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AVE

sur lui leurs regards avec une gravité prophétique, avec un dévouement sombre et terrible, fiers d’aller au-devant de la mort ! Te, Cœsar, morituri salutant !

Henri Heine.

« Charles-Frédéric envoya son petit-fils, Charles-Louis, au couronnement de Notre-Dame, en 1804, à Paris, par la même raison que les rois d’Asie envoyaient leur postérité s’éteindre au milieu des splendeurs de l’empire romain : Morituri te salutant ! •

Revue de Paris.

« Ni la poésie, ni la philosophie, ni la liberté n’expirent. Nous ne voulons pour signe de leur énergie et de leur avenir que les indignes chaînes dont on travaille à les garrotter au- • jourd’hui. Aussi, ne jetons pas aux adversaires des progrès du mondt le cri du gladiateur antique : Morituri te salutant ! »

Lerminier.

> Danton lui-même, soupçonné de tendances constitutionnelles, est débordé : Robespierre règne, Marat triomphe, la terreur commence ; la France est livrée aux monstres, et les gladiateurs chrétiens n’ont plus qu’à dire à ce César aviné et sanglant qu’on ose appeler la peuple : Cœsar, morituri te salutant ! »

De Pontmartin. « Prud’hon, Géricault, Léopold Robert, Sigalon, et combien d’autres plus obscurs, dont la vie fut une aspiration insatiabteet un désir comprimé, ont été tués par leur génie. Leur passage fut bien rapide et leur œuvre bien contestée. A leur moment suprême, ils n’ont point, comme les gladiateurs antiques, salué le César qui les faisait mourir : Cœsar, morituri te salutant ; car la plupart sont morts en désespérés, maudissant l’art, ce César impérissable, ce despnte pour qui se sacrifient toujours les plus généreux athlètes, sans autre espoir qu’une gloire chanceuse. » Th. Thoré.

>... Ces nains monstrueux, à grosses têtes de carton, aux barbes tressées, rappellent vaguement les bas-reliefs ninivites. On dirait des statues de satrapes, métamorphosés en poussahs. Cela rappelle encore cette phalange de nains que Domitien équipa en gladiateurs et força de s’entre-tuer dans l’arène. Les pauvres pygmées défilèrent devant le trône impérial, en criant de leurs voix d’oiseaux : Ave, Cœsar, morituri te salutant ! Divertissement digne de ce tyran imbécile, qui s’amusait, pendant les récréations de son enfance, à passer des mouches au fil d’une épingle d’or. »

Paul de Saint-Victor. « Qu’on y fasse attention, une grande partie de la jeunesse regrette l’Empire. C’est qu’au moins l’Empire lui accordait de glorieuses funérailles, qu’elle préfère à une misérable vie. La plus grande partie de la jeunesse est encore prête à dire : César, ceux qui vont mourir te saluent ! Et c’est là une sanglante satire de l’impéritie de ceux qui ne savent ni faire vivre la. jeunesse, ni lui trouver une belle mort. • Alfred Nettement.

« Tout Paris est en démolition. Le jour commence à poindre et éclaire un spectacle qui peut donner aux amateurs l’idée d’une ville prise d’assaut : caves effondrées et creusant en pleine ville des précipices inattendus ; fenêtres sans vitres ouvrant sur des chambres sans hôtes ; toits croulants, cheminées chancelantes, pans de murs inclinés comme pour parodier la vieille formule romaine : Parisiens, ceux gui vont mourir vous saluent ! »

Pierre Vbron. Si le cylindre de fer qu’ils appellent générateur éclatait, l’explosion serait effroyable. Une fois déjà ce malheur a eu lieu, et les murs sont comme mitraillés par les débris de fer de l’appareil ; les deux savants n’ont été préservés que par miracle. Avant de recommencer une opération si dangereuse, l’ami de Pierre a fait son testament, et Pierre lui-même écrit à sa femme une lettre d’adieu, qui ne doit lui être remise qu’après sa mort. Puis ils s’embrassent et mettent en mouvement le générateur, l’un priant, l’autre parodiant solennellement le salut des gladiateurs à César : Science, ceux gui vont mourir te saluent ! » Vaperbau. Awe Cœ.nr, tableau de M. Gérôme, exposition de 1859. Cette composition, qui a été fort remarquée lors de son apparition, «st, avant tout, une savante et curieuse étude archéologique. Elle nous transporte dans le cirque de l’antique Rome : au-dessus de la vaste enceinte, se déploie le vélarium aux riches couleurs ; tous les sièges, depuis le podium jusqu’aux gradins les plus élevés, sont garnis de.spectateurs ; à droite, au premier plan, entre quatre colonnes surmontées de Victoires ailées, s’élève la loge impériale que Vitellius remplit de son immonde obésité. Tout près de lui, les vestales, vêtues de blanc

AVE ■

et couronnées de verveine, assistent souriantes au sanglant spectacle. La troupe des gladiateurs, conduite par le laniste, s’est arrêtée devant l’empereur, à qui elle adresse ce cri pathétique : ■ Ave. Cœsar, morituri te salutant ! Salut, César, ceux qui vont mourir te saluent I » Et tous ces hommes agitent machinalement leurs boucliers, leurs tridents et leurs glaives en l’honneur de l’empereur, qui, engourdi par sa pesante digestion, ne fait certainement pas attention a eux. Déjà de nombreuses victimes ont ensanglanté l’arène, et parmi elles un gladiateur entortillé dans le filet du rètiaire, qui l’a poursuivi en lui criant l’ironique formule ; o Non tepelo, piscem peto, quid me fugis ? Pourquoi me fuis-tu ? Ce n’est pas toi, c’est un poisson que je cherche. ■ Au fond, les préposés du cirque, armés de crochets, entraînent les cadavres pour laisser la place libre aux nouveaux combattants, et un esclave, muni d’une corbeille, répand du sable sur les endroits que le sang a rougis. La composition de ce tableau est des plus heureuses. « C’est, dit M. P. de Saint-Victor, une page de Suétone traduite mot à mot et commentée par l’érudition. La restauration du cirque ferait honneur à un antiquaire, la tenue des gladiateurs est irréprochable ; j’y ai.cherché en vain une faute d’équipement. Il faut louer encore le choix ingénieux du César qui préside la fête. L’horreur de cette curée humaine s’accroît de l’inertie du goinfre couronné auquel on la sert. « Il est à regretter que l’exécution ne soit pas à la hauteur de l’idée ; le dessin, pour être trop précis, arrive à la sécheresse, et la couleur manque un peu de transparence. Tel qu’il est, l’Ave Cœsar ou le Cirque, comme on l’appelle encore, est une toile intéressante qui témoigne des fortes études de son auteur.

AVECQUE adv. (a-vè-ke). Ancienne orthographe du maiavec. On en trouve encore des exemples dans les poètes du xvii" siècle :

Avecque ia science il faut un bon esprit.

RÉGNIER.

Tu désarmes ce bras avecque ta clen

Rotrou.

La Fontaine.

AVE

aujourd’hui. Aveme a été employé cependant par quelques écrivains modernes :

Cette fois donc, pois chiche, aveine, lard Demi-rongé, raisins secs mis à oart. Tout fut servi : c’était jour de ripaille.

AVE

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J’ai souffert cet outrage avecque patie

Les loups firent la paix avecque les bi

Ne noua associons qu’avecjue nos égaux.

La Fontaihb. Tous les jours, je me couche avecque le soleil.

Vous cherchez, Ptolémée, avecque trop de ruses, De mauvaises couleurs et de froides excuses.

COR.KEILLE.

Allez, tel qu’il puisse être, avecque cette somme, Je vous suis caution qu’il est très-honnête homme.. Molière. il On a écrit aussi avecques : La mer a retranché la Sicile ^’avecques l’Italie. (Montaigne.)

AVED (Jacques-André-Joseph), peintre, né à Douai en 1702, mort en 1766. Fixé à Paris dès 1721, il devint membre de l’Académie de peinture en 1734, et réussit surtout dans le genre du portrait. Il avait une touche agréable et’un coloris harmonieux. On cite parmi ses portraits ceux de Méhémet-Effendi, ambassadeur de la Porte, qui offrit cette toile à Louis XV ; de Jean - Baptiste Rousseau ; de Crébillon ; de Louis XV, etc.

AVEDIK, patriarche des Arméniens schismatiques, nommé’ en 1701, persécuta, dit-on, les catholiques dans l’empire turc. et fut déposé par le sultan et exilé, à la sollicitation de Ferriol, ambassadeur de France à Constantinople. Pendant qu’on le transportait à Chio, les jésuites le firent enlever et plonger dans un cachot à Messine, où il était encore en 1707, ce qui réfute suffisamment l’opinion de ceux qui ont vu dans ce personnage l’homme au.masque de fer, mort en 1703.

AVED1KIAN (lé P. Gabriel), mékhitariste arménien de Venise, né à Constantinople en 1751, mort en 1827. Il eut une grande réputation comme théologien et grammairien érudit. Ses écrits sont classiques parmi les Arméniens. Les principaux sont : Commentaires sur les Épîtres de saint Paul ; Grammaire arménienne ; Examen des manuscrits et livres ecclésiastiques

aveindre v. a. ou tr. (a-vain-dre — du lat. aduenire, atteindre jusqu’à, qui est formé de ad, à, et venire, venir. Suivant M. Scheler, d’un verbe abemere, cité par Festus, comme geindre est formé de gemere. J’aveins, tu aueins, il aveint, nous aveignons, vous aveignez, ils aveignent ; j’aveignis, nous âveignimes ; faveindrai, nous aveindrons ; faveindrais, nous aveindrions ; aveins, aveignons, aveignez ; que j’aveigne, que nous aveignions ; que j’aveignisse, que nous aveignissions ; • aveignant ; aveint, einte). Atteindre, prendre et déplacer : Ne voilà’t-il pas que vous «’avez avewt.'que six morceaux de sucre ! il m’en faut huit. (Balz.) « Ce mot, qui est devenu vieux et familier. et qui, en 1690, était déjà traité comme étant du dernier bourgeois, est encore très-usité dans nos campagnes, où il remplace prendre, atteindre, avec une certaine énergie.

— Fig. Saisir, se mettre en possession de : Dans les révolutions, même en apparence rétrogrades, il y a un pas de fait, une lumière acquise pour aveindre quelque vérité. (Chateaub.) il Peu usité.

— Prov. Cheval d’aveine, cheval de peine,

Homme bien payé doit bien travailler. Il

Cheval faisant la peine ne mange pas l’aveine,

L’un fait le travail et l’autre en tire le profit.

a’veiniere s. f. V. Avéniere.

aveint, EINTE (a-vain, in-te) part. pass.

du v. Aveindre ; Des fruits aveints avec peine.

AVEIRO ou AVEYRO (F. Pantaleano d’),

moine franciscain, voyageur portugais, vivait

au milieu du xvie siècle. Il a exécuté, de 1559

à 1565, un pèlerinage en terre sainte, dont il

a laissé une relation fort curieuse, publiée à

Lisbonne en 1593 et 1596, sous le titre d’/Zt’ne rario da Terra sancta.

AVEIRO (Joseph Mascarenhas et Lancastre, duc d’), seigneur portugais : né à Lisbonne en 1708, exécuté en 1759. I ! remplit les plus hauts emplois sous Jean V, mais cessa d’être en faveur à l’avènement de Joseph Ier, et devint bientôt l’ennemi du ministre Pombal. Lié avec tous les mécontents, notamment avec les jésuites, qui venaient de perdre l’emploi de confesseurs de la cour, il trama un complot contre le roi et son ministre. Le soir du 3 septembre 1758, Joseph Ier, en se rendant en voiture chez la marquise de Tavoza, sa maitresse, fut blessé de deux coups de carabine. Arrêté comme complice et reconnu coupable, le duc d’Aveiro fut condamné à être rompu et brûlé vif. Cette horrible sentence fut exécutée le 13 janvier 1759. D’autres conjurés subirent le même supplice, et les jésuites furent chassés du Portugal, comme instigateurs du complot.

AVEIRO, ville maritime du Portugal, province de Bas-Beira, sur la rive gauche de l’estuaire de la Vouga, à 50 kilom. N.-O, de Coïmbre ; siège d’un évêché ; port vaste et sûr, pêche de sardines et d’huitres très-rer nommées ; commerce actif en poissons, sels, vins et oranges.

AVÉIS Ier, sultan de Bagdad (1336-1374). Il conquit l’Adzerbidjan, Mossoul, Mardin, et chassa du Mazendérau l’émir usurpateur Vély. AVEIS II, fils du précédent, monta sur le trône par l’assassinat de son frère Hussein, qui avait succédé à leur père. Ses crimes le rendirent tellement odieux à ses sujets, que ceux-ci appelèrent Tamerlan à leur secours. Plusieurs fois chassé de ses États, Aveis parvint toujours à remonter sur le trône. Mais ayant osé faire la guerre à Cara-Yousouf, sultan d’Égypte, qui l’avait secouru dans sa détresse, il tomba en son pouvoir et fut mis à mort en N10.

AVELANÈDE s. f. (a-ve-la-nè-de — rad. velani. espèce de chêne). Nom que portent dans le commerce la cupule et le gland du chêne velani, ou quercus œgilops, employés au tannage des cuirs et à la teinture en noir. Il Avelanède du Piémont, Galle ou excroissance maladive qui se développe autour du gland du chêne, qu’elle enveloppe en entier. Elle sert aux mêmes usages que l’avelanède proprement dite.

— Encycl. Vavelanède, fruit du chêne velani, qui croit dans le Levant, est un gland dont la longueur varie de om, 04 à 0™, 06 ; il est quelquefois beaucoup plus gros que le pouce et s’emboîte dans une cupule hémisphérique épaisse, résistante, légère, sèche et d’un gris rougeàtre ; il affecte la forme cylindrique, et son sommet présente un ombilic très-prononcé ; il est souvent creux et rempli à l’intérieur d’une poussière noirâtre, produite par la décomposition de sa partie charnue ; la partie entièrement extérieure tire sur le blanc, celle qui est renfermée dans la cupule sur le rouge. Dans le Levant, Vavelanède sert pour le tannage des cuirs ; et elle y est l’objet d’un commerce important, surtout à Smyrne, d’où elle est exportée principalement en Italie, où l’on trouve difficilement du tan en quantité suffisante pour les besoins de l’industrie. Uavelanède est aussi quelquefois utilisée en place de la noix de galle, qui est beaucoup moins commune. On a essayé, mais sans succès, de naturaliser le chêne velani sous le climat de Paris ; il n’a pu résistefaux rigueurs


AVELAN1ER s. m. (a-ve-la-nié — rad, aveline). Sorte de coudrier- Il On dit aussi abe-

AVELET s. m. (a-ve-lè — du lat. anus, grand-père). Ane. jurispr. Se disait pour petit-fils, dans la coutume do Metz.

AVELGHEM, ville de Belgique dans la Flandre occidentale, sur la rive gauche de l’Escaut ; 4,800 hab. Brosseries, genièvre, sel, tabac, cuirs et huile.


AVELINE s. f. (a-ve-li-ne — du lat. avellana, formé de Avella, aujourd’hui Avellino, ville de la Campanie, dans les environs de laquelle on récoltait beaucoup de ces noisettes). Sorte de grosse noisette qui provient de l’avelinier : L’huile d’aveline est employée par les luthiers.

— Conchyl. Nom vulgaire d’une coquille du genre auricule, qué l’on appelle aussi Gueule de loup.


AVELINE (François), dessinateur et graveur au burin, né à Paris vers 1660. mort vers 1712. M. Ch. Leblanc suppose qu’il eut pour maître Pérelle. Basan le fuit naître en 1670, sans remarquer qu’il existe des estampes de lui datées de 1683. François Avefine a gravé des figures de genre et surtout des vues architecturales, notamment d’Aix, d’Arcneil, de Bicêtre, de Dieppe, de Dunkerque de Marly, de Paris, de Versailles. Il était lui-même l’éditeur de ses œuvres, et tint boutique rue de la Juiverie, et plus tard rue Saint-Jacques, À la Fontaine d’or, ainsi qu’on le voit mentionné sur ses estampes.

AVELINE (Antoine), graveur au burin, né vers 1685, mort après 1736 ; fut probablement le fils du précédent, avec lequel Basan paraît l’avoir confondu. Il grava aussi des vues de villes et de palais (Chantilly, Lisbonne, Malte, Marseille, Meudon, Milan, Paris, Versailles, etc.), et fut éditeur rue Saint-Jacques, à l’enseigne : À la Reine de France.

AVELINE (Pierre), dessinateur et graveur au burin, neveu du précédent, né à Paris en 1710, mort dans la même ville en 1760, fut le plus habile des Aveline. Il se forma à l’école de J.-B. Poilly, dont il suivit la manière avec un véritable succès. Il fut membre de l’Académie royale. Ses gravures sont nombreuses ; quelques-unes sont exécutées d’après ses propres dessins ; les autres d’après différents maîtres. L’une des plus remarquables est la Mort de Sénèque, qu’il fit d’après le tableau de Luca Qiordano, qui est au musée de Dresde. Citons encore : Moïse présenté à la fille de Pharaon, d’après le Giorgone : VArche de Noé et !e Voyage de Jacob, d après Castiglione ; la Naissance de Bacçhus, d’après Boucher ; l’Enlèvement d’Europe, le Concert champêtre, etc., d’après Watteau ; la Famille du bûcheron, d’après Wouwerman ; une Paysanne conduisant son troupeau, d’après Berghem ; des portraits, d’après de La Rue, Rigaud, L.-M. Vanloo, etc. ; des vignettes, d’après Oudry, pour une édition des Fables de La Fontaine ; des groupes d’enfants, d’après Boucher et Bouchardon ; la Vue du château de Chenonceaux, etc.

AVELINE (François-Antoine), dessinateur et graveur au burin, fils d’Antoine Avpline, né en 1718, mort en 1762. Il fut élève de son cousin Pierre, travailla à Paris et passa en Angleterre après la mort de son père. Il a eravé des estampes pour divers livres : le Musicien flamand, d’après TenierS ; le Quos ego... de Neptune, d’après Boucher, etc.

AVELINIER s. m. (a-ve-li-nié — rad. aveline). Bot. Variété de noisetier à gros fruit, particulière aux contrées méridionales de l’Europe.

— Encycl. Le fruit de l’avelinier, ou aveline, atteint quelquefois la grosseur d’une noix. Il est d’une qualité bien supérieure à la noisette commune, que l’on trouve dans tous les pays du centre et du nord de notre continent. La culture de l’avelinier appartient, depuis un temps immémorial, aux peuples méridionaux. Déjà, du temps des Romains, cet arbrisseau était cultivé comme arbre fruitier en Italie, et particulièrement aux environs d’Avellino, d’où lui est venu son nom d’aoellatia. Toutes les tentatives, faites à diverses époques pour la transporter au nord, n’ont abouti qu’à avoir de belles coques vides et ne contenant, le plus souvent, que des rudiments de fruit. On cultive maintenant l’avelinier en Italie, en Sicile

produit peu dans les terres sèches et. fortes. La cueillette se fait quand les folioles de l’involucrese flétrissent. L’avelinier se multiplie très-bien de graines, de marcottes et de drageons. On peut aussi employer avec succès la greffe en œil dormant, en fente ou en flûte, dès que la tige a la grosseur du doigt. ’ Le fruit de cette vuriété est surtout recherché à cause de sa grosseur, de sa délicatesse et-de sa précocité ; il est plus nourrissant que la noix, mais on le digère plus difficilement. L’huile qu’on en extrait est surtout employée par les luthiers. On connaît dans le commerce trois espèces principales d’aveline ; les avelines de la Cadiêre, les plus belles qu’il y ait, ainsi nommées parce qu’on les récolte abondamment dans le village de la Cadière (Var) ; les avelines du Languedoc, qui se distinguent par l’épaisseur de leur bois, l’attache de leur base, qui est grisâtre, la couleur rouge brun de leur surface, et le duvet qui les recouvre en dehors de l’involucre ; les avelines du Piémont, qui sont petites, arrondies, lui-santes, d’un jaune pâle avec une pubescence blanchâtre au sommet.

Le fruit de l’avelinier entre dans un grand nombre de préparations culinaires ; les confiseurs les habillent de sucre pour en faire de grosses dragées rondes.

AVELLA, ville du royaume d’Italie, dans la Terre de Labour, près (Te Noia ; 6,17.5 hab. C’est l’ancienne Abella des Romains, que Virgile a rendue célèbre pour son miel. Belles

AVELIAN OU AVEIXAR S

AvtJL^bAH ou «.vjax4ii«j> a. "i. (a-vel-lan, a-vèl-lar). Astr. Nom que l’on donne quelquefois à l’étoile Pollux.

AVELLANAIRE adi. (a-vèl-la-nè-re — du lat. avellana, noisette). Qui est de la grosseur d’une noisette : Graine avellanaire d’une