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traités sur la logique et la dialectique compris sous le titre commun d’Organon. Viennent ensuite huit livres de la Physique, ouvrage auquel se rattachent plusieurs traités particuliers, tels que le traité du Ciel, celui des Météores, celui du Monde, qu’on croit n’être pas d’Aristote, celui de l’Ame, celui de la Génération, etc. Les ouvrages d’histoire naturelle comprennent d’abord le grand ouvrage en dix livres de l’Histoire des animaux, un traité des Plantes en deux livres, que l’on regarde comme apocryphe, et un traité des Récits merveilleux, compilation faite probablement d’après les écrits d’Aristote et ceux de plusieurs autres auteurs. Un recueil en trente-huit sections, intitulé Problèmes, renferme une foule de questions diverses, la plupart de physique, qu’Aristote semble s’être posées à lui-même pour en chercher la, solution. Il y a aussi quelques petits traités sur la mécanique et la géométrie. Un des plus grands ouvrages d’Aristote est celui qui a donné son nom à la métaphysique, et qui paraît avoir reçu ce nom de métaphysique de la place arbitraire que lui avaient assignée les grammairiens à la suite des œuvres de physique. Les quatorze livres qui le composent semblent autant de traités originairement détachés. Les traités d’Aristote sur la morale sont au nombre de trois : ce sont les Ethiques à Nicomaque en dix livres, l’un des ouvrages les plus étendus et les plus soignés d’Aristote ; les Grandes éthiques, qui, en contradiction avec leur titre, n’ont que deux livres assez courts ; enfin les Ethiques à Eudémus en sept livres. Le traité de la Politique d’Aristote est indubitablement le monument le plus précieux de la science politique des anciens. Aristote avait, en outre, composé un recueil intitulé du Gouvernement, où il décrivait les constitutions de cent cinquante-huit Etats démocratiques, aristocratiques, oligarchiques ou tyranniques. Ce recueil est perdu, ainsi qu’un traité intitulé des Lois. Il reste, sous le titre d’Economique, deux livres sur l’administration publique ou privée, dont le premier paraît n’être qu’un extrait, par Théophraste, d’un ouvrage correspondant d’Aristote. Enfin la Rhétorique et la Poétique forment une dernière section. Le traité d’Aristote sur la rhétorique est en trois livres ; mais on y réunit un autre ouvrage intitulé Rhétorique à Alexandre, qui n’est pas d’Aristote, et que l’on croit appartenir à Anaximène de Lampsaque, qui accompagna Alexandre dans son expédition. L’ouvrage sur la poétique, tel que nous le possédons, est seulement ou une ébauche ou un extrait incomplet d’un ouvrage plus considérable.

Nous nous bornons ici à mentionner ces ouvrages, qui, pour la plupart, seront, dans le Grand Dictionnaire, l’objet d’analyses plus ou moins étendues. V. ORGANON, PHYSIQUE, MÉTAPHYSIQUE, HISTOIRE DES ANIMAUX, ETHIQUES, POLITIQUE, RHÉTORIQUE, etc.

Les meilleures éditions des œuvres complètes d’Aristote sont celle de la collection Didot et celle de Berlin (1831-1836), en 4 vol. in-4o, contenant le texte grec avec variantes, publié par Becker, une traduction latine et un choix de commentaires grecs. La meilleure traduction française des œuvres d’Aristote est celle de M. Barthélémy Saint-Hilaire, qui sera un véritable monument, quand elle sera entièrement achevée.

— Allus. littér.

Quoi qu’en dise ARISTOTE et sa docte cabale,

Le tabac est divin, il n’est rien qui l’égale.

Allusion à deux vers de Thomas. Corneille dans sa comédie du Festin de Pierre, acte Ier , scène Ire :

Quoi qu’en dise Aristote et sa docte cabale,

Le tabac est divin, il n’est rien qui l’égale ;

Et par les fainéants, pour fuir l’oisiveté,

Jamais amusement ne fut mieux inventé.

. . . . . . . . . . . . . . . . .

C’est dans la médecine un remède nouveau :

Il purge, réjouit, conforte le cerveau ;

De toute noire humeur promptement il délivre ;

Et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre.

Les allusions à ces deux vers sont d’autant plus fréquentes que la chose est d’un usage à peu près général, et que le mot tabac se prête, dans l’application, à de faciles variantes :

Le bifteck est divin... le rosbif est divin... le sommeil est divin, etc. :

« Mais, reprit le comte en riant à l’unisson, je citerai aussi Cicéron, à propos du tabac à fumer. N’a-t-on pas cité Aristote à propos du tabac à priser ?

Quoi qu’en dise Aristote et sa docte cabale,

Le tabac est divin, et n’a rien qui l’égale. »

MÉRY.


ARISTOTE (faire le cheval d’),expression usitée, dans certains jeux de société, pour désigner une pénitence qui consiste à prendre, la posture d'un cheval, afin de recevoir sur son dos une dame qu'on doit promener dans le cercle, où elle est embrassée par chaque joueur. Voici l'origine que l'on assigne à cette locution : Alexandre le Grand, épris d'une jeune et belle Indienne, semblait avoir perdu le sentiment de la gloire. Ses généraux en murmuraient ; mais aucun n'osait se faire l'organe du mécontentement de l'armée. Aristote s'en chargea. Il représenta à son ancien disciple qu'il ne convenait pas à un conquérant de

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négliger ainsi le soin de ses brillantes entreprises pour s'abandonner aux plaisirs de l'amour, qui le ravalait au niveau de la brute. Alexandre parut frappé de ces observations, et il s'abstint de retourner chez la belle courtisane. Mais celle-ci accourut bientôt, tout éplorée, pour savoir la cause de son délaissement. Elle apprit alors ce qu'avait fait le philosophe : « Eh quoi ! s'écria-t-elle, le seigneur Aristote condamne le sentiment le plus naturel et le plus doux ! Il vous conseille d’exterminer par la guerre des gens qui ne vous ont fait aucun mal, et il vous blâme d'aimer qui vous aime ! C'est une prétention intolérable ; c'est une impertinence inouïe qui réclame une punition exemplaire ; et, si vous voulez bien me le permettre, je me charge de la lui infliger. » Alexandre se prêta en riant au complot tramé contre son précepteur, complot perfide, véritable vengeance de femme. L'Indienne déploya toute sa coquetterie a séduire le philosophe. Ce que veut une belle est écrit dans les cieux, disent les Orientaux. Aristote l'apprit à ses dépens. Séduit par de traîtresses galanteries, il devint amoureux fou de la belle Indienne ; il eut beau appeler à son aide la logique, la métaphysique et la morale, rien ne put le guérir de sa passion. Vainement il crut l'apaiser en recourant à l'étude et en se rappelant les leçons de Platon : une image charmante venait sans cesse s'offrir à ses yeux et chassait toutes les méditations auxquelles il se livrait. Il reconnut alors que le véritable moyen de guérir un penchant si impérieux était d'y succomber. Il se présenta donc auprès de la jeune Indienne, tomba à ses pieds et lui adressa une pathétique déclaration, à laquelle l'enchanteresse feignit de ne pas ajouter foi. Elle représenta au philosophe qu'elle ne pouvait croire à une passion si extraordinaire sans en recevoir les preuves les plus convaincantes. « Toute femme a son caprice ? répondit-elle à Aristote ; celui d'Omphale était de faire filer un héros, le mien est de chevaucher sur le dos d'un philosophe. Cette condition vous paraîtra peut-être une folie ; mais la folie est à mes yeux la meilleure preuve d'amour. » Aristote eut beau se récrier, il fallut en passer par là. Le dieu malin qui change un âne en danseur, comme dit le proverbe, peut également métamorphoser un philosophe en quadrupède. Voilà Aristote sellé, bridé, et l'aimable jouvencelle à califourchon sur son dos. Elle le fait trotter de côté et d'autre, tandis qu'elle chante joyeusement un lai d'amour approprié à la circonstance. Enfin, quand il est essoufflé, hors d'haleine, elle le conduit vers un bosquet de verdure d'où Alexandre examinait cette scène réjouissante. Ah ! maître, dit le conquérant en riant aux éclats, est-ce bien vous que je vois dans ce grotesque équipage ? Vous avez donc oublié les belles choses que vous m'avez dites sur les dangers de l'amour, et c'est vous qui vous ravalez au-dessous de la brute ? » A cette raillerie, qui, semblait sans réplique, Aristote répondit en homme d'esprit : « Oui, c'est moi, j'en conviens, que vous venez de voir dans cette posture ridicule. Jugez, seigneur, des excès auxquels pourrait vous emporter l'amour, puisqu'il a pu faire commettre une telle folie à un vieillard si renommé par sa sagesse. »

Voilà, certes, une piquante histoire; mais ce n'est qu'une malice faite à la mémoire de l'illustre philosophe, par quelque poète rebuté des dix catégories. Nous voyons, en effet, que le Lai d'Aristote est attribué à Henri d'Andelys, trouvère du XIIIe siècle, qui l'a tiré de toutes pièces d'une nouvelle arabe intitulée : le Vizir sellé et bridé, nouvelle dont le titre seul indique assez la complète analogie avec le récit que nous venons de présenter.


ARISTOTE, nom que les biographes anciens donnent encore à quatre personnages : le premier, .de Chalcide, qui avait écrit une histoire de l’île d’Eubée ; le deuxième, de Cyrène, qui , écrivit sur l’art poétique ; le troisième, qui publia des harangues estimées ; le quatrième, qui donna des Commentaires sur VIliade.


ARISTOTE ou ARISTOTILE, dit Fioravanti, architecte célèbre du xve-siècle, né à-Bologne. Attiré en Russie par le tsar Ivan III, il répara le Kremlin et construisit à, Moscou, entre autres édifices, ’ la basilique de l’Assomption, qui fut consacrée le 12 août 1479, et que l’on admire encore aujourd’hui, comme un des plus beaux monuments de l’architecture gréco-italienne que la Russie possède.


ARISTOTELE s. f. (a-ri-sto-tè-le. — du gr. Aristotelès, Aristote). Bot. Genre de plantes de la famille des composées, consacré.par Adanson à la mémoire d’Aristote.


ARISTOTÈLE (du gr. Aristotelès), Nom sous lequel on désigne quelquefois familièrement Aristote, surtout lorsqu on fait allusion aux querelles philosophiques du moyen âge.


ARISTOTÉLICIEN, IENNE adj. (a-ri-stoté-li-si-ain, i-è-ne —du gr. Aristotelès, Aristote). Conforme à la philosophie, à la doctrine d’Aristote.

— Substantiv. Aristotélicien, l’artisan do la philosophie d’Aristote : La bile de l’auteur était encore animée par quelques contestations particulières avec dés aristotéliciens. (Fonten.)


ARISTOTÉLIE s. f. (a-ri-sto-té-dî — du gr. Aristotelès, Aristote). Bot. Genre de plantes sur la classification duquel les botanistes ne sont pas d’accord, et qui se compose d’une

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seule espèce, Yaristotélie maqui, arbrisseau du Chili.

— Au pi. Antiq. gr. Fêtes instituées par les habitants de Stagire en l’honneur d’Aristote, leur compatriote.


ARISTOTÉLIQUE adj. (a-ri-sto-té-îi-kedu g. Aristote/és, Aristote). Qui appartient, qui a rapport à Aristote ou à sa philosophie : Il se forma, vers la fin du xive siècle, deux camps ennemis, qui disputaient longuement sur les principes de la philosophie aristotélique. (Virey.) Il en, aurait été de même chez tous 1rs peuples soumis au joug des constitutions aristotéliques. (Ch.Nod.)


aristotélisant (a-ri-sto-té-li-zan) part, prés, du v. Aristotéliser.


ARISTOTÉLISÉ (a-ri-sto-té-li-zé) ’ part, pass. du v. Aristotéliser.


ARISTOTÉLISER v. n. ou intr. (a-ri-stoté-li-zé— du gr. Aristotelès, Aristote). Être, se montrer partisan d’Aristote ; soutenir, défendre sa doctrine, tl Raisonner d’après les principes d’Aristote, de son école.

— Par anal., Soutenir son opinion avec entêtement, allusion à l’opiniâtreté avec laquelle disputaient [es partisans d’Aristote.


aristotélisme s. m. (a-ri-sto-té-li-sme — du gr. Aristotelès, Aristote). Philosophie, doctrine d’Aristote : Que de peine n’a-t-il pas fallu pour soustraire l’esprit humain à l’autorité de J’aristotélisme, afin de le ramener à l’expérience, qu’il semblait avoir pour toujours abandonnée ! (Dumarsais.) Dès le i" siècle, î’aristotélisme est fort accrédité chez les Juifs. (Renan.) Il Syn. de péripatétisme. V. ce mot.


ARISTOTILE ou BASTIANO DA SANGALLO, artiste florentin, né en 1481, mort en 1551. Il fit diverses copies d’après Raphaël, des portraits, étudia la perspective sous le Bramante, et se distingua principalement dans la peinture décorative. Son chef-d’œuvre en ce genre, où sa renommée éclipsa celle de tous les artistes de son temps, est une décoration qu’il exécuta dans la grande cour du palais Médicis, pour les noces du duc Cosme, et qui représentait la ville de Pise avec tous ses monuments.


ARISTOTIME, tyran de l’Elide, vivait dans le me siècle av. J.-C. Il s’empara du souverain pouvoir avec l’appui de la Macédoine, s’entoura d’une garde de mercenaires étrangers, et fit périr un grand nombre de citoyens. Il en avait oanni huit cents, qui réclamèrent leurs femmes et leurs enfants. Feignant de consentir à ce départ, il indiqua un jour à ces malheureux, puis les fit ramener à coups de fouet par ses sicaires. À la suite d’un complot, il fut tué par Chylon, qu’il croyait son ami.


ARISTOXÈNE, philosophé et musicien gre né à Tarente, flonssait vers l’an 350 av. J.-l

lé plus ancien traité de musique connu, et un fragment sur le Rhythmè.

Dans’ses Éléments, Aristoxène développa une théorie radicalement opposée à celle de Pytbagore, qui, dans la musique, avait partout donné la prédominance au calcul, au détriment du sentiment de l’art ; il écrivit que • ceux qui veulent aider les sens par le raisonnement, en s’appuyant sur des proportions numériques et des rapports de vitesse comme sur les causes de la gravité ou de l’acuité des sons, non-seulement recqurentàdes éléments étrangers à la matière, mais, bien plus, arrivent à des résultats directement contraires à la réalité. » Ces principes étaient totalement erronés ; mais ils furent accueillis avec faveur comme formant réaction contre ceux de Pythagore. L’école fondée par Aristoxène eut de l’éclat et du retentissement ; ses disciples, qui laissaient une large part au sentiment et à l’expérience, s’appelèrent harmonistes par oreille ; ceux de Pythagorej au contraire, qui basaient tous leurs principes sur les propriétés abstraites des nombres, furent désignés sous le nom d’harmonistes par calcul.

On n’a que très-peu de détails sur la vie et lès opinions philosophiques d’Aristoxêne, qui se rattachaient à celles de son maître. Irrité, dit-on, de ce qu’Aristote, en mourant, lui avait préféré Théophraste comme son successeur, il se vengea en" répandant contre la mémoire de ce grand homme, ainsi que contre celles de- Socrate et de Platon, les calomnies honteuses qui ont traversé l’antiquité. On’ peut consulter à ce sujet une savante dissertation de Mahne, intitulée : Diatriba de Aristàxene, philosopho peripatetico, Amsterdam, 1793, m-8°.


ARISTOXÉNIEN s. m. (a-ri-sto-ksé-ni-ain — de Aristoxène, n. pr.). Hist. anc. l’artisan des doctrines d’Aristoxêne de Tarente ; disciple de ce philosophe ; Les aristoxéniens prétendaient que l’âme n’est que l’harmonie du


aristulé, ÉE adj. (a-ri-stu-lé — du lat. aristula, dimin. de arista, arête, barbe). Bot. Se dit des organes végétaux munis d’une petite barbe.


ARISTUS, historien grec, né à Salamine, en Chypre. Il avait écrit une histoire d’Alexandre le Grand, que Strabon, Arrien et Athénée citentt souvent. Cet ouvrage est perdu.


ARITHMANCIE s. f. Syn.de arithmomancie.

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ARITHMAUREL s. m. (a-ri-tmo-rèl — du gr. arithmoSj nombre, et Maurel, n. pr. d’homme). Mccan. Machine à calculer, inventée en 1839, par les Français Maurel et Jaget, et au moyen de laguello on peut exécuter les opérations ordinaires de l’arithmétique avec une très-grande rapidité.


ARITHMÉTICIEN, IENNE s. (a-ri-tmé-tisi-ain, i-è-ne — rad. arithmétique). Celui, celle qui connaît, qui pratique l’arithmétique : On bon arithméticien. Cette institutrice, cette caissière est une excellente arithméticienne. Il est à croire que les arithméticienss’y opposèrent. (Volt.)


ARITHMÉTICIENS (contre les), petit traité de Sextus l’Empirique, philosophe grec, dirigé contre Platon et les pythagoriciens (me siècle de J.-C). On sait que Vénale de Pythagore et de Platon faisaient de l’unité et des nombres des choses en soi, presque des êtres. Sextus débute par une exposition rapide du système pythagoricien des nombres, et de la théorie platonicienne des idées j puis il soumet à une critique subtile, vraiment grecque, l’existence objective de l’unité et des nombres. Pas d’unité, dit-il, pas de. nombre. Or, en soi, l’unité ne peut être pensée. Dire que certaines choses participent de l’un, c’est détruire l’unité de ■l’an, c’est tomber dans des contradictions. La composition du nombre n’est pas plus claire que l’existence de l’unité : placez 1 un à côté de l’un, vous n’obtenez le deux ni en supposant qu’il constitue quelque chose de nouveau venant s’ajouter à ces deux unités, ni en supposant que quelque chose leur est enlevé : donc le deux n est pas une chose en soi, c’est un mot, c’est une convention, une Action de l’esprit. Le scepticisme nominaliste de Sextus triomphe sans peine du réalisme platonicien et pythagoricien, mais en confondant deux espèces d’abstractions très-différentes, l’abstraction artificielle ou logique, qui est une création purement artificielle de l’esprit, et l’abstraction rationnelle ou naturelle, qui a une valeur objective hors de l’esprit, comme contenant la raison des apparences physiques assorties aux modes de notre sensibilité. C’est à cette dernière espèce d’abstraction qu’appartiennent les idées’d’unité et de nombre. Le petit traité Contre les Arithméticiens est réuni a d’autres traités du même genre (contre les grammairiens et les rhéteurs, contre les géomètres, contre les astrologues, contre les musiciens) dans l’ouvrage intitulé : Contre les mathématiciens, et qui a été traduit en latin par Gentien Gervet en 1569.


arithmétique s. f. (a-ri-tmé-ti-ko — du lat. arithmetica, venant du gr. ariihmitikê, formé de arithmos, nombre). Science des nombres, art de calculer : Traité J’arithmétique. Presque toutes les nations ont été conduites à poser la même échelle numérique pour base de leur arithmétique. (Encycl.) ^’arithmétique n’est autre chose que l’art de trouver d’une manière abrégée l’expression d’un rapport unique qui résulte de la comparaison de plusieurs autres. (D’Alomb.) Je ne doute point qu’il n’ait été chassé pour des fautes ^’arithmétique qu’il aura.faites dans ses mémoires de dépense. (Le Sage.) //arithmétique est, pratiquement, indispensable aux femmes comme aux hommes. (Mme de Mônmarson.) Il semblait un seigneur parfait toutes les fois qu’il ne parlait point et ne faisait point (^’arithmétique. (Alex. Dum.) Il ne connut jamais que l’addition et la soustraction pour toute arithmétique. (Balz.) C’est une heureuse direction de {’arithmétique qui fait le succès de nos armées. (C. Dolifus.) •

Je vaiB lui faire voir de mon arithmétique. E. Auoiee.

— Se dit, par anal., de tout ce qui suppose un calcul quelconque : La musique n’est pas une expression de pensée, mais plutôt une arithmétique de tons. (De Bonald.)

— Fig.. Supputations, calculs de la pensée, de l’esprit, etc. : Quant aux mouvements du cœur, vous ne savez pas celte arithmétique-^ aussi bien que moi. (Mariv.) Vous serez enlevé par ses manières chattes, et vous ne croirez jamais à la profonde et rapide arithmétique de sa pensée intime. (Balz. I La morale est I’a- rithmétique du bonheur. (Vinet.)

— Livre qui contient les principes de l’arithmétique : L’arithmétique de Bezout. Acheter une arithmétique.

Arithmétique déposition, Nom donné arj système de numération écrite qui donne aux chiffres, outre leur valeur absolue, une valeur de position : Il est permis de penser aujourd’hui que les pythagoriciens connaissaient Z’arithmétique ce position. (Ch. Renouvier.)

Arithmétique décimale, Nom donné au. système de numération et de calcul basé sur l’échelle décimale, c’est-à-dire sur une progression géométrique dont la raison est dix : /.’arithmétique décimale a dû être précédée d’une arithmétique plus grossière. (A. Laugel.)

Arithmétique binaire, Nom donné au système de numération et de calcul basé sur l’échelle binaire, c’est-à-dire sur une progression géométrique dont la raison est deux : Les avantages que Leibnitz a supposés à l’h- rithmétique binaire se réduisent à expliquer son énigme chinoise. (Buff.)

Arithmétique duodécimale, N«m donne au système de numération et do calcul basé sur l’échelle duodécimale : i^RitHMÊTiQua