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part à ces puérilités d’opéra-comique, qui ne sont pas sans analogie avec le fameux voyage de Catherine, et qui donnent une idée assez exacte de la manière littéraire de M. d’Arlincourt, et de la physionomie théâtrale et surannée de ses opinions. Ces opinions, d’ailleurs, étaient sincères, puisqu’elles ont résisté à l’épreuve de tous les changements et de toutes les révolutions. En 1818j il publia son grand poème de la Carolëide, ou le portrait, de Charlemagne avait été légèrement retouché, de manière à ressembler un peu moins au vainqueur d’Austerlitz. Cette œuvre fit quelque bruit ; elle méritait peut-être d’en faire davantage à. cause de l’étrangeté de la conception et des excentricités d’un, style qui n’était pas précisément épique. Mais le noble écrivain s’est, principalement rendu fameux par ses romans. Qui ne connaît, au moins de réputation, l’Etrangère, le Iienénat, Ipsiboë, et surtout le Solitaire, tant de lois réimprimé, traduit dans toutes les langues et arrangé pour toutes les scènes de l’Eurqpe ? Ces productions, dont la vogue est aujourd’hui un sujet d’étonnément, sont des modèles de bizarrerie, d’invraisemblance, d’enflure et de mauvais goût. Le style n’appartient qu’à l’auteur ; jamais on n’avait écrit la langue française d une manière aussi extraordinaire. Il y a des audaces grammaticales qui dépassent tout ce que les romantiques ont aventuré depuis, des inversions impossibles, incompréhensibles, un luxa d’adjectifs et d’épithètes a faire dresser les cheveux ; enfin, des conceptions absurdes, des caractères faux et des sentiments outrés. ■

Mais ce qui tranche surtout parmi ce luxe de défauts, ce sont des phrases d’un mauvais goût remarquable. En voici deux exemples tirés de sa tragédie, le Siège de Paris, qui tomba à plat, en 1827, au Théâtre-Français, sous la risée du parterre :

J’habite la montagne, et j’aime d la vallée. " Et cet autre vers :

Mon père en ma prison 6eul d manger m’apporte. Un spectateur, n’y pouvant plus tenir, s’écria :

Certe, il fallait qu’il eût la mâchoire bien forte !

Cependant, on ne saurait méconnaître dans ces œuvres étranges une certaine verve passionnée et une sève d’imagination qui expliquent jusqu’à un certain point l’engouement du public. On a prétendu méchamment que le vicomte d’Àrlmcourt. aidait un peu lui-même a ses succès, en multipliant à grands frais les éditions et les traductions. Après la révolution de Juillet, l’intraitable légitimiste composa une ~— : e de romans soi-disant historiqi"" * —’

Charles V, liannissement et Retour de Charles VU'les JScorcheurs ou Y Usurpation et la Peste, . le Brasseur roi, le Double Ilègne, la Tache de sang, etc. Ni l’âge, ni le silence qui se faisaient autour de son nom, n’épuisèrent sa redoutable fertilité j jusqu’à son dernier jour, il inonda le public de romans qui ressemblaient aux modes de 1820, et qui défrayaient la gaieté des petits journaux quand la matière venait à leur manquer. Après février, il ambitionna la gloire du publiciste et fit paraître diverses brochures d’un lyrisme encore plus transcendant que le Solitaire, et où il réclamait la restauration de l’héritier légitime des lis : Dieu le veut !Place au droit ! et autres pavés que son client, le comte de Chambord, recevait sans doute avec résignation, mais qui étaient accueillis avec une satistion bien vive par les amis de la vieille gaieté nationale.

ARLINGTON (comte d’). V. Bekmet.

ARLON, ville de Belgique, ch.-lieu de la province du Luxembourg, sur la Semoy, à 170 kilom. S.-E. de Bruxelles ; 5,550 hab. Grand commerce de fer. Les Français possédèrent cette ville de 16S4 à 1697. Le 19 avril 1793, et le 15 du même mois 1794, victoires de Jourdan sur les Impériaux. Fabriques ’ d’étoffes et de faïence ; grand commerce de grains.

ÀRLOTTE DE FALAISE, maîtresse de Robert le Diable, duc de Normandie, et mère de Guillaume le Conquérant, dit le Bâtard.

ARLOTTI, nom commun à plusieurs Italiens remarquables du xve et du xvic siècle. Voici les principaux : Arlotti’ (J(

logien, qui vivait dans la première moitié du xvie siècle ; plusieurs de ses poSmes ont été réimprimés. 11 Arlotti (Pompée), médecin^ né dans laseconde moitié du xvi* ; siècle, lia laissé un ouvrage sur les fièvres intermittentes. Il Arlotti (Rodolphe), poste qui florissait en 15-iO, et dont les productions sont répandues dans tous les recueils de l’époque. Il fut lié avec le Tasse et Guarini, et se forma près de ces grands maîtres. On a de lui une tragédie ainsi qu’un poème sur la conquête de Grenade, qu’il a laissé inachevé.

ARLOTTO MA1NARDO. curé de Macivoîi, près de Fiesolé (Toscane), né à Florence en 1395, mort en 1483. est surtout connu comme homme d’esprit et de repartie, que l’on recherchait pour sa gaieté intarissable, , ses saillies burlesques et l’imprévu de ses bons mots. Ce fut par ce moyen qu’il s’attira la faveur du roi d’Angleterre, Édouard V, d’Alphonse V, roi de Naples, de plusieurs autres souverains et de Lorenzo et Julien de Médicis. Il a

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laissé un recueil de ses plaisanteries, dont ■ traduction française a été publiée sous titre : Patron de l’honnête raillaris, les brocards, bons mots, agréables tours et plaisantes rencontres de Piovano (curé) Arlotto, Paris, 1650. Ce Rabelais italien, moins le génie, accompagnait ses bouffonneries d’un remarquable bon sens ; il ne se passait pas de jour qu’il ne circulât à Florence queiques-un3 de ses bons mots. Quelque temps avant sa mort, il s’était fait creuser une grande fosse dans l’oratoire de Jésus pèlerin, avec cette inscription : Le curé Arlotto a fait construire ce tombeau pour lui-même et pour tous ceux qui voudront s’y loger avec lui.

Nous allons donner ici un spécimen de ses bons mots, qui suffira pour faire apprécier ceux dont se compose son recueil. L’archevêque de Florence lui ayant demandé un jour quel nom il avait reçu au baptême, il répondit’ : « Arlotto. — Quel Singulier noml reprit le prélat^ comment votre père, qui était un homme d esprit, a-t-il fait la sottise de vous le donner ? — Ne vous en étonnez pas, monseigneur, il en a fait de bien plus grandes. — Quelles sont donc ces autres sottises ?— Les voici : Quand il pouvait prêter a usure, il y empruntait. — Eh ! ne savez-vous pas que prêter à usure l’aurait fait aller en enfer ? — Fort bien ; mais d’emprunter l’a fait aller en prison pour dettes, et il y est mort. *

ARLUNO (Bernardin), jurisconsulte et noble de Milan, vivait au Svio siècle. Il a donné une Histoire des guerres de Venise, de 1500 à 1516, et une Histoire de Malte, dont l’impression, commencée à Baie, n’a pas été terminée. Son frère, Pierre-Jean ArlunO, médecin, obtint de grands succès dans la pratique de son art. Il a composé de nombreux ouvrages de médecine, dont quelques-uns sur les lièvres. La collection complète de ses œuvres a été publiée à Milan, 1615, in-fol.

ARMA (Jean-François), né en Piémont, était premier médecin d’Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, vers le milieu du xvi» siècle. Il a écrit en latin et en italien un grand nombre d’ouvrages de médecine, dont un des plus estimés est intitulé : De vesicœ et remtm ajfectibus liber, Biella, 1550, in-S°. On lui doit aussi plusieurs dissertations sur différentes parties de son art, sur les poisons, etc., Turin, 156G-78.

ARMADA (mot qui, armée de mer), formicéquipée par Philippe II, roi d’Espagne, pour envahir 1 Angleterre, sous prétexte d’y rétablir le catholicisme et de tirer vengeance de l’exécution de Marie Stuart. L’Invincible Armada, comme les Espagnols l’appelaient orgueilleusement, avait coûté trente-six millions, qui valaient environ cent huit millions de notre monnaie. C’était la plus puissante flotte qu’on eût jamais vue dans le monde, et Philippe avait épuisé son trésor pour la former. Elle comptait près de cent cinquante voiles de ditférehtes dimensions, et portait huit mille matelots, sans les rameurs, vingt mille soldats, avec deux mille six cents canons et des munitions innombrables. La noblesse espagnole s’était embarquée en foule, ainsi qu’un grand nombre do volontaires, et l’Église, pour qui l’on allait combattre, était représentée a bord par un vicaire général de l’Inquisition et tout un peuple de jésuites, de dominicains et autres moines, destinés à établir le saint-office en Angleterre, et a travaillera la conversion des hérétiques.

Les Anglais ont même assuré qu’on avait trouvé sur les vaisseaux espagnols des instruments de torture, qui devaient sans doute servir d’auxiliaires à l’éloquence des missionnaires.

h’Armada, commandée par le duc de ïilédina-Sidonia, sortit du port de Lisbonne le 29 mai 1588. L’Angleterre semblait devoir être écrasée par cette épouvantable machine de guerre, que devait en outre appuyer l’armée espagnole des Pays-Bas, la Heur militaire de l’Europe, -que le duc de Parme, qui la cornmandait, avait ordre d’amener sur des bateaux plats. Mais la Hollande, qui depuis vingt ans soutenait de son sang la cause de l’Europe contre le despotisme espagnol, la Hollande, oubliant noblement le récent complot de Leicester. rendit à l’Angleterre le service inappréciable de bloquer cette armée redoutable sur les côtes de Flandre. Si elle eût passé, il est probable que tout eût été fini.

La reine de l’Océan fut encore protégée par les vents et les ilôts. Dès les premiers jours de juin, Y Armada, battue par la tempête, fut forcée de rentrer à La Corogne. Elle ne remit à la voile que le 21 juillet.

Jamais, d’ailleurs, l’Angleterre ne courut un si grand péril. La prudence d’Elisabeth avait été endormie par de faux semblants de négociations. Rien n’était préparé pour résister à’un choc si terrible. Mais on mit rapidement h profit le délai si heureusement fourni par la tempête, en improvisant une armée de terre, en appelant toute la marine marchande autour de la faible marine royale. Les Anglais furent admirables de patriotisme et rivalisèrent de sacrifices et de dévouement. Londres fournit à lui seul cinquante bâtiments armés en guerre et dix mille combattants. Médina-Sidonia, grand seigneur sans expérience de la mer, paralysé d’ailleurs par l’ordre formel dé ne rien tenter d’important avant de s’être réuni au duc de Parme, si bien gardé par les

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Hollandais, passa devant Plymouth, où était rassemblée la petite flotte anglaise, sans oser enfreindre ses instructions et livrer combat. Il reprit la direction de Calais. Cette manœuvre indécise et timide eut des suites incalculables. L’amiral anglais, Howard d’Effingham, secondé par les premiers marins du monde, les Drake, !es Hawkins, les Forbisher, sortit hardiment de Plymouth, prit le dessus du vent et harcela sans relâche avec ses bâtiments légers les-lourds colosses espagnols, oui couvraient l’Océan de leur masse et de 1 ombre de leurs voiles. Un de ces vaisseaux, le Calvados, coupé de son escadre, vint se briser sur les rochers de la côte de Normandie, qui en ont conservé le nom. Cependant l’amiral espagnol, qui avait déjà fait des pertes sensibles dans cette multitude de petits combats, mouilla à la hauteur de Calais, attendant toujours les troupes de Flandre. Dans la nuit du 7 au S août, Drake emplit huit mauvais navires de poudre et do ferraille, et les précipita enflammés sur Y Armada. La terreur et le désordre furent épouvantables ; les Espagnols, qui se souviennent avec effroi des machines infernales du siège d’Anvers, coupent les câbles, s’entre-heurtent dans les ténèbres et se dispersent en gagnant la haute mer. Cetto petite action de si grande conséquence fut comme le Salamine de l’indépendance anglaise et de la liberté religieuse et politique de l’Europe.

« Poussés par le vent, harcelés par les Anglais, les vaisseaux de Y Armada flottèrent épars vers le nord, tournèrent les îles Britanniques, furent assaillis par une nouvelle tempête entre les îles Orcades et les îles Feroe, brisés sur les côtes, engloutis, dispersés. De cette flotte immense qui avait épouvanté le monde, les ports de l’Espagne ne revirent que des épaves et des débris. Quatre-vingts vaisseaux et seize mille hommes avaient péri. Le reste était dans un état déplorable. Le protestantisme poussa un long cri d’allégresse ; l’Europe se sentit délivrée du cauchemar de la monarchie universelle ; la question de suprématie parut et était en effet décidée contre Philippe, contre le génie de l’Inquisition, comme elle l’avait été contre Charles-Quint.

En apprenant le désastre qui l’avait frappé, Philippe II ne pleura point ses vaisseaux, comme le Xerxès d’Eschyle ; il refoula dans son âme les émotions terribles dont il était agité ; il affecta le calme et l’impassibilité, et se contenta de répondre : « Je n’avais pas envoyé ma flotte lutter contre la tempête ; je remercie Dieu de m’avoir fait assez puissant pour réparer cette perte. «

Illusions de l’orgueil ! la grandeur maritime de l’Espagne avait fait naufrage avec l’imniicible Armada, et il ne lui fut jamais donné

gigantesque et si folle entreprise.

L’invincible Armada n’en est pas moins demeurée célèbre, et les historiens désignent quelquefois sous ce nom de grandes expèdi « En s’alliant avec l’Angleterre, le roi d’Italie amène une armada britannique sur toutes ses côtes, dans tous ses ports, et fait, au premier signe, de l’Italie maritime entière, un avantposte de l’Angleterre au midi de la France et de l’Autriche. Il n’y a plus de Méditerranée pour nous ! Cela est plus vrai et plus certain que le mot : II n’y a plus de Pyrénées ! > Lamartine.

ARMAÎJILIX s. f. (ar-ma-di-lle ; Il mil.de l’esp. armadilla, dimin. de armada). Hist. Petite escadre espagnole qui gardait les côtes de la Nouvelle-Espagne et du Mexique pour empêcher les bâtiments étrangers d’y commercer.

— Mamm. Syn. de tatou.

— Crust. Genre de crustacés isopodes, formé aux dépens du genre cloporte, auquel il ressemble beaucoup.

ARMADILLIEN, IENNE adj.’ (ar-ma-dillain, ic-ne ; Il mil. — rad. armadille). Crust. Qui ressemble à l’armadille.

— s. m. pi. Groupe de crustacés isopodes, ayant pour type le genre armadille.

AHMAGU (comté »’), un des trente-deux comtés du royaume d’Irlande, dans la prov. d’Ulster, situé entre ceux d’Antrim au’N., de Tyrone et de Monaghan àl’O., de Louth au S., et de Down à l’E. ; superficie 132,800 hect. ; 242,393 hab. Pays généralement plat, montagneux au S.-O., et arrosé par les rivières Callan. Blackv, ’ater, Bann et le lac Neagh ; sol assez fertile en pommes de terre, avoine, lin et chanvre ; le comté forme huit baronnies, vingt paroisses, et envoie trois membres au

ARMAGH, ville d’Irlande, ch.-lieu du comté de ce nom, sur le Callan, a l’io kilom. N.-O. de Dublin. Saint Patrick y fonda un collège qui fut célèbre au commencement du moyen âge ; elle est le siège archiépiscopal du primat anglican d’Irlande ; 12,054 hab. Cette ville, une des plus importantes de l’Irlande au moyen âge, est la patrie de saint Malachie et dn chronologiste Ussérius. Marchés très-considérables pour les grains, les.toiles et les fils.


ARMAGNAC, ancien pays de France compris dans le duché de Gascogne, avait pour ch.lieu Lectoure. Il forme aujourd’hui la plus grande partie du département du Gers et une partie de ceux de Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne. Érigé en comté au Xe siècle, l’Armagnac passa en 1525 à Henri d’Albret, roi de Navarre, qui avait épousé la veuve du dernier comte, mort sans postérité. Henri IV le réunit à la couronne en 1589.


ARMAGNAC s. m. (ar-ma-gnak ; gn mll.). Nom donné par antonomase à une eau-de-vie fabriquée dans les départements qui formaient l’ancien Armagnac : Un fût d’armagnac. J’ai demandé du cognac et non de l’armagnac.


ARMAGNAC, ancienne famille souveraine de la seigneurie de ce nom, dans le duché de Gascogne. Ce grand fief fut détaché en 960 du comté de Fezensac, par le comte Guillaume Garcie, qui en forma l’apanage de son second fils, Bernard, dit le Louche. Celui-ci devint ainsi la souche de cette maison puissante, dont on voit souvent figurer les membres dans nos annales. Son fils Géraud, dit Trancaléon, lui succéda et eut pour fils :


ARMAGNAC (Bernard II, comte D’), fonda vers 1020 l’abbaye de Saint-Pé de Générez, ainsi que beaucoup d’autres monastères. À la mort d’Eudes, comte de Poitiers (1039), il s’empara de la Gascogne et de Bordeaux, dont il fut dépouillé en 1052 par le duc d’Aquitaine. Il se retira vers 1060 à Cluny.


ARMAGNAC (Géraud II. comte D’), successeur du précédent (vers 1060). Il figura dans les guerres féodales du Midi et fut un des signataires de la trêve de Dieu, jurée en Gascogne en 1104.


ARMAGNAC (Bernard III, comte D’), fils de Géraud II, se fit recevoir chanoine honoraire de Sainte-Marie d’Auch, à laquelle il fit une donation en 1110.


ARMAGNAC (Géraud III, comte D’), hérita vers 1140 du comté de Fezensac, qui se trouva ainsi réuni à l’Armagnac. Il mourut vers 1160.


ARMAGNAC (Bernard IV, comte D’), fils et successeur du précédent, guerroya une partie de sa vie contre l’archevêque d’Auch, qui fut contraint de passer en Palestine en 1190.


ARMAGNAC (Géraud IV, comte D’), dit Trancaléon, fils et successeur du précédent, combattit à son exemple l’église d’Auch, reconnut Simon de Montfort comme suzerain, l’aida dans la guerre des Albigeois et le suivit au siège de Toulouse en 1217.


ARMAGNAC (Arnaud Bernard, comte D’), frère du précédent, à la mort duquel il s’empara du comté au détriment du fils de Géraud IV. Il mourut vers 1226.


ARMAGNAC (Pierre-Gérard, comte D’), frère puîné du précédent, et son successeur dans les deux comtés d’Armagnac et de Fezensac. On ignore l’époque de sa mort.


ARMAGNAC (Bernard V, comte D’), fils de Géraud IV, recouvra l’héritage paternel, et figura en 1241 dans la ligue des comtes de La Marche et de Toulouse contre saint Louis. Il mourut vers 1245.


ARMAGNAC (Mascarose Ire, comtesse D’), sœur du précédent, qui mourut sans postérité et dont elle réclama l’héritage, qui lui fut disputé par Géraud, arrière-petit-fils de Bernard IV. Elle mourut avant la fin de cette guerre de succession, vers 1249.


ARMAGNAC (Mascarose II, comtesse D’), fille de la précédente, continua la guerre contre Géraud et mourut en 1255, au moment où un arrangement venait d’être conclu.


ARMAGNAC (Géraud V, comte D’), fit hommage au roi d’Angleterre et fut longtemps en guerre avec Alphonse, comte de Toulouse, qu’il refusait de reconnaître pour suzerain, et avec divers autres seigneurs du Midi. En 1279, il fut fait prisonnier et ne recouvra la liberté qu’au bout de deux ans. Il mourut vers 1285.


ARMAGNAC (Bernard VI, comte D’), fils et successeur du précédent, fit hommage de ses comtés au roi d’Angleterre, en 1286. Il fut presque toute sa vie en guerre contre Roger-Bernard, comte de Foix, au sujet de la succession de la vicomté de Béarn, à laquelle il prétendait. Il mourut en 1319.


ARMAGNAC (Jean Ier, comte D’), fils et successeur du précédent (1319), seconda le comte d’Eu, connétable de France, dans la guerre contre les Anglais, fut nommé lieutenant du roi Jean en Languedoc, et refusa de passer sous la domination des Anglais après le traité de Brétigny, s’allia cependant plus tard avec Édouard, prince de Galles, et le suivit dans son expédition d’Espagne. Dans l’intervalle, il avait soutenu une guerre sanglante contre le comte de Foix, et avait été fait prisonnier en 1362 avec les barons de son parti. Il mourut en 1373.


ARMAGNAC (Jean II, comte d’), dit le Bossu, fils et successeur du précédent (1379), fit hommage au roi de France pour ses fiefs en Guienne, et termina la querelle de sa maison avec celle de Foix, en épousant la fille du comte de Foix.


ARMAGNAC (Jean III, comte d’), fils et successeur du précédent, guerroya en Italie contre Galeas Visconti, fut fait prisonnier en assiégeant Alexandrie la Paille, et mourut le lendemain des blessures qu'il avait reçues (1391).


ARMAGNAC (Bernard VII, comte d’), frère