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plonge entre les pierres dont il 4 garni le four, afin de faciliter le passage de la fumée. Il Sorte de gros pinceau attaché au bout d une perche, dont on se sert pour exécuter les peintures grossières. Il Tube métallique adapté à l’extrémité d’une manche à eau, pour diriger le jet.

— Astron. Nom qu’on a donné quelquefois à la constellation du Loup.

— Encycl. Armur. La lance est une arme que l’on voit en usage à toutes les époques et chez tous les peuples. Chacun connaît, la lance d’Achille, guérissant, dit-on, les blessures qu’elle avait faites. (V. Télèphe.) Nous trouvons dans les collections des lances abyssiniennes, indiennes, etc., etc. La phalange macédonienne en était armée, de même que l’infanterie romaine. Pline, qui attribue à Etolus, fils de Mars, l’invention de la lance, la nomme jaculum cum armento, trait a courroie. D’après cela, la lance r d’abord commencé.par être lancée comme, un dard,

comme un épieu. Les Romains en distinguaient trois sortes : la hasta armentata, ca& qui était munie de la courroie aidant au jet ; la hasta ansata, celle qui était sans tête, et la hasta prspilata, celle dont la pointu était mouchetée ou couverte d’un bouton, pour servir dans les exercices. Chez eux, la lance n’est autre chose qu’une pique. Au temps de la chevalerie, la lance devient énorme et ne se lance plus ; c’est une arme d’escrime, une arme de tournoi, de poussif, suivant l’expression consacrée.

« Cette transformation de l’épieu ou lance projectile, se changeant en un genre de sarisse ou d’arme d’escrime, fut une révolution qui n’est pas indigne de remarque ; ainsi, jusqu au ixc siècle, les tances des hommes do cheval et de pied se dardent avec courroie, ou bien se gardent à la main, comme une deinipique ; depuis Charles le Chauve, elles deviennent une perche démesurée à l’usage de la seule cavalerie noble. • (Dardin, Dicl, de l’armée de terre.)

La lance ne pouvait être, en effet, paulmoyée que par des mains de chevalier ; les capitulaires en défendaient l’emploi aux vilains. Du temps de la chevalerie, on portait une longue tance à hampe de frêne, et à fer tantôt étroit et plat, tantôt rond et uni ou cannelé, tantôt triangulaire ou quadrangulaire et à faces évidées. Dans les

tournois, on employait des lances dites courtoises, freliées, mousses ou montées, c’est-à-dire des lances dont on éinoussuit le fer ou dont on garnissait la pointe d’une sorte d’anneau, appelé frette ou morne, ou bien encore dont on recouvrait la pointe d’une petite boule ; souvent même on supprimait le fer, et la hampe était faite de telle sorte qu’elle se brisât au premier choc ; c’est ce qu’on appelait la tance brisée. Quant aux lances dont on se servait dans les batailles, on les appelait lances à fer émoulu et à outrance.

Nos historiens parlent de lances dès les temps les plus reculés : Childebert fut proclamé roi, la lance à la main. Mettre la lance a. la main de quelqu’un était, sous la première race, une façon d’investiture, une manière de désigner son successeur à la couronne. Cette arme disparut peu à peu de l’armée, lorsque la cavalerie se substitua à la chevalerie. On ne la vit plus dans les tournois après la mort de Henri II, tué, comme on sait, d’un coup de tance. Au xive siècle, on arma la gendarmerie d’une grande lance, appelée bourdon ou bourdonnasse, dont la hampe avait de 4m,60 à 5 mètres do long. Sous le règne de Henri IV, notre cavalerie abandonna la lance pour le sabre et le pistolet. Cette arme reparut en France lors de la création des lanciers par Napoléon ; mais, à la suite de la guerre de 1870-1871, l’inutilité reconnue de cette arme y a fait renoncer définitivement dans notre pays en 1872.

Au xvio siècle, les Écossais portaient une lance de G mètres de longueur ; eu bataille, serrés les uns contre les autres, les hommes du premier rang mettaient un genou à terre et dirigeaient leur pointe vers, l’ennemi ; les hommes des autres rangs présentaient leur arme par-dessus la tète des premiers. La lance des Aztèques, anciens Mexicains, avait parfois jusqu’à 18 pieds de longueur.

— Mar. La lance de sonde est un instrument en fer, employé par les ingénieurs hydrographes, et qui sert à indiquer, mieux que les plombs de sonde ordinaires, les différentes natures du fond de la mer. On distingue deux sortes de lance de sonde : la lance simple et la grande lance ; toutes deux ont une longueur d’environ 6 pieds.

La lance simple a la forme des fiches employées par les arpenteurs ; on l’attache au tout d’une ligne ; elle permet de reconnaître les fonds de roche, les fonds pierreux, les roches plates, les roches inégales, les fonds de sable, les fonds de coquilles brisées, moulues, les fonds de vase, etc.

La grande lance ressemble à la précédente ; seulement elle est garnie, près de la boucle, d’un plomb de forme conique, qui fait pénétrer la pointe de la toice dans le sol autant que peut le faire le bec d’une grosse ancre ; le poids de ce plomb varie de 40 à 100 livres, La partie basse de la grande lance (moitié de sa longueur environ) est ronde, entaillée, barbelée de traits, de petites dentelures. La partie supérieure, au-dessus du plomb, est carrée.

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— Liturg. La sainte lance est une espèce de couteau dont la lame a la forme d’une lance, et dont le manche allongé se termine par une croix. Cet ustensile joue un rôle important dans la liturgie des Grecs. Il servait a séparer de la masse du pain offert l’hostie qui devait être consacrée. Voici ce qu’on lit dans les livres liturgiques grecs à propos de la’prothèse ou préparation de la masse : ■ Le prêtre saisit de la main gauche le pain, et de.adroite la sainte lance, avec laquelle il trace le signe ’de la croix sur le sceau de la forme offerte, et dit trois fois : « En mémoire du Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. » Et aussitôt il enfonce la sainte lance dans la partie droite du sceau, et l’ouvrant il dit : « Comme une brebis, il a été conduit à la mort.» Enfonçant de même cette sainte lance dans la partie gauche, il dit : « Et comme un doux agneau qui se tait devant celui qui

« le tond, ainsi il n a pas ouvert la bouche. » Enfonçant de nouveau la sainte lance dans la partie supérieure du pain, il dit : « Après ces > humiliations, il a été délivré de la mort. » 11 en fait autant à la partie inférieure et dit : « Qui racontera sa génération ? » À chaque incision, le diacre dit en tenant son ét’ole à la main ; « Prions le Seigneur. » Le même diacre dit ensuite : « Enlevez, Seigneur ! > Et le prêtre dirigeant la sainte lance, obliquement dans la droite do la forme offerte, il en détache le pain sacré, disant : « Sa vie est enlevée de la terre éternellement, maintenant « et toujours et dans les siècles des siècles, amen ! » Et, inclinant le pain sur le saint disque (la patène), après que le diacre a dit : «Immolez, Seigneur !» le prêtre le sacrifie en forme de croix, disant : « Est immolé l’agneau du Dieu qui ôte le péché du monde pour la vie et le salut du monde ! ■ Alors il tourne le pain de l’autre côté, et le diacre dit : à Percez, Seigneur 1 » Lo prêtre, le perçant du côté droit avec la sainte lance, dit : « Et un des soldats ouvrit son côté d’un

« coup de lance : et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. •

Lance d’Achille OU do Télèplic, Allusion à

la lance d’Achille, la divine Pélias, qui.avait le privilège de guérir les blessures qu’elle avait faites. Dans un combat ; Achille avait blessé Télèphe, roi de Mysie. Un oracle consulté répondit que la blessure ne pouvuitêtro guérie que par la main qui 1 avait faite. lilysse prit de la rouille de cette lance, en’ composa un emplâtre et l’envoya à Télèphe, qui fut bientôt guéri.

Cette propriété merveilleuse d’une chose, qui blesse et guérit en même temps rencontre des similitudes trop nombreuses pour qu’on n’y fasse pas de fréquentes allusions. C’est ainsi qu’on dit de l’amour, de la presse, qui peuvent Seuls guérir le mal qu’ils ont fait, que c’est la lance d’Achille.

n Non, mon vieux profès, je n’ai point changé de principes ; je pense encore comme je l’écrivais dans un de mes premiers numéros : le grand remède de la licence do la presse est dans la liberté de la presse ; c’est cette lance d’Achille qui guérit les plaies qu’elle a faites. La liberté politique n’a point de meilleur arsenal que la presse. »

Camille Desmoulins.

« La civilisation est la lance d’Achille, elle guérit les maux qu’elle cause. Ces maux ne sont que passagers, et la guérison est éternelle. »

Benjamin Constant.

« La science n’a jamais prétendu à l’infaillibilité ; et sa virilité féconde corrige progressivement les erreurs de son exubérante

jeunesse, comme la lance d’Achille, la divine Pélias, guérissait les blessures qu’elle avait faites : »

Lodis Connus.

Lance» (les) (las Lanzas], titre sous lequel on a coutume de désigner le chef-d’œuvre de Velazquez, représentant la Reddition de Dreda. V. Breda (II, p. 1222.)

Lance (MIRACLE SE LA SAINTE). Pendant les

premières croisades, un prêtre du diocèse de Marseille, Pierre Barthélémy, vint raconter aux chefs de l’armée assiégée dans Antioche par Kerbogà que saint André lui avait ordonné d’aller dans l’églisg Saint-Pierre et de prendre, sous le maître-autel, la lance qui avait percé les flancs de Jésus-Christ. Pendant trois jours, l’armée se prépara par le jeûne à la découverte de la sainte lance. Douze des plus illustres croisés sont chargés de l’opération ; on creuse vainement jusqu’à la nuit ; au milieu de l’obscurité, Barthélémy se précipite tout à coup dans la fosse et bientôt reparaît avec une lance. On crie au miracle, et ce prétendu miracle enflamme l’enthousiasme de l’armée, qui, peu de jours après, triomphe de Kerbogà. Toutefois, malgré la crédulité générale qui existait à cette époque, on vit bientôt s’élever des doutes surauthenticité de la lance, qui était restée entre les mains du comte de Toulouse. Au siège d’Archus, le chapelain du duc de Normandie, Arnould de Roher, contesta la vérité du prodige ; l’armée se partagea en deux camps ; d’un côté les croisés" du Nord, de l’autre les Provençaux avec Barthélémy, qui continuait à avoir des visions. Ce dernier, pour

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prouver la véracité de la découverts qu’il avait faite et la miraculeuse puissance de l’arme confiée aux croisés, résolut de se soumettre à l’épreuve du’ feu. Le vendredi saint, un vaste bûcher fut dressé. Barthélémy y monta portant la sainte lance, dont le fer était enveloppé d’une étoffe de soie. Il entra au milieu des flammes et en sortit sans que sa tunique fût brûlée, dit Raymond d’Agiles ; mais, pressé par la multitude, il faillit périr étouffé, et, quelques jours après, il mourut, reprochant à ses partisans de l’avoir exposé à une épreuve aussi redoutable. Dès lors, la prétendue lance miraculeuse cessa d’opérer des prodiges.

LANCE (George), peintre anglais, né&Dunmow (comté d’Essex) en 1802, mort en !SG4. Il entra de bonne heure dans l’atelier d’Haydon, sous la direction duquel il s’adonna à la peinture historique. En se livrant à des études sur le coloris, Lance se mit. À copier des groupes de fruits, des objets de nature morte, et il ne tarda pas à exceller dans ce genre de peinture, auquel il doit sa réputation. Néanmoins, il continua à se livrera des travaux d’un ordre plus élevé, et fit un grand nombre de copies de tableaux historiques et de tableaux de genre, d’après les maîtres des principales écoles. Il acquit ainsi un talent multiple, et, tout en peignant de très-.beaux tableaux de fleurs et de nature morte, exécuta plusieurs toiles du genre historique fort remarquables, entre autres : Mélanclithon doutant pour la première fois de l’Église, œuvre qui obtint, en 1830, un prix de l’Académie de Liverpool ; le Maréchal de Biron et sa sœur (1845). La Chasse au sanglier, de Yelasquez, qui est aujourd’hui à la Galerie nationale de Londres, a été repeinte presque entièrement par lui avec beaucoup de talent, à la suite d’un accident qui l’avait en partie détruite. Outre un grand nombre de tableaux que l’artiste ne désigne lui-même que sous le titre de Fleurs ou de Gibier, ’on a encore de lui les toiles suivantes : Combat de hérons ; le Paon inanimé, un chef-d’œuvre d’exécution et de coloris ; Fruits modernes, etc. Parmi les tableaux de genre de Lance, nous citerons : la Bénédiction. de la yrand’mère f1845) ; la Blonde ; la Brunette ; Singe coiffé dune toque rouge ; la Coquette du village ; la Vie et la mort. Ces trois derniers ont figuré, avec des Fruits, à l’Exposition universelle de 1855.

LANCG (Étienne-Adolphe), architecte français, né à Littry (Calvados) en 1813. Élève de l’École des beaux-arts, puis de Visconti, il remporta, en 1837, le premier prix au concours ouvert pour un projet d’abattoir à Rambouillet, devint, en 1842, membre de la Société centrale des architectes, fondée à cette époque, puis fut nommé successivement inspecteur des travaux exécutés à l’église Saint-Denis (1850), inspecteur ordinaire au conseil des bâtiments civils et architecte du gouvernement (1854), chargé de la restauration des édifices diocésains de Sens et de Soissons, M. Lance fait, en outre, partie delà commission des monuments historiques. Tout en se livrant à des travaux d’architecture, cet artiste distingué s’est fait avantageusement connaître par des écrits sur les beuux-arts. C’est lui qui a fondé, en 1S47, le Moniteur des architectes. Depuis lors, outre un grand nombre d’articles publiés dans le Siècle et dans l’Encyclopédie d’architecture, dont il a rédigé la partie historique et descriptive, il a donné : Du concours comme moyen d’améliorer l’état de l’architecture et ta situation des architectes (1848) ; Sur l’assainissement des habitations insalubres (1850) ; Du diplôme d’architecte ; des notices sur Abel Blouet, Achille Lectère, Leturouilly ; Excursions en Italie (1859, in-8»), etc.

LANCÉ, ÉE (lan-sé) part, passé du v. Lancer. Jeté avec une certaine roideur : Un dard lancé d’une main sûre. Une flèche lancée avec force.

Avec art une paume lande

"Va, revient, tour a tour poussée et repoussée.

Gilbert,

— Poussé ou porté en avant avec violence : Une voiture lancée à fond de train. Un train de chemin de fer lancé à toute vapeur. Je vois venir à moi une voilure élégante qui était lancée comme une flèche. (Scribe.)’

— Fig. Emis, produit, mis en avant : Un mot lancé au hasard. Une proposition lancée au milieu de la discussion, il Promulgué, dirigé contre quelqu’un : Une sentence d’excommunication lancée par le pape, il Poussé, mis en action : Être lancé dans une fausse voie. Voltaire avait été, dès sa première jeunesse, lancé dans l’arène littéraire. (Laharpe.) Le philosophe qui a du génie est lancé naturellement dans le vaste champ des vérités nouvelles. (Fénel.) |] Qui va de l’avant, qui est en pleine activité : Une fois qu’il est LArv’cÉ, il est dif~ ■ ficile de l’arrêter.

— Fam. Echauffé par le vin : Il a bu du Champagne, il est lancé.

— Chasse. Débusqué et forcé de fuir : Le lièvre est lancé. Deux chevreuils sont lances en même temps.

— Teehn. Se dit de tout tissu exécuté en lancé : Les articles lancés peuvent indifféremment être tissés ou à corps seul ou à corps et lisses. (Falcot.)

— s. m. Chasse. Lieu où la bête a été lancée par les chiens : La bête revient ordinairement

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ûu lancé, n Chasse quo les chiens courants donnent à la bête qu’ils font partir : // n’avait pas été possible d’arrêter les chiens au début d’un plein lancé. (Journal des Débats.)

— Techn. Genre de tissage pour lequel on fait usage de plusieurs navettes, et où chaque coup de trame n’opère, dans toute la largqur de l’étoffe, qu’un croisement partiel, suivi ou interrompu : Les tissus que Ion fait le plus communément ê^lancé sont la généralité des châles et des étoffes pour gilets. (Fal- • cot.) Il Tissu fabriqué en lancé ; Certains articles pour robes, fichus, écharpes, cravates, etc., sont des lancés.

— Jeux. Sorte de jeu d’écolier qui est analogue au saut de mouton.

— s. f. Action de lancer une chose : La lancée de la balle, de ta paume, du ballon.

— Navig. Lâcher un bateau à ta lancée, le conduire à la lancée, L’abandonner au cours de l’eau, en le dirigeant seulement au moyen des rames ou du gouvernail, il On dit aussi, dans le même sens, lâcher A la volée, conduire À LA VOLÉE.

— s. f. pi. Elancements douloureux qui se produisent dans une affection inilammatoire.

LANCE ET LICIO, formule de droit romain,-

3ui avait rapport à la recherche judiciaireun objet vole. Los commentateurs ne sont pas d’accord sur la valeur de cette formule, qui signifie textuellement : recherche par 1a ceinture et le bassin. On pense que la visite domiciliaire, chez le voleur supposé, était accomplie devant témoins, par le plaignant. Do crainte que celui-ci ne déposât furtivement l’objet volé chez celui qu’il accusait, il ne devait être vêtu que d’une ceinture ; en outre, il portait il la main un bassin, destiné à recevoir l’objet recherché, si on le trouvait. C’est le préteur urbain qui donnait, par écrit, la permission de recherche tance et licio, dans la maison désignée : l’objet trouvé devait lui être apporté, pour qu’il donnât suito à l’affaire.

LÀNCÉIFORMEailj. (lan-sé-i-for-me— de lance et de forme). Ilist. nat. Qui est en forme de fer de lance : Feuilles lancéiformes.

LANCEI.IN, poète français, né à Laval. 11 vivait au xvnie siècle. On manque de détails Sur la vie de cet écrivain, qui a laissé des œuvres médiocres. Nous nous bornerons à citer de lui : Histoires secrètes du prophète des Turcs (1754, 2 vol. in-12) ; la Catlipédic, ou Manière d’avoir de beaux enfants, très-libre traduction de la Callipsdia de Quillet (1774, in-4o).

LANCELLOTI OU LANC1LLOTTI (dom Secondo) ; archéologue italien, né à Pérouse en 1575, mort en 1643. Il entra à la congrégation du Mont-Olivet, fut pourvu d’une abbaye, et fit, pendant un voyage à Rome, la connaissance do Gabriel Naudé, qui le conduisit à Paris. Peu après son arrivée dans celte ville, Lancelloti y mourut. C’était un homme d’une vaste érudition, à qui l’on doit, entre autres ouvrages : Historia Olivetana (Venise, 1623, in-go), fort estimée ; Il vêtir di bianco di diverse religiosi (Pérouse, 1628) ; Mcrcurius Olivetanus (1628, 2 vol.), sorte de guide en Italie ; VHoggidi, overo gli ingegni moderrti non inferiori ai passati (1630, in-4"), livre dons lequel il prétend quo les modernes ne sont ni meilleurs ni plus mauvais que les anciens ; Farfalloni degli antichi historict (1638, in-8»), truduit en français sous ce titre. : Impostures de l’histoire ancienne et profane (Paris, 1770, 2 vol. in-12) ; CM l’indooina è savio, overo la prudenza humana fatlacissima (1640), etc.

LANCELLOTO CASTEI.LO (Gabriel), antiquaire italien. V. Toïuœmuzza.

LANCELOT (Nicolas), littérateur français, né près de Paris vers 1587, mort vers 1640. Il obtint, dans le Dauphiné, en 1622, un modique emploi, qu’il remplit pendant quinze uns. Lancelot s’occupa beaucoup de littérature espagnole. On lui doit : la Palme de vérité, ou Récit véritable des amours de la princesse Orbelinde et du prince Clarimant (Lyon, 1620, in-ao) ; les Délices de la vie pastorale de l’Arcadie (Lyon, 1622), traduit de Lope de Vega ; Nouvelles tirées des plus célèbres auteurs espagnols (Paris, 1628, in-8") ; le Parfait ambassadeur (1635), traduit de Vera y Zuniga.

LANCELOT (dom Claude), célèbre grammairien, né à Paris vers 1615, mort à (Juimpeilé en 1C95. Il fut élevé dans la communauté de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, où il développa de bonne heure son goût pour la piété et pour l’étude. En 1638, Lancelot alla habiter la maison de Port-Royal de Paris, en compagnie de Saint-Cyran, de Séricourt, de Le Maître, etc. ; mais il dut l’abandonner lors de l’arrestation de l’abbé de Saint-Cyran (1637). Ce dernier avait formé lo projet d’utiliser le savoir des solitaires de Port-Royal pour l’instruction de la jeunesse, et de joindre a l’enseignement des lettres et de la philosophie uno étude sérieuse de la doctrine chrétienne. Après sa mort (1643), Lancelot, de concert avec Nicole, résolut de réaliser le projet du célèbre abbé. En 1645, lès deux solitaires établirent, près de Port-Royal de Paris, une école qui fut très-fréquentée, puis ils la transportèrent près de Port-Royal-des-Champs ; mais, en 16Q0, au plus fort de la persécution contre les jansénistes, elle fut fermée par ordre de l’autorité. Lancelot fit ensuite l’é-