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dormi avant la bataille de Faikirk (22 juillet 129S), ou dans la cavité duquel, suivant d’autres, il s’était caché après sa défaite. En 1800, sir Walter Scott vit encore les restes de cet arbre mémorable, dont il ne reste plus aujourd’hui que quelques vestiges.

Le Chêne d’Oicen Glendower. Cet arbre est l’objet de la plus grande vénération. Une tradition rapporte que le descendant des anciens souverains du pays de Galles monta sur ce chêne pendant fa bataille qu’il livra avec Henry Percy à Henry IV, roi d’Angleterre, le 20 juillet 1403.

Le Chêne de la reine Blanche, dans la forêt ’ de Fontainebleau. Ce bel arbre, que tous les paysagistes modernes ont dessiné, s’élevait au lieu dit le Bas-Bréau. Une tradition rion justifiée veut que la mère de saint Louis se soit souvent reposée sous cet arbre séculaire. Plus tard, il fut incendié par des imprudents qui avaient allumé du feu dans l’intérieur de son tronc, creusé par les ans.

Le Chêne de Vincennes. Vers 1270, saint Louis s’était fait construire, dans le bois de Vincennes, une maison de plaisance qui reçut le nom de manoir royal. C’est dans cette résidence que le pieux roi venait se délasser ; c’était aussi pendant ses fréquents séjours en cet endroit qu’il allait, -après la messe, se promener au bois, et, s’asseyant au pied d’un chêne, entouré db sa suite, donnait audience à tous ceux qui avaient à lui parler, » et, dit la chronique, il n’y en avait aucun qui ne ss retournât content. » La tradition a désigné longtemps parmi les plus gros de ces arbres celui où saint Louis avait coutume de s’arrêter.

Le Chêne Battblis en Lithuanie. Au temps du paganisme, les trois divinités principales des Lithuaniens étaient Perkunas, dieu de la foudre j Patrympus, dieu de la patrie, et Patello. In chêne énorme leur servait de temple, et c’était sous ses branches qu’on élevait des autels à ces divinités. Après l’introduction du christianisme, ces arbres furent abattus. Par un heureux hasard, un de ces chênes séculaires s’est conservé intact jusqu’aujourd’hui. Ce géant des forêts est appelé par le peuple Baûblis ; est creux à rintérieur depuis sa base jusqu’à la hauteur de trois mètres environ. Le propriétaire dû champ où il se trouve a fait de cette excavation un cabinet d’antiquités lithuaniennes, que plusieurs personnes peuvent visiter à la fois.

Le Chêne d’Allouville. C’est dans le cimetière d’Allouville, à une lieue d’Yvetot (Seine-Inférieure), que l’on voit cet’arbre, une des merveilles végétales de la France. Il a, près doterre, 10 m. de circonférence, et 8 a hauteur d’homme ; ses branches énormes s’étendent au loin et fournissent un vaste ombrage. D’après les recherches des antiquaires de Normandie, cet arbre ne compte pas moins de neuf cents ans d’existence. À son sommet, un petit clocher que surmonte une croix en fer couvre une petite chambre d’anachorète, munie d’une sorte de lit taillé dans le bois et s’élève d’une manière pittoresque au milieu du feuillage. Le bas du tronc a été converti en une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Paix par l’abbé du Détroit, curé d’Allouville, en 1696. Pendant la Révolution française on tenta d’incendier ce bel arbre ; mais les habitants s’opposèrent à cet acte de vandalisme, et le vieux chêne fut sauvé.

Le Chêne des Ardennes. Mais voici évidemment le patriarche, le Mathusalem des chênes. En 1824, un bûcheron des Ardennes abattit un vieux chêne dans le.tronc duquel il trouva des débris de vases à sacrifices et des médailles samnites. Un journal de la localité en conclut immédiatement que l’origine du chêne remontait à l’an 276 avant la fondation de Rome, et en donnant à l’arbre au moment du dépôt 60 à 80 ans, ce qui était modeste, il en conclut que le chêne devait avoir 3,600 ans. Survint un esprit contrariant, comme il s’en . trouve toujours parmi les abonnés, qui fit observer à ce journaliste que des médailles peuvent être enfouies longtemps après avoir été frappées, et après vingtrtrois attaques et répliques, la question en est restée là. M. de Candolle se mêla à la dispute, et, secondé par un antiquaire de ses amis, il démontra-ce qui rajeunissait le.chêne de 1e siècles et en faisait un jeune baliveau de la catégorie Flourens —que les médailles dataient de l’invasion des Barbares.

Le Draqtmnier d’Orotava. Cet arbre, qui a 72 pieds de hauteur, et dont dix hommes suffisent à peine pour embrasser la circonférence, est situé dans un jardin de l’île de Ténérine. En 1496, à l’époque de la conquête de l’Ile, il était déjà l’objet de la vénération de tous les Canariens ; il était aussi fort et aussi évidé qu’on le voit aujourd’hui. On suppose cet arbre antérieur aux temps historiques, et on lui donne au moins 6,000 ans’. Il a été mesuré par Humboldt et Berthelot, qui ont constaté une circonférence de 15 m.

L’Erable de Matibo. C’est à Matibo, près Savigliano, ’en Piémont, que se trouve ce bel érabie, vun des plus curieux spécimens de la docilité de la nature végétale à la volonté humaine. Cet arbre parait avoir près d’un siècle.

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Il y a environ cinquante ans, on eut l’idée de lui donner la forme d’un petit temple, et, a force d’adresse et de. patience, la métamorphose s’est accomplie. L’élégant et champêtre édifice a deux étages. Chacune des salles est éclairée par huit fenêtres et peut contenir aisément vingt personnes. Le plancher, très-solide, est fait de rameaux tressés avec art ; leurs feuilles en sont le tapis naturel, et la verdure a formé d’épaisses murailles où les oiseaux sont venus fixer leur séjour.

L’Erable de Trons, dans les Grisons. Cet érable a 8 m. de circonférence ; mais la vénération dont il jouit dans, toute la Suisse tient moins à son volume qu’aux souvenirs patriotiques qui’ s’y rattachent. On assure que ’, c’est sous son tronc, en V424, que les premiers confédérés suisses jurèrent de donner la liberté à leur pays. Si l’on suppose que cet érable était âgé de 100 ans a répoque4du serment solennel, il en aurait aujourd’hui 541.

Le Marronnier du 20 mars, Arbre célèbre, qu’on voit à Paris dans le jardin des Tuileries, et ainsi nommé parce que tous les ans, a cette date, et alors que les autres marronniers-du jardin ne donnent encore aucun signe de végétation, il est entièrement couvert de feuilles. Mais au printemps de 1811, cette précocité se transforma en courtisanerie ; dès le 15 mars, chaque feuille était sortie de son bourgeon, et le 20, jour de la naissance du roi de Rome, l’arbre courtisan s’était revêtu de sa blanche parure. Allons donc ! va s’écrier quelque démagogue sceptique. — Eh pourquoi pas ? répondrons-nous ; ne voyons-nous pas chaque jour

sur nos places publiques et nos champs de foire des’ânes diplomates et des lapins patriotes ? Voici qui est plus fort encore : le 1er mars 1815, jour du débarquement à Cannes, on vit l’arbre se couvrir tout à la fois de feuilles et de fleurs. Ce phénomène ne surprit personne : depuis quatre ans le marronnier était rangé dans la classe des plus renforcés courtisans. Notre marronnier du 20 mars est très-populaire en Angleterre, et, si l’on en croit les nouvelles à la main de la petite presse.chaque année, le matin du 20 mars, un grand nombre de gentlemen qui ont quitté les bords brumeux de la Tamise, ’ se tiennent en extase devant l’arbre phénoménal.

Le Noyer de Saint-Nicolas (Lorraine). Noyer autrefois célèbre, qui n’est devenu ni dieu ni cuvette, mais dont une seule planche a servi à-fabriquer une table d’un seul morceau, qui a 8 m. 12 cent, de largeur, et une longueur proportionnelle. En 1470, l’empereur Frédéric III donna un spleudide repas sur ce monstrueux bloc végétal. L’arbre qui avait fourni ce beau meuble devait avoir environ 9 siècles.

Les Oliviers de Gethsémani. A trente pas au-dessus du tombeau de Sitti Mériem (Notre-Dame Marie), en descendant vers le sud et sur le côté gauche de la vallée de Josaphat, se trouve l’enclos de Gethsémani, le jardin des Oliviers où le Christ se retira avec ses disciples le soir de la trahison. Ce carré de terrain, bien cultivé par les Pères de la Terre sainte, renferme huit oliviers d’un aspect vénérable et qui sont restés célèbres dans l’histoire du christianisme. Il est peu probable que ces arbres aient abrité Jésus-Christ durant sa dernière nuit et assisté à ses angoisses, mais peut-être ont-ils donné naissance a de nouvelles souches, après que Titus eut fait couper tous les arbres aux environs de Jérusalem, On fait aujourd’hui avec les noyaux de leurs fruits des chapelets, qui sont pour les bons religieux la source d’un revenu assez considérable. Les oliviers de Gethsémani ont été chantés par l’auteur du Voyage en Orient.

L’Orme de ffatfield. Dans la résidence princière du marquis de • Salisbury, à Hattield, comté de Hertford, en Angleterre, on admire un arbre aussi remarquable par ses proportions prodigieuses que par les souvenirs historiques qu’il rappelle : le parc qui environne Bat pela House, ancienne résidence du roi Édouard IV, de la reine Elisabeth, et prison du malheureux Charles Ier, est orné d’un orme qui mesure 9 m. de circonférence au niveau au sol, et quidéploie ses branches sur une étendue de 40 m.

Le Palmier d’Abdérame. Le calife de Cordoue, digne émule de Charlemagne, avait près de la terrasse de son palais le premier palmier qu’on eût, dit-on, vu en Espagne, et qu’il avait fait planter en souvenir de Damas, sa patrie, d’où la haine des Abbassides l’avait forcé de fuir bien.jeuue encore. Parmi ses nombreuses poésies, il en est une fort touchante adressée à ce palmier.

Le Peuplier de Dijon. Parmi les nombreuses et belles promenades que possède la ville de Dijon, il en est une, 'Arquebuse, voisine de la gare du chemin de fer, et réunie actuellement au Jardin des Plantes, qui offre à la curiosité des touristes un arbre remarquable : c’est un peuplier de Bourgogne, de 15 m. de circonférence au niveau du sol, et âgé de plus de quatre cents ans.

Les Pins laryx de la Corse, Les belles forêts de la Corse, peuplées de chênes, de hêtres et surtout de pins laryx, présentent de nombreux exemples de végétation extraordinaire. En

1S12 et dans les années suivantes, les pins laryx des forêts d’Aitone et de Rospa ont fourni des bois de mâture de 30 m. de longueur sur 0 m. 762 de diamètre au gros bout, et 0 m. 430 au petit bout. La forêt de Valdoniello, à Sagone, renferme plusieurs de ces géants du règne végétal ; un d’entre eux, à 1 m. au-dessus du sol, mesure 8 m. do cireonférence, et s’élève à 50 m. de hauteur ; les branches, qui n’existent qu’à la cime la plus élevée et qui se déploient en éventail, mesurent un cercle de plus de 100 m. de circonférence.

Le Platane de la. Lycie, nom donné par Pline à un platane célèbre qui existait de son temps dans cette province. Le tronc, creux, formait une sorte de grotte de 27 m. de tour. La cime branchue ressemblait à une petite forêt ; les branches qui la composaient couvraient de leur ombre une étendue de terrain immense. L’intérieur de l’excavation du trône était tapissé de mousse, ce qui lui donnait encore davantage l’aspect d’une grotte naturelle. Lieinius Mutianus, gouverneur de la Lycie, donna dans cette grotte un festin à vingt et un convives, et tous ensuite y passèrent commodément la nuit.

Le Platane de Bujukdérê} appelé aussi Platane de Godefray de Bouillon. Ce platane, célèbre dans tout l’Orient, est situé dans une délicieuse vallée, à 12 kilom. de Constantinople. Il est formé de onze rejetons partant d’une même souche, et couvre de son ombrage un immense espace, sous lequel’on a eu depuis peu l’ingénieuse idée d’établir un de ces petits cafés si. agréables à rencontrer dans un lieu exposé à des chaleurs dévorantes. Cet arbre est presque un monument historique ; c’est, dit-on, sous son ombrage qu’était dressée latente de Godefroy de Bouillon, et ce bel arbre porte encore, parmi les Européens, le nom du pieux roi de Jérusalem. Il est vrai qu’Anne Comnène dément la légende ; mais elle-même est^elle une autorité ? » Du reste, dit M. T. Gautier, rien n’est plus majestueusement pittoresque qué cette monstrueuse masse de feuillage sur laquelle les siècles ’oiit glissé comme des gouttes de pluie, et qui a vu se dresser à son ombre les tentes des héros chantés par le Tasse ; L’arbre millénaire est là toujours debout, plein de nids et de rayons de soleil, voyant les années tomber à ses pieds comme des feuilles, de siècle en siècle plus colossalet plus robuste. ».

Le Platane de Xerxès. Le grand roi marchant contre les Grecs, rencontra, en traversant la Lydie, un platane d’une si merveilleusebeauté, que, dit Eiien, ■ il s’arrêta un jour entier dans, cet endroit, désert, autour du platane, y suspendit des ornements précieux, et décora toutes ses branches de colliers et de bracelets d’or. En s’éloignant, il en confia la garde à l’un des immortels... C’était assurément, ajoute l’écrivain grec, une chose bien ridicule dans co prince, qui ne respectait le pouvoir des dieux ni sur terre ni sur mer, et qui osait se frayer de nouvelles routés et tenter des navigations inconnues, d’être, en quelque sorte, "esclave et l’admirateur d’un arbre. > Il y a pourtant, ce, semble, un enseignement a tirer de cette passion inspirée par un chef-d’œuvre de la nature au roi des rois, dont le cœur était blasé sur toutes les jouissances que peuvent procurer le pouvoir et la richesse.

Le Sapin des Alpes, surnommé le Vétéran des À Ipes, et connu des habitants sous, le nom à’ccurie aux chamois, parce qu’il sert d’abri à ces animaux pendant l’hiver, a 8 m. de circonférence au-dessus du collet.- Il est situé sur la montagne de Béqué. Le célèbre Berthelot donne à cet arbre 1,200 ans.

Le Tilleul de Villars-en-Choing (Suisse). Son tronc mesure près de 12 m. de circonférence ; il se sépare en deux grosses branches subdivisées elles-mêmes en cinq autres bien touffues et très-saines. Cet arbre, qui, en 1476, —était déjà célèbre par sa grosseur et sa vétusté, fut mutilé, au milieu de troubles politiques, par des tanneurs qui en enlevèrent l’écorce dans l’intention de l’employer. On donne à ce tilleul i,250 ans ; mais de Candolle a contesté ce chiffre.

Le Tilleul de Neustadt (royaume de Wurtemberg). Le couronnement de cet arbre décrit une circonférence de 133 m. ; ses branches sont soutenues par 106 colonnes de pierre. Ce tilleul était déjà très-âgé en 1229, car la ville de Neustadt, bâtie à cette époque, reçut le nom de Neustadt près du gros tilleul. On put lire longtemps sur plusieurs-des branches de cet arbre géant, des inscriptions qui remontaient à l’an 1550. Ce tilleul se divise, à. son sommet, en deux grosses branches, dont l’une atteint une longueur de 34 m., et l’autre, qui a été brisée par le vent en 1773, 16- m. Des calculs donnent à ce tilleul 1,154 ans.

Le Tilleul de Fribourg. Suivant une vieille tradition, cet arbre, que l’on voit devant la maison de ville, à Fribourg, fut planté le jour même de la bataille de Moret. Un jeune Fribourgeois qui avait contribué à la victoire, désirant en apporter la nouvelle à ses concitoyens, courut, dit-on, tout d’une traite depuis Moret jusqu’à Fribourg. Il arriva sur la place 1 publique encore tout couvert de sang, et tellement épuisé de fatigue, qu’il tomba à terre, et, avant d’expirer, n’eut que le temps de crier : Victoire ! (On remarque l’analogie de cette situation avec celle du soldat de Marathon.) Une branche de tilleul qu’il tenait à la main- fut immédiatement placée à côté du cadavre, et devint l’arbre aujourd’hui épuisé de vieillesse, et dont les branches, couvertes de feuilles chétives, sont en partie soutenues par des piliers de pierre. Pendant te xvi<= siècle, chaque samedi, il se tenait sous cet arbre une ■cour de justice. Aujourd’hui, c’est là que le juge casse la verge sur les condamnés âgenouillés que l’on mène au supplice. Un médecin célèbre disait aux Fribourgeôis :" « Quand votre arbre se déshabille, habillez-vous, et quand il s’habille, déshabillez-vous. »

Le Cèdre dit du Jardin des Plantes. C’est un des plus beaux et des plus anciens cèdres que nous ayons en France. Il est situé à l’extrémité sud du jardin, sur le versant du labyrinthe. Sa flèche ayant été brisée, il a cessé de s’élever, et ne s’étend plus qu’horizontalement. L’origine de ce cèdre est touchante ; elle a été racontée bien des fois sous son ombrage. Suivant la légende, Bernard de Jussieu l’aurait apporté, dans son chapeau, d’une contrée lointaine, et, dans la traversée, se serait privé de sa ration d’eau pour l’en arroser. Suivant l’histoire, cet illustre naturaliste l’importa tout simplement d’Angleterre, en 1734. C’était un présent de son.ami, le médecin anglais Collinson.,

La poésie a illustré un dévouement à peu près semblable d’un jeune lieutenant de vaisseau, M. Declieu, qui s’était imposé les mêmes privations, dans des circonstances analogues, pour conserver un pied de carier. On lit dans le poème de la Navigation, d’Esménard :

Rappelez-vous Declieu : sur son léger vaisseau Voyageait de Moka le timide arbrisseau ; Le flot tombe soudain, Zéphyr n’a plus d’haleines ; Sous les feux du Cancer, l’eau pure des fontaines S’épuise, et du besoin l’inexorable loi. Du peu qui reste encore a mesuré l’emploi. Chacun craint d’éprouver les tourments de Tantale ; Declieu seul les défie, et, d’une soif fatale Etouffant tous les jours la délirante ardeur ; ; Tandis qu’un ciel d’airain s’enflamme de splendeur, J)e l’humide aliment, qu’il refuse a sa vie. Goutte à goutte il nourrit une plante chérie ; L’aspect de son arbuste adoucit tous ses maux ; Declieu rêve déjà l’ombre de ses rameaux, " Et croit, en caressant la tige ranimée, Respirer en liqueur sa graine^parfumée.

L’Oranger de Versailles, connu sous le nom de Grand Bourbon ou de François Ier. il avait été acquis à la vente des biens’du connétable de Bourbon, en 1523, à cause de sa beauté. Il y a de cela-plus de 300 ans, et cet arbre fait encore l’ornement de la célèbre orangerie de Versailles.

Le Laurier de Virgile. On sait que le tombeau du poëte de Mantoue avait été, selon ses désirs, élevé sur le chemin de Pouzzole, près de ce mont Pausilippe où il avait une villa, et où il avait écrit ses églogues et ses géorgiques. Ce tombeau existait encore, dit-on, au xm« siècle, portant l’inscription dictée par le poste mourant : ’.

Mantua me grnuit ; Calabri rapuere ; tenet nunc Parthenope : cecini pascua, rura, duces.

On rapporte qùè Pétrarque, conduit par Robert d Anjou devant ce tombeau, y planta de ses mains un laurier ; mais l’hommage du poète italien périt pendant les guerres du commencement de ce siècle. Il a "été remplacé par Veau laurier que l’auteur dès Messé- voulut planter lui-même, et qui subie Mûrier de Shakspeare. Le tombeau de Shakspeare ; à Stratford-sur-Avon, est encore aujourd’hui, en Angleterre, l’objet d’un pèlerinage presque religieux, et pendant longtemps, l’arbre appelé le marier de Shakspeare, celui sous lequel il reposait, a partagé la’même vénération. Au milieu du xvme siècle, un certain Castrell, ministre protestant, acheta New place : c’était le nom de la maison du poète, qui avait déjà passé dans plusieurs mains, et qui même avait été rebâtie. Toutefois, le mûrier avait été soigneusement respecté. Le nouveau propriétaire, fatigué de la foule qui venait visiter l’arbre vénéré, ne vit d’autre " moyen que do le faire abattre pour échapper à ces obsessions, ce qui causa une émeute parmi les habitants de Stratford ; mais le mûrier fut sauvé par un habitant de la ville, qui fit sa fortune à en fabriquer des tabatières, ’des boîtes à cure-dents, etc.

Le Mûrier de Milton. Le souvenir de Milton, persécuté durant sa vie, devint cher à sa patrie, qui, soixante-trois ans après sa mort, lui éleva un monument parmi ceux de ces rois dont il avait été le courageux adversaire. Un

maison devint un objet de vénér de cet arbre que Delille a dit :

L’Arbre de Pope, près de Binfield. C’est un pauvre hêtre presque sans feuilles et sans —<"»«■»""■ épuisé de vieillesse et mutilé par la