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Il était élère deTrithèmeet bénédictin. Nous citerons de lui : Chronicon Citizense, inséré dans les Scriplores rerum germanicarum de Pistorius ; Chronicon Numburgense, publié dans les Scriplores rerum germanicarum de Mencken.

LANGE (Jean), en latin Lnngius, médecin allemand, né dans la Silésie en 1485, mort en 1565. Reçu, en 1514, docteur en philosophie à Leipzig, il professa pendant quatre années à l’université de cette ville, partît ensuite pour l’Italie, où il étudia la médecine à Boogne et à Pise, et, après s’être fait recevoir, en 1522, docteur en médecine dans cette dernière ville, revint s’établir à Heidelberg. Il fut nommé, en 1524, premier médecin de l’électeur palatin Louis V, et occupa, jusqu’à sa mort, le même emploi auprès des successeurs de ce prince. On a do lui, entre autres ouvrages : Medicinalium epistolarum Miscellanea (Bâle, 1554, in-4») ; De syrmaismo et ratione purgandi per vnmilum, ex JÉgyptiorum inventa et formula (Paris, 1572, in-8o) ; De scor■bulo epistols dus (Wittembeig, 1624), etc.

LANGE (Jean), érudit et poète latin allemand, né dans le duché de Saxe-Teschen en 1503, mort en 1567. Fils d’un pauvre tailleur, il réussit cependant à se procurer les ressources nécessaires pour aller faire ses études à Vienne, devint, en 1530, professeur des enfants de chœur de la cathédrale de Bude, et, plus tard, professeur au collège de Neisse, en même temps que secrétaire et chancelier de l’évêque de cette ville. Il fut nommé, dans la suite, conseiller aulique par l’empereur Ferdinand, qui l’employa à diverses négociations auprès du roi de Pologne. On a de lui : Carminum lyricorum liber (Augsbourg, 1548, in-8o) ; Nicephori Callisti ecclesiasticæ historiæ versio latina (Bâle, 1553, in-fol.) ; Johannes Baptista decallatua, heroïcum carmen (Cracovie, 1554, in-4o) ; Justini philosophi opera latine (Bâle, 1505, in-fol.).

LANGE (Joseph), en latin Langius, philosophe et mathématicien allemand, né à Kaiseisberg dans la seconde moitié du XVIe siècle, mort à Fribourg-en-Brisgau, où il était professeur de grec et de mathématiques vers 1630. Outre des éditions de Martial (Paris, 1601, in-4o), de Perse et de Juvénal (Fribourg, 1608, in-8o), on a de lui : Adagia sive sententiæ proverbiales, grec-latin-allemand (Strasbourg, 1598) ; De obitu Georgii Calamini ode (Strasbourg, 1597, in-4") ; Florilegium, compilation mal faite et remplie de fautes (Strasbourg, 1598, in-8o) ; Polyanthea nova (Genève, 1600, in-fol.) ; Tyrocinium græcarum litterarum (Fribourg, 1607, in-8o) ; Elementate mathematicum logisticæ, astronomicæ et theoreticæ planetarum (Fribourg, 1612, in-4o).

LANGE (Jean-Remi), peintre flamand, né a Bruxelles, mort en 1C71. Des élèves de Van Dyek, il fut celui qui s’assimila le mieux sa manière et son coloris ; mais son dessin manque de correction et d’élégance. Lange a exécuté de grands tableaux, représentant des sujets religieux, dont un nombre assez restreint se trouve à Bruxelles et dans d’autres villes des Pays-Bas.

LANGE (François), jurisconsulte français, né à Reims eu 1610, mort à Paris en 1084. 11 vint se.fixer dans cette dernière ville, où il fut avocat au parlement (1638), et acquit la réputation d un jurisconsulte distingué. Lange a refondu et amélioré le Nouveau praticien français, de Vincent Tagereau, lequel a eu un grand nombre d’éditions, et composé deux traités, l’un sur le droit d’induit, l’autre sur la jurisprudence ecclésiastique, qui ont été imprimés dans la 15e édition du Praticien français, publié sous le titre île Nouvelle pratique civile, criminelle et bénéficiale (Paris, 1755, 2 vol. in-4o).

LANGE (Chrétien), médecin allemand, né à Luckau en 1619, mort en 1662. Après avoir commencé en Allemagne ses études médicales, il visita une partie de l’Europe, revint se faire recevoir docteur en médecine à Leipzig en 1643, et occupa successivement, à l’université de cette ville, les chaires de physiologie, d’anatomie, de chirurgie et de pathologie. Outre une édition du Scrutiniim de Ïeste, de Kireher, et des commentaires sur e Traité des fièvres, de Van Helmont, et sur la Pathologie spagyrique, de Fubri, on a de lui, sur dtlTérentes questions médicales, un grand nombre de dissertations, qui ont été réunies et publiées après sa mort, sous ce titre : Miscellanea medicx curiosa (Francfort, 1688, in-4»).

LANGE (Guillaume), écrivain et mathématicien danois, né dans l’Ile de Séeland en 1622, mort à Copenhague en 1682. Après avoir visité l’Italie et la Hollande, il devint professeur de mathématiques à 1 université de Copenhague. Ses principaux ouvrages sont : De annis Christi hbri duo (Leyde, 1649, in-4o) ; De quatuor monarchiis (Copenhague, 1650, in-4o) ; Exercitationes mathemalicx VII (Copenhague, 1653) ; De véritatibus géometricis (Copenhague, 1656).

LANGE ou LANG (Jean-Michel), orientaliste et théologien allemand, né dans le duché de Sulzbach en 1664, mort en 1731. Après avoir exercé les fonctions du ministère évangélique dans diverses paroisses, il devint, en 1697, professeur de théologie à l’université d’Altûorf, et pasteur de la principale église de cette ville ; mais il donna sa démission en 1705, à la suite des tracasseries que lui suscitèrent sa liaison avec Rosenbach et la publication d’une Dissertation sur l’herbe Borith, où on l’accusa de partager les idées des millénaires. En 1710, il fut nommé inspecteur à Prenzlau et alla se fixer dans cette ville, qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort. Profondément versé dans la connaissance des langues, Lange a publié cinquante-six ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Aphorismi i/ieologici (Altdorf, 1687) ; De fabulis Mohamedicis, (Altdorf, 1697, in-4o) ; Exercitatio philologica de di/fereniia lingum grscorum veteris et ncuœ seu barbaro-grseœ (Altdorf, 1702) ; De Alcorani prima inier Europseos éditione arabica per Paganinum Drixiensem fada, sed jussu pontificis romani penitus abolila (Altdorf, 1703, in-4o) ; De Alcorano arabico (Altdorf, 1704) ; De Alcorani versionibus variis (Altdorf, 1705) ; Institutiones pastorales (Nuremberg, 1707) ; Philologia barbaro-grsca, continens Melelêma de origine et progressa lingux grses, grammatical barbaro-grxcs synopsin, glossarii barbaro-grxci compendium, etc. (Nuremberg, 1707-1703, 2 part. in-4»).

LANGE (Jean-Joachim), théologien et philosophe allemand, né à Gardelegen (Prusse) en 1670, mort à Halle en 1744. Il n’est connu que par l’animosué qu’il déploya contre Wolf, animosité due, suivant le témoignage commun, à des convictions religieuses auxquelles la philosophie de Wolf était hostile, et, au dire de quelques-uns, à des griefs personnels. Il est difficile d’en juger maintenant. Il est plus probable, cependant, que chez lui un piétisme sombre et exalté s’alliait à une haine active contre ses adversaires. Professeur de théologie à l’université de Halle, il enseignait comme écrivait Calvin, avec une violence de langage qui exclut l’hypocrisie et les manœuvres souterraines qu’on lui prête. Quoi qu’il en soit, il parvint à persuader au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume, père de Frédéric II, que Wolf, alors doyen de la Faculté de philosophie de Halle, était un fataliste dangereux et immoral, qu’il ne croyait pas en Dieu. Il aurait ajouté que l’harmonie préétablie, doctrine de Leibnitz, adoptée par Wolf son disciple, autorisait la désertion dans l’armée prussienne. Ce dernier crime était irrémissible auprès du roi, qui, à l’exemple de tous les rois de Prusse, était persuadé que la discipline militaire contenait la loi et les prophètes. Wolf eut deux jours pour quitter le territoire prussien. Lange n’était point satisfait de si peu : il poursuivit, avec sa plume, celui qu’il avait privé de sa chaire. On a publié (Marbourg, 1837, 1 vol. in-so), en allemand, la collection complète des ouvrages publiés dans le débat entre Wolf et Lange.

Les principales œuvres de Lange sont : Causa Dei et religionis naturalis adversus atheismum et qus, cum gignit aut promovel, pseudo-philosophiam veierum et recentiorum e genuinis vers philosophie principiis méthodo démonstration asserta (Halle, 1723, in-8o) ; Modesta disquisitio novi philosophie systematis de Deo, mundo ethomine (Halle, 1723, in-4o), livre dirigé contre Leibnitz, donné pour un disciple de Spinoza ; Nova anatome seu idea analytica syslematis metaphysici Wolfiani (Francfort, 1726, in-4o).

LANGE (Samuel-Gotthielf), poiite allemand, fils du précédent, né à Halle en 1711, mort en 1781. Il étudia la théologie dans sa ville natale, et devint plus tard pasteur de Laubliugen. En 1755, le roi de Prusse le nomma inspecteur du cercle de la Saale. De concert avec son ami Pyra, il fonda une association littéraire qui avait pour but de combattre l’école de Uottsched ; mais ils n’avaient ni l’un ni l’autre les talents nécessaires pour triompher dans cette lutte. Lange ne possédait qu’un génie poétique assez médiocre, et était, comme Pyra, un ennemi de la rime allemande, à laquelle ils cherchèrent à substituer la métrique des anciens. Leurs poésies ont paru réunies sous ce titre : Poésies amicales de Thyrsis et de Damon (Zurich, 1745). Lange est plus connu par sa traduction métrique des Odes d’Horace (Halle, 1752), que Lessing critiqua impitoyablement etqu’il livra à la risée universelle. Lange publia aussi un Recueil de lettres savantes et amicales (Halle, 1769-1770, 2 vol.), où l’on trouve des renseifnements intéressants sur l’histoire littéraire e cette époque.

LANGE (François), peintre savoyard, né à Annecy en 1676, mort en 1756. Il étudia son art à Turin, où il enseigna le dessin aux princes Amédée et Thomas de Carignan, et fut professeur des pages, puis à l’Académie royale. En 1706, il se rendit à Bologne, se perfectionna par l’étude des chefs-d’œuvre qu’il y trouva, et adopta la manière de l’Ailiane. A l’âge d’environ soixante ans, Lange se retira chez les oratoriens de Bologne et passa le reste de sa vie entre les exercices de piété et la pratique de son art. Ce peintre composait ses tableaux avec intelligence ; mais son dessin est faible et ses têtes manquent souvent d’expression. Pour arriver à la perfection, il retouchait constamment ses ouvrages et ne parvenait, le plus souvent, qu’à détruire le charme de l’inspiration première. On cite, parmi ses meilleures œuvres : la Descente du Saint-Esprit ; la Nativité du Christ ; Juvénal Ancina aux pieds de la Vierge et de l’Enfant Jésus. On a gravé, d’après Ses dessins, les portraits qui ornent VAugusts

LaNG Sabaudis domus arbor gentilitia (Turin, J702, in-fol.), ouvrage du comte F. de Lavrian.

LANGE ou LANG (André), jurisconsulte et poëte allemand, né à Lubeck en 1GS0, mort en 1713. Après avoir étudié le droit dans différentes universités de l’Allemagne, il devint membre du sénat de sa ville natale, et, bien qu’il n’ait eu qu’une courte carrière, il se fit connaître par plusieurs poèmes religieux et mystiques, ainsi que par des ouvrages sur la jurisprudence, tels que : De mqtdtute juris Lubecensis (Leipzig, 1703, in-4») ; De erroribus qui circa qnxstiones per tormenta commitluntur (Utrecht, 1701, in-4o) ; Drevis introduclio in notitiam legum naulicarum et scriptorum juris reique maritimœ (Lubeck, 1713, in-8o).

LANGE (Laurent), voyageur suédois du XVIIIe siècle. Il était originaire de Stockholm et entra au service du czar Pierre le Grand. Il dirigeait la construction du palais de Pétorhof, lorsque ce prince le chargea d’accompagner à Pékin, en qualité d’agent diplomatique, le médecin anglais Thomas Garwin, envoyé par lui à l’empereur de la Chine, qui lui avait fait demander un habile médecin. Lange partit de Russie en août 1715 et arriva, en novembre 1716, à Pékin, où il eut une audience de l’empereur Kang-hi, et s’occupa ensuite du principal but de son voyage, qui était de recueillir des curiosités chinoises, dont le czar voulait orner son palais de Péterhof. Il revint, en 1718, à Saint-Pétersbourg, et le czar fut tellement satisfait de la manière dont il s’était acquitté de sa mission, qu’il le nomma, en 1719, son résident à Pékin. Après avoir secondé l’envoyé extraordinaire russe Ismaïlof dans ses efforts pour faciliter les relations commerciales entre la Russie et la Chine, Lange demeura à Pékin jusqu’en 1722, époque où les difficultés qui s’élevèrent entre les deux nations l’obligèrent à revenir en Russie. La bonne harmonie ayant été rétablie, il partit, en 1726, pour la Chine, où il resta jusqu’en 1728. Rappelé à cette époque et nommé conseiller de chancellerie, il lut encore une fois envoyé à Pékin en 1736, et, à son retour, en 173S, fut nommé vice-gouverneur d’Irkoutsk. On ignore l’époque de sa mort. Il avait écrit les relations de ses différents voyages, qui ont été publiées soit par lui-même, soit par d’autres, sous les titres suivants : Journal du voyage de Laurent Lange à la Chine, écrit par lui-même ; Relation de l’ambassade envoyée par S. M. l’empereur de la Grande Russie à l’empereur de la Chine en 1719, et observations sur les mœurs et les usages des Chinois, Mongols et autres peuples tartares, par J.-G. Unverzagt (Lubeck, 1727, in-8o, avec fig.); Journal du sieur Lange, contenant ses négociations à la cour de la Chine en 1721 et 1722 (Leyde, 1726, 1 vol. in-12) ; Journal du voyage d’une caravane de Kiakhta à Pékin, fait en 1727 et 1728, sous la conduite de L. Lange ; Journal du voyage d’une caravane de Tzouroukhaitou, par la Mongolie, à Pékin, fait en 1736, sous la conduite de Lange, conseiller de chancellerie, et du commissaire Firsof.

LANGE (Joseph), acteur allemand, né à Wurtzbourg en 1751, mort en 1829. Il se livra d’abord avec assez de succès à l’étude de la peinture et n’aborda que plus tard la théâtre, d’après les conseils de Sonnenfels, qui l’avait vu jouer sur une scène d’amateurs. Bien qu’il fût devenu l’un des acteurs favoris du public viennois, Lange ne renonça jamais à la peinture, et l’on a de lui plusieurs compositions religieuses qui ne manquent pas d’un certain mérite.

LANGE (Louise-Marie-Antoinette dis Weber, dame), célèbre cantatrice allemande, femme du précédent, née à Manheim, morte à Francfort en 1830. Elle fut la première passion de Mozart. Quand le grand maître partit pour Paris, en 1703, il s’arrêta quelque temps à Manheim et s’éprit de Louise de Weber, qui accueillit fort bien l’hommage du futur grand homme. Mais lorsqu’il revint dans la ville où l’appelaient les souvenirs d’un amour partagé, il ne trouva plus le même cœur ; Louise aspirait à de plus brillantes destinées. Mozart ne fit aucun reproche, et, captivé par la grâce et la modestie de Constance, sœur puînée de Louise, il l’aima, s’en fit aimer et l’épousa. Mozart perfectionna par ses conseils le talent de la cantatrice, et resta toujours pour Louise un sincère ami.

Cette artiste débuta, en 1779, au théâtre de Manheim, puis fut engagée à l’Opéra de Vienne. À la suite de dissentiments survenus entre elle et la direction, elle quitta Vienne et partit pour Hambourg, où elle tint, pendant treize ans, l’emploi de prima donna : elle fut ensuite attachée à l’Opéra allemaudd Amsterdam. Après sa retraite, elle vint se fixer à Francfort et habita cette ville jusqu’à sa mort.

LANGE (Samuel-Théophile), théologien allemand, né dans les environs de Dantzig en 1767, mort en 1823. Il fit des études fort étendues à l’université d’Iéna, y devint professeur de philosophie (1796) et de théologie (1798), et passa ensuite en la même qualité à Rostock, où il fut recteur en 1820. On a de lui : Histoire du dogme de l’Église chrétienne (Leipzig, 1796, in-so, ire partie seulement) ; Système de morale théologique ou de théologie morale (Leipzig, 1803, in-so, iro partie) ;

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1 Manuel de logique élémentaire (Rostock, 1820), etc.

LANGE ou L’ANGE (Anne-Françoise-Elisabeth), actrice française, née à Gènes, de parents français, en 1772, morte en 1825. Dès l’âge de quinze ans, elle jouait les rôles de jeune première à Tours. En 17SS, elle débuta à Paris sur le théâtre du Faubourg Saint-Germain, passa, en 1791, au théâtre de la rue Richelieu, qu’elle quitta, l’année suivante, pour retourner au Faubourg Saint-Germain. Là, elle créa., en 1793, le rôle de Paméla dans la comédie de ce nom, et fut emprisonnée peu après avec tous ses camarades. Rendue à la liberté après le 9 thermidor, M’ie Lange joua d’abord au théâtre de l’Egalité, puis au théâtre Feydeau, où son talent prit alors tout son développement. Sa ravissante figure, sa physionomie virginale, la douceur de sa voix, son air de modestie convenaient parfaitement à l’emploi des jeunes amoureuses, dans lequel elle excella. Elle savait Se montrer tour à tour naïve, sensible et caressante et, à l’occasion, elle ne manquait point de noblesse. Elle avait joué avec beaucoup de succès les rôles de la nièce, dans le Vieux célibataire ; de Sophie, dans Tom Jones à Londres ; de Florestiue, dans la Mère coupable ; de Julie, dans la Coquette corrigée ; de Céphiso, dans ('Erreur de l’esprit, etc., lorsqu’elle quitta le théâtre, en 1797, pour épouser un riche entrepreneur de voitures, le Belge Jean Situons, dont le pèie s’était marié également avec une actrice, Mlle Candeille. « Son contrat, dit M. Paul Foucher, fut signé par un ancien ministre de la justice de Louis XVI, Dejoly, par François de Neufchâteau, un des cinq membres du Directoire, et par Talleyrand, alors ministre des affaires étrangères. » Dès cette époque, elle s’était fait connaître par les scandales do sa conduite, et son mariage fut loin de mettre un terme à ses galanteries. En 1799, elle commanda son portrait à Girodet, puis le refusa sous prétexte qu’il n’était pas je son goût. L’artiste s’en vengea en envoyant au Salon le portrait de MmB SSimons en Danaé, lapidée avec des gros sous. Les fêtes brillantes qu’elle donna dans sa villa de Meudon, ses prodigalités folles contribuèrent à amener la ruine de son mari. Ne pouvant plus rentrer au théâtre après le scandale public qu’avait produit son portrait, elle fut prise d’un chagrin profond et ressentit les atteintes d’une maladie de langueur, dont elle alla vainement chercher la guérison en Italie. Ce fut là qu’elle termina son existence.

LANGE (Adolphe-Théophile), érudit allemand, né à Weissenseeen 1778, mort il Schulpforta, dont il dirigeait la célèbre école en 1831. On a de lui, sous lu titre de Mélanges d’écrits et de discours (Leipzig, 1832, in-s°), un.recueil de dissertations, parmi lesquelles on remarque : Vindicte tragœdiœ romanse ; Sitvx porteuses, etc.

LANGE (Jean-Pierre), théologien allemand, né dans les environs d’Elberfeld en 1802. Il seconda d’abord, dans ses travaux, son père, qui était charretier et laboureur, et acquit en même temp^, par la lecture, un- grand nombre de connaissances, entre autres celle du latin. Se destinant à la carrière ecclésiastique, il entra, en 1821, au gymnase de Dusseldorf et fut à même, dès l’année suivante, d’aller étudier la théologie à l’université de Bonn. Il y suivit de préférence les cours de Lucke et de Nitzsch, de ce dernier surtout, dont les leçons eurent une influence décisive sur la direction qu’il adopta eu théologie. Il remplit successivement les fonctions de vicaire dans plusieurs paroisses, devint, en 1841, professeur d’histoire ecclésiastique et de dogmatique à l’université de Zurich, et’fut appelé, en 1854, à la chaire de théologie systématique de l’université de Bonn ; en 1860, il a reçu le titre de conseiller du consistoire de cette ville. On lui doit un grand nombre d’ouvrages, dont les plus remarquables sont ; la Vie de Jésus exposée d’après tes Évangiles (Heidelberg, 1844-1847) ; Dogmatique chrétienne (Heidelberg, 1849-1852, 3 vol.) ; Histoire de lÉglise ; l’c partiel’Époque des apôtres (Brunswick, 1S53-1854, 2 vol.). Il a, en outre, été chargé de diriger la rédaction de la Bible théoloyique hornilétique, à laquelle il a fourni les Évangiles de saint Matthieu (Bielefeld, 1857), de saint iMarc (1858) et de saint Jean, et la Genèse (1864). Parmi ses autres écrits théologiques, nous citerons : la Doctrine du Saiut-Èsprit, procédant de la grâce spontanée et universelle de Dieu (Elberfeld, 1831) ; Sur le caractère religieux des Évangiles canoniques (Zurich, 1843), et l'Hymnologie de l’Église (Zurich, 1843). Enfin, il a donné, sous ce titre : Mélanges (Mœrs, 1840-1841, 4 vol. ; nouvelle série, Bielefeld, 1860-1864, t. là III), un recueil de ses différents opuscules, et publié, en outre, un grand nombre de poésies religieuses, lyriques et didactiques, où l’on remarque à la fois beaucoup de bon sens et une brillante imagination. Ce sont, entre autres : Poésies bibliques (Elberfeld, 1832-1834) ; Poésies et proverbes (Duisbourg, 1835) ; le Monde du Seigneur (Duisbourg, 1835) ; l’Obscurcissement du monde (Berlin, 1838) ; Poésies (Essen, 1843) ; le Livre des chants d’église allemands (Zurich, 1843) ; Du mont des Oliviers (Francfort, 1852), etc.