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1,229 hab, On y remarque les ruines du château de Vergy.

AUTRICE s. f. (ô-tri-se). Ancien féminin, aujourd’hui inusité, du mot auteur : L’assemblée autrice de tant de maux… (Est. Pasq.)

AUTRICHE (Empire d’), en allemand Osterreich, État de l’Europe centrale, compris entre 42° 10′ et 51° 2′ lat. N., et entre 6° 14′ et 24° 10′ long. orientale, borné au N. par la Russie, la Prusse et la Saxe ; à l’O. par le royaume de Bavière, le Wurtemberg, la confédération suisse et le royaume d’Italie ; au S. par l’Italie, l’Adriatique et la Turquie d’Europe ; à l’E. par les provinces moldo-valaques et la Russie. Sa plus grande longueur, de l’E. à l’O., est de 1,480 kilom., et sa plus grande largeur, du N. au S., de 1,160 kilom. Depuis le traité de Zurich (1859), sa superficie n’est plus que de 633,000 kilom., vaste étendue de territoire qui place, sous ce rapport, l’Autriche au deuxième rang en Europe. Pop. 36,000,000 hab., qui appartiennent à quatre souches principales : Allemands, 8,400,000 ; Slaves, 16,000,000 ; Italiens, 3,200,000 ; Hongrois, 5,000,000 ; peuples divers : Valaques, Albanais, Bulgares, Juifs, environ 4,000,000.

Orographie. Cet empire, qui offre la singulière réunion de peuples étrangers les uns aux autres, gouvernés au nom d’un même souverain, mais d’après des lois différentes, isolés par leurs mœurs et par leur langage plus que par les chaînes de montagnes qui les séparent, présente, malgré ses circonscriptions bizarres et contraires à toute loi géographique, une organisation orographique qui peut se partager en trois systèmes différents : 1° les Alpes, qui occupent tout le S.-O. de l’empire et se divisent : en Alpes Rhétiques, qui séparent le Tyrol allemand du Tyrol itahen ; en Alpes Noriques, qui vont de la source de la Salza a la plaine d’Oldenburg, et dont les nombreuses ramifications s’étendent dans le pays de Salzbourg et en Styrie ; e ? Alpes Carriicmes, qui descendent vers le S., parcourent l’Illyrie et le littoral de l’Adriatique, en envoyant des rameaux, en Croatie et en Esclavonie ; enfin, en Alpes Juliennes, qui continuent la chaîne des Alpes Carniques et vont se rattacher au Balkan, en traversant la Dalma’tie. 20 Les monts Carpathes, dont la direction décrit une courbe qui touche, d’une part, à Presbourg, et, de l’autre, àOrsova ; à l’extrémité S.-E, cette chaîne forme le plateau de Transylvanie. 30 Au N. de l’empire ; le groupe des montagnes de la Bohême, qui forme un quadrilatère dont les côtés sont : VErzgebirge, au N.-O. ; le Bomerwald, au S.-O ; le Marishengebirge, au S.-E., et le Riesengebirge, au N.-B. Les points culminants que l’on remarque dans ces différentes chaînes sont : l’Ortles-Spitz (3,919 m.), dans les Alpes Rhétiques ; le Gross-Glochner (3,789 m.), dans les Alpes Noriques, et l’Eisthaler-Spitz (2,651 m.), dans les Carpathes. Si l’Autriche est sillonnée par de nombreuses chaînes de montagnes, elle a aussi des plaines d’une très-grande étendue, entre autres : celle de la basse Autriche, que traverse le Danube ; la grande et la petite plaine de Hongrie ; enfin, la plaine de Sla

Hydrographie. Les différents systèmes de montagnes que nous venons d’énumérer partagent le territoire de l’empire en deux versant* ; ; celui de la mer du Nord et le versant méditerranéen. Le versant de la mer du Nord ne contient que le bassin supérieur de l^Elbe, avec ses affluents l’Adler, la Moldau, l’Eger et Vider ; il faut ajouter que le Vorarlberg, partie la plus occidentale de l’Autriche, est longé, sur quelques kilomètres, par le Rhin, et que l’Oder et la Vistule, tributaires de la Baltique, ont leurs sources en Autriche. Le versant méditerranéen de l’Autriche porte ses eaux, partie dans l’Adriatique, partie dans la mer Noire. Le bassin autrichien de la mer Noire est arrosé par le Danube, qui reçoit, a droite, l’Inn avec la Salza, la Trauri, l’Ens, le Raab, la Drave et la Save ; à gauche, la Morava, le Grau, la Theiss et le Maros. Dans ce même bassin se trouvent encore les sources et le cours supérieur du Dniester. La partie tributaire de l’Adriatique est arrosée par l’Isonzo, le Tagiiamento, la Piave, l’Adige et le Pô. Plusieurs canaux, dont la longueur totale est évaluée à 60,000 kilom., font communiquer entre eux les fleuves de cet empire ; le principal est le canal François Ier, qui joint la Theiss au Danube. Terminons cette énumération hydrographique en citant les lacs principaux : le lac Balaton ou Platter, en Hongrie ; le lac de Garde, en Italie, et le lac Klagenfurt, en Illyrie. L’empire d’Autriche n’est baigné que par l’Adriatique, qui forme : les golfes de Venise, de Trieste, de Quarnero et de Cattaro ; l’archipel illyrien et la presqu’île d’Istrie. Les côtes, escarpées sur le bord oriental, basses et couvertes de lagunes sur le bord oppoeé, ont un développement de 1,700 kilom.

Constitution géologique, productions minêrales et agricoles. Sur un territoire aussi étendu, lanature du sol présente des variétés notables. Le calcaire, l’argile et le sable sont les espèces de terrain qu’on rencontre le plus fréquemment. Le calcaire domine dans les nombreuses vallées de la région alpestre : les terres sablonneuses dans les parties occidentales de la Gallicie et en Hongrie. Les vallées et les plaines, arrosées par les grands cours d’eau, sont couvertes d’un sol tantôt sablonneux et léger, tantôt argileux, ferme, profond, et très-productif en beaucoup d’endroits. Dan ?

l’archiduché d’Autriche, les montagnes sont, en partie de granit, et en partie de formation calcaire, avec agglomération de gypse et de

, de champs et de prairies. En Styrie en Illyrie, la constitution du sol se rapproche de celle de l’archiduché, avec prédominance des formations schisteuses. La Gallicie, province éminemment agricole, possède un sol très-fertile ; les plaines hongroises atteignent, en certains endroits, un haut degré de fertilité ; mais les marécages, et de véritables déserts de sable, interdisent la culture d’une grande partie de ces vastes plaines. Voici, enVésumé, la division agricole du sol autrichien : les terres -labourables figurent pour plus d’un tiers, les forêts pour un tiers, les prairies et pâturages pour un peu plus d’un quart, et les vignobles pour un cinquantième. Le recensement de 1862 avait estimé à près de 11 milliards de florins la valeur de la propriété immobilière et de ses accessoires. Les terres et maisons y figuraient pour 9 milliards et demi, le bétail pour un peu plus d’un milliard, et les instruments d’agriculture pour 278 millions.

D’après ce même recensement, les principales espèces d’animaux domestiques s’élevaient aux chiffres suivants : espèce chevaline, 3,460,399 têtes, dont 1,488,581 étalons ou chevaux hongres, 1,396,719 juments, 575,099 poulains de moins de trois ans ; espèce bovine, 14,257,116 têtes, dont 3,256,271 bœufs ou taureaux, 6,353,086 vaches, 4,647,759 Teaux âgés de moins de trois ans -, espèce porcine, 8.151,608 têtes ; espèce caprine, 1,517,825 têtes ; espèce ovine, 16,964,236 têtes ; autres espèces, 23,781 mulets ou mules, 88,283 ânes et ânesses. Dans la même année, la valeur de la production agricole était estimée à 2,073 millions de florins ; dans ce chiffre, les blés et froments figuraient pour 209 millions de florins, les autres substances farineuses pour 447 millions, les fourrages pour 477 millions, et les vins pour 140 millions. Les soies d’Illyrie et de Dalmatie, et les produits des nombreuses forêts de l’empire, complétaient ce tableau.

Au point de vue minéralogique, la monarchie autrichienne est une des plus riches contrées de l’Europe : on trouve de l’or en Transylvanie et en Hongrie ; du mercure dans la Carinthie ; de l’étain, du plomb, en Bohême ; beaucoup de fer en Styrie, Illyrie, Bohême et Hongrie. Ces deux dernières contrées fournissent aussi du zinc, de la calamine, de la litharge et de l’antimoine ; la Bohême a encore des mines d’arsenic et de vitriol ; d’immenses salines se trouvent en Transylvanie, dans le Tyrol et la Gallicie ; la tourbe abonde en Hongrie, et la houille dans presque toutes les provinces de l’empire. Enfin, quelques localités renferment des pierres précieuses, telles que rubis, grenats, opales ; de la terre à porcelaine, de l’albâtre et de l’amiante. Mais l’Autriche est particulièrement riche en sources minérales ; la Hongrie, à elle seule, en possède plus de mille ■ Karlsbad, Tœplitz, Marienbad, Libverda, Bihn et Pulna, sont les plus célèbres d’entre elles. La faune autrichienne comprend surtout : le chacal, en Dalmatie ; l’ours, dans les Alpes et les monts Karpathes ; partout le loup et le renard. L’industrieux castor habite encore les hauteurs du Boemerwald et les rivages de la Salza ; l’innocent bouquetin des Alpes se montre, ainsi que le chamois, sur les glaciers du pays de Salzbourg ; la marmotte vit dans le Tyrol ; la fouine, la martre, le chat sauvage, le lièvre, le daim, le cerf, le sanglier, dans la Hongrie et l’Esclavonie. Les aigles et les oiseaux de proie habitent les montagnes.

Climat. La vaste étendue de l’empire d’Autriche, et les grandes inégalités que présente le sol, expliquent les différences climatériques de.ses diverses parties. Le Tyrol méridional, la"Vénétie, la Dalmatie et l’Esclavonie, ont des hivers courts, un printemps et un automne fort boaux, et des étés très-secs ; tandis que d.ms d’autres parties, l’élévation du sol produit des froids très-rigoureux. C’est dans le N. de la Vénétie qu’il tombe le plus d’eau, et dans !r. Hongrie et la Dalmatie qu’il en tombe le moins. Les orages sont peu nombreux à Vienne, tandis qu’ils sont très-fréquents en Hongrie, et surtout en Vénétie. Le climat le plus rude de l’empire est celui de la Gallicie, et le plus chaud celui de la Dalmatie.

Commerce et industrie. Le régime protecteur fleurit encore en Autriche. Aussi les relations commerciales et industrielles de cet empire avec l’étranger sont-elles fort au-dessous de ce qu’elles devraient être. En 1862, le commerce extérieur, importation et exportation comprises, s’est élevé à 547 millions de florins, c est-à-dire à moins du cinquième du chiffre du commerce extérieur français, et à moins du huitième du chiffre du commerce extérieur anglais. Les relations commerciales avec la France et l’Angleterre sont également tout à fait hors de proportion avec l’importance de ces deux pays. Les importations d Angleterre dépassent à peine, année moyenne, un million sterling, c est-à-dire s’élèvent à peine au huitième du chiffre des importations anglaises en France, et restent même au-dessous du chiffre de ces importations en Danemark. Avec la France, les relations commerciales sont encore plus faibles. De 1858 à 1863, les importations d’Autriche en France se sont

I élevées £t moins de m millions de francs,

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soit à moins de 19 millions en moyenne, et les exportations de France en Autriche à moins de 40 millions de francs, soit, en moyenne, a moins de 7 millions. L’Autriche expédie surtout des bois communs et des laines ; la France, du sucre raffiné et des tissus de soie. L’ensemble de ces relations tenait le vingt-huitième rang dans le tableau du commerce extérieur français de 18C3. Dans les 550 millions de florins dont se compose, année moyenne, le commerce extérieur, les importations figurent pour les deux cinquièmes, et les exportations pour les trois cinquièmes. En 1862, le commerce a donné lieu a une perception douanière de 14 millions de florins. Dans ce chiffre, les droits à l’exportation ne figurent que pour un vingt-huitième. Les ressources que l’Autriche tire de ses droits de douane sont donc à peu près- le trentième de ce que l’Angleterre tire des siens, et le huitième de ce que ces mêmes droits produisent en moyenne au trésor français. Bien que l’industrie manufacturière soit moins développée en Autriche que dans les autres parties de l’Allemagne, on y trouve cependant un grand nombre d’usines, et d’importantes manufactures. Les procédés employés dans ces usines, les appareils mis en usage, et quelques coutumes locales, ont arrêté, il est vrai, pendant longtemps, l’essor industriel de ce pays ; mais le système de réforme adopté depuis quelques années tend à faire disparaître les entraves, et à mettre l’Autriche au niveau des autres nations européennes. Les produits les plus estimés sont : les toiles, la papeterie et la verrerie de Bohême ; les fers et les aciers de la Styrie ; les pelleteries du Tyrol ; l’orfèvrerie, la quincaillerie, la carrosserie de Vienne ; les glaces et les savons de Venise.

Au point de vue des communications, les productions industrielles de l’Autriche sont bien moins favorisées que les produits français ; elle a seulement 6,350 kilom. de canaux, 1,000 kilom. de chemins de fer, 18,723 kilom. de routes impériales, et 133,000 kilom. d’autres routes ou chemin» de grande communication, c’est-à-dire deux fois moins de canaux, de chemins de fer, déroutes impériales, et quatre fois moins de chemins de grande communication que la France. Cependant, nous devons dire que le réseau autrichien se complète de jour en jour, et que, dans ces dernières années, l’Autriche a vu se fonder de ’ nombreux établissements de crédit. En dehors de la Banque nationale et de ses vingt-deux succursales, l’empire compte plusieurs autres grandes institutions de banque, de crédit mobilier et de crédit foncier. Ces dernières opérations sont l’objet d’un assez grand nombre d’entreprises.

iJivisions etknographigues, administratives ; gouvernement ; langues. L’Autriche étant un des États européens qui contiennent le plus d’éléments hétérogènes au point de vue ethnographique, cette hétérogénéité se retrouve naturellement, par contre-coup, dans les différentes langues parlées dans l’empire. Les idiomes les plus divers s’y rencontrent en proportions variables, et peuvent être ramenés à six groupes principaux : le premier est le groupe slave, qui se subdivise en une foule de dialectes, parmi lesquels nous distinguerons le polonais, parlé en Gallicie ; le cze/dieoa bohème, en Bohême ; le rusniak, dans la Gallicie et la Hongrie ; le wende, le slavon, le croate, le dalmate, etc. Puis, vient le groupe allemand, qui est représenté par différents patois ; le groupe hongrois forme un tout compacte, et comprend les différents idiomes magyares, ne s’éloignant les uns des autres que par quelques différences de dialectes ; le groupe latin renferme l’italien parlé à Venise, et le valaque, répandu dans la Hongrie, la Transylvanie, et surtout dans la Bukowine ; le groupe sémitique, représenté par les juifs, qui forment une division ethnographique plutôt que réellement philologique, et ne se servent guère de l’hébreu que comme langue écrite ; enfin, dans le sixième et dernier groupe, nous placerons l’arménien, parlé par un nombre assez considérable de commerçants ; le grec, et le bohémien ou tsigane, d’origine indienne. Avant la guerre d’Italie, le gouvernement autrichien avait interdit l’usage des idiomes nationaux au profit de l’allemand, partout imposé et reconnu comme langue officielle ; mais, depuis la réforme libérale de 1860, chaque partie de l’empire emploie la langue qui lui est propre.

Les pays allemands et faisant partie de la Confédération germanique sont : l’Autriche propre, Salzbourg, Styrie, Carinthie, Carniole, Littoral, Silésie autrichienne, Bohême, Moravie ; les pays hongrois sont : la Hongrie, la Transylvanie, la Voïvodie de Servie et le Banat de Témès, la Croatie-Esclavonie et les confins militaires ;-les pays polonais sont : la Gallicie orientale, la Gallicie occidentale, Cracovie et la Bukowine. La Vénétie compose aujourd’hui toutes les possessions italiennes de l’empire. Les États autrichiens étaient divisés en vingt et une provinces, appelées pays de la couronne ; mais, à la suite de la patente impériale du 20 octobre 1860, les circonscriptions administratives furent modifiées. L’empire d’Autriche ne se compose plus que de quatorze grands gouvernements (Landgu- oerntum).

Gouvernements. Capitales.

Autriche au-dessous de l’Ens. Vienne. Autriche au-dessus de l’Ens

et Salzbourg, Linz,

AUT

Gouvernements. Capitales.

Styrie et Carinthie Gratz.

Littoral et Carniole Trieste.

Tyrol et Vorarlberg Inspruck.

Bohême Prague,

Moravie et Silésie...... Brùnn.

Hongrie Pesth.

Croatie-Esclavonie Agram.

Gallicie, Bukcwine et Cracovie

Lemberg.

Transylvanie Hermannstadt.

Dalmatie Zara.

Vénétie Venise.

Confins militaires Carlstadt.

Ces quatorze gouvernements sont eux-mêmes subdivisés en eercîes dans les pays allemands, en comitats dans les pays hongrois, en délégations dans la Vénétie, et en généralats dans les confins militaires.

Sous le rapport des croyances religieuses, la population de l’Autriche se divise en arméniens, 174,900 ; catholiquesromains, 27,000,000 ; grecs non unis, 3,000,000 ; juifs, 900,000 ; musulmans, 2,000 ; protestants de différentes confessions, 4,000,000. Il y a, dans tout l’empire, 13 archevêques et 53 évêques catholiques romains ; 2 archevêques et 7 évêques catholiques grecs ; l archevêque et 10 évoques grecs non unis ; 1 archevêque arménien à Lemberg. Les luthériens ont, à Vienne, un consistoire supérieur, dont dépendent 8 surintendances et le consistoire d’Hermannstadt ; les calvinistes, 8 surintendances et le consistoire de Klausenburg, relevant du consistoire supérieur do Vienne.

L’instruction, et surtout l’instruction popufaire, est très-soignée dans les États autrichiens. On y compte 9 universités, 225 lycées, et 17,000 écoles élémentaires ; de nombreuses écoles spéciales et professionnelles. L’Autriche, État de la Confédération germanique, a une voix dans les assemblées ordinaires et quatre dans les assemblées générales ; son contingent fédéral est de 142,000 hommes. La force militaire de l’empire, en temps de paix, est de 380,000 hommes, chiffre qu’elle peut porter à 700,000 en temps de guerre. Les revenus de l’État étaient, en 1862, de 772 millions de francs ; la dépense s’élevait à 88G millions, et la dette publique était de 5 milliards 834 mil Le 20 octobre 1860. l’empereur d’Autriche, François-Joseph, publia une patente impériale qui substitua au gouvernement absolu de l’Autriche une monarchie limitée, et à l’ancien système de centralisation à outrance, une certaine décentralisation administrative. D’après cette patente, le pouvoir législatif est partagé entre le souverain et le conseil de l’empire pour les affaires d’intérêt général, et entre le souverain et les diètes provinciales pour les affaires d’intérêt local. Le conseil de l empire, ou parlement autrichien (Reichsrath), se compose de deux chambres (Haûser) : la chambre des seigneurs et la chambre des représentants. Font partie de la chambre des seigneurs ou pairs : l<> par droit de naissance, les princes impériaux et les chefs des grandes familles auxquels l’empereur a conféré la dignité de pair héréditaire ; 20 en vertu de leurs fonctions, les archevêques et les évêques ayant le rang de prince ; 3" en vertu d’une nomination a vie, les personnes qui, par leur mérite ou par les services qu’elles ont rendus à l’État, ont acquis des titres à la reconnaissance de l’empereur et du pays.

La chambre des représentants compte 343 membres, dont 203 pour les provinces allemandes et slaves, 85 pour la Hongrie, 9 pour la Croatie, 20 pour la Transylvanie, et 20 pour la Vénétie. Les représentants ou députés sont élus par les diètes provinciales et parmi leurs membres. (V. pour l’élection des diètes provinciales, les articles consacréi aux différentes provinces de l’empire.) Ils reçoivent une indemnité de 10 florins ou 25 francs par jour, et jouissent de certaines garanties nécessaires aux membres d’un gouvernement constitutionnel. Le Beichsrath, dont les sessions sont annuelles, est réuni, ajourné et dissous par décret impérial ; ses séances sont publiques, et ses décisions sont prises à la majorité absolue des membres présents. Quunt au pouvoir exécutif, il reste tout entier entre les mains de l’empereur et de ses ministres. La couronne est héréditaire de mâle en mâle ; mais, à défaut d’héritiers mâles, les femmes succèdent. Pendant que cet article était sous presse, un décret impérial, daté du 20 septembre 1865, a dissous le Jieichsrath, retiré la constitution octroyée en 1860, et promis une nouvelle organisation politique aux différentes parties de l’Empire, qui attendent patiemment aujourd’hui (novembre 1865) les libertés que Sa Majesté Impériale et Royale voudra bien leur accorder.

histoire. Dans les temps les plus reculés, l’Autriche propre fut habitée par un peuple d’origine celtique, les Taurisques, nom qui fut remplacé dans la suite par celui de Noriques. Après la conquête romaine, en 14 av. J.-C, les Marcomans et les Quades occupèrent le pays situé au N. du Danube ; une partie de la. basse Autriche et de la Styrie actuelle forma la province de Pannome, avec Vindobona (Vienne) pour capitale, et le reste de la basse Autriche et de la Styrie, avec la Carinthie, constituèrent la Norique. Mais le territoire de ces deux provinces se trouvait sur le chemin des barbares : aussi, a l’époque des grandes invasions, fut-il successivement occupé par les Vandales, les Suèves,