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suffirent à l’enthousiasme irréfléchi de la foule. L’effet produit fut immense et l’on put y voir comme le frisson précurseur des orages. C’était l’époque des banquets réformistes ; à celui que la ville de Mâcon offrit à son plus illustre citoyen, Lamartine annonça publiquement la chute prochaine de la maison d’Orléans. Il touchait à l’apogée de sa carrière, et, comme le lui avait prédit lady Stanhope, il allait tenir dans ses mains les destinées de son pays.

Au milieu de l’agitation générale, les Chambres s’ouvrirent le 27 décembre 1847 ; Guizot gardait le pouvoir, appuyé par une majorité de trente-trois voix. Le banquet du XIIe arrondissement, plusieurs fois retardé, avait été définitivement fixé au 22 février ; les députés conviés hésitent et ne s’y rendent que sur les instances de Lamartine : ils trouvent le lieu du banquet occupé par la troupe ; ce fut le signal de la prise d’armes. Lamartine se mit résolument à la tête du mouvement révolutionnaire ; le 24 février, au moment d’entrer à la Chambre, il s’écriait : « Je n’entrerai que dans un mouvement complet, c’est-à-dire dans la République ; » et, lorsque les opposants modérés proposèrent la régence, contre toute attente, il repoussa le projet de loi, par cette phrase fort juste, mais qui surprenait chez un poëte : « Défions-nous des surprises du cœur ! » Il demanda la nomination d’un gouvernement provisoire et se refusa pourtant à ce que la république fût immédiatement proclamée. Les paroles de Lamartine avaient sonné l’agonie de la royauté et de la régence ; la Chambre suivait l’impulsion de l’orateur. En ce moment, le palais du Corps législatif fut envahi par le peuple en armes, l’orateur fut couché en joue ; le président Sauzet leva la séance au milieu d’un tumulte indescriptible. Lamartine se rendit à l’Hôtel de ville, avec une partie de ses collègues, et la liste des membres du gouvernement provisoire fut arrêtée ; dans la distribution des ministères, il s’était fait donner le portefeuille des affaires étrangères. Le lendemain, la République, qu’il n’avait d’abord voulu proclamer que conditionnellement, sauf ratification par la France entière, il la proclamait absolument, sous la pression des circonstances. On lui reprocha de n’avoir pas eu les mêmes scrupules pour l’élection des ministres du gouvernement, de n’avoir pas soumis leurs noms à un vote populaire ; c’est mal reconnaître ce que la situation avait d’urgence et ce qu’elle exigeait de promptes décisions. Le rôle de Lamartine, dans ce pouvoir improvisé, fut prépondérant ; il avait pour lui le prestige de son talent et de son éloquence, sinon l’appui de convictions arrêtées, et il apparut aux conservateurs comme un médiateur entre les partis extrêmes. Le malheur fut qu’il croyait être un homme politique et qu’il n’en avait que les aspirations, avec un ferme désir de faire le bien ; mais les époques tourmentées exigent autre chose que d’excellentes intentions. Disons qu’il montra, en face de l’émeute, un certain courage, et, dans son département, une grande activité diplomatique. Le 25 février, une troupe de malheureux prolétaires, affamés par la fermeture des ateliers, vint sommer le gouvernement de l’Hôtel de ville d’arborer le drapeau rouge. Lamartine calma ces infortunés par des paroles empreintes d’émotion, leur promit de prompts secours, mais refusa d’accepter l’emblème révolutionnaire par excellence : « Le drapeau rouge ! s’écria-t-il dans une péroraison restée célèbre ; si vous êtes assez mal inspirés pour imposer une république de parti et un pavillon de terreur, le gouvernement est aussi décidé que moi-même à mourir plutôt que de se déshonorer en vous obéissant. Quant à moi, jamais ma main ne signera ce décret ! Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang et vous devriez le répudier plus que moi : car le drapeau rouge que vous nous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ de Mars, traîné dans le sang du peuple, en 1791 et 1793, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie ! » Le même jour, il fit décréter l’abolition de la peine de mort en matière politique, une des gloires de la République de Février. Le 4 mars suivant, dans une éloquente circulaire adressée aux cours de l’Europe, il annonçait que la France déclarait alliance et amitié avec tous les peuples ; qu’elle avait conscience de sa mission pacifique et civilisatrice et qu’aucun des trois mots de sa devise, Liberté, Égalité, Fraternité, ne signifiait guerre ; il la montrait, cependant, prête à tirer l’épée pour l’indépendance des peuples qui demanderaient son assistance, et les Mémoires récents de lord Normanby montrent que l’Europe était en ce moment même prête à se coaliser encore une fois contre nous. Lamartine conjura ce danger suprême, et, vraiment, la guerre étrangère eût été de trop au milieu des complications qui naissaient chaque jour. Presque toutes les semaines étaient marquées par des manifestations populaires plus ou moins violentes ; le 16 mars, manifestation de la garde nationale, qui, pleine de confiance en Lamartine, voulait en faire un instrument de réaction ; le lendemain, manifestation menaçante des faubourgs, effrayés du mouvement de la veille et jaloux d’en faire la contre-partie. Un mois après, nouvelle manifestation plus menaçante encore (16 avril) ; Lamartine se crut obligé d’appeler, pour la dissiper, les baïonnettes de Changarnier, le général orléaniste devenu depuis si ridicule. Le calme fut rendu pour quelques jours à la cité, mais la popularité de Lamartine s’émiettait dans ces luttes incessantes ; en voulant concilier tout le monde, donner des gages à tous les partis, il ne satisfaisait personne. Élu représentant du peuple par dix départements (Seine, où il eut 259, 800 voix, Côte-d’Or, Bouches-du-Rhône, Saône-et-Loire, Ille-et-Vilaine, Dordogne, Finistère, Gironde, Nord, Seine-Inférieure), il se croyait appelé à la future présidence de la République, et, dans un but fort louable d’apaisement et de fusion, il insista pour que ses collègues du gouvernement provisoire, et Ledru-Rollin lui-même, fissent partie de la commission exécutive nommée, le 9 mai, par la Chambre ; impuissant, le 15 mai, à prévenir l’invasion de l’Assemblée, comme il essayait sur la foule un de ces arguments oratoires qui lui avaient jusqu’alors si bien réussi, il s’entendit répondre : « Assez de lyre comme ça ! » par une voix populaire. Ainsi, il n’était plus écouté des prolétaires, dont ses paroles ne guérissaient pas les maux, et les conservateurs allaient l’annihiler en confiant le pouvoir à des mains plus fortes que les siennes. Les funestes journées de juin lui portèrent le coup de grâce, ainsi qu’à la commission exécutive. Désormais, le rôle de la parole était terminé et celui de l’épée commençait, à la grande joie de la réaction qui, d’ailleurs, y poussait par d’incessantes manœuvres. Le peuple se divisait en deux partis, Paris se couvrait de barricades, le canon de la guerre civile retentissait, et, des deux côtés, des milliers de victimes tombaient en criant : « Vive la République ! » C’est, en effet, pour la République que, du fond de leur cœur, croyaient combattre les malheureuses victimes d’une lutte fratricide, qui frayait le chemin à l’Empire.

Après la défaite des prolétaires insurgés, Lamartine rentra à la Constituante ; mais sa parole était désormais éclipsée, et, devant un vote de l’Assemblée, il résigna le pouvoir entre les mains du général victorieux. Du moins était-il pur de tout le sang versé, car il avait joué sa popularité en voulant prévenir par la conciliation la lutte qu’il prévoyait, Par un scrupule exagéré pour le suffrage universel, peut-être par un aveuglement de l’ambition, il contribua à faire rejeter l’amendement Grévy, qui voulait transférer à la Chambre l’élection du président. Il se trompa, mais avec la majorité des républicains. S’il pencha pour l’élection directe par ambition personnelle, il dut être bien déçu de ses espérances, car il n’obtint pour la présidence que 7,810 voix, en face des 5 millions échus à Bonaparte. Il vaut mieux croire que ce fut par un scrupule de légalité. On va voir qu’il ne se faisait guère d’illusion, mais que, peu confiant dans l’avenir, il ne voulait pas assumer de responsabilité : « Je sais, dit-il, qu’il y a des moments d’aberration pour les multitudes, qu’il y a des noms qui entraînent les foules comme le mirage entraîne les troupeaux, comme les lambeaux de pourpre attirent les animaux privés de raison ; je le sais, je le redoute plus que personne, car aucun citoyen n’a mis peut-être plus de son âme, de sa vie, de sa responsabilité et de sa mémoire dans le succès de la République. Si elle se fonde, j’ai gagné ma partie humaine contre la destinée ; si elle échoue ou dans l’anarchie ou dans une réminiscence de despotisme, mon nom, ma responsabilité, ma mémoire échouent avec elle et sont à jamais répudiés par mes contemporains. Eh bien, malgré cette redoutable responsabilité personnelle dans le danger que peuvent courir nos institutions problématiques, bien que les dangers de la République soient nos dangers, et sa perte mon ostracisme et mon deuil éternel, si j’y survivais, je n’hésite pas à me prononcer en faveur de ce qui vous semble le plus dangereux, l’élection du président par le peuple ! Oui, quand même le peuple choisirait celui que ma prévoyance, mal éclairée peut-être, redouterait de lui voir choisir, n’importe, aléa jacta est ! Que Dieu et le peuple prononcent !… Si le peuple se trompe, s’il se laisse aveugler par un éblouissement de sa propre gloire passée, s’il se retire de sa propre souveraineté après le premier pas, comme effrayé de la grandeur de l’édifice que nous lui avons ouvert et des difficultés de ses institutions…, s’il nous désavoue et se désavoue lui-même, eh bien, tant pis pour le peuple ! » Comme mouvement oratoire, cette fin de discours est fort belle, mais la raison se refuse à y voir la haute pensée d’un homme politique ; le rôle d’un grand esprit, dans ces conjonctures difficiles, était de barrer le chemin aux éventualités prévues et non pas de faire retomber sur le peuple, masse inerte et inconsciente, la responsabilité de l’avenir. M. Grévy, dans une sphère infiniment moins brillante que celle où se mouvait Lamartine, montra un sens politique bien supérieur. Sa proposition, si elle eût été soutenue par Lamartine, avait toutes chances de prévaloir, et elle eût épargné à la France bien des souffrances et bien des hontes. La mort de la République, les républicains mitraillés, déportés ou proscrits, vingt ans de despotisme, et, au bout, l’invasion, voilà ce qui était au fond de l’élection du président par le peuple.

Malgré les services rendus, Lamartine était dès lors tombé dans un complet discrédit ; il ne fut pas même réélu à la Législative, quoiqu’il eût posé sa candidature dans une dizaine de départements ; il n’entra à l’Assemblée que grâce à une élection partielle, dans le Loiret. Son rôle y fut sans éclat ; il montra plus d’activité dans le journalisme, soutint, dans le Pays, la république modérée, fonda le Conseiller du peuple, journal hebdomadaire, qu’il dirigeait presque à lui seul (1849), le Civilisateur (1851), dans lequel il fit paraître surtout d’intéressantes biographies des grands hommes, et publia : Trois mois au pouvoir (1848, in-8o) ; Histoire de la révolution de février (1849, 2 vol. in-8o), récits des événements auxquels il avait pris part, et dont Louis Blanc, dans son Histoire de la Révolution de 1848, a contesté quelques points importants. Rendu aux lettres, et, d’ailleurs, pressé d’énormes besoins d’argent, Lamartine entassa volumes sur volumes, payés chèrement par les éditeurs ; quelques-uns obtinrent un légitime succès : Raphaël, pages de la vingtième année (1849, in-8o) ; Confidences (1849, in-8o) ; Toussaint-Louverture, drame joué au théâtre de la Porte-Saint-Martin (6 août 1850) : Nouvelles confidences (1851) ; Geneviève, histoire d’une servante (1851) ; le Tailleur de pierre de Saint-Point (1851), livres où s’étalaient de vagues théories humanitaires, noyées dans la plus nuageuse sensiblerie ; Graziella (1852), fragment des Confidences, renfermant des pages d’une grande poésie, mais à propos desquelles on put justement accuser Lamartine de trop se mettre en scène pour de l’argent, et de battre monnaie avec ses souvenirs les plus intimes. L’Histoire de la Restauration (1851-1863, 6 vol. in-8o), moins bien accueillie que celle des Girondins, témoigne de la même insuffisance d’études, mais renferme des morceaux pleins d’intérêt, des pages dramatiques, des appréciations remarquables sur tous les hommes de l’époque ; c’est encore un livre brillant. La décrépitude de l’historien apparaît davantage dans la longue et fastidieuse Histoire de la Turquie (1854, 6 vol. in-8o), et dans l’Histoire de la Russie (1855, 2 vol. in-8o), qui ne furent guère publiées que comme primes du Constitutionnel ; elles étaient, dès leur apparition, ce qu’on appelle en argot de librairie des rossignols. Le Nouveau voyage en Orient (1853, 2 vol. in-8o), récit des impressions de Lamartine dans une seconde excursion entreprise en Asie Mineure, sur la demande du sultan, n’offrit qu’un bien faible reflet des splendeurs du premier. À l’occasion de ce voyage, le sultan fit don à l’illustre écrivain de grands domaines en Turquie, et, dit-on, de trente mille livres de rente. Une série de Vies des grands hommes, publiées séparément ou dans le Civilisateur, puis réunies en corps d’ouvrage (1863-1866, 4 vol. in-8o), renferme encore de belles pages ; notons les études sur Homère, Cicéron, Shakspeare, le Tasse, et surtout une Vie de César (1865), satire éloquente des coups d’État, dirigée moins contre César que contre l’homme du 18 brumaire et l’homme du 2 décembre. C’était une protestation de la conscience indignée contre les flagorneries adressées à ce dernier par Troplong, sous le masque de l’histoire, dans sa prétendue étude sur la Chute de la république romaine (1858).

Écarté de la politique par le 2 décembre, mais ayant conservé par ces publications diverses sa légitime célébrité d’écrivain, Lamartine aurait passé le reste de sa vie honoré de tous, dans ce repos plein de dignité que Cicéron, son modèle, ambitionnait, comme couronnement de la carrière de l’homme d’État. D’incessants besoins d’argent le forcèrent au travail ; heureux s’il s’en fût tenu là ! Mais de continuels appels de fonds au public, présentés sous toutes les formes, loteries, souscriptions en argent, souscriptions à des livres, dotations à titre de récompense nationale, lui aliénèrent les plus fermes sympathies. Une loterie tentée par ses amis pour dégrever d’hypothèques le château de Saint-Point échoua misérablement, et l’on s’égaya du poëte qui parlait gravement de racheter les chenets de ses pères. La souscription au Cours familier de littérature (1856 et années suivantes) fut très-fructueuse, et Lamartine, disons-le à son honneur, dépensa dans ce dernier labeur, non sans succès, à part quelques défaillances, tout ce qui lui restait de verve et de talent. De nouveaux fragments des amours et des aventures de sa jeunesse, Fior d’Aliza (1865), qui est devenu un opéra, et Antoniella, sont loin du charme des premières Confidences, et lassèrent le public, fatigué de voir toujours Lamartine puiser aux mêmes sources, et jeter d’autres récits dans les mêmes cadres que Raphaël et Graziella. Une édition de luxe de ses œuvres complètes, revue par lui, et enrichie de notes biographiques d’un à-propos contestable (1860-1865, 40 vol. in-8o), obtint encore un grand succès de vente. Mais le déficit entr’ouvrait toujours son gouffre, et, pour comble d’humiliation, l’ancien membre du gouvernement provisoire accepta du gouvernement impérial une aumône d’un demi-million. Déjà le poëte avait manqué de respect pour lui-même et pour sa gloire acquise, en changeant, comme on le lui dit malicieusement, sa lyre en tire-lire ; il oublia toute dignité en recevant ce secours du gouvernement, de celui qui avait tué la République. Il méritait bien cette cruelle épigramme de Rochefort : « Lamartine est surtout célèbre comme poète et comme chrétien ; comme poëte, il a gagné des millions, et comme chrétien il n’a cessé de manger des asperges en plein mois de décembre. Vous seriez bien surpris, si vous invitiez à dîner un homme du monde, de l’entendre vous répondre : « Si ça vous est égal, j’aime mieux que vous me donniez ma part en argent. » Lamartine est cet homme ; on lui a offert la gloire avec toutes ses auréoles, et il a répondu : « J’aime mieux que vous me donniez ma part en argent ! »

Lamartine passa tristement et presque oublié les dernières années de sa vie ; il se survivait, écrasé, comme par le pavé de l’ours, sous le poids du rapport emphatique présenté à la Chambre par Émile Ollivier, pour lui faire obtenir la donation de 500,000 francs (séance du 9 avril 1867). Des pertes cruelles, la mort de sa femme (1863), de son neveu, M. de Cessiat (1866), avaient encore assombri son caractère. Il s’éteignit le 1er mars 1869, dans un élégant chalet de Passy, où il vivait très-retiré et très-morose, et que la ville de Paris avait mis à sa disposition, sa vie durant. L’Empire, pour achever de le déconsidérer, décréta que ses funérailles auraient lieu aux frais du trésor public ; ses proches eurent du moins le bon esprit de lui épargner ce suprême affront, et demandèrent que la cérémonie funèbre eût lieu à Saint-Point, sans l’attirail des pompes officielles. Ainsi finit cette existence pleine de grandeurs, de défaillances et d’amertumes.


LA MARTINIÈRE (Françoise-Albine Pusin de), dame BENOÎT, femme auteur. V. Benoît.


LA MARTINIÈRE (Antoine-Augustin Bruzen de), polygraphe français. V. Martinière.


LAMAS (don André), publiciste et diplomate américain, né à Montevideo vers 1820. Il entra de bonne heure dans la carrière des emplois publics, devint successivement directeur de la police et ministre des finances de Montevideo, et, avant d’avoir atteint sa trentième année, fut nommé ministre plénipotentiaire de la république de l’Uruguay près de l’empereur du Brésil. Il devint membre de l’institut de Rio-Janeiro et fonda l’institut historique de Montevideo. Outre des poésies, qui ont été bien accueillies, on a de lui : Notes historiques sur les attaques du dictateur argentin, D. Juan Manuel Rosas, contre l’indépendance de la république orientale de l’Uruguay (Montevideo, 1849) ; Notice sur la république orientale de l’Uruguay, traduit de l’espagnol (Paris, 1851, in-8oj ; André Lamas à ses compatriotes (1855 ; in-8o) ; Collection de mémoires et de documents pour l’histoire et la géographie de Rio-de-la-Plata, etc.


LAMASERIE s. f. (la-ma-ze-rî — rad. lama). Confrérie ou couvent de lamas, prêtres de Bouddha : il y a dans le Thibet de nombreuses lamaseries.


LAMAUVE (Louis-César), médecin français, né à Vittefleur, pays de Caux, mort en 1821. Il fit ses études médicales à Rouen, puis à Paris, où il devint successivement prévôt d’anatomie à l’École pratique, professeur d’accouchement et chirurgien des hôpitaux militaires. Reçu docteur vers 1795, Lamauve alla s’établir à Rouen, et fut nommé, peu après, chirurgien en chef de l’hôpital général de cette ville. Il n’a laissé que des mémoires, insérés dans différents recueils ; mais quelques-uns sont très-importants. Nous citerons notamment : Manière de traiter les maladies syphilitiques dans les femmes enceintes, dans les enfants nouveau-nés et dans les nourrices, faisant suite à l’Histoire de la médecine pratique de Mahon, éditée par Lamauve (Paris, 1804, in-8o) ; Nouveau procédé pour détruire les polypes, dans les Annales cliniques de la Société de médecine de Montpellier ; Sur les dangers d’ouvrir l’artère épigastrique dans l’opération de la hernie inguinale, dans les Mémoires de la Société libre d’émulation de Rouen, De l’influence de l’imagination des mères sur le produit de la conception (Paris), etc.


LAMB (Jacques-Bland Burges), publiciste anglais, né à Gibraltar en 1752, mort en 1824. Après avoir terminé ses études au collège de l’université à Oxford, il parcourut l’Europe occidentale, étudia le droit à son retour en Angleterre, et fut reçu avocat en 1777. Nommé, dix ans plus tard, membre de la Chambre des communes, il devint, en 1789, sous-secrétaire d’État au ministère des affaires étrangères. Ce fut peu de temps après qu’il fonda, sous le patronage de Pitt, le Sun, journal politique quotidien, dans lequel il publia une foule d’articles en vers et en prose, qui furent fort remarqués et firent du Sun une des feuilles les plus lues de la capitale. En 1794, Lamb devint commissaire du sceau privé, et reçut, l’année suivante, le titre de baronnet. Il renonça, à cette époque, à la politique et ne s’occupa plus que de travaux purement littéraires, jusque vers 1812, où la philosophie religieuse et la théologie l’absorbèrent complètement. Il a publié plusieurs ouvrages, dans lesquels il a traité les matières les plus diverses ; mais, sauf dans ses articles de polémique littéraire et politique, il n’a fait preuve dans aucun d’un talent supérieur. On a de lui : Épîtres héroïques de l’avocat Bradshaw parmi tes ombres à John Dunning, esquire (1778) ; Considérations sur la loi d’insolvabilité (1783) ; Lettres sur l’agression de Noutka par les Espagnols, sous le pseudonyme de Verus (1790) ; Historique des négociations de la France et de l’Espagne (1790) ; Lettres d’Alfred ou Revue de l’état politique