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ARNAUD1N (… d’), littéïateur, né à Paris en 1690, mort en 1717. Il a traduit en français le traité de Corn. Agrippa De la grandeur et de l’excellence des femmes au-dessus des hommes, Paris, 1713, in-12, et donné. quelques écrits de théologie, ainsi qu’une Vie de dom Pierre le Nain, trappiste, Paris, 1715, in-12.

ARNAULD, ARNAIJT ou ARNAULT, famille célèbre dont la destinée se lie en quelque sorte à l’histoire du jansénisme et de Port-Royal. Elle était originaire de l’Auvergne, et beaucoup de ses membres eurent un rang distingué dans la robe et les grands emplois. On connaît surtout les suivants :

ARNAULD (Antoine), né à Paris en 1560, mort en 1619, se fit recevoir avocat au parlement de Paris, et devint avocat général sous Catherine de Médécis, puis conseiller d’État sous Henri IV. II se distingua par ses plaidoyers, et surtout par celui qu’il prononça, en 1594, en faveur de l’université de Paris contre les jésuites. Il publia encore un ouvrage contre le rappel des pères de cette société, et plusieurs pamphlets politiques. C’était un homme probe, austère et désintéressé. Il eut vingt enfants, dont dix seulement lui survécurent. < Parmi ces derniers, il y avait six filles, qui toutes prirent le voile à Port-Royal, monastère que lui-même avait restauré. Ses écrits les plus connus sont les suivants : le Franc et véritable discours du roi sur le rétablissement qui lui est demandé par les jésuites ; 1AntiEspagnol ; Avis au roi Louis XIII'pour bien régner ; la Fleur de Lys, etc.

ARNAULD d’Andiii ; (Robert), fils aîné d’Antoine Arnauld, né en 1589, mort en 1674, vécut longtemps à la cour, et quitta le monde a l’âge de cinquante-cinq ans pour se retirer à Port-Royal. On a de lui une Traduction, plus élégante que fidèle, des Confessions de saint Augustin ; des Vies des saints Pères du désert, et de quelques saintes ; des Œuvres de sainte Thérèse, etc.

Le marquis Arnauld de Pomponne,.qtii devint ministre..d’État, était un de ses fils. V. Pomponne.

« Amaald d’Andilly (portrait de Robert), tableau de Philippe de Champaigne, musée du Louvre. Ce portrait, un des plus remarquables qu’ait exécutés le célèbre artiste, est daté de 1650 ; il représente Arnauld d’Andilly en buste, la tète nue, le corps enveloppé d’un manteau, la main droite posée sûr l’appui d’une

— 37, mort en 1692. Nommé évêqu

de Toul en 1637, il n’accepta point ce siège, par suite des contestations survenues entre le roi et le pape sur le droit d’élire. Il refusa également d’autres dignités ecclésiastiques, se bornant à son abbaye de Saint-Nicolas, accepta enfin le poste de chargé d’affaires à Rome, où il négocia très — habilement la réconciliation des Barberini avec la cour pontificale, réconciliation désiréepar le gouvernement français. De retour en France, il fut nommé évêque d’Angers, en 1649, et se voua entièrement à l’administration de son diocèse, qu’il édifia par ses vertus. Chassé de sa ville épiscopale par une émeute, il obtint de la reine mère le pardon de ceux qui l’avaient lui-même si cruellement offense. Cette mansuétude, cette magnanimité vraiment chrétienne était tellement dans ses mœurs, qu’il passa en proverbe que le meilleur moyen d’obtenir des grâces de M. d’Angers était de lui avoir fait quelque offense. Quel panégyrique vaudrait un tel éloge ? Sa charité n’était pas moins célèbre. Dans une disette dont Angers fut désolé, il distribua en une seule fois dix mille livres. Ne donnant que quatre heures au sommeil, il consacrait tout son temps aux malades et aux pauvres. Comme on lui représentait qu’il devrait prendre un jour de la semaine pour se délasser : « Volontiers, réponditril, pourvu que vous me donniez un jour où je ne sois pas évêque. » Ses dernières années furent attristées par la querelle du jansénisme et par la persécution dirigée contre Port-Royal, où il avait une partie de sa famille. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-quinze ans, après quarante-quatre ans d’épiscopat. Le peuple le

vénéra comme un saint. Ses négociations à la cour de Rome et en diverses cours d’Italie ont été publiées à Paris, en 1748, par les soins de son petit-neveu, le marquis de Pomponne.

ARNAULD (Antoine), théologien et controversiste célèbre, surnommé le grand Arnauld, frère du précédent et fils d’Antoine, né à Paris en 1612, mort en 1694 ; fit ses humanités et sa philosophie aux collèges de Calvi et de Lisieux, fut dirigé vers l’étude de la théologie par les conseils de sa mère et de l’abbé de Saint-Cyran, son confesseur, et fut reçu docteur en Sorbonne en 1641, lorsqu’il était déjà converti aux doctrines austères du jansénisme. Deux ans après, il fit paraître son livre De la fréquente communion, où il paraissait critiquer la morale relâ— chée des jésuites, et qui fut attaqué et défendu avec beaucoup de vivacité. La querelle soulevée par les doctrines de Jansénius était alors dans toute sa force ; Arnauld ayant écrit deux lettres au sujet d’une absolution refusée par un prêtre de Saint-Sulpice, ses ennemis en tirèrent deux propositions qui furent censurées par la Sorbonne, et lui-même fut exclu de la faculté de théologie (1656). Il retourna alors s’ensevelir dans sa retraite de Port-Royal et n’en sortit que douxe ans plus tard, à la pais de Clé ARN

ment IX (1668). Dans l’intervalle, il avait composé avec Lancelot et Nicole les beaux travaux si connus sur la Grammaire et la Logique. A cette époque, il tourna contre les protestants l’impétuosité de son génie polémique, et publia plusieurs ouvrages qui eurent un grand retentissement : la Perpétuité de la foi ; le Renversement de la morale de J.-C. par les calvinistes ; X'Impiété de lamorale des calvinistes. Bientôt, entraîné de nouveau par son ardeur, il reprit sa guerre contre les jésuites, fut calomnié auprès du roi, et jugea prudent de se retirer ér. Belgique, en 1679. La il publia son Apologie du clergé de France et des catholiques d Angleterre contre le ministre Jurieu. Peu après il eut de vifs démêlés avec Malebranche, dont il attaqua,’en termes peu mesurés, la doctrine sur la grâce et sur la vision en Dieu. Cette dispute dura jusqu’à sa mort, arrivée à Bruxelles en 1694. Il mourut dans les bras du père Quesnel, qui fut pour ainsi dire son successeur, et qui donna une nouvelle forme au jansénisme. Les jansénistes perdirent en lui leur plus ferme appui, et les jésuites leur plus redoutable adversaire. Tout le monde convient qu’aucun écrivain du xvue siècle n’était né avec un esprit plus philosophique et plus étendu ; mais on regrettera toujours qu’il ait tant de fois consumé ses puissantes facultés dans des controverses oui n’étaient que trop souvent des disputes de mots. Son humeur impétueuse ne pouvait souffrir le repos ; un jour que Nicole, d’un caractère plus accommodant, lui représentait qu’il était temps de se reposer : « Vous reposer 1 répondit l’impétueux Arnauld, en 1 n’aurez-vous pas pour cela l’éternité entière ? •

Les principaux de ses nombreux ouvrages sont, outre ceux déjà cités : Grammaire générale et raisonnée (avec Lancelot) ; l’Art de penser (avec Nicole) ; Morale pratique dés jésuites ; Réflexions sur l’éloquence des prédicateurs ; Objections sur les Méditations de Descartes ; Des vraies et des fausses idées, etc. Ce dernier ouvrage était dirigé contre Malebranche.

Le cœur du grand Arnauld, transporté d’abord à Port-Royal, fut plus tard transféré à Palaiseau. Boileau a consacré à la mémoire du célèbre docteur des vers qui sont dans la mémoire de tout le monde :

Au pied de cet autel de structure grossière, Gît sans pompe, enfermé dans une vile bière, I* plus savant mortel qui jamais ait écrit. Arnauld, qui, sur la grâce instruit par Jésus-Christ, Combattant pour l’Église, a, dans l’Église même, Souffert plus d’un outrage et plus d’un anathème, Plein d’un feu qu’en son cœur souffla l’esprit divin, 11 terrassa Pelage, il foudroya Calvin ; De tous ces faux docteurs confondit la morale ; Mais, pour fruit de son zèle, on l’avait rebuté, En cent lieux opprimé par la noire cabale, Errant, pauvre, banni, proscrit, persécuté ; Et même par sa mort leur fureur mal éteinte N’en eût jamais laissé les cendres en repos, Si Dieu lui-même ici de son ouaille sainte À ces loups dévorants n’avait caché les os. Ces derniers vers font allusion à l’ignorance où l’on avait longtemps été du lieu de la sépulture d’Arnauld, qui reposait dans le chœur de la paroisse Sainte-Catherine, à Bruxelles.

ARNAULD (A

d’Andilly, suivit i

Suis entra dans les ordres et se retira auprès e son oncle Henri Arnauld, évêque d’Angers, dont il gouverna le temporel, et mourut en 1698. Il a laissé des Mémoires où l’on trouve des détails assez curieux, et qui ont été publiés en 1756 par le père Pingre.

ARNAULD (Marie-Angélique), de Sainte-Madeleine, sœur du grand Arnauld, née en

1591, morte en 1661 ; fut abbesse de Port-Royal-des-Champs dès l’âge de quatorze ans,

et réforma son abbaye à dix-sept. Il Sa sœur, la mère Catherine-Agnès, fut elle-même élue abbesse et publia deux livres : l’Image de la religion parfaite, et le Chapelet secret du saint sacrement. Ces deux abbesses eurent encore quatre sœurs, toutes religieuses, très-attachées au jansénisme et sans cesse occupées de disputes sur la grâce, ce qui faisait dire à l’archevêque de Paris, Péréfixe, que ces filles étaient pures comme des anges, mais orgueilleuses comme des démons. Leur nièce, la mère Angélique" de Saint-fean-Arnauld, née en 1624, entra à Port-Royal à six ans, et fut pendant vingt ans maitresse des novices, puis abbesse. Elle mourut en 1684. Elle avait eu une grande part aux articles du Nécrologe de Port-Royal. Elle a aussi donné divers écrits de piété.

ARNAULD (Jeanne-Catherine-Agnès), l’une des sœurs du grand Arnauld, citée dans l’article précédent, morte en 1671. Malgré, tout son talent pour les controverses sur la grâce, la mère Catherine-Agnès risquerait fort d’être oubliée aujourd’hui, sans le tableau célèbre où Philippe de Champaigne l’a représentée. Voici à quelle occasion cette peinture fut exécutée : la fille de l’artiste, religieuse à Port-Royal sous le nom de sœur Catherine de Sainte-Suzanne, était atteinte depuis quatorze mois d’une fièvre continue, et d une paralysie de près de la moitié du corps. Les médecins l’avaient abandonnée, et toutes les neuvaines faites pour obtenir sa guérison avaient été inutiles. Toutefois, la malade ne perdit pas espoir : un jour, après avoir joint ses ferventes prières à celles de la mère Catherine-Agnès, elle se trouva tout à coup

complètement rétablie. C’est pour témoigner

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sa joie de cette guérison merveilleuse que Philippe de Champaigne peignit le tableau dont il s’agit (1662). Il représenta sa fille assise dans un fauteuil de paille, les mains jointes, une boîte à reliquaire ouverte sur ses genoux, et les jambes étendues sur un tabouret recouvert d’un coussin. Derrière ce tabouret, la mère Agnès prie, à genoux et les mains jointes ; son visage semble éclairé par une lumière céleste. Une longue inscription latine, tracée sur le tableau même, rappelle les circonstances qui ont motivé l’exécution de ce magnifique ex-voto. L’artiste a été véritablement inspirésujet. Il serait superflu de faire resjamais son pinceau n’a été plus ferme, sa touche plus savante, sa couleur plus harmonieuse. Ces deux figures de femmes, toutes rayonnantes de ferveur et de foi, se détachent poétiquement et illuminent l’humble cellule.

ARNAULD (Richard), théologien anglais, né à Londres en 1696, mort en 1756. Il a laissé un grand nombre de sermons et des commentaires sur les livres de l’Ancien Testament.


ARNAULT (Antoine-Vincent), poëte tragique et littérateur, né à Paris en 1760, mort en 1834. Déjà connu par quelques poésies, il débuta au théâtre, en 1791, par sa tragédie de Marius à Minturnes, qui eut un succès éclatant, et qui fut bientôt suivie de celle de Lucrèce, assez froidement reçue. Attaché dès sa jeunesse à la maison du comte de Provence, et dévoué à la monarchie, malgré les sentiments républicains exprimés dans ses tragédies, le jeune poète émigra, peut-être à regret, après les sanglantes journées de septembre ; mais il ne tarda pas à rentrer en France, s’attacha au général Bonaparte, qu’il accompagna en Italie, et qui le chargea d’organiser le gouvernement des Îles Ioniennes. À son retour, il fut nommé chef de la division d’instruction publique au ministère de l’intérieur, puis secrétaire général de l’Université. Exilé en 1816 par les Bourbons, pour avoir fait partie de la chambre des représentants pendant les Cent-Jours, et éliminé de l’Académie, où il avait été admis en 1799, Arnault obtint pourtant son rappel en 1819, rentra à l’Académie en 1829, et en devint le secrétaire perpétuel à la mort d’Andrieux.

Outre les deux tragédies citées plus haut, ce poëte en a donné quelques autres : les Vénitiens (1798), qui eurent un succès justifié par des situations dramatiques, des pensées fortes et un style d’une mâle simplicité ; Germanicus ; Don Pèdre ou le Roi et le Laboureur ; Scipion ; les Guelfes et les Gibelins, etc. On a aussi de lui un recueil de fables originales et spirituelles, dont il a inventé tous les sujets, et qui portent l’empreinte de son génie un peu satirique. C’est ce caractère que M. Villemain exprimait finement lorsqu’il disait : « En les lisant, on ne s’arrête pas à chaque page en disant : le bonhomme ! mais on dira toujours l’honnête homme ! » Le successeur d’Arnault à l’Académie, M. Scribe, faisait également allusion à cette causticité dans son discours : « C’est Juvénal fabuliste… On a reproché à Florian d’avoir mis dans ses bergeries trop de moutons ; peut-être dans les fables de M. Arnault y a-t-il trop de loups. » Un plaisant avait écrit au bas de son buste : « Passez vite, car il mord. » Parmi les autres écrits d’Arnault, il faut citer encore : Vie politique et militaire de Napoléon, travail fort remarquable ; Mon Portefeuille, ou Critiques philosophiques et littéraires ; Poésies et Mélanges ; une collaboration, peut-être plus nominale que réelle, à la Biographie nouvelle des contemporains (avec Jay, Jouy et Norvins) ; enfin des mémoires intéressants sous le titre de Souvenirs d’un sexagénaire, dont il a paru 4 vol. (Paris, 1833, in-8°), qui vont jusqu’au commencement de l’empire. La suite est demeurée inédite. Arnault a été porté sur le testament de Napoléon pour une somme de cent mille francs.


ARNAULT (Émile-Lucien), poëte tragique et littérateur, fils du précédent, né à Versailles en 1787. Il eut Lucien Bonaparte pour parrain, et occupa diverses préfectures sous la restauration et sous le gouvernement de Louis-Philippe. Il a composé plusieurs tragédies qui durent leur succès passager au talent de Talma : Pierre de Portugal ; Régulus ; le Dernier jour de Tibère ; Catherine de Médicis aux États de Blois ; Gustave-Adolphe, etc.


ARNAULT (François-Alphonse), acteur et auteur dramatique, né, en 1819, à Montreuil-Sellay (Maine-et-Loire), mort à Saint-Pétersbourg en 1860 ; fut d’abord commis-voyageur; en 1843, il entra au Conservatoire, d’où il sortit deux ans après avec le grand prix de tragédie. En 1846, il débuta à l’Odéon, épousa M’i" Naptal (V. l’article suivant), alla donner avec elle une courte série de représentations à Bruxelles ; débuta ensuite à l’Ambigu et y créa successivement Reynold, au. Fils du Diable ; Philippe III, de Piquillu ; Claude Frollo, de Notre-Dame de Pans ; Guillaume de Poitou, de Un Mystère ; Raphaël, de la Peau de chagrin, etc. Ses succès le classèrent parmi les rares premiers rôles de l’époque. À la Gaité, de 1852 à 1857, il se fit applaudir dans des créations importantes, entre autres:Satan, des Œuvres du démon ; Picheric, de l’Ane mort ; dans Manzaroff, des Cosaques, il réussit à ce point qu’il souleva le public contre lui, tant il mit de vérité dans son jeu. À la fin de cette même année, 1857, il accepta, ainsi que sa

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femme, les propositions qui lui furent faites pour Saint-Pétersbourg.

Comme auteur dramatique, il a donné, en 1846, Chatterton mourant (un acte en vers, à l’Odéon) ; et depuis, en collaboration avec M. Louis Judicis, les Pâques véronaises, drame en quatre actes (Odéon, 1848), pièce peu intelligible et qui réussit médiocrement ; Sur la gouttière, vaudeville en un acte ; Constantinople, grande pièce en cinq actes (1853, Cirque impérial) ; les Cosaques, drame en neuf tableaux, qui a dû à son titre d’actualité un des succès les plus complets de ces dernières années ; et enfin, les Aventures de Mandrin (23 mai 1856).

ARNAULT (Gabrielle-Geneviève Planât, dame), dite Naptal-Arnault, actrice, épouse du précédent, née à Paris en 1853, fille de J.-B. Planât, peintre, acteur et écrivain, qui arrangea pour la scène le Don Sanche d’Aragon de Corneille. Au théâtre, elle a pris le nom de Naptal, qui est l’anagramme de Planât. Elle déuuta à la Comédie-Française, passa une saison à Rouen, reparut avec éclat à Paris sur la scène de l’Odéon, où elle créa la Jeanne Grey de Soumet, et la comtesse d’Allenberg, rentra au Théâtre-Français, et revint à l’Odéon, où l’attendnient de nouveaux succès. Elle y créa Thérèse, de l’Ingénue à la cour ; Rose, des Touristes; la duchesse, dans Echec et Mat. Devenue Mme Naptal-Arnanlt, nous la retrouvons à l’Ambigu dans la Closerie des Genêts, puis’à la Gaîté dans les Cosaques. Elle accompagna ensuite son mari à Saint-Pétersbourg. C’est une actrice d’un talent distingué.

ARNAULT (Lucien), frère aîné de François-Alphonse, né en 1816, est connu comme fondateur et directeur de l’hippodrome de Paris et des arènes nationales (1850). L’hippodrome a seul prospéré. Il a composé, pour la vaste scène annexée à son spectacle équestre, des pantomimes militaires avec intermèdes et tableaux modifiés selon le cours des événements : Silistrié, épisode de la guerre d’Orient (1854), et la Crimée (1855).

ARNACT ou ARNAULT DE LA BOR1E (François), chanoine de Périgueux, chancelier de l’université de Bordeaux, mort en 1607 dans un âge avancé. On a de lui : les Antiquités de Périgord, 1577.

ARNATjTES ou ARNAOCTES, peuplade de l’empire ottoman, habitant l’Albanie et les régions montagneuses voisines ; elle fournit à l’armée turque ses meilleurs soldats. Les Arnautes se nomment eux-mêmes Skypétars.

ARNAVON (François), théologien et littérateur, né à Lisle, près de la fontaine de Vaucluse, vers 1740, mort en 1824. Il était chanoine de la collégiale de Lisle et prieur-curé de Vaucluse. Il est moins connu par une réfutation du Contrat social, publiée en 1773, que par ses travaux sur Pétrarque et sur la fontaine de Vaucluse : Pétrarque à Vaucluse (1803) ; Voyage à Vaucluse (1804) ; Retour de la fontaine de Vaucluse (1805). Les détails qu’il a rassemblés ne sont pas sans intérêt.

ARNAT (… dj), littérateur sur la vie duquel on n’a que peu de renseignements. Il professait les celles-lettres et l’histoire à l’académie de Lausanne vers le milieu du xvnie siècle. Il est connu par un travail estimable : De la vie privée des Romains, Lausanne, 1752, réimprimé sous le titre a’Habit^des et momrs privées des Romains ; Paris, 1 ? 95.

ARNAY ou D’ARNEX (Simon-Auguste d’), publiciste allemand, né vers 1750, à Minden, rédigea la Gazette de Berne et traduisit en français l’Histoire de la guerre de Trente ans, de Schiller, ainsi que plusieurs autres ouvrages allemands.

ARNAY-LE-DUC, ch.-lieu de cant. (Côted’Or), sur l’Arroux ; arr. de Beaunè ; pop. aggl. 2, 353 hab. —pop. tôt. 2, 537 hab. Brasseries, tanneries importantes, fabriques d’huiles et de toiles. En 1570, Coligny y battit les catholiques, commandés par le maréchal de Cossé-Brissac. C’est à ce combat que Henri IV, alors âgé de 16 ans, fit ses premières armes. Patrie de Bonaventure Desperriers.

ARND (Jean), théologien luthérien allemand, né à Ballendstadt (duché d’Anhalt) en 1555, mort en 1620. Il fut d’abord médecin, puis pasteur, enfin surintendant des églises au duché de Luxembourg. Son ouvrage le plus important a pour titre : le Vrai Christianisme, 1609. Il a été traduit dans presque toutes les langues de l’Europe et de PAsie, et en français par Samuel de Beauval. Ce livre, empreint de quelques idées mystiques, lui attira de vifs reproches de la part des théologiens de la communion luthérienne.

ARND (Christian), théologien allemand, né en 1623, mort en 1653. Il était professeur do logique à Rostocfc. On a de lui quelques ouvrages assez estimés : Dissertatio de philosophia veterum, 1650 ; Discursus politicus de principiis constituentibus et conservanlibus rempublicam, 1651 ; Devero usu logicœ in theologia, 1650, etc.

ARND (Josué), ministre et théologien luthérien, professeur à Rostock, aumônier du duc de Mecklembourg, né en 1626, mort en 1685. Il a publié un grand nombre d’ouvrages de philosophie, d’histoire et de controverse, dont les principaux sont les suivants : Lexicon antiquiiatum. ecclesiasticarum, 1667 ; Trutina Ste-