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espèce, une disposition s’appliquant précisément à la difficulté soulevée, il déduira la solution des principes généraux du droit. Il y a, du reste, une sanction à ce devoir de juger quand même imposé par l’article 4. En se refusant à le remplir, le juge s’expose à des dommages-intérêts : il. y a alors ce qu’on appelle

dénidé justice, et l’article 505 dû Gode de procédure civile en fait un cas de prise à partie. De son côté, le Code pénal (article 185) en fait un délit qu’il frappe d’une amende de 200 à 600 francs, avec interdiction de toute fonction publique pendant cinq ans. — En vertu de l’article 5, Éle juge, dans 1 application qu’il faitdela loi, doit se borner à.l’interprétation usuelle, à celléqu’on peut’appeler interprétation déraison !' Il lui ést’formellement interdit de recourir à l’interprétation réglementaire, c’ést-à-direde procéder pair’voiéde disposition généralépour’ l’avenir : En un mot, le jugé ne doit pas sortir de son rôle ; qui consiste S appliquer la loi au cas ’particulier qui lui est soumis ;’il ne doit pas statuer d’une manière générale pour l’avenir l’ce ne serait plus juger, ce serait légiférer. On s’ait que le droit d interprétation réglementaire, qui transforme dans une certaine mesure le pouvoir judiciaire en pouvoir législatif, appartehait’soùs l’ancien régime aux parlements.

APPLIQUANT (à-pLÎ-kan) part, prés., du v. Appliquer : Personne n’ignore qu’en appliquant l’algèbre au calcul des courbes, Descartes a fait changer, de face à la, géométrie. (Cabanis.), Ah çà, drôle, fit Gfiorgès, en lui appliquant sur ta figuré une ’ charmante petite ' canne, de rhituh céros...(A..Ka.Tr.)’, ', , ’ ', ’ "

APPLIQUE s. f. (aTpli-ke-rad. appliquer), Techn. Chose qu’on applique à d’autres, dans certains ouvragés de bijouterie J d’orfèvrerie, d’ébénisterie, de menuiserie, de serrurerie, etc ; : Il y a sur ce vase de fort belles appliques. Les appliques de cette pendule sont parfaitement ciselées, il Art d’enchâsser une pièce dans une autre, il Lanterne à, iin seul, oec, propre à éclairer, dans les grands hôtels, le vestibule, les corridors, les escaliers, etc., et qui est fixée ordinairement contre le mur :

Pièce d’applique ; Toutépièce qui s’assemble par charnières, vis, écrous, ’rivùres, etc. " ■

appliqué, ÉE (a-pliTké) part, pàss^ du v. Appliquer : Sangsues, appliquées, au cœur., Vésicatoire applique sur l’estomac. Affiche appliquée sur un mur. Couleurs appliquées sur une toile. Un lit de quatre pieds, à bandes de point de Hongrie, appliquées fort proprement sur un drap couleur- d’olive. (Mol.) il Qui a été apposé de manière à laisser une empreinte : Sceau appliqué sur un diplôme : Cachet appliqué sur ’une lettre^ Scellés appliqués sur vite armoire. La marquede fabrique doit être appliquée sur cette étoffe.

— Familièrem’.' : Soufflet bien appliqué. Le coup de1 poing était appliqué avec précision. (De Mirée.)’ ' ’ ' ! ; r,

Choisis : ou.de souffrir

Bien’ appliqués sur te „ r

Ou de payer sur-le-champ cent écus.

■■>.•■•’•.■ ’ La Fontaine.

— Par-ext. Juxtaposé, l mis en contact.- // se trouve à Montmartre des morceaux de gypse plus, ou moins épais, et- composés ’dé- lames minces appliquées les unes contre les autres, (Buff.) Après plusieurs, mais infructueux efforts, on est parvenu à faire des objectifs de lunettes composés de trois verres appliqués l’un contre l’autre. (J.-B. Say.) o Combiné avec : Le bleu appliqué au ’jaune donne le vert. (Haiiy.) Les acides appliqués aux oxydes produisent des sels : (Thenard.) Appliqués aux carbonates, les acides font effervescence. (Girard1.) h Impûtéi en parlant’dé-l’argent : produit de ce nouvel impôt doit être appliqué aux hôpitaux. Dix millions seront appliqués à couvrir’cette dépense. (A. Kârr.) ■ v

— approprié ’à, employé. : La chimie prépare, combine et multiplie lès matières qui peuvent être appliquées d nos besoins. (Cabanis.) C’est la philosophie appliquée à là politique avec.’des formes abstraites et un peu obscures, ’(Ç6rmeàJ) C’est l’activité humaine appliquée aux forcés de la nature qui donne naissance, aux capitaux. (Léon Fàùch.) il Dans un sens, analogue : Ori’voit de tous côtés.dès femmes dont la conversation est pleine de maximes ’ solides , et ouï, faute dfavoir été appliquées de bonne heure, n’ont rien que de frivole dans là çènduite.'Ma>é de Maintenpn.) SalutIpublie/ :.’., avec ce mot mal appliqué,

appliquée. (B. Co’rist.) Comment pourrai-je rendre clair et facile ce débat appliqué à des, intérêts si loin de nous ? (Villem.) La civilisation, c’est là religion appliquée. (V. Hugo.) L’ordre est le raisonnement appliqué’. (Chateaub.)n serait qdésirèr guéce principe fût APPLiQpÉ’daiw toutes letpositions sociales..(À.., Karr.) Dam’la monarchie française, loi jurisprudence, fûttdès l’origine] appliquée aux affaires et’au ’gouvernementdel’État. (Lerhiiri.) Les lois doivent être appliquées, non jnterpre-' tées. (Mau’ry :).", ; ’ " ;.

—’ Administré :’ La médecine peut faire autant.de mal que débien, selon qu’elle est bien ou mal àpfliquéë. (Maquel.) // avala trèsbien, le contre-poison qui lui fut applique. (Lacharab.)J, ., ’ Y

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— Fig.. Attentif, attaché à : Appliqué à l’étude. Appliqué à la philosophie. Appliqué aux sciences, aux arts. Appliqué à sa profession. Esprit appliqué aux affaires. JVous devons être appliqués à l’oraison et au ministère de la parole. (Boss.) Il n’est plus appliqué .au gouvernement de ses peuples, (Mass.), .-Votre enfant est appliqué à’son devoir’. (Mme de Sév.) Je trouve votre fille plus appliquée o plaire qu’à se corriger. (Mme de Maintén.) Appliqué sans relâche au soin de me punir, ,

Au comble des douleur» tu m’as fait parvenir.

!l Absol.’ Idans ce sens : C’est untélève très-

appliqué. C’est l’écolier le moins appliqué de sa classe. Ils étaientpar euxwêmesAPPUQVKS et ingénieux.- (Boss.) Une femme judicieuse, appliquée et pleine de religion, est l’âme de toute une grande maison. (Fén.) Nqpoléan.fût, à Briennè, doux, tranquille, *.pp’ùïtiv&, et’d’urie' grande sensibilité. (Las Casés.) Rivarol semblait mener une vie frivole, et il était au fond sérieux et appliqué. (Ste-Beuve.) ’ , ’ '

— Bot. Se dit d’une feuille, d’un pédoncule, d’un pétiole, qui se relève pour suivre- defc très-près, sans y adhérer, la direction de la tige ou du rameau.

Mathématiques appliquées. Mathématiques considérées dans leur application aux autres sciences et aux arts, par opposition aux mathématiques pures.

— Antonyme. Inappliqué.

APPLIQUÉE s. f. (a-nli-ké — rad. appliquer). Géom. Droite tirée d’un point de la’ courbe, perpendiculairement à un axe, et qui sert à déterminer la position d’un point conjointement avec l’abscisse. On la nomme

aujourd’hui ordonnée.

APPLIQUER v. a ; ou tr.’ (a-pli-ké — lat. appliçare ; formé déad, sur ; plicare, plier). Mettre une cïose sur une autre de manière à l’y rendre adhérente : Appliquer des couleurs sur une toile.’ Appliquer lapreinière couché de badigeon. Appliquer une -affiché sur un mur. Appliquer un emplâtre sur une tumeur. Les ptaq’ueurs appliquent une feuille d’or ou d’argent sur du cuivre, et la’ fixent du moyen d’une forte pression. (Deaddé.) il/Par ext. : Appliquer des sangsues, Les poser : On lui appliqua immédiatement vingt sangsues, qui lui sauvèrent 'ta vie. il Presser une chose contre une autre de manière à y laisser une empreinte : Appliquer son cachet sur de la cire, sur une lettre. Appliquer une marque sur une marchandise. Le bourreau lui appliqua îe fer chaud sur le front. (Vertqt).

Nous n’appliquerons point sur tes membres profanes . Nos sacrés ongles....,

’, ’, ,.., ,, ,LA FONTAINE.

Il Approcher une chose d’une autre de ma^ mère qu’elles soient en contact, sans cependant être adhérentes : Appliquer un patron sur l’étoffe qu’on veut tailler. Appliquer son oreille : sur. une cloison. Il appliqua sur ses lèvres ■ le bienheureux signe, de notre rédemption. (Boss.) // appliqua sur cette main un baiser que je sentis sur mon cœur. (J.rJ. Rouss.)i Comme l’hippopotame a les jambes courtes et les jointures pliables, il peut appliquer et presser ses jambes contre son corps. (Buff.) Il prit une coupe, /’appliqua légèrement à ses lèvres, et la fit passer de main en main. (Barthél.) La baleine a deux bras, elle peut les appliquer à des objets étrangers. (li&eëp^Ée ■ forgeron couda le fer, le trempa, et Rappliqua sur la sole du cheval. (L.si. LarcKer.) ;

— Familièrem. dans ce dernier sens :.Porter, lancer, en parlant de coups : Appliquer un soufflet. Appliquer un coup de poing, un coup de pied, un coup de canné. Madame luiappliqua un soufflet si sonore qu’il fut entendu de quelques pas. (St-Sim.) Là-dessus, se mettant en colère, il m’appliqua sur le visage une demi-douzaine de soufflets, qui thé firent voir autant’ de chandelles qu’il y en avait dans le temple dé Salomon. (Le Sage.)Vf lui appliqua sur là face un soufflet qui faillit le renverser. (Balz.) il On dit de même :/è vous appliquerai ma main sur la’figure. Il lui appliqua sa cravache sur le visage. ’, ’

Appliquer d la question, Faire subir les tortures qu’on appelait quesiion ; En quoi était-il nécessaire qu’on appliquât le chevalier de là Barre k la question ordinaire et extraordinaire ? (Volt.) Lès innocents que l’on appliquait a la question se vin/aient quelquefois forcés dé céder’à la douleur et de s’avouer cou- '

pabléS. (Volt.)I II lui fit APPLIQUER’LÀ QUES-’

•non ordinaire. (Alex. Dum.) ^

— Destiner, affecter, en parlant de l’âr- ’ gent : Appliquer une partié dé son revenu d soulager les indigents. Appliquer -’le produit de son travail à l’entretien dé sa famille. Il a appliqué cette sommé à ’son profit. (Acad.) • Les peuples devenus riches appliquèrent le superflu déleurs moyens à dés travaux d’utilité commune et publique. < (Chamf.). Dans une ’société bien organisée, il faut appliquer le superflu du riche à soulager la détresse dupauvre. (Dupin.) Adorée-des paysans, 4ont-elle ? se fit’laprovidence, elte.kPvuwMTau.soulagement de leur misère le/peu de superflu que lui laissait une économie étroite, et à la guérisor de leurs maladies les...

de leurs maladies les.connaissances-, quelle^ avait acquisèsen, mêdècine.. (Lamart1 :) Il Imputer, attribuer, donner : Appliquer un nom, un surriom à quelqu’un. Vous lui appliquez uné épithète peu flatteuse, . On, appliquait à Philippe le Bel la qualification de faux mon-'

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nayeur. (Kncycl.) Aujourd’hui même, l’on ne commit que le nom de Bonasus, sans savoir quel est l’animal subsistant auquel on doive /’appliquer. (Buff.).

— Faire rapporter un passage d’un auteur, une parole, un fait, à une personne : Saint Paul applique aux apôtres ce passage du psalmiste. (Boss.) // se moquait du père, et lui appliquait ces paroles... (Pasc.) C’est ici que nous pouvons appliquer à notre femme forte ce que Salomon a dit de la sienne. (Fléch.) Pourquoi

• vouloir, je vous prie, appliquer tous ses gestes et toutes ses parûtes, et chercher à lui faire des affaires, en disant hautement : Il joue un tel ? (Mol.) Il’y a dans Juvénal beaucoup de passages qu’on pourrait appliquer à nos mœurs. (La Harpe.)

— Mettre une chose en pratique, s’en servir dans les circonstances qui en exigent l’emploi : Appliquer une maxime, un axiome. Appliquer une loi, une règle, appliquer un remède. Appliquer les leçons qu’on a reçues. Appliquer une invention nouvelle, un procédé nouveau. Toutes les bonnes maximes sont dans le monde ; on ne manque qu’à les appliquer. ! (Pasc.) Appliquons cette règle à notre sujet. 1 (Pasc.) Ce n’est pas esses d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de Rappliquer bien. (Descuret ;) Il n’y a pas moins d’invention à I bien appliquer une pensée que l’on trouve dans j un livre, qu’à être le premier auteur de cette | pensée. (Bayle.) Corrigez-moi, mon ami, si j’applique mal vos leçons de physique. (J.rJ. Rouss. J Ils voudront appliquer , des remèdes^ ordinaires à un mal désespéré."(3.S. Rouss.)" Les dieux appliquent quelquefois des remèdes violents à des maux extrêmes. (Barthél.) Hip pocrate applique le résultat de son expérience au soulagement de l’espèce humaine. (Chateaub.) Les plus sages nommes s’appliquent pas à leur propre conduite toute leur sagesse.

(Guizot.) Mais c’est la loi du talion, nos mœurs l’ont abrogée.-pourquoi me Tappliquez- vous ? (F. Soulié.) Elle faisait de la médecine une étude assidue pour /’appliquer aux indigents. (Lamart :) Il n’est pas permis aux tribunaux-. (/’appliquerles Uns par induction d’un cas prévu à un autre qui ne l’a pas été. (Legraverand.) Pourquoi m’arrive-t-il de subir le régime d’une toi qu’on tj’appliQUB qu’aux riches ? (G. Sand.) Quand on applique la sévérité où il ne faut pas, on ne sait plus /’appliquer où. il faut. C. Joubert.) L’intelligence la plus vulgaire a toujours quelque aptitude qu’il faut chercher et appliquer. (Laténa.) Ce n’est pas la science qui manquait aux hommes, mais la vertu nécessaire pour en appliquer les' principes. (Franck.) Nos édifices français modernes, auxquels on a si gauchement appliqué l’architecture grecque ou romaine, n’offrent qu’un désordre régulier. (V, Hugo.) N’attendez pas de moi des regrets ni des larmes : Un grand cœur à ses maux applique d’autres charmes. Corneille.

Combiner une science avec une autre,

chimie aux arts. Appliquer les mathématiques à la mécanique. Les Romains paraissent avoir appliqué / acoustique à l’architecture. (Encycl.) Descartés appliqua à l’étude de l’homme moral là connaissance de l’homme physique.

(Bonnin.) On applique le soufre —

pour obtenir le vermillon. (***)

— Fig. Occuper fortement : Appliquer son esprit à l’étude. Appliquer ses soins, son attention à une chose. Il appliquait son esprit aux sciences les plus abstraites. (Acad.) // applique ses sujets à l’agriculture. (Fén.) Je suis retombé cruellement depuis quelques jours ; en cet état, je ne puis rien lire qui m’applique. (J.-J. Rouss.)

A gagner Poljeucte appliques tous vos soins.

Corneille.

Il Absol. Exiger une grande attention : Les échecs appliquent beaucoup. La vie de la cour est un jeu sérieux, mélancolique, qui applique. (LaBruy.) ■ ’ '

— Employer, destiner : A peiné Je premier homme fut-il sorti de ses mains qu’il /’appliqua à la culture de ce lieu de délices. (Boss.) // faut savoir discerner les différents caraco tères d’esprit, pour les choisir et les appliquer selon leurs talents. (Fén.)..

— Géom. Transporter une lignes soit dans un cercle, soit dans toute autre figure, zen plaçant les extrémités de la ligne sur le.péri-r mètre de la figure, u Placer une ligne, une figure sun une autre.

S’appliquer, V. pr. Être appliqué, apposé, ’ avec ou sans adhérence : Les affiches ne s’appliquent que dans les endroits désignés par l’autorité. L’emplâtre doit s’appliquer sur ta tumeur même. Une lame de métal qui s’applique exactement sur une autre. (Acad.) Par suite de cette conformation, les deux mâchoires du microps s’appliquent mieux l’une contre l’autre, et ferment la bouche plus exactement. (Lacép.) Il Posor, mettre sur soi : S’appliquer des cataplasmes. S’appliquer un bon manteau, pour se préserver du froid.

D’un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante.

La Fontaine..

APP

vous appliquez injustement le fruit de met travaux. Il s’appliquait les émoluments des travaux d’autrui. (Acad.)

— Être applicable, convenir à : Mon observation s’applique à vous aussi bien qu’aux autres. Si ces termes peuvent s’appliquer à quelques hommes privilégiés, c’est aux enfants de la nature qu’elle a le plus favorisés. (La Harpe.) Ce dernier raisonnement s’applique à toutes les actions lentes que l’on a iniaginées. (G. Cuv.) De là il suit que les lois qui nesont que. déclaratives d’un principe de droit naturel, s’appliquent même au passé. (Dupin.) Ce qui est bon de sa nature peut s’appliquer à tout. (De Théis.) La hiérarchie naturelle de nos facultés s’applique au bonheur comme à la perfection. (Ed. About.)

Ceci peut l’appliquer a la grandeur royale.

Il Absol. : Le grand défaut des lois, c’est de ne s’appliquer jamais qu àpeuprès. (M’noGuiz.)

— Rapporter à soi, croire qu’une chose a été dite où faite en vue de soi : S’appliquer un éloge. S’appliquer une épigramme. Un avare ne s’applique jamais ce qu’on dit en général contre l’avarice. (Trév.) Cet académicien s’applique tous les éloges que l’on-donne à sa compagnie. (Lav.) Le sage qui entend une parole sensée la loue et se /’applique à soimême, (Boss.) N’allons pas mous appliquer à nous-mêmes ces traits d’une censure générale. (Mol.)

— Fig. Se livrer, s’attacher à une chose, y donner beaucoup de soin, d’attention : S’appliquer à l’étude, à la lecture. Il s’appliquh aux beaux-arts : On dirait que vous vous appliquez à me contredire. Il y a des gens d’une humeur si chagrine, qu’ils ne s’appliquent qu’à chercher les défauts des autres pour les critiquer. (Trév.) Je mb suis applique à ta sagesse (Boss.) Il s’applique à vous contredire. (La Bruy.) // faut s’appliquer à tous les devoirs. (Fén.) Quand on s’appliqua à regarder Mentor, on découvrit dans son visage je ne sais quoi de ferme et d’élevé. (Fén.) Ceux qui s’appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des plus grandes. (La Rochef.) Dans les grandes affaires, on doit moins s’appliquer à faire naître des occasions qu’à profiter de celles qui se présentent. /La Rochef.) Dès les premières années du règne d Elisabeth, les Anglais s’appliquèrent<iux manufactures. (Volt.) Tout obligea l’homme à s’appliquer aux exercices du corps. (J.-J. Rouss.) Ce garçon était un de ces domestiques curieux qui, s’appliquent à découvrir ce qui se passe dans une maison. (Le Sage.) Ces qualités assurent à l’abbé Roubaud un rang distingué parmi ceux qui se sont appliqués à l’étude des assunonymes. (Guizot.) On ne saurait trop s’appliquer à rendre plus simples et plus économiques les rapports nécessaires entre les gouvernants et les gouvernés. (E. de Gir.)

Achille seul, Achille à son amour s’applique.

. Tout mon cœur s’applique

is de rétablir

1 jour la république.

Il Absol. dans ce sens : Cet élève, cet ouvrier s’applique trop. L’enfant q.ui ««s’appliquepas ne réussira en aucune chose. (Mme Bachellery.)

— Syn. Appliquer, appo.er. Apposer, c’est mettre à iinë chose une marque qui la rende authentique : Les ministres du roi d’Angleterre avaient apposé vingt-quatre fois leurs signatures et leurs cachets à ce traité. (St-Sim.) Appliquer, c’est placer d’une manière forte et solide un objet sur un autre : Appliquer des couleurs sur une toile. (Acad.)

— Syn. S’oppliquer, »’approprIer, ■ arroger,

«’attribuer. On s’approprie quelque chose dont on prend jouissance : On s’approprie toujours par la convoitise ce qui convient à notre bonheur. (J.-J. Rouss.) On s’arroge injustement un droit, une autorité, un titre : Au temps de saint Louis, les évêques de France s’arrogeaient dans leurs diocèses la même autorité ?we les papes usurpaient sur toute la chrétienté. CondilU)S, a//rt6uer, c’ests’adjuger, se donner en partage : Au moyen âge, chaque évêque finit par s’attribuer toutes les affaires de son diocèse, à l’exclusion des autres seigneurs.(Condiil.) S’appliquer, c’est s’attribuer une chose susceptible d’une fin, d’une destination : Les états de Suède ordonnèrent que les évêques ne s’appliqueraient plus les amendes ni les confiscations, qui étaient des droits de la couronne. (Volt.)

APPLIQUEUSE s. f. (a-pli-keu-ze-rad.appliquer). Ouvrière chargée d’appliquer 1er

fleurs sur les dentelles dites d’application.

APPLIS s. m. pi. (a-pli). Ane. dr. Outils aratoires qu’un métayer recevait du proprié— taire dans le bien duquel il entrait.

APPODY, nom de deux rivières du Brésil, dont l’une coule dans la province de Ceara, l’autre ’ dans la province de Rio-Grânde du Nord ; cette dernière prend sa source dans les forêts du même nom, et se jette dans l’Atlantique k Mossoro. il Petite ville du Brésil, province de Ceara.

APPOGIATURE OU APPOGGIATURE S. f.

(a-po-dji-a-tu-re — de l’ital. appogiatura, même sens ; formé de appogiare, appuyer). Mus. Ornement de la mélodie, qui consiste en une note sans valeur réelle dans le chaut,