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la Perse actuelle. De Baer, un des auteurs qui ont traité le plus longuement la question, veut absolument reconnaître dans les habitants de l’Atlantide les douze tribus juives ; le cataclysme répondrait à l’anéantissement de Gomorrhe et de Sodome. Bailly avait déjà, en 1779, dans ses lettres sur l’Atlantide, placé cette contrée sur le plateau de la Mongolie, et établi tout un système de migration ethnique dérivant de cette hypothèse. Mais l’opinion la plus généralement accréditée est celle qui veut voir dans l’Atlantide une partie de l’Amérique ; parmi les auteurs qui ont adopté et défendu cette hypothèse, en y introduisant quelques différences peu importantes, nous citerons Buache, qui, suivant la chaîne de bas-fonds qui s’étend du Cap de Bonne-Espérance au Brésil, crut y voir la trace de l’Atlantide.. Buffon voulut également rattacher l’Atlantide à l’Amérique. Mac-Culloch assimile l’Atlantide aux Antilles, et suppose que les différentes petites îles semées dans cette direction, entre l’Amérique, et l’ancien monde, sont les pointes émergeantes du continent englouti. De Paw croit que l’Amérique n’est autre que l’Atlantide submergée à une époque reculée, puis abandonnée de nouveau par les eaux. Une circonstance qui militerait en faveur de ces dernières opinions, c’est l’existence aux îles Canaries d’un peuple, les Guanches, aujourd’hui disparu, mais vivant encore lors de l’arrivée des Espagnols, lequel avait des usages analogues a ceux des Égyptiens et de différents peuples d’Amérique, et dont la langue présentait quelques affinités de lexique et de grammaire avec les idiomes de ces nations. Un auteur beaucoup plus ingénieux que critique, et qui appartient à cette école d’érudition douteuse représentée par Court de Gébelin, Fabre d’Olivet, prétend, dans son histoire du genre humain, que les deux races primitives qu’il reconnaît dans l’humanité, les Sudéens et les Boréens, se donnèrent différents surnoms qui depuis sont devenus génériques. Les habitants de l’Europe, dit-il, ayant appris que les Sudéens se donnaient à eux-mêmes le titre d’Atlantos, c’est-à-dire les maîtres de l’univers (de atla, le maître, l’ancien, le père, et de lant-land, l’étendue universelle, la terre), prirent celui de Celtes, c’est-à-dire les héros, et sachant en outre qu’à cause de la couleur blanche de leur peau, on leur donnait le nom injurieux de Prythes, ils désignèrent leurs ennemis par le nom expressif de Pelasks (Pelasges), c’est-à-dire peaux tannées ou peaux noires. — Bien entendu que nous ne soumettons ces hypothèses à nos lecteurs qu’à titre de simples curiosités sans grande valeur scientifique.

Quant à l’explication du terrible cataclysme qui fit disparaître cette contrée, voici, d’après M. de Rienzi, l’opinion de Tournefort et de Bory de Saint-Vincent, : Tournefort, s’appuyant sur un passage de Diodore de Sicile, suppose que le Pont-Euxin était d’abord sans communication avec la mer de Grèce, etqu’ayant reçu pendant des siècles les eaux des plus grands fleuves d’Europe et d’Asie, il s’ouvrit un passage dans le Bosphore par la Méditerranée, qui n’était alors qu’un grand lac ; que la Méditerranée à son tour, après avoir submergé des parties de terre, fit irruption aux colonnes d’Hercule, maintenant le détroit de Gibraltar, et submergea l’Atlantide qui se trouvait en face. M. Bory de Saint-Vincent, s’appuyant sur la remarque déjà faite que l’intérieur de l’Afrique n’est que le lit d’un immense lac anciennement desséché, peut-être du lac Trytonide, que les anciens mêmes ne connaissaient plus, et qui, selon Diodore, disparut par la rupture de terres qui le firent s’écouler dans l’Océan, ce qui a pu amener la submersion de l’Atlantide, M. Bory de Saint-Vincent, disons-nous, admet, en conséquence, que l’Atlantide se composait des lies Açores a son extrémité septentrionale, de Madère à sa partie orientale, et des îles qui l’entourent, des Canaries au nord de Madère ; enfin, des îles du Cap-Vert à son extrémité méridionale. M. de Rienzi ajoute : Diodore parle d’un lac des Hespérides mis & sec par un tremblement de terre, et alors les régions du mont Atlas, autrefois entourées d’une double Méditerranée, auraient formé l’Ile Atlantide. Quant au Sahara, que les Arabes nomment la mer sans eau (bahr bitâ ma), quoique le niveau en soit encore imparfaitement connu, la nature géologique du terrain annonce qu’il n’a pu être couvert par l’Océan qu’à une époque antérieure aux temps historiques.

On voit que la diversité même des solutions proposées prouve surabondamment que le problème est loin encore d’être résolu. Cependant, quelques faits restent désormais acquis à la science dans cette importante question, et devront servir de point de départ à des investigations ultérieures. Ainsi, il est maintenant parfaitement hors de doute que c’est à l’O. de l’Europe, et non pas à l’E., comme le voulaient Bailly et Baer, qu’il faut rechercher l’Atlantide ; que le nom d’océan Atlantique, donné aujourd’hui à la mer qui sépare l’Amérique de l’Europe et de l’Afrique, suffit à indiquer la position générale qu’occupait l’Atlantide ; que c’est par conséquent dans cette direction qu’il faut la chercher. Espérons que la philologie et l’ethnographie, qui, s’appuyant l’une sur l’autre, possèdent aujourd’hui de si puissants moyens d’action, nous apporteront des éléments nouveaux pour trouver le mot de cette énigme. Des fouilles dirigées par des


archéologues, et des sondages exécutés par des hommes spéciaux seraient aussi indispensables pour contrôler les inductions qu’on tirera du témoignage des écrivains anciens et des rapprochements philologiques, historiques, anthropologiques, etc.

Atlantide (Nouvelle-), Nova Atlantis, ouvrage inachevé du grand Bacon, espèce de roman scientifique dans la manière de Platon, contenant la description d’une cité idéale des sciences physiques, comme la République, la Cité du Soleil, l’Utopia, etc., qui ne sont que les rêves de la philosophie politique et de la morale.

Cette conception se rattachait à un des projets favoris du célèbre chancelier. Vivement préoccupé de l’éparpillement des efforts intellectuels dans l’humanité, de cette espèce d’anarchie du monde scientifique, où tant da force se dépense sans profit, il aurait voulu grouper des phalanges entières, coordonner tous les travaux dans une vaste organisation qui aurait assuré un échange rapide et fécond de toutes les découvertes. En un mot, il rêvait l’association dans la science, pour arriver à ce but qu’il indique : augmenter par la puissance intellectuelle le pouvoir de l’homme sur la nature, reculer les bornes de la puissance humaine dans l’accomplissement de tout ce qui est possible. Ce projet d’une sorte d’académie disciplinée et travaillant « avec méthode n’est jeté que comme un épisode dans la Nouvelle-Atlantide, mais n’en est pas moins le trait original et caractéristique.

Le cadre dans lequel le philosophe a enfermé son sujet et ses idées est le même d’ailleurs que celui de toutes les utopies. Des navigateurs, poussés par les vents dans des régions inexplorées de l’Océan, abordent sur le rivage d’une lie inconnue où se trouvent une ville et un port : c’est la Nouvelle-Atlantide, dont le vrai nom est Bensalem parmi les habitants du pays. Les voyageurs sont reçus et installés dans une maison spécialement destinée aux étrangers. Ces insulaires jouissent d’un bonheur idéal, comme dans toutes les républiques imaginaires. Ils sont d’ailleurs chrétiens ; ils ont été convertis, vingt ans après l’ascension du Christ, non par des missionnaires, mais par un miracle qui leur a fait connaître les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, même ceux qui, à cette époque, n’étaient pas encore écrits. Leurs institutions, leurs sciences, leur civilisation, ils les doivent à une société formée parmi eux, sorte de sénat scientifique nommé Institut de Salomon, destiné à l’étude des œuvres de la divinité. Un des membres de cette. société en décrit minutieusement le règlement, et démontre comment elle arrive, par une division méthodique du travail, à une production régulière et plus considérable de richesses scientifiques.

Douze des membres, nommés commerçants de lumière, voyagent secrètement dans les contrées étrangères et en rapportent des machines, des instruments, des modèles, des observations de toute espèce. Trois autres, appelés plagiaires, recueillent dans les livres les expériences utiles qu’ils y peuvent trouver, en même temps que trois collecteurs sont chargés, d’emprunter aux arts mécaniques et libéraux toutes les pratiques qui se rapportent au but de la Société. Trois autres encore tentent de nouvelles expériences : ce sont les pionniers. Une section de trois compilateurs classe dans des tables dressées méthodiquement toutes les expériences et observations que trois évergètes ou bienfaiteurs comparent entre elles, coordonnent et tâchent d’appliquer à l’utilité sociale ou à la découverte de nouvelles lumières. Il y a encore des lampes, qui dans une sphère plus élevée, cherchent des routes nouvelles ; des greffiers, qui enregistrent et contrôlent les résultats obtenus par les précédents ; enfin, des interprètes de la nature, qui étudient toutes les observations et en dégagent les conséquences générales ; puis des élèves et novices destinés à perpétuer la Société.

Il y a sans doute des singularités dans l’organisation de cette espèce d’ordre scientifique, qui est le principal ressort social de la république de Bensalem ; mais le mal auquel cette conception était destinée à porter remède était réel, et l’idée d’une vaste association pour empêcher toute déperdition de force intellectuelle est une conception dont il est impossible de méconnaître la grandeur. Qui pourrait affirmer d’ailleurs que c’est un rêve absolument irréalisable ? La Nouvelle-Atlantide a été traduite par l’abbé Raguet ; Paris, 1702, in-12.

ATLANTIDES, filles d’Atlas, nommées aussi Pléiades, et quelquefois identifiées avec les Hespérides.

ATLANTIQUE adj. (a-tlan-ti-ke, du gr. atlantikos, de l’Atlas). Qui appartient, qui a rapport à l’Atlas ou à l’Atlantique : Océan atlantique. Mer atlantique. Il lui cita l’exemple d’un écolier qui avait perdu la vie pour avoir vaniteusement pensé être plus prompt à la course que le flot atlantique. (Saintine.)

— Hist. nat. Qui vit dans la mer Atlantique : Poissons, mollusques atlantiques.

— s. f. La mer Atlantique : Les rivages de l’ J’Atlantique.

— Typogr. Format atlantique, se disait autrefois du format où la feuille entière ne formait qu’un seul feuillet ou deux pages. On dit aujourd’hui format in-plano.


Atlantique (Océan), une des cinq grandes divisions hydrographiques du monde, l’ancien et le nouveau continent, ainsi nommé à cause de la célèbre Atlantide, que les anciens croyaient avoir existé à l’ouest des côtes de l’Europe. En prenant pour limites de l’océan Atlantique, au N. et au S., les deux cercles polaires, où il se confond avec les deux océans glacials, il occupe une superficie de 894, 300 myr. c. Il baigne, à l’est, le long des côtes européennes, la Norvège, la Suède, le Danemark, le nord de l’Allemagne, la Hollande, les îles Britanniques, la France, l’Espagne et le Portugal ; puis en Afrique, tous les royaumes, colonies et tribus, depuis le détroit de Gibraltar jusqu’au cap de Bonne-Espérance. Dans le nouveau monde, il touche l’Amérique du Nord, le Mexique, la côte orientale de l’isthme de Panama, la Colombie, la Guyane, le Brésil, les provinces du Rio de la Plata et la Patagonie. Le parallélisme remarquable de ses côtes opposées, les nombreux courants qui agitent ses ondes, et que nous indiquerons bientôt, lui donnent plutôt l’aspect d’un immense torrent que d’une mer ouverte. Au nord, il découpe les côtes d’Amérique par la baie d’Hudson, le golfe Saint-Laurent, la. mer des Antilles, le golfe du Mexique, à peu près comme celles de l’Europe par la mer Baltique et la mer du Nord, la Manche, le golfe de Gascogne, la Méditerranée et la mer Noire. Au midi, au contraire, les côtes d’Amérique, comme celles d’Afrique, offrent très-peu de larges coupures ; le renflement du Brésil correspond à l’enfoncement du golfe de Guinée, de même que la protubérance, formée par les côtes de Sénégambie et du Soudan, répond à l’enfoncement de la mer des Antilles.

Les Iles que forme l’océan Atlantique se trouvent surtout près des côtes d’Europe et d’Amérique ; les principales sont : en Europe, l’Islande et le groupe britannique ; en Afrique, Madère, les Açores, les Canaries, le groupe du cap Vert, l’Ascension et Sainte-Hélène ; en Amérique, les grandes et les petites Antilles, Terre-Neuve, Cuba, les îles Lucayes et les îles Malouines. Il reçoit les eaux des plus grands fleuves de la terre : en Amérique, le Saint-Laurent, le Mississipi, l’Orénoque et le fleuve des Amazones ; dans l’ancien continent, le Rhin, la Loire, le Sénégal, le Niger ou Kouâra.

Comme nous traitons, aux article Mer et Océan, les questions générales qui se rapportent aux grandes masses d’eau, nous ne parlerons ici que de quelques phénomènes particuliers qui appartiennent à l’Atlantique.

Un fait singulier, observé depuis plusieurs siècles, mais jusqu’ici inexpliqué malgré les recherches des géographes et des géologues, c’est la retraite des eaux sur certains points des rivages atlantiques, et l’élévation des côtes correspondantes. L’Atlantique est traversé par plusieurs grands courants, qui peuvent se classer sous les » noms suivants : courant équatorial, de l’est à l’ouest, en sens contraire de la rotation de la terre et dans le même sens que les vents alizés, ce qui l’a fait surnommer courant alizéen ; courant septentrional ; connu sous le nom anglais de gulfstream, de l’ouest à l’est, entre les 31° et 44° de latitude nord ; courant méridional, de l’ouest à i’est, entre 3° et 4° de latitude sud ; enfin, le courant polaire, qui se dirige du pôle vers l’équateur. Le courant équatorial et les deux autres sont attribués, par les physiciens, à l’intumescence produite sur le dos de l’océan Atlantique par la double action attractive du soleil et de la lune ; quant au courant polaire, il s’explique par deux causes :la pesanteur, relativement plus grande, que les grands froids polaires donnent aux eaux de cette latitude, et la légèreté que prennent les mers équatoriales sous l’influence de la chaleur du tropique. On conçoit que, suivant les lois de l’équilibre des liquides, les eaux des pôles doivent tendre à couler vers l’équateur, où, d’ailleurs une rapide et considérable évaporation produit un vide constant. Nous n’avons énuméré ici que les courants principaux, et ceux que la navigation met à profit pour accélérer la marche des navires ; nous devons cependant ajouter que, dans certaines régions de l’Atlantique, on rencontre des courants opposés côte à côte et marchant en sens contraire avec des vitesses différentes ; à la rencontre de deux courants opposés, il se produit souvent un tourbillon, ou mouvement giratoire, très-funeste aux vaisseaux qui tombent dans ce gouffre :le centre de la spirale les attire, les fait tournoyer et sombrer. Un de ces terribles courants tournants se trouve à l’est des îles Bermudes, et au sud de Terre-Neuve.

L’Atlantique, si on en excepte les régions polaires, est aujourd’hui connu dans toutes ses parties. Les côtes ont été complètement explorées, et, l’année dernière encore, les belles études hydrographiques du capitaine Mouchez ont complété nos connaissances sur les côtes du Brésil, où les cartes, publiées par ce savant explorateur, ont fait connaître l’existence d’un grand nombre d’écueils, ports et anses, dont la position exacte a été signalée. « J’ai partout côtoyé le rivage, dit M. Mouchez, dans son rapport à l’Académie des sciences (30 mai 1864) ; tous les écueils ont été reconnus de très-près, et souvent rencontrés avec la quille du bâtiment avant de l’être par le plomb du sondeur. Des plans particuliers ont été dressés pour toutes les localités offrant un mouillage suffisamment


abrité ; les longitudes et les latitudes ont été déterminées avec d’excellents chronomètres… » Les voies transatlantiques sont aujourd’hui parfaitement décrites et connues des navigateurs ; grâce aux courants dont nous avons parlé, et que Al. de Humboldt compare à d’immenses fleuves allant d’Europe en Amérique et vice versa, la mer Atlantique est, de nos jours, aussi familière à nos marins que la Méditerranée l’était jadis aux pilotes phéniciens, grecs et romains.

ATLAS s. m. (a-tlass — de Atlas, n. pr,.). Collection de cartes géographiques contenant le plus souvent la figure générale de la terre, et celle de ses parties plus ou moins détaillées. Ces volumes sont ainsi appelés parce qu’Atlas soutenait le monde, et qu’ils le contiennent, au moins en figure :Pourriez-vous avoir la charité de m’indiquer quelque bon atlas nouveau, bien fait, bien net ? (Volt.). C’est dans le titre de la collection des cartes de Mercator. publiées un an après sa mort, en 1505, que le mot atlas paraît pour la première fois ; la figure d’Atlas, dans la position où le représentaient les anciens était gravée sur le frontispice de l’ouvrage. (Périgot.) || Tout recueil de cartes, de tableaux, de planches, que l’on joint à un ouvrage pour en faciliter l’intelligence : atlas historique. Atlas d’anatomie. L’atlas du Voyage du jeune Anacharsis. L’atlas du Voyage autour du monde. La plupart des grands ouvrages paraissent aujourd’hui avec accompagnement d’un atlas. (Depping.)

Atlas maritime, recueil de cartes marines, qu’on appelle plus souvent un Neptune.

— Comm. Satin de soie qui se fabrique dans les Indes. Peu usité. || Sorte do grand papier.

— Anat. Nom donné à la première vertèbre du cou, parce qu’elle supporte le poids, de la tête, comme Atlas supportait le monde, suivant la Fable.

— Entom. Espèce de lépidoptères nocturnes, qui appartient au grand genre bombyx, et qui est connue, sous le nom de phalène à miroirs, à cause des taches transparentes, encadrées de noir qui se trouvent sur les ailes.

— Moll. Genre de mollusques, peu connu, et qui n’a pu encore être classé avec-certitude.

Encycl. Anat. La vertèbre atlas présente, en raison de la place qu’elle occupe et de la fonction qu’elle remplit, une forme assez différente de celle des autres vertèbres. Le corps vertébral n’existe pas ; à sa place on trouve un segment d’anneau, arc antérieur de l’atlas surmonté en avant d’un tubercule, et creusé en arrière d’une facette articulaire. Le trou vertébral est très-considérable, circulaire, divisé par un ligament en doux parties, dont l’une, antérieure, sert de cavité de réception à l’apophyse odontoïda de la vertèbre axis ; l’autre, postérieure, est destinée à la moelle épinière. Pas d’apophyse épinière ; un second segment d’anneau, arc postérieur de l’atlas, en tient lieu. Les apophyses transverses sont unituberculeuses, non canaliculées. Les apophyses articulaires sont énormes ; elles prennent le nom de masses latérales de l’atlas.

Atlas historique, généalogique, chronologique et géographique, par A. Le Sage (le comte de Las Cases). Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, l’auteur raconte comment la nécessité iuflexible l’obligea, durant son émigration en Angleterre, à composer un ouvrage qui était destiné à devenir classique. Ce travail remonte à la date du 18 brumaire ; il fut publié en 1803-1804, et reçut des améliorations successives dans chacune des éditions plus récentes. Il est évident que l’idée de l’Atlas historique dérive de l’Art de vérifier les dates. La compilation des bénédictins renfermait déjà des tableaux synchroniques ou chronologiques, c’est-à-dire des tables ou des nomenclatures. Las Cases comprit le premier l’avantage et l’utilité, pour l’instruction de la jeunesse ; d’un ensemble méthodique de cartes-tableaux, résumant, suivant l’ordre des temps, les principaux faits de l’histoire et les modifications des territoires, afin que les yeux du corps et les facultés de l’esprit pussent suivre en même temps les vicissitudes des empires, le progrès et la décadence des nations. Depuis, et contre son système, on a exagéré, torturé la méthode ingénieuse qu’il avait heureusement appliquée. C’est encore son ouvrage qui reste en France le meilleur modèle de ce qu’on doit faire en ce genre, en donnant toutefois plus d’espace à la géographie représentative, et moins d’étendue à la généalogie des souverains. Cette dernière, que l’on ne peut exclure entièrement, devrait être considérablement restreinte, pour donner place à l’histoire des doctrines, des découvertes, des inventions, des livres et des écrits qui ont exercé une influence durable ou soudaine sur les évolutions de l’esprit humain. Les idées sont des faits ; ce sont aussi des flambeaux qui éclairent les recherches ou les souvenirs de l’homme d’étude.

L’Atlas historique se compose d’une série de 88 tableaux, non compris un tableau-frontispice intitulé : Fastes Napoléens, et une feuille démonstrative sur la manière d’étudier l’ouvrage.

On y trouve la réunion complète et le tableau judicieux de l’histoire, de la géogriiphie, de la chronologie et de la généalogie ; ces quatre sciences, dont l’objet commun est l’ensemble des faits passés, et dont les rapports