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construisit en même temps le grand portail correspondant à cette nef, morceau d architecture grecque dégénérée. En 1600, Anne d’Autriche se rendit à Apt pour remercier sa patronne d’avoir mis fin à sa stérilité ; elle fît de riches présents à la cathédrale, et, par son ordre, le célèbre Mansard dessina une chapelle avec coupole, semblable à celle du Val-de-Grâce, qui fut achevée en 1664, et où l’on transféra les reliques de la sainte. Enfin, au commencement du xvmc siècle, sous l’épiscopat de monseigneur de Foresta, la grande nef fut restaurée ; on reconstruisit la voûte en style romano-ogival et on lui donna plus d’élévation ; on respecta toutefois le dôme roman, à quatre pendentifs, qui domine le sanctuaire et qu’Alphant avait fait construire pour servir d’appui au clocher. Cette dernière construction, de forme pyramidale, frappe les regards Far ses proportions imposantes. La tour de horloge, élevée en 1570, et la coupole de Mansard, contribuent à donner à l’édifice un

façade, sont masqués extérieurement par des constructions parasites.

APTA JULIA, ville de la Gaule, dans la Narbonnaise ; cap. des Vulgientes, auj. Apt.

APTE adj. (a-ptc — lat. aptus, propre à). Qui a des dispositions à, qui est propre à : 11 est apte à commander. L’enfance est apte à apprendre. (J.-J. Rouss.) On n’est point.apte à régner sur des Français sans avoir entendu siffler le boulet. (Chatéaub.)

— Jurispr. Quia les qualités requises pour : Apte à posséder, à hériter.

— Antonymes. Impropre, inapte, incapable, incompétent, inhabile, insuffisant.

— Homonyme. Apt.

APTÈne s. m. (a-ptè-ne — du gr. aptèn.

et renfermant une vingtaine d’espèces, qt vivent pour la plupart en Europe et en Afrique.

APTÉNIDÉS s. m. pi. {du gr. aptèn, qui ne vole pas). Famille d oiseaux de l’ordre dos palmipèdes, sous-ordre des plongeurs. Cette famille comprend les genres sphénisque, gorfou et apténodyte ou manchot, tous propres aux mers de l’hémisphère austral, et remarquables par leurs ailes entièrement transformées en rames natatoires.

APTÉNODïTE adj. (a-pté-no-di-te — du gr. aptèn, apténas. qui ne vole pas ; dûtes, plongeur). Omith. Se dit dés oiseaux dont les ailes sont courtes, dépourvues do plumes, et par conséquent impropres au vol. il On dit aussi

— s. m. pi. Genre d’oiseaux de l’ordre des palmipèdes, sous-ordre des plongeurs, n Ils sont connus vulgairement sous le.nom de manchots.

APTÉNOTHRIPS s. m. (a-pté-.no-lripsdu gr. aplènos, sans aile ; ihrips, ver qui ronge le bois). Entom. Genre d’insectes hémiptères homoptôres, voisin des thrips. il Quelques naturalistes écrivent aptinothrips.

APTÉRANTHE s. f. (a-pté-ran-to — du gr. apteros, sans ailes ; anthos, fleur). Bot.’ Genre de plantes de la famille des asclôpiadées.

APTÈRE adj. (a-ptè-re — du gr. a priv. ; pteron, aile). Zool. Qui est dépourvu d ailes, ou qui n’a que des rudiments d’ailes.

— s. m. pt. Entom. Ordre d’insectes dépourvus d’ailes, renfermant les poux, les ricins, les puces, etc. Cet ordre, fondé sur un caractère négatif, est peu naturel, et les genres qui le composaient ont été répartis avec plus de raison dans d’autres groupes.

— Antonymes. Diptère, triptère, tétraptère, hyménoptère, etc.

— Encycl. Le mot aptère présente un sens plus ou moins étendu, suivant les différentes classifications zoologiques qui l’ont employé. Les aptères de Linné comprenaient non-seulement les véritables insectes aptères, c’est-à-dire les hexapodes privés d’ailes, mais encore les autres animaux articulés condylopodos, et par conséquent les myriapodes, les arachnides et les crustacés. On voit que les aptères formaient alors un groupe fort disparate. On les divisait en trois catégories : l<> les aptères pourvus de six pattes et à tête distincte du thorax (hexapodes aptères) ; so les aptères possédant de huit à quatorze pattes et à tète réunie au thorax (arachnides et crustacés) ; 3° eg-apteres à pattes très-nombreuses et à tête distincte du thorax (myriapodes). Cuvier fit des aptères une des deux grandes coupes de sa classe des insectes ; il les divisa en quatre ordres : les myriapodes, les thysanoures, les parasites et les suceurs. Les arachnides et les crustacés furent définitivement séparés du monde des insectes. Restaient les myriapodes ; ils se sont à leur tour, depuis Cuvier, élevés à la hauteur

. d’une classe distincte, de sorte que le nom à’aptères ne s’applique aujourd’hui qu’aux thysanoures (lépismes et podurelles), aux parasites (poux et ricins) et aux suceurs (puces). La classification de MM. Paul Gervais et Van Beneden ne fait pas figurer le nom d’aptère

Earmi les dénominations des divers ordres de classe des insectes. D’après ces naturalistes, les aptères forment une série parallèle a celle des insectes ailés : ainsi aux orthoptères et névropteres de la série ailée correspondent

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les lépismes et les ricins de la série aptère ; aux hémiptères les poux et les podures ; aux diptères les puces et les nyctéribies.

APTÉRICHTHE s. m. (a-pte-ri-kto — du gr. opteras, sans aile ; ichthus, poisson). Ichth. Genre do poissons osseux, dépourvus de nageoires.

APTÉRINE s. f. (a-pté-ri-ne — du gr. a priv. ; pteron, aile). Entom. Genre d’insectes •de l’ordre des diptères, tribu des muscides, dont on ne connaît qu’une seule espèce, dans les. environs do Lille.

APTÉRISTE s. m. (a-pté-ri-ste — rad. aptère). Entom. Naturaliste qui s’occupe spécialement de l’étude des insectes aptères : Le nombre des aftéristes est aujourd’hui assez grand. (Walkon.) Il On dit plus souvent

APTEROLOGUK.

aptérodicère adj. (a-pté-ro-di-sè-redu gr. apteros, sans ailes ; dikeros, quia deux cornes). Entom. Se dit des insectes dépourvus d’ailes, et munis de deux antennes.

— s. m. pi. Nom donné par Latreille h. un groupe de sa classe des insectes, composé dos hexapodes aptères, qui ont deux antennes et qui ne subissent point do métamorphoses. Les aptérodicères de Latreille comprennent les thysanoures et les parasites.

APTÉRODYTE adj. (a-pte-ro-di-te —du gr. apteros, sans aile ; dûtes, nageur). Omith. V. Aptknodyte.

APTÉROGYNE s. f. (a-pté-ro-ji-ne —du gr. apteros, sans ailes ; gunè, femme, femelle). Entom. Genre d’insectes hyménoptères porteaiguillon, de la famille des mutilliens, dans lequel les mâles seulement ont des ailes. Il renferme un petit nombre d’espèces, qui habitent les pays chauds.

APTÉROLOGIE s. f. (a-pté-ro-Io-jî — de aptère, et du gr. logos, discours). Entom. Traité des insectes aptères..

APTÉROLOGIQUE adj. (a-pté-ro-lo-ji-kerad. aptérologie). Entom. Qui appartient^ qui a rapport à l’aptérologie : Mémoire aptero-

LOGIQUE.

APTÉROLOGUE s. m. (a-pté-ro-lo-gherad. aptérologie). Entom. Naturaliste qui s’adonne particulièrement à l’aptérologie, à l’étude des insectes aptères.

APTÉRONOTE s. m. (a-ptê-ro-no-to — du gr. apteros, sans ailes ; notas, dos). Ichth. Genre de poissons malacoptérygiens apodes, voisin des gymnotes, et renfermant uno seule espèce, qui vit en Amérique.

— Encycl. Le genre aptéronote, qui doit son nom à l’absence de nageoire dorsale (aptéronote veut dire dos sans nageoire), a été établi par Lacépède d’après une seule espèce, 'aptéronole à front hlanc. Cuvier le place dans sa famille des anguilliformes. Uaptéronote à front blanc a la tète comprimée, le corps aplati latéralement, la queue pointue, la "bouche grande, la mâchoire supérieure munie d’une lèvre épaisse et pendante sous laquelle l’inférieure se trouve en grande partie cachée, des dents en velours d’une finesse extrême sur les deux maxillaires. La plus grande partie de ce poisson est d’un brun noirâtre, mais son museau et le dessus du crâne offrent une belle couleur blanche qui règne tout le long de l’épine du dos et s’observe aussi sur la queue. C’est cette couleur blanche qui lui a fait donner son nom spécifique. Un caractère remarquable de Yaptéronote à front blanc, c’est la présence sur le dernier tiers supérieur du corps d’un appendice filamenteux placé dans une sorte de gouttière où il est retenu de distance en distance par de petits filets qui ne lui permettent

. que très-peu de mouvement. Ce filament, dont on ignore l’usage, est grêle, noir, convexe en dessus, cannelé inférieurement ; il va s’amincissant a mesure qu’il s’approche de la queue ; la peau qui l’enveloppe ressemble à celle qui tapisse le sillon dans lequel il est reçu.

APTÉROPÈDE s. m. (ap-té-ro-pè-de — du gr. apteros, sans ailes, et pédaô, je saute). Entom. Genro de coléoptères tétramères, de la famille des chrysomelines, formé aux dépens des altises, et renfermant trois espèces, qui sont privées d’ailes et vivent en Europe.

APTÉROPHASMIEN s. m. (a-pté-ro-fa-smidos insectes de la famille des phi,

privés d’ailes. On s’est convaincu plus tard que ces prétendus phasmiens aptères étaient ou des larves, ou des femelles appartenant à des espèces dont les mâles sont ailés. Ce groupe peu naturel n’a pas été adopté.

ÂPTÉUOS (qui est sans ailes), surnom donné à la "Victoire par les Athéniens, dans le désir de la fixer chez.eux.

APTÉRURE s. m. (a-pté-ru-re — du gr. apteros, sans nageoires ; oura, queue). Ichth. Syn. de céphaloptère.

— s. m. pi. Crust. Famille de crustacés décapodes anomoures, caractérisée par l’absence d’appendices vers l’extrémité de l’abdomen, et qui se divise en quatre tribus : les dromiens, les homoliens, les raniniens et les pactoles.

APTÉRYGIDE s. f, (a^pté-ri-ji-de — du gr. ■apterugos, dépourvu d’ailes). Entom. Genre d’insectes orthoptères, famille des forficuliens, répandu dans une grande partie de l’Europe.

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I APTÉRYGIENS s. m. pi. (a-pté-rî-ji-ain-1 du gr. apterugos, sans ailes). Moll. Terme proposé pour désigner les mollusques dépourvus d’organes locomoteurs, et qui n’a pas été adopté.

APTÉRYGINÉS s. m. pi. (a-pté-ri-ji-nédu gr. apterugos, sans ailes). Ornith. Famille d’oiseaux échassiers, ayant pour type et pour unique genre l’aptéryx. Il On dit aussi aptérygidés.

APTÉRYX s. m. (a-pté-riks — du gr. a priv. ; pterux, aile). Ornith. Genre d’oiseaux échassiers dont les ailes sont rudimentaires et impropres au vol.

— Encycl. L’aptéryx constitue un type des

Elus remarquables parmi les échassiers ; il a s bec d’un courlis, les pattes d’un gallinacé et des ailes rudimentaires, ainsi que la q’ueue. Le genre autruche est celui dont il se rapproche le plus par l’ensemble de son organisation. On n’en -connaît qu’une espèce, l’aptéryx austral, qui habite la Nouvelle-Zélande.- sa taille est celle d’une poule, et son plumage d’un brun ferrugineux. Cet oiseau, appelé 'kiwi par les naturels, habite les forêts épaisses et humides. Pendant le jour, il se cache sous les touffes des grandes herbes marécageuses, ou dans les cavités que présentent les racines des métrosidéros. Il a les yeux fort petits et probablement l’odorat très-fin. À la nuit tombante, il sort pour aller chercher sa nourriture, qui se compose exclusivement de vers. Le cri qu’il pousse alors ressemble à un coup de sifflet, et il présente dans les deux sexes une différence sensible. Quand il est inquiété, il se sauve avec une agilité incroyable vers sa retraite, et ses jambes sont pour lui une arme défensive lorsqu’il est atteint.’Les naturels qui veulent le prendre imitent son cri, et commencent toujours par s’emparer de la femelle, sûrs de prendre ainsi le mâle, qui ne manque pas d’accourir pour proléger sa compagne. On rencontre rarement Vaptéryx en troupes, mais presque toujours par couples, inàle et femelle. Les lieux où il établit sa retraite sont aussi ceux où il fait son nid. Il y pond un seul œuf, à peu près de la grosseur d’un œuf de cane. Sa chair est comestible, et ses plumes servent à la fabrication et à l’ornement des nattes. Les naturels, dans la chasse qu’ils lui font, sont aidés par des chiens dressés pour cela. Cette chasse était autrefois si active, que l’espèce était sur le point de disparaître ; elle a bien diminué depuis l’arrivée des Européens. On trouve dans les forêts de la baie des îles des aptéryx plus grands et plus forts, qui pourraient bien appartenir à une espèce distincte.

APTÉSIEN, enne s. et adj. (a-pté-zi-ain, è-ne — rad : Apt). Géogr. Habitant d’Apt ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Elle a pour mari un Aptésien. C’était une coutume aptésienne. |] On dit aussi aptois.

aptine s. m. (a-pti-ne —du gr. aptèn, sans ailes). Entom. Genre d’insectes coléoptères péritainères, famille des carabiques, dont les nombreuses espèces sont répandues en Europe, en Afrique et en Amérique.

— Encycl. Les aptines ont le dernier article des palpes un peu plus gros que les précédents, les antennes filiformes ; leur abdomen, assez épais, renferme les organes sécréteurs d’un liquide caustique qui sort par l’anus avec explosion en se vaporisant, et répand uno odeur pénétrante ; ce caractère leur est commun avec les brachisies, dont ils se distinguent par l’absence d’ailes. Les principales espèces sont : Xaptine tirailleur, long de 0,012 à 0,015, noir, et à corselet fauve ; Xaptine des Pyrénées, long de 0,008 a 0,009, noir foncé, a palpes et antennes fauves, à pattes d’un jaune roussâtre.

APTINOTHRIPS. V. APTÉNOTHRIPS.

APTITUDE s. f. (a-pti-tu-de — rad. apte). Disposition naturelle à quelque chose : Il na guère cTaptitude aux mathématiques, pour les mathématiques. (Acad.) Le génie n’est guère qu’une grande aptitude à la patience. (Buff.) La capacité pourrait se définir une aptitude à profiter des occasions pour parler ou pour agir. (Vauven.) Il n’y a nulle part plus d’esprit et plus ^’aptitude à tout que chez les Français. (Mme dcStaSl.l M on aptitude au travail était remarquable. (Chatéaub.) Qu’un enfant soit gai ou triste, silencieux ou bruyant, qu’il montre ou ne montre pas des aptitudes au travail, nul augure à en tirer. (Chatéaub.) Toutes les Ûmes n’ont pas une égale aptitude au bonheur, ■-’-■•— les terres ne portent pas égale

la renommée. (Scribe.) // me fit étudier les éléments de plusieurs sciences, afin de voir pour laquelle je me sentais le plus inaptitude. (G. Sand.) /.’aptitude aux mathématiques est beaucoup moins spéciale qu’on ne le croit généralement. (Proudh.) n S’emploie absol., et surtout au pi. : L’inégalité des facultés parmi les hommes consiste en certaines aptitudes du corps et de l’esprit. (Thiers.) Il faut étudier le naturel de chaque enfant, ses goûts et ses aptitudes diverses. (Dupanl.) Le meilleur parti à prendre, c’est celui que nos aptitudes indiquent. (G. Sand.) L’homme est né pour travailler toujours, mais conformément à ses aptitudes. (G. Sand.) Chaque homme a des aptitudes que nul autre ne peut mesurer exactement. (G. Sand.) // n’est pas nécessaire 'qu’il y 'ait harmonie entre

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et les délassements ; on n’est 'pas forcé d’assortir les plaisirs à ses travaux. (Mme E. de Gir.) Le genre de vie que mène une jtopulation développe plusieurs aptitudes au détriment d’autres. (Maury.) Il n’avait point dans le talent des ressources infimes ; il avait une variété ^’aptitudes. (Ste-Beuve.) Gil Blas est un esprit sain et fin, facile, actif, essentiellement éducable, ayant en lui toutes les aptitudes. (Ste-Beuve.) ^’aptitude de La Bruyère se révéla par l’étude qu’il fit de Théophraste. (Nisard.) Il pourrait se faire qu’à force d’exercice, on donnât à l’esprit d’un enfant plus d’étendue et inaptitude que sa nature ne le comporte, mais on ne gagnerait à ce jeu qu’une vaine apparence. (Joubert.) Le talent se compose (/’aptitudes qui se développent par la vue des chefs-d’œuvre et par la pratique. (E. Scherer.) Tel, que vous prétendez être un franc paresseux, Bientôt vous le verrez adroit, laborieux ; Mais il faut le classer selon son aptitude.

Laciiambeaudie-

en est doué est plus propre à tel emploi, à telle destination, à telle nature do services ou de produits qu’à telle autre.

— Syn. Aptitude, capacité, génie, goiil, iniciu. Aptitude est un mot savant, il ne s’emploie guère que dans le style didactique et toujours avec un rapport, exprimé ou sous-entendu, à un art déterminé, à certaines actions spéciales : La présence d’esprit se pourrait définir une aptitude à profiter des occasions. (Vauv.) Capacité est beaucoup plus général ; on pourrait presque dire qu’il signifie aptitude à tout ou au moins aptitude à faire beaucoup de choses difficiles. Génie, dans- l’acception qui le rapproche des quatre autres mots, domination nécessaires pour c beaux sujets de tableaux et en tracer le plan. Le goût n’est que l’aptitude à juger les travaux des autres, ou à faire un choix sage entre ses ’ propres idées. De plus, le génie est donné directement par la nature, tandis que le goût se fortifie, se perfectionne par la connaissance et l’étude des œuvres remarquables. Le talent est plus pratique que le génie, c’est une aptitude développée, mise en œuvre, et considérée surtout dans ses résultats visibles. Le génie, sans le talent, peut rester stérile, parce que les plus beaux plans n’acquièrent do valeur réelle que par l’exécution ; mais le talent sans le géniene produit que des œuvres incomplètes, parce qu’il y manque toujours l’originalité, l’inspiration.

— Antonymes. Impéritie, impuissance, inaptitude, incapacité, incompétence, inhabileté, inhabilité, insuffisance.

— Encycl. Zootechn. Chez les animaux domestiques, les aptitudes s’acquièrent et se fixent par voie d’hérédité, avec l’aide du régime et de ce qu’on nomme l’éducation. C’est dans ce cas que l’influence de l’homme est toute-puissante sur l’organisme animal, qui change ou se modifie profondément au gré du maître. Les. améliorations sont plus ou moins faciles à produire, selon les espèces animales, les individus et l’âge. On observe aussi de grandes différences à ce sujet, selon les tissus et les parties du corps que l’on examine. Les espèces monogames offrent, h l’état de nature, moins de variétés que les espèces polygames, dont les femelles changent continuellement de mâles. Mais l’homme, en mettant en rapport des mâles et des femelles qui ne se seraient jamais rencontrés, produit en partie l’effet que la polygamie détermine dans les espèces sauvages. Les espèces unipares, peu fécondes et qui vivent longtemps, changent peu et très-lentement : tandis que celles dont la vie est courte, qui engendrent plusieurs fois par an, éprouvent des variations rapides. Ainsi, sous ce rapport, les années sont, pour le chien, beaucoup plus que les siècles pour l’éléphant. La facilité qu’ont les animaux de se multiplier, à l’état de domesticité, exerce une grando influence sur la formation des races nouvelles ; ainsi, les espèces qui, comme celles de l’éléphant, ne peuvent point se propager après avoir été privées de leur liberté, ont très-peu changé. Les modifications qu’ont éprouvées les animaux ne deviennent héréditaires que lorsqu’on emploie à la reproduction des individusquiles possèdent. Si, après tant de siècles de domesticité, le taureau est encore féroce, cela tient a ce qu’on le fait reproduire trop jeune, avant que la nature ait développé en lui et que l’éducation ait réprimé les instincts sauvages de son espèce. « La nourriture qu’il reçoit pendant les premiers temps de la vie, dit M. Magne, a modifié sa taille, son volume, ses forces ; mais rien n’a changé son caractère, son naturel, qui ne sont pas même développés quand nous le privons de la faculté de se reproduire ; il se propage toujours avec tous les attributs du bœuf sauvage, très-légèrement corrigés par l’influence de la mère qui les possède à peine, et il transmet à ses descendants son aptitude à devenir féroce. L’espèce aurait été plus profondément modifiée si J’on n’eût employé à la reproduction que des mâles dressés. • Les espèces qui nous sont à peine soumises n’ont éprouvé que peu ou point de modifications sous notre influence. Ainsi les insectes domestiques ne diffèrent pas de leurs