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3° celui des Cévennes, qui passe pour être le plus pur, notamment dans le département de la Lozère ; 4° celui de l’Aveyron et du Lot ; 5° celui des autres départements ci-dessus nommés.

Depuis quelque temps, la langue française exerce sur le languedocien une influence croissante, qui a produit déjà une altération prononcée des termes et des formes grammaticales. « Cette altération des termes, dit un érudit languedocien, bien plus rapide depuis le milieu du XVIIIe siècle, est devenue d’autant plus sensible qu’elle a atteint notre idiome dans ses derniers retranchements, la classe du bas peuple. Si nous descendons vers cette classe pour y interroger les deux extrémités de la génération présente, les vieillards et les jeunes gens, nous serons à même d’apprécier toute la différence qu’a mise un demi-siècle dans le choix des termes. Les vieillards nous diront : croumpa, barà, bermà, cougnat, et une foule d’autres mots qu’il est inutile d’amonceler ici, tandis que nous entendrons les jeunes gens nous dire de préférence achéta, ferma, diminuâ, béou-fréra, mots visiblement français avec des terminaisons languedociennes ; ne perdons pas de vue, cependant, que dans les villages l’altération est beaucoup moins prononcée. Il est à remarquer encore que les mots destinés à caractériser des êtres métaphysiques, ou à exprimer des idées abstraites, s’altèrent aisément, tandis que les mots faits pour désigner des objets réels et d’un usage journalier traversent les siècles sans éprouver une grande altération. C’est aussi cette dernière sorte de mots qui offre à l’œil de l’étymologiste le plus de trace des langues anciennes. »

Le languedocien a une littérature très-riche. Dans le XVIIe siècle, Goudouli, ou Godolin, contemporain des grands écrivains qui illustrèrent le siècle de Louis XIV, donna une telle vogue au dialecte toulousain et sut inspirer aux Languedociens un tel enthousiasme pour leur langue, que ses poésies se lisent et se chantent, encore aujourd’hui, très-généralement dans le midi de la France. Goudouli possédait à fond sa langue et sut lui donner toutes les formes et toutes les couleurs. Il trouva des vers aussi heureux pour chanter la louange d’un roi que pour égayer un repas par une chanson à boire ou un conte badin. Parmi ses nombreux imitateurs, nous ne nommerons que Michel, qui écrivit dans la nuance du dialecte languedocien qui se parle à Nîmes, et Le Sage, qui se servit de celui de Montpellier. L’un et l’autre se sont essayés dans tous les genres de la poésie légère. Aubanel a traduit depuis en vers languedociens quelques odes d’Anacréon, que l’on a réimprimées à plusieurs reprises. Dans ce siècle, nous avons, de Martin, des Contes et beaucoup de Poésies (Montpellier, 1827) ; Meyzonnet, a publié un Pouema aou sugié de la salada de l’estau d’Escamandie (Nîmes), et Fabre, le Siège de Cadaroussa, poëme languedocien fort estimé, surtout à cause de la pureté du langage, que l’auteur a su préserver de tout mélange avec des mots et des tournures françaises. Tandon a aussi écrit, en languedocien, des Fables et contes, qui témoignent d’une rare facilité, et Cyr. Rigaud quelques jolies chansons et un poème intitulé : Las amours de Mounpélié. Nous pourrions citer, en outre, pour la littérature languedocienne et surtout pour la littérature toulousaine, un grand nombre de pièces détachées, de divers auteurs, qu’il serait trop long d’énumérer.

Parmi les ouvrages qui s’occupent du patois languedocien, nous citerons surtout : les Joyeuses recherches de la langue tolosaine, par Cl. Odde (Toulouse, 1578, in-8o) ; le Dictionnaire languedocien-français, de l’abbé de Sauvages, auquel nous consacrons une notice particulière (v. dictionnaire languedocien-français) ; les Loisirs d’un Languedocien, par Martin (Montpellier, 1827, in-8o) ; et le Vocabulaire des mots romano-languedociens dérivant directement du grec, par Eug. Thomas (Montpellier, 1843, in-4o).


LANGUET (Hubert), publiciste et diplomate français, né à Vitteaux (Bourgogne) en 1518, mort à Anvers en 1581. À l’exemple de Michel Montaigne, son contemporain, il parlait dès l’enfance la langue latine aussi couramment que sa langue maternelle. L’Italie alors centre des bonnes études, l’attirait ; il alla étudier le droit dans les universités de Bologne et de Padoue, reçut dans cette dernière le bonnet de docteur (1548) et parcourut, en voyageant, le reste de la péninsule. Dès 1547, la lecture des Lieux communs de théologie, de Mélanchthon, l’avait’converti aux idées de la Réforme ; il voulut connaître personnellement ce grand homme.

L’illustre collaborateur de Luther, aussi cher aux humanistes qu’à la Réforme, résidait habituellement à Wittemberg (1549). Il accueillit Languet avec tant de bienveillance, que celui-ci revint chaque année passer l’hiver près de lui. Languet avait d’ailleurs des goûts très-nomades : ayant déjà visité le sud de l’Europe, il parcourut, de 1551 à 1560, tout le nord du continent, le Danemark, la Suède, la Norvège et même la Laponie, puis retourna leux lois en Italie. En Suède, le roi Gustave 1er s’estima heureux de le consulter sur les affaires de son royaume, et fut tellement charmé de sa pénétration et de son savoir,

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q n’il voulut le mettre à la tête d’une expédition scientifique dirigée vers les terres inconnues du pôle nord, à Sire, lui répondit Languet, mon désir est de visiter les contrées habitées, et non celles qui sont désertes. » Gustave le chargea alors de recruter en France, pour la Suède, des ouvriers intelligents et habiles. Languet, après avoir passé quelque temps à Wittemberg, ensuite en Italie, où il accompagnait le jeune Adolphe de Nassau, alla recueillir le dernier soupir de Mélanchthon, puis vint à Paris (1561.) Sa religion lui avait acquis toute la confiance des huguenots ; ses relations lui donnaient de l’influence sur le roi et ses conseillers. C’est son honneur, aux yeux de la postérité, d’avoir toujours prêché la tolérance et réclamé de bonnes lois ; mais ses efforts demeuraient inutiles dans ces temps de trouble et d’exaspération. Il séjourna six ans en France à cette époque (1561-1567), et sa correspondance avec Mordeisen, chancelier de

l’électeur de Saxe, est pleine de renseignements précieux sur les événements graves qui se préparaient chez nous. L’électeur de Saxe l’avait, dès 1560, choisi pour conseiller intime, et il l’entretenait à la cour de France à titre de représentant : il le rappela près de lui, l’emmena au siège de Gotha et lui fit remplir ensuite, auprès des petites cours d’Allemagne, des missions importantes. Il le pria de retourner en France, après la paix de Longjumeau. À l’audience qu’il obtint de Charles IX, Languet prononça une harangue du caractère le plus élevé, où il revendiquait pour ses coreligionnaires le libre exercice de leur culte et, pour tous, la liberté de conscience (décembre 1570). Ce discours a été recueilli dans les Mémoires de l’Estât de France, de Niceron. À Paris, il cultiva l’amitié de Ramus, de Pibrac, de Pierre Pithou, et ne cessa d’intervenir en faveur des huguenots, qui ■ avaient à se plaindre de la non-exécution des traités. Sa mission n’était pas terminée lors de la Saint-Barthélémy, qui faillit lui coûter la vie. L’imprimeur Adrien Wechel et Duplessis-Mornay, tous deux protestants comme lui, cherchèrent un asile dans sa maison, où ils furent découverts. Si l’évêque d’Orléans, Jean de Marvilliers, ne lui en eût offert un à son tour, il eût été victime de son dévouement. Il se hâta de rentrer en Allemagne, et l’électeur de Saxe l’envoya comme chargé d’affaires à Vienne, près la cour de l’empereur. Languet, à cause de son impartialité dans les affaires de religion, qui constituaient alors les questions prépondérantes de la politique, y fut abreuvé de dégoûts. Au bout de quatre ans, il demanda son rappel. Sans cesser d’être conseiller de l’électeur, il accompagna à Londres Jean-Casimir de Bavière, qui voulait mettre à profit sa haute intelligence dans le règlement de diverses

questions diplomatiques ; il donna de même son appui à quelques négociations du prince d’Orange, et alla ensuite s’établir à Anvers (1579). L’année suivante, il lit un dernier voyage en France, et, de retour à Anvers, il y mourut à l’âge de soixante-treize ans.

Le principal ouvrage de Languet a pour titre : Vindicis contra tyrannos, siue de pi-incipis in populum, populigue in principem légitima potestate (1579, 1 vol. in-8o). François Estienne l’a traduit en français presque aussitôt après son apparition, en en modifiant ainsi le titre : De la puissance légitime du prince sur le peuple (15S1, 1 vol. in-8o).

L’auteur traite les quatre questions suivantes : l° Les sujets sont-ils tenus de conserver au prince l’obéissance qu’ils lui doivent quand il leur ordonne quelque chose de contraire à la loi de Dieu ? 2« Leur est-if permis de résister à un souverain prévaricateur envers Dieu et l’Église ? 3° Si le prince se borne à nuire à l’État, est-il loisible de lui résister et dans quelle mesure ? 4° Les souverains du voisinage peuvent-ils légitimement prêter aide et assistance aux sujets révoltés, dans les cas d’insurrection motivés par les causes précédentes ? Mais Languet s abstint de signer son livre, qui fut successivement attribué à Théodore de Bèze et à DuplessisMornay.

Sous l’apparence d’une discussion purement théologique, Languet a émis des propositions infiniment plus graves au xvi» siècle qu’elles ne le sont de nos jours. Il a parlé de 1 inviolabilité de la conscience et de la pensée, de la liberté individuelle, du droit qu’ont les peuples contre les rois, théories bien audacieuses pour son temps. Ses solutions, cherchées seulement dans le domaine philosophique, n’ont pas une grande valeur pratique, mais le raisonnement est excellent. Languet, esprit éclairé, ne se noie pas dans les abstractions. Il avait lu Machiavel, et savait tenir compte des circonstances et des difficultés que la pratique du gouvernement

rencontre à chaque pas. Aussi peut-il être considéré comme un des pères de l’école constitutionnelle moderne, et a-t-il exercé, dans

les sphères politiques du xvie siècle, une influence considérable.

Ses autres ouvrages sont : Historica descriptio susceptœ a essarea majestate exécutionis contra S. Bornant imperii rebelles, (1568, in-4o) ; Epistols polilics et historien ad Philippum Sydnsum (Francfort, 1636, in-12) ; c’est un recueil de quatre-vingt-seize lettres de circonstance ; Epistolie ad Joachim camerarium et filium, correspondance composée de cent trois lettres (Groningue, 1646,

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in-12, et Leipzig, 16S5, in-12), avec adjonction de vingt-deux lettres adressées à l’électeur de Saxe ; Arcana sxcuti decimi sexli, seu epistols secrets ad principem suum Augustum Saxonim ducem (Halle, 1699, in-4o) ; Apologie ou Défense de Guillaume, prince d’Orange, contre le ban et édit du roi d’Espagne, Philippe II, adressée aux états généraux de Hollande (1581, in-4o).


LANGUET DE GERGY (Jean-Baptiste), prêtre français, né à Dijon en 1675, mort a 1 abbaye de Bernay en 1750. Il est connu surtout par la part qu’il prit à l’édification de l’église de Saint-Sulpice, dont il devint curé en 1714, Son père, procureur général au parlement de Dijon, lui fit faire de bonnes études. Reçu docteur en Sorbonne (1703), il entra bientôt dans la communauté de Saint-Sulpice, fut nommé à la cure de cette paroisse, et, comme l’édifice ne s’élevait pas encore de beaucoup au-dessus du sol, il employa toutes sortes d’expédients bizarres pour hâter la construction. Ainsi, en 1718, il encombra tous les abords de pierres énormes qu’il prétendait avoir achetées à ses frais, mais qui, faute d’argent, restaient là. Les fidèles s’émurent et les dons en argent affluèrent. L’église pourtant ne s’achevait pas, quoique l’on accusât l’abbé Laqguet de détourner au profit de sa construction les aumônes ordinaires et le tronc des pauvres. En 1732, il émit à grand bruit une loterie, que Buffon a signalée de la façon suivante dans une de ses lettres : « La loterie ou plutôt la friponnerie de Saint-Sulpice va toujours son train »(9 août 1732). Non content de cette entreprise, qui lui causait déjà tant d’embarras, ce prêtre spéculateur avait loué un grand immeuble, connu sous le nom de TEnfant-Jésus, rue de Sèvres, et, sous prétexte d’y établir un hôpital pour les femmes malades, il en fit une sorte de maison d’éducation, sur le modèle de Saint-Cyr. Il trouvait moyen de faire fabriquer à ses nobles pensionnaires des gants de peau, qui devinrent à la mode sous le nom de gants de l’Enfant-Jésus, et qu’il faisait payer un prix exorbitant. Enfin, grâce aux sommes amassées par lui de toute façon, il put charger Servandoni de l’achèvement de l’église, et l’œuvre fut terminée en 1745. Il restait à l’orner. L’abbé Languet avait fait vœu, s’il réussissait, de consacrer à la Vierge une statue on argent massif ; il provoqua encore à cet effet les dons des fidèles, et, comme l’argent n’affluait pas, il prit le parti, chaque fois qu’il dînait en ville, d’empocher son couvert. La statue fut baptisée, avant même d’être fondue, « Notre-Dame de vieille vaisselle. »

En récompense d’une vie si active, Louis XV lui conféra, l’année même de la dédicace de Saint-Sulpice, l’abbaye de Bernay, près de Dijon, dont les revenus étaient considérables. C’est là que mourut Languet de Gergy. Comme curé de Saint-Sulpice, il est aussi connu par le refus de sépulture qu’il opposa aux restes d’Adrienne Lecouvreur, quoique celle-ci eût légué mille francs à son église ; ii se contenta de prendre l’argent.

Languel (TOMBEAU DE JEAN-BAPTISTE), chefd’œuvre de Michel-Ange Slodtz, dans l’église Saint-Sulpice, à Paris. L’Immortalité, sous la figure d’une belle jeune femme ailée, ayant sur la tête une couronne royale, repousse d’une main le voile funèbre dont la Mort se disposait à envelopper le défunt, et tient de l’autre main une branche de laurier et un cercle d’or, emblème de la révolution perpétuelle des années. Sous son bras est le plan géoinétral de l’église de Saint-Sulpice, fondée par le curé Languet. Celui-ci, revêtu d’un surplis et d’une étole, est à genoux sur un coussin, les bras écartés, les yeux levés vers le ciel. Derrière lui, la Mort, armée de sa faux, lève son bras décharné en signe de colère, et cherche à se dégager du linceul dans lequel elle comptait enfouir le curé. Ces trois figures, dont les deux premières sont de marbre et la dernière de bronze, ont six pieds de proportion. Ellessont placées au pied d’une pyramide, symbole de la vie humaine, sur un sarcophage de vert antique, dont le piédestal est surmonté des génies de la Religion et de la Charité. Couché sur une corne d’abondance, le génie de la Charité tient des fruits qu’il semble vouloir répandre. Le génie de la Religion, tenant une croix, est debout, accoudé sur l’écusson des armes du curé Languet.

Slodtz exécuta ce mausolée peu de temps après son retour de Rome (1747). Ce grand travail, dit l’abbé J. de Fontenai, lui rapporta peu ; mais il fut remarqué et admiré des connaisseurs, pour l’heureux emploi que l’artiste avait fait de marbres de différentes couleurs associés au bronze et à la dorure, et surtout pour la vérité des figures, l’élégance des draperies et le caractère poétique de la composition. Dans son Salon de 1765, Diderot consacra quelques lignes à Slodtz, mort l’année précédente, et fit un grand éloge du mausolée de Languet, « le plus grand charlatan de son état et de son siècle. » Il ditt de la statue de ce curé : » la tête est de toute beauté, et le marbre demande sublimement à Dieu pardon de toutes les friponneries de l’homme. Je ne connais point de scélérat à qui il ne pût inspirer quelque confiance en la miséricorde divine. > 11 était difficile, on l’avouera, de mieux faire valoir le talent du sculpteur, et... les mérites du défunt.

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LANGUET DE GERGT (Jean-Joseph), prélat célèbre par ses querelles théologiques, membre de l’Académie française (1721), frère du précédent, né à Dijon en 1677, mort en 1753. Il fut nommé évêque de Soissons (1715), puis archevêque de Sens. Ami de Bossuet et son protégé, il fit une guerre à outrance aux jansénistes. Les nombreux écrits qu’il a publiés dans cette fameuse dispute ont été traduits en latin et réunis en deux volumes in-folio dont la vente fut défendue par le parlement (1752). Il se prononça avec non moins de rigueur contre les convulsionnaires ; mais, en même temps qu’il condamnait les miracles du diacre Pans, il exaltait ceux de Marie Alacoque. Plusieurs fois il eut maille à partir avec le parlement. Buffon, qui lui succéda à l’Académie, garda un silence inusité ■et significatif sur les mérites de son prédécesseur. Parmi les innombrables ouvrages de Languet, les suivants seuls méritent d’être cités aujourd’hui : Traité de la confiance en la miséricorde de Dieu (1725, in-12), livre ascétique très-souvent réimprimé ; Vie de la vénérable mère Marguerite-Marie (Alacoque) (1729, in-4o), ire édition, curieuse à cause des puérilités qu’elle renferme et qui ont été supprimées dans les suivantes.

LANGUETÉ, ÉE (lan-ghe-té) part, passé du v. Langueter : Planche languetée.

1ANGUETER v. a. ou tr. (lan-ghe-térad. languette). Techn. Faire une languette à : Langueter des planches.

LANGUETTE s. f. (lan-ghè-te — dimin. do langue). Petite langue : Les moutons par chaleur et accablement tirent hors leurs languettes et hument l’air gui leur chaut. (Rabelais.)

— Par nnal. Petit appendice en forme de langue, objet qui a la forme d’une petite langue : 2’ailterun morceau d’étoffe en languette. (Acad.)

— Jeux. Chacun des triangles allongés sur lesquels on pose les dames dans le jeu de trictrac.

— Mus. Partie d’un tuyau d’orgue qui coupo le vent et entre en vibration pour produire le son. I ! Petite pièce de laiton flexible, qui sert à couvrir l’anche d’un tuyau d’orgue. II Lame de métal mobile, qui est placée dans l’intérieur d’un tuyau à anche, et que l’air met en vibration : La languette d’un hautbois, d’une clarinette. (Acad.) Il Languette de sauterean, Petite pièce de bois taillée en biseau, que l’on adapte aux sautereaux des instruments à cordes et à clavier.

— Techn. Aiguille de fer adaptée à une balance, et qui est verticale quand le fléau est horizontal. On dit aussi aiguille. [I Petit morceau d’or ou d’argent laissé en saillie à chaque pièce que l’on fond, et servant à faire l’essai de cette pièce avant de la marquer du poinçon légal. Il Morceau de métal réservé par le potier d’étain en arrière d’un couvercle a charnière, qu’il sert à relever. Il Feuille de fer battu, qui a reçu la première façon pour être convertie en fer-b !anc. Il Sorte de tenon continu que forme le rabot sur l’épaisseur d’une planche, et qui est destiné à entrer dans une rainure : Assemblage à languettes et à rainures. (Acad.) Il Languette rapportée, Tringle de bois que l’on fait entrer dans les rainures pratiquées dans deux planches contiguSs, et qui sert à les unir.

— Typogr. Pièce de fer qui tient à la frisquette, et qui sert à la lever et à l’abaisser.

— Constr. Séparation dé quelques centimètres d’épaisseur, faite de pierres, de briques ou de plâtre, dans l’intérieur des cheminées, d’un puits mitoyen ? etc. : Diviser un puits, un tuyau de cheminée par une languette. (Acad.) il Séparation en pierre dure faite à chaque étage dans une fosse d’aisances.

— Navig. Petit coin de bois que l’on emploie souvent dans les travaux de construction de navires, il Grand bateau construit en chêne et fort solide. Il Nom donné par les bateliers de la Marne à un bateau semblable au marnais, mais de moindres dimensions.

— Iehthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre pleuronecte.

— Entom. Partie de la lèvre inférieure des insectes.

— Moll. Coquille appelée aussi solen ou manche de couteau.

— Bot. Appendice ou prolongement du tube de la corolle dans les chicoracées et la plupart des corymbifères. Il Nom donné quelquefois à la ligule des graminées.

— Encycl. Constr. Les languettes de cheminée s’exécutent en briques de om, U d’épaisseur ou en plâtre de om,07 à om,08 d’épaisseur ; Ces dernières sont appelées languettes pigeonnées. Lorsque deux tuyaux de cheminée sont placés l’un contre l’autre, on les sépare par une languette de refend, que l’ordonnance de police du 24 novembre 1843 prescrit de pigeonner à la main, pour éviter les fentes qui résultent généralement d’un pigeonnage fait à la planche, ou autrement dit cintré. Les languettes côtières et les languettes de face sont celles qui forment l’extérieur des tuyaux ; elles sont, comme celles de refend) en briques ou en plâtre. Toutes les cheminées en saillie sur les murs sont faites avec des languettes côtières et des languettes de face de om, ll et de om,08 d’épaisseur ;