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goût décidé pour l’étude. (St-Réal.) Burke afporta«v milieu du Parlement britannique une sorte d’imagination enthousiaste. (Villcm,) L’homme apportk en naissant des instincts élevés qui te forcent d’accomplir sa destinée providentielle. (Lamenn.) Nul, en venant au monde, «’apporte avec soi te droit de commander. (Lamenn.) L’homme, en’venant au monde, n’APPORTBçue ta faculté de ’sentir. (Giraud.) AppoTt’tt-yauB ici la haine ou l’amitié ?

Corneille.

il Mettre, employer : Apporter des soins, de l’attention, du zèle à tout ce que l’on fait. Quelque soin qu’on apporte à être concis, ils vous-trouvent diffus. (LaBruy.) La cour apporta plus d’attention à connaître les Européens. (Volt.) Cela m’a fait apporter tant de soins, tant de secret dans mes entreprises, que jamais aucune n’a réussi. (J.-J. Rouss.) Partout où l’homme apporte ses soins, la’nature apporte ses fruits. (L. Noël.) C’est le goût qu’on apporte au travail qui en fait disparaître la fatigue. (Mme de Montmarson.) // rie faut pas apporter moins de discernement à donner qu’à recevoir. (S. Dubay.) Depuis plus de quatre ans, vous voyez quelle adresse J’apporte a rejeter l’hymen de la princesse.

Corneille.

n On dit de mênie dans ce dernier sens : Apporter dés tempéraments, des adoucissements, des ménagements. Leur caractère leur laissait la liberté de prendre toutes les mesures et «/’apporter tous les tempéraments propres à faire réussir les affaires. (Roll.).

— Paire naître, susciter, en parlant d’affaires, de négociations : Apporter des facilités. Apporter des obstacles, des difficultés, des empêchements. Apporter des retards. Quelle facilité ^’apportait pas àja navigation et au commerce cette merveilleuse réunion de tous les peuples du monde sous un seul empire / (Boss.) Il les avait assurés qu’il n’apporterait aucun obstacle à leur assemblée. (Roll.) Marguerite était loin tf’apporter des obstacles à une félicité qui seule pouvait soulager ses maux. (Flor.) Partez, a vos honneurs j’apporte trop d’obstacles.

Apporte ! Apporte ! Cri par lequel le maître d un chien 1 excite à saisir un objet et à le lui apporter. ■ -, ■..*-....

— Prov. et fam. Bien venu qui apporte, Celui qui donne, celui qui paye est toujours bien reçu. •

porter. Porter marque seulement qu’on est chargé d’un fardeau : L’éléphant devait sur son dos porter l’attirail nécessaire. (La Font.) Apporter renferme l’idée du fardeau et celle du lieu où on le porte : Cependant on apporte le potage. (Boil !) Transporter a rapport rionsetuement au fardeau et au lieu où oh d6it(le porter, niais encore a l’endroit d’où on l’e ; prend • La mécanique fait jouer les ressorts et ■ transporter aisément les corps pesants. (Boss.) Emporter ajoute a toutes ces idées’ celle de propriété à’ l’égard de la chose dont on se charge : Chàctàs reprit le chemin de son pays, emportant ces précieux restes. (Chateaub.)

apporteur s. m. (a-por-teur — rad. apporter)/’ Celui qui apporte. Néol, : Un apporteur de bonnes, de mauvaises nouvelles. À un second coup d’ceil ; je démêle mon ancienne providence trimestrielle, mon banquier ou àfporteur d’argent. (Balz.)

APPOrtionnant (a-por-si-o-nan) part, prés, du v. Apportionnér.

àpportionné, ÉE. (a-por-si-o-né) part, pass. du v. Apportionnér., .

aeportionnement s. m^ (a-por-si-o-neman : — rad ; apportionnér). Prat. Action d’apportionner, et résultat de cette action.

— Ane. jurispr.’Sorte de légitime assurée par la coutumede Lorraine aux gentilshommes de cette province, il Portion que l’aîné ou l’aînée donnait, selon la coutume d’Aix, à’ses frères et sœurs, dans les biens’ nobles de la succession de ses père et mère, il Déclaration par laquelle le survivant des père et mère, d’après la coutume de La Rochelle, assignait à ses enfants une somme fixe pour tous droits qu’ils pouvaient prétendre du chef du premier mourant ; ’ '

apportionnér v. a. ou tr. (a-por-si-pr né — rad. portion). Prat. Donner une portion à chacun : Apportionnér des héritiers, des copartageants.... i

APPOSABLE adj. (a-pc-za-ble — rad. apposer). Néol. Qui peut être apposé, appliqué sur : Les affiches non timbrées ne sont pas apposablbs. (Instr. minist.)

APPOSANT (à-po-zan) part. prés, du v. Apposer : Il faut examiner les articles, apposant à chacun ’ les qualifications convenables. (Boss.).,

apposé, ÉE (a-pc-zé) part. pass. du v. Apposer.- Appliqué sur : Le cachet apposé sur cette lettre m’indique quel est celui qui l’a écrité. Une adjudication serait nulle si on «’avait apposé des affiches aux lieux nécessaires. (Trév.) Une maison est d louer présentement, dans le temps •»"•>•■" "•■■» w™’t«>ii

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— Bot. Se dit des loges de l’anthère, quand la dôhiscence a lieu par la même face sur les deux lo[jes, et des ovules, quand, ’dans une loge d’ovaire, il y en a deux qui naissent du même point et à la même hauteur.

APPOSER v. a. ou tr. (a-po-zé — rad. poser). Appliquer, imprimer, poser : Apposer son cachet sur une lettre. Apposer des affiches. On dit que c’est l’usage d’y apposer le sceau de vos armes. On a^ vu des chanceliers aimer mieux rendre tes sceaux que de les apposer, d des actes évidemment illégitimes. (Dupin.) Il Apposer sa signature. Signer : Apposer sa signature sur un écrit, sur un acte. Eh quoi ! la cérémonie est déjà terminée ?Mon, Dieu, oui, le temps (/’apposer sa signature au bas de ce grand registre. (Scribe.)

— Fig. et poétiquement, Placer, mettre : Mais veux-tu, plus hai-dt, d’une main téméraire, Apposer sur son front la couronne d’Homère î

■ " Lamartine.

« — Jurispr. Apposer les scellés, Appliquer le sceau de l’officier de justice sur la serrure d’une porte d’appartement ou de meublej afin qu’on ne puisse soustraire aucun des objets qui y sont renfermés : Les communes venaient d’apprendre que. les gens du roi apposaient partout les scellés. (Guizot.) Nous aurons fini d'apposer les scellés dans une heure. (Balz.) ]| Apposer une clause, une condition, à un acte, etc., L’y insérer..

— Syn. Apposer, appliquer. V. APPLIQUER.

APPOSITIF s. m. (a-po-zi-tif), Gramm. Même sens que apposition, il S’empl. aussi comme adj. ’, ,,

. Apposition s. f. (a-po-zi-si-on’.— rad. apposer). Action d’apposer : //’apposition d’un sceau, d’une signature. Il sera.pourvu, à. la sûreté de ces effets, de ces titres, de, ces.papiers, par apposition de scellés. (Acad.) Il ne s’agit pas d’aller dîner, mais de procéder à /’apposition des scellés pour la conservation de tous les intérêts. (Balz.), ..,

— Phys. Se dit de la jonction de certains corps à d’autres corps de même espèce, ’de leur simple rapprochement. -...

— Gramm. Figure de rhétorique ’par laquelle on joint deux substantifs l’un à l’autre, de manière que le second serve comme d’épithète au premier : Vapposition<e$t une des ressources de la rhétorique.

— Encycl. L’apposition sert à éviter l’emploi des particules conjonctives ; elle donne de l’énergie, de l’expression et sert à animer la phrase. Elle est surtout du domaine de la po&sie. Nous allons en donner quelques exemples :

Un rat, ’hôte d’un champ, rat de peu de cervelle.

, La Fontaine.,

Ils virent à l’écart une pauvre cabane, Demeure hospitalière, humble et cluvsle maison. 1 ■■ -La Fontaine.

. C’est dans un faiWte corps, imperceptible ouvrage. Que l’art de l’ouvrier ine frappe davantage. « < Logis Racine.

EUe se produit aussi en prose : Des titres, des inscriptions, tiat’ne marque de ce qui n’est plus. (Bossuet.) La sainte Église romaine, la mère, la nourrice et la maîtresse de toutes les Églises. (Bossuet.) La Paix, compagne inséparable de la Justice. (D’Aguesseau.) Un Dioclétien, le maître du monde, veut anéantir la foi. (Bourdal.)

Quelquefois l’appositif est représenté par un substantif n’ayant aucune espèce de complément, et formant avec le "premier nom une sorte de mot composé. La Fontaine a usé très-souvent de cette forme particulière de l’apposition, et l’on pourrait même dire abusé, -s ilne l’avait toujours’ 'fait avec un bonheur et une naïveté dont il a emporté le secret. En voici quelques exemples que tout le monde connaît, mais qu’on lira encore avec plaisir : Capitaine renard. Margot la pie. Grippeminaud le bon apôtre. Martin bâton. Ronge-maille le rat. Jean lapin. Carpillon fretin. Le médecin Tant-

grippe-fromage. Robin mouton. Caquet bon bec. — Anat. gén :’ Génération par apposition, Production, à la Surface de tissus déjà formés, d’éléments anàtomiques différents de ceux qui constituent ces tissus. Il faut remarquer que leséléments ainsi produits ne s’interposent pas à ceux des tissus ■ préexistants, mais constituent un tissu nouveau appliqué sur celui qui fournit les matériaux à t’aide desquels ils se forment. La génération par apposition s’observe a la surface de la peau, des séreuses, de toutes les surfaces glandulaires et des muqueuses. On a donné le nom de produits aux tissus composé" d’éléments qui naissent de la sorte, par exp tple k l’épiderme et aux divers épithéliums, afin de les distinguer des autres tissus qui ont reçu’le nom de constituants. Cette

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distinction des deux, espèces de tissus est de la plus grande importance en anatomie générale. On a quelquefois rapproché des sécrétions la génération par apposition, appelée encore génération séçrementitielle ou génération par sécrémentition.

APPRÉBENDEMENT s. m. (a-pré-ban-deman — rad. prébende). Hist. relig. Se disait, chez les chanoinësses de Remiremont, de la réception d’une religieuse, qui lui donnait le droit de toucher sa prébende. •

APPRÉBENDER v. a. ou tr. (a-pré-ban-dé

— rad. prébende). Hist. relig. Dans le chapitre de Remiremont, Recevoir une chanoinesse et lui donner droit à toucher la prébende.

APPRÉCIABILITÉ s. f. (a-pré-si-a-bi-li-té

— rad. apprécier). Qualité de ce qui est appréciable.

Appréciable adj. (a-pré-si-a-ble — rad. apprécier) : Qui peut être apprécié, évalué, au moyen de nos sens, d’instruments ou de procédés physiques : Quantité appréciable. Grandeur appréciable. L’a différence qu’il y à entre ces deux épaisseurs n’est pas appréciable. Toutes ces causes réunies ne changeraient pas d’une quantité appréciablb le niveau de la mer. (G. Cuv.) Depuis deux mille ans, les distances relatives des étoiles n’ont pas offert de changements appréciables ; aussi les a-t-on appelées avec raison étoiles fixes. (Arago.)

— Fig. : J’ai eu beau chercher comment les délices de la famille pouvaient être appréciables à un homme de vingt ans, je ne l’ai pas trouvé. (G. Sànd.) À mesure que les vagues inquiétudes de la jeunesse se dirigeaient vers un but appréciable à l’esprit, sa tristesse augmentait. (G. Sand.) L’effet relatif de l’acte, la volonté appréciable de l’agent, lui servent à qualifier les délits et à y proportionner les peines. (Mignet.)

— Acoust. Dont on peut trouver l’unisson et calculer les intervalles : Le son est appréciable, le bruit jamais. Selon Euler, les sons appréciables à notre oreille comprennent huit octaves. (Encycl.) Les sons d’une voix qui crie cessent d’être appréciables. (J.-J. Rouss.)

— s. m. Ce qui peut être apprécié : /-’appréciable n’est qu’une image flottant à la surface de l’inappréciable. (Rev. Indép.),

— Antonyme. Inappréciable.......

appréciant (a-pré-si-an) part. prés, du

v. Apprécier.

appréciateur, trice s. (a-pré-si-ateur, tri-se — rad. apprécier). Celui, celle qui apprécie : Un bon appréciateur. Un mauvais îéciateur. Il est rare de trouver un écriqui soit le juste appréciateur du mérite — 'infrères. Le diplomate est fin appré- ... d’un bon dîner. (Carême.) Des bienfaits si nombreux ont trouvé des le sentiment religieux de l’homme sont devenus la règle et le juge de /’appréciation en matière de foi. (Ed. Scherer.) ■ APPRÉCIE s. f. (a-pré-sî — rad. apprécier). Comm. Prix moyen des grains, dégagé de la comparaison de leur valeur vénale dans différents marchés.

apprécié, ÉE (a-pré-si-é) part. pass. du v. Apprécier. Estimé, évalué : Tableau apprécié à mille francs. Cette diminution de valeur peut être facilement appréciée avec des chiffres. (J.-B. Say.) Appréciée en nombre rond, laperte fut de dix mille hommes. (De Ndrvins.) I il Prisé, considéré : Racine ne fut pas apprécie par son siècle ; il n’y a pas longtemps qu’il l’est par le nôtre. (La Harpe.) Britannicus est un de ces ouvrages dont les beautés ne sont appréciées qu’avec le temps. (La Harpe.) Madame de Maintenon va être de plus en plus connue, appréciée de tous, estimée et admirée. (Ste-Beuve.) 'Nul ne doit être apprécié quedans la situation qui lui est faite par le temps, par les événements, les circonstances au milieu desquels il est placé par une force de choses indépendante de lui. (Lamart.)

Prudhon et Géricault ont eu ce même sort De n’être appréciés tous deux qu’après la mort.

PONSAKD.

— Antonyme. Inapprécié.

APPRÉCIER v. a. ou tr. (a-pré-si-é — du lat. appre tiare ; formé de ad, k ; pretium, prix ; prend deux i de suite à la ire et à la ze pers. du pi. de l’imparf. de l’îndic. et du prés, du subjonct. : Nous appréciions ; que vous appré^ ciiez). Déterminer approximativement la valeur vénale d’une chose : Apprécier des marchandises, des meubles. Apprécier un tableau, une statue. Un commissaire-priseur qui aurait volontairement apprécié un objet au-dessous de sa valeur, dans une vente publique, encourrait la destitution. (Encycl.) On me donnerait un Boucher pour un Rubens ou un Raphaël’, et /apprécierais mille écus une croûte de six francs ! (Dider.) Les États croulent pour ne pas savoir apprécier et diriger les millions. (Mme Campan.)

C’est son sang qu’à Sylla tu prétends que je vende : Pour acheter sa tête, il faut l’apprécier.

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grossier des appréciateurs des choses de l’esprit. (L. Ulbach.) // n’y a de juste appréciateur que celui qui a longtemps’ comparé.^(Le- monnier.l il Se dit aussi en parlant des choses : L’œil de l’homme est un régulateur, un appréciateur qu’il peut employer pour mesurer, pour vérifier des distances, des dimensions, des contours’, ’des formes de toute figure. (Ch. Dupin.) L’imagination est pour nous i’appréciatrice de tous les êtres ; elle les surfait ou les déprise à son gré. (Boiste.)

— Nom donné aux commissaires-priseurs attachés aux monts-de-piété, et aux douaniers chargés d’estimer la valeur approximative des marchandises qui doivent acquitter ad valorem les droits d’entrée ou de sortie.

— Ane. prat. Expert chargé de mettre à prix les objets que le juge avait ordonné d’évaluer.

— S’empl. adjéctiv. : Heureux qui possède cette philosophie appréciatrice de toutes choses ! (Mercier.) Tels sont le goût intellectuel et le sentiment appréciateur des productions de là nature et de l’art. (Descuret.)

APPRÉCIATIF, ive adj. (a-pré-si : a-tif, i-ve

— rad. apprécier). Qui marque, indique l’appréciation : L’état appréciatif d’un mobilier. Note appréciative des marcha ?tdises d’un magasin, il Qui est propre à apprécier : Les lèvres sont, ainsi que le palais, douées d’une portion de facultés appréciatives. (BrLUi-Sav.)

APPRÉCIATION s. f. (a-pré-si-a-si-on — rad. apprécier). Evaluation donnée à une chose, indication approximative de sa valeur, de son-prix vénal : Faire /’appréciation de marchandises, de denrées, d’objets mobiliers. Vappréciation des dommages-intérêts sera faite par le tribunal.

— Par anal., Action de déterminer par le jugement la valeur, la portée morale d’une chose, et’résultat de cette action : Appréciation juste, raisonnée- Napoléon ne pouvait pas porter des sentiments vulgaires dans J’appréciation des choses humaines. (Damàs-Hinard.) Ces documents renferment des appréciations remarquables de certains hommes. (Chateaub.) La juste appréciation de toute supériorité est bien ’plus facile aux générations qui suivent qu’à celles qui vivent contemporaines. (A. Guiraud.) En graduant la valeur des prix, l’Académie a fait mie juste appréciation des mérites. (Viennet.) Ce n’est pas des hommes oue j’attends /’appréciation de ma conduite, c est de ma conscience. (E. Sue.) Ce qui manque à nos jugements d’aujourd’hui, c’est J’apprécia-

II Absol. : Les hommes savent compter, trèspeu savent apprécier. (Turgot.)

— Déterminer, fixer, au moyen des sens, ou à l’aide de procédés physiques, le poids, la grandeur, l’intensité, etc. : Cette quantité est si minime qu’on ne peut /’apprécier. // est

'. impossible «(’apprécier au coup d’ceil la diffé- j rence qu’il y a entre cette boule et cette autre. I On appelle thermomètres des instruments quiservent à mesurer les températures et à appré-

! ciER .leurs variations. (Ganot.) Le goût est

celui de nos sens qui nous met en relation avec , les corps sapides au moyen de la sensation qu’ils causent dans l’organe destiné à les appré- j cibr. (Brill.-Sav.)

— Par ext. Soumettre à un jugement critique : Apprécier un orateur, un écrivain, un poète. Apprécier une tragédie, un roman. Il est aisé de critiquer un auteur, mais il est difficile de /’apprécier. (Vanven.) Des hommes nient que Dieu ait mis en nous une loi de justice pour apprécier les actes humains. (De

I Barante.) Quand il s’expose au danger <f ap- 1 précier les auteurs vivants, Thomas montre J plus d’affection et de complaisance que de fran’■ chise et de discernement. (Maury.) C’est déjà louer un livre que de /’apprécier sévèrement. (Ch. Renouvier.) il Absol. : L’amitié est plus sûre alors qu’elle part d’un cœur droit et fort, qui juge et apprécie. (Mm« Romieu.) Apprécier, c’est revendiquer le droit de rejeter aussi bien que d’accepter. (E. Scherer.)

— Estimer, faire cas de : Apprécier l’homme sage, la femme vertueuse. Apprécier le mérite, la conduite de quelqu’un, /’apprécie vos avis, et je saurai en faire usage. (Acad.) C’est cette même impulsion qui nous fait apprécier les avantages d’un bon gouvernement. (Alibert.) Vous êtes fait pour vous apprécier et pour vous ai ?ner. (La Harpe.) // m’importe qu’on apprécie cet homme à sa juste valeur. (P.-L. Cour.) // faut avoir été victime de l’injustice pour sentir et apprécier l’équité. (Bautain.) On apprécie bientôt le mérite de chaque chose, avec la simplicité de goûts que l’on contracte à la campagne. (Mat. de Domb.)

— Acoust. Trouver l’unisson et calculer les intervalles des sons : On ne saurait apprécier le son d’une grosse cloche dans le clocher même. (Millin.)

S’apprécier, v. pr. Être apprécie, susceptible d’être apprécié : C’est un ouvrage qui ne peut s’apprécier que lorsqu’on se place à un point particulier. (Encycl.) Il y a aussi un degré de force au delà duquel le son ne peut s’apprécier. (Millin.) il Se juger, déterminer sa propre valeur : Soit vanité, soit aveuglement, soit modestie, on 7ie s’apprbelb jamaù bien soi-même. (Boiste.)

  • — v. récipr. : // est rare que les auteurs

contemporains s’apprécient Sien entre eux. Les hommes d’un vrai mérite savent s’apprécier. (Boiste.) // n’y a que les bons cœurs qui sachent s’apprécibr et s’entendre. (Bonnin.)

— Syn. Apprécier, emimer, évaluer, pri*er.

Apprécier et évaluer signifient déterminer le pris, la valeur ; mais l’appréciation se tire surtout de l’examen des objets en eux-mêmes,