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moins richement équipés et velus suivant les moyens de chacun. De là, rangés en bon ordre, sous la conduite do leurs régents, et divisés en nations, avec tambours et bannières, ils traversaient fièrement toute la ville, et se rendaient, avec de grandes acclamations, au lieu où se tenait le landit. Pendant que le recteur allait dans les boutiques des parcheminiers, et visitait même les maisons de Saint-Denis pour confisquer le parchemin gu’on aurait pu y introduire en fraude, cette jeunesse (urbulente couvrait la plaine, se séparait en bandes joyeuses chez les taverniers et tourmentait les marchands et les bourgeois. De leur côté, les régents se rendaient a Saint-Denis, où le chapitre était dans l’usage de leur offrir du vin k boire, en forme de remerclment pour leur visite. Ce jour-là était d’ailleurs, pour les maîtres, le plus beau de l’année, car c’était celui que les écoliers choisissaient pour leur payer solennellement leurs honoraires.

La foire du landit est restée célèbre h plus d’un titre. C’est là que, en 1100, des marchands arméniens introduisirent et mirent en vente des chats inconnus jusqu’alors en France, et qui n’étaient autres que des angoras d’Asie. Le prévôt de Paris en fit une acquisition considérable, et les embrigada pour la destruction des rats d’égout. Ce fut aussi à la foire du landit qu’upparurent pour la première fois, en 1427, des bandes pittoresques de gitanos, de zingaris et de bohémiens ; ils se donnaient pour des pénanciers (pénitents), nés en Égypte, chassés par les Sarrasins, bénis par le pape à Rome, mais condamnés par le saint-père k errer sept ans sans dormir dans dos lits. Leur industrie la plus générale était de dire la bonne aventure ; quelques-uns n’étaient que des coupeurs de bourse. À la suite d’un interrogatoire un peu serré, les bohémiens sentirent de loin le fagot et déguerpirent.

Cette foire était en même temps une occasion de pèlerinage à la basilique, et, dès Charles le Chauve, certains privilèges furent conférés, pour la tenue du landit, aux abbés de Saint-Denis. En 1444, le landit fut transféré dans le cœur de la ville elle-même, et, à cause des désordres commis par les écoliers, il fut enjoint au recteur de ne plus se faire accompagner que par un petit nombre d’entre eux. D’ailleurs, le papier devint bientôt plus commun, l’imprimerie popularisa les livres, et le parchemin, toujours coûteux, fut chaquo jour moins employé. La procèssion de l’Université ne fut plus qu’une simple promenade. Dans le xvjo siècle, et pendant les guerres civiles, de sévères défenses furent faites aux écoliers d’y venir en troupes ; it n’y eut plus de processions, plus de rassemblements avec tambours et bannières ; seulement, maîtres et écoliers continuèrent de fêter chaque année, comme un jour de vacances, le lundi après la Saint-Burnabé. Aujourd’hui encore, il se tient, le 11 juin, à Saint-Denis, une foire considérable, où il se vend plus de 00,000 moutons. Ce marché a gardé le nom de landit.

LAND1VISIAU, bourg de France (Finistère), ch.-l. de eant., arrond. et k 23 kilom. S.-O. de Morlaix ; pop. aggl., 1,933 hab. — pop. tôt., 3,211 hab. Tanneries, fabriques de toiles et de poteries communes. Commerce de beurre, de suif, de miel, de chevaux, de toiles et de cuirs. L’église, surmontée d’une belle flèche de 1590, offre un riche portail du xvie siècle, orné de délicates sculptures représentant les douze apôtres et différents personnages de l’Ancien Testament. La corniche de l’ossuaire de^Landivisiau est supportée par des cariatides, parmi lesquelles on distingue un squelette armé de deux flèches, une femme en costume espagnol, et le diable ayant sur la poitrine une tête de satyre.

LAND1VY, bourg de France (Mayenne), ch.-l. de cant., arrond. et à 46 kilom. N.-Ô. de Mayenne ; pop. aggl., 435 hab. — pop. tôt., 2,087 hab. Commerce de bestiaux et de toiles.

LANDO ou de LANDAU (Conrad etLucius), aventuriers allemands. Ils étaient originaires deSouabe et vivaient au xive siècle. Ces deux frères se distinguèrent dans les armées mercenaires qui servaient en Italie, et furent enrôlés par le chevalier de Montréal. Lorsque celui-ci organisa cette terrible bande de mercenaires qui dévasta l’Italie, Conrad devint le lieutenant de Montréal, et prit le commandement de l’armée lorsque celui-ci fut mis à mort à Rome, par ordre du tribun Colas de Rienzi. Il continua k ravager le pays, à rançonner les princes et les villes, les paysans et les bourgeois, se mit plusieurs fois, lui et ses hommes, au service des puissances ; mais la mauvaise foi avec laquelle il passait d’un camp dans l’autre, quand on lui offrait une paye plus élevée, le rendait au moins aussi dangereux qu’utile. Les Florentins seuls refusèrent contribution au «comte" Lando,

comme il se faisait appeler. Il marcha contre eux, fut vaincu et fait prisonnier ; il parvint à se sauver, à force d’argent, mais lut tué, l’année suivante, près de Novare (1363). Son frère Lucius abandonna alors le brigandage, pour se mettre k la solde de3 puissances qui avaient besoin de ses services.

LANDO (Michel), citoyen de Florence qui se rendit célèbre dans la révolution démocratique de 1378. C’était un cardeur de laine ; la victoire du parti populaire le fit gonfalonier.

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Il se conduisit, disent les historiens, avec prudence et modération dans l’exercice de cette magistrature suprême ; il serait plus exact de dire qu’il trahit ceux qui l’avaient élu, les petits métiers, la plèbe minuta, le petit peuple. L’ancienne noblesse avait été chassée ; quelques familles riches et puissantes de la haute bourgeoisie, les Médicis, les Ricci, les Albizzi, formaient autant de factions qui déchiraient la république par leurs rivalités ambitieuses. Lando se laissa circonvenir par ces factions prétendues démocratiques, et leur livra le pouvoir. Le peuple, mécontent, se souleva de nouveau, et Lando, se faisant l’instrument des classes riches, écrasa ses anciens compagnons, les ciompi, les classes industrielles. Son pouvoir dura trois ans. Une réaction aristocratique des plus sanglantes le renversa avec le parti qu’il servait, et il fut proscrit comme les autres (1381).

LANDO (Pierre), doge de Venise, né en 1461, mort en 1545. Il succéda, en 1539, à André GriUi, et, malgré son âge avancé, il gouverna la "république avec fermeté et énergie. Ce fut sous son règne que les Vénitiens conclurent la paix avec Soliman. Dès lors, elle ne fut plus troublée jusqu’à sa mort, car il refusa de faire alliance, soit avec François Ier, soit avec Charles-Quint, dans les guerres interminables que se faisaient ces deux princes.

LANDOIS (Paul), auteur dramatique français qui vivait au xvmo siècle. On ne possède aucun renseignement sur sa vie. Cet obscur écrivain est regardé comme l’inventeur d’un genre bâtard, qu’il appela tragédie bourgeois/ :, et qui a été adopté par La Chaussée, Diderot, Beaumarchais, enfin par nos dramaturges contemporains. Il composa quelques pièces, dont une, intitulée la Syluie, en un acte et en prose, fut jouée par les acteurs de la Comédie-Française en 1741.

LANDOIS (Pierre), favori de François II, duc de Bretagne. V. Landais.

LANDOLE s. f. (lan-do-le). Ichthyol. Nom vulgaire du dactyloptère commun, sur le littoral de la Méditerranée.

LANDOLFE, nom de plusieurs princes lombards, qui régnèrent à Capoue et à Bénévent de 833 à 1077. — Landolphe I«r était, en 830, comte de Capouesous la suzeraineté de Sicon, prince de Bénévent ; mais, après la mort de ce prince, il se révolta contre son successeur, Radeigise, et se déclara indépendant en 840. Il mourut en 842. —Landolfe II, second fils du précédent, devint, à la mort de son frère aîné Landone (862), tuteur du jeune fils de ce dernier ; mais il ne tarda pas à usurper les droits de son pupille, et se lit proclamer prince de Capoue. Il mourut en 879, après avoir montré toute sa vie, quoiqu’il eût été lui-même évêque de Capoue, une grande haine contre les moines ; aussi les chroniqueurs ecclésiastiques ne l’ont - ils guère épargné.— Landolfe III, septième prince de Capoue, succéda, en 910, avec son frère Atenolfe II, à Atenolfe 1er, leur père. Ce dernier, quelque temps avant sa mort, l’avait envoyé à Constantinople demander àl’empereur Léon le Sage des secours contre les Sarrasins. Il réussit dans sa mission, mais plus tard déclara la guerre aux Grecs, qui voulaient étendre leurs possessions en Italie. Il remporta sur eux, en 921, près d’Ascoli, une grande victoire qui lui valut la conquête de la Fouille. Landolfe III mourut en 943, deux ans après son frère Atenolfe II. — Landolfe IV, fils du précédent, fut associé par lui au pouvoir, en 940, et lui succéda trois ans plus tard ; à peine sur le trône, il s’associa à son tour son fils Pandolfe Tête de Fer. Le seul événement marquant de son règne fut la guerre qu’il soutint, en 959, contre le pape Jean XII. 11 mourut en 961. —Landolfe V fut associé au pouvoir par son frère Pandolfe Tête de Fer, et régna, conjointement avec lui, jusqu’à sa mort, en.968. — Landolfe VI, fils de Pandolfe Tête de Fer, lui succéda, en 981, et fut tué, l’année suivante, à la bataille de Bazentello.—Landolfe VII, fils de Landolfe V, fut

élu prince de Capoue par les habitants de cette ville, qui voulaient se soustraire à l’autorité d’Adhémar II, que l’empereur Othon III leur avait imposé. La mort d’Adhémar laissa bientôt Landolfe VII maître du trône, qu’il occupa paisiblement jusqu’à sa mort (1007).

Landolfe VIII succéda, en 1060, à son père Pandolfe V, Capoue était alors assiégée par les Normands, sous les ordres de Richard, comte d’Averse, auquel le pape avait donné cette principauté. Après deux ans de résistance, Landolfe fut obligé de se rendre aux Normands (1062), et conserva cependant, mais comme feudataire du pape, la principauté de Bénévent. Il mourut en 1077, et fut le dernier des princes lombards de Capoue et de Bénévent.

LANDOL1NA (Saverio), savant italien, né k Calane en 1743, mort en 1813. Il découvrit, en 1780, à la fontaine Ûyanée, sur l’Anapus, en Sicile, du papyrus d’Égypte, dont il transforma, selon les procédés indiqués par Pline, les feuilles en bandes de papier, et les envoya aux principales sociétés savantes de l’Europe. Landolina fut membre des Académies de Naples et de Gœttiiigue, C’était un homme très-instruit, qui a laissé un certain nombre de mémoires} publiés dans divers recueils.

LANDOLPHË (Jean-François), navigateur

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français, né à Auxonne en 1765, mort à Paris en 1825. Il servitavec distinction pendant trente-six ans dans la marine marchande et dans celle de l’État. En 1786, il établit des comptoirs sur la côte d’Afrique, pour faire pénétrer les produits de notre industrie dans l’intérieur de ce continent, encore inconnu. Pendant la Révolution, il fut nommé capitaine de frégate, prit aux Anglais" l’île du Prince, 64 bâtiments et 930 pièces de canon, captures qui furent évaluées à 45 millions de francs. Il se retira, en 1802, couvert de blessures et accablé d’infirmités. Ses Mémoires, fort intéressants, ont été publiés en 1823 (2 vol. in-8°).

LANDOLPHË, nom de plusieurs écrivains. V. Landulphe.

LANDOLPHIE s. f. (lan-dol-ff — de Landolpfi, sav. allem.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des apoeynées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à Ownre.

LANDO LT (Salomon), magistrat et peintre suisse, né à Zurich en 1741, mort en 1818. Son père était membre du grand conseil. 11 entra à l’École militaire de Metz, qu’il quitta pour aller à Paris étudier la peinture dans l’atelier de Le Paon. Landolt siégea ensuite au tribunal municipal de Zurich, et organisa le premier corps de tirailleurs cantonaux suisses ; en 1777, après un voyage à Berlin, où il eut plusieurs audiences de Frédéric II, il fut élu député au grand conseil de son canton, et obtint, l’année suivante, le bailliage de Greifensee ; il rendit la justice en vrai sauvage, ordonnant à tout propos des coups de bâton aux prévenus ; mais il fit aussi dessécher les marais, tracer des routes, faire des plantations, etc. Lors de la Révolution française, il se prononça pour les ennemis de la France, et favorisa l’arrivée des Russes et des Autrichiens, ce qui lui attira un jour des coups de fusil, qu’il eut le bonheur d’éviter. En 1799, il se mit dans les rangs de l’armée do l’archiduc Charles, et participa aux batailles de Wiedikon et de Zurich. Après avoir passé quatre ans en Souabe, il profita du triomphe de la réaction pour rentrer dans son pays, où le parti conservateur le nomma membre du grand conseil, colonel de la réserve des tirailleurs, et enfin président du tribunal de Wiedikon. Il a laissé quelques tableaux bizarres représentant des batailles et des paysages.

LANDON, cent vingt et unième pape, Romain d’origine, mort en 915. Il fut élu a. la chaire de saint Pierre le 4 décembre 914, et mourut le 26 avril suivant, sans qu’aucun événement eût signalé son court pontificat.

LANDON (Charles-Paul), peintre et littérateur français, né à Nouant eu 1760, mort en 182S. Élève de Regnault, il remporta le grand prix de peinture, et passa cinq années à Rome. Il revint à Paris, quelque temps avant la Révolution, et s’adonna à l’étude des lettres et à la critique artistique. Plus tard, il revint à la peinture, et, sous la Restauration, fut nommé peintre du cabinet du duc de Berry, conservateur des tableaux du musée du Louvre et de la galerie de la duchesse de Berry. Parmi ses tableaux, qui, sous l’Empire, obtinrent assez de succès dans les expositions, on cite : la Leçon maternelle ; Sujet pastoral (1S00) ; Virginie au bain (1801) ; Léda, Pollux et Hélène (1806) ; Venus et l’Amour (lSlO) ; Paul et Virginie (1812) ; Dédale et Icare, etc. Les compositions de Laudon sont, en général, froides, quoique assez agréables ; ses attitudes sont dénuées de grâce et de souplesse, et son dessin laisse à désirer ; son coloris, en revanche, est loin de manquer de fraîcheur, et l’on admire beaucoup la finesse de ses têtes de femme. Du reste, ce n’est pas aux œuvres de son pinceau que Landon doit sa réputation, mais aux nombreux ouvrages qu’il a publiés sur les beaux-arts, et dont plusieurs sont encore consultés avec fruit. Tels sont, entre autres, les Annales du Musée et de l’école moderne des beaux-arts (Paris, 1801-1803, 17 vol. in-S°) ; les Vies et œuvres des peintres les plus célèbres de toutes les écoles (Paris, 1803 et suiv., 20 vol.), et la Galerie historique des hommes les plus célèbres de tous les sièctes et de toutes les nations (Paris, 1805 1809, 13 vol. in-12). Il a encore publié : les Antiquités d’Athènes, d’après l’ouvrage anglais de Stuart et Revett (Paris, 1806-1823, 4 vol. in-fol.) ; Description de Paris et de ses édifices (Paris, 1S09-1819, 2 vol. in-S») ; les Salons de 1808 à 1824 (15 vol. in-8°) ; Recueil des ouvrages de peinture et de sculpture gui ont concouru pour tes prix décennaux (Paris,

1810, in-S°) ; Description de Londres et de ses édifices (Paris, 1810, in-S°) ; Galerie Giustiniaai (Paris, 1812, in-8°) ; Atlas du Musée ou Catalogue figuré de ses tableaux et statues (Paris, 1814) ; Galerie Massias (Paris, 1815, iu-S°) ; Numismatique du Voyage du jeune Anacharsis (Paris, 1818, 2 vol. in-8°) ; Choix de tableaux et de statues des plus célèbres musées et cabinets étrangers (Paris, 1S21, 18 vol.), etc.

LANDON (Lœtitia-Elisabeth), femme poëte anglaise, née à Chelses en 1802, morte en 1833. Elle montra de bonne heure un remarquable talent poétique, et dut à l’amitié de William Jerdan, éditeur de la Literary Gazette, d’être introduite dans les principaux cercles littéraires de Londres ; mais la protection que lui accordait cet écrivain donna lieu à des suppositions malveillantes qui ta

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plongèrent dans une profonde mélancolie et ne furent pas sans influence sur le reste de sa vie. À la mort de son père, qui était agent comptable de l’armée, elle dut demander à sa plume les ressources nécessaires à son entretien et k celui de sa mère. Elle publia, k cette époque, sous les initiales L. E. L., un premier ouvrage, Y Improvisatrice (Londres, 1824), auquel succédèrent un grand nombre de poésies, insérées dans les journaux et les iilmanachs littéraires, et remarquables par l’harmonie du vers et le sentiment mélancolique qui y règne. Élie fit paraître ensuite successivement trois romans : Ethel Churchill, Francesca Carrara et Roman et Réalité. En 1838, elle épousa sir George Maclean, gouverneur de la. colonie du Cap, et partit avec lui pour sa nouvelle résidence. Peu de temps après son arrivée, on la trouva morte dans sa chambre, tenant un flacon d’acide prussique dans sa main crispée. On n’a jamais su si cette mort avait été volontaire ou si elle était le résultat d’une erreur. Laman Blanchard a publié sa Biographie et ses œuvres posthumes (Londres, 1840).

LANDONE, princo de Capoue, mort en S62. Il succéda à son père Landolfe en 842, fit alliance avec les Grecs pour affermir l’indépendance de sa principauté, fonda une nouvelle ville près de l’ancienne Capoue, et se rendit odieux par ses violences. À sa mort, son fils fut dépouillé de la souveraineté par l’évêque de Capoue, Landolphe.

LANDOR (Walter-Savage), littérateur anglais, né à Ipsiey-Court en 1775, mort à Florence en 1864. Il appartenait à une famille très-riche qui le laissa do bonne heure maître d’une immense fortune, grâce à laquelle il so mit à courir le monde, et se permit les plus ruineuses fantaisies. On rapporte qu’en 1S06, au milieu d’un accès de colère, 11 fit démolir une maison qui lui avait coûté un demi-million. En 1808, lors de la première insurrection d’Espagne, il leva un petit corps de troupes, avec lequel il fit la guerre aux Français, entretenant et payant lui-même ses soldats. La junte suprême lui adressa des remercïments publics et lui conféra le titre do colonel dans l’armée espagnole. À la restauration de Ferdinand, Landor renvoya son brevet, ne voulant avoir aucune attache avec « un traître et un parjure » qui venait d’abolir la constitution faite après l’insurrection. Après 1815, it alla s’établir en Italie, où il est mort, et où il s’est livré à des travaux littéraires. Son ouvrage le plus remarquable est celui qui a pour titre : Dialogues imaginaires de Grecs et de Romains (Londres, 1824-1829, 5 vol.) ; c’est une des meilleures productions de la littérature anglaise moderne. Les pensées ingénieuses et profondes y abondent, bien qu on y trouve aussi une foule de paradoxes et d’idées bizarres ; le style en est incisif et nerveux. Parmi ses autres productions, nous citerons : Poésies (17U5) ; Gébire (1798), poème où l’on rencontre des passages d’une grande beauté ; le Comte Julien, tragédie qui fut la cause de son amitié avec Southey ; Fra Ruperlo, Périclès et Aspasie, Jeanne de Naples, drames ; les Helléniques (1S47) ; Conversation imaginaire du roi Charles-Albert et de la princesse Belgiojoso sur les affaires et les espérances de l’Italie (1848) ; Papauté anglaise et étrangère (1851) ; le Dernier fruit d’un vieil arbre (1853) ; Lettres d’un Américain (1S54) ; Idylles héroïques et autres poèmes (1863), recueil de ses œuvres poétiques, etc. Landor avait, en outre, fourni un grand nombre d’articles pleins de viguenr et de verve à l’Examiner, ainsi qu’à d’autres journaux. Cet homme remarquable professait une haine ardente pour la tyrannie, sous toutes ses formes, et il ne cessa de la poursuivre de ses traits acérés dans ses vigoureux écrits.

LANDUÉ-BAUVAIS (Augustin-Jacob), médecin français, né k Orléans en 1772, mort en 1840. Élève de Desault et de Roj’, il devint successivement chirurgien en second de l’hôpital de Chalon-sur-Saône, médecin adjoint île l’hospico de la Salpêtrière, à Paris (1799), où il fit un cours de pathologie interne et de médecine clinique, professeur de clinique et doyen de la Faculté de médecine (1815). En 1830, il.fut destitué de ces dernières fonctions. Outre des articles et des mémoires, on lui doit : Séméiotique ou Traité des signes des maladies (Paris, 1S10, in-8°), ouvrage estimé.

LANDHECiES, ville forte de France (Nord), ch.-l. do cant., arrond. et k 16 kilom. O. d’Avesnes, sur la Sambre ; pop. a<{gl., 2,640 hab.

— pop. tôt., 3,990 hab. Brasseries, clouteries, blanchisseries, tanneries ; fabrication de chicorée, d’huile, de couleurs ; mercerie. Commerce de houblon, de beurre, de fromage, de laine, de lin, de bestiaux et de chevaux.

La canalisation de la Sambro jusqu’à La Fère a été pour Landreeies une source do prospérité commerciale. Les seuls monuments de la ville sont r l’église, édifice tout moderne (1822), et qui contient les restes du général Clarke, duc de Feltre, né à Landreeies ; les casernes et l’Hospice des vieillards. À peu de distance se trouvent les ruines de l’ancienne abbaye de Maroilles, dont la fondation remonte au xie siècle.

Landreeies n’était guère, au xio siècle, qu’un simple village sans aucune importance militaire, lorsque, vers 1140, Nicolas, seigneur d’Avesnes, y construisit un château, et accorda quelques privilèges aux habitants. Dès