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pées par des trophées, dont les principaux ont été sculptés par Félix Fortin.

Les quatre faces du monument sont décorées de bas-reliefs en marbre, La façade qui regarde le Carrousel offre, h droite, la Bataille d’Austerlitz, par Espercieux ; à gauche, la Capitulation d’Ulm, par Cartellier. Ramey • père a sculpté sur la face qui regardé les Tuileries, à droite, 'Entrevue de Tilsitt ; Clodion a représenté, à gauche, VEntrée de l’armée française à Munich. Le bas-relief de la face latérale, "du côté de la Seine, a pour sujet la Paix de Presbourg, par Lesueur ; celui do l’autre facélatérale, représente ('Entrée à Vienne, par Deseinne. Remplacés sous la Restauration par des sujets tirés de la guerre d’Espagne, ces dix bus-reliefs ont été rendus par le gouvernement de Juillet à leur destination primitive.

Du tqinps de l’Empire, les fameux chevauxle bronze de Saint-Marc, chef-d’œuvre de l’art antique, servaient de couronnement à J’arc du Carrousel. On les rendit à Venise après

s désastres de 1815, et depuis on les a remplacés

par un autre groupe en bronze, œuvre médiocre de Bosio, représentant une figure allégorique de la Restauration debout sur un char triomphal’traîné par quatre chevaux.

Lare de triomphe du Carrousel, dont la construction n’a coûté que 1,400,000 francs, pèche par l’exiguïté des proportions. Il paraît écrasé au milieu des monuments grandioses qui l’entourent ; mais on peut louer sans ré^ serve l’élégance de l’ornementation, la richesse et le bon goût des détails, le caractère vraiment antique de l’ensemble.

arc-DOUBLEAU s. m. (ark-dou-blô —’de arc, et double). Arc.hit. Arc en saillie sur le nu d’une voûte pour la renforcer : Les arcshoubi.eaux des voûtes gothiques se nomment ■larvurcs. (Acad.) V. docibleau.’

ARCE (José on), ’sculpteur espagnol, né à Séville, mort dans la même ville en 16GG, à l’âge de soixante-trois ans. L’abbé de Fontenai, qui ie nomme Joseph de Arfe, dit qu’après avoir fait un long séjour à Rome pour se perfectionner dans son art, il retourna dans sa ville "natale où il exécuta pour le tabernacle de la cathédrale des statues en argent, remarquables par le bon goût du dessin et l’élégance des draperies. Il fit pour la même église huit statues colossales en marbre, représentant les évangélistes et les docteurs.

ARCE (Don Caledonio de), sculpteur espagnol, né à Burgos en 1739, mort en 1795. Élève cle Greg. Barambio. Il devint membre de l’académie de San-Fernando et fut nommé, en l7S8, sculpteurdelachambredu roi Charles IV, dont il exécuta une statue en marbre. Il publia sur son art un ouvrage intitulé ; Conversaciones sobre la escultura.

ARCE, S

d’une porte, d’une fenêtre ; elle ne comprend qu’une partie du cercle, un quart au plus : Les arceaux du manoir annonçaient qu’il avait étéjadis consacré auculteretigieux.{Chatc&ub.) Ce petit monunient de marbre qui couvre le saint sépulcre a la forme d’un catafalque orne <f arceaux demi-gothiques. (Chateaub.) Et ton peuple fidèle, autour des noirs arceaux,

— Se dit quelquefois pour arche, en parlant d’un pont : C’est un riche village ; la jolie rivière de Guadatita le traverse et roule ses flots d’argent sous les noirs et gothiques arceaux d’un pont autrefois bâti par les Maures. (E. Sue.) ’

— Par anal. Tout ce qui a la forme d’un arceau, qui offre la courbure d’un arceau : Une de ces petites voitures de paysan romain, formée de deux arceaux de bois recourbe, les

' attendait dans la cour. (Lamart.)

— Sculpt. Ornement affectant la forme d’un trèfle.

— Zool. Parties extérieures des anneaux du corps des" animaux articulés.

— Chir. Demi-cercle en bois que l’on place sous les couvertures d’un malade, pour préserver de leur contact un membre fracturé.

— Mar. Se dit des pièces de sapin qui s’in’ sèrent par un bout dans la flèche, et dont

l’autre porte sur les bandinets.

— Mêtall. Dans les fabriques d’acier, Petits arcs sur lesquels s’appuient les caisses de cémentation.

— Pêch. Anse de cordage qui passe à travers une càbliôre en pierre destinée à faire descendre les filets au fond de l’eau..

arcelle s. f. (ar-sè-le — du Iat. arceîla, petite arche). Infus. Genre d’infusoires, voisin desdifflugies, et dont les espèces vivent dans le nord de l’Europe.

ARCELLE s. f. ’ (ar-sè-le — du lat. arva, coffre). Nom donné autrefois à une sorte de

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, bonneteries. Ville ancienne, entourée de murailles tlanauées de tours, et’ renfermant les ruines d un ancien château qui appartenait à la famille d’Orléans ; aux environs, restes de constructions gallo-romaines et pierres tumulaires.

ARC-EN-CIEL s. m. (ark-an-sièl). Météore en forme d’arc, présentant les sept couleurs’primitives, et résultant de la réfraction et de la réflexion des rayons du soleil dans les nuages : Depuis le déluge, /’arc-enciel a été regardé comme un signe de la clémence de Dieu. (Boss.) C’est en pleine mer que se montrent les plus beaux arcs-en-ciel. (Encycl.) Les parhélics, ainsi que les arcs-enciel, n’ont lieu que lorsque le soleil est peu élevé sur l’horizon. (B. de St-P.) La nuée s’envolait lentement vers l’est, et Tarc-en-ciel, répété dans la Loiré, élevait un pont sublime de l’onde au firmament. (G. Sand.)

Vous avez dit jadis : Ces

Père, secourez-nous, nous sommes en souffrance Nous prions, nous pleurons et nous crions vers v Rafraîchissez nos coeurs d’un souffle d’espérance

Phénomène analogue que l’on observe dans

ispcce de pluie artificielle produit '~~

cascades ou les jets d’eau, lorsqi

l’espèce de pluie artificielle produite par 1 cascades ou les jets d’eau, lorsqu’elle ( frappée par le soleil : Pour jouir des a

et des rejaillissements de la cascade, il faut se placer sur le pont. (Chateaub.) L’écume du torrent qui remonte, et que le vmt souffle çà et la, couvre d'arcs-en-ciel flottants la cime des larges pins qui bordent la chute. (Lamart.)

— Par anal. Se dit d’une réunion de couleurs varices, nuancées comme les couleurs de l’arc-en-ciel : Allez dans la prairie, et vous pourrez admirer à la fois mille arcs-en-ciel peints sur chaque goutte de rosée. (A. Mart.)

— Fig. Par allusion àce météore qui apparut après le déluge en signe.de paix, d’espoir ; d’alliance, etc., ou qui semble ramener le calme après l’orage : Il me semble qu’elle est votre Iris, et que c’est comme un arc-en-ciel qui brille après l’orage. (Volt.) Je n’étais pas à Paris dans les premiers moments de la révolution, et je ne la vis d’abord que de loin, dans Z’arc-kn-ciel des promesses. (A. Martin.) Il y a de i’ARC-EN-ciÉL dans la femme, le monde ne périra pas. (A. d’Houdetot.) Je n’ai pu prononcer ce beau nom de Mathieu de Montmorency, sans saluer au moins d’une larme et d’un respect cette vertu qui brilla, dans nos jours d’orage, comme un aec-kn-ciel de récon-"■’-.tion et de paix. (Lamart.)

— En poésie, le mot arc-en-ciel est leplu : souvent remplacé par celui de Iris, ou pai une périphrase : L’arc céleste ; l’aredescieux Y arc aux sept couleurs ; l’are lumineux ; Van d’Iris ; Yécharpe d’Iris ; la ceinture d’Iris ; 1 ; "icssagèrc des dieux, de Junon, etc.

Toi t

'edes e

e suspendisiic le saphir colo qui brille, ai sT^

Campenon. Lorsque d’/n’s Vccharpe colorée

ARCELLIN, INE adj. (âr-sè !l-lain. Unerad, arcelle). Infus. Qui ressemblo à l’arcellc.

ARC-EN-BARROIS, petite ville de France (Haute-Marne), arrond. et à 25 kilom. S.-O. de Chaumont, ch.-iieu de canton, sur la rive droite de l’Aujon. Pop. aggl. 1,127 hab. — pop. tôt. 1,349 hab. Scierie mécanique, hauts fourneaux,

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— Blas. Figure imitant la forme et les couleurs de l’arc-en-ciol, et se détachant sur un champ d’azur.

— Epithètes. Coloré, pourpré, azuré, varié, diapré, brillant, éclatant, resplendissant, céleste, majestueux, splendide, courbé, humide, pluvieux, vaporeux, nébuleux, lumineux.

— Encycl. Opt. Varc-en-ciel est un météore lumineux en forme d’arc de diverses couleurs, oui se produit lorsque le soleil est au-dessus de l’horizon, en même temps qu’un nuage se résout en pluie. Pour ’que le phénomène soit visible, l’observateur doit être placé entre le nuage et le soleil, le dos tourné à cet astre. Il aperçoit alors un arc d’apparence circufaire, formé de bandes qui présentent les couleurs du spectre, et dans le même ordre ; à compter du dedans au dehors : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge.

Autour de ce premier are, on en voit souvent un second, concentrique, appelé arc-enciel extérieur ou secondaire, pour le distinguer de celui qu’il renferme, et qu’on nomme arcen-ciel intérieur, ou principal. Les couleurs de Yarc secondaire sont moins vives que celles de l’arc principal, et se succèdent dans un ordre opposé, savoir, en comptant toujours du dedans au dehors : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet L’arc-en-ciel que l’on aperçoit est toujours, d’après la théorie, accompagné d’une infinité d’autres arcs ; mais comme leur éclat va toujours en diminuant à partir du premier, ces arcs sont rarement visibles au delà du troisième. Nous allons nous occuper d’abord et surtout de Yarc intérieur. Son diamètre apparent, c’est-a-dire l’angle sous lequel on voit ce diamètre, est une quantité constante, dont la valeur est d’environ 41°. Son centre se.trouve sur la droite qui passe par l’œil de l’observateur et le soleil ; il en résulte que le point culminant de l’arc est d’autant plus élevé que le soleil est plus bas sur l’horizon.

'Jirc-en-ciel peut s’obtenir artificiellement. Il suffit pour cela de tourner le dos au soleil, et de lancer en l’air de 1’— -■•>— ARC

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De la tempête a fui le char funeste, . Les sept couleurs de Viclmrpe céleste Semblent sourire aux mortels consolés.

MlLLEVO’

... De Jimon l’habile messwjère Glisse dans l’air sur une aile légère ; De ses couleurs le mélange éclatant

’ n Quelquefois même les poBtes’se contentent

d’une simple allusion : ... Ce rayon qui, traversant les cieui, Frappe de ses éclairs le berceau des orages, De le ’ "

d’un appareil spécial, ou simplement ne la Douche. Tout le monde sait que les goûttelettes des cascades et des jetsd eau présentent le «spectacle d’arcs irisés à l’observateur qui les regarde en tournant le dos au soleil.

On aperçoit quelquefois, la nuit, des arcs-enciel qui sont produits par les rayons de la lune, et que, pour cette raison, on a qualifiés de lunaires. Ils ont la même forme et s’expliquent de la même manière que les arcs-en-ciel solaires ; seutement leurs couleurs sont moins brillantes, ce qui fait presque toujours manquer l’arc extérieur.

L’arc-en-ciel, par la symétrie de sa forme, par la richesse et la variété de ses nuances, enfin par la rapidité de son apparition et la brièveté de sa durée, forme un spectacle étonnant, qui était bien propre à exulter l’imagination des hommes primitifs. Ils y ont tous vu une manifestation directe de la Divinité. Pour l’Hébreu, grave et sévère, tremblant encore des souvenirs du déluge, Yarc-en-ciel était un symbole de miséricorde, la garantie de l’alliance queDieu avilit faite avec l’homme. Pour les Grecs, nourris de pensées moins austères, c’était tout simplement l’écharpe de la déesse chargéé des messages de l’Olympe. Mais des explications venues de si haut, quoique spontanées, ne contentèrent point les philosophes. Ils observèrent les circonstances du phénomène ; comme il se montre presque toujours à l’opposé du soleil, et pendant le jour, c’est au jeu de la lumière qu’ils en attribuèrent la cause. Aristote supposait que les -rayons solaires se réfléchissent sur la surface extérieure des gouttes d’eau du nuage, et que l’ombre de ce dernier, mêlée aux rayons, produit les couleurs del’arc. PosidoniusetSénèque donnaient une explication différente, fondée sur l’hypothèse que le nuage agit comme ferait

de la composition de la lumière, aucune théorie ne pouvait être complète. La véritable théorie, ébauchée par Marc-Antoine de Dominis, évoque de Spolah-o (xvne siècle), agrandie par Descartes, auquel est due la loi du sinus relative à la réfraction, ne peut donc dater que de Newton. Ce grand génie, en recevant les rayons-du soleil sur une sphère de cristal "remplie d’eau, qu’il abaissait ou élevait à volonté, put produire Yarc-en-ciel sur les murs de son cabinet, et il fit voir, par le calcul, que tous les détails de ce météore sont une conséquence des lois de la réflexion et de la réfraction. V. ces mots.

Supposons le soleil réduit à son centre, et suivons la marche de la lumière qui en émane. Si, par cet astre.et le centre d’une goutte d’eau, on mène un plan vertical, il détermine dans la goutte une section que nous pouvons représenter (fig. l) par la circonférence ABC, dont le centre est O. Soit SA un rayon solaire.

À son incidence en A, il se divise en deux parties : l’une "qui, étant réfléchie, s’éloigne de la goutte d’eau ; l’autre qui pénètre dans l’intérieur, mais en se réfractant, c’est-à-dire qu’au lieu de continuer sa route sur le prolongement de SA, elle se rapproche du rayon AO mené au point d’incidence, de façon a prendre une direction intermédiaire AC. En C, le rayon se sépare pour la seconde fois en deux parties : l’une sort ; l’autre se réfléchit en faisant un angle de réflexion OCB égal a l’angle d’incidence ACO, et va rencontrer, en B, la surface de la goutte. La s’opère une troisième séparation, avec réfraction au dehors et. réflexion à 1’intérisur, et ainsi ie suite, indéfiniment. Mais restons au point B. Nous venons de voir que le rayon solaire, venant du point C, s’y est divisé. La partie réfractée prend la direction BE. Or cette direction BE forme, avec la direction du rayon incident SA’, un angle SDE qu’on appelle 1 angle de déviation, ou simplement la déviation du rayon incident. La, grandeur de cette déviation dépend évidemment de la position du point d’incidence A sur la section de la goutte, et, par conséquent, de la grandeur de l’angle d’incidence SAN. Suivant

3ue le point A est plus ou moins éloigné du iamètre A"G, parallèle au rayon incident, l’angle SAN est plus grand ou plus petit. Si nous supposons, en effet, que le rayon SA se déplace parallèlement à lui-même, lorsqu’il est dans In position S’A’, l’angle d’incidence est droit ; lorsqu’il est dans la position S"A", l’angle d’incidence est nul. Entre ces deux limites, l’angle d’incidence décroît d’une manière continue, et prend tous les états de • grandeur depuis 90" jusqu’à zéro. Eh bien, pendant ce temps, la déviation augmente d’abord, atteint une valeur maximum, puis décroit jusqu’à devenir nulle. Aux environs du maximum, elle reste à. peu près stationnaire, car c’est un principe général et constant que toute quantité, qui atteint une valeur maximum, se conserve sensiblement la même un peu avant d’arriver à cette limite, et un peu après qu’elle a commencé b. s’en écarter. Si donc nous supposons, ce qui est d’ailleurs la réalité, un faisceau de rayons solaires, au lieu d’un rayon unique, pénétrant ensemble dans la gouttelette, ces rayons, à l’incidence, pourront être considérés comme parallèles entre eux, à cause de l’énorme distance du soleil ; mais, comme ils se réfnictent inégalement, ils ne seront plus parallèles à la- sortie ; ils se dirigeront individuellement dans tous les sens, et, par suite, ne produiront aucun effet régulier sur la rétine. Ils seront inefficaces, suivant l’expression de Newton. (V. Vision.) Cependant, d’après ce que nous avons dit, les rayons voisins de celui pour lequel la déviation est maximum possèdent sensiblement la même déviation. À l’émergence, ils seront àpeu près parallèles ; ils formeront donc unfaisceau, et seront, par conséquent, efficaces. " ’ "—■■ —*—- —•-, !— d’émerrs franges d’argen

en sept couleu "

t en flèches d’oi

nuages, Chènedollé.

Ùla

gence d’un faisceau lumineux pe mage de ce faisceau dans tous le déviation de la ligne incidente sera

Le calcul va nous permettre de déterminer cette déviation maximum, ainsi que l’angle d’incidence qui lui correspond. Soient, pour cela, S, l’angle de déviation SDE ; i, l’angle d’incidence SAN ; et i, l’angle de réfraction OAC. On a, d’après les premiers théorèmes de la géométrie :

AOlï=OAC+ACO = 2T ; et AOH = i+

!ï = ’+-

d’où *-4T-îf (i)

Egalant la différentielle a zéro (V. Maximum), il vient :

dS = 0, ou2di — di = 0 (2)

Désignons maintenant par n l’indice de réfraction du rayon simple quelconque reçu en A.

—O)

Substituant cette valeur dans l’équation (2), cette équation devient

(*)

6 d’après la relation (3),

coSï=^/i-S-^ —1 / i-cos*7