette société, étant parvenues jusqu’à Catherine II, elle recommanda aux seigneurs russes de se faire recevoir lanturelus, honneur qu’obtinrent les fils de la czariue, sa belle-fille et quelques princes. Il ne reste aujourd’hui de cet ordre burlesque, que des poésies insérées dans lesrecueils du temps.

LANTZ (Jean), mathématicien allemand, né à Tjîtiiugen, près du lac de Constance, vers 1570 ; mort en 163S. Il appartenait à la société de Jésus, et professa pendantlongtemps, ii Ingolstadt, les mathématiques et les langues orientales. On a de lui : Inslilutionum arithmeticarum librilV(Munich, 1616, in—»") ; Euclidis elemeniorum géometricorum libri VI priores (Ingolstadt, 1617, in-S°).

LANUA s. m. (la-nu-a). Nom donné par les Àpalaches à leurs médecins, qui sont également prêtres du Soleil.

LANUÉJOLS, village et commune de France (Lozère), canton, arrond. et à s kilom. S.-E. de Mende, sur un affluent du Lot ; 531 hab. Fabriques de cadis. Ce village est célèbre par un magnifique monument n^main, qui paraît remonter au me siècle. « Sa forme, dit M. J. Bouret (Dictionnaire de la Lozère), est celle d’un quadrilatère ; chacun des côtés, qui est d’une largeur de 6"i,75, est tourné vers i un des points cardinaux ; chaque angle est décoré de pilastres de l’ordre corinthien ; l’ordonnance générale de l’édifice offre quatre portiques diversement décorés. De ce monument, il ne reste plus aujourd’hui que les quatre murailles, dont les faces extérieures présentent cependant encore les indices de son architecture ; mais les parois intérieures sont totalement dépouillées du marbre dont, selon toute probabilité, elles étaient revêtues. 11 paraît certain que c’est là un mausolée élevé à la mémoire de quelque illustre général romain. Sur sa face, du côté du S., est situé le tombeau qui était adossé au mur, et surmonté d’un fronton dont les traces marquent encore sur son parement extérieur. » Ce monument a été regardé à tort comme le tombeau de Munacus Plancus, fondateur de Lyon.

LANUGICORNE adj. (la-nu-ji-kor-ne— du lat. lanugo, duvet, et dû corne). Entom. Dont les antennes sont chargées de duvet.

LANUGINEUX, EUSE adj. (la-nu-ji-neu, eu-ze — lat. lanuginosus ; de lanugo, duvet). Hist. nat. Qui est de la nature de la laine : Substance, matière lanugineuses. Dans la teigne, les cheveux tombent et sont remplacés par

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des touffes lanugineuses éparses sur le cuir chevelu. (Chomel.) Il Qui est chargé de duvet : La pêche est un fruit lanugineux. Les feuilles de la guimauve sont lanugineuses. (Acad.)

Lanuleux, euse adj. (Ia-nu-leu, eu-zedu lat. lanula, dimin. de lana, laine). Hist. nat. Qui est couvert d’un duvet semblable à de la laine.

LANUSEI, bourg et commune du royaume d’Italie, dans l’île de Sardaigrie, province et à 90 kilom. N.-E. de Cagliari, chef-lieu d’arrondissement et d’une circonscription électorale ; 2,370 hab.

LANUSSE (François), général français, né a Habas (Landes) en 1772, mort en 1801. Il partit comme volontaire en 1702, se distingua a l’armée des Pyrénées, puis à l’armée d’Italie, contribua au gain de la bataille de Dego (1706), franchit, le premier, le pont de Lodi, devint alors général de brigade, et reçut un sabre d’honneur pour le courage qu’il montra à la bataille de Castiglione. Il fit partie de ■l’expédition d’Égypte. Commandant de la province du Delta, son activité était telle, que les Arabes l’appelaient le Père <iu Tonnerre. Ce brave général fui frappé mortellement à la bataille d’Aboukir, où il commandait l’aile gauche. Sa perte fut la principale cause de notre déroute dans cette malheureuse journée. « Je suis perdu, avait-il dit en tombant, et l’Égypte aussi : je suis heureux de ne point survivre a la défaite. »

LANUSURE s. f. (la-nu-zu-re). Constr. Pièce de plomb, appelée aussi basque, que l’on place au droit des arêtiers, sous les amortissements.

LANUVIUBI, ville de l’Italie ancienne, dans le Latium, à 24 kilom. S. de Rome, a droite de la voie Appienne. On attribuait sa fondation à Enée. Cette ville, qui devint municipe en ■417 av. J.-C, fut la patrie du tribun Milon, défendu par Cicéron, et de l’empereur Antonin le Pieux. On y voyait un temple et un bois célèbres, consacrés à Junon Sospita. Sur l’emplacement de cette antique cité latine s’élève aujourd’hui le village de Civita Lavi-. nia. En prenant part à la ligue latine, cette ville, longtemps indépendante, dut reconnaître Rome pour maîtresse. Le temple de Junon préserva la ville de la destruction et fut plus tard la cause de son accroissement et de sa splendeur..Le farouche empereur Commode, originaire de cette ville, y avait fait construire un amphithéâtre, dans lequel il s’amusait lui-même à tuer les bêtes féroces. Le christianisme, qui vint chasser les faux dieux, fit abandonner le temple de Junon, et la ville appauvrie, ravagée et détruite par les barbares, ne conserva plus que quelques ruines pour témoigner de son ancienne splendeur. Les environs du village moderne, qui se forma au xme siècle, conservent de faibles traces du temple de Junon, d’un théâtre et d’un amphithéâtre ; en sortant par la porte occidentale, on voit à gauche quelques débris de murs cyelopéens. En suivant le mur extérieur, on arrive auprès d’une tour angufaire, où est fixé un gros anneau moderne en fer ; les crédules du pays, confondant Lanuvium et Lavinium, prétendent que la mer arrivait anciennement jusqu’au pied de cette tour, et que c’est à cet anneau qu’Enée, en débarquant, attacha son navire. Des fouilles qu’on fit, le siècle dernier, dans quelques-unes de ces localités amenèrent la découverte d’une grande quantité de bustes et de" statues, qui ornent actuellement les musées du Capitole et du Vatican.

LANUZA (Vincent Blasco de), historien espagnol, né à Sallent vers 1570, en Aragon, mort vers 1630 à Saragosse, où il professait avec éclat la théologie. Il a laissé : Histoires ecclésiastiques et séculières de VAragon (Saragosse, 1G22, 2 vol. in-fol.) ; Peristephanon, seu De coronis sanctorum aragonensium, vita, morte, miraculis Pétri Arbuesii canonici Csssaraugustani et primi inguisitoris libri V (Saragosse, 1623, in-8°).

Lnnvai, poème attribué à Marie de France (xui» siècle) ; il est amusant et ingénieux. On peut le rattacher aux immenses compositions du cycle d’Artus, mais il a bien plus d’esprit et de finesse. Un jeune chevalier breton, Lan val, furieux de l’ingratitude des rois, quitte la cour d’Artus et va courir le monde. Une fée s’éprend de lui ; elle est si belle que, de son côté, il lui jure l’amour le plus sincère. Désormais, plus de soucis, il sera toujours heureux et riche ; mais il faut qu’il soit discret et ne parle de sa maîtresse à personne. Lanval retourne à la cour, éblouit tout le monde par sa bonne mine, sa splendeur et sa générosité. La reine Genèvre veut avoir son amour : il la rebute. Alors, comme l’épouse de Putiphar, elle l’accuse de l’avoir méprisée et avilie, en prétendant avoir une maîtresse bien plus jolie qu’elle. Lanval, jugé par le roi et les pairs, va être condamné s’il ne fait pas paraître cette merveille qui efface en beauté la reine. Il appelle à son aide la fée ; mais celle-ci est courroucée de son indiscrétion et refuse de se faire voir. Enfin, pour sauver son amant, elle se décide à venir devant les juges, après s’être fait précéder d’une série de ses servantes, dont les grâces émerveillent tous les assistants et qu’elle-même dépasse en beauté, de façon à faire absoudre celui qu’elle aime.

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La cour décide que la reine Genèvre a perdu son procès.

LANVOLLON, bourg de France (Côtes-du-Nord), ch.-l. de cant., arrond. et à 23 kilom. N.-O. de Sairit-Brieuc ; pop. aggl., 1,327 hab.

— pop. tôt., 1,577 hab. Usine à vapeur pour la construction des instruments aratoires ; blanchisserie de cire. Cette petite ville, située près de la rive droite du Leff, doit, diton, son origine à un monastère fondé au vu» siècle par saint Vollon. On remarque dans l’église de curieux chapiteaux romans surmontant des piliers cylindriques, et des vitraux bien conservés. L’hôtel de Kératry mérite aussi de fixer l’attention ; c’est une maison en bois, décorée de jolies sculptures de la Renaissance. Dans les environs de Lanvollon, une colline aride porte les ruines du château de Coetmen, bâti au xne siècle, et dont il ne subsiste guère que des débris de tours.

LANYEH s. m. (la-ni-è). Entom. Genre d’hyménoptères, que l’on trouve dans l’île de Bornéo et d’autres îles de la Malaisie, et qui font leur nid à la cime du tapang, espèce de figuier d’une hauteur gigantesque : Le la- NYiiH paraît être plutôt de la famille des guêpes que de celle des abeilles, et ne produit qu’une très-petite quantité de miel de qualité inférieure ; mais la cire de son nid est un article précieux et chaque ruche peut en donner pour une valeur de plusieurs dollars. (MayneReid.)

LANZA (Jean), homme d’État italien, né dans la province d’Alexandrie (Piémont) vers 1815. Il fit ses études à l’université de Turin, et fut reçu docteur en médecine. Il exerçait la profession médicale avec succès, lorsqu’il fut élu député au parlement subalpin après 1848. M. Lanza se consacra dès lors entièrement à la politique. Il ne tarda pas à devenir, dans la chambre piémontaise, l’un des principaux représentants du parti libéral, constitutionnel et modéré, qui reconnaissait pour chefs MM. de Cavour et Ratazzi. Elu vice-président, puis président de la Chambre, il remplit pendant plusieurs sessions ces dernières fonctions, jusqu’au moment où il devint ministre de l’instruction publique, en 1850. Après sa sortie du ministère, en 1859, il reprit son siège au parlement, où il eut toujours une part importante dans les délibérations. Il était considéré comme le chef de la majorité, lorsque le général La Marmora, chargé de composer un ministère en septembre 1861, lui confia le portefeuille de l’intérieur ; mais, à la suite d’une divergence d’opinion avec la majorité du cabinet, au sujet des élections, il donna sa démission (20 août 1865). Elu président de la Chambre, en septembre 1867, il se démit de ces fonctions au mois d’août 1S08, et fut élu de nouveau président à l’ouverture de la session d’octobre 1869. Quelques mois plus tard, un vote de la Chambre ayant entraîné la retraite du ministère Menabreaet Cambray-Dign}’, le roi chargea M. Lanza de former un cabinet. Malgré la situation difficile que la crise financière créait aux nouveaux ministres, M. Lanza réussit à former un ministère, avec M. Sella aux finances, et Visconti-Venosta aux affaires étrangères, et il garda pour lui-même le portefeuille de l’intérieur, avec la présidence du conseil. Le programme du cabinet put se résumer en deux mots : économies poussées jusqu’aux dernières limites du possible et simplifications administratives, par la décentralisation et l’extension des libertés locales. La guerre qui éclata au mois de juillet 1S70, entre la France et la Prusse, eut pour résultat d’amener en Italie des événements considérables. Le cabinet, à la tête duquel se trouvait M. Lanza, se prononça pour une stricte neutralité entre les belligérants, tout en laissant entrevoir ses sympathies pour la Prusse. Le gouvernement français ayant dû rappeler de Rome le corps d’occupation qui servait à maintenir le pouvoir temporel du pape, le ministère italien profita de cette circonstance inespérée f>our réaliser enfin l’unité complète de l’Haie. Il fit marcher sur Rome une armée qui s’empara de cette ville à la suite d’une capitulation (20 septembre 1870), et l’on’.vit s’accomplir alors un des plus grands événements de l’histoire moderne, la fin du pouvoir temporel des papes. Peu après, le prince Humbert vint s’établir à Rome, ^devenue la capitale de l’Italie, et, au mois de juillet de l’année suivante, à la suite d’un vote de la Chambre des députés, M. Lanza, accompagné de ses collègues du ministère, vint s’installer officiellement dans la nouvelle capitale de la Péninsule. Grâce à l’habile politique de ce ministre, l’Italie est entrée dans une ère de paix et de prospérité. Ses finances se sont améliorées, ses revenus publics se sont sensiblement accrus et la Péninsule a pu jouir enfin des bienfaits d’un gouvernement vénitablement libéral. En faisant voter la loi des garanties, le cabinet Lanza a donné à la papauté la plus complète liberté d’action dans sa sphère spirituelle, et lui a assigné un budget considérable. Malgré les clameurs intéressées des ultramontains, le pape n’a cessé de jouir de la plus complète indépendance, ainsi que le prouvent surabondamment les anathèmes furieux qu’il lance à- toute occasion contre le gouvernement. Celui-ci laissa faire, se bornant à opposer le calme et la modération aux séniles fureurs qui se produisent au Vatican, Un des actes les plus importants de

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M. Lanza est le projet de loi relatif à la sécularisation d’un grand nombre des couvents

qui pullulent en Italie ; ce projet, à l’heure où nous écrivons ces lignes, n’a pas encore été discuté par les Chambres italiennes (mai 1873).

LANZA (le marquis Manfred de), grand capitaine du xme siècle. V. Lancia.

LANZANI (Polidoro), dit Polydore de Venise, peintre italien, né à Venise entre 1510 et 1513, mort en 1505. Orlandi et Winckelmann parlent assez légèrement de cet élève du Titien, qui n’était pas sans mérite et qui a laissé des toiles que son maître n’eût pas rougi de signer. Il n’est cependant jamais tombé dans l’imitation servile du grand coloriste, mais il a su rester original en marchant dans la vote tracée par ce dernier. On admire surtout ses paysages, qui servent de cadres à dos sujets bibliques, et, bien que l’artiste les ait exécutés avec un soin tout particulier, ils ne nuisent en rien à l’importance des figures. Tantôt ce sont des groupes d’anges, qui éclairent la route suivie par saint Joseph et par la Vierge dans leur fuite en Égypte ; tantôt c’est une halte des mêmes personnages dans le désert. Lanzani, cependant, ne s est pas toujours borné a des œuvres de cette nature ; il a su traiter les mêmes sujets dans de plus grandes dimensions, ainsi que le prouvent deux Saintes Familles de cet artiste, dont l’une se trouve au musée de Vienne et l’autre à celui de Dresde. Ce dernier possède aussi de lui un Mariage de sainte Catherine, d’un sentiment exquis, d’une couleur brillante et où les figures, peut-être d’un caractère trop familier, se recommandent par le soin infini de leur exécution.

LANZANI (Andréa), peintre italien, né a Milan vers 1643, mort à Vienne en 1712. Orlandi et Ticozzi nous disent qu’il eut Sacra-muccia pour premier maître, et qu’il alla, jeune encore, étudier à Rome, dans l’atelier de Carlo Maratta. Ce fut dans cette dernière ville qu’il exécuta ses premiers travaux ; mais, bien que ses œuvres de cette époque soient signalées par plusieurs historiens, on n’en peut trouver aujourd’hui nulle trace à Rome. Ce n’est qu’à Milan, où il revint quelques années plus tard, que l’on voit encore des peintures de Lanzani. La plus connue est celle qui décore la bibliothèque Ambrosienne, et qui représente un l’rait de la vie du cardinal Ordéiic Borromée. San-Nazzaro-Grande possède une fresque, VAscension, dont l’arrangement et la couleur nous semblent préférables ; le morceau, cependant, est loin

d’être un chef-d’œuvre. Lanzani, d’ailleurs, n’a rien fait de très-remarquable. Le Suint recevant le viatique, du San-Ambrosio ; le Saint Pierre sur i’eau, de San-Pietro-in-Gesserte, et la Sainte Famille, de San-Josepho, qui passent pour ses meilleures créatijns, ne dépassent point une honnête médiocrité. Cependant, comme les peintres hors ligne n’étaient pas nombreux à cette époque, Lanzani n’eut pas de peine àacquérir’une grande réputation. L’empereur le fit venir à Vienne, où il le combla de distinctions et de faveurs, et lui confia des travaux importants. Mais depuis, le gouvernement autrichien, mieux avisé, en a fait disparaître la plus grande partie, et ce qui reste ne mérite pas grande attention.

LANZAllOTE, une des îles Canaries. V. Lan-

CEKOXE.

LANZ1 (Louis), archéologue italien, né à Monte-del-Olmo, près de Macerata, en 1732, mort en 1810. Il entra, à l’âge de dix-sept ans, dans la Société des jésuites, et s’adonna avec ardeur à l’étude de l’antiquité, mais particulièrement à celle des mœurs, des arts et

de la langue des Etrusques ; ses savants ouvrages n ont pas médiocrement contribué à dissiper les ténèbres qui enveloppaient ces matières. Après avoir professé les humanités dans différents collèges de son ordre, il se rendit, en 1773, à Florence, où Léopold, grand-duc de Toscane, le nomma, trois ans plus tard, sous-directeur de la galerie d’antiquités de cette ville, emploi que Lanzi échangea plus tard contre celui d’archéologue du grandduc. Il a laissé les ouvrages suivants : Description de ta galerie de Florence (Pise,17SS) ; Essai sur la tangue étrusque et sur d’autres langues anciennes de l’Italie, pour servir à l’histoire des peuples, des langues et des arts (Rome, 1789, 3 vol. in-8°) ; Histoire de la peinture en Italie, depuis la renaissance des beaux7 arts jusqu’à la fin du xvm° siècle (Bassanot 1789,6 vol. in-8" ; nouv. édit-, 1809), ouvrage remarquable, qui a été traduit en français par Mu’e Dieudé (Paris, 1824, 5 vol. in-S<>) ; Trois dissertations sur les vases peints antiques, que l’on appelle vases étrusques (Florence, 1806, in-3°) ; Essai sur les tangues italiques anciennes (Florence, 1806, in-S») ; lnscriptionum et carminum libri ires (Florence, 1807) ; Hesiodi Opéra et Dies, avec les traductions latine et italienne (Florence, 180S) ; Notice sur la sculpture des antiques (Florence, 1824, nouv. éait., donnée par Inghirami) ; Œuvres posthumes (Florence, 1817, 2 vol. in-4<>).

LANZO s. m. (lan-zo). Sorte de sorcier, dans le royaume de Tonkin.

LANZO TORINESE, bourg et commune du royaume d’Italie, prov. et a 30 kilom. N.-E. de Turin, ch.-l. de mandement et d’une cir-